Consulter la version la plus récente.
L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
par Radu Chiru
Division des prix
Résumé
Essoufflement important des prix à la consommation au Canada en 2003
Les consommateurs pourraient profiter de la vigueur du dollar canadien
Plus le contenu en $US est élevé, plus l’inflation fléchit
Pour la plupart du ralentissement, pas de lien direct avec le dollar
L’essence a été le plus important facteur lié au ralentissement de l’IPC
Baisse des prix à la pompe : le dollar plus fort en partie responsable
Le prix des voitures neuves et des ordinateurs diminue
Les prix de certains biens ont augmenté malgré un dollar fort
Pour le Canada, le principal événement économique en 2003 a été la remontée du dollar canadien par rapport à la devise américaine.
Le 18 novembre 2003, le gain de 21,7 % du dollar canadien, de 63,39 cents américains à 77,13 cents, a été la plus forte variation (en hausse ou en baisse) sur 12 mois dans l’histoire du Canada.
Parallèlement, le taux d’inflation du Canada, tel qu’il est mesuré par l’Indice des prix à la consommation (IPC), a ralenti considérablement. En janvier 2003, les prix étaient supérieurs de 4,5 % à ceux de l’année précédente. En janvier 2004, ce taux de croissance sur 12 mois n’était plus que de 1,2 %.
Au début de 2003, les consommateurs canadiens subissaient des majorations de prix générales plus importantes que leurs homologues américains. Cependant, au printemps, l’écart a commencé à se rétrécir avec la décélération de l’inflation au Canada. En septembre, les prix augmentaient plus rapidement aux États-Unis qu’au Canada pour la première fois en plus d’un an.
La question à se poser est la suivante : jusqu’à quel point le recul de l’inflation à la consommation au Canada était-il influencé par la progression du dollar canadien ? Dans quelle mesure les consommateurs canadiens payaient-ils moins pour obtenir certains biens et services importés parce que le taux de change faisait en sorte qu’ils coûtaient moins cher ?
Il semble bien que des consommateurs canadiens aient profité d’une certaine façon de la vigueur du dollar. Les prix de certains biens ayant un contenu en importations considérable, tels que les produits dérivés du pétrole, les automobiles et les ordinateurs, ont reculé ou ont affiché un ralentissement considérable. Bien entendu, les prix du pétrole brut ont fléchi à l’échelle mondiale au cours de cette période, et ce, sans égard au repli du dollar américain. Les faibles taux d’intérêt ont aussi contribué au recul de l’inflation liée à la consommation au Canada. En outre, la vigueur du dollar canadien n’a pas influencé directement le prix de nombreux articles de l’IPC. Dans l’ensemble, au moins la moitié du repli de l’inflation ne semble pas directement lié au taux de change.
Il est toutefois difficile d’estimer l’incidence véritable du taux de change sur l’inflation. Il est ardu de déterminer où les prix se seraient fixés si le dollar canadien ne s’était pas apprécié. De surcroît, la relation entre le taux de change et les prix au Canada est très complexe. La détermination du prix final des biens et des services tient compte des décisions de nombreux intervenants; en effet, importateurs, grossistes et détaillants prennent tous leurs propres décisions en matière de fixation des prix selon des paramètres tels que les conditions actuelles et prévues du marché. Dans le cadre de ces prises de décision, le taux de change ne constitue qu’un facteur parmi tant d’autres.
Ce document examine le recul récent de l’inflation liée à la consommation au Canada en se concentrant particulièrement sur l’incidence de la montée du dollar canadien. Il aborde la question en analysant les biens et services qui ont contribué à la décélération de l’IPC et en comparant les mouvements de prix au Canada et aux États-Unis pour des articles semblables.
Au début de 2003, les Canadiens connaissaient des hausses de prix générales plus fortes que les résidents des États-Unis. En revanche, à compter du printemps, l’écart a commencé à se rétrécir avec le repli des prix à la consommation au Canada. En août 2003, les augmentations de l’IPC au Canada ont chuté pour se fixer au-dessous de celles qui ont été enregistrées aux États-Unis, et ce, pour la première fois en plus d’un an.
