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La fabrication en 2004 : revue annuelle par province

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par Russell Kowaluk, Erik Magnusson et Daniela Ravindra de la Division de la fabrication, de la construction et de l’énergie

Résumé
Terre-Neuve-et-Labrador
Île-du-Prince-Édouard
Nouvelle-Écosse
Nouveau-Brunswick
Québec
Ontario
Manitoba
Saskatchewan
Alberta
Colombie-Britannique

Résumé

La situation des fabricants canadiens s’est améliorée en 2004 par rapport à la piètre performance enregistrée l’année précédente, en dépit des préoccupations généralisées concernant l’augmentation de la valeur du dollar canadien ainsi que la montée en flèche des prix du pétrole brut, qui ont atteint des niveaux records à la fin de l’année.

L’an dernier, les livraisons totales ont connu leur augmentation la plus rapide depuis les années d’essor au tournant du millénaire. Toutes les provinces ont déclaré des livraisons records.

Au total, les fabricants canadiens ont livré pour 592,2 milliards de dollars de biens, en hausse de 8,5 % par rapport à 2003. Il s’agit du gain annuel le plus important depuis 1999, année pendant laquelle les livraisons avaient augmenté de 16 %, et 2000, où elles avaient connu une hausse de 10 %. Il s’agit aussi d’une reprise marquée par rapport à la baisse de 0,8 % enregistrée en 2003.

Des prix industriels records, un dollar atteignant les niveaux les plus élevés en plus de dix ans et la montée en flèche de la demande étrangère figurent parmi les facteurs clés qui ont influencé le secteur de la fabrication l’an dernier.

La forte demande internationale et intérieure a alimenté la hausse des prix industriels de divers biens, y compris les produits en acier et les produits en bois, tandis que le pétrole brut atteignait brièvement la marque des 55 $ US le baril à la fin d’octobre, un niveau record à ce moment-là.

Au cours du dernier trimestre de 2004, le dollar canadien a aussi atteint son niveau le plus élevé en 12 ans par rapport au billet vert américain, ce qui a suscité des préoccupations généralisées, le secteur canadien de la fabrication dépendant dans une large mesure du commerce extérieur.

Même si les fabricants canadiens ont connu un début d’année prodigieux, celle-ci s’est terminée sur une note moins reluisante. Au dernier trimestre, les livraisons ont commencé à baisser en raison de la diminution du nombre de commandes. Dans la plupart des provinces, les gains ont été réalisés au cours des huit premiers mois de l’année.

En 2004, les livraisons ont atteint des niveaux records dans toutes les provinces. En Ontario, le centre industriel du pays, les livraisons étaient en hausse de 7,0 %, en raison de l’activité soutenue dans les secteurs des véhicules automobiles et des pièces, ainsi que de la fabrication d’aliments et de produits chimiques. L’an dernier, l’Ontario a été à l’origine de 52 % des livraisons du secteur de la fabrication au pays. La montée en flèche des prix industriels a aussi contribué aux gains importants réalisés par le secteur de la fabrication dans plusieurs provinces.

Le présent rapport porte sur la performance d’industries clés du secteur de la fabrication dans chacune des provinces en 2004, ainsi que sur les principaux facteurs qui l’ont influencée.

Note aux lecteurs

Le groupe des biens non durables comprend les secteurs de l’alimentation, des boissons et des produits du tabac, des usines de textiles, des usines de produits textiles, de l’habillement, du cuir et des produits connexes, du papier, de l’impression et des activités connexes de soutien, des produits du pétrole et du charbon, des produits chimiques ainsi que des produits en caoutchouc et en plastique.

Le groupe des biens durables comprend les secteurs des produits du bois, des produits minéraux non métalliques, des métaux de première transformation, des produits métalliques ouvrés, des machines, des produits informatiques et électroniques, du matériel, des appareils et des composants électriques, du matériel de transport, des meubles et des produits connexes ainsi que des activités diverses de fabrication.

Données stockées dans CANSIM : tableaux 304-0014, 304-0015 et 377-0008.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d’enquête 2101.

Pour obtenir des renseignements généraux ou commander des données, communiquez avec l’agent de diffusion (1-866-873-8789; 613-951-9497; télécopieur : 613-951-9499; manufact@statcan.gc.ca). Pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données contenues dans le présent document, veuillez communiquer avec Daniela Ravindra au (613) 951-3514 ou ravidan@statcan.gc.ca, Division de la fabrication, de la construction et de l’énergie.

Terre-Neuve-et-Labrador : les livraisons dépassent la marque des 3 milliards de dollars

Terre-Neuve-et-Labrador, l’avant-dernière province en importance du point de vue de l’activité manufacturière, a connu des résultats remarquables en 2004. Les livraisons ont dépassé la marque des 3 milliards de dollars pour la première fois, augmentant de 8,7 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 3,1 milliards de dollars. Les volumes de production élevés, ainsi que les augmentations des prix des biens, ont contribué à cette situation.

Même si la croissance a touché à la fois les biens durables et non durables, c’est dans le secteur des biens durables que la part des activités totales de fabrication a continué à augmenter. Au cours des dix dernières années, la part que représentent les biens durables dans le secteur de la fabrication a plus que doublé, passant de seulement 13,9 % à 32,8 %.

La croissance du secteur de la fabrication à Terre-Neuve-et-Labrador a été dominée par un petit nombre d’industries reliées pour la plupart au secteur des pêches. Il s’agit notamment de la préparation de poissons et de fruits de mer (+12,9 %), de la construction de navires et d’embarcations (+39,5 %), et de la fabrication de produits métalliques (+76,9 %).

