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Femmes au Canada : rapport statistique fondé sur le sexe
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La population féminine
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par Covadonga Robles Urquijo et Anne Milan
Introduction
Les femmes légèrement en majorité
Répartition selon l'âge
Population féminine au Canada
Identité autochtone
Statut d'immigrant
Femmes appartenant à un groupe de minorités visibles
Mobilité résidentielle
Langues parlées
Appartenance religieuse et religiosité
Début du texte
Introduction
Ce chapitre de Femmes au Canada donne un aperçu des caractéristiques sociodémographiques et ethnoculturelles des femmes et des filles, lesquelles seront examinées de façon plus détaillée dans d'autres chapitres de la publication. L'analyse de la situation actuelle d'une population féminine vieillissante et de plus en plus diversifiée de même que des tendances historiques permet de guider les politiques et la planification. Le présent chapitre traite notamment de la répartition de la population féminine selon l'âge dans les provinces et les territoires, et de la proportion de femmes ayant une identité autochtone. On aborde en outre certains aspects de la diversité de la population féminine, comme le statut d'immigrant et l'appartenance à un groupe de minorités visibles, de même que la mobilité résidentielle, les caractéristiques linguistiques, l'appartenance religieuse et la religiosité. Au besoin, les tendances au fil des ans seront analysées et des comparaisons entre la population féminine et la population masculine seront effectuées pour mettre en relief les similarités et les différences.
Les femmes légèrement en majorité
Les femmes et les filles représentent un peu plus de la moitié de la population canadienne. En 2010, les 17,2 millions de femmes formaient 50,4 % de l'ensemble de la population conservant ainsi la légère majorité démographique qu'elles détiennent depuis plus que trois décennies (tableau 1). Selon les données de 1921 à 1971, le pourcentage d'hommes était légèrement plus élevé que celui des femmes. En 1921, les femmes représentaient 48,5 % de la population, une proportion qui s'est accrue pour passer à 49,8 % en 1971. Au cours du siècle dernier, l'augmentation de l'espérance de vie a profité aux femmes plus qu'aux hommes. La diminution des taux de mortalité chez les femmes tout au long de la vie a donné lieu à une proportion légèrement plus élevée de femmes que d'hommes au sein de la population. Selon l'hypothèse d'une croissance moyenne de la population dans les projections démographiques les plus récentes, la majorité féminine se maintiendrait au cours des 50 prochaines années1.
Tableau 1 Population totale, Canada, 1921 à 2061
À l'échelon international, certains pays affichent des proportions encore plus élevées de femmes qu'au Canada. En Russie, au Japon et en France, entre autres, la proportion de femmes au sein de la population est supérieure à 51 %. Dans d'autres pays, comme la Suède et le Royaume-Uni, cette proportion se rapproche davantage de celle observée au Canada. Les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes, et l'on observe des proportions plus élevées de femmes dans les pays caractérisés par les écarts les plus marqués entre les hommes et les femmes au chapitre de l'espérance de vie. Ailleurs, comme en Chine (48,5 %) et en Inde (48,1 %), les femmes forment moins de la moitié de la population.2
En outre, on prévoit que cette croissance se poursuivra. Selon les dernières projections démographiques fondées sur l'hypothèse d'une croissance moyenne, le Canada pourrait compter 21,2 millions de femmes et de filles en 2031 et 26,6 millions en 20613. Il s'agit là d'une croissance appréciable par rapport au début du siècle dernier : 4,3 millions de femmes avaient été dénombrées en 1921.
Répartition selon l'âge
La population féminine au Canada, à l'instar de la population générale, vieillit. Ce vieillissement résulte d'une combinaison de facteurs, notamment une faible fécondité, l'augmentation de l'espérance de vie et le mouvement de la grande cohorte du baby-boom dans la structure par âge. Les femmes de cette cohorte importante, nées entre 1946 et 1965, étaient âgées de 45 à 64 ans en 2010 et représentaient environ 28 % de l'ensemble de la population féminine cette année-là (tableau 2). En fait, plus de femmes appartenaient au groupe des 45 à 54 ans (16 %) qu'à toute autre tranche d'âge de 10 ans.
