StatCan et la COVID-19: Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleur Les répercussions de la COVID-19 sur les organismes sans but lucratif au Canada, quatrième trimestre de 2021
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par Stephanie Tam, Shivani Sood, et Chris Johnston
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Les organismes sans but lucratif représentent une part importante de l’économie canadienne. En 2020, les organismes sans but lucratif représentaient 8,9 % du produit intérieur brut (PIB) au Canada. Plus précisément, les organismes sans but lucratif au service des ménages, ou des particuliers, ainsi que des entreprises représentaient 2,2% du PIBNote et employaient environ 788 000 personnesNote , ce qui représentait 4,5 % de tous les emplois au CanadaNote . Bien que la pandémie de COVID-19 ait eu d’importantes répercussions sur tous les aspects de l’économie canadienne, les organismes sans but lucratif s’en sont mieux tirés par rapport à l’ensemble de l’économie. En effet, malgré la baisse initiale (-11,2 %) du PIB réel au deuxième trimestre de 2020, le PIB des organismes sans but lucratif au service des ménages, ou des particuliers, ainsi que des entreprises avait augmenté de 2,5 % à la fin de 2020Note . En revanche, au cours de cette année-là, le PIB réel de l’ensemble de l’économie a diminué de 5,4 %, ce qui représente la baisse annuelle la plus forte depuis que les données trimestrielles ont été enregistrées pour la première fois en 1961Note . En 2020, l’emploi a reculé de 3,9 % dans les institutions sans but lucratif, tandis qu’il a diminué de 9,3 % dans les organismes sans but lucratif au service des ménages, ou des particuliers, ainsi que des entreprises. À titre de comparaison, l’emploi a diminué de 8,2 % dans l’ensemble de l’économie. Toutefois, au quatrième trimestre de 2020, à mesure que l’économie était relancée, l’emploi dans les institutions sans but lucratif au service des ménages, ou des particuliers, ainsi que des entreprises a augmenté de 3,8 %Note .
Entre le début d’octobre et le début de novembre 2021, Statistique Canada a mené l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises afin de recueillir des renseignements sur l’environnement dans lequel les entreprises évoluent actuellement et sur leurs attentes concernant leur avenir. Aux fins de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises, les organismes sans but lucratif comprennent les institutions sans but lucratif au service des ménages ou des particuliers, ainsi que des entreprises, et ils excluent les organismes gouvernementaux à but non lucratif comme les hôpitaux. D’après les résultats de l’enquête, les organismes sans but lucratif ont des perspectives plus optimistes que les autres entreprises, bien qu’ils soient moins susceptibles d’être en mesure de s’endetter davantage que leurs homologues du secteur privé. En ce qui concerne leur effectif, les organismes sans but lucratif étaient plus susceptibles de mettre en œuvre des plans de recrutement, de maintien en poste et de formation, d’augmenter les salaires et de voir leur effectif adopter un milieu de travail hybride (c.-à-d. en télétravail ou en personne) comparativement aux autres organismes. Le présent article donne un aperçu des attentes des organismes sans but lucratif ainsi que des réalités particulières auxquelles ces organismes sont confrontés par rapport aux entreprises du secteur privé.
Les organismes sans but lucratif planifient le recrutement, le maintien en poste et la formation pour relever les défis liés à la main-d’œuvre
Près des trois quarts (73,4 %) des organismes sans but lucratif ont indiqué avoir des plans précis au cours des 12 prochains mois liés au recrutement, au maintien en poste et à la formation, comparativement à un peu moins des trois cinquièmes (59,4 %) des entreprises du secteur privé. En particulier, les organismes sans but lucratif étaient plus susceptibles d’augmenter les salaires offerts aux employés existants (57,6 %) et nouveaux (31,3 %), comparativement aux entreprises du secteur privé (47,8 % et 24,8 % respectivement). En outre, les organismes sans but lucratif étaient un peu plus susceptibles de prévoir augmenter les avantages aux employés existants (17,8 %) et nouveaux (11,2 %), comparativement aux entreprises du secteur privé (15,6 % et 10,5 % respectivement).