Les industries du bois ont aussi affiché une reprise soutenue (+20,2 %) en 2004, après la faible performance enregistrée à la fin de 2003. Ces industries dépendent pour une large part des marchés d’exportation, et les fabricants ont peu de contrôle sur les prix de leurs produits finaux qui sont grandement affectés par la fluctuation du dollar canadien et de la demande à l’étranger.

Graphique
Les industries des biens durables ont soutenu la croissance du secteur manufacturier

Les travaux de mise en valeur de la mine de nickel de Voisey’s Bay, qui vont bon train, ainsi que le forage de puits dans le cadre du projet White Rose, qui se poursuit au large des côtes1, ont contribué dans une large mesure à l’activité soutenue du secteur de la fabrication dans la province. Cela a donné lieu à une hausse significative des livraisons du matériel nécessaire pour le forage au large des côtes et le stockage du pétrole (industries de fabrication des produits métalliques) en 2004. Les hausses marquées des prix du pétrole en 2004 ont profité à la province, du fait de l’augmentation des recettes tirées de l’impôt et des redevances plus élevées des champs pétrolifères.

Les dépenses en immobilisations du secteur de la fabrication devraient atteindre 195 millions de dollars en 2004, une hausse de 44 % par rapport à 2003, avec des augmentations marquées des dépenses en construction et en machines et matériel2.

L’effectif du secteur de la fabrication a atteint 17 200 personnes, en hausse de 2 500 par rapport à 20033. Presque les trois quarts (74 %) de ces personnes travaillaient dans des industries de biens non durables, et principalement dans celle de la préparation et du conditionnement de poissons et de fruits de mer.

Île-du-Prince-Édouard : livraisons en hausse en dépit de la faiblesse de l’industrie des aliments

Habituellement, l’industrie des aliments est le moteur de l’activité manufacturière à l’Île-du-Prince-Édouard, la plus petite province du Canada du point de vue des livraisons de ce secteur. Toutefois, 2004 a fait exception à cette règle. Les livraisons totales du secteur de la fabrication ont augmenté de 4,2 %, pour atteindre 1,4 milliard de dollars, en dépit d’une baisse de 1,8 % des livraisons de l’industrie des aliments.

Les fruits de mer et les pommes de terre de l’île, dont la réputation n’est plus à faire, sont à la base de l’industrie des aliments. Cette industrie, qui est constituée dans une large mesure d’établissements dont les activités principales sont la préparation de poissons et de fruits de mer et la mise en conserve de fruits et de légumes, a représenté la part du lion (63 %) des livraisons du secteur de la fabrication en 2004. Le gouvernement et les gens d’affaires de l’Île-du-Prince-Édouard ont toutefois fait la promotion de la diversification de la base du secteur de la fabrication de l’île.

Pour la première fois depuis 1992, les industries de biens durables ont représenté plus de 25 % de l’ensemble des livraisons manufacturières en 2004. Cela est dû principalement à la vigueur des industries du matériel de transport, dont les livraisons de biens ont augmenté de 42,4 millions de dollars par rapport à 2003, une hausse de 28,3 %.

L’industrie des pièces et des produits aérospatiaux, qui constitue la principale composante du groupe des industries du transport de l’île, atteint constamment de nouveaux sommets depuis son lancement il y a plus de dix ans. Des entreprises bien établies ont installé des usines à l’Île-du-Prince-Édouard pour la fabrication de moteurs et d’autres composantes d’aéronefs4.

Slemon Park, qui est situé à proximité de Summerside, comporte des installations à la fine pointe de la technologie pour la fabrication de produits aérospatiaux. Il s’agit du seul parc d’entreprises aérospatiales au Canada où de la formation sur place est assurée en vue de répondre aux besoins de l’industrie. Les programmes de réduction d’impôt offerts par le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard ont aussi constitué un autre incitatif financier pour que les entreprises du secteur de l’aéronautique s’installent et prennent de l’expansion dans la province5.

La fabrication de produits chimiques, qui comprend des établissements qui produisent des produits pharmaceutiques ainsi que des engrais et des pesticides, est aussi une composante de plus en plus importante de l’activité manufacturière de l’île. La hausse modeste de 2,4 % de la valeur des livraisons en 2004 faisait suite à deux années exceptionnellement vigoureuses : augmentations de 26,6 % en 2002 et de 19,0 % en 2003.

Alimentées par la demande soutenue du secteur du logement au pays et aux États-Unis, les industries des produits en bois ont maintenu le rythme de leurs livraisons, celles-ci ayant atteint 57,4 millions de dollars en 2004, une hausse annuelle de 13,5 %.

Près de 40 % de la production du secteur de la fabrication de l’Île-du-Prince-Édouard est allée au marché des exportations en 20046,7. La hausse constante du dollar canadien pourrait constituer un défi majeur pour de nombreux intervenants du secteur de la fabrication. Jusqu’à maintenant, toutefois, le défi a été relevé, les fabricants ayant été en mesure de maintenir un niveau d’activités positif tout au long de 2004.

En 2004, le secteur manufacturier de l’île comptait en moyenne 6 200 travailleurs, soit le même nombre qu’en 20038.

Graphique
Le secteur des biens durables a propulsé l’activité manufacturière

Nouvelle-Écosse : année record pour le secteur de la fabrication

Le secteur de la fabrication de la Nouvelle-Écosse est axé sur le traitement des ressources de la terre et de la mer. La préparation de poissons et de fruits de mer, la production laitière, la mise en conserve de fruits et de légumes et la production des scieries représentent la part du lion de la production du secteur de la fabrication de la province.

