Projections démographiques pour le Canada (2023 à 2073), les provinces et les territoires (2023 à 2048) : rapport technique sur la méthodologie et les hypothèses

1. Introduction

Le présent document décrit les hypothèses de projection ainsi que les divers scénarios proposés de l’édition 2024 des projections démographiques de Statistique Canada, pour la période 2023-2048. Depuis l’édition précédente, publiée en août 2022, la démographie canadienne a beaucoup évoluée (Statistique Canada, 2024). L’accroissement du nombre de résidents non permanents a été en 2022 et 2023 le principal moteur de la croissance démographique au pays. L’indice synthétique de fécondité du moment a atteint le niveau le plus bas jamais enregistré sur plus d'un siècle de données (Provencher & Galbraith, 2023) et le nombre de migrants interprovinciaux a atteint en 2023 un sommet inégalé au cours des trente dernières années. Enfin, l’accroissement démographique s’est accru significativement. Par exemple, la hausse de 3,2 % de 2022 à 2023 constituait le taux d’accroissement le plus élevé depuis 1957, période située au cœur du baby-boom caractérisée par un fort accroissement naturel et, de façon moins importante, par l’immigration de réfugiés à la suite de la Révolution hongroise de 1956 (Statistique Canada, 2023).

Ce contexte changeant accroît l’incertitude associée à l’exercice que constituent les projections démographiques et accroît la nécessité de mettre à jour les hypothèses sur une base régulière. Il n’est d’ailleurs pas particulier au Canada. Dans un article récent, le démographe Francesco Billari montre que la perspective traditionnellement mise de l’avant d’une démographie bénéficiant d’une grande inertie et évoluant lentement est de plus en plus obsolète, et qu’au contraire, à l’échelon des pays ou des régions, la démographie récente a tendance à bouger rapidement, de plus en plus au gré des mouvements migratoires, souvent imprévisibles (Billari, 2022). Il souligne en outre le fait que la démographie évolue non pas en marge d’autres facteurs comme l’économie ou les changements climatiques, mais de concert avec eux et qu’il est donc nécessaire de tenir compte de ces facteurs dans l’élaboration des hypothèses de projection.

Comme par le passé, les hypothèses de projection ont été élaborées à l’aide de techniques statistiques pouvant capter les tendances passées et récentes à l’œuvre dans les provinces et les territoires, mais aussi de l’avis d’experts en mesure de cerner les facteurs qui pourraient influer sur le cours de la démographie canadienne à long terme. Pour chaque composante de l’accroissement démographique, plusieurs hypothèses sont élaborées, reflétant la variabilité dans l’avis des experts quant à son évolution future. Un protocole est utilisé afin d’encoder les avis d’experts sous forme de distributions de probabilités, ce qui permet d’élaborer les hypothèses de façon probabiliste. Les hypothèses sont agencées de façon à créer différents scénarios de projection permettant d’illustrer un faisceau de trajectoires possibles^Note .

Les présentes projections sont les premières à être diffusées selon le genre. En effet, Statistique Canada a introduit une nouvelle question sur le genre au Recensement de 2021, en plus de préciser la question sur le sexe, pour y ajouter le concept de sexe à la naissance. Ces changements s’inscrivaient à la suite de plusieurs changements législatifs au Canada, et également à la suite de travaux ayant amené Statistique Canada à diffuser, en avril 2018, de nouvelles normes statistiques pour le sexe à la naissance et le genre des personnes^Note . Tous ces changements reflètent l’évolution de la société canadienne quant à ces dimensions.

Les nouvelles projections de la population selon l’âge et le genre sont modélisées en utilisant les résultats de projections de population selon l’âge et le sexe et en appliquant des ratios calculés sur la base des données du Recensement de 2021. Enfin, les hypothèses de projection ont été complétées en date du 8 mai 2024. Tout événement survenu entre cette date et la date de publication n’a pu être considéré dans leur élaboration.

Les résultats des « Projections démographiques pour le Canada (2023 à 2073), les provinces et les territoires (2023 à 2048) » sont disponibles dans deux tableaux de l'Entrepôt commun de données de sortie : 17-10-0057-01 (chiffres de population) et 17-10-0058-01 (composantes de l’accroissement démographique). Ils peuvent également être consultés à l’aide d’un outil de visualisation de données interactif (numéro 71-607-X-2022015 au catalogue de Statistique Canada).

2. Mise en garde

Les projections démographiques produites par le Centre de démographie de Statistique Canada ne devraient en aucun cas être interprétées comme des prédictions de ce que l’avenir réserve. Elles doivent plutôt être comprises comme un exercice visant à examiner ce que pourrait devenir la population canadienne au cours des prochaines années selon certains scénarios d’évolution jugés plausibles au moment de la réalisation de ces projections. Pour cette raison, Statistique Canada publie toujours plusieurs scénarios et formule plusieurs hypothèses explicites concernant les principales composantes de l’accroissement démographique. Les utilisateurs sont donc invités à considérer plusieurs scénarios d’évolution future lorsqu’ils utilisent les résultats des projections.

Il faut également rappeler que l’exactitude des projections produites dépend de plusieurs facteurs. Certains événements — crises économiques, guerres, pandémies ou catastrophes naturelles, par exemple — sont difficiles (voire impossibles) à prévoir et peuvent avoir un effet sur la croissance et la composition de la population canadienne. Pour cette raison, Statistique Canada s’assure de réviser régulièrement ses projections démographiques, ce qui permet de tenir compte du contexte dans lequel elles s’inscrivent lors de leur élaboration.

3. Hypothèses et choix de scénarios

L’utilisation de multiples scénarios de projections permet de refléter l’incertitude liée à l’avenir. Ces scénarios de projections sont construits en combinant un certain nombre d’hypothèses quant à l’évolution future de chacune des composantes de la croissance démographique.

Six scénarios (M1, M2, M3, M4, M5 et M6) visent à illustrer un accroissement moyen, reflétant essentiellement une continuité des tendances actuelles à court terme et une évolution considérée plausible à long terme. Chacun de ces scénarios est jumelé à une hypothèse distincte de migration interprovinciale, cela afin de refléter la volatilité de cette composante.

Les scénarios de croissance faible (LG) et de croissance forte (HG) rassemblent des hypothèses qui vont de pair avec une croissance démographique tantôt plus faible, tantôt plus forte que dans les scénarios de croissance moyenne au niveau du Canada. À titre d’exemple, des hypothèses de forte fécondité, de faible mortalité, de forte immigration, de faible émigration et un nombre élevé de résidents non permanents sont à la base du scénario de croissance forte.

Les scénarios de vieillissement rapide (FA) et de vieillissement lent (SA) rassemblent des hypothèses qui vont de pair avec un vieillissement démographique tantôt plus faible, tantôt plus fort que dans les scénarios de croissance moyenne. À titre d’exemple, des hypothèses de forte fécondité, de forte mortalité, de forte immigration et proposant un nombre élevé de résidents non permanents sont à la base du scénario de vieillissement lent.

Les dix scénarios visent à fournir une fourchette d’effectifs projetés plausible et assez large pour tenir compte des incertitudes inhérentes à tout exercice de projection. Il convient de préciser que dans les scénarios de croissance faible (LG), de croissance forte (HG), de vieillissement lent (SA) et de vieillissement rapide (FA), l’hypothèse de migration interprovinciale demeure la même, soit celle utilisée dans le scénario de croissance moyenne M1. Les hypothèses de projections et les scénarios sont résumés dans les tableaux 3.1 et 3.2.

