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Bulletin d'analyse – Régions rurales et petites villes du Canada
Zones de travail autonomes : une proposition de délimitation et de classification selon le degré de ruralité
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- Qu'est ce qu'une zone de travail autonome?
- Résultats : les zones de travail autonomes (ZTA) du Canada
- La dimension « rurale » des zones de travail autonomes
- Les ZTA composées strictement de RRPV comme ZTA « rurales »
- Les ZTA composées principalement de régions rurales de recensement comme ZTA « rurales »
- Aperçu et regroupement des deux définitions
- Utilité des zones de travail autonomes
- Une solution de rechange à la classification des ZIM
- Situer les liens ruraux et l'intégration
- Les ZTA comme plate-forme pour les données supplémentaires
- Regroupement avec d'autres données pour créer des zones fonctionnelles
- Conclusion
- Tableaux à l'annexe
Début du texte
Qu'est-ce qu'une zone de travail autonome?
Nous définissons une zone de travail autonome (ZTA) comme un groupe de deux subdivisions de recensement (SDR) ou plus dans lequel au moins 75 % des travailleurs vivent et travaillent dans la zone (encadré 3). Les ZTA ont été créées en regroupant les SDR qui présentaient d'importants déplacements réciproques entre elles (encadré 3).
Le terme « travail » dans le titre « zones de travail autonomes » renvoie donc au mouvement des travailleurs du lieu de résidence au lieu de travail (encadré 2). Les données sur le navettage servent habituellement à estimer d'autres types de liens entre les SDR. À titre d'exemple, le mouvement des travailleurs peut aussi servir à refléter d'autres liens comme les habitudes de magasinage et l'utilisation des services (Tolbert et Sizer, 1990). De plus, les données sur le navettage servent de base au système de classification des ZIM (encadré 1). L'utilisation des données sur le navettage, permet donc une comparaison et une intégration possible de la classification des SDR en zones ZIM et la classification des SDR en ZTA. Nous discuterons plus loin de plusieurs applications intéressantes de façon plus approfondie.
Une fois qu'il a été accepté que les liens de navettage peuvent servir à représenter la relation ou l'intégration entre deux zones, il faut ensuite se demander comment calculer la force de cette relation. Des démarches diverses ont été suivies par d'autres chercheurs pour créer des zones du marché du travail (p. ex. Puderer, 2008). Ces procédures allaient de la considération exclusive du nombre combiné de navetteurs entre deux régions à la création d'une mesure de pourcentage fondée sur la taille de la plus petite des deux régions. Nous avons choisi d'utiliser une procédure de mise en grappes qui tient compte de l'importance du navettage autant pour l'emplacement de départ que pour celui d'arrivée (c.-à-d. « importance réciproque », encadré 3). Les détails de la méthodologie sont présentés dans Munro et coll. (à paraître).
Il faut reconnaître quatre autres points. Premièrement, notre délimitation des ZTA est un concept descriptif et non prescriptif. Il décrit ce qui se produit en fait de déplacements. Il ne décrit pas ce qui pourrait se produire (en raison de la proximité ou d'un plus grand nombre d'emplois, par exemple). Deuxièmement, les ZTA sont fondées sur une seule, quoique pertinente, dimension de lien : le déplacement des travailleurs. Par conséquent, chaque ZTA est « autonome » pour ce qui est de ces mouvements. D'autres types de liens sont suggérés mais ne sont pas mesurés. Troisièmement, le manque de données mesurées sur le navettage pour certaines zones avoisinantes est une constatation importante en soi, laquelle invite à approfondir l'analyse pour ces SDR précises (mauvaises routes, aucun emploi, déplacements trop peu importants pour donner une estimation fiable du taux de navettage, etc.). Pour cette raison, nous rendons compte ici du résultat et nous n'avons pas regroupé les SDR selon d'autres critères supplémentaires (comme la proximité ou la contiguïté). Quatrièmement, nos ZTA sont délimitées à l'aide du navettage de 2006. Les déplacements pourraient changer si d'autres facteurs devaient changer (p. ex. nouvelles routes, croissance de l'emploi, etc.).