Les fabricants de la Nouvelle-Écosse ont connu une année prospère, leurs livraisons ayant dépassé le cap des neuf milliards de dollars pour la première fois. Elles ont augmenté de 7,4 % par rapport à 2003 pour s’établir à 9,16 milliards de dollars. Cette bonne performance tient dans une large mesure à la progression enregistrée par le secteur de l’alimentation (+2,4 %), les fabricants de papier (+6,2 %) et le matériel de transport (+9,8 %). Toutefois, ce sont les fabricants de bois qui ont affiché le gain le plus important, soit une hausse de 20,6 % par rapport à 2003.

Alimentée par une demande sans précédent dans le domaine de la construction résidentielle au Canada ainsi qu’aux États-Unis, la production des scieries a augmenté de 23,3 %, après avoir connu une faible année en 2003. Les exportations de produits forestiers ont bondi de plus de 111 millions de dollars (+12,4 %)9. Comme la production des scieries est destinée principalement aux marchés américains, les augmentations importantes de la valeur de la devise canadienne au cours des six derniers mois de 2004 pourraient compromettre la situation des scieries de la Nouvelle-Écosse en raison de l’augmentation du coût du bois d’œuvre canadien à l’étranger.

Graphique
Les fabricants de bois ont enregistré la plus forte croissance en 2004

Les livraisons de denrées alimentaires ont atteint deux milliards de dollars en 2004, représentant plus du cinquième (22 %) de l’ensemble des livraisons du secteur de la fabrication en Nouvelle-Écosse. Il s’agit d’un groupe d’industries diversifié, allant d’établissements qui utilisent la méthode de surgélation individuelle et rapide pour conserver les bleuets, les carottes et les canneberges, aux établissements de préparation de poissons et de fruits de mer, en passant par les producteurs de produits laitiers et les fabricants de produits de viande.

La préparation de poissons et de fruits de mer, qui représente environ le tiers de toutes les livraisons de denrées alimentaires de la Nouvelle-Écosse, a accusé une baisse de 6,3 %. Toutefois, les industries laitière et de produits de viande ont connu une année prospère, leurs livraisons ayant augmenté de 5,4 % et de 19,6 % respectivement, principalement en raison d’une forte demande des États-Unis.

Les expéditions des industries du transport, principalement sous l’impulsion d’une hausse de la fabrication de pièces et de produits aérospatiaux, ont rebondi de 9,8 % après le creux atteint en 2003.

Un peu moins de 10 % du nombre total de personnes (441 600) employées en Nouvelle-Écosse travaillent dans le secteur de la fabrication, la majorité dans les industries de biens non durables; ce chiffre est virtuellement inchangé depuis 200310.

Selon les dernières estimations, les dépenses en immobilisations dans le secteur de la fabrication, qui représentent une mesure des dépenses au titre de la construction ainsi que des machines et du matériel, devraient baisser de 9 % en Nouvelle-Écosse en 200411. L’investissement dans les machines et le matériel représente environ 90 % du total des dépenses en immobilisations.

Nouveau-Brunswick : la hausse des prix industriels fait augmenter la valeur des livraisons

Après quelques années d’activité modérée, la valeur des biens manufacturiers livrés par le Nouveau-Brunswick a fait un bond de 11,1 % en 2004. La montée en flèche des prix du pétrole et des produits en bois a été à l’origine d’une part importante de cette hausse. Les livraisons ont été plus élevées, tant dans les industries de biens durables (+12,3 %) que dans celles de biens non durables (+10,8 %), le gros de l’augmentation ayant été le fait de la livraison de biens non durables.

Comme il est expliqué de façon plus détaillée ci-dessous, la demande étrangère et les différends commerciaux, de même que leurs répercussions sur le prix des biens et le volume des biens livrés, ont été les principaux moteurs de la production manufacturière au Nouveau-Brunswick, principalement pour les industries des aliments, du papier et du bois et les industries résiduelles12.

Après une année difficile en 2003, les fabricants de pâte et papier du Nouveau-Brunswick ont vu leur situation s’améliorer légèrement, leurs livraisons ayant augmenté de 4,1 % en 2004. La baisse des prix du papier a continué d’accabler l’industrie, le seul aspect positif ayant été la demande insatiable de pâte à papier de la Chine 13. Le pays qui a vu naître le papier est celui où l’on retrouve maintenant les machines à papier les plus rapides et les plus grosses au monde. On y met l’accent sur le papier, et non pas sur la pâte à papier, ce qui fournit un bon débouché pour les producteurs de pâte canadiens. Les livraisons de pâte à papier ont augmenté de 3,7 % au Nouveau-Brunswick, tandis que celles de papier ont diminué de 2,5 %.

Les livraisons d’aliments ont atteint 2,3 milliards de dollars en 2004, en hausse de 13,7 % par rapport à 2003. L’industrie de la préparation de poissons et de fruits de mer, la plus importante de ce secteur, est celle qui a contribué le plus à cette hausse, ses livraisons ayant augmenté de 5,0 %. Elle représente 50 % des livraisons totales des industries d’aliments au Nouveau-Brunswick. La fabrication d’aliments pour les animaux (+1,4 %), la fabrication de produits laitiers (+15,4 %) et les boulangeries (+18,9 %) ont aussi connu une bonne année.

Par suite de plaintes de l’un des producteurs clés d’aliments du Nouveau-Brunswick, McCain, concernant des activités de dumping à l’égard de produits de pizza congelés, le Canada a imposé des droits temporaires se situant en moyenne à 39,4 % sur les pizzas congelées autolevantes importées des États-Unis14. La protection de l’activité manufacturière du Nouveau-Brunswick revêt une grande importance dans cette province, ce secteur employant environ 12 % de l’ensemble des travailleurs de la province15.

En 2004, le nombre total de personnes employées dans le secteur de fabrication a augmenté de 4,5 % par rapport à l’année précédente16, en dépit de la fermeture, en septembre 2004, de l’usine de pâte à papier Nackawic, qui a entraîné la mise à pied de 400 personnes17.

