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La présente section fait état des résultats importants concernant l'utilisation par les pomiculteurs de pesticides et d'autres pratiques de lutte antiparasitaire en 2005. L'annexe A renferme des tableaux statistiques détaillés.
3.1 Méthodes de tenue de registres des applications de pesticides
Des renseignements ont été conservés par écrit à propos de plus des trois quarts (78,7 %) de la superficie productive (figure 2) et l'ont été en format électronique pour 12,8 % de celle-ci. Aucun registre n'a été tenu pour 8,6 % de la superficie productive. Il se dégageait des différences régionales, la Colombie-Britannique ayant la plus grande superficie productive (20,8 %) pour laquelle aucun registre n'était tenu.
3.2 Renseignements consignés dans les systèmes de tenue de registres
Pour la majeure partie de la superficie productive, des registres ont été tenus pour le produit appliqué (91,9 % de la superficie productive totale), la date d'application (90,2 %) et la dose d'application (87,7 %) (figure 3). La mauvaise herbe, l'espèce d'insecte ou la maladie des plantes ciblée avait été enregistrée pour un peu plus de la moitié de la superficie productive. Aucune différence régionale significative n'a été observée par rapport au type d'information enregistrée.
3.3 Application de pesticides
Les pesticides sont d'importants outils de lutte antiparasitaire pour les producteurs, comme l'illustre la figure 4 (tableaux A.3 à A.7, annexe A). Pour l'ensemble des provinces sélectionnées, les producteurs ont dit qu'ils utilisaient des pesticides sur plus de 91,8 % de la superficie productive totale consacrée à la pomiculture. Cette proportion dépassait 97 % dans les provinces Maritimes et en Ontario, tandis qu'elle était de 84,2 % en Colombie-Britannique et de 86,0 % au Québec. L'une des limites de ces données tient au fait que les agriculteurs biologiques qui emploient des méthodes de lutte antiparasitaire strictement non chimiques n'ont pas été identifiés en tant que tels lors de la sélection de l'échantillon avant la collecte des données. Les agriculteurs biologiques étaient vraisemblablement sous-représentés dans cette enquête pilote.
En tout, il s'est appliqué 924,7 tonnes d'ingrédients actifs inclus dans les insecticides, les herbicides et les fongicides durant la saison de croissance 2005 sur la superficie productive en pommes. Plus de la moitié (57,1 %) de ce total a servi à lutter contre les insectes, 40,8 %, à combattre des maladies et 2,1%, à faire la lutte aux mauvaises herbes.
Plus de 90 % de la superficie productive a été traitée aux insecticides, alors que 86,6 % l'a été aux fongicides et 37,1 %, aux herbicides. Les insecticides et les herbicides ont été appliqués 1,5 fois en moyenne durant la saison, tandis que les fongicides l'ont été plus souvent (3,5 applications). La dose d'application moyenne de tous les ingrédients actifs durant la saison de croissance a été relativement petite pour les herbicides, ayant été de 1,28 kilogramme par hectare, comparativement à 2,41 kilogrammes par hectare pour les fongicides et à 5,97 kilogrammes par hectare pour les insecticides (tableau 3). Des renseignements détaillés selon la province et l'ingrédient actif sont présentés aux tableaux A.3 à A.7 de l'annexe A.
Tableau 2
Utilisation de pesticides en pomiculture, provinces choisies,
2005
3.4 Intensité de l'utilisation de pesticides
Les figures suivantes montrent qu'en général, la quantité d'ingrédients appliquée sur la majeure partie de la superficie traitée correspondait ou était inférieure à la dose d'application prescrite. Aucune tentative n'a été faite pour identifier des facteurs tels qu'une infestation grave d'insectes, de maladies ou de mauvaises herbes qui pourraient aider à comprendre pourquoi une petite proportion des producteurs utilisaient des doses supérieures à celles prescrites. Ce type d'analyse échappait à la portée du présent rapport, mais pourrait se faire dans le cadre de recherches à venir.