Résultats : les zones de travail autonomes (ZTA) du Canada
La méthodologie de mise en grappes adoptée dans cette analyse (encadré 3) a donné les résultats qui suivent. Parmi les 5 418 SDR au Canada en 2006, 1 256 SDR étaient « hors du champ d'observation » (encadré 2). Les SDR « hors du champ d'observation » comptaient 128 164 habitants (0,4 % de la population du Canada). Les 4 162 SDR qui se trouvaient dans le champ d'observation ont été regroupées en 685 unités géographiques autonomes. Parmi ces 685 unités géographique autonomes, 336 étaient formées d'une seule subdivision de recensement où il n'y avait aucun navettage dans un sens ou dans l'autre (encadré 2). Les 3 826 SDR restantes ont été regroupées en 349 ZTA, formées de deux SDR ou plus.
Ces 349 ZTA sont au centre de notre discussion. Elles sont autonomes à 96 %, en moyenne, ce qui est considérablement plus élevé que le niveau minimal requis (75 %). En moyenne, l'effectif résident est composé de 36 000 travailleurs et la population résidente compte 89 000 habitants. La ZTA moyenne comprend 11 SDR.
La carte 1 illustre la délimitation spatiale des ZTA. Les zones blanches sur la carte reflètent les SDR qui étaient hors du champ d'observation plus les 336 SDR qui semblent être autonomes à 100 %. Le tableau A7 en annexe donne une liste des SDR et des ZTA auxquelles elles sont assignées.
Deux caractéristiques générales des 349 ZTA sont au cœur de cette analyse. D'abord et surtout, ces ZTA sont généralement « logiques » pour ce qui est de leur contiguïté physique. Comme on peut le constater même dans cette carte de très haut niveau, les ZTA sont généralement composées de subdivisions adjacentes1. Cette caractéristique correspond à une tendance générale du navettage qui est plus forte à courte distance et elle constitue une caractéristique positive des résultats. Ensuite, la plupart des SDR qui étaient fortement influencées par un grand centre urbain ont été regroupées avec le grand centre urbain.
Carte 1 Zones de travail autonomes, Canada, 2006
La taille de la population varie considérablement dans les 349 ZTA (tableau 1). Trois ZTA comptent une population de deux millions ou plus d'habitants. Ce sont les ZTA centrées sur Montréal, Toronto et Vancouver. Ces trois ZTA comprennent 40 % de la population du Canada. Dans ces trois ZTA, on dénombre 652 000 résidents ruraux du recensement — lesquels représentent 5 % de la population de ces ZTA et 11 % du total de la population rurale du recensement du Canada.
Au moyen de la définition des régions rurales et petites villes (RRPV) du terme rural (encadré 1) et en considérant les trois grandes ZTA, elles comprennent 343 000 résidents de RRPV (principalement des SDR avoisinantes de ZIM forte) — ce qui représente 3 % de la population des ZTA et 6 % de la population totale des RRPV du Canada.
Lorsque nous considérons les ZTA à faible population, nous constatons qu'il y avait 162 ZTA ayant une population de moins de 10 000 habitants en 2006 (tableau 1). Elles représentaient 46 % des 349 ZTA et 2 % de la population du Canada. Dans ce groupe de ZTA, 65 % de la population résidait dans des régions rurales de recensement (et 35 % résidait dans des centres de population de 1 000 habitants ou plus). Toutefois, toutes les personnes des ZTA ayant une population de moins de 10 000 habitants résidaient dans des SDR classées dans les RRPV.
La dimension « rurale » des zones de travail autonomes
L'un des principaux objectifs de l'élaboration du présent projet était d'explorer les zones de travail rurales. La question quant à savoir si nous avons réussi à situer les zones de travail rurales est compliquée par le fait qu'il y a différentes façons de définir le concept de ruralité. Dans le présent bulletin, deux définitions complémentaires de « rural » seront utilisées — la définition des régions rurales et petites villes (RRPV) et la définition censitaire de rural (encadré 1).