Après un revirement réussi en 2001, les industries du bois ont poursuivi leur tendance à la hausse, la valeur de leurs livraisons ayant augmenté de 15,3 % en 2004. En dépit des droits antidumping imposés par suite du différend concernant le bois d’œuvre avec les États-Unis, la demande de bois d’œuvre a continué de monter en flèche en 2004, la construction résidentielle ayant poursuivi sur sa formidable lancée dans l’ensemble de l’Amérique du Nord.

Les industries des machines (+4,8 %) et du transport (+23,2 %) ont elles aussi contribué à l’excellente performance du secteur de la fabrication au Nouveau-Brunswick en 2004.

Graphique
Les industries clés de la fabrication ont crû en 2004

Québec : rebondissement juste au-dessus du sommet de 2000

Après avoir connu de piètres résultats de 2001 à 2002, les fabricants du Québec ont affiché des livraisons records en 2004. Les livraisons du secteur de la fabrication ont augmenté de 6,7 %, pour atteindre 137 milliards de dollars en 2004, dépassant de seulement 100 millions de dollars le sommet atteint en 2000.

Graphique
Les livraisons manufacturières ont rebondi juste au-dessus du sommet de 2000

La composition du secteur de la fabrication au Québec différait considérablement en 2004 par rapport à 2000. Les industries des ordinateurs, de la première transformation des métaux et des pièces et produits aérospatiaux figuraient parmi les cinq principales industries en 2000.

Ces dernières années, la province a connu des changements majeurs. General Motors a fermé son usine d’assemblage de véhicules automobiles de Sainte-Thérèse, la chute du secteur des télécommunications et la lente reprise qui a suivi ont entraîné une réduction de plus de la moitié de cette industrie depuis 2000, et l’industrie aérospatiale commence à peine à afficher des signes de reprise graduelle.

En 2004, les ressources naturelles abondantes du Québec semblent avoir été le moteur de la croissance des principales industries ayant affiché une bonne performante. À l’heure actuelle, les cinq industries les plus importantes sont la première transformation des métaux, les aliments, le papier, les produits en bois et le pétrole.

L’année 2000 a aussi marqué l’apogée de l’essor des technologies de pointe au niveau mondial. L’industrie des ordinateurs et des produits électroniques du Québec déclarait des livraisons supérieures à 15 milliards de dollars en 2000. Après l’effondrement du secteur des télécommunications et la lente reprise qui a suivi, les livraisons de cette industrie demeurent léthargiques, se situant à presque 60 % en dessous du niveau atteint en 2000.

Une autre composante essentielle du secteur de la fabrication au Québec est l’industrie aérospatiale. On retrouve dans la province certains des chefs de file mondiaux de la fabrication d’aéronefs et de pièces. Dans la foulée des attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la demande internationale d’aéronefs et de pièces s’est tarie. Après une restructuration majeure de l’industrie au niveau international et une reprise graduelle de la demande, l’industrie des pièces et produits aérospatiaux au Québec a affiché certains signes positifs au cours de la deuxième moitié de 2004.

En dépit de la chute de certaines industries, l’activité manufacturière demeure diversifiée au Québec. Les industries de l’aluminium et des autres métaux non ferreux, qui sont bien établies au Québec, ont propulsé l’industrie de la première transformation des métaux au sommet du secteur de la fabrication. Les livraisons ont fait un bond de 18,1 %, pour atteindre 17,4 milliards de dollars en 2004, en raison notamment de la vigueur de la demande mondiale et de la montée en flèche des prix industriels des produits de la première transformation des métaux. Cette industrie a été à l’origine de 13 % des livraisons totales du secteur de la fabrication en 2004.

La fabrication d’aliments s’est classée au deuxième rang parmi les industries manufacturières du Québec en 2004. Les livraisons ont totalisé 16,2 milliards de dollars, en hausse de 7,0 % par rapport à 2003. Les produits laitiers et les produits de la viande viennent au premier plan parmi les industries des aliments.

Graphique
Le classement de certaines industries principales a changé depuis 2000

Le papier (10,5 milliards de dollars), les produits en bois (10,0 milliards de dollars) et les produits du pétrole et du charbon (9,9 milliards de dollars) faisaient aussi partie des cinq principales industries manufacturières du Québec en 2004. Les prix élevés du bois d’œuvre et du pétrole brut ont fait augmenter la valeur des livraisons de ces industries.

Montréal a été pendant longtemps au centre de la fabrication de vêtements au Canada, mais cette industrie fait face à de nouvelles menaces. En janvier 2005, les quotas d’importation sur les produits du textile et du vêtement ont été supprimés, avec l’entrée en vigueur des nouvelles règles de l’Organisation mondiale du commerce.

On craint que les importations moins coûteuses de l’Asie envahissent les marchés canadiens et américains. Les livraisons de vêtements du Québec se situaient à 3,9 milliards de dollars en 2004, une baisse de 7,8 % par rapport à 2003. Les livraisons ont diminué de plus de 17 % ces trois dernières années. Les usines du Québec ont été responsables de 61 % de la valeur totale des livraisons de vêtements du Canada en 2004.

La tendance à la baisse dans l’industrie des vêtements met aussi en péril les usines de textiles et de produits textiles du Québec, dont les activités ont diminué de façon constante ces dernières années. Les fabricants du Québec et d’ailleurs au Canada ont déjà transféré de nombreux emplois vers des marchés du travail moins coûteux, afin de réduire leurs dépenses de production18.

La part de l’emploi total qui revient au secteur de la fabrication a diminué graduellement depuis 1999. À la fin de 2004, les usines employaient 623 600 personnes, soit 17,0 % de la population active totale de 3,67 millions de personnes de la province, comparativement à 19,1 % en 199919.

