Estimations démographiques annuelles : Canada, provinces et territoires, 2020
Analyse : Population totale

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Les estimations diffusées dans cette publication sont fondées sur les comptes du Recensement de 2016, rajustés pour le sous-dénombrement net du recensement et les réserves indiennes partiellement dénombrées, auxquels est ajoutée l’estimation de l’accroissement démographique pour la période allant du 10 mai 2016 à la date de l’estimation. L’analyse de cette publication porte sur des données provisoires. Comme ces données seront révisées au cours des prochaines années, il est possible que certaines tendances illustrées dans cette publication changent suite à ces révisions. Une certaine prudence est donc de mise dans l’interprétation de cette publication.

Les analyses dans le présent document mettent l’accent sur la période allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. Au cours de cette période, pendant les deux premiers trimestres de 2020, la COVID-19 a commencé à avoir des répercussions sur le Canada. Les estimations de certaines composantes ont été ajustées afin de prendre en considération l’effet de la pandémie mondiale sur la population du Canada.

Pour savoir comment les estimations démographiques ont pris en considération la COVID-19, voir : Supplément technique : Production des estimations démographiques du deuxième trimestre de 2020 dans le contexte de la COVID-19.

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Cette section présente les estimations de la population pour le Canada, les provinces et les territoires au 1er juillet 2020, et une analyse succincte des différentes composantes de l’accroissement démographique entre le 1er juillet 2019 et le 1er juillet 2020.

La population du Canada a franchi le cap des 38 millions de personnes

Au 1er juillet 2020, la population du Canada était estimée à 38 005 238, en hausse de 411 854 par rapport au 1er juillet 2019 (+1,1 %). La croissance démographique s’est chiffrée à plus de 500 000 au cours des deux années précédentes (2017-2018 et 2018-2019, +1,4 % dans les deux cas). En 2019-2020, le taux de croissance a été semblable à celui enregistré en 2015-2016 (+406 579, +1,1 %). La croissance ralentie observée en 2019-2020 a été attribuable aux répercussions de la pandémie de COVID-19, autant en ce qui concerne le nombre accru de décès que les restrictions imposées aux frontières internationales, ce qui a entraîné une réduction significative de la migration internationale au deuxième trimestre de 2020 (+99 701, +0,4 %).

Au cours de la dernière année, la croissance démographique a affiché un sommet record et un creux record

Le troisième trimestre de 2019 a affiché la croissance la plus élevée jamais enregistrée au cours d’un troisième trimestre, depuis la mise en place du système actuel de comptabilité démographique en 1971 (+208 659, +0,6 %). Comme d’habitude, la croissance a été ralentie au quatrième trimestre de 2019 (+97 234, +0,3 %) par rapport au troisième trimestre. Cependant, il s’agit tout de même de la croissance la plus élevée enregistrée lors d’un quatrième trimestre depuis 1988.

La pandémie mondiale de COVID-19 est arrivée au Canada au premier trimestre de 2020, plus précisément en janvier. Les répercussions démographiques ont commencé à être observées à la fin de ce trimestre, plus précisément en mars, tandis que le premier décès a été déclaré le 9 marsNote  et que des restrictions ont été imposées en ce qui concerne les frontières internationales au milieu du mois. Cela a entraîné un léger ralentissement de la croissance au premier trimestre de 2020 (+80 577 au premier trimestre de 2020, par rapport à +92 916 au premier trimestre de 2019). Le nombre de décès attribuables à la COVID-19 a augmenté au deuxième trimestre de 2020Note  , tandis que les restrictions touchant les frontières internationales ont été maintenues. Ainsi, la croissance au deuxième trimestre (+25 384, +0,1 %) a été la croissance la plus faible enregistrée au cours d’un deuxième trimestre depuis la mise en place du système actuel de comptabilité démographique.