Les ZTA composées strictement de RRPV comme ZTA « rurales »
L'une des façons de classer les ZTA est fondée sur le type de SDR qui compose la ZTA. Nous avons utilisé la Classification des secteurs statistiques (encadré 1) (Statistique Canada, 2007) et nous avons classé la ZTA selon le continuum RMR à ZIM nulle, en fonction du meilleur classement des SDR qui les composent. Par conséquent, nous avons défini les types suivants de ZTA :
- Une ZTA de RMR si la ZTA compte au moins une SDR délimitée comme faisant partie d'une RMR.
Parmi les ZTA restantes, nous avons réparti les ZTA comme suit :
- ZTA de grande AR2 si la ZTA est composée d'au moins une SDR qui fait partie d'une grande AR.
Parmi les ZTA restantes, nous avons réparti les ZTA comme suit :
- ZTA de petite AR3 si la ZTA compte au moins une SDR qui fait partie d'une petite AR.
Par conséquent, les ZTA strictement RRPV sont des ZTA composées seulement de SDR qui font partie des RRPV (c.-à-d. ce sont des SDR qui ne font pas partie d'une RMR ou d'une AR). Les ZTA strictement RRPV excluent donc toute ZTA qui comprend une SDR qui fait partie d'un GCU.
Notre classement continue avec l'examen des ZTA restantes. Une ZTA sera classée comme suit :
- ZTA de ZIM forte si la ZTA comprend au moins une SDR qui fait partie d'une ZIM (zone d'influence métropolitaine) forte.
Parmi les ZTA restantes, nous classons une ZTA comme suit :
- ZTA de ZIM modérée si la ZTA compte au moins une SDR qui fait partie d'une ZIM modérée.
Notre classement continue pour les autres groupes de ZIM.
À l'aide de cette définition de ZTA « rurale », nous avons constaté que 229 régions autonomes étaient « rurales » parmi les 349 ZTA composées de plus d'une subdivision de recensement (tableau A3 en annexe). Ces ZTA comprenaient 2,2 millions de résidents en 2006. Sur l'ensemble des résidents des RRPV du Canada, 39 % résidaient dans l'une de ces ZTA « strictement RRPV » en 2006.
La répartition de la population dans le continuum urbain-rural illustre ce qui suit :
- 77 % des Canadiens vivent dans une ZTA de RMR;
- 5 % vivent dans une ZTA de grande AR;
- 11 % vivent dans une ZTA de petite AR;
- 7 % vivent dans une ZTA « strictement RRPV » (figure 1).
Par conséquent, 93 % des Canadiens vivent dans une ZTA centrée sur une RMR ou une AR et 7 % vivent dans une ZTA « strictement RRPV ». Le profil spatial de cette typologie de ZTA est présenté dans la carte 2.
Les ZTA composées principalement de régions rurales de recensement comme ZTA « rurales »
Les ZTA composées principalement de régions rurales de recensement sont des ZTA où la majeure partie de la population réside dans les régions rurales de recensement (c.-à-d. à la campagne ou dans de petites agglomérations qui comptent moins de 1 000 habitants) (encadré 1).
Au moyen de cette définition de ZTA « rurale », nous avons trouvé 197 ZTA « rurales » parmi les 349 ZTA composées de plus d'une SDR (tableau A4 en annexe). Ces ZTA comprenaient 2,6 millions de résidents en 2006, ce qui représente 8 % de la population totale du Canada (tableau A4 en annexe et figure 2 en annexe, où la somme de toutes les barres des ZTA qui sont « principalement des régions rurales de recensement » est égale à 8 %). Parmi l'ensemble des résidents ruraux du recensement, 29 % résidaient dans l'une de ces ZTA composées principalement de régions rurales de recensement en 2006. Le profil spatial de cette typologie est présenté dans la carte 3.