La figure 5 montre que la plupart des traitements aux herbicides (93,3 %) correspondaient ou étaient inférieurs à la dose d'application prescrite. Aucune différence régionale significative n'a été observée.
Dans le même ordre d'idées, la figure 6 montre que 92,8 % des traitements aux insecticides correspondaient ou étaient inférieurs à la dose d'application prescrite. Il y avait de petites différences entre les régions, 15,4 % des traitements aux insecticides effectués en Colombie-Britannique ayant été supérieurs à la dose prescrite (annexe A, tableau A.13).
La figure 7 montre que la plupart des traitements des pommes aux fongicides (85,4 %) correspondaient ou étaient inférieurs à la dose d'application prescrite. Il y avait des différences significatives entre les régions. En Colombie-Britannique, près du tiers (29,0 %) des traitements aux fongicides étaient supérieurs à la dose d'application prescrite; c'est au Québec que l'on a observé le plus faible pourcentage de tels traitements dépassant la dose prescrite (6,6 %).
3.5 Pratiques de pulvérisation de pesticides
Les pratiques de pulvérisation de pesticides ont un effet sur la quantité de pesticides appliquée atteignant les ennemis des cultures visés. Dans l'enquête, une liste des pratiques communément recommandées pour réduire les dérives et accroître la précision des applications était donnée aux producteurs. La liste comprenait cinq pratiques liées à l'entretien et à la conception des pulvérisateurs (p. ex. utiliser des écrans protecteurs ou des cônes pour diriger les jets, remplacer les buses tous les trois ans) et cinq pratiques concernant le mode d'emploi des pulvérisateurs (p. ex. la vitesse de pulvérisation, la direction des vents). Les répondants étaient invités à cocher toutes les pratiques utilisées.
Selon les producteurs, six de ces pratiques étaient utilisées sur au moins 60 % de la superficie productive en pommes, quatre l'étant sur plus de 80 % de celle-ci. L'adoption d'équipement de pointe à faible dérive et de pratiques avancées d'entretien des pulvérisateurs était moins répandue, deux des cinq pratiques étant utilisées sur moins de la moitié de la superficie productive. Ces pratiques sont un peu plus coûteuses et les producteurs n'en voient peut-être pas les retombées à court terme (figure 8).
Au nombre des pratiques particulières auxquelles ils avaient recours la plupart du temps, les producteurs disaient avoir pulvérisé des pesticides sur 93,2 % de la superficie productive en pommes en avançant à moins de 16 km/heure avec leur pulvérisateur, l'avoir fait sur 87,8 % de celle-ci seulement lorsque les vents étaient faibles et l'avoir fait sur 83,3 % de celle-ci en ajustant la direction du jet selon la hauteur des cultures.
Ainsi que l'illustre le tableau A.14 à l'annexe A, les producteurs de la Colombie-Britannique étaient moins susceptibles de calibrer leurs pulvérisateurs tous les ans (67,2 % des producteurs pratiquaient le calibrage annuel en Colombie-Britannique) que ceux des autres provinces, ce qui témoigne sans doute d'écarts entre le nombre total d'applications et les dépenses en matière de pesticides d'un endroit à l'autre. Le pourcentage relativement plus élevé de vergers à forte densité peuplés d'arbres nains en Colombie-Britannique permet aux pomiculteurs d'utiliser des pulvérisateurs à rampe basse sur près de 78,6 % des hectares de pommes, ce qui se faisait sur moins de 37,3 % des hectares de pommes dans les autres provinces.
Figure 8
Pratiques de pulvérisation, provinces choisies, superficie
productive en pomme, 2005
3.6 Pratiques de lutte antiparasitaire
Les consommateurs canadiens s'attendent à des fruits et légumes frais de qualité, qu'ils obtiennent en partie grâce à la lutte contre les ennemis des cultures. Les outils les plus communément disponibles sont les pesticides, ce qui comprend les herbicides pour combattre les mauvaises herbes, les fongicides pour combattre les maladies et les insecticides pour combattre les insectes. Les pesticides donnent des résultats immédiats et à bon prix. Les agriculteurs font le meilleur usage possible de cet outil de lutte contre les ennemis des cultures que sont les pesticides en appliquant la bonne quantité de ceux-ci, en les appliquant à des stades précis du développement des ennemis des cultures, en combinant différents produits ou en changeant de familles de produits et en utilisant celles-ci en rotation au fil du temps. Dans la présente section, ces méthodes seront dites dépendantes des pesticides.