Tableau 2 Population, selon le groupe d'âge, Canada, 2010
Au fil des ans, la répartition des femmes et des filles s'est déplacée vers les groupes plus âgés. Alors que la proportion de femmes âgées et de femmes qui se rapprochent des 65 ans et plus augmentait, celle des filles diminuait. En 2010, les filles de 14 ans ou moins représentaient 16 % de la population féminine, soit la même proportion (16 %) que les femmes âgées de 65 ans et plus. À titre de comparaison, les filles de 14 ans ou moins formaient 29 % de la population féminine en 1971, soit plus de trois fois la proportion de femmes âgées (8,9 %). On prévoit que le vieillissement de la population au Canada s'intensifiera de 2011 à 2031, au fur et à mesure que les membres de la génération du baby-boom atteindront le groupe d'âge des 65 ans et plus (graphique 1). Selon l'hypothèse d'une croissance moyenne dans les projections démographiques les plus récentes, les femmes âgées pourraient représenter environ le quart de la population féminine d'ici 2036. On prévoit par contre que la proportion de filles restera relativement stable au cours des prochaines décennies.
Graphique 1 Femmes âgées et filles en pourcentage de la population féminine, Canada, 1921 à 2061
Les répartitions globales des populations féminine et masculine selon l'âge au Canada étaient semblables en 2010, et elles présentaient des écarts minces quoique perceptibles parmi les groupes les plus jeunes et des écarts plus marqués parmi les groupes les plus âgés. Par exemple, les filles formaient 48,6 % des enfants âgés de moins de 10 ans, et les garçons, 51,4 %. En fait, le rapport de masculinité à la naissance est, en moyenne, de 105 garçons pour 100 filles. Les proportions d'hommes et de femmes de moins de 65 ans étaient semblables en 2010. Toutefois, l'espérance de vie plus élevée des femmes entraîne des écarts de plus en plus importants parmi les aînés, les femmes surpassant les hommes en nombre. Pour l'ensemble de la population canadienne de 65 ans et plus, la proportion de femmes s'élevait à 56 % en 2010, et cette proportion passe à 67 % dans le groupe des 85 ans et plus et à 80 % dans celui des centenaires. Depuis la fin des années 1970, cependant, l'augmentation de l'espérance de vie est plus prononcée chez les hommes que chez les femmes. Si l'écart de l'espérance de vie continue de se rétrécir, on pourrait éventuellement observer une répartition plus égale des femmes et des hommes âgés (voir le chapitre sur les femmes âgées pour obtenir de plus amples renseignements).
Population féminine au Canada
En 2010, plus des trois cinquièmes de la population féminine, et une proportion similaire de la population masculine, se trouvaient dans deux provinces seulement : l'Ontario, 39 %, et le Québec, 23 %. La Colombie-Britannique et l'Alberta regroupaient respectivement 13 % et 11 % de la population féminine (tableau 3). Il s'agit-là des quatre provinces les plus populeuses du Canada.
Tableau 3 Population, selon la province ou le territoire, Canada, 2010
En 2010, c'est en Nouvelle-Écosse que l'on observait la plus forte proportion de femmes au sein de la population (51,5 %), et cette proportion se situait à environ 51 % dans les autres provinces de l'Atlantique. Le pourcentage légèrement plus élevé de femmes dans ces provinces est probablement attribuable au fait que la structure par âge est plus vieille dans ces provinces que dans l'ensemble du Canada — dans la mesure où les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes, on dénombre plus de femmes dans les groupes plus âgés. Par ailleurs, c'est l'Alberta qui affichait le pourcentage le moins élevé de femmes et de filles au sein de la population (48,9 %), ce qui s'explique peut-être par une structure d'âge plus jeune dans cette province et aussi par la migration d'entrée de jeunes hommes adultes en quête de travail. Les territoires se caractérisaient également par une structure par âge plus jeune que dans l'ensemble du pays, principalement en raison de taux de fécondité plus élevés, ce qui pourrait expliquer en partie les plus faibles pourcentages de la population féminine dans les Territoires du Nord-Ouest (48,3 %), au Nunavut (48,3 %) et au Yukon (49,0 %). Le pourcentage de la population féminine au Québec (50,4 %) et en Colombie-Britannique (50,4 %) correspondait à la moyenne du Canada, tandis qu'il était légèrement supérieur à cette moyenne en Ontario (50,7 %).