Aperçu et regroupement des deux définitions
Chaque définition offre une autre perspective qui peut servir à examiner le degré de ruralité des ZTA. En regroupant les ZTA pour les examiner, nous pouvons trouver le degré de chevauchement des ZTA qui sont désignées ZTA « rurales » selon chacune des mesures.
Plus précisément, quand nous appliquons les deux critères en même temps, 182 ZTA sont classées dans la catégorie « rurale » (tableau A5 en annexe). Elles sont à la fois des ZTA composées strictement de RRPV et des ZTA composées principalement de régions rurales de recensement. Ces 182 zones de travail comprennent 1,8 million de résidents, lesquels représentent 6 % de l'ensemble des résidents du Canada (tableau A6 en annexe).
Par conséquent, nous concluons que les régions de travail rurales autonomes :
- existent réellement et
- représentent une catégorie importante aux fins de l'analyse.
Cette conclusion laisse entendre que l'utilisation du schéma de navettage périphérie-noyau pour l'analyse n'est peut-être pas toujours appropriée. Plus précisément, bon nombre de travailleurs ruraux résident dans des ZTA « rurales » et ces marchés du travail sont distincts des marchés du travail des grands centres urbains et sans lien avec ces marchés.
En même temps, il est important de reconnaître que la majorité (plus de 60 %) de la population « rurale » (selon l'une ou l'autre des définitions) se trouve dans les ZTA ayant un degré inférieur de ruralité. Par conséquent, plus de 60 % des Canadiens ruraux résident dans une zone de travail qui n'est pas strictement ou pas principalement rurale. Il est aussi pertinent de remarquer que le manque d'intégration de l'emploi entre une région rurale et une région urbaine n'indique pas nécessairement l'absence d'autres relations — les résidents de ces ZTA rurales utilisent peut-être les services urbains.
Utilité des zones de travail autonomes
Une solution de rechange à la classification des ZIM
La délimitation des ZTA complète la classification des ZIM. Elle permet de créer des zones de travail en fonction des liens entre les régions rurales tandis que la classification des ZIM est fondée sur les liens entre une SDR de RRPV et un GCU.
Lorsque nous comparons la classification des ZIM et la classification des ZTA pour le sud de l'Ontario, nous observons que le codage de ZIM illustre de larges bandes de couleurs qui s'étendent à l'extérieur des RMR et des AR (carte 5). En comparant cette carte à la carte des ZTA (carte 4), il est possible d'élargir notre connaissance de ces larges bandes de zones d'influence métropolitaine.
À titre d'exemple précis, notons les SDR dans le coin supérieur droit de la carte 5 (de Belleville vers Montréal). En examinant le codage de ZIM de ces SDR, nous constatons que la plupart de ces SDR sont des ZIM modérée ou forte et que, par conséquent, plus de 5 % de leurs travailleurs résidents se déplacent vers un GCU pour travailler. Toutefois, ces SDR se trouvent entre plusieurs centres urbains — à quels centres sont-elles le plus fortement reliées?
L'examen de la structure des ZTA (carte 4) permet de répondre à cette question, puisqu'elle illustre les façons dont un type donné de groupe de ZIM se divise, puis se lie à divers GCU. Les liens entre les SDR et les GCU deviennent immédiatement apparents. Sans le système des ZTA, cette constatation aurait seulement été possible en choisissant une SDR donnée et en repérant manuellement le navettage.
Il s'agit d'un cas individuel, mais la force réelle de la technique réside dans sa capacité d'être élargie aux échelles provinciales ou nationales. Il devient aisé de situer des groupes comparables ou de faire le suivi de changements au fil du temps sans sélectionner un emplacement d'intérêt au départ.