4. Projection de la fécondité

4.1 Contexte

Au Canada, de 2009 à 2019, l’indice synthétique de fécondité du moment^Note (ISFM) a diminué annuellement de 0,02 enfant par femme en moyenne (-1,3 %) (Provencher & Galbraith, 2023). Les années 2020 et 2022 ont montré une forte volatilité, engendrée en partie par la pandémie de COVID-19. Ainsi, l’ISFM a diminué de 0,06 enfant par femme de 2019 à 2020, connu un léger rebond de 0,03 enfant par femme en 2021, puis a connu une baisse de 0,11 enfant par femme en 2022, la plus importante baisse depuis 1971-1972. Avec un ISFM de 1,33 en 2022, soit le niveau le plus bas jamais enregistré sur plus d'un siècle de données, le Canada s’approche maintenant des pays ayant la plus faible fécondité au monde. Par ailleurs, au Québec, les données disponibles pour l’année 2023 montrent que l’ISFM a diminué au cours de la dernière année, passant de 1,48 à 1,38 (Institut de la Statistique du Québec, 2024a). Sargent (2024) évalue les tendances de l’ISFM à la lumière d’autres phénomènes comme la hausse de l’âge au mariage ou à l’union libre. Enfin, l’âge des femmes à l’accouchement est en hausse constante depuis 1977 : de 1977 à 2022, il s’est accru de 4,8 ans pour atteindre 31,6 ans, ce qui représente un accroissement moyen de 0,1 an par année (Provencher & Galbraith, 2023).

4.2 Hypothèses de projection

Trois hypothèses distinctes sont proposées : moyenne, faible et élevée. L’hypothèse moyenne a été élaborée avec le but de refléter à la fois les tendances à l’œuvre au pays et dans chaque province et territoire susceptibles de se prolonger, surtout à court terme, et de différents facteurs pouvant influer sur l’évolution de la fécondité à moyen et long terme.

Techniquement, cet objectif est réalisé par l’utilisation de modèles de séries chronologiques et d’un processus de sollicitation d’avis d’experts. Plus précisément, des cibles d’ISFM pour l’année 2028 à l’échelon national ainsi qu’à celui des provinces et des territoires sont d’abord calculées à l‘aide de modèles de lissage exponentiel double de tendance amortie (méthode de Holt) sur la base des données historiques de 1998 à 2022. Un paramètre d’amortissement permet d’assurer l’atténuation des tendances dans le temps^Note . Le choix de ce modèle repose sur le constat qu’il y a une tendance à la baisse de l’ISFM au cours des dernières années, mais que sur une plus longue période, les variations ont souvent donné lieu à une régression vers la moyenne. Une autre particularité de ce modèle est que le poids accordé aux observations décroît géométriquement dans le temps, ce qui permet d’accorder plus d’importance aux observations récentes.

Les cibles pour le long terme, soit en 2048, ont d’abord été établies à l’échelon national en recueillant et agrégeant les avis d’un groupe d’experts formés de personnes travaillant au Centre de démographie de Statistique Canada et ayant une certaine expertise en matière de l’étude de la fécondité. Un des avantages des avis d’experts est qu’ils permettent de tenir compte de développements potentiels futurs pouvant diverger des tendances passées. Un protocole formel a été utilisé de façon à obtenir une distribution de probabilité représentant les avis de tous les experts, suivant une méthode similaire à celle proposée par Dion, Galbraith et Sirag (2020). Une cible de 1,37 enfant par femme a été établie pour l’hypothèse moyenne d’après la médiane de cette distribution. Dans les provinces et territoires, les cibles sont établies de façon à ce que la variation projetée de l’ISFM de 2028 à 2048 demeure la même qu’à l’échelon national (en pourcentage). Les trajectoires projetées de l’ISFM sont produites à l’aide d’interpolations (cubiques) ajustées aux ISFM observés en 2022, aux cibles établies en 2028 à l’aide des modèles de séries chronologiques, et aux cibles établies en 2048 à l’aide du processus de sollicitation d’avis d’experts (graphique 4.2.1).

Tableau de données du graphique 4.2.1

Ce graphique de courbes linéaires montre la distribution de probabilité des valeurs que pourraient prendre l'indice synthétique de fécondité du moment au Canada en 2048 produite par chaque expert (lignes grises) ainsi que la distribution de probabilité agrégée représentant l’ensemble des experts (ligne rouge). L'axe horizontal montre le nombre d'enfants par femme. L'axe vertical montre la densité de probabilité. Dans la distribution agrégée, il y a une probabilité de 80 % que la valeur soit comprise entre 1,15 et 1,61. La médiane de la distribution est de 1,37.

Tableau de données du graphique 4.2.2

Tableau de données du graphique 4.2.2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4.2.2 Hypothèse forte, Hypothèse moyenne, Hypothèse faible et Historique, calculées selon enfant(s) par femme unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	Historique	Hypothèse faible	Hypothèse moyenne	Hypothèse forte
	enfant(s) par femme
Note .. indisponible pour une période de référence précise Sources : Statistique Canada, Base canadienne de données de l'état civil - Naissance (BCDECN) et Estimations démographiques annuelles, Centre de démographie.
1998	1,56	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
1999	1,55	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2000	1,51	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2001	1,54	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2002	1,52	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2003	1,55	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2004	1,56	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2005	1,58	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2006	1,63	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2007	1,67	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2008	1,70	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2009	1,69	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2010	1,65	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2011	1,63	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2012	1,63	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2013	1,61	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2014	1,61	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2015	1,60	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2016	1,59	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2017	1,55	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2018	1,51	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2019	1,47	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2020	1,40	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2021	1,43	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2022	1,33	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2023	.. indisponible pour une période de référence précise	1,27	1,31	1,36
2024	.. indisponible pour une période de référence précise	1,22	1,29	1,37
2025	.. indisponible pour une période de référence précise	1,18	1,27	1,36
2026	.. indisponible pour une période de référence précise	1,15	1,25	1,36
2027	.. indisponible pour une période de référence précise	1,13	1,24	1,36
2028	.. indisponible pour une période de référence précise	1,12	1,23	1,36
2029	.. indisponible pour une période de référence précise	1,10	1,23	1,37
2030	.. indisponible pour une période de référence précise	1,10	1,23	1,37
2031	.. indisponible pour une période de référence précise	1,09	1,23	1,38
2032	.. indisponible pour une période de référence précise	1,09	1,23	1,39
2033	.. indisponible pour une période de référence précise	1,09	1,24	1,41
2034	.. indisponible pour une période de référence précise	1,09	1,25	1,42
2035	.. indisponible pour une période de référence précise	1,10	1,26	1,44
2036	.. indisponible pour une période de référence précise	1,10	1,27	1,46
2037	.. indisponible pour une période de référence précise	1,11	1,28	1,47
2038	.. indisponible pour une période de référence précise	1,11	1,29	1,49
2039	.. indisponible pour une période de référence précise	1,12	1,30	1,51
2040	.. indisponible pour une période de référence précise	1,13	1,32	1,53
2041	.. indisponible pour une période de référence précise	1,13	1,33	1,55
2042	.. indisponible pour une période de référence précise	1,14	1,34	1,56
2043	.. indisponible pour une période de référence précise	1,15	1,35	1,58
2044	.. indisponible pour une période de référence précise	1,15	1,36	1,59
2045	.. indisponible pour une période de référence précise	1,15	1,36	1,60
2046	.. indisponible pour une période de référence précise	1,15	1,37	1,61
2047	.. indisponible pour une période de référence précise	1,15	1,37	1,61

Le protocole de sollicitation d’avis d’experts permet également de développer une expression cohérente et intelligible de l’incertitude associée à la projection de la fécondité. Des cibles pour l’année 2048 ont été établies pour les hypothèses faible et forte d’après les 10e et 90e percentiles de la distribution de probabilité agrégée représentant les avis des experts (1,15 et 1,61 enfant par femme respectivement).