La majeure partie de la population canadienne vit dans les régions métropolitaines de recensement. Au 1er juillet 2010, près de 7 femmes et filles sur 10 (69,4 %) vivaient dans des régions métropolitaines de recensement4. Certaines régions métropolitaines de recensement affichaient des proportions nettement plus élevées de femmes — Saint John (51,6 %), Victoria (51,6 %), Halifax (51,5 %), Peterborough (51,4 %) et Trois-Rivières (51,3 %) — que celles observées ailleurs (tableau 4). Les plus faibles pourcentages de la population féminine ont été observés dans les deux régions métropolitaines de recensement de l'Alberta : Calgary (49,1 %) et Edmonton (49,2 %). Là aussi, la structure par âge de ces régions métropolitaines de recensement pourrait être un facteur clé : Victoria, par exemple, comptait une des plus fortes proportions de personnes âgées en 2010, alors que Calgary et Edmonton enregistraient des proportions de personnes âgées parmi les moins élevées.
Identité autochtone5
Le nombre de femmes et de filles ayant une identité autochtone au Canada augmente. En 2006, 600 700 femmes et filles, soit 3,8 % de l'ensemble de la population féminine, ont déclaré être Autochtones — membres d'une Première Nation (Indiennes de l'Amérique du Nord), Métisses ou Inuites — en hausse par rapport aux pourcentages de 3,3 % en 2001 et de 2,8 % en 1996 (tableau 5). Selon l'hypothèse d'une croissance moyenne de la population dans les projections démographiques les plus récentes de la population autochtone, on pourrait dénombrer 717 000 femmes autochtones en 20176. En 2006, les Premières Nations regroupaient l'effectif le plus important de femmes et de filles autochtones (60 %), venaient ensuite les Métisses (33 %) puis les Inuites (4,2 %). Un faible pourcentage de femmes avait également déclaré des identités autochtones multiples. Les hommes affichent des résultats semblables à ceux des femmes pour ce qui est du pourcentage ayant déclaré une identité autochtone et de la répartition dans les différents groupes autochtones.
Tableau 5 Population d'identité autochtone, Canada, 2006
De 2001 à 2006, la population féminine autochtone a connu une progression de 20 %, ce qui représente plus du triple du taux de croissance de 6 % enregistré pour l'ensemble de la population féminine du Canada. Au cours de ces cinq années, dans la population féminine autochtone comme dans celle leurs homologues masculins, le taux de croissance le plus fort a été enregistré chez les Métis (34 %), soit un taux représentant plus du double de celui observé chez les Premières Nations (14 %) et les Inuits (13 %). Il se peut qu'une partie de la croissance de la population métisse soit attribuable à la propension accrue des Métis à s'identifier ainsi au cours des dernières années7.
La population féminine autochtone est plus jeune que celle non autochtone. L'âge médian — c'est-à-dire l'âge qui divise une population en deux groupes d'effectifs égaux, l'un formé des plus âgés et l'autre, des plus jeunes — de la population féminine d'identité autochtone était de 27,7 ans en 2006, comparativement à 40,0 ans pour la population féminine totale. L'âge médian chez les hommes était plus jeune, soit 25,2 ans chez les hommes autochtones et de 38,3 ans pour la population masculine totale. Les jeunes femmes autochtones représentaient une proportion importante de la population autochtone répartie selon le groupe d'âge : 28 % de la population féminine était âgée de 14 ans ou moins en 2006 (comparativement à 31 % pour la population autochtone masculine). Par ailleurs, 18 % de la population féminine autochtone était âgée de 15 à 24 ans (18 % pour la population masculine) et environ 1 femme autochtone sur 20 (5,1 %) était âgée de 65 ans et plus (4,5 % pour la population masculine).
En 2006, les trois territoires regroupaient les plus fortes concentrations de femmes autochtones, exprimées en pourcentage de la population féminine totale de chaque province et territoire. Venaient ensuite le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta. Au Nunavut, 86 % des femmes et des filles avaient déclaré une identité autochtone, et il en allait de même pour 52 % d'entre elles dans les Territoires du Nord-Ouest et pour 26 % au Yukon. Parmi les provinces, le Manitoba affichait la plus forte proportion de femmes autochtones (16 %), suivi de la Saskatchewan (15 %) et de l'Alberta (5,9 %).