Carte 4 Zones de travail autonomes (ZTA), sud de l'Ontario, 2006
Situer les liens ruraux et l'intégration
À des fins d'analyse, les ZTA peuvent être regroupées selon leur degré de ruralité, comme il a été discuté auparavant. La comparaison des ZTA (carte 6) et de la structure des ZTA selon la part de leur population en région rurale de recensement (comme indicateur du degré de ruralité) (carte 7) montre clairement dans quelles ZTA réside la plus grande part de la population vivant dans les régions rurales de recensement. Ces ZTA constituent donc des ZTA peu peuplées (parce que la population rurale de recensement réside dans des régions à faible densité ou peu peuplées, par définition).
La nature éparse des structures d'agglomération rurale est problématique en soi. En proposant une façon de classer les ZTA selon leur degré de ruralité, nous sommes en mesure de réduire l'analyse de milliers de SDR qui sont principalement des régions rurales de recensement à un nombre moindre de ZTA qui sont semblables pour ce qui est de leur degré de ruralité.
Carte 6 Zones de travail autonomes (ZTA), sud de l'Ontario, 2006
Les ZTA comme plate-forme pour les données supplémentaires
En utilisant les SDR comme élément de base, les ZTA offrent une plate-forme pour la mise en tableaux et la présentation de données supplémentaires. À titre d'exemple, les données permettant d'illustrer la demande d'infrastructures routières peuvent être mises en tableaux (comme le nombre de travailleurs qui se rendent au travail dans leur véhicule). La demande d'infrastructures de collèges communautaires peut être illustrée par le nombre de personnes à l'école secondaire qui résident dans la ZTA « fonctionnelle ». Puisque nos ZTA ont des liens « internes » plus solides et des liens plus faibles avec les secteurs de compétence voisins, selon leur construction, la structure des ZTA constitue une plate-forme pour assembler et présenter ces données.
De plus, d'autres données peuvent être superposées sur la structure des ZTA. La carte 8 illustre une superposition du réseau d'autoroutes et des ZTA. Dans les grandes villes, les données sur le navettage sont combinées à d'autres renseignements et fichiers de réseau routier semblables afin de créer des projections des tendances de la circulation et de l'utilisation des services. La classification des ZTA permet de suivre une procédure semblable dans les régions rurales du Canada. Les données du recensement donnent une mesure de la force du navettage entre les régions rurales. Dans la mesure où les habitudes de navettage sont semblables aux habitudes de magasinage et aux habitudes d'utilisation des autres services (comme les hôpitaux et les établissements d'enseignement postsecondaires), la délimitation des ZTA constitue un point de départ pour acquérir une compréhension de ces habitudes.
Regroupement avec d'autres données pour créer des zones fonctionnelles
Les ZTA offrent une structure de « zones fonctionnelles » fondée sur les habitudes de navettage. Les analystes peuvent utiliser ces structures combinées à d'autres renseignements pour créer leurs propres zones fonctionnelles. À titre d'exemple d'application possible, on pourrait comparer nos ZTA (carte 9) et régions sociosanitaires (carte 10) pour le Sud de l'Ontario. Cette comparaison peut être utile aux planificateurs de la prestation des services de santé4. Il convient de souligner la faible corrélation entre les frontières des ZTA et les frontières des régions sociosanitaires (ou d'un groupe de régions sociosanitaires).
Cette comparaison est un cas particulièrement intéressant parce que les résultats de la santé de la population et l'utilisation des services de santé sont potentiellement liés au lieu de travail d'une personne, ainsi qu'à son lieu de résidence. C'est-à-dire qu'on peut s'attendre à ce que les gens utilisent les services à proximité de leur lieu de résidence ou les services accessibles lorsqu'ils se rendent au travail. De plus, les régions sociosanitaires et les ZTA peuvent être examinées conjointement afin de comprendre les désastres naturels ou les situations d'urgence sanitaire.
Cet exemple illustre une façon possible d'utiliser la classification des ZTA comme base pour comparer et comprendre des systèmes déjà établis.