En ce qui concerne la formation, les deux cinquièmes (40,0 %) des organismes sans but lucratif prévoyaient de fournir aux employés du temps rémunéré pour suivre des programmes d’apprentissage et de perfectionnement, comparativement à 14,3 % des entreprises du secteur privé. En outre, plus du tiers (34,2 %) des organismes sans but lucratif prévoyaient d’encourager leurs employés à participer à la formation en cours d’emploi, comparativement à 26,6 % des entreprises du secteur privé.
Tableau de données du graphique 1
Organismes sans but lucratif | Entreprises du secteur privé | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Augmenter les salaires offerts aux employés actuels | 57,6 | 47,8 |
Augmenter les salaires offerts aux nouveaux employés | 31,3 | 24,8 |
Augmenter les avantages sociaux offerts aux employés actuels | 17,8 | 15,6 |
Augmenter les avantages sociaux offerts aux nouveaux employés | 11,2 | 10,5 |
Accorder aux employés du temps rémunéré pour participer à des programmes d’apprentissage et de perfectionnement | 40,0 | 14,3 |
Encourager les employés à participer à une formation en cours d’emploi | 34,2 | 26,6 |
Note : On a demandé aux répondants si l’entreprise ou l’organisme avait divers plans de recrutement, de maintien en poste et de formation pour les 12 prochains mois. Source : Enquête canadienne sur la situation des entreprises, quatrième trimestre de 2021 (Tableau 33-10-0416-01). |
Près de 1 organisme sans but lucratif sur 6 (15,4 %) s’attendait à ce que son nombre d’employés augmente au cours des trois prochains moisNote , alors que 12,8 % des entreprises du secteur privé s’attendaient à la même chose. En outre, 21,9 % des organismes sans but lucratif prévoyaient une augmentation des dépenses de formation, comparativement à 15,7 % des entreprises du secteur privé.
Augmentation | Pas vraiment de changement | Diminution | |
---|---|---|---|
% d’entreprises | |||
Organismes sans but lucratif | 15,4 | 76,9 | 7,7 |
Entreprises du secteur privé | 12,8 | 77,4 | 9,8 |
Note : On a demandé aux répondants, du 1er octobre au 5 novembre 2021, comment le nombre de leurs employés et leurs dépenses de formation devraient changer au cours des trois prochains mois. Par conséquent, la période de trois mois pourrait s’échelonner du 1er octobre 2021 au 5 février 2022, selon la date à laquelle l’entreprise aurait répondu. Source : Enquête canadienne sur la situation des entreprises, quatrième trimestre de 2021 (Tableau 33-10-0399-01). |
Augmentation | Pas vraiment de changement | Diminution | Ne s’applique pas | |
---|---|---|---|---|
% d’entreprises | ||||
Organismes sans but lucratif | 21,9 | 51,1 | 4,0 | 22,9 |
Entreprises du secteur privé | 15,7 | 50,6 | 5,2 | 28,5 |
Note : On a demandé aux répondants, du 1er octobre au 5 novembre 2021, comment le nombre de leurs employés et leurs dépenses de formation devraient changer au cours des trois prochains mois. Par conséquent, la période de trois mois pourrait s’échelonner du 1er octobre 2021 au 5 février 2022, selon la date à laquelle l’entreprise aurait répondu. Source : Enquête canadienne sur la situation des entreprises, quatrième trimestre de 2021 (Tableau 33-10-0399-01). |
Toutefois, les organismes sans but lucratif étaient plus susceptibles de s’attendre à des obstacles liés à la main-d’œuvre au cours des trois prochains mois. Près des deux cinquièmes des organismes sans but lucratif s’attendaient à ce que le recrutement d’employés qualifiés (37,6 %) soit un obstacle, tandis qu’environ un tiers d’entre eux s’attendaient à ce que le maintien en poste d’employés qualifiés (32,6 %) soit un obstacle au cours des trois prochains mois. En comparaison, les entreprises du secteur privé étaient moins susceptibles de s’attendre aux mêmes obstacles au cours de la même période (35,2 % et 25,6 % respectivement).