En 2006, les effectifs les plus importants de femmes des Premières Nations ont été enregistrés en Ontario (23 %), en Colombie-Britannique (18 %) et au Manitoba (14 %), alors que les Métisses se trouvaient surtout en Alberta (22 %), en Ontario (19 %) et au Manitoba (18 %). Près de la moitié des femmes ayant déclaré une identité inuite (48 %) vivaient au Nunavut, 22 % au Québec et 9,2 % à Terre-Neuve-et-Labrador.
Plus de la moitié des femmes et des filles autochtones (55 %) vivaient dans des régions métropolitaines de rensensement, 25 % dans des réserves et 20 % en milieu rural (voir le chapitre sur les femmes autochtones pour obtenir de plus amples renseignements).
Statut d'immigrant
La population féminine au Canada se diversifie au fil des ans. Selon les données du Recensement de 2006, 3,2 millions de femmes, soit 20 % de l'ensemble de la population féminine, étaient immigrantes8, en hausse par rapport à 2001 (19 %) et à 1951 (14 %) (graphique 2). Selon les projections récentes de la diversité de la population canadienne et selon le scénario de référence, la proportion de femmes et de filles immigrantes vivant au Canada pourrait augmenter pour atteindre 22 % en 2011 et 27 % en 20319. De 2001 à 2006, la population féminine immigrante a connu une progression de 14 %, soit plus du double du taux de croissance de l'ensemble de la population féminine du Canada (5,6 %).
Graphique 2 Femmes immigrantes en pourcentage de la population féminine totale, Canada, 1921 à 2006
Selon les données du Recensement de 2006, 18 % des femmes immigrantes étaient arrivées au Canada au cours des cinq années antérieures, et 27 % entre 1991 et 2000. Presque 55 % des immigrantes étaient arrivées au Canada avant 1991. La répartition des hommes immigrants était similaire.
La Chine (7,9 %) se classe au premier rang des pays de naissance des femmes immigrantes selon les données du Recensement de 2006. Les pays d'Asie et du Moyen-Orient représentent la principale région de naissance (41 %) de cette population, suivis de l'Europe (36 %), de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud, des Caraïbes et des Bermudes (12 %), puis de l'Afrique (5,6 %).
Des 252 000 immigrants admis au Canada en 2009, 52 % étaient des femmes10. La plupart des femmes immigrantes arrivées au Canada en 2009 ont été admises dans la composante économique (58 %), qui regroupe les demandeurs principaux ou les personnes à charge qui accompagnent les travailleurs qualifiés, les gens d'affaires, les aides familiaux résidents ou les candidats d'une province ou d'un territoire. La deuxième catégorie en importance est celle du regroupement familial (29 %), qui englobe les conjoints, les partenaires, les enfants et autres membres de la famille des résidents canadiens, comme les parents ou les grands-parents, parrainés par des membres de la famille ou des parents proches au Canada. Les réfugiés arrivent au troisième rang (8.6 %), cette catégorie regroupant les réfugiés parrainés par le gouvernement ou de manière privée, ainsi que les réfugiés reçus au Canada et leurs personnes à charge à l'étranger. Enfin, la catégorie « autres immigrants » (4,2 %) est constituée des immigrants admis pour des raisons humanitaires ou de politique publique, ce qui peut comprendre les détenteurs d'un permis de résident temporaire, les immigrants visés par une mesure de renvoi à exécution différée et les personnes qui revendiquent le statut de réfugié a posteriori. Les pourcentages correspondants pour les hommes sont similaires de ceux observés pour les femmes : 64 %, 22 %, 9.5 % et 4,3 %.
Le statut des générations peut aussi servir d'indicateur de la diversité de la population. Certaines femmes sont nées hors du Canada (première génération), certaines sont nées au Canada mais ont au moins un de leurs parents né à l'étranger (deuxième génération) et certaines sont nées au Canada de deux parents également nés au Canada (troisième génération ou plus)11. Selon les données du Recensement de 2006, 60 % des femmes âgées de 15 ans et plus sont nées au Canada de deux parents également nés au Canada, 16 % sont nées au Canada et avaient un moins un parent né à l'étranger, et 24 % sont nées hors du Canada. Une répartition semblable a été observée chez les hommes (voir le chapitre sur les femmes immigrantes pour obtenir de plus amples renseignements).