Graphique
L’écart entre l’inflation à la consommation au Canada et aux États-Unis a disparu
En janvier 2003, les prix à la consommation au Canada étaient supérieurs de 4,5 % à leur niveau de janvier 2002. En janvier 2004, cette progression sur 12 mois avait diminué pour s’établir à 1,2 %, ce qui a alimenté diverses conjectures visant à déterminer dans quelle mesure ce ralentissement était attribuable au raffermissement du dollar canadien ($CAN) par rapport à la devise américaine ($US).
Pour le Canada, le principal événement économique en 2003 a été la remontée du dollar canadien par rapport à la devise américaine 1.
Le 18 novembre 2003, le gain de 21,7 % du dollar canadien, de 63,39 cents américains à 77,13 cents, a été la plus forte variation (en hausse ou en baisse) sur 12 mois dans l’histoire du Canada.
Graphique
Redressement majeur du dollar canadien par rapport au dollar américain
Un aspect positif de la revalorisation du dollar canadien par rapport au dollar américain est l’incidence qu’il devrait avoir sur les prix à la consommation au Canada.
Vu que les importations du Canada proviennent en grande partie des États-Unis, on s’attend à ce que la vigueur du dollar canadien diminue les prix de certains articles achetés par les Canadiens, plus particulièrement les biens qui sont importés en grande partie des États-Unis. Depuis plus d’un an, le dollar canadien est demeuré relativement stable par rapport à l’euro et, étant donné que le peso mexicain est utilisé pour une fraction minime des transactions d’importation, l’effet de ces deux devises sur l’IPC canadien est considéré comme négligeable et ne fait l’objet d’aucune autre discussion dans le présent article.
La plupart d’entre nous ne prévoyons pas que le barbier du quartier ajuste ses prix en fonction des fluctuations du taux de change. Néanmoins, lorsque le dollar canadien se raffermit, nous pourrions nous attendre à payer moins pour des articles tels que les oranges et les machines à laver, qui sont importés, et ce, parce qu’une partie importante du prix au détail (la moitié dans le cas des machines à laver) est intimement liée aux variations du dollar américain.
Dans la présente étude, la dépendance d’un bien envers le billet vert signifie qu’il est importé des États-Unis ou de la Chine, puisque le yuan chinois est arrimé au dollar américain 2.
Lorsque le dollar canadien se redresse par rapport au dollar américain, les coûts des importations diminuent pour les détaillants et les grossistes, et la compétition du marché devraient entraîner une baisse des prix pour les consommateurs.
Cependant, avant que le consommateur n’ait acheté le produit final, des frais de transport ainsi que des marges sur ventes en gros et au détail, en plus des taxes de consommation, sont rajoutés aux prix à l’importation. Tous ces suppléments constituent une valeur ajoutée d’origine entièrement canadienne qui n’est pas directement liée au taux de change.
Même si le coût plus faible des importations liées aux dollars américains pourrait avoir une incidence directe sur les prix à la consommation au Canada, de nombreux autres facteurs influencent les prix entre la frontière canadienne et les rayons des magasins. L’un de ces facteurs pourrait être la durée et le coût nécessaires à la mise à jour des listes de prix et des catalogues. En outre, les contrats d’importation sont souvent signés des semaines ou des mois avant l’arrivée du produit dans les magasins. Un autre facteur est la tendance, observée chez les détaillants et les grossistes, à absorber les bénéfices ou les pertes liés aux fluctuations du taux de change 3. C’est pour cela que le coût moins élevé des biens de consommation importés des États-Unis ou de la Chine ne se traduit pas nécessairement par une chute des prix pour les consommateurs canadiens.
La relation entre un dollar canadien plus fort et les prix à la consommation est encore plus complexe lorsque l’on tient compte du fait que les producteurs canadiens dépendent aussi des importations pour produire des biens qui sont consommés par les Canadiens. Cette incidence indirecte de la vigueur du huard rejoint davantage d’intervenants et est susceptible de prendre plus de temps avant de se faire sentir chez les consommateurs.
Il est impossible de connaître précisément l’impact récent du taux de change sur les prix à la consommation, parce que nous n’avons aucune mesure de ce qu’auraient été les prix si le raffermissement du dollar canadien n’avait pas eu lieu. Le présent document examine les biens et services qui ont contribué le plus à la décélération récente de l’inflation liée à la consommation. On recueille certaines évidences empiriques qui permettent d’évaluer qu’elle aurait pu être l’incidence du taux de change.