Tableau de données du graphique 2
Organismes sans but lucratif | Entreprises du secteur privé | |
---|---|---|
pourcentage | ||
Recrutement d’employés qualifiés | 37,6 | 35,2 |
Maintien en poste des employés qualifiés | 32,6 | 25,6 |
Note : On a demandé aux répondants si l’entreprise ou l’organisme s’attendait à divers obstacles au cours des trois prochains mois. Source : Enquête canadienne sur la situation des entreprises, quatrième trimestre de 2021 (Tableau 33-10-0400-01). |
Les organismes sans but lucratif ont des perspectives plus optimistes que les entreprises du secteur privé, malgré une capacité moindre à s’endetter davantage
À mesure que des restrictions liées à la COVID-19 étaient mises en place, de nombreuses entreprises et de nombreux organismes ont dû demander du financement externe pour être en mesure de survivre. En conséquence, certains d’entre eux ont maintenant atteint un point où ils n’ont plus la capacité de s’endetter davantage. Les organismes sans but lucratif étaient plus susceptibles de déclarer que c’était le cas.
Près du tiers (29,1 %) des organismes à but non lucratif ont déclaré qu’ils n’avaient pas la capacité de s’endetter davantage. En revanche, moins d’un cinquième (18,6 %) des entreprises du secteur privé ont déclaré ne pas être en mesure de s’endetter davantage.
Tableau de données du graphique 3
L’entreprise ou l’organisme peut s’endetter davantage | L’entreprise ou l’organisme ne peut pas s’endetter davantage | L’entreprise ou l’organisme ne sait pas si elle ou il peut s’endetter davantage | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Organismes sans but lucratif | 52,8 | 29,1 | 25,3 |
Entreprises du secteur privé | 56,1 | 18,6 | 18,1 |
Note : On a demandé aux répondants si l’entreprise ou l’organisme avait la capacité de s’endetter davantage. Source : Enquête canadienne sur la situation des entreprises, quatrième trimestre de 2021 (Tableau 33-10-0420-01). |
Même si les organismes sans but lucratif étaient plus susceptibles d’être incapable de s’endetter davantage, ils étaient plus susceptibles d’avoir des perspectives optimistes à long terme et moins susceptibles d’être incertains de leurs perspectives. Plus des quatre cinquièmes (82,0 %) des organismes à but non lucratif ont déclaré des perspectives optimistes pour les 12 prochains mois, comparativement à moins des trois quarts (71,8 %) des entreprises du secteur privé qui avaient les mêmes perspectives. Plus particulièrement, plus du tiers (36,0 %) des organismes sans but lucratif avaient des perspectives très optimistes comparativement à un cinquième (20,7 %) des entreprises du secteur privé. Parallèlement, 5,1 % des organismes sans but lucratif étaient incertains de leurs perspectives, comparativement à 13,7 % des entreprises du secteur privé.