Ontario : les usines reprennent de la vigueur dans le centre industriel du pays

L’Ontario, qui est au cœur du secteur canadien de la fabrication, a été à l’origine d’un peu plus de la moitié (52 %) de la valeur totale des livraisons manufacturières au Canada en 2004. La base économique diversifiée de la province, sa proximité avec le principal partenaire commercial du pays, les États-Unis, et une abondance de main-d’œuvre qualifiée figurent parmi les raisons clés qui expliquent la concentration des activités de fabrication en Ontario.

La vigueur de la demande aux niveaux intérieur et mondial a alimenté une reprise soutenue dans le secteur de la fabrication de l’Ontario en 2004. Les livraisons ont rebondi, pour atteindre 309,3 milliards de dollars pour l’année, une hausse annuelle de 7,0 % qui faisait suite à de mauvais résultats en 2003 (-1,7 %). Cette année-là, plusieurs industries ont été responsables du ralentissement du secteur de la fabrication, y compris celles des véhicules automobiles, des machines et des ordinateurs. À cela s’ajoute la panne de courant généralisée qui a touché la province, le 14 août 2003, et qui a été suivie par une semaine où planait une menace de panne, ce qui a eu pour effet de réduire la production de façon significative.

Le marché international joue un rôle de premier plan en ce qui a trait à la situation du secteur de la fabrication en Ontario et de l’ensemble de l’économie. Presque 58 % de la valeur totale des biens fabriqués en Ontario ont été exportés en 200420, en raison surtout de la concentration de la fabrication de véhicules automobiles et de pièces dans le Sud de l’Ontario.

Les activités des fabricants ont repris de la vigueur en 2004. Du point de vue des livraisons, les industries des véhicules automobiles et des pièces, ainsi que des aliments, des produits chimiques et de la première transformation des métaux figuraient parmi les cinq industries en tête en 2004.

Les livraisons de véhicules automobiles ont rebondi de 4,6 %, pour atteindre 71,1 milliards de dollars, après des résultats peu reluisants en 2003 (-4,3 %). En Ontario, on retrouve des usines d’assemblage de chacun des cinq grands fabricants de véhicules automobiles. Plusieurs modèles populaires, particulièrement auprès des consommateurs américains, sont fabriqués en Ontario. Il s’agit notamment de plusieurs modèles de véhicules utilitaires sport, un segment populaire du marché.

Selon des articles récents parus dans les médias, l’Ontario figurait au premier rang en Amérique du Nord du point de vue de la production automobile en 2004, dépassant le Michigan pour la première fois21. La fabrication de véhicules automobiles a représenté 23 % de la valeur totale des livraisons de la province. En dépit des gains réalisés, les activités d’assemblage de véhicules automobiles sont encore de 4 % inférieures au sommet atteint en 1999 (74,1 milliards de dollars).

En Ontario, on retrouve aussi de nombreux fabricants de pièces de véhicules automobiles. Cette industrie très intégrée profite de la proximité de l’Ontario avec de nombreuses usines d’assemblage de véhicules automobiles et de camions dans les États du Midwest américain, et elle a été à l’origine d’investissements importants dans le secteur de la fabrication de pièces de véhicules automobiles en Ontario. En 2004, les livraisons de pièces ont fait un bond de 5,0 %, pour atteindre 31,6 milliards de dollars, un niveau record. Les livraisons ont presque doublé au cours des dix dernières années; en 1994, elles se situaient à 16,5 milliards de dollars.

Parmi les autres industries très actives en Ontario figurent celles des aliments, des produits chimiques et de la première transformation des métaux. Les livraisons d’aliments, et notamment de produits de viande et de produits laitiers, venaient au troisième rang en importance dans le secteur de la fabrication en Ontario en 2004, à 26,7 milliards de dollars. Parmi les autres industries qui connaissent une croissance rapide en Ontario figure la fabrication de produits chimiques, dont les livraisons ont fait un bond de 11,3 %, pour atteindre 23,8 milliards de dollars en 2004, grâce notamment à la vigueur de la demande et à la montée en flèche des prix. La fabrication de produits pharmaceutiques a plus que doublé au cours des cinq dernières années, pour atteindre 5,4 milliards de dollars en 2004, plusieurs fabricants majeurs de produits pharmaceutiques étant installés en Ontario.

Un peu plus de 1,1 million d’Ontariens travaillaient dans des industries manufacturières en 200422. Le niveau d’emploi est demeuré à peu près inchangé ces dernières années, des gains d’efficacité du point de vue de la production ayant contribué à un repli graduel des industries à forte intensité de main-d’œuvre. Au cours des dix dernières années, l’emploi dans le secteur de la fabrication en proportion de l’emploi total en Ontario a oscillé autour de 18 %.

Graphique
Les dix principales industries de la fabrication en Ontario, 2004

Manitoba : la diversification joue un rôle clé

C’est la diversification qui décrit le mieux le secteur manufacturier du Manitoba. Les usines ont produit une gamme variée de biens en 2004, allant des pièces d’aéronef et des aliments congelés aux autobus et aux machines. Ce ne sont là que quelques-unes des industries clés qui composent le secteur manufacturier du Manitoba, qui est diversifié et axé sur les exportations.

En 2004, les fabricants ont affiché des livraisons records de 12,6 milliards de dollars, une hausse de 10,1 % par rapport à 2003, et la deuxième augmentation annuelle consécutive. Les livraisons ont augmenté de 1,3 % en 2003, après des baisses de 1,0 % en 2002 et de 0,6 % en 2001.

À la fin de 2004, l’effectif des usines se situait à 66 100 employés, soit environ 11 % de la population active totale de la province23.

