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Estimations démographiques annuelles : Canada, provinces et territoires

2007, Révisé

91-215-X


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Analyse

Au cours de la période allant du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007, la population canadienne s’est accrue de 326 500 personnes. Au 1er juillet 2007, la population du Canada atteignait 32 976 000 personnes.

À 10,0 pour 1 000, la croissance démographique canadienne de 2006-2007 s’est avérée légèrement inférieure à celle de l’année précédente (10,4 pour 1 000). La baisse de l’immigration explique en grande partie cette diminution.

Au cours de cette période, le pays a accueilli 238,100 immigrants, 16 200 de moins que l’année précédente. Ce niveau d’immigrants est tout de même supérieur à la moyenne des cinq dernières années (235 100).

Malgré cette diminution de l’immigration, le solde de la migration internationale demeure le facteur principal de l’accroissement démographique canadien. Au cours de l’année 2006-2007, ce solde a compté environ pour les deux tiers de l’accroissement démographique du pays.

Le lieu de résidence choisi par les immigrants à leur arrivée se diversifie. Pour la première fois depuis 1985-1986, l’Ontario a accueilli moins de la moitié des nouveaux arrivants (48,5 %). En comparaison, cette province accueillait 59,6 % des immigrants en 2001-2002. Depuis ce sommet, la proportion ontarienne est constamment en baisse.

Pour une sixième année consécutive, le nombre de naissances augmente au pays. Au cours de l’année 2006-2007, il y a eu 352 800 naissances, le plus grand nombre depuis 1996-1997 (357 300). C’est au Québec et en Alberta que le nombre de naissances s’est le plus accru. Il faut remonter en 1983-1984 pour dénombrer autant de naissances en Alberta.

L’accroissement naturel du pays demeure toutefois stable. L’accroissement du nombre de décès, normal dans un contexte de vieillissement démographique, compense l’augmentation du nombre de naissances.

Graphique 1 Composantes de l'accroissement démographique annuel, 1972-1973 à 2006-2007, Canada

Le nombre de résidents non permanents est en hausse pour une 9e année consécutive. Au cours de la dernière année, ce nombre s’est accru de 17 900 pour atteindre 439 100, un niveau qui n’avait pas été observé depuis 1990 (447 900).

La population de l’Alberta continue de croître rapidement. En 2006-2007, la province a vu sa population augmenter de 103 400 personnes, un autre record. À 30,2 pour 1 000, le taux d’accroissement albertain est plus de trois fois supérieur à celui du pays. La population de la province s’est accrue plus rapidement que l’année dernière (27,0 pour 1 000) et a connu sa plus forte croissance depuis 1981-1982 (31,8 pour 1 000).

Lorsque comparée aux états américains, l’Alberta obtient le troisième rang quant à la croissance démographique en 2005-2006 (dernière année pour laquelle des données américaines étaient disponibles) derrière l’Arizona (35,2 pour 1 000), le Nevada (33,9 pour 1 000) et devant l’Idaho (25,6 pour 1 000) et la Georgie (25,0 pour 1 000). À un rythme de 30 pour 1 000, la taille d’une population double en un peu plus de 23 ans.

La migration interprovinciale demeure un facteur important de la croissance albertaine puisqu’elle a compté pour la moitié de l’accroissement démographique de la province. Au cours de l’année se terminant le 30 juin 2007, l’Alberta a gagné 51 200 personnes dans ses échanges de population avec les autres juridictions du pays, soit 5 400 de plus que l’année précédente.

Il est intéressant de constater que la distribution de la juridiction d’origine des personnes qui vont en Alberta s’est modifiée au cours des dernières années. Avant le début de son « boom » démographique (3e trimestre de 2004), l’Alberta recevait en majorité des personnes venant des provinces limitrophes, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique. Dès les premiers mois du « boom », l’importance de ces provinces, tout en demeurant grande, a graduellement diminué au profit notamment des provinces de l’Atlantique. Quant aux provinces du Québec et de l’Ontario, il faut attendre 2006-2007 pour observer une augmentation significative de leur importance.

