Sommaire exécutif

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Les transferts de fonds — l'argent que les immigrants envoient aux membres de leur famille dans leur pays d'origine — sont maintenant au cœur des recherches sur le développement et les immigrants. Toutefois, malgré cet intérêt, les recherches sur les caractéristiques des résidents du Canada qui transfèrent des fonds à l'étranger demeurent très limitées, surtout en raison de l'absence de données d'enquêtes-ménages. À plus grande échelle, les études sur les résidents du Canada et d'autres pays qui transfèrent des fonds à l'étranger s'intéressent souvent aux immigrants d'un ou deux pays d'origine seulement et n'offrent donc pas une perspective internationale large sur la question. La présente étude comble ces lacunes en utilisant l'Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada (ELIC) pour documenter l'incidence des transferts de fonds et les montants envoyés par les immigrants de divers pays.

Environ deux ou quatre ans après leur arrivée au Canada, on a posé aux répondants de l'ELIC la question suivante : « Depuis la dernière entrevue, avez-vous envoyé de l'argent à l'extérieur du Canada à de la parenté ou à des amis? ». Les répondants qui ont répondu oui ont ensuite dû répondre à la question suivante : « Quel est le montant que vous avez envoyé à l'extérieur du Canada à de la parenté ou à des amis? ». Une forte minorité d'immigrants de la cohorte arrivée en 2000-2001 ont transféré des fonds à leur parenté ou à des amis. Pendant la période de 25 à 48 mois après leur arrivée, 29 % d'entre eux ont fait des transferts et envoyé en moyenne 2 900 $ pendant cette période de 24 mois. Annuellement, le montant moyen envoyé par les immigrants s'établit à environ 1 450 $, ce qui représente environ 6 % du revenu personnel total avant impôt et environ 3 % du revenu familial total avant impôt. Cependant, il se pourrait que ces estimations soient prudentes, puisque les données recueillies dans le cadre de l'ELIC portaient sur les activités de transfert des particuliers plutôt que des familles ou des ménages.

Les habitudes de transfert de fonds des immigrants varient largement en fonction de la région de naissance. Plus de la moitié des répondants de l'ELIC provenant de l'Asie du Sud-Est, des Caraïbes et de la Guyana ont transféré des fonds à leur pays d'origine de 25 à 48 mois après leur arrivée au Canada, tandis qu'environ 40 % des immigrants de l'Afrique subsaharienne et de l'Europe orientale ont fait de même. Environ le quart des répondants de l'Asie du Sud et de l'Amérique centrale et du Sud transféré des fonds à leur pays d'origine pendant cette période, tandis qu'environ le cinquième de ceux de l'Asie orientale et de ceux de l'Asie occidentale, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont fait de même. Les immigrants de l'Asie orientale qui ont fait des transferts de fonds ont envoyé en moyenne 3 900 $ pendant la période de référence de 24 mois, tandis que les immigrants des Caraïbes et de la Guyana ont envoyé en moyenne moins de la moitié de ce montant (1 600 $).

Lorsque l'on tient compte du pays de naissance, 60 % des immigrants des Philippines et de l'Haïti ont transféré des fonds de 25 à 48 mois après leur arrivée, tandis qu'environ 40 % à 50 % des immigrants de la Jamaïque, du Nigeria, de la Roumanie, de la Guyana et de l'Ukraine ont fait de même. Moins de 10 % des immigrants de la France, du Royaume-Uni et la Corée du Sud ont transféré des fonds pendant cette période.

Pour ce qui est des catégories d'admission des immigrants au Canada, environ 30 % des immigrants des trois catégories ont transféré des fonds à leur pays d'origine de 25 à 48 mois après leur arrivée (tableau 2). Toutefois, parmi les personnes qui ont transféré des fonds, les immigrants de la composante économique ont envoyé des montants passablement plus importants que les réfugiés (3 000 $ et 1 900 $ respectivement).

Il existe de fortes corrélations entre les habitudes de transfert et les caractéristiques financières. La probabilité prédite de transfert augmente progressivement d'une catégorie de revenu familial à l'autre, allant de 10 % chez les immigrants des familles dont le revenu est inférieur à 10 000 $ à 36 % chez les familles dont le revenu est supérieur ou égal à 70 000 $. Sous réserve des transferts, les montants envoyés à l'étranger augmentent également progressivement d'une catégorie de revenu à l'autre. De même, les immigrants qui travaillent à temps plein sont beaucoup plus susceptibles de transférer des fonds à l'étranger que ceux qui travaillent à temps partiel ou qui sont inactifs. Il n'y a pas de corrélation entre la situation d'emploi et le montant envoyé.

On constate une corrélation positive entre le lieu de résidence et l'incidence des transferts et les montants envoyés. La probabilité prédite de transfert varie de 21 % chez les immigrants de Montréal à 34 % chez les immigrants de Calgary ou d'Edmonton. Parmi les immigrants qui ont fait des transferts de fonds, ceux qui vivent à Calgary/Edmonton et à Vancouver ont envoyé environ 16 % de plus que ceux qui vivent à Toronto.

Bien que les données de l'ELIC sur les membres de la famille à l'étranger soient limitées, la preuve qui existe concorde avec l'hypothèse que les habitudes de transfert dépendent des caractéristiques des familles. La probabilité des transferts et les montants envoyés sont corrélés négativement avec le nombre d'enfants mineurs dans le ménage. De même, les immigrants qui parrainent un membre de leur famille pour lui permettre de venir au Canada, ou qui ont l'intention de le faire, sont plus susceptibles de faire des transferts de fonds — et d'envoyer de plus gros montants — que les immigrants qui ne parrainent personne et qui n'ont pas l'intention de le faire.