Femmes appartenant à un groupe de minorités visibles
Lors du Recensement de 2006, on a dénombré 2,6 millions de femmes appartenant à un groupe de minorités visibles au Canada12, ce qui représentait 16 % de l'ensemble des femmes et des filles au pays, soit un pourcentage comparable à celui observé chez les hommes (tableau 6). Chez les femmes ayant déclaré appartenir à un groupe de minorités visibles en 2006, les deux principaux groupes étaient les Chinoises et les Sud-Asiatiques (24 % dans chacun des cas). Les Noires occupaient au troisième rang (16 %), suivies des Philippines (9,0 %), des Arabes et des Asiatiques occidentales (7,6 %), des Latino-Américaines (6,0 %) et des Asiatiques du Sud-Est (4,7 %).
Tableau 6 Population appartenant à un groupe de minorités visibles, Canada, 2006
Dans certains groupes de minorités visibles, la proportion de femmes et d'hommes était comparable, tandis que pour d'autres groupes, les femmes étaient surreprésentées ou sous-représentées. Par exemple, les femmes représentaient 57 % des Philippins, mais 46 % de la population arabe et asiatique occidentale.
Le nombre de femmes et de filles appartenant à un groupe de minorités visibles a augmenté de 28 % entre 2001 et 2006, comparativement à 2,1 % pour les femmes n'appartenant pas à un groupe de minorités visibles. En 2006, plus des deux tiers (68 %) de la population féminine ayant déclaré appartenir à un groupe de minorités visibles étaient des immigrantes, ce qui constitue une proportion légèrement supérieure à celle observée chez les hommes (65 %). L'immigration en provenance de pays non européens s'est intensifiée et a contribué à la croissance de la population appartenant à un groupe de minorités visibles.
La proportion d'immigrants varie selon le groupe de minorités visibles. D'après les données du Recensement de 2006, les proportions d'immigrantes parmi les femmes de minorités visibles s'élevaient à plus de 7 sur 10 (74 %) chez les Chinois à 73 % chez les Arabes et les Asiatiques occidentales, aussi que chez les Latino-Américaines, à 72 % chez les Philippines et à 71 % chez les Coréennes. On observait des pourcentages beaucoup plus faibles d'immigrantes parmi les groupes de minorités visibles suivants : les Japonaises (33 %) et les Noires (55 %). Cela s'explique par le fait que ces groupes sont établis au Canada depuis longtemps.
À mesure que la population féminine appartenant à un groupe de minorités visibles augmente, on s'attend à ce que la diversité ethnoculturelle de la population canadienne soit en hausse. Selon le scénario de référence des plus récentes projections de la diversité13, on pourrait dénombrer 3,4 millions de femmes appartenant à un groupe de minorités visibles au Canada en 2011, ce qui représenterait 20 % des femmes vivant au Canada. En 2031, quelque 6,6 millions de femmes vivant au Canada, ou 31 % de la population féminine du pays, pourraient appartenir à un groupe de minorités visibles (voir le chapitre sur les femmes de minorités visibles pour obtenir de plus amples renseignements).
Mobilité résidentielle
La répartition des femmes et des filles vivant au Canada varie au fil des ans sous l'effet des mouvements entre les provinces et les territoires et au sein de ceux-ci. Au cours de la période de cinq ans allant de 2001 à 2006, 41 % des femmes et des filles âgées de 5 ans et plus ont déménagé au moins une fois — c'est-à-dire que leur adresse en 2006 différait de celle de 2001. Ce sont donc plus de 6 millions de femmes et de filles de ce groupe d'âge qui ont déménagé au cours des cinq années ayant précédé le Recensement de 2006, et l'on observe des résultats analogues dans la population masculine (tableau 7).
Tableau 7 Mobilité résidentielle au cours des cinq dernières années, Canada, 2006
Plus de la moitié (54 %) des femmes et des filles âgées de 5 ans et plus qui ont déménagé au cours des cinq années ayant précédé le Recensement de 2006 l'ont fait dans la même municipalité, 30 % ont déménagé dans une autre municipalité de la même province, près de 7 % ont déménagé dans une autre province et près de 10 % venaient d'un autre pays. Ces proportions s'apparentent à celles relevées dans la population masculine. Les femmes de 25 à 34 ans étaient les plus mobiles : 73 % d'entre elles avaient déménagé, comparativement à 26 % ou moins des femmes de 45 ans et plus. Les femmes à la fin de la vingtaine et au début de la trentaine peuvent déménager, entre autres, pour suivre des études, trouver un emploi ou nouer des relations.