 
Proportion des entrants en Alberta selon la juridiction d'origine
  Région atlantique Québec Ontario Manitoba Saskatchewan Colombie- Britannique Territoires
  pourcentage
2003-2004 13,1 3,7 20,6 7,8 17,7 34,7 2,5
2004-2005 15,0 4,1 22,4 8,4 17,6 30,1 2,4
2005-2006 17,7 5,8 25,7 7,8 14,4 26,5 2,1
2006-2007 16,4 8,3 34,3 7,1 9,8 22,2 1,8

En effet, les personnes venues des provinces voisines (Saskatchewan et Colombie-Britannique), qui comptaient pour 52,4 % des entrants albertains en 2003-2004, ne formaient plus que 32,0 % de ceux-ci en 2006-2007. À l’inverse, les personnes venant du Québec et de l’Ontario ont constitué 42,6% de l’ensemble des personnes venues en Alberta au cours de 2006-2007 alors qu’ils n’en représentaient que 24,3 % en 2003-2004.

Il semble donc que la population du Québec et de l’Ontario ait répondu plus tardivement à l’attraction albertaine que le reste du pays. Alors que la proportion de sortants choisissant comme destination l’Alberta a peu augmenté ou même diminué pour la plupart des juridictions en 2006-2007, elle continuait d’augmenter fortement dans les deux provinces.

 
Proportion des sortants vers l'Alberta selon la juridiction d'origine
  Région atlantique Québec Ontario Manitoba Saskatchewan Colombie- Britannique Territoires
  pourcentage
2003-2004 19,8 9,2 19,5 29,9 56,3 49,6 31,2
2004-2005 27,2 12,3 26,1 35,7 63,1 53,9 36,8
2005-2006 34,2 18,2 32,2 37,1 63,6 55,0 36,2
2006-2007 37,5 26,2 41,9 40,3 59,1 51,5 37,6

À ce phénomène, il faut ajouter l’effet de la hausse des sorties de l’Alberta que l’on peut souvent apparenter à des retours vers la juridiction d’origine. Ces retours sont évidemment plus fréquents pour les juridictions dont les départs pour l’Alberta avaient été plus nombreux dans le passé.

Conséquemment, il ne faut pas se surprendre d’observer que, pour la plupart des juridictions du pays, les pertes encourues à travers leurs échanges démographiques avec l’Alberta en 2006-2007 se sont amoindries ou se sont même transformées en gains par rapport aux années précédentes. C’est le cas notamment de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique qui ont reçu plus de personnes de l’Alberta qu’elles n’en ont perdues au cours de la dernière année. Seules les provinces du Québec et de l’Ontario échappent à cette tendance. Dans leur cas, leurs pertes nettes dans leurs échanges démographiques avec l’Alberta ont continué de s’accroître en 2006-2007.

 
Solde migratoire interprovinciale impliquant l'Alberta selon différentes juridictions
  Région atlantique Québec Ontario Manitoba Saskatchewan Colombie- Britannique Territoires
  nombre
2003-2004 -2 760 -566 -2 605 -1 553 -3 465 686 -343
2004-2005 -7 606 -1 783 -9 026 -4 234 -8 150 -2 670 -954
2005-2006 -11 339 -3 967 -14 946 -4 551 -6 752 -3 241 -999
2006-2007 -11 308 -8 034 -30 640 -3 900 1 410 1 976 -673

La démographie canadienne : un portrait différent

L’augmentation de l’immigration dans plusieurs provinces ainsi que les changements relatifs à la migration interprovinciale impliquant l’Alberta ont eu un impact certain sur le portrait démographique canadien en 2006-2007.

Ainsi, la plupart des juridictions canadiennes ont montré un meilleur bilan démographique au cours de l’année 2006-2007. L’Ontario, le Québec et le Territoire du Yukon sont les seules exceptions. Trois juridictions (Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse et Territoire du Yukon) ont affiché des pertes de population. La Colombie-Britannique (13,8 pour 1 000) et le Nunavut (23,2 pour 1 000) ont été les seules juridictions, autres que l’Alberta, a connaître une croissance démographique plus rapide que celle du pays.

Graphique 2 Taux d'accroissement de la population, 2005-2006 et 2006-2007, Canada, provinces et territoires

Alors qu’en 2005-2006, les provinces de l’Atlantique montraient toutes une diminution de leur population, l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont vu leur population augmenter de nouveau cette année. Ceci s’explique essentiellement de deux façons : de moindres pertes en migration interprovinciale et un nombre supérieur d’immigrants.

Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse ont de nouveau perdu une partie de leur population mais ces pertes se sont avérées moindres que l’année dernière. Il est à noter que la Nouvelle-Écosse est la deuxième province, après Terre-Neuve-et-Labrador, à compter plus de décès que de naissances au cours d’une même année.

La population du Québec a crû au cours de l’année 2006-2007 mais à un rythme moindre que lors de l’année précédente et ce, malgré une hausse des naissances et du nombre d’immigrants. Le nombre des naissances a franchi la barre des 80 000 pour la première fois depuis 1996-1997 (82 900). La province a également accueilli 45 100 immigrants, le plus grand nombre depuis 1992-1993 (48 400). En contrepartie, le Québec a perdu 15 600 personnes aux mains des autres juridictions du pays, les pertes les plus importantes depuis 1997-1998 (17 400).

À 7,7 pour 1 000, la croissance démographique de l’Ontario est de beaucoup inférieure à celle de l’année dernière (11,1 pour 1 000) et est la plus faible depuis 1980-1981 (7,5 pour 1 000). Ce ralentissement de la croissance ontarienne s’explique essentiellement par une diminution de l’immigration et de plus importantes pertes migratoires interprovinciales. Au cours de l’année 2006-2007, la province a présenté des pertes nettes de 36 200 personnes vers d’autres juridictions du pays et a reçu 17 600 immigrants de moins que l’année précédente.

La population du Manitoba s’est accrue, à 6,9 pour 1 000, à un rythme qui n’a été surpassé qu’une seule fois (7,4 pour 1 000 en 2003-2004) au cours des vingt dernières années. Ceci s’explique par de moindres pertes en migration interprovinciale mais aussi par une hausse de l’immigration. Au cours de l’année 2006-2007, la province a reçu 10 800 immigrants, surpassant ainsi le record de l’année précédente (8 900). Pour la première fois, le Manitoba a affiché le plus fort taux d’immigration au pays. C’est la première fois qu’une province autre que l’Ontario, la Colombie-Britannique ou l’Alberta réalise l’exploit sur une base annuelle.

Après deux années consécutives de pertes démographiques, la Saskatchewan a connu une année de croissance grâce essentiellement à un solde migratoire interprovincial (+ 4 000) positif pour la première fois depuis 1983-1984 et le plus élevé depuis 1975-1976 (+ 5 300). Avec un taux de 9,4 pour 1 000, la province a affiché sa plus forte croissance depuis 1984-1985 (9,8 pour 1 000) et s’est placée au troisième rang parmi les provinces du pays, derrière l’Alberta et la Colombie-Britannique.

En 2006-2007, la Colombie-Britannique (13,8 pour 1 000) a présenté une croissance démographique similaire à l’année précédente. Depuis 2002-2003, la croissance britanno-colombienne est constamment supérieure à celle du pays. La province a affiché son plus fort solde migratoire interprovincial (+ 10 600) depuis 1995-1996 (+ 22 000). Ces gains ont compensé la baisse du nombre d’immigrants qui a diminué de 6 000 par rapport à l’année 2005-2006 et atteint 37,800.

Dans les régions nordiques du pays, les populations du Nunavut et des Territoires-du-Nord-Ouest se sont accrues alors que le Territoire du Yukon a affiché des pertes. Grâce à sa forte fécondité et des gains migratoires interprovinciaux les plus élevés de son histoire, la population du Nunavut a continué de croître rapidement. Avec un taux d’accroissement démographique de 23,2 pour 1 000, elle augmente à un rythme plus de deux fois supérieur à celui du pays.

Après deux années consécutives de pertes, les Territoires-du-Nord-Ouest ont renoué en 2006-2007 avec la croissance démographique, grâce principalement à de moindres pertes dans ses échanges de population avec les autres juridictions du pays.

Pour la première fois depuis 2000-2001, le Territoire du Yukon a présenté un bilan démographique négatif. La hausse de ses pertes migratoires interprovinciales, notamment aux mains de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, explique en grande partie cette situation.