Parmi les facteurs pouvant faire diminuer la fécondité dans le futur, les experts ont mentionné les hausses du coût de la vie, les difficultés d’accessibilité au logement, le manque de confiance en l’avenir, alimenté notamment par le réchauffement climatique, la continuité de certaines tendances comme l’augmentation de la participation des femmes sur le marché du travail et l’allongement des études, ainsi que la volonté de miser sur l’immigration pour atténuer les impacts du vieillissement de la population, potentiellement aux dépens de politiques visant à supporter les familles. D’autres facteurs pourraient à l’inverse favoriser une hausse de la fécondité, comme l’avènement de cycles économiques favorables, la création d’un programme national de garderies, un retour à des valeurs plus traditionnelles ou différentes chez les jeunes générations, ou de nouvelles politiques favorisant la conciliation famille-travail, comme des assouplissements quant aux conditions de travail ou aux politiques portant sur le lieu de travail.

À l’échelon des provinces et territoires, les ISFM projetés à l’horizon de 2028 pour l’hypothèse moyenne ont été produits tels que décrits plus haut pour le Canada. Les cibles à long terme ont, elles, été établies en assumant la même progression entre 2028 et 2048 que celle projetée à l’échelon national. Les cibles en 2048 sont donc fonction à la fois des tendances à court terme observées dans chaque province et territoire et de la vision des experts quant à l’évolution future de l’ISFM au Canada. Les valeurs projetées sont ensuite calibrées de façon à reproduire l’ISFM projeté à l’échelon national (tableau 4.2.1). Des taux de fécondité par âge sont calculés en tenant compte des tendances récentes qui montrent une augmentation de l’âge à l’accouchement.

5. Projection de la mortalité

5.1 Contexte

Au Canada, l’espérance de vie à la naissance a diminué pour une troisième année consécutive en 2022 pour atteindre 81,3 ans pour les hommes et les femmes réunis (Statistique Canada, 2023). Parmi les causes de cette diminution figurent les décès attribuables à la COVID-19 et une augmentation des décès dus à des blessures non intentionnelles, y compris la toxicité liée à des substances. Bien qu’il y ait toujours des décès causés par la COVID-19 au Canada en 2024, la plupart des indicateurs nationaux d’activité sont à des niveaux faibles (Gouvernement du Canada, 2024a). Les plus récentes données montrent toutefois un accroissement du nombre de décès liés à une intoxication aux opioïdes de janvier à septembre 2023 par rapport à la même période en 2022 (Gouvernement du Canada, 2024b). Au cours de cette période, la plupart (88 %) de ces décès sont survenus en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario, chez les hommes (72 %) et chez les personnes âgées de 20 à 59 ans (88 %).

Des données préliminaires pour l’année 2023 montrent une hausse de l’espérance de vie par rapport à 2022 à certains endroits. Au Québec, l’espérance de vie s’est accrue de 0,3 an pour atteindre 82,5 ans, mais demeure en-deçà de la valeur enregistrée en 2019 (82,8 ans) (Institut de la Statistique du Québec, 2024b). Ailleurs dans le monde, l’espérance de vie à la naissance pour l’ensemble des pays membre de l’Union européenne a atteint 81,5 ans en 2023, ce qui représente des hausses de 0,9 ans par rapport à 2022, et de 0,2 an par rapport à 2019 (Eurostat, 2024). Plusieurs de ces pays européens sont moins touchés par la crise des opioïdes que l’Amérique du Nord.

5.2 Hypothèses de projection

Des projections des taux de mortalité par âge et sexe ont été réalisées lors de l’édition précédente des projections démographiques pour les provinces et les territoires à l’aide d’un modèle probabiliste permettant d’extrapoler les tendances passées. Le modèle utilisé est en fait une variante du modèle Lee-Carter (Lee & Carter, 1992), développée par Li et Lee (2005) afin de produire des projections cohérentes entre divers groupes de population, dans ce cas-ci entre les deux sexes et entre les provinces et territoires. La méthode est décrite en détail dans le rapport technique des précédentes projections (Statistique Canada, 2022). Cette édition des projections comprenait un ajustement pour tenir compte des impacts potentiels de la COVID-19 à l'avenir. Cependant, depuis la publication de cette édition, l'espérance de vie au Canada a connu trois années ininterrompues de déclin. Pour cette raison, les taux projetés de l’hypothèse moyenne pour les dix premières années ont été recalculés à l’aide d’une interpolation entre les taux observés en 2022 (année la plus récente) et les taux projetés en 2032. De 2033 à 2073, les taux projetés sont les mêmes que ceux de l'édition 2022 des projections. Les taux de mortalité des hypothèses faible et forte ont été calculés de façon à garder les écarts en pourcentage avec les taux de l’hypothèse moyenne identiques à ceux de l’édition précédente. Les tableaux 5.2.1, 5.2.2 et 5.2.3 montrent les espérances de vie à la naissance projetées pour chacune des hypothèses de mortalité.

6. Projection de l’immigration

6.1 Contexte

Du 1^er janvier 2023 au 1^er janvier 2024, la population du Canada s’est accrue de 1 271 872 personnes pour atteindre 40 769 890 habitants (Statistique Canada, 2024). Le taux d’accroissement au cours de cette période s’élevait à 3,2 %, soit le taux le plus élevé observé au Canada depuis 1957 (+3,3 %). Presque la totalité (98 %) de l’accroissement était attribuable à la migration internationale (l'immigration tant permanente que temporaire), le reste (2 %) provenant de l'accroissement naturel, soit le solde des naissances et des décès.

Les pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs de l’économie et le vieillissement de la population continuent d’exercer des pressions pour une immigration soutenue. La forte croissance démographique qu’a connue le Canada au cours des dernières années et des enjeux comme le manque de logements abordables et des pressions inflationnistes ont toutefois poussé certains observateurs à questionner les niveaux d’immigration (Marion & Ducharme, 2024; Young & Lalonde, 2024).

Dans son plus récent plan des niveaux d’immigration, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada reconnaît à la fois les préférences du milieu des affaires canadien pour une immigration économique accrue (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2024b) et les préoccupations exprimées à l’égard du système d’immigration et les enjeux liés à la capacité d’accueil du Canada, notamment en ce qui concerne la disponibilité de logements abordables, l’accès aux soins de santé et les infrastructures (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2024a)^Note . Le plan d’immigration le plus récent propose l’accueil de 485 000 nouveaux immigrants en 2024, puis un niveau stable atteignant 500 000 personnes en 2025 et 2026.

6.2 Hypothèses de projection

Trois hypothèses de projection (moyenne, faible et forte) ont été établies, formulées en termes de taux d’immigration national et de répartitions par âge, sexe, province et territoire. L’hypothèse moyenne propose, pour les trois premières années de projection, des taux d’immigration correspondant aux cibles du plan pluriannuel des niveaux d’immigration 2024-2026.