Les biens et services de consommation ayant une part élevée de leur valeur attribuable aux importations des États-Unis et de la Chine (contenu en $US) semblent jouer un rôle dans le ralentissement de l’inflation. Il semble que plus le contenu en $US est élevé, plus le ralentissement de l’inflation est important.
Les biens ayant une forte dépendance envers le dollar américain — c’est-à-dire supérieure à 30 % — étaient responsables de l’essoufflement de l’inflation liée à la consommation entre janvier 2003 et janvier 2004 dans une proportion excédant les deux tiers (69 %).
Les biens et services ayant un contenu en $US oscillant entre 0 % et 30 % représentaient presque le tiers du panier de l’IPC. Ils ne contribuaient toutefois qu’à 6 % de la décélération générale. Ceux qui ont affiché une dépendance directe de 0 % à l’égard du dollar américain représentaient presque le quart de la contribution totale.
Comme on pourra le voir ci-dessous, le taux de change ne constitue que l’un des facteurs favorisant la chute des prix des biens ayant un contenu élevé en $US.
En examinant de plus près les types de postes de dépense ayant contribué à la décélération, on remarque que plus de la moitié du phénomène ne semble pas directement imputable au taux de change.
Deux facteurs entrent en ligne de compte : le fléchissement des hausses de prix des services qui n’ont aucun contenu en importations directes et la baisse du prix international du pétrole jusqu’en janvier 2004. Ensemble, ces deux éléments représentent plus de la moitié du recul. Le prix international du pétrole brut contribue au moins au tiers du repli (voir la section suivante pour de plus amples détails). Et, les services sont presque responsables du quart de l’essoufflement général.
Les prix de certains postes de dépense n’ayant aucune dépendance directe envers le dollar américain ont décéléré au cours de l’année. Il s’agit essentiellement de services qui ne sont pas directement influencés par le taux de change. Ils constituaient plus de la moitié du panier de consommation moyen de l’IPC et représentaient près du quart du ralentissement général de l’IPC l’an dernier.
Les coûts d’intérêt hypothécaire sont le facteur ayant le plus contribué à la décélération dans la catégorie des biens et services n’ayant aucun contenu en importations. Leurs augmentations d’une année à l’autre sont passées de 2,7 % en janvier 2003 à 0,4 % en janvier 2004. Cette situation se veut avant tout le reflet de la baisse des taux d’intérêt.
Les primes d’assurance privée et publique ont également contribué de façon significative à l’essoufflement de l’IPC; en effet, les hausses de prix ont ralenti, passant de 13,3 % en janvier 2003 à 5,8 % en janvier 2004.
Les prix ont également fléchi entre janvier 2003 et janvier 2004 dans le cas de plusieurs autres services, tels que le transport aérien, les voyages organisés, l’hébergement pour voyageurs et la location à bail de véhicules automobiles. Certains de ces prix pourraient sans aucun doute avoir été influencés indirectement par le taux de change. Par exemple, le prix de la location à bail de véhicules est intimement lié au prix des voitures neuves ainsi qu’aux taux d’intérêt. Dans la présente étude, le contenu en $US est nul puisque la location à bail de véhicules automobiles est un service. L’incidence de ce poste représentait 3 % de la décélération générale, mais l’on ne peut dire dans quelle mesure cette dernière est imputable à la vigueur du dollar canadien.
Plus de la moitié (51,4 %) de l’essoufflement de l’IPC au cours de l’année 2003 est attribuable aux biens ayant un contenu en $US de 40 % et plus. Les produits dérivés du pétrole, en particulier l’essence, étaient presque entièrement responsables de ce phénomène.
Selon les tableaux d’entrées-sorties de l’économie canadienne, la moitié de la valeur de l’essence à la pompe est ajoutée au Canada sous forme de coûts de transport, de raffinage et de distribution. De plus, le pétrole brut qui est utilisé pour produire l’essence consommée au Canada provient en majeure partie du Canada, très peu est importé. Cependant, nous savons tous que le prix du pétrole brut canadien se conforme de façon assez stricte aux prix internationaux, lesquels sont négociés en dollars américains. Cela se produit sans égard à la proportion de pétrole brut que le Canada doit importer dans une année donnée pour combler ses besoins. Pour cette raison, cette étude considère que le pétrole brut « contenu » dans les produits à la consommation dérivés du pétrole dépend directement du dollar américain.