Le secteur de la fabrication du Manitoba est assez diversifié, ce qui le met à l’abri dans une certaine mesure des fluctuations de l’activité économique. Cela est particulièrement évident lorsque l’on compare la situation économique historiquement stable du Manitoba à celle plus chaotique des autres économies provinciales plus spécialisées ou concentrées. Ceci étant dit, la santé économique du Manitoba dépend dans une large mesure du commerce extérieur, et particulièrement celui avec les États-Unis. Les exportations ont totalisé 9,8 milliards de dollars en 2004, en hausse de 7,5 % par rapport à l’an dernier24. La devise canadienne pourrait avoir un effet négatif sur la demande de produits fabriqués au Manitoba si elle devait se maintenir à des niveaux aussi élevés.

La fabrication de biens durables a repris en 2004. La part de ce secteur dans l’activité manufacturière du Manitoba était en baisse depuis la fin des années 1990. Les livraisons de biens durables, des marchandises de prix unitaires élevés, ont augmenté, pour représenter un peu plus de 53 % des livraisons totales. Il existe toujours de la place pour la croissance, la fabrication de biens durables ayant représenté presque 60 % des livraisons totales en 1998.

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Croissance généralisée des livraisons manufacturières en 2004

Les cinq plus grandes industries du secteur de la fabrication au Manitoba ont représenté 57 % de la valeur totale des livraisons en 2004. L’industrie des aliments menait la marche, assurant un lien crucial avec le secteur agricole de la province et appuyant une gamme variée de créneaux industriels. Au Manitoba, on retrouve d’importants établissements d’abattage d’animaux, des transformateurs de céréales et de plantes oléagineuses, des producteurs laitiers et des fabricants d’aliments congelés. L’expansion récente des usines a aussi contribué à un bond de 17,9 % des livraisons d’aliments, celles-ci atteignant 2,9 milliards de dollars en 2004. Il s’agit de l’industrie la plus importante du secteur manufacturier au Manitoba.

La fabrication de matériel de transport fait aussi partie des industries importantes au Manitoba, et elle emploie des milliers de personnes. De grandes entreprises exploitent des établissements de fabrication importants à Winnipeg, et fournissent de nombreux débouchés aux fabricants secondaires de produits et de pièces. En 2004, les fabricants de matériel de transport ont déclaré des livraisons de 1,8 milliard de dollars, en hausse de 5,2 % par rapport à l’an dernier. L’industrie des pièces et produits aérospatiaux, qui fait un retour remarqué, après plusieurs années de piètres résultats, constitue le segment le plus important du secteur du matériel de transport. Ses livraisons ont fait un bond de 13,1 % en 2004, pour atteindre 757 millions de dollars, le niveau le plus élevé depuis 2001. Cette industrie lutte pour reprendre de la vigueur depuis le repli du secteur de l’aéronautique au niveau mondial qui a débuté en 2001.

Parmi les autres industries clés du Manitoba figurent la fabrication de machines (913,1 millions de dollars), la fabrication de produits en bois (834,4 millions de dollars) et la fabrication de produits métalliques (737,7 millions de dollars).

Quelques industries ont subi récemment les contrecoups de l’évolution des tendances commerciales, y compris les industries des vêtements et des meubles du Manitoba. Les livraisons de vêtements ont diminué de 0,7 %, pour se situer à 262 millions de dollars à la fin de l’année, soit une cinquième baisse consécutive. L’industrie des vêtements au Manitoba est graduellement devenue l’ombre d’elle-même, et la tendance devrait probablement se poursuivre, les fabricants canadiens de vêtements tentant de résister à l’envahissement des produits moins coûteux fabriqués à l’étranger. Comme il était mentionné dans la section sur le Québec, la plupart des pays dans le monde supprimeront, en janvier 2005, les quotas s’appliquant aux importations de vêtements et de textiles en vertu des règles de l’Organisation mondiale du commerce.

L’industrie des meubles est devenue très concurrentielle ces dernières années, par suite encore une fois de la concurrence accrue des usines de l’Asie, où une main-d’œuvre beaucoup moins coûteuse produit maintenant des produits dont la qualité s’est sensiblement améliorée. Cela a entraîné de nombreuses fermetures aux États-Unis dans cette industrie. L’industrie des meubles du Manitoba, dont les livraisons se chiffrent à 544 millions de dollars, s’est maintenue en 2004, même si elle souffre de la concurrence et de la réduction des coûts à l’étranger. Ses livraisons sont demeurées à peu près inchangées en 2004, après une baisse de 1,0 % en 2003.

Saskatchewan : une croissance généralisée se traduit par des livraisons records

Le secteur de la fabrication de la Saskatchewan a connu une croissance record en 2004, les livraisons ayant fait un bond de 21,9 % pour se fixer à 9,6 milliards de dollars. Cette croissance était généralisée; les industries traditionnelles axées sur les ressources sont venues en tête, les prix élevés des produits industriels ayant contribué à faire de 2004 une année prospère.

Les fabricants de produits du bois et de produits chimiques, en particulier, ont affiché des gains exceptionnels. Les livraisons des industries de biens non durables de la Saskatchewan ont crû de 18,2 % pour se fixer à 5,8 milliards de dollars, tandis que les livraisons de biens durables ont fait un bond de plus de 28 % pour s’établir à 3,9 milliards de dollars.

Sur le plan de l’emploi, le secteur de la fabrication représente un petit segment du nombre total d’employés en Saskatchewan. En 2004, la population active de la Saskatchewan comptait en moyenne 480 000 personnes, dont moins de 29 000 travailleurs occupaient un emploi en usine25.