Langues parlées
La plupart des femmes au Canada ont pour langue maternelle — la première langue apprise et encore comprise — une des langues officielles, soit l'anglais ou le français. En 2006, 58 % des femmes ont déclaré l'anglais comme langue maternelle, et 22 %, le français (tableau 8). Les hommes affichaient des répartitions similaires. Les femmes allophones, c'est-à-dire celles qui n'ont ni l'anglais ni le français comme langue maternelle, formaient 20 % de population féminine en 2006, soit 3,2 millions de femmes et de filles. De 2001 à 2006, la population féminine allophone a enregistré un taux de croissance de 19 %, par rapport à 3,1 % pour les anglophones et à 1,7 % pour les francophones.
Tableau 8 Langue maternelle, Canada, 2006
Chez les femmes dont la langue maternelle n'est ni l'anglais ni le français, le chinois (un regroupement qui comprend le mandarin, le cantonais, le hakka, le taïwanais et d'autres langues chinoises) se classait en tête de liste des langues maternelles. Plus d'un demi-million de femmes et de filles au Canada, formant 3,4 % de la population féminine, ont déclaré une langue chinoise comme langue maternelle (graphique 3). Parmi les autres langues maternelles non officielles, associées dans chaque cas à 1,5 % de la population féminine ou moins, figuraient l'allemand, l'italien, le pendjabi et l'espagnol.
La connaissance des langues officielles renvoie à la capacité de soutenir une conversation dans l'une ou l'autre des langues officielles ou les deux. En 2006, la plupart des femmes et des filles vivant au Canada, comme la plupart des hommes et des garçons, parlaient une langue officielle, soit l'anglais seulement (67 %), le français seulement (14 %), ou l'anglais et le français 17 % (tableau 9). Environ 2 % de la population féminine n'avaient pas une connaissance de l'anglais ou du français suffisante pour tenir une conversation.
Tableau 9 Connaissance des langues officielles, Canada, 2006
Comme dans le cas de la langue maternelle et de la connaissance des langues officielles, la plupart des femmes ne parlaient qu'une seule langue à la maison en 2006 (tableau 10), soit l'anglais (66 %), le français (21 %), ou une langue non officielle (11 %). Les langues non officielles les plus parlées à la maison en 2006 étaient les langues chinoises (23 %), suivies des langues européennes comme l'espagnol, l'italien et le portugais (16 %), puis les langues indo-aryennes comme le pendjabi, l'ourdou, le gujarati et l'hindi (15 %). Toutefois, près de 300 000 femmes et filles parlaient régulièrement deux langues ou plus à la maison, principalement l'anglais et une langue non officielle (206 000), l'anglais et le français (environ 49 700), le français et une langue non officielle (30 000), et l'anglais, le français et une langue non officielle (8 400).
Tableau 10 Langue parlée à la maison, Canada, 2006
Indépendamment de leur connaissance des langues, 98 % des femmes âgées de 15 ans et plus au Canada utilisaient une seule langue au travail en 2006. Dans le milieu de travail, la langue la plus utilisée était l'anglais (76 %), suivie du français (20 %), et d'autres langues non officielles (1,5 %). Seulement 2 % des femmes parlaient plus d'une langue au travail, et 123 500 de ces femmes parlaient l'anglais et le français. Les proportions étaient similaires pour les hommes.
Appartenance religieuse et religiosité14
La plupart des femmes au Canada déclarent une appartenance religieuse. Selon les données de l'Enquête sociale générale de 2008, plus de 11 millions de femmes âgées de 15 ans et plus ont déclaré appartenir à un groupe religieux, comme l'ont fait près de 10 millions d'hommes. En 2008, 40 % des femmes se sont identifiées comme catholiques, 24 % ont dit appartenir à une autre confession chrétienne comme l'Église unie ou les confessions anglicane, presbytérienne, luthérienne baptiste ou orthodoxe chrétienne. Environ 5 % des femmes au Canada ont déclaré appartenir à la religion musulmane, juive, bouddhiste, hindoue ou sikhe.