Tableau de données du graphique 4
Très optimistes | Plutôt optimistes | Plutôt pessimistes | Très pessimistes | Inconnues | |
---|---|---|---|---|---|
pourcentage | |||||
Organismes sans but lucratif | 36,0 | 46,0 | 10,0 | 2,9 | 5,1 |
Entreprises du secteur privé | 20,7 | 51,1 | 11,8 | 2,7 | 13,7 |
Note : On a été demandé aux répondants d'indiquer les perspectives d'avenir de l'entreprise ou de l'organisme. Source : Enquête canadienne sur la situation des entreprises, quatrième trimestre de 2021 (Tableau 33-10-0426-01). |
Les organismes sans but lucratif sont plus susceptibles d’appuyer des régimes de travail hybrides
Les entreprises et les organismes ont commencé à repenser les régimes de travail traditionnels. D’avril 2020 à juin 2021, 30 % des employés qui ont répondu à l’Enquête sur la population active avaient effectué la plupart de leurs heures de travail à domicileNote . Lorsqu’on considère les nouveaux télétravailleurs, 90 % ont déclaré être au moins aussi productifs à domicile qu’ils l’étaient auparavant dans leur lieu de travail habituelNote , et 80 % aimeraient travailler au moins la moitié de leurs heures de travail à partir de chez eux une fois la pandémie terminéeNote . Par conséquent, certaines entreprises et certains organismes envisagent l’utilisation du télétravail à l’avenir. Les organismes sans but lucratif étaient plus susceptibles de prévoir que leur effectif adoptera prochainement un régime hybride de télétravail combiné à du travail sur place.
En moyenne, les organismes à but non lucratif prévoyaient que plus du quart (27,2 %) de leur effectif disposerait d’un système hybride de télétravail et de travail en sur place au cours des trois prochains mois. Comparativement, les entreprises du secteur privé prévoyaient qu’en moyenne, ce type de régime de travail serait environ deux fois moins fréquent (13,4 %).
D’autre part, un grand nombre d’entreprises et d’organismes prévoyaient que leurs employés travailleront exclusivement sur place ou exclusivement en télétravail au cours des trois prochains mois. En moyenne, près des deux tiers (66,2 %) de l’effectif des organismes sans but lucratif et plus des trois quarts (77,0 %) de la main-d’œuvre des entreprises du secteur privé devraient travailler exclusivement sur place au cours des trois prochains mois. Par ailleurs, en moyenne, 6,6 % de l’effectif des organismes sans but lucratif et 9,6 % de l’effectif des entreprises du secteur privé devraient travailler exclusivement en télétravail au cours des trois prochains mois.
Tableau de données du graphique 5
Effectif qui devrait travailler exclusivement sur place | Effectif qui devrait travailler exclusivement en télétravail | Effectif qui devrait utiliser un système hybride de télétravail combiné à du travail sur place | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Organismes sans but lucratif | 66,2 | 6,6 | 27,2 |
Entreprises du secteur privé | 77,0 | 9,6 | 13,4 |
Note : On a demandé aux répondants quel pourcentage de l’effectif de l’entreprise ou de l’organisme devrait adopter divers régimes de travail au cours des trois prochains mois. Source : Enquête canadienne sur la situation des entreprises, quatrième trimestre de 2021 (Tableau 33-10-0422-01). |
Parmi ceux qui ont déclaré qu’au moins certains de leurs employés étaient censés travailler exclusivement en télétravail au cours des trois prochains mois, en moyenne, 7,1 % de l’effectif des organismes sans but lucratif devrait être établi dans une province ou un territoire différent du lieu de travail, comparativement à 10,0 % de l’effectif des entreprises du secteur privé.
Méthodologie
Du 1er octobre au 5 novembre 2021, des représentants d’entreprises de partout au Canada ont été invités à participer à un questionnaire en ligne portant sur la situation des entreprises et les attentes de ces dernières pour la suite des choses. L’Enquête canadienne sur la situation des entreprises utilise un échantillon aléatoire stratifié d’établissements commerciaux dans lequel les employés sont classés par région géographique, secteur d’industrie et taille. L’estimation des proportions se fait à l’aide de poids calibrés afin de calculer les totaux de population dans les domaines d’intérêt. La taille totale de l’échantillon pour cette itération de l’enquête est de 36 140. Les résultats sont fondés sur les réponses d’un total de 16 528 entreprises, dont 1 690 faisaient partie des organismes sans but lucratif.
Références
Statistique Canada. (2021). Enquête canadienne sur la situation des entreprises, quatrième trimestre de 2021.
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