Les producteurs utilisent d'autres outils pour combattre les ennemis des cultures. Certains outils plus évidents consistent notamment à choisir des variétés de plantes résistantes aux ennemis des cultures et à utiliser des variétés exemptes de maladie. D'autres pratiques sont moins communes, comme ajuster les doses d'engrais ou les niveaux d'eau pour l'irrigation et faire des lâchers d'espèces bénéfiques ou attirer de telles espèces. Il faut planifier la mise en oeuvre de telles pratiques de lutte, qui peuvent mettre jusqu'à deux années avant de porter fruit. Ces pratiques seront ci-après dites de prévention.
3.6.1 Présence des insectes et pratiques de lutte
La présente section présente les faits saillants au sujet de la présence des insectes et des pratiques qu'emploient les pomiculteurs pour les combattre.
3.6.1.1 Variations de la présence des insectes
La pression exercée par les insectes nuisibles varie d'année en année et de région en région. On a demandé aux producteurs s'ils avaient observé une présence des insectes supérieure, à peu près égale ou inférieure à celle des cinq années précédentes. Pour la saison de croissance 2005, les producteurs ont déclaré que la pression exercée par les insectes était « à peu près égale » sur 56,1 % de la superficie productive en pommes (figure 9) et que la présence de ces insectes était « bien inférieure » ou « inférieure » sur 29,6 % de cette superficie et « bien supérieure » ou « supérieure » sur 14,3 % de celle-ci.
Au Québec, les insectes exerçaient une pression inférieure ou à peu près égale à celle des cinq années précédentes sur plus de 90 % de la superficie productive. Par contre, cette pression était supérieure à ce qu'elle était depuis cinq ans sur un pourcentage significatif de la superficie productive de l'Ontario (18,8 %) et de la Colombie-Britannique (16,3 %) (annexe A, tableau A.15).
3.6.1.2 Réponses à la pression accrue exercée par les insectes
On a demandé aux producteurs qui exploitaient les vergers sur lesquels les insectes exerçaient une pression « à peu près égale » à celle des cinq années précédentes ce qu'ils prévoyaient faire au cours de la saison de croissance suivante dans l'espoir de réduire leurs problèmes d'insectes. Six pratiques leur étaient présentées ainsi qu'une case pour faire état d'« autres » pratiques. On leur demandait de cocher toutes les pratiques qu'ils entendaient utiliser.
Trois des pratiques énumérées consistaient à faire un usage plus efficace des insecticides et comportaient une plus grande dépendance à leur égard. Les producteurs ont déclaré qu'ils avaient l'intention d'utiliser deux des trois pratiques dépendantes des pesticides (utiliser un insecticide différent et appliquer un insecticide supplémentaire) sur un peu moins de 60 % de la superficie productive subissant une pression accrue des insectes et d'appliquer une plus grande dose d'insecticides sur 5,7 % de cette superficie (figure 10).
Trois autres pratiques énumérées consistaient à faire de la lutte antiparasitaire intégrée (LAI) axée sur la prévention : recourir au dépistage, consulter les services de prévision et perturber la reproduction ou le développement de l'insecte. Ces pratiques permettent aux producteurs de savoir quand appliquer des insecticides et d'éviter de gaspiller leur argent en faisant des applications inutiles. Les producteurs ont répondu avoir l'intention d'utiliser les deux premières de ces trois tactiques sur plus de 72 % de la superficie productive sur laquelle les insectes exercent la plus grande pression et la troisième – perturber la reproduction ou le développement de l'insecte – sur 62,9 % de cette superficie.