Graphique 1-1 Taux d'accroissement démographique, 1999-2000 à 2019-2020, Canada

Tableau de données du graphique 1-1 
Tableau de données du graphique 1.1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.1. Les données sont présentées selon Année se terminant le 30 juin (titres de rangée) et pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Année se terminant le 30 juin pourcentage
2000 0,93
2001 1,09
2002 1,09
2003 0,90
2004 0,93
2005 0,94
2006 1,01
2007 0,97
2008 1,08
2009 1,14
2010 1,11
2011 0,98
2012 1,09
2013 1,06
2014 1,01
2015 0,75
2016 1,13
2017 1,20
2018 1,41
2019 1,41
2020 1,09

L’accroissement démographique continue d’être majoritairement expliqué par la migration internationale

À l’échelle nationale, la croissance démographique est le fruit de deux facteurs : la migration internationaleNote  et l’accroissement naturel (les naissances moins les décès). Entre le 1er juillet 2019 et le 1er juillet 2020, 81,9 % de la croissance du Canada a été attribuable à la migration internationale, représentant une hausse nette de 337 283 personnes. Cette proportion a été plus faible que celle observée en 2018-2019 (83,9 %, +442 960 personnes). Puisque la migration internationale a diminué au deuxième trimestre de 2020, l’accroissement naturel a représenté une proportion un peu plus élevée de la croissance en 2019-2020 qu’au cours des deux années précédentes. Cependant, le pourcentage de croissance que représentait la migration internationale en 2019-2020 a été tout de même plus élevé qu’il l’a été tous les ans, de 1971-1972 à 2016-2017.

En 2019-2020, l’accroissement naturel (+74 571) a représenté 18,1 % de l’ensemble de la croissance, étant attribuable à la différence entre 374 885 naissances et 300 314 décès. Il s’agit du niveau le plus faible jamais enregistré au Canada, depuis la mise en place du système actuel de comptabilité démographique. Cette valeur diminue constamment depuis 2015-2016 (+121 492), ce qui est attendu en raison du nombre croissant de décès attribuables au vieillissement de la population. La surmortalité attribuable à la COVID-19 a également contribué à la valeur plus faible de l’accroissement naturelNote  .

Graphique 1-2 Facteurs de l'accroissement démographique, 1999-2000 à 2019-2020, Canada

Tableau de données du graphique 1-2 
Tableau de données du graphique 1.2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.2. Les données sont présentées selon Année se terminant le 30 juin (titres de rangée) et Accroissement naturel, Accroissement migratoire international et Accroissement démographique, calculées selon nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année se terminant le 30 juin Accroissement naturel Accroissement migratoire international Accroissement démographique
nombre
2000 119 683 174 769 284 444
2001 107 993 236 700 335 172
2002 107 661 237 935 339 177
2003 106 618 183 749 283 949
2004 108 933 194 128 296 627
2005 109 364 200 154 303 098
2006 120 593 216 093 327 421
2007 127 091 219 749 317 851
2008 137 170 249 993 358 093
2009 141 582 269 184 381 777
2010 142 235 262 750 375 994
2011 131 456 230 981 334 439
2012 136 430 260 564 374 894
2013 129 951 260 820 368 732
2014 129 229 247 290 354 481
2015 117 154 170 354 265 473
2016 121 492 304 047 406 579
2017 105 702 330 106 435 808
2018 93 025 426 858 519 883
2019 85 246 442 960 528 206
2020 74 571 337 283 411 854

Les restrictions à la frontière attribuables à la COVID-19 modifient les tendances en matière d’immigration

Les niveaux de migration internationale ont diminué rapidement lorsque les restrictions découlant de la pandémie ont été imposées. Cette situation touche les immigrants et les résidents non permanents. Au troisième trimestre de 2019, la hausse de la migration a atteint un niveau record jamais vu (+176 038)Note  . Le quatrième trimestre de 2019 a également affiché un niveau record jamais vu pour cette période de l’année (+81 168). Au premier trimestre de 2020 (de janvier à mars, moment où les restrictions de voyage ont été mises en place), la croissance migratoire totale a commencé à baisser (+70 377, alors qu’elle était supérieure à 80 000 au premier trimestre de 2018 et de 2019). Cependant, elle était semblable aux niveaux observés au premier trimestre de 2017 (+69 158).