Le secteur de la fabrication de la Saskatchewan atteste de l’importance de l’agriculture pour cette province. L’industrie de l’alimentation représente près de 22 % de l’activité manufacturière globale de la Saskatchewan et ses livraisons ont atteint 2,1 milliards de dollars en 2004. Les fabricants de denrées alimentaires, certains se remettant de la sécheresse qui a sévi en 2003, ont déclaré des gains solides (+7,4 %) tout au long de l’année. La fabrication d’aliments est de loin l’industrie la plus importante, ses livraisons étant deux fois plus importantes que celles de toute autre industrie de la fabrication.

En 2004, les livraisons de l’industrie de la fabrication de produits chimiques ont enregistré une hausse impressionnante de 23,3 % pour atteindre 985 millions de dollars. Les riches gisements de potasse de la Saskatchewan ainsi que la production de pesticides, d’engrais et d’autres produits chimiques d’usage agricole contribuent de façon importante à l’industrie chimique. La demande internationale d’engrais a augmenté sensiblement, les agriculteurs tâchant d’accroître leur production pour profiter du prix élevé des denrées agricoles en 2004. Les livraisons de l’industrie des pesticides, des engrais et d’autres produits chimiques d’usage agricole ont crû de 26,7 % en 2004.

L’industrie des produits du bois a connu une croissance phénoménale en 2004. Les livraisons ont fait un bond sans précédent de 48,3 % pour s’établir à 694 millions de dollars. Alimenté par l’essor du secteur immobilier au Canada et aux États-Unis ainsi que par la demande croissante de la Chine pour les matériaux de construction, le marché des produits du bois a été en pleine effervescence en 2004. La forte demande a contribué à faire augmenter considérablement les prix de nombreux produits du bois, de sorte que les fabricants de produits du bois ont connu une année impressionnante.

Les fabricants de machines ont également affiché des gains importants pour ce qui est des livraisons (+9,6 %, total de 670 millions de dollars), de même que les fabricants de produits métalliques ouvrés (+20,8 %, total de 470 millions de dollars).

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La fabrication d’aliments, une industrie importante

Alberta : une économie florissante se traduisant par des gains importants dans le secteur de la fabrication

Le secteur de la fabrication en Alberta a également connu une année fort prospère en 2004, l’économie florissante de la province s’étant traduite par d’importants gains sur le plan de l’activité manufacturière.

La richesse de l’Alberta en ressources naturelles a permis aux expéditions de la province d’afficher une hausse considérable, soit de 16,0 %, pour passer à 53,2 milliards de dollars pour l’année. Une bonne partie de cette augmentation est attribuable aux importantes expéditions manufacturières traditionnelles de l’Alberta. Les livraisons de biens non durables ont bondi de 15,0 % pour se fixer à 33 milliards de dollars et ont représenté 62,2 % de toutes les livraisons du secteur de la fabrication en Alberta en 2004.

La fabrication de produits du pétrole et du charbon a atteint de nouveaux sommets en 2004, sous l’impulsion de prix records pour le pétrole brut associés à l’instabilité de l’offre globale de pétrole et à la plus forte demande mondiale d’énergie. Les expéditions de pétrole ont augmenté de plus 21 % par rapport à 2003 pour dépasser 9,9 milliards de dollars.

Bien que l’industrie du pétrole soit la pierre angulaire de l’économie de l’Alberta, les gains enregistrés dans le secteur de la fabrication n’étaient pas liés uniquement au pétrole mais étaient bien diversifiés. Si l’on exclut les produits du pétrole et du charbon, les livraisons du secteur de la fabrication ont augmenté de 14,8 % en 2004.

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Le pétrole a été la locomotive de la fabrication

L’industrie de la fabrication de produits chimiques est venue tout de suite après l’industrie du pétrole, affichant en 2004 des expéditions d’une valeur d’un peu plus de 9,6 milliards de dollars. Les prix industriels des produits chimiques ont augmenté durant l’année, contribuant à de forts gains sur le plan des livraisons.

Parmi les trois principales industries en Alberta, la fabrication d’aliments vient au troisième rang. Après avoir connu une année difficile en 2003, où elle a été appelée à relever les défis présentés par la crise de la vache folle et à se remettre de deux années de sécheresse, l’industrie de la fabrication d’aliments a fortement rebondi en 2004. Les livraisons de produits alimentaires ont progressé de 14,0 % en 2004 pour s’établir à 9,1 milliards de dollars.

Les livraisons d’autres industries ont également affiché des gains importants en 2004, notamment celles des fabricants de machines (+22,8 %, pour se fixer à 4,0 milliards de dollars), des fabricants de produits métalliques ouvrés (+29,7 %, pour passer à 4,4 milliards de dollars) et des fabricants de produits du bois (+28,2 %, pour s’établir à 3,8 milliards de dollars).

En 2004, les fabricants de l’Alberta ont employé en moyenne 144 100 personnes, ce qui représentait 8,2 % de la population active moyenne de la province de 1,76 million de personnes26.

Colombie-Britannique : la tendance se renverse pour l’industrie des produits du bois

Quand la construction va bien, l’économie va bien. Cet adage colle bien à la réalité de la Colombie-Britannique. L’industrie du bois est de loin la plus importante industrie du secteur de la fabrication en Colombie-Britannique, représentant 31 % des expéditions totales, et a fortement contribué aux fluctuations de ce secteur.

Depuis le printemps de 2003, le secteur de l’exploitation forestière du Canada subit les effets paralysants des droits sur les exportations de bois d’œuvre vers les États-Unis. Plus particulièrement, le secteur de la fabrication en Colombie-Britannique a connu un ralentissement tout au long de 2003, étant donné le rôle dominant de l’industrie des produits de la foresterie dans cette province.

Toutefois, la tendance s’est renversée en 2004. Malgré le fardeau que continuent de représenter les droits, les livraisons de l’industrie des produits du bois, et du secteur de la fabrication de la province dans son ensemble, ont atteint des niveaux records en raison de la montée fulgurante de la demande assortie de prix astronomiques pour le bois a contribué à porter.