Les exploitants des fermes qui ont déclaré avoir observé une présence d'insectes « supérieure » ou « bien supérieure » à celle des cinq années précédentes prévoyaient utiliser dans l'avenir des pratiques de lutte antiparasitaire axées sur la prévention sur la quasi-totalité de la superficie productive (91,7 %) et appliquer un insecticide supplémentaire sur 50 % de cette superficie afin d'y venir à bout des problèmes d'insectes à venir. On ne comptait appliquer une dose accrue d'insecticides que sur une très petite partie de la superficie productive sur laquelle les insectes exerçaient une pression intense afin de réduire les problèmes causés par ceux-ci à l'avenir.
3.6.1.3 Insectes les plus couramment déclarés
Très peu de producteurs au Canada ont eu à combattre un nouvel insecte nuisible en 2005 (figure 11). La plus forte présence de nouveaux insectes nuisibles déclarés (14,3 % de la superficie productive) a été enregistrée en Ontario et les plus faibles, en Colombie-Britannique et dans les provinces Maritimes (moins de 8 % de la superficie productive).
Les insectes les plus courants auxquels les pomiculteurs ont dû faire la lutte en 2005 ont été la carpocapse de la pomme (surtout en Colombie-Britannique et dans les provinces Maritimes) et la tordeuse à bandes obliques (en Ontario et au Québec) (figure 12 et annexe A, tableau A.18).
3.6.1.4 Pratiques utilisées pour combattre l'insecte le plus couramment déclaré
On a demandé aux producteurs d'indiquer dans une liste de six pratiques celles qu'ils utilisaient pour combattre l'insecte le plus couramment déclaré. Deux des pratiques étaient dépendantes des pesticides et avaient trait au moment des applications, tandis que les quatre autres étaient axées sur la prévention et témoignaient du souci du producteur d'utiliser des méthodes biologiques de LAI. Les producteurs disaient appliquer les insecticides à des stades précis de la vie de leur insecte nuisible de la pomme le plus couramment déclaré sur 92,9 % de la superficie productive. Les pratiques axées sur la prévention étaient utilisées sur 46,4 % de celle-ci. Trente pour cent (30 %) de la superficie productive était exploitée par des producteurs tentant d'attirer des espèces bénéfiques, tandis que 6,7 % l'étaient par des producteurs ayant fait des lâchers d'espèces bénéfiques pour tenter de combattre l'insecte le plus couramment déclaré (figure 13).
Plus de 85,3 % de la superficie en vergers était traitée aux insecticides à des moments très précisément choisis durant la saison de croissance pour combattre l'insecte le plus couramment déclaré du verger. Des pesticides étaient pulvérisés sur peu plus de la moitié de la superficie productive à différents moments tout au long de la saison de croissance pour lutter contre le même insecte nuisible.
Ces résultats montrent que les pomiculteurs varient les moments où ils appliquent leurs insecticides, choisissant plus particulièrement de cibler les insectes aux premiers stades de leur développement, alors qu'il est souvent plus facile de les combattre en ayant peu recours à des insecticides à large spectre, à risques relativement plus élevés. Plus de 37 % de la superficie productive a reçu par pulvérisation un produit visant à combattre les jeunes nymphes ou les oeufs ou a été traitée à l'aide d'un insecticide qui perturbe le développement des larves ou des nymphes. Des insecticides ont été pulvérisés pour combattre les insectes adultes sur 24,0 % de la superficie productive.
Dans l'ensemble, les données montrent que les producteurs de la Colombie-Britannique et des provinces Maritimes sont plus susceptibles d'utiliser des systèmes de LAI axés sur la prévention que ceux des provinces centrales, où les insectes nuisibles exercent ordinairement une pression plus intense. Les producteurs avaient recours à au moins une de ces quatre pratiques sur plus de la moitié de la superficie productive dans les provinces Maritimes et en Colombie-Britannique (annexe A, tableau A.19). De plus, les producteurs de la Colombie-Britannique employaient chacune des quatre pratiques sur 19 % ou plus de la superficie productive, y compris celle de perturber l'accouplement, qu'ils utilisaient sur 47,0 % de celle-ci. Les pomiculteurs des provinces Maritimes prenant des mesures pour attirer des organismes bénéfiques utilisaient cette pratique sur 40,8 % de leur superficie productive.