Tandis que les restrictions de voyage étaient fermement en place, le deuxième trimestre de 2020 a observé une hausse de la migration de seulement +9 700, un creux jamais vu au cours d’un deuxième trimestre4 (suivi par le deuxième trimestre de 1978, lors duquel la hausse a atteint +12 931). Pour replacer cette situation dans son contexte, au cours du deuxième trimestre de 2018, on a observé une hausse de la migration de +140 156 personnes, tandis qu’au deuxième trimestre de 2019, la hausse a été de +152 487. Le deuxième trimestre de 2020 a également été le seul trimestre, depuis le quatrième trimestre de 2018, à afficher un solde de résidents non permanents négatif (-24 768). Cela signifie que le nombre de résidents non permanents au début du trimestre (1er avril 2020) était supérieur au nombre enregistré à la fin du trimestre (30 juin 2020). Cette situation est principalement attribuable à une réduction du nombre de détenteurs de permis d’études et, dans une moindre mesure, du nombre de demandeurs d’asile. Cela va de pair avec les restrictions de voyage imposées en raison de la pandémie de COVID-19.

Les composantes de l’émigration ont également été inférieures en 2019-2020 par rapport à 2018-2019. Il s’agit encore là des répercussions des restrictions frontalières attribuables à la COVID-19. Selon les estimations, le nombre de personnes ayant quitté le pays, les émigrants, a diminué de 23,7 % au cours de la dernière année, passant de 51 290 à 39 129. Cependant, seulement 141 personnes ont quitté le pays au deuxième trimestre de 2020. Dans le même ordre d’idées, le nombre d’émigrants de retour, ou personnes qui reviennent au Canada après avoir vécu à l’étranger, a diminué de 15,0 %, passant de 39 663 en 2018-2019 à 33 732 en 2019-2020. Au cours du premier trimestre de 2020, qui représente la première partie de la pandémie, on a exhorté les Canadiens à revenir au pays avant la mise en place des restrictions frontalières à la fin de mars. Au cours du premier trimestre de 2020, on a observé le plus grand nombre d’émigrants de retour pendant un premier trimestre4 (10 040 personnes), une hausse de 82,6 % par rapport au nombre enregistré au cours du premier trimestre de 2019 (5 497). Au deuxième trimestre de 2020, à la suite de la mise en place des restrictions frontalières, seulement 413 personnes sont revenues au Canada.

La croissance de la migration internationale a été inférieure dans presque toutes les provinces et tous les territoires

Par rapport à 2018-2019, toutes les provinces et tous les territoires ont observé une hausse inférieure de la migration internationale en 2019-2020, à l’exception du Nunavut. Parmi les provinces, les baisses de la migration internationale entre 2018-2019 et 2019-2020 allaient de -10,8 % (207 personnes en moins) à Terre-Neuve-et-Labrador à -40,5 % (25 211 personnes en moins) en Colombie-Britannique.

La hausse plus faible de la migration internationale en 2019-2020 a été attribuable à deux facteurs. Tout d’abord, moins d’immigrants ont été admis (284 387 par rapport à 313 601 en 2018-2019, une baisse de 9,3 %). Cependant, le nombre d’immigrants admis en 2018-2019 a été le deuxième en importance depuis 1971-1972. Le nombre d’immigrants admis en 2019-2020 (284 387) a été semblable à celui enregistré en 2016-2017 (272 707). Parmi les provinces, la réduction en pourcentage la plus importante en ce qui concerne le nombre d’immigrants a été observée au Québec (-25,8 %) et en Alberta (-12,8 %). La Colombie-Britannique a été la seule province à voir le nombre d’immigrants augmenter entre 2018-2019 et 2019-2020 (+4,1 %).

D’autre part, le nombre de résidents non permanents a augmenté de 77 172 au cours de la dernière année. Ce nombre est inférieur aux hausses observées au cours des deux années précédentes, qui ont affiché les niveaux les plus élevés de résidents non permanents depuis la mise en place du système actuel de comptabilité démographique (1971-1972), soit +162 290 en 2017-2018 et +168 662 en 2018-2019. La réduction entre 2018-2019 et 2019-2020 a été de -54,2 %. On a observé une réduction du nombre de résidents non permanents entre 2018-2019 et 2019-2020 dans toutes les provinces et tous les territoires, à l’exception des Territoires du Nord-Ouest. Cependant, le solde de résidents non permanents a été positif dans toutes les provinces et tous les territoires, à l’exception du Manitoba, de la Colombie-Britannique, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest. Les restrictions de voyage attribuables à la COVID-19 ont également compliqué la tâche aux résidents non permanents lorsque venait le temps d’entrer au pays pour des raisons non essentielles au cours du deuxième trimestre de 2020.