La proportion de personnes ne déclarant aucune appartenance religieuse augmente de façon constante chez les femmes et les hommes. En 2003, 16 % des femmes âgées de 15 ans et plus n'avaient déclaré aucune appartenance religieuse, comparativement à 20 % en 2008. Les hommes sont plus susceptibles de ne déclarer aucune appartenance religieuse : 22 % en 2003 et 26 % en 2008. Cependant, lorsqu'on a demandé aux hommes et aux femmes d'évaluer l'importance de leurs convictions religieuses ou spirituelles dans leur mode de vie, 42 % des femmes ont répondu, en 2008, que ces convictions étaient « très importantes », et il en a été de même pour 31 % des hommes; 13 % des femmes et 21 % des hommes ont déclaré que ces convictions n'étaient « pas importantes du tout ».
La participation des femmes à des services religieux a diminué au cours des deux dernières décennies. En 2008, 31 % des femmes ont affirmé assister à un service religieux au moins une fois par mois, ce qui représente un recul par rapport à 1998 (37 %) et à 1988 (46 %) (graphique 4). Les femmes étaient plus enclines que les hommes à assister à un service religieux au moins une fois par mois. Chez les hommes, la participation aux services religieux a connu une baisse, passant de 37 % en 1988 à 26 % en 2008.
Graphique 4 Participation à un service religieux au cours des 12 derniers mois, Canada, 1985 à 2008
La pratique religieuse varie également selon l'âge, la pratique étant plus marquée dans les groupes plus âgés et moins dans les groupes plus jeunes. Ainsi, 23 % des femmes de 15 à 29 ans assistaient à un service religieux au moins une fois par mois, ce qui s'apparente au pourcentage observé chez les hommes du même groupe d'âge, alors que chez les femmes et les hommes de 60 ans et plus, ces proportions s'élevaient à 45 % et 38 %, respectivement.
Notes
- Statistique Canada. 2010. Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036, produit nº 91-520-X au catalogue.
- U.S. Census Bureau. 2010 International Data Base of Population Estimates and Projections, Midyear population by age and sex. (site consulté le 29 novembre 2010).
- Statistique Canada. 2010. Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036, produit nº91-520-X au catalogue.
- Une région métropolitaine de recensement (RMR) est formée d'une ou plusieurs municipalités adjacentes situées autour d'un important noyau. Une RMR doit avoir une population d'au moins 100 000 habitants et le noyau doit compter au moins 50 000 habitants.
- À moins d'indication contraire, et à l'exception de la dernière section qui porte sur l'appartenance religieuse et la religiosité, les données du reste du chapitre sont tirées du recensement.
- Statistique Canada. 2005. Projections des populations autochtones, Canada, provinces et territoires, 2001 à 2017, produit nº91-547-XIF au catalogue.
- Statistique Canada. 2008. Peuples autochtones du Canada en 2006 : Inuits, Métis et Premières Nations, Recensement de 2006, produit nº97-558-XIF au catalogue.
- Les données du recensement utilisées dans la présente section visent les immigrants, dont certains vivent au Canada depuis plusieurs années, alors que d'autres y sont arrivés récemment. Ces données comprennent un petit nombre d'immigrants nés au Canada et excluent les résidents non permanents.
- Statistique Canada. Division de la démographie. Totalisation personnalisée. La population projetée est fondée sur la population immigrante excluant les résidents non permanents et les Canadiens nés à l'étranger.
- Les données présentées dans ce paragraphe proviennent de Citoyenneté et Immigration Canada, 2010, Faits et chiffres 2009.
- Dans le Recensement de 2006, la première génération comprend les immigrants, les résidents non permanents et un petit nombre de personnes nées à l'extérieur du Canada de parents qui sont citoyens canadiens de naissance. Pour plus de renseignements, voir le Dictionnaire du Recensement de 2006.
- La Loi sur l'équité en matière d'emploi définit le terme « minorités visibles » comme étant « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche ». Selon cette définition, des règles établissent les groupes suivants comme des groupes de minorités visibles : Chinois, Sud-Asiatiques, Noirs, Arabes, Asiatiques occidentaux, Philippins, Asiatiques du Sud-Est, Latino-Américains, Japonais, Coréens et autres groupes de minorités visibles comme les personnes originaires des îles du Pacifique.
- Statistique Canada. Division de la démographie. Totalisation personnalisée.
- Les données figurant dans cette section sont tirées de l'Enquête sociale générale.
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