3.6.2 Présence des maladies et pratiques de lutte
3.6.2.1 Variations de la présence des maladies
On a demandé aux producteurs si la présence des maladies était supérieure, à peu près égale ou supérieure en 2005 à ce qu'elle avait été au cours des cinq années précédentes. Les producteurs ont déclaré que la présence des maladies (champignons, bactéries, moisissures) était « à peu près égale » en 2005 à ce qu'elle était depuis cinq ans sur plus de la moitié de la superficie productive. Leur présence était « bien inférieure » ou « inférieure » sur 31,8 % de la superficie productive et « bien supérieure » ou « supérieure » sur 18,2 % de celle-ci (figure 14).
Les maladies exerçaient une pression nettement plus forte dans les provinces Maritimes sur le quart de la superficie productive. Elles exerçaient une pression inférieure à celle des années précédentes sur 43 % de la superficie productive de l'Ontario.
3.6.2.2 Réponses à la pression accrue exercée par les maladies
On a demandé aux producteurs qui faisaient face à une présence « supérieure » ou « bien supérieure » des maladies de choisir parmi une liste de pratiques celles qu'ils prévoyaient utiliser pour réduire les problèmes de maladies au cours de la prochaine saison de croissance. Trois des pratiques figurant à la liste consistaient à faire un meilleur usage des fongicides et trois, à combattre les maladies par la prévention.
Sur un peu plus des trois quarts (77,5 %) de la superficie productive où les maladies exerçaient davantage de pression était exploitée par des producteurs qui prévoyaient employer des pratiques de lutte axées sur la prévention pour combattre les maladies. Plus de 63 % de la superficie productive était exploitée par des producteurs qui prévoyaient avoir recours aux services de prévision ou à des rapports de dépistage pour s'aider à combattre les maladies dans l'avenir. La pratique de modifier la gestion de la fertilisation des sols ou de l'eau était moins souvent choisie pour réduire la pression exercée par les maladies, les producteurs n'entendant l'utiliser que sur 13,4 % de la superficie productive (figure 15).
Les producteurs avaient l'intention d'utiliser un fongicide différent sur près de la moitié de la superficie productive et d'appliquer un fongicide supplémentaire sur 35,3 % de celle-ci pour lutter contre de futurs problèmes de maladies. Les producteurs prévoyaient appliquer une dose accrue de fongicides sur environ 15,9 % de la superficie productive. Les producteurs du Québec se démarquent comme groupe, prévoyant utiliser moins de pratiques dépendantes des pesticides et miser plus fortement sur des pratiques axées sur la prévention que leurs homologues des autres provinces (annexe A, tableau A.21).
3.6.2.3 Maladies les plus couramment déclarées
Les producteurs ont fait état de nouvelles maladies des plantes sur 5,6 % de la superficie productive en 2005 (figure 16).
La tavelure du pommier, la flétrissure bactérienne et la moisissure étaient les maladies les plus couramment déclarées (figure 17). La maladie que les producteurs ont signalé de loin le plus souvent est la tavelure du pommier, qui représentait un problème beaucoup plus grand dans les provinces de l'Est qu'en Colombie- Britannique. Cela tient probablement à des différences climatiques (annexe A, tableau A.23).
3.6.2.4 Pratiques utilisées pour combattre la maladie la plus couramment déclarée
On a demandé à tous les producteurs d'indiquer les outils ou les méthodes qu'eux ou leurs conseillers utilisaient pour décider du moment d'appliquer les fongicides afin de combattre leur maladie la plus couramment déclarée. Six outils de même qu'une case pour indiquer d'« autres » pratiques leur étaient présentés. Les producteurs étaient invités à cocher tous les outils qu'ils utilisaient.