Un nombre supérieur de personnes vivent à l’ouest de l’Ontario et dans les territoires qu’à l’est

L’Ontario est la province du Canada la plus peuplée (14 734 014), représentant 38,8 % de tous les résidents. On compte 12 254 098 (32,2 %) de personnes qui vivent dans les provinces à l’ouest de l’Ontario et dans les territoiresNote  , et 11 017 126 (29,0 %) personnes qui vivent dans les provinces à l’est de l’OntarioNote  . La répartition de la population parmi les provinces et territoires au Canada est demeurée virtuellement inchangée depuis 2018-2019. Les trois provinces les plus peuplées après l’Ontario sont le Québec (8 574 571), la Colombie-Britannique (5 147 712) et l’Alberta (4 421 876).

Graphique 1-3 Distribution de la population selon la province ou le territoire, 1er juillet 2020

Tableau de données du graphique 1-3 

Le graphique en pointes de tarte contient les 13 sections suivantes :

Tableau de données du graphique 1.3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.3. Les données sont présentées selon Provinces et territoires (titres de rangée) et Population au 1 juillet 2020(figurant comme en-tête de colonne).
Provinces et territoires Proportion
Ont. 38,8 %
Qc 22,6 %
C.-B. 13,5 %
Alb. 11,6 %
Man. 3,6 %
Sask. 3,1 %
N.-É. 2,6 %
N.-B. 2,1 %
T.-N.-L. 1,4 %
Î.-P.-É. 0,4 %
T.N.-O. 0,1 %
Yn 0,1 %
Nt 0,1 %

La croissance démographique a été inférieure dans presque toutes les provinces et tous les territoires

Presque toutes les provinces et tous les territoires ont observé une baisse de leur taux de croissance en 2019-2020, par rapport à 2018-2019. Terre-Neuve-et-Labrador (-0,3 %), les Territoires du Nord-Ouest (+0,3 %) et le Nunavut (+1,9 %) font exception. Tandis que le taux de décroissance a été de moindre ampleur à Terre-Neuve-et-Labrador qu’il l’était en 2018-2019 (-0,4 %), il s’agit de la seule province ou du seul territoire à avoir affiché une baisse de la population en 2019-2020.

La croissance réduite au Canada en 2019-2020 est principalement attribuable à une croissance inférieure dans les trois provinces les plus grandes. Affichant un taux de croissance de +1,3 %, en baisse par rapport à +1,6 % en 2018-2019, la population de l’Ontario a augmenté, même si la hausse comptait 46 725 personnes de moins que l’année précédente. Dans le même ordre d’idées, le Québec a accueilli 27 097 personnes de moins. Son taux de croissance est passé de +1,2 % en 2018-2019 à +0,9 % en 2019-2020. Le taux de croissance de la troisième province en importance, la Colombie-Britannique, est passé de +1,6 % en 2018-2019 à +1,1 % en 2019-2020, faisant en sorte que la population de la province a augmenté à un rythme comptant 23 722 personnes de moins par rapport à l’année précédente.

Tandis que les taux de croissance ont été inférieurs dans la plupart des provinces et territoires en 2019-2020 par rapport à 2018-2019, ils n’ont pas atteint un creux record. Dans la plupart des cas, toutes les provinces et tous les territoires ont affiché un taux de croissance semblable ou inférieur à un moment donné au cours des dix dernières années. Parmi les exceptions, il y a le Manitoba (+0,7 %), qui n’avait pas affiché de taux de croissance semblable depuis 2007-2008 (+0,7 %), et la Saskatchewan (+0,5 %), qui a enregistré la dernière fois un taux de croissance plus bas en 2005-2006 (-0,1 %).