Les cibles à long terme (2048) ont été établies selon les avis d’un groupe d’experts travaillant au Centre de démographie de Statistique Canada dans le domaine des estimations ou des projections de l’immigration. Comme pour la projection de la fécondité, un protocole formel a été utilisé de façon à obtenir une distribution de probabilité représentant les avis de tous les experts, suivant l’approche proposée par Dion, Galbraith et Sirag (2020) (graphique 6.2.1). Une cible de 9,3 pour mille a été établie pour l’hypothèse moyenne d’après la médiane de cette distribution (graphique 6.2.2). Les taux d’immigration projetés de 2026-2027 à 2047-2048 sont obtenus à l’aide d’une interpolation. Les taux demeurent stables après 2047-2048. Des cibles pour la période 2047-2048 ont été établies pour les hypothèses faible et forte d’après les 10e et 90e percentiles de la distribution de probabilité agrégée représentant les avis des experts, soit 7,0 et 12,0 pour mille respectivement (tableau 6.2.1). Une trajectoire pour l’hypothèse faible est établie en interpolant l’écart séparant les cibles des hypothèses faible et moyenne en 2048 à l’aide d’une fonction logarithmique de façon à obtenir une divergence rapide et à mieux refléter l’incertitude présente en début de projection. La même méthode a servi à produire une trajectoire pour l’hypothèse forte.

Tableau de données du graphique 6.2.1

Ce graphique de courbes linéaires montre la distribution de probabilité des valeurs que pourraient prendre le taux d'immigration au Canada en 2048 produite par chaque expert (lignes grises) ainsi que la distribution de probabilité agrégée représentant l’ensemble des experts (ligne rouge). L'axe horizontal montre le taux d'immigration. L'axe vertical montre la densité de probabilité. Dans la distribution agrégée, il y a une probabilité de 80 % que la valeur soit comprise entre 7,0 et 12,0. La médiane de la distribution est 9,3.

Parmi les facteurs pouvant influer sur les niveaux d’immigration futurs, les experts ont mentionné : l’évolution des enjeux reliés au logement, les pressions de certains groupes d’influence favorisant une forte croissance démographique, des politiques qui viseraient à accroître la productivité au pays, les changements climatiques, des conflits et des désastres naturels survenant ailleurs dans le monde, la capacité des infrastructures à répondre à l’accroissement démographique, ainsi que l’opinion publique, incluant la façon dont la population réagit face à une transformation rapide de la société provoquée par une immigration élevée. Encore selon les experts, à court et moyen termes, le passage à la retraite de la génération nombreuse issue du baby-boom continuera de créer des pressions pour une immigration élevée afin de faire face à des enjeux de manque de main-d’œuvre. Cela dit, à plus long terme, par exemple à partir de 2030, cette pression pourrait diminuer lorsque les sorties des membres de la génération du baby-boom du marché du travail auront ralenti.

Les proportions d’immigrants que chaque province et territoire reçoit ont été déterminées à l’aide d’une projection basée sur un modèle de lissage exponentiel ajusté aux données des périodes 2012-2013 à 2022-2023. Ce type de modèle de lissage fournit une prévision unique basée sur les observations passées, attribuant des poids qui diminuent de manière exponentielle au fil du temps. Les proportions issues du modèle sont atteintes en cinq ans, suivant une courbe logarithmique de 2023-2024 à 2027-2028, laquelle suggère une convergence rapide vers les valeurs cibles. Les proportions demeurent identiques après 2027-2028. Enfin, à l’intérieur de chaque province ou territoire, les immigrants sont répartis selon l’âge et le sexe selon les proportions observées entre 2014-2015 et 2022-2023.

Tableau de données du graphique 6.2.2

Tableau de données du graphique 6.2.2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6.2.2 Hypothèse moyenne, Hypothèse forte, Historic et Hypothèse faible, calculées selon pour mille unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	Historic	Hypothèse faible	Hypothèse moyenne	Hypothèse forte
	pour mille
Note .. indisponible pour une période de référence précise Sources : Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et Statistique Canada, Centre de démographie.
1998/1999	5,7	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
1999/2000	6,8	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2000/2001	8,2	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2001/2002	8,3	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2002/2003	6,4	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2003/2004	7,6	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2004/2005	7,7	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2005/2006	7,9	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2006/2007	7,3	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2007/2008	7,6	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2008/2009	7,4	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2009/2010	8,0	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2010/2011	7,6	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2011/2012	7,6	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2012/2013	7,6	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2013/2014	7,6	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2014/2015	6,8	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2015/2016	9,1	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2016/2017	7,6	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2017/2018	8,3	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2018/2019	8,5	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2019/2020	7,6	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2020/2021	6,0	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2021/2022	12,9	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2022/2023	12,0	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2023/2024	.. indisponible pour une période de référence précise	10,7	11,2	11,9
2024/2025	.. indisponible pour une période de référence précise	11,0	12,0	13,2
2025/2026	.. indisponible pour une période de référence précise	10,8	12,1	13,6
2026/2027	.. indisponible pour une période de référence précise	10,5	12,0	13,7
2027/2028	.. indisponible pour une période de référence précise	10,3	11,9	13,8
2028/2029	.. indisponible pour une période de référence précise	10,0	11,7	13,8
2029/2030	.. indisponible pour une période de référence précise	9,8	11,6	13,8
2030/2031	.. indisponible pour une période de référence précise	9,6	11,5	13,8
2031/2032	.. indisponible pour une période de référence précise	9,4	11,4	13,7
2032/2033	.. indisponible pour une période de référence précise	9,2	11,2	13,7
2033/2034	.. indisponible pour une période de référence précise	9,0	11,1	13,6
2034/2035	.. indisponible pour une période de référence précise	8,8	11,0	13,5
2035/2036	.. indisponible pour une période de référence précise	8,7	10,8	13,4
2036/2037	.. indisponible pour une période de référence précise	8,5	10,7	13,3
2037/2038	.. indisponible pour une période de référence précise	8,4	10,6	13,2
2038/2039	.. indisponible pour une période de référence précise	8,2	10,5	13,1
2039/2040	.. indisponible pour une période de référence précise	8,1	10,3	13,0
2040/2041	.. indisponible pour une période de référence précise	7,9	10,2	12,9
2041/2042	.. indisponible pour une période de référence précise	7,8	10,1	12,8
2042/2043	.. indisponible pour une période de référence précise	7,6	9,9	12,7
2043/2044	.. indisponible pour une période de référence précise	7,5	9,8	12,5
2044/2045	.. indisponible pour une période de référence précise	7,4	9,7	12,4
2045/2046	.. indisponible pour une période de référence précise	7,2	9,5	12,3
2046/2047	.. indisponible pour une période de référence précise	7,1	9,4	12,1
2047/2048	.. indisponible pour une période de référence précise	7,0	9,3	12,0

7. Projection de l’émigration

7.1 Contexte

La composante de l’émigration est en fait un solde constitué de deux éléments : la migration des personnes hors du pays, ou l’émigration, et le retour au pays de Canadiens, aussi appelé l’émigration de retour. Les émigrants permanents, que l’on appelle simplement émigrants, désignent les citoyens canadiens ou les résidents permanents qui ont quitté le Canada pour établir leur résidence principale dans un autre pays. Les émigrants de retour désignent les citoyens canadiens ou immigrants revenus au Canada pour y établir de nouveau leur résidence permanente après avoir émigré. Après un déclin observé en 2019-2020 et 2020-2021, causé en grande partie par les restrictions aux voyages internationaux en lien avec la pandémie de COVID-19, les nombres d’émigrants et d’émigrants de retour sont revenus en 2022 et 2023 près des valeurs précédant la pandémie (tableau 7.1.1).