Au Canada et aux États-Unis, le prix à la pompe du mazout et de l’essence semble fluctuer au gré du prix international du pétrole brut, ce qui pourrait expliquer la majeure partie des variations observées. On constate aussi que le taux de change a entraîné des variations de prix relativement plus bas au Canada à partir de la fin de 2002, époque à laquelle le dollar canadien a commencé à se raffermir.
Graphique
Fluctuations importantes des prix de l’essence et du pétrole brut
Durant la période de 12 mois qui s’est terminée en janvier 2004, le prix de l’essence au Canada a chuté de 9 points de pourcentage supplémentaires comparativement aux États-Unis. Ce repli corrobore l’hypothèse qu’environ la moitié du mouvement du taux de change du dollar canadien par rapport au dollar américain (17 % par rapport au mois de janvier de l’année précédente) se traduirait par des prix à la pompe plus bas au Canada.
Bien que l’effet des régimes fiscaux différents des deux pays viennent compliquer l’analyse, au moins les deux tiers de ce ralentissement sont probablement attribuables au prix international du pétrole brut et non pas au taux de change4.
Le prix des biens dont le contenu en $US varie entre 30 % et 40 % est responsable de 17,8 % du ralentissement des prix à la consommation en 2003. Ces prix ont chuté de 2,0 % en moyenne entre janvier 2003 et janvier 2004 après une hausse de 1,5 % au cours des douze mois précédents. Douze des 18 postes de dépenses dans cette catégorie ont enregistré des prix plus bas en janvier 2004 par rapport à janvier 2003.
La majeure partie du ralentissement observé dans cette catégorie (10 % du ralentissement général) est attribuable aux prix plus bas des voitures ayant un contenu élevé en $US (38 %). Le taux de change explique-t-il ce ralentissement ?
Quelques mois après que l’on a observé un raffermissement du dollar canadien par rapport au dollar américain, les prix des voitures ont diminué au Canada, suivant ainsi la même tendance qu’aux États-Unis.
Au début de 2003, les prix des voitures au Canada étaient à la hausse par rapport à la même période l’année précédente, alors que les prix aux États-Unis diminuaient de façon constante. Au cours de l’année 2003, les prix des voitures au Canada ont toutefois commencé à combler l’écart puis ont chuté de façon constante en tandem avec les États-Unis.
Graphique
Les variations de prix des voitures au Canada chutent au niveau des États-Unis
Cette coïncidence ne prouve pas que cette convergence est liée au taux de change. Elle pourrait être due à la différence des marchés de véhicules neufs au Canada et aux États-Unis, qui ont l’habitude de suivre des tendances plutôt distinctes. Pour cette raison, des prix attrayants sont souvent offerts dans un marché, mais pas dans l’autre 5. Les effets des différents rabais proposés dans les deux marchés (en réponse à la tendance des ventes) ne font que compliquer la situation. En fait, les prix des voitures avant le redressement du dollar canadien suivaient une tendance à la hausse au Canada et à la baisse aux États-Unis. Cependant, ce repli graduel des prix des automobiles au Canada vers les niveaux aux États-Unis est conforme avec l’effet anticipé du taux de change.
Le matériel et les fournitures informatiques sont responsables d’une autre part importante (3,1 %) du fléchissement de l’IPC en 2003, les prix ayant baissé plus rapidement en 2003 qu’en 2002 (un recul de 16,9 % en janvier 2004 par rapport à 7,1 % un an auparavant).
Tout comme dans le cas des voitures, il est difficile de séparer l’effet du taux de change des autres facteurs. Dans les deux pays, les prix des ordinateurs n’ont pas suivi la même tendance avant le raffermissement du dollar canadien, ce qui évoque la possibilité que les ordinateurs sont particuliers à cet égard et que le phénomène que certains économistes appellent la tarification en fonction du marché est peut-être en train d’avoir lieu.