Graphique 1-4 Taux d'accroissement démographique, 2018-2019 et 2019-2020, Canada, provinces et territoires

Tableau de données du graphique 1-4 
Tableau de données du graphique 1.4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.4. Les données sont présentées selon Provinces et territoires (titres de rangée) et 2018-2019, 2019-2020, 2018-2019 (Canada) et 2019-2020 (Canada), calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Provinces et territoires 2018-2019 2019-2020 2018-2019 (Canada) 2019-2020 (Canada)
pourcentage
T.-N.-L. -0,4 -0,3 1,4 1,1
Î.-P.-É. 2,5 1,5 1,4 1,1
N.-É. 1,2 1,0 1,4 1,1
N.-B. 0,8 0,6 1,4 1,1
Qc 1,2 0,9 1,4 1,1
Ont. 1,6 1,3 1,4 1,1
Man. 1,2 0,7 1,4 1,1
Sask. 0,9 0,5 1,4 1,1
Alb. 1,5 1,4 1,4 1,1
C.-B. 1,6 1,1 1,4 1,1
Yn 2,1 1,4 1,4 1,1
T.N.-O. 0,1 0,3 1,4 1,1
Nt 1,2 1,9 1,4 1,1

L’accroissement migratoire international continue d’être le principal facteur de la croissance démographique des provinces

L’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont été les seules provinces où chacun des trois facteurs de l’accroissement démographique contribuait positivement à l’augmentation de la populationNote  . En Ontario et en Colombie-Britannique, la croissance démographique a découlé principalement de l’accroissement migratoire international. La migration interprovinciale n’a presque pas contribué à la croissance en Ontario (+363 personnes).

Les quatre provinces de l’AtlantiqueNote  ont affiché un accroissement naturel négatif. Cela signifie que le nombre de décès en 2019-2020 a été plus élevé que le nombre de naissances (comme cela a été le cas depuis 2016-2017). Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec, le Manitoba et la Saskatchewan ont tous perdu des résidents au profit d’autres provinces en raison de la migration interprovinciale. Dans le cas de Terre-Neuve-et-Labrador, les gains de la migration internationale (+1 704) n’étaient pas assez élevés pour neutraliser la perte attribuable à l’accroissement naturel (-1 608) et dans ses échanges migratoires avec les autres provinces (-1 469), entraînant une baisse de la population.

L’accroissement naturel a été le principal facteur favorisant la croissance dans les trois territoires. Cependant, au Yukon, la migration interprovinciale (+219) a été quasiment équivalente à l’accroissement naturel (+233). Les Territoires du Nord-Ouest ont perdu des habitants en raison de la migration interprovinciale (-309), tandis que le Yukon (+219) et le Nunavut (+77) ont accueilli des personnes venant d’autres provinces et territoires. L’accroissement migratoire international a été plus faible dans les territoires que dans les provinces, et a permis au Nunavut d’accueillir 26 nouvelles personnes. La croissance dans ce territoire a été principalement attribuable à l’accroissement naturel (+636). Son taux de +1,6 % a été, de loin, le plus élevé au pays (suivi par les Territoires du Nord-Ouest, avec un taux de +0,7 %). Cependant, les taux d’accroissement naturel au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest ont été les plus faibles jamais enregistrés dans les deux territoires.

Graphique 1-5 Facteurs de l'accroissement démographique, 2019-2020, Canada, provinces et territoires

Tableau de données du graphique 1-5 
Tableau de données du graphique 1.5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.5 Accroissement naturel, Accroissement migratoire international, Accroissement migratoire interprovincial et Accroissement démographique, calculées selon taux (%) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Accroissement naturel Accroissement migratoire international Accroissement migratoire interprovincial Accroissement démographique
taux (%)
Canada 0,2 0,9 0,0 1,1
T.-N.-L. -0,3 0,3 -0,3 -0,3
Î.-P.-É. 0,0 1,8 -0,3 1,5
N.-É. -0,2 0,7 0,4 1,0
N.-B. -0,2 0,7 0,1 0,6
Qc 0,1 0,7 0,0 0,9
Ont. 0,2 1,1 0,0 1,3
Man. 0,4 0,9 -0,6 0,7
Sask. 0,4 1,1 -1,0 0,5
Alb. 0,6 0,8 0,0 1,4
C.-B. 0,1 0,7 0,3 1,1
Yn 0,6 0,3 0,5 1,4
T.N.-O. 0,7 0,3 -0,7 0,3
Nt 1,6 0,1 0,2 1,9