Carte 9 Zones de travail autonomes (ZTA), sud de l'Ontario, 2006
Conclusion
Dans cette analyse, nous avons délimité 349 zones de travail autonomes (ZTA) à l'aide des données de navettage provenant du Recensement de la population de 2006. Ces ZTA sont des grappes de deux SDR ou plus où l'on observe un navettage réciproque important et élevé. Les ZTA nous permettent d'acquérir une meilleure compréhension du contexte du marché du travail où résident et travaillent les travailleurs.
La force motrice sous-jacente à cette analyse est l'observation que le navettage entre régions rurales est une caractéristique essentielle de certaines régions rurales. Nous avons donc tenté de cartographier les liens de navettage pour approfondir notre compréhension des liens des marchés du travail entre les différents types de régions. La Classification des secteurs statistiques de Statistique Canada délimite les « régions rurales et petites villes » (RRPV) selon l'influence d'un « grand centre urbain » (GCU). La délimitation des ZTA présentée dans cette analyse est moins centrée sur l'aspect urbain et plus sensible à la nature multidirectionnelle du navettage, comparativement à la classification des ZIM (zone d'influence métropolitaine) qui est fondée sur le degré d'influence des GCU. Par conséquent, notre délimitation produit un cadre de travail qui inclut les liens urbains sans être défini par ces liens. Les ZTA présentées dans cette analyse montrent l'existence de zones rurales de marché du travail où l'on trouve des liens internes relativement élevés dans les ZTA et des liens relativement faibles entre les ZTA.
L'examen du degré de ruralité de ces ZTA a produit d'importants résultats. Entre 29 % et 39 % de la population rurale du Canada, selon la définition de la ruralité, résident dans des ZTA rurales. Cette observation est conforme à une étude antérieure sur l'importance du navettage entre régions rurales.
Les connaissances découlant de cette analyse et l'utilisation de ce type de délimitation géographique peuvent contribuer à l'amélioration de la compréhension des mouvements de revenus ou de l'utilisation de divers services (p. ex. le commerce de détail, les services de santé ou de loisirs). En même temps, il est important de reconnaître que la majeure partie de la population rurale se trouve dans une ZTA ayant de forts liens avec un grand centre urbain. Par conséquent, les liens ruraux-urbains sont importants pour ces résidents ruraux.
Notre étude représente une délimitation initiale. De nombreuses subdivisions de recensement étaient trop petites pour produire des estimations fiables des « taux de navettage » (ou il n'y avait aucun navettage) et ces subdivisions de recensement n'ont pas été attribuées à une zone de travail autonome aux fins de l'étude. D'autres critères (réseaux routiers, proximité géographique, etc.) pourraient servir à la création de zones personnalisées.
On considère que notre structure de ZTA sera utile aux analystes qui pourront la combiner à leurs propres données afin de créer des « zones fonctionnelles » utiles pour leurs besoins précis. On pense notamment aux structures de réseaux routiers et à la prestation de services de santé.
Tableaux à l'annexe
Notes
- Quelques SDRs ne sont pas contigues à la ZTA auxquelles elles sont assignées, tel que noté au tableau A7 en annexe (tableau complet disponible des auteurs sur demande). En particulier, vingt SDR sont à plus de 50 kilomètres de la SDR qui leur sont rattachées.
- Une « grande AR », selon la définition de la présente étude, est une agglomération de recensement qui compte plus de 50 000 résidents. Ces AR comportent des secteurs de recensement désignés dans l'AR et sont aussi nommés « AR subdivisées en secteurs de recensement ».
- Une « petite AR », selon la définition de la présente étude, est une agglomération de recensement qui compte moins de 50 000 résidents. Ces AR n'incluent aucun secteur de recensement désigné dans l'AR et sont aussi nommés « AR non subdivisées en secteurs de recensement ».
- Les lignes sur la carte 10 délimitent chaque région sociosanitaire. Les couleurs indiquent quels ensembles de régions sociosanitaires se trouvent dans le même groupe d'homologues (Shields et Tremblay, 2002).
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