7.2 Hypothèses de projection

En ce qui concerne l’émigration, trois hypothèses de projection (moyenne, faible et forte) ont été établies, formulées en termes de taux bruts de migraproduction (TBMP) et de répartitions par âge, genre, province et territoire.

L’hypothèse moyenne a été élaborée avec un souci de refléter les tendances historiques à l’œuvre dans chaque province et territoire et les développements possibles sur le long terme. Ainsi, une trajectoire de TBMP est créée pour chaque province et territoire pour la période 2023-2024 à 2047-2048 en combinant les tendances récentes du TMPB observées au cours de la période 2016-2017 à 2022-2023) et l’atteinte d’une valeur cible en 2047-2048. Une interpolation logarithmique plutôt que linéaire, par exemple, fait en sorte que la trajectoire à court terme s’efface relativement vite pour laisser place à la trajectoire à long terme. Après 2048, les hypothèses sont maintenues constantes pour le reste de la projection (jusqu’en 2073).

Le TBMP cible à long-terme a été établi selon les avis d’experts travaillant au Centre de démographie de Statistique Canada dans le domaine des estimations ou des projections de l’émigration. Comme pour les composantes de la fécondité et de l’immigration, les avis des experts ont été encodés sous la forme d’une distribution de probabilité, suivant l’approche proposée par Dion, Galbraith et Sirag (2020) (graphique 7.2.1). Une cible de 2,25 pour mille a été établie à l’échelon national pour l’hypothèse moyenne d’après la médiane de cette distribution. À l’échelon des provinces et territoires, le TBMP cible à long terme est établi de façon à ce que chaque région connaisse la même variation en pourcentage au cours des 25 prochaines années que celle projetée à l’échelon national (tableau 7.2.1).

Tableau de données du graphique 7.2.1

Ce graphique de courbes linéaires montre la distribution de probabilité des valeurs que pourraient prendre le taux brut de migraproduction de l’émigration au Canada en 2048 produite par chaque expert (lignes grises) ainsi que la distribution de probabilité agrégée représentant l’ensemble des experts (ligne rouge). L'axe horizontal montre le taux brut de migraproduction de l’émigration. L'axe vertical montre la densité de probabilité. Dans la distribution agrégée, il y a une probabilité de 80 % que la valeur soit comprise entre 1,57 et 3,04. La médiane de la distribution est 2,25.

Des cibles de TBMP à long terme pour les hypothèses faible et forte ont été établies d’après les 10e et 90e centiles de la distribution des experts. Une trajectoire pour l’hypothèse faible est établie en interpolant l’écart séparant les cibles des hypothèses faibles et moyennes en 2048 à l’aide d’une fonction logarithmique de façon à obtenir une divergence rapide et à mieux refléter l’incertitude présente en début de projection. La même méthode a servi à produire une trajectoire pour l’hypothèse forte (tableau 7.2.1).

Parmi les facteurs pouvant influer sur le nombre d’émigrants futurs, les experts ont identifié la dégradation ou l’amélioration des conditions de vie au Canada et ailleurs dans le monde, les cycles économiques et le nombre futur de nouveaux immigrants (comme les immigrants ont des probabilités d’émigrer plus élevées que les personnes nées au Canada). Enfin, la composition par âge et genre des émigrants projetés est établie selon les proportions et les tendances observées dans chaque province et territoire au cours de la période 2016-2017 à 2022-2023.

Les hypothèses portant sur l’émigration de retour ont été dérivées directement de celles portant sur l’émigration. Plus précisément, la cible à long terme projetée de l’hypothèse moyenne d’émigration de retour consiste en un ratio de la cible de l’hypothèse moyenne de l’émigration, soit la moyenne du rapport des émigrants de retour sur les émigrants permanents observé au cours des périodes 2016-2017 à 2022-2023 (60,7 %). Le même ratio est utilisé pour les hypothèses faible et forte. Cette hypothèse d’un ratio fixe du taux d’émigration de retour à l’émigration permanente apparaît plausible du fait qu’il tend à demeurer relativement stable dans le temps, ayant fluctué par exemple entre 53 % et 65 % au cours de la période de référence. Les hypothèses à court terme ont été obtenues de la même manière que pour l'émigration, sur la base de l'extrapolation des tendances des taux d'émigration de retour par âge au cours de la période 2016-2017 à 2022-2023. Comme pour l’émigration, la composition par âge et genre des émigrants de retour projetés est établie selon les proportions et les tendances observées dans chaque province et territoire au cours de la période 2016-2017 à 2022-2023.

8. Projection des résidents non permanents

8.1 Contexte

Au cours des dernières années, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a introduit plusieurs mesures qui ont eu pour conséquence d’accroître de façon importante le nombre de résidents non permanents^Note (RNPs) vivant au pays^Note . Bon nombre de ces mesures ont été prises pour remédier aux pénuries de main-d'œuvre dans certains secteurs de l’économie canadienne jugés essentiels, ce qui a entraîné une augmentation importante du nombre de travailleurs étrangers temporaires (Emploi et développement social Canada, 2022)^{Note Note} . Le nombre de titulaires de permis d’études a aussi augmenté, ayant presque triplé de 2015 à 2023, passant de 350 300 à 1 041 000 (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2024c). Enfin, des programmes ont également été conçus pour accueillir les Ukrainiens voulant fuir la guerre (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2022b) et, dans une moindre mesure, les personnes touchées par le conflit opposant Israël et le Hamas (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2023b).

De façon générale, les RNPs contribuent à la prospérité économique du pays en occupant des emplois et en participant à des programmes d’études dans établissements postsecondaires. Le Canada accueille également des demandeurs d’asile, personnes protégées et groupes apparentés^Note , une catégorie des RNPs, de façon à respecter ses obligations humanitaires. Le vieillissement de la population, des pénuries de main-d’œuvre sectorielles et des crises internationales sont des facteurs susceptibles de mener à un accroissement du nombre de RNPs au pays dans l’avenir. À l’inverse, des enjeux tels que la pénurie de logements, les coûts élevés des logements et la faible hausse de la productivité conduisent certains observateurs à proposer un plafonnement des admissions de RNPs dans le futur^Note .

Le Gouvernement du Canada a fait l’annonce, au début de l’année 2024, de mesures visant à diminuer le nombre de RNPs au pays au cours des prochaines années, reconnaissant que l’admission d’étudiants et de travailleurs étrangers n’est pas sans conséquence sur la pénurie de logements au pays (Woolf, 2023). Une première mesure consiste à limiter le nombre de nouveaux titulaires de permis d’étude en 2024 à environ 360 000, soit une baisse de 35 % par rapport à 2023 (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2024f). La mesure ne touche pas les étudiants ayant des permis valides ainsi que ceux aux études supérieures (maîtrise ou doctorat) ou les étudiants au primaire ou au secondaire. Une seconde mesure touche l’ensemble des RNPs. Ainsi, pour la première fois, le Gouvernement du Canada a annoncé une cible, soit un effectif de RNPs représentant 5 % de l’ensemble de la population canadienne d’ici environ trois ans (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2024g), soit une population d’environ deux millions de personnes compte tenu de la taille actuelle de la population.