L’Ontario continue d’attirer le nombre le plus élevé d’immigrants

En 2019-2020, 44,7 % de tous les immigrants au Canada se sont installés en Ontario, un niveau semblable à celui observé en 2018-2019 (44,4 %), qui a dépassé le poids démographique de la province (38,8 %). Les immigrants dans les provinces des PrairiesNote  ont représenté un pourcentage semblable en 2019-2020 (22,4 %) qu’en 2018-2019 (22,5 %). Toutefois, il s’agissait d’une diminution par rapport à (28,0 %) en 2015-2016. Au cours de cette période, le nombre d’immigrants au Manitoba et en Saskatchewan est demeuré relativement stable, tandis que la baisse du nombre d’immigrants dans les provinces des Prairies a été principalement attribuable à une réduction de la proportion des immigrants s’installant en Alberta (17,9 % en 2015-2016 et 12,5 % en 2019-2020). Le pourcentage des immigrants s’installant au Québec (11,7 %) diminue depuis 2016-2017 (19,5 %), tandis que le pourcentage des immigrants s’installant dans les provinces de l’Atlantique (5,2 %) affiche, dans l’ensemble, une hausse depuis récemment (plus que doublant au cours des dix dernières années, alors qu’il était de 2,5 % en 2009-2010).

Début de la boîte de texte

Les estimations d’immigrants selon la province et le territoire se fondent sur la province ou le territoire où ils prévoient résider, comme l’indiquent les données recueillies par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Ceci s’applique également au calcul de la croissance migratoire internationale et de l’accroissement démographique des provinces et des territoires.

Fin de la boîte de texte

Toutes les provinces et tous les territoires ont observé une hausse plus petite du solde de résidents non permanents (RNP) en 2019-2020 par rapport à 2018-2019 (sauf les Territoires du Nord-Ouest). Malgré tout, le solde de RNP était tout de même positif dans la plupart des provinces et territoires, à l’exception du Manitoba, de la Colombie-Britannique, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest.

En outre, le solde de résidents non permanents inférieur n’a pas atteint des creux records, puisque toutes les provinces et tous les territoires ont affiché des chiffres semblables ou inférieurs au cours des dix dernières années, à l’exception du Manitoba (-1 493) et du Yukon (-175), qui ont tous les deux observé les chiffres les plus faibles jamais enregistrés de résidents non permanents depuis la mise en place du système actuel de comptabilité démographique en 1971-1972.

Graphique 1-6 Distribution des nouveaux immigrants selon la province ou le territoire, 1999-2000 à 2019-2020

Tableau de données du graphique 1-6 
Tableau de données du graphique 1.6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.6. Les données sont présentées selon Année se terminant le 30 juin (titres de rangée) et Provinces de l'Atlantique, Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique et Territoires, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année se terminant le 30 juin Provinces de l'Atlantique Québec Ontario Manitoba Saskatchewan Alberta Colombie-Britannique Territoires
pourcentage
2000 1,4 14,7 56,8 2,0 0,8 6,3 18,0 0,1
2005 1,4 17,8 53,1 3,1 0,9 7,1 16,6 0,1
2010 2,5 19,0 43,1 5,2 2,7 11,1 16,2 0,2
2015 3,2 18,9 37,2 6,1 4,7 16,4 13,2 0,2
2020 5,2 11,7 44,7 5,2 4,7 12,5 15,8 0,2

Après des pertes pendant quatre ans, l’Alberta a affiché des gains au chapitre de la migration interprovinciale

À l’échelle provinciale et à l’échelle territoriale, la croissance démographique est le résultat d’un accroissement naturel, de la migration internationale et des échanges migratoires interprovinciaux. Trois provinces et territoires ont inversé les tendances qu’ils observaient en matière de migration interprovinciale en 2019-2020. L’Île-du-Prince-Édouard a observé une augmentation du nombre de personnes venant des autres provinces et territoires depuis 2015-2016. Cependant, un nombre accru de personnes a quitté la province par rapport au nombre de personnes ayant choisi de s’y installer en 2019-2020 (-462), tandis que la majorité d’entre elles se sont rendues en Ontario. L’Alberta a observé une augmentation du nombre de personnes venant d’autres provinces et territoires (+2 183) pour la première fois depuis 2014-2015, tandis que la majorité des gens venaient de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. Dans le même ordre d’idées, le Nunavut a accueilli des personnes d’autres provinces et territoires (+77) pour la première fois depuis 2012-2013, avec la majorité des gens qui venaient de l’Ontario. Même s’il y a tout de même eu une hausse, l’augmentation en Ontario est passée de +6 629 en 2018-2019 à +363 en 2019-2020. Grâce à la migration interprovinciale, l’Ontario a fait des gains depuis 2015-2016, après avoir perdu des habitants au profit des autres provinces et territoires pendant douze années consécutives.