En 2004, les livraisons des fabricants de la Colombie-Britannique ont augmenté de 13,5 % pour s’établir à 42,3 milliards de dollars, dépassant facilement le record de 40,7 milliards de dollars atteint en 2000.

Durant une bonne partie de 2004, la construction de logements neufs s’est poursuivie à fond de train au Canada et aux États-Unis, alimentant la demande et poussant les prix des produits de bois d’œuvre à des niveaux records au printemps.

Le secteur de l’habitation du Canada a connu sa meilleure année en 17 ans27, tandis que les mises en chantier aux États-Unis sont demeurées fortes en raison des taux d’intérêt bas et de l’accroissement de l’emploi. Les expéditions de produits du bois se sont établies à un peu plus de 13 milliards de dollars après avoir affiché une augmentation exceptionnelle de 31 % en 2004.

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La fabrication des produits du bois est étroitement liée aux prix

Le secteur de la fabrication de la Colombie-Britannique est dominé par les industries axées sur les ressources. En 2004, 50 % des livraisons totales de la province étaient concentrées dans les industries des produits du bois, du papier et de première transformation des métaux.

Les livraisons de papier, y compris d’importantes industries comme les usines de pâte à papier, de papier et de carton, ont augmenté de 4,0 % pour s’établir à 5,9 milliards de dollars pour l’année. Cette industrie a également connu une forte demande et une hausse des prix durant l’année. En outre, la demande étrangère a contribué à une augmentation de 22 % des livraisons de métaux de première transformation, qui sont passées à 2,4 milliards de dollars. À la fin de 2004, les prix industriels des métaux de première transformation étaient en hausse de 17 % par rapport à décembre 200328.

D’autres industries ont également affiché des gains importants durant l’année, notamment une augmentation des livraisons de l’industrie de l’alimentation (+3,1 %, pour passer à 5,0 milliards de dollars) et de l’industrie de la fabrication de machines (+15,9 %, pour se fixer à 2,1 milliards de dollars).

À la fin de l’année, les fabricants en Colombie-Britannique employaient 204 000 travailleurs, soit une hausse importante de 12 % comparativement au creux récent de 181 900 employés atteint en 200129.

Tableau
Les livraisons du secteur manufacturier, selon la province, 2003 et 2004

Notes en fin de document

  1. Government of Newfoundland and Labrador, The Economic Review, novembre 2004, (consulté le 12 avril 2005).
  2. Statistique Canada, Division de l’investissement et du stock de capital, tableau 029-0005 de CANSIM.
  3. Statistique Canada, Division de la statistique du travail, tableau 282-0007 de CANSIM.
  4. Government of Prince Edward Island, Business Development: Aerospace, (consulté le 12 février 2005).
  5. Idem.
  6. Statistique Canada, Division du commerce international, tableau 228-0034 de CANSIM.
  7. La production exportée du secteur de la fabrication comprend les produits de l’agriculture et de la pêche, les produits forestiers, les biens et matériaux industriels, les machines et le matériel, les produits de l’automobile et d’autres biens de consommation.
  8. Statistique Canada, Division de la statistique du travail, tableau 282-0007 de CANSIM.
  9. Statistique Canada, Division du commerce international, tableau 228-0034 de CANSIM.
  10. Statistique Canada, Division de la statistique du travail, tableau 282-0007 dans CANSIM.
  11. Statistique Canada, Division de l’investissement et du stock de capital, tableau 029-0005 dans CANSIM.
  12. La composante résiduelle comprend diverses petites usines, ainsi que des grands producteurs, comme les raffineries de pétrole Irving.
  13. Voir Jennifer M. Ellison, « China’s fast growing paper industry needs pulp: Canada’s shipments hit $500 million in ’02 », Montréal Gazette, 24 janvier 2004, page B14.
  14. Voir Steven Chase, « Canada slaps interim duties on some US frozen pizzas », The Globe and Mail, 18 mai 2004, page B1.
  15. Statistique Canada, Division de la statistique du travail, tableau 282-0007 de CANSIM.
  16. Idem.
  17. Voir Kevin Cox, « 400 jobs lost as Mackawic mill closes », The Globe and Mail, 15 septembre 2004, page B10.
  18. Voir Dana Flavelle, « Duty hobbles clothing makers; Manufacture too costly in Canada, Roots, others take production abroad », The Toronto Star, 22 janvier 2004, page CO1, et Jason Kirlby, « Gildan to close two Canadian spinning plants: earnings beat guidance », The National Post, 2 février 2005, page FP1.
  19. Statistique Canada, Division de la statistique du travail, tableau 282-0007 de CANSIM.
  20. Statistique Canada, Division du commerce international, tableau 228-0034 de CANSIM.
  21. Voir Greg Keenon, « Ontario passes Michigan in auto production; Province’s plants increase output by 7% to crank more than 2.6 million vehicles », The Globe and Mail, 10 janvier 2005, page B6.
  22. Statistique Canada, Division de la statistique du travail, tableau 282-0007 de CANSIM.
  23. Idem.
  24. Statistique Canada, Division du commerce international, tableau 228-0034 de CANSIM.
  25. Statistique Canada, Division de la statistique du travail, tableau 282-0007 de CANSIM.
  26. Idem.
  27. Société centrale d’hypothèques et de logement, Mises en chantier d’habitations en 2004 : un sommet sans précédent depuis 17 ans, 11 janvier 2005, (consulté le 12 avril 2005).
  28. Statistique Canada, Division des prix, tableau 329-0044 de CANSIM.
  29. Statistique Canada, Division de la statistique du travail, tableau 282-0007 de CANSIM.