Les autres biens dont le coût dépend du dollar américain dans une proportion variant entre 30 % et 40 % ont eu un impact négligeable sur le ralentissement général de l’IPC. Certains ont, en réalité, eu un effet d’accélération (augmentations plus fortes des prix — ou plus faibles reculs des prix — en janvier 2004 par rapport à janvier 2003). Par exemple, les prix de la laitue ont augmenté de 23,5 % en janvier 2004 après une chute de 27,8 % un an plus tôt. Les prix des préparations alimentaires précuites et congelées se sont accélérés, passant d’une hausse de 5,1 % en janvier 2003 à 6,2 % douze mois plus tard.
Par rapport aux États-Unis, des augmentations de prix ont également été observées au Canada pour des biens tels que les meubles et le matériel audio (à l’opposé de ce que l’effet du taux de change devrait être).
Les augmentations de prix des meubles, un produit dont le contenu en $US dépasse à peine 15 %, se sont en réalité légèrement accélérées au Canada (un gain de 0,2 % en janvier 2004), tandis qu’aux États-Unis elles ont fléchi de 1 % au cours de la même période.
Les prix du matériel audio (dont le contenu en $US est de 22 %) ont chuté dans les deux pays, mais les baisses de prix aux États-Unis (-5,6 %) ont devancé celles qui ont été observées au Canada (-3,4 %) au cours de l’année.
De toute évidence, d’autres facteurs, outre le taux de change, ont une incidence sur les prix dans les deux pays. La plupart des produits dont le contenu en $US est important ont enregistré une baisse des prix, comme il était prévu. En revanche, certains phénomènes tels que la fluctuation du prix international du pétrole brut ou un rythme différent des marchés canadien et américain ont des répercussions beaucoup plus considérables qui ont tendance à dépasser les effets du taux de change.
Statistique Canada se sert de l’IPC mensuel pour suivre l’évolution du prix de détail d’un panier de consommation représentatif d’un ménage moyen, et ce, dans les catégories telles que les aliments, le logement, les transports, les meubles, les vêtements et les loisirs. À l’heure actuelle, c’est le panier de 2001 qui est utilisé, tout comme dans la présente étude. Bien qu’il existe d’autres façons de mesurer la fluctuation des prix, l’IPC constitue l’indicateur le plus important en raison de son usage généralisé.
Dans le présent document, 170 postes de dépense qui forment le plus récent panier de l’IPC sont classés en fonction de la portion de leur valeur marchande finale qui est importée au Canada en provenance des États-Unis ou de la Chine. Ils sont ensuite classés en cinq catégories selon le « contenu en $US » afin de déterminer si les biens dont le contenu est en grande partie tributaire du dollar américain ont contribué davantage au ralentissement que les articles dont le contenu est principalement canadien.
Pour calculer le contenu direct en importations général, on a fait appel aux tableaux d’entrées-sorties 2000 préparés par la Division des entrées-sorties de Statistique Canada, puis les résultats ont été mis en correspondance avec les 170 postes de dépense dans le panier de consommation 2001 utilisé par la Division des prix. Le contenu en importations directes de tout bien ou service correspond à la partie des dépenses personnelles totales figurant dans les tableaux d’entrées-sorties qui est importée aux prix à la production et à laquelle sont ajoutés les droits douaniers ainsi que les taxes à la consommation qui sont reliées à ces importations. Ce contenu en importations est divisé par les dépenses personnelles totales pour cet article selon les prix à l’achat, qui comprennent aussi les coûts encourus entre la frontière canadienne et l’acheteur final tels que le transport, l’entreposage, les marges sur ventes en gros et au détail ainsi que les taxes afférentes.
L’essence, le mazout et les autres combustibles font exception. Le pétrole brut qui est utilisé pour produire l’essence consommée au Canada provient en majeure partie du Canada, très peu est importé. Cependant, nous savons tous que le prix du pétrole brut canadien se conforme de façon assez stricte aux prix internationaux, lesquels sont négociés en dollars américains. Cela se produit sans égard à la proportion de pétrole brut que le Canada doit importer dans une année donnée pour répondre à ses besoins. Pour cette raison, cette étude considère que le pétrole brut « contenu » dans ces produits dépend directement du dollar américain.
Pour obtenir la portion américaine et chinoise de toutes les importations et la détacher du reste du monde, on a utilisé les données sur le commerce de marchandises par pays importateur. Ces données sont produites par la Division du commerce international de Statistique Canada et ont été extraites en mai 2004 sur le site Web d’Industrie Canada.