La cible de 5 % risque de rendre les fluctuations dans le nombre de RNPs au pays plus prévisibles dans la mesure où elle pourrait constituer un point d’ancrage. Il faut aussi remarquer qu’une cible en proportion implique une hausse du nombre de RNPs si l’accroissement démographique est positif, ce qui est attendu. L’incertitude demeure toutefois élevée à long terme. Parce que les RNPs sont au pays sur la base d’un permis temporaire ayant une durée d’expiration, leur nombre est susceptible de fluctuer rapidement au cours du temps. En théorie, il suffit de ne plus accorder de nouveaux permis ni de renouvellements pour que la population de RNPs tombe à zéro après quelques années.

8.2 Hypothèses de projection

Autrefois établies en considérant d’abord les variations annuelles nettes du nombre de RNPs à l’échelle nationale, les hypothèses de projection de la présente édition des projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires ont été établies sur la base de proportions de la population canadienne, conformément aux cibles établies par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Trois hypothèses distinctes sont proposées : moyenne, faible et élevée. Dans l’hypothèse moyenne, un effectif de RNPs a été projeté pour juillet 2024, en se basant sur les informations déjà disponibles pour la période de juillet 2023 à janvier 2024. Il s’agit d’une hausse par rapport à juillet 2022. Les changements nets pour les mois de janvier à juillet 2024 ont été extrapolés en faisant l’hypothèse d’un accroissement similaire de trimestre à trimestre à ce qui a été observée en 2022 et 2023, une période haussière. L’hypothèse moyenne propose donc, à très court terme une certaine continuation des tendances très récentes, en partie parce que des permis ont déjà été octroyés et d’autres sont en voie de le devenir. Cependant, pour ce qui est du nombre de titulaires de permis d’études, une diminution est projetée de janvier à juillet 2024, suivant l’annonce du gouvernement de réduire le nombre de nouveaux permis octroyés en 2024. Le nombre projeté de RNPs présents au pays sur la base d’un permis d’études est tout de même en croissance de 2023 à 2024. Finalement, l’hypothèse moyenne propose un total de 2 737 000 RNPs au 1^er juillet 2024, soit une hausse de près de 25 % par rapport à juillet 2023 (2 199 000). De 2024 à 2027, l’hypothèse moyenne de projection suggère une diminution de la proportion de RNPs au pays de façon à atteindre 5 % en 2027, encore une fois suivant les cibles annoncées par le gouvernement en mars 2024.

Pour établir les cibles pour le long terme, un groupe d’experts travaillant au Centre de démographie de Statistique Canada dans le domaine des estimations ou des projections du nombre de RNPs a été formé. Un protocole formel a été utilisé de façon à obtenir une distribution de probabilité représentant les avis de tous les experts, suivant une méthode similaire à celle proposée par Dion, Galbraith et Sirag (2020). Une cible de 4,7 % a été établie pour l’hypothèse moyenne d’après la médiane de cette distribution. Les proportions de 2028 à 2047 sont obtenues à l’aide d’une interpolation à entre les valeurs projetées en 2027 et 2048.

Des cibles pour l’année 2048 ont été établies pour les hypothèses faible et forte d’après les 10e et 90e percentiles de la distribution de probabilité représentant les avis des experts, soit 3,2 % et 6,5 % respectivement (graphique 8.2.1). Une trajectoire pour l’hypothèse faible est établie en interpolant aux années 2024 à 2047 l’écart séparant les cibles des hypothèses faible et moyenne établies en 2048. L’interpolation est réalisée à l’aide d’une fonction logarithmique afin de créer une divergence rapide en début de projection reflétant bien l’incertitude présente en début de projection (graphique 8.2.2). La même méthode a servi à produire une trajectoire pour l’hypothèse forte.

Les experts ont mentionné un certain nombre de facteurs pouvant influer sur la proportion de RNPs au pays dans le futur. Des événements internationaux, tels que des conflits ou des catastrophes liées aux changements climatiques, pourraient faire en sorte que le Canada admette davantage de demandeurs d’asile dans le futur. Les pressions exercées par le vieillissement de la population et des pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs de l’économie pourraient aussi pousser certains acteurs à réclamer davantage d’immigrants et de travailleurs temporaires dans le futur. De même, les établissements d’enseignement postsecondaires pourraient réclamer un accroissement du nombre d’étudiants internationaux, pour qui ils constituent une source de revenus importante. À l’opposé, le gouvernement pourrait diminuer les admissions de RNPs afin de mieux équilibrer l’offre et la demande de services et de logements au pays et stimuler une hausse de la productivité.

Tableau de données du graphique 8.2.1

Ce graphique de courbes linéaires montre la distribution de probabilité des valeurs que pourraient prendre la proportion de résidents non permanents au Canada en 2048 produite par chaque expert (lignes grises) ainsi que la distribution de probabilité agrégée représentant l’ensemble des experts (ligne rouge). L'axe horizontal montre la proportion de résidents non permanents. L'axe vertical montre la densité de probabilité. Dans la distribution agrégée, il y a une probabilité de 80 % que la valeur soit comprise entre 3,2 % et 6,5 %. La médiane de la distribution est 4,5 %.

Tableau de données du graphique 8.2.2

Tableau de données du graphique 8.2.2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8.2.2 Hypothèse forte, Hypothèse moyenne, Hypothèse faible et Historique, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	Historique	Hypothèse faible	Hypothèse moyenne	Hypothèse forte
	pourcentage
Note .. indisponible pour une période de référence précise Source : Statistique Canada. Tableau 17-10-0121-01 Estimations du nombre de résidents non permanents par type trimestrielles (DOI : https://doi.org/10.25318/1710012101-fra) et Centre de démographie.
2021	3,4	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2022	3,9	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2023	5,5	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise	.. indisponible pour une période de référence précise
2024	.. indisponible pour une période de référence précise	6,2	6,7	7,2
2025	.. indisponible pour une période de référence précise	5,4	6,1	6,9
2026	.. indisponible pour une période de référence précise	4,8	5,5	6,5
2027	.. indisponible pour une période de référence précise	4,2	5,0	5,9
2028	.. indisponible pour une période de référence précise	4,1	5,0	6,1
2029	.. indisponible pour une période de référence précise	4,0	5,0	6,1
2030	.. indisponible pour une période de référence précise	3,9	5,0	6,2
2031	.. indisponible pour une période de référence précise	3,9	5,0	6,3
2032	.. indisponible pour une période de référence précise	3,8	5,0	6,3
2033	.. indisponible pour une période de référence précise	3,8	4,9	6,3
2034	.. indisponible pour une période de référence précise	3,7	4,9	6,4
2035	.. indisponible pour une période de référence précise	3,6	4,9	6,4
2036	.. indisponible pour une période de référence précise	3,6	4,9	6,4
2037	.. indisponible pour une période de référence précise	3,5	4,9	6,4
2038	.. indisponible pour une période de référence précise	3,5	4,8	6,4
2039	.. indisponible pour une période de référence précise	3,4	4,8	6,4
2040	.. indisponible pour une période de référence précise	3,4	4,8	6,4
2041	.. indisponible pour une période de référence précise	3,4	4,8	6,4
2042	.. indisponible pour une période de référence précise	3,3	4,8	6,4
2043	.. indisponible pour une période de référence précise	3,3	4,7	6,4
2044	.. indisponible pour une période de référence précise	3,3	4,7	6,4
2045	.. indisponible pour une période de référence précise	3,2	4,7	6,4
2046	.. indisponible pour une période de référence précise	3,2	4,7	6,4
2047	.. indisponible pour une période de référence précise	3,2	4,7	6,5
2048	.. indisponible pour une période de référence précise	3,1	4,7	6,5

Le nombre de RNPs que chaque province et territoire reçoit chaque année est établi selon des proportions observées au cours de la période 2021 à 2023. Ces proportions sont ajustées en cours de projection pour refléter les tailles changeantes des populations des provinces et territoires. Ainsi, la proportion reçue dans une région donnée change en fonction de la taille relative de la population de cette région au sein du pays. Enfin, la répartition selon l’âge et le genre RNPs correspond à la distribution observée au 1^er juillet 2023. L’hypothèse sous-jacente est que les RNPs qui quittent le pays sont remplacés par d’autres ayant les mêmes caractéristiques.