Quatre vingt six pourcent de la superficie productive était exploitée par des producteurs qui tenaient compte des conditions météorologiques lorsqu'ils décidaient du moment d'appliquer des fongicides (figure 18). Très peu de producteurs prenaient des décisions en consultation avec des conseillers en agriculture (comprenant presque la totalité du 7,0 % de la superficie productive déclarée sous la catégorie « Autre »). Les pratiques requises pour optimiser les avantages de chaque application de fongicides tout en réduisant au minimum leur utilisation globale ont été adoptées pour plus des deux tiers de la superficie productive (dépistage et emploi de modèles de prévision). Un peu moins du tiers de la superficie faisait l'objet de pulvérisations à dates fixes (selon un calendrier établi), une pratique qui a souvent pour effet d'augmenter les coûts des producteurs et les risques pour l'environnement et qui accentue le risque de déclencher la résistance des fongicides aux pathogènes.
Trois pratiques de base de LAI et quatre pratiques avancées de LAI fortement axées sur la prévention étaient présentées aux producteurs. On demandait à ceux-ci d'indiquer celles qu'ils employaient pour combattre leur maladie la plus couramment déclarée.
Sur 53,2 % de la superficie productive, les producteurs combattaient les maladies en tentant d'y éliminer les sources possibles d'inoculum, par exemple en enlevant les tas de rebuts et en émondant les arbres et les ressemis dans les champs voisins. Les producteurs combattaient leur maladie la plus couramment déclarée sur un peu moins de 37 % de la superficie productive en nettoyant leur équipement pour diminuer le risque de transporter des maladies d'un endroit à un autre (figure 19). Il est recommandé d'employer ces techniques de LAI de base dans tous les vergers, en particulier dans les zones où les maladies des plantes obligent à faire de multiples applications de fongicides, comme c'est le cas en Ontario, au Québec et dans les provinces Maritimes.
Les trois pratiques de LAI plus avancées consistent à gérer les doses d'engrais et les applications d'eau pour éviter les excès d'éléments nutritifs susceptibles de déclencher une flambée de populations d'organismes pathogènes ou de compromettre les mécanismes de défense des plantes (analyser les sols pour y déceler la présence d'oligoéléments). Sur environ 60 % de la superficie productive, les producteurs combattaient la maladie la plus couramment déclarée en ajustant les doses d'engrais pour prévenir l'excès, dans la zone racinaire et sur le feuillage de la plante, d'éléments nutritifs susceptibles d'entraîner d'autres maladies. Les sols de 45,6 % de la superficie productive faisaient l'objet d'analyses pour y déceler les déséquilibres en oligoéléments. Le degré d'adoption de ces pratiques montre que les producteurs sont prêts à intégrer des pratiques préventives plus avancées dans leurs systèmes de lutte contre les maladies.
Très peu de producteurs ont déclaré avoir pensé à la résistance aux maladies ou aux maladies des plants au moment de planter de nouveaux arbres. Des sujets exempts de maladies n'ont été plantés que sur 11,6 % de la superficie productive et une variété pouvant résister à la maladie la plus couramment déclarée l'a été sur 10,7 % de cette superficie. Ce faible pourcentage témoigne du fait que de nombreux vergers ont été plantés il y a de nombreuses années lorsque les maladies les plus courantes étaient différentes.
3.6.3 Présence des mauvaises herbes et pratiques de lutte
Pour combattre les mauvaises herbes, les pomiculteurs ont déclaré le paillage comme pratique la plus communes, étant utilisé sur 27,1 % de la superficie productive. L'« autre » méthode de la loin la plus commune était le fauchage, dont on faisait usage sur 17,8 % de la superficie productive (figure 20).
3.6.3.1 Variations de la présence des mauvaises herbes
On a demandé aux producteurs si, en 2005, la présence des mauvaises herbes était supérieure, inférieure ou à peu près égale à ce qu'elle était au cours des cinq années précédentes. Soixante-dix neuf pour cent (79 %) de la superficie productive était exploitée par des producteurs qui ont déclaré que la présence des mauvaises herbes était « à peu près égale » en 2005 à celle des cinq années précédentes (figure 21).
