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    Une diversité qui perdure : le mode de vie des enfants au Canada selon les recensements des 100 dernières années

    Le baby-boom

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    Les années suivant immédiatement la Seconde Guerre mondiale ont été caractérisées par une vague de prospérité et un fort développement technologique et des infrastructures au Canada. En outre, plus d’hommes et de femmes se marient, d’un âge de plus en plus précoce, et les femmes commencent à avoir des enfants plus jeunes, en moyenne, que les cohortes précédentes. Ces changements ont contribué au baby-boom (1946 à 1965), qui définit cette période de l’histoire du paysNote 25. Ces années ont également vu la diffusion généralisée de la télévision dans les foyers, qui a transformé les habitudes de loisirs des familles ainsi que la culture populaire. Les programmes télévisés comme « Leave it to Beaver » véhiculaient l’idéal d’une famille nucléaire, ce qui influait sur les normes sociétales en matière de vie familiale. Le modèle de l’homme « soutien de famille » était le type de famille prédominant, et la norme dominante voulait que les mères devaient avoir pour activité principale un travail non rémunéré, essentiellement les tâches ménagères et l’éducation des enfantsNote 26.

    En conséquence de ces changements culturels et avec la poursuite de la baisse de la mortalité chez les enfants et les adultes, bien des enfants nés au milieu du 20e siècle au Canada ont vécu une situation familiale relativement stableNote 27 tout au long de leur enfance, une stabilité qui n’avait pas été observée dans les périodes situées immédiatement avant ou après le baby-boom. En 1961, 93,6 % des 7,8 millions d’enfants des familles de recensement demeuraient avec des parents mariés — la plus forte proportion observée au cours du dernier siècleNote 28. De même, la proportion d’enfants vivant avec un parent seul a atteint un creux de 6,4 % en 1961, soit à peine plus de la moitié de celle observée 30 ans plus tôt, en 1931, à 11,9 %.

    Surtout à cause des changements dans le calendrier de la fécondité d’une cohorte de femmes à l’autre, la fécondité a alors augmenté à un niveau jamais enregistré pendant cette période, l’indice synthétique de fécondité atteignant un sommet de 3,94 enfants par femme en 1959Note 29. Le nombre de naissances pendant les années du baby-boom était également le plus élevé jamais enregistré. Environ 479 300 naissances ont été enregistrées en 1959, près du double des 242 100 naissances enregistrées 30 ans plus tôt, en 1929. Par conséquent, le baby-boom est une période où le nombre et la proportion d’enfants âgés de quatre ans et moins ont atteint des sommets jamais observés auparavant, ni depuis (figure 2).

    Figure 2 Nombre de naissances et la proportion (en pourcentage) de la population de 0 à 4 ans au Canada de 1926 à 2011

    Description de la figure 2

    Par conséquent, les enfants représentaient une proportion relativement importante de l’ensemble de la population canadienne pendant les années du baby-boom, comparativement aux décennies précédentes (figure 3). En 1961, les personnes de 24 ans et moins constituaient près de la moitié (48,3 %) de la population du Canada, et plus du tiers (34,0 %) de la population était âgée de 14 ans et moins.

    Figure 3 Proportion (en pourcentage) de la population canadienne de 0 à 14 ans, de 15 à 24 ans et de 65 ans et plus, de 1901 à 2031

    Description de la figure 3

    L’arrivée massive d’enfants dans la population canadienne pendant la période du baby-boom, associé à une économie robuste, a orienté le développement des infrastructures vers les besoins de cette génération. Cette orientation a évolué avec le vieillissement de la cohorte du baby-boom, passant de la construction d’écoles primaires lors de leur enfance aux universités un peu plus tard, puis aux banlieues et aux emplois pour les jeunes adultes.


    Notes

    1. Milan, A. 2000. « Les familles : 100 ans de continuité et de changement », Tendances Sociales Canadiennes, 11-008 au catalogue de Statistique Canada.
    2. Beaujot, R. et A. Muhammad. 2006. « Transformed families and the basis for childbearing », Canada’s Changing Families: Implications for Individuals and Society, K. McQuillan et Z.R. Ravanera éditeurs, University of Toronto Press, pages 15 à 48.
    3. Une plus grande stabilité dans la vie familiale ne rime pas nécessairement avec un bonheur accru ou une plus grande satisfaction à l’égard de la vie pour les membres de la famille, comme l’indiquait Kevin McQuillan dans le dernier chapitre de Canada’s Changing Families: Implications for Individuals and Society (2006), K. McQuillan et Z.R. Ravanera éditeurs,  University of Toronto Press, pages 293 à 306.
    4. Wargon, S.T. 1979. L’enfant dans la famille canadienne, 98-810 au catalogue de Statistique Canada, tableaux 2 et 18.
    5. Selon les données observées depuis 1926. Source : Statistique Canada, Statistique de l'état civil - Base de données sur les naissances, 1926 à 2011, enquête 3231 et Division de la démographie, Programme des estimations démographiques.
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