9. Projection de la migration interne

9.1 Contexte

La migration interprovinciale concerne les mouvements des personnes entre les provinces et les territoires à l’intérieur du pays. La pandémie de COVID-19 et les transformations dans le monde du travail qui ont suivi ont bousculé les tendances de migration interprovinciale au pays. En 2023, environ 333 000 Canadiens et Canadiennes ont migré dans une autre province ou un autre territoire (Statistique Canada, 2024). Il s'agissait du deuxième nombre en importance enregistré depuis les années 1990, et d’une troisième année consécutive au cours de laquelle il atteignait un niveau inégalé depuis trente ans.

9.2 Hypothèses de projection

Les paramètres de migration interne consistent en des taux de migration interprovinciale selon l’origine et la destination. Les taux sont calculés d’après des données historiques, les divers scénarios reflétant des périodes historiques distinctes. Un ajustement est apporté aux taux de migration en cours de projection pour tenir compte du fait que les flux migratoires n’évoluent qu’en fonction des tailles et des caractéristiques des populations d’origine, sans égard aux populations des régions de destination, et conserver les taux de migration nette projetés près des valeurs observées au cours des périodes de référence choisies (Dion, 2017).

Afin de tenir compte de la grande incertitude associée à la projection de la migration interne, six hypothèses sont proposées, constituant autant de scénarios. L’hypothèse M1, que l’on peut considérer en quelque sorte comme une hypothèse moyenne, est élaborée à partir de la plus longue période pour laquelle des données sont disponibles pour toutes les provinces et tous les territoires, soit de 1991-1992 à 2022-2023. À court terme cependant, elle tient compte des changements récents décrits plus haut. Ainsi, les taux de migration de l’hypothèse M1 consistent, au cours des dix premières années, en une interpolation linéaire des taux de migration moyens observés entre 2020-2021 et 2022-2023 vers les taux moyens observés entre 1991-1992 à 2022-2023, taux qui demeurent constants par la suite (après 2032-2033).

Les hypothèses M2 à M5 reflètent quant à elles des situations observées sur des périodes plus courtes, choisies de façon à ce que chaque province et territoire ait au moins une hypothèse représentative d’une période relativement favorable (en termes d’accroissement démographique) et une autre reflétant une période relativement défavorable. L’hypothèse M6 reflète quant à elle la situation observée au cours de la période très récente 2020-2021 à 2022-2023.

Les ajustements apportés aux taux de migration multirégionaux font en sorte que les taux de migration nets moyens projetés demeureront assez près des taux observés au cours des périodes de référence choisies, sans nécessairement être identiques. En effet, les ajustements contribuent à réduire les écarts liés à l’effet de l’accroissement démographique (inégal) dans les provinces et les territoires, mais laissent s'exprimer l'effet des changements dans la structure par âge de la population. En outre, mathématiquement, les ajustements ne peuvent garantir une correspondance parfaite avec les taux de migration nette observés, et représentent plutôt un compromis permettant de réduire substantiellement et uniformément les écarts dans toutes les régions.

10. Références

Association des études canadiennes. (2024, 20 mars). Pourquoi les chiffres sur l’immigration au Canada suscitent-ils tant d’inquiétude ? Consulté le 30 avril, 2024, sur https://acs-metropolis.ca/fr/studies/pourquoi-les-chiffres-sur-limmigration-au-canada-suscitent-ils-tant-dinquietude/

Billari, F. (2022). Demography: Fast and Slow. Population and Development Review, 48, 9-30. doi:https://doi.org/10.1111/padr.12464

Dion, P. (2017). An alternative to fixed transition probabilities for the projection of interprovincial migration in Canada. Population Research and Policy Review, 36(6), 871-901. doi:https://doi.org/10.1007/s11113-017-9440-6

Dion, P., Galbraith, N., & Sirag, E. (2020). Using Expert Elicitation to Build Long-Term Projection Assumptions. Dans S. Mazzuco, & N. Keilman (Éd.), Developments in Demographic Forecasting. Springer.

Emploi et développement social Canada. (2022, avril 4). Document d’information: Plan d’action pour les employeurs et la main-d’œuvre du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Consulté le 1^er juin 2022, sur https://www.canada.ca/en/employment-social-development/news/2022/04/backgrounder-temporary-foreign-worker-programworkforce-solutions-road-map.html

Environics Institute. (2023). Canadian Public Opinion About Immigration and Refugees. Focus Canada report. Consulté le 25 avril 2024, sur https://www.environicsinstitute.org/docs/default-source/focus-canada-fall-2023/focus-canada-fall-2023---canadian-public-opinion-about-immigration-refugees---final-report.pdf?sfvrsn=75312743_2

Eurostat. (2024, 15 mai). Life expectancy at birth - Total. Consulté le 23 mai 2024, sur Demography: interactive publication 2024 edition: https://ec.europa.eu/eurostat/en/web/products-eurostat-news/w/wdn-20240515-1

Gouvernement du Canada. (2024a, 21 mai). Mise à jour sur l’épidémiologie de la COVID-19: Résumé. Consulté le mai 20, 2024, sur https://sante-infobase.canada.ca/covid-19/.

Gouvernement du Canada. (2024b, 27 mars). Méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au Canada. Consulté le 23 mai 2024, sur https://sante-infobase.canada.ca/mefaits-associes-aux-substances/opioides-stimulants/index.html

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2022a, 22 avril). Communiqué de presse - Nouvelles mesures pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre au Canada. Consulté le 24 juin, 2022, sur https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/nouvelles/2022/04/nouvelles-mesures-pour-remedier-a-la-penurie-de-main-duvre-au-canada.html

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2022b, 17 mars). Communiqué de presse - Le Canada lance une nouvelle voie pour obtenir la résidence temporaire afin d’accueillir ceux qui fuient la guerre en Ukraine. Consulté le 1^er juin sur https://www.canada.ca/en/immigration-refugees-citizenship/https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/nouvelles/2022/03/le-canada-lance-une-nouvelle-voie-pour-obtenir-la-residence-temporaire-afin-daccueillir-ceux-qui-fuient-la-guerre-en-ukra

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2023a). Consultations de 2023 sur les niveaux d’immigration – rapport final. Consulté le 29 avril 2024, sur https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/organisation/transparence/consultations/consultations-2023-niveaux-immigration-rapport.html#toc1

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2023b, 21 décembre). Communiqué de presse - Mesures d’immigration visant à aider les personnes touchées par le conflit opposant Israël et le Hamas. Consulté le 4 avril 2024, sur https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/nouvelles/2023/12/mesures-dimmigration-visant-a-aider-les-personnes-touchees-par-le-conflit-opposant-israel-et-le-hamas.html