La Colombie-Britannique affiche les gains les plus importants de la migration interprovinciale en 2019-2020 (+15 708), tandis que la majorité des gens viennent de l’Ontario et de l’Alberta, une hausse de 2 383 par rapport à 2018-2019 (+13 325). Tout comme en 2017-2018 et en 2018-2019, le Manitoba (-8 689) et la Saskatchewan (-11 247) ont affiché les pertes les plus élevées par rapport aux autres provinces en 2019-2020. Dans les deux provinces, la majorité des gens ont quitté en direction de l’Ontario, de l’Alberta ou de la Colombie-Britannique. Tandis que des personnes continuent de quitter le Québec pour s’installer dans d’autres provinces (-1 238, comme cela a été le cas chaque année depuis la mise en place du système actuel de comptabilité démographique en 1971), il s’agit de la plus petite perte que la province a observée depuis 2003-2004 (-822). Les migrants du Québec ont tendance à s’installer en Ontario.

La croissance démographique et la croissance économique sont souvent interreliées. Par exemple, les flux migratoires interprovinciaux au Canada peuvent représenter une source ou le résultat de conditions économiques, ce qui peut avoir des répercussions sur l’emploi et le chômage. Fait à remarquer, l’Alberta a affiché des taux de chômage de 7,0 % ou plus élevés de novembre 2015 à décembre 2017, situation principalement attribuable à une baisse des prix du pétrole qui a commencé à l’automne 2014Note  . Au même moment, la province a enregistré une baisse du solde migratoire interprovincial de plus de 15 000 personnes au cours des périodes annuelles de 2015-2016 et de 2016-2017. Les conditions s’étaient grandement améliorées en Alberta en 2018, tandis que le nombre d’emplois a augmenté, et le taux de chômage a baisséNote  . Il s’ensuit que, même si l’Alberta a perdu des habitants en raison de la migration interprovinciale en 2017-2018 et en 2018-2019, les pertes migratoires interprovinciales se sont établies à -3 247 en 2017-2018 et à -2 032 en 2018-2019. Le fait que l’Alberta a attiré plus de personnes des autres provinces que d’Albertains ayant quitté la province en 2019-2020 peut être associé aux conditions économiques plus stables dans la province durant cette période, jusqu’en mars 2020, moment où la pandémie de COVID-19 s’est intensifiée.

Graphique 1-7 Migration interprovinciale selon la province ou le territoire, 2019-2020

Tableau de données du graphique 1-7 
Tableau de données du graphique 1.7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1.7. Les données sont présentées selon Provinces et territoires (titres de rangée) et Migrants - Entrants, Migrants - Sortants et Solde, calculées selon nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Provinces et territoires Migrants - Entrants Migrants - Sortants Solde
nombre
T.-N.-L. 5 794 -7 263 -1 469
Î.-P.-É. 3 296 -3 758 -462
N.-É. 17 582 -13 681 3 901
N.-B. 11 606 -10 643 963
Qc 25 461 -26 699 -1 238
Ont. 69 881 -69 518 363
Man. 9 928 -18 617 -8 689
Sask. 12 180 -23 427 -11 247
Alb. 60 173 -57 990 2 183
C.-B. 57 754 -42 046 15 708
Yn 1 498 -1 279 219
T.N.-O. 1 832 -2 141 -309
Nt 1 331 -1 254 77

Les plus importants flux migratoires concernent les échanges entre l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique

Les 30 plus importants flux migratoires sont présentés dans le graphique 1.8, où une couleur est attribuée à chaque province ou territoire. Les origines et destinations des migrations sont représentées par les segments du cercle. Les flux ont la même couleur que leur origine, leur largeur indique leur importance et le sens de la flèche leur direction.

Graphique 1-8 Plus importants flux migratoires interprovinciaux, selon la province ou le territoire d'origine et de destination, 2019-2020

Tableau de données du graphique 1-8 

Les origines et destinations sont représentées par les segments du cercle. Une couleur est attribuée à chaque province ou territoire. Les flux ont la même couleur que leur origine, leur largeur indique leur importance et le sens de la flèche leur direction. Présente le nombre absolu (en milliers) des migrants interprovinciaux entrants et sortants. Les 30 plus importants flux migratoires sont présentés.

