1 Introduction

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

L'impartition consiste en un déplacement d'une partie de la production à l'extérieur de l'entreprise. La délocalisation est un déplacement d'une partie de l'approvisionnement en intrants à l'étranger.

Si le développement économique rapide de la Chine et de l'Inde a amplifié l'intérêt récent pour l'impartition et la délocalisation, ces deux phénomènes sont au cœur de l'économie industrielle qui est axée sur le comportement des entreprises et de l'économie internationale qui est elle axée sur les raisons liées aux échanges entre les nations.

Les décisions relatives à l'impartition affectent les frontières de l'entreprise —ce qui a lieu au sein de l'entreprise et ce qui est effectué à l'extérieur de celle-ci (Williamson, 1975). Les entreprises ont toujours le choix de produire ou d'acheter les intrants dont elles ont besoin pour produire leurs produits. Lorsqu'elles choisissent de produire elles-mêmes les intrants, elles étendent les frontières de l'entreprise. Lorsqu'elles choisissent l'impartition des intrants, elles resserrent les frontières. Dans le premier cas, l'entreprise devient plus intégrée; dans le deuxième cas, une désintégration survient.

L'impartition fait croître le roulement d'un système économique. Elle mène à la production par chacune des entreprises d'une plus petite portion du produit final. Lorsqu'une désintégration du processus économique survient, une entreprise achète davantage d'intrants et crée moins de valeur ajoutée dans la chaîne de production locale.

Le terme « délocalisation » ou « impartition à l'étranger » comprend le déplacement d'un approvisionnement à l'intérieur de l'entreprise ou de l'usine vers des fournisseurs externes d'un pays étranger. Les conséquences de cette décision sont la réaffectation des emplois et de la production vers un pays étranger. Le terme « impartition » comprend la délocalisation et l'impartition au pays qui survient lorsque les fournisseurs externes se trouvent dans le même pays. L'impartition ne signifie pas nécessairement que les emplois et la production sont déplacés vers un autre pays (Garner, 2004) 1 .

La délocalisation n'est pas nécessairement liée à l'impartition. Elle comprend la décision de faire l'achat à l'extérieur de l'entreprise et à l'étranger. Le choix de faire les achats à l'étranger est au cœur de l'étude du commerce international.

L'intérêt récent pour l'impartition est lié à la notion voulant que de nouvelles forces agissent pour changer les frontières de production des entreprises. Les progrès dans les technologies de transport qui ont permis de réduire les coûts du transport et les nouvelles technologies de l'information et des communications (TIC) qui permettent une plus grande coordination entre des processus de production géographiquement éloignés sont perçus comme étant les principaux moteurs de la désintégration des processus de production.

En même temps, la diminution des obstacles au commerce au cours des 50 dernières années a mené à de plus nombreux échanges. Une partie de ces échanges ont mené à une plus grande importation des intrants pour le processus de production. Cette situation est perçue comme contribuant à davantage de délocalisation — l'approvisionnement en intrants à l'étranger.

Bien que le débat entourant la question de l'impartition et de la délocalisation au Canada ait pris de l'ampleur, peu d'études empiriques ont été menées sur leur importance et leurs incidences 2.

Ce document contribue de différentes façons aux études empiriques sur la délocalisation. D'abord, il offre des preuves empiriques pour le Canada à partir de 1961. Deuxièmement, il complète des études antérieures sur la délocalisation des services en incluant les industries de services. La plupart des études empiriques antérieures sur la délocalisation des services étaient axées sur les industries de la fabrication, en raison de l'absence de données chronologiques constantes pour le secteur des services. Cela est malheureux puisque la majeure partie de la délocalisation des services s'effectue dans les industries de services. Afin de combler l'écart, ce document examine la délocalisation des services dans les secteurs de la fabrication et dans le secteur des services.

Les principales données pour l'analyse empirique proviennent d'un ensemble détaillé de données de l'industrie qui utilisent la base de données KLEMS (capital, travail, énergie, matières et services) maintenue par les Comptes de productivité de Statistique Canada. Cette base de données de l'industrie comprend des données chronologiques constantes sur la production brute, l'intrant capital, l'intrant travail et les intrants intermédiaires d'énergie, de matières et de services pour les industries selon le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN) de 1997 (Baldwin, Gu et Yan, 2007).

Pour le présent document, nous avons développé une mesure de la délocalisation par industrie qui a été fusionnée avec la base de données KLEMS. Cette mesure représente la partie des intrants de matières et de services qui a été importée et elle a été utilisée dans le cadre d'études antérieures sur la délocalisation (p. ex., Feenstra et Hanson, 1996, 1999; Amiti et Wei, 2005; et Morissette et Johnson, 2006).

1 . Il n'y a pas de définition reconnue de la délocalisation dans le débat public ou dans la documentation économique. La définition que nous avons choisie est utilisée dans la plupart des études empiriques sur la délocalisation (Olsen, 2006).

2 . Voir Liu et Treffler (2006) pour une étude.