Les producteurs ont répondu que les mauvaises herbes exerçaient une pression « bien inférieure » ou « inférieure » sur 12,5 % de la superficie productive et que leur présence était « bien supérieure » ou « supérieure » sur 8,5 % de celle-ci. L'Ontario comptait le plus de producteurs disant que la présence des mauvaises herbes avait augmenté (15,3 % de la superficie productive).
3.6.3.2 Réponses à la pression accrue exercée par les mauvaises herbes
On a demandé aux producteurs qui faisaient face à une présence « bien supérieure » ou « supérieure » de mauvaises herbes ce qu'ils prévoyaient faire pour résoudre leur problème au cours de la prochaine saison de croissance. Moins de 42 % de la superficie productive où s'exerce une pression accrue des mauvaises herbes était exploitée par des producteurs qui prévoyaient utiliser des herbicides différents à l'avenir. Environ 29,3 % de la superficie productive où les mauvaises herbes exerçaient davantage de pression était exploitée par des producteurs qui prévoyaient s'y prendre autrement pour combattre les mauvaises herbes (figure 22).
3.7 Pratiques de lutte et résistance des ennemis des cultures aux pesticides
3.7.1 Pratiques utilisées pour combattre la résistance aux pesticides
On a demandé aux producteurs d'indiquer dans une liste de quatre pratiques pouvant aider à combattre l'émergence de populations de mauvaises herbes, d'insectes et de maladies résistants aux pesticides celles qu'ils utilisent couramment pour éviter que les ennemis des cultures ne deviennent résistants aux pesticides. Deux pratiques consistent à faire la rotation des familles de pesticides (différents modes d'action) et deux sont des méthodes préventives de base de LAI (planter des variétés plus résistantes aux ennemis des cultures et diminuer les populations d'ennemis des cultures par des moyens non chimiques).
Les producteurs qui exploitaient 86,7 % de la superficie productive en pommes ont dit qu'ils faisaient toujours une rotation ou qu'ils faisaient parfois une rotation entre des pesticides de familles chimiques différentes (figure 23).
Réduire les populations d'ennemis des cultures par des moyens non chimiques se pratiquait sur 37,6 % de la superficie productive et planter des variétés plus résistantes aux ennemis des cultures, sur moins de 4 % de cette superficie.
3.7.2 Perception par les producteurs que les ennemis des cultures deviennent résistants aux pesticides
On a demandé aux répondants s'ils avaient, sur toutes les superficies de leur exploitation agricole, observé chez des mauvaises herbes, des insectes ou des maladies des plantes des signes de résistance aux pesticides qu'ils appliquaient pour les combattre. On leur a ensuite demandé dans quelle mesure les ennemis des cultures devenaient résistants à chaque groupe de pesticides. La figure 24 illustre le degré signalé de résistance des mauvaises herbes, des insectes et des maladies des plantes.
Les producteurs ont déclaré que les mauvaises herbes ne résistent pas aux herbicides sur 47,1 % de la superficie productive en pommes, tandis qu'elles y deviennent légèrement résistantes sur plus du tiers de celle-ci (37,1 %). Ils ont aussi dit faire face à un fléau de mauvaises herbes très résistantes ou résistantes sur environ 7,4 % de la superficie productive et ne pas connaître la résistance des mauvaises herbes sur 8,4 % de cette superficie.
Les insectes avaient une résistance semblable, les producteurs déclarant n'avoir observé aucun signe de résistance chez les insectes sur 45,4 % de la superficie productive et une légère résistance de ceux-ci sur 33,0 % de la superficie productive. Les insectes étaient considérés comme résistants ou très résistants sur 15,7 % de la superficie.
On a signalé la présence de pathogènes non résistants sur 53,1 % de la superficie productive, de pathogènes légèrement résistants sur 30,4 % de la superficie et de pathogènes résistants ou très résistants sur 10,9 % de celle-ci.
Les producteurs canadiens de pommes ont un défi de taille à relever pour gérer la résistance aux pesticides étant donné que des mauvaises herbes, des insectes et des maladies des plantes qui leur résistent seraient déjà présents sur environ le tiers de la superficie productive.
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