Estimations annuelles des migrants interprovinciaux selon la province ou le territoire d'origine et de destination, Canada, 1er juillet 2019 au 30 juin 2020
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Estimations annuelles des migrants interprovinciaux selon la province ou le territoire d'origine et de destination. Les données sont présentées selon Origine (titres de rangée) et Destination, calculées selon T.-N.-L., Î.-P.-É., N.-É., N.-B., Qc, Ont., Man., Sask., Alb., C.-B., Yn, T.N.-O. et Nt unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Origine Destination
T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.N.-O. Nt
T.-N.-L. Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 110 1 226 411 375 2 051 83 66 2 326 446 52 67 50
Î.-P.-É. 74 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 680 405 285 1 489 45 53 311 410 0 0 6
N.-É. 759 506 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1 822 1 058 4 808 347 152 2 404 1 472 29 152 172
N.-B. 206 302 1 994 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1 564 3 270 198 73 2 113 864 0 52 7
Qc 166 166 755 1 447 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 17 181 359 315 2 632 3 456 50 91 81
Ont. 2 238 1 336 6 607 4 016 14 696 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 3 256 2 470 15 905 17 719 305 343 627
Man. 107 66 535 211 836 6 239 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1 503 4 858 4 143 27 50 42
Sask. 177 86 406 393 625 5 594 1 501 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 9 949 4 507 89 80 20
Alb. 1 484 445 2 946 1 844 2 992 16 053 2 179 5 096 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 23 799 385 648 119
C.-B. 468 251 1 951 909 2 688 12 236 1 856 2 308 18 508 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 464 236 171
Yn 0 5 101 28 85 203 39 50 284 426 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 53 5
T.N.-O. 48 23 144 51 116 335 44 69 778 434 68 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 31
Nt 67 0 237 69 141 422 21 25 105 78 29 60 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Au cours de la dernière année, le plus important flux migratoire interprovincial provenait de l’Alberta et allait en direction de la Colombie-Britannique (23 799). Le deuxième plus important flux migratoire interprovincial au Canada était le flux en direction inverse, soit de la Colombie-Britannique vers l’Alberta (18 508). Si l’on tient compte de ces échanges entre les deux provinces, la Colombie-Britannique a enregistré un gain de 5 291 personnes, soit un gain de 636 (10,7 %) moins de personnes que le gain de la Colombie-Britannique au détriment de l’Alberta observé en 2018-2019 (+5 927). L’augmentation des gains en Colombie-Britannique de la migration interprovinciale est principalement attribuable aux échanges avec l’Ontario. En 2018-2019, la Colombie-Britannique a accueilli 2 785 personnes dans le cadre de ses échanges avec l’Ontario, par rapport à 5 483 en 2019-2020. Le flux provenant de l’Ontario en direction de la Colombie-Britannique (17 719) s’est classé au troisième rang des flux migratoires interprovinciaux au Canada en 2019-2020.

Le gain de l’Alberta découlant de la migration interprovinciale (+2 183, le premier gain depuis 2014-2015) était attribuable à une hausse du nombre de personnes déménageant en Alberta en provenance de toutes les provinces et de tous les territoires, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Île-du-Prince-Édouard. Le nombre de personnes quittant l’Alberta pour d’autres provinces et territoires a également augmenté de 2018-2019 à 2019-2020, sauf dans le cas des personnes déménageant à l’Île-du-Prince-Édouard et au Manitoba. Cependant, le nombre de personnes s’installant dans la province a été supérieur au nombre de personnes ayant quitté, faisant en sorte que l’Alberta a observé un gain net interprovincial.

En termes relatifs (exprimés en tauxNote  ), les plus importants flux migratoires interprovinciaux parmi les provinces et les territoires ont été ceux à l’origine des Territoires du Nord-Ouest à destination de l’Alberta (1,7 %), du Nunavut vers l’Ontario (1,1 %), du Yukon vers la Colombie-Britannique et des Territoires du Nord-Ouest vers la Colombie-Britannique (1,0 % dans les deux cas), et de l’Île-du-Prince-Édouard vers l’Ontario (0,9 %).

 
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