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2024a, 1^er novembre). Communiqué de presse - Stabiliser les objectifs du Canada en matière d'immigration pour soutenir une croissance durable. Consulté le 21 avril 2024, sur https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/nouvelles/2023/11/stabiliser-les-objectifs-du-canada-en-matiere-dimmigration-pour-soutenir-une-croissance-durable.html

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2024b, 7 novembre). Plan des niveaux d’immigration pour 2024-2026. Consulté le 5 avril 2024, sur https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/organisation/transparence/comites/cimm-07-nov-2023/plan-niveau-immigration-2024-2026.html

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2024c). Canada - Titulaires de permis d’études en date du 31 décembre selon la province / le territoire de destination envisagé(e) et niveau études, 2000 - 2021. Répertoire des données ouvertes. Consulté le 4 avril 2024, sur https://www.cic.gc.ca/opendata-donneesouvertes/data/FR_ODP_annual-TR-Study-IS_PT_study_level_year_end.xlsx

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2024d). Canada - Titulaires de permis de travail du programme de mobilité internationale selon la province / le territoire, le programme et l'année à laquelle le permis est entré en vigueur. Répertoire des données ouvertes. Consulté le 4 avril 2024, sur https://www.ircc.canada.ca/opendata-donneesouvertes/data/EN_ODP-TR-Work-IMP_PT_program_sign.xlsx

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2024e). Canada - Titulaires de permis de travail du programme des travailleurs étrangers temporaires selon la province / le territoire de destination envisagé(e), le programme et l'année à laquelle le permis est. Répertoire des données ouvertes. Consulté le 4 avri 2024, sur https://www.ircc.canada.ca/opendata-donneesouvertes/data/EN_ODP-TR-Work-TFWP_PT_program_sign.xlsx

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2024f, 22 janvier). Communiqué de presse - Le Canada stabilisera la croissance et réduira à environ 360 000 le nombre de permis d’études délivrés aux étudiants étrangers pour 2024. Consulté le 1^er mars 2024, sur https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/nouvelles/2024/01/le-canada-stabilisera-la-croissance-et-reduira-denviron-360-000-le-nombre-de-permis-detudes-delivres-aux-etudiants-etrangers-pour-2024.html

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. (2024g, 21 mars). Announcement related to Temporary Residents. Speaking notes for the Honourable Marc Miller, Minister of Immigration, Refugees and Citizenship. Ottawa, Ontario. Récupéré sur https://www.canada.ca/en/immigration-refugees-citizenship/news/2024/03/speaking-notes-for-the-honourable-marc-miller-minister-of-immigration-refugees-and-citizenship-announcement-related-to-temporary-residents.html.

Institut de la Statistique du Québec. (2024a, 8 mai). Le bilan démographique du Québec, Édition 2024. Québec. Consulté le 8 mai 2024, sur https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/bilan-demographique-quebec-edition-2024.pdf

Institut de la Statistique du Québec. (2024b, 8 mai). Espérance de vie à la naissance et à 65 ans selon le sexe, Québec, 1975-1977 à 2023. Consulté le 21 mai 2024, sur https://statistique.quebec.ca/fr/document/esperance-de-vie/tableau/esperance-de-vie-a-la-naissance-et-a-65-ans-selon-le-sexe-quebec

Lee, R., & Carter, L. (1992). Modeling and forecasting the time series of U.S. mortality. Journal of the American Statistical Association, 87, 659-671.

Léger. (2024a). Cracking the newcomer code 2024. Consulté le 30 avril 2024, sur https://leger360.com/wp-content/uploads/2024/04/Newcomers-Political-Alignment_Apr-2024.pdf

Léger. (2024b). Perceptions en matière d’immigration au Québec et au Canada. Consulté le 30 avril 2024, sur https://leger360.com/fr/perceptions-en-matiere-dimmigration-au-quebec-et-au-canada/

Li, N., & Lee., R. (2005). Coherent mortality forecasts for a group of populations: An extension of the Lee-Carter method. Demography, 42, 575-594.

Mahboubi, P., & Skuterud, M. (2023, 14 décembre). Commentary - Canada must stem the surge in temporary foreign workers and international students. The Globe and Mail. Consulté le 24 avril 2024, sur https://www.theglobeandmail.com/business/commentary/article-canada-must-stem-the-surge-in-temporary-foreign-workers-and/

Marion, S., & Ducharme, A. (2024, 15 janvier). Canada is caught in a population trap. National Bank of Canada, Special Report. Consulté le 5 avril 2024, sur https://www.nbc.ca/content/dam/bnc/taux-analyses/analyse-eco/etude-speciale/special-report_240115.pdf

Provencher, C., & Galbraith, N. (2023). La fécondité au Canada de 1921 à 2022. Documents démographiques. Récupéré sur https://publications.gc.ca/collections/collection_2024/statcan/91f0015m2024001-fra.pdf

Sargent, T. (2024). Decline and Fall, Trends in family formation and fertility in Canada since 2001. MacDonald-Laurier Institute.

Skuterud, M., & Mahboubi, P. (2024, 17 avril). Shrinking Canada’s NPR Population: How Best to Do It. C.D. Howe Institute, Intelligence Memos. Consulté le 24 avril 2024, sur https://www.cdhowe.org/sites/default/files/2024-04/IM-Skuterud%20and%20Mahboubi_2024_0417.pdf

Statistique Canada. (2021). Genre de la personne, Normes, sources de données et méthodes. Consulté le 5 avril 2024, sur https://www23.statcan.gc.ca/imdb/p3Var_f.pl?Function=DEC&Id=410445.

Statistique Canada. (2022). Projections démographiques pour le Canada (2021 à 2068), les provinces et les territoires (2021 à 2043) : rapport technique sur la méthodologie et les hypothèses. Récupéré sur https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/91-620-x/91-620-x2022001-fra.htm

Statistique Canada. (2023, 27 novembre). Le Quotidien - Décès 2022. Consulté le 6 mai 2024, sur https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/231127/dq231127b-fra.htm

Statistique Canada. (2023, 19 décembre). Le Quotidien - Estimations de la population du Canada, troisième trimestre de 2023. Consulté le 1^er mai 2024, sur https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/231219/dq231219c-fra.htm

Statistique Canada. (2024, 27 mars). Le Quotidien - Estimation de la population du Canada : forte croissance démographique en 2023. Consulté le 15 avril 2024, sur https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/240327/dq240327c-fra.htm

United Nations Economic Commission for Europe. (2018). Recommendations on Communicating Population Projections. United Nations, New York and Geneva. Récupéré sur https://unece.org/DAM/stats/publications/2018/ECECESSTAT20181.pdf

Woolf, M. (2023, 22 décembre). Immigration minister to ‘rein in’ number of temporary foreign workers coming to Canada in 2024. The Globe and Mail. Consulté le 15 avril 15 2024, sur https://www.theglobeandmail.com/world/article-canada-to-consider-cap-on-international-students-in-the-face-of-a/

Young, R., & Lalonde, R. (2024, 21 mars). Raising the Bar, Not Just Lowering the Number. Scotia Bank, Global Economics, Insights and views. Consulté le 24 avril 2024, sur https://www.scotiabank.com/ca/en/about/economics/economics-publications/post.other-publications.insights-views.canada-s-immigration-policy--march-21--2024-.html