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Femmes au Canada : rapport statistique fondé sur le sexe
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Les femmes âgées
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par Anne Milan et Mireille Vézina
Introduction
Le vieillissement de la population se poursuit
Espérance de vie plus longue
Diversité des femmes âgées
Une proportion importante des femmes âgées vivent dans un contexte familial
De nombreuses femmes âgées immigrantes récentes vivent avec la famille élargie
L'étendue des réseaux sociaux diminue en vieillissant chez les femmes âgées
Près d'une femme âgée sur trois avait fait du bénévolat
La proportion de femmes âgées occupant un emploi rémunéré a doublé au cours de la dernière décennie
Hausse du revenu moyen des femmes âgées et sources de revenus plus diversifiées
Diminution des transferts gouvernementaux
La baisse du faible revenu chez les femmes âgées se poursuit
La majorité des femmes âgées vivant dans un ménage privé décrivent leur état de santé en termes positifs
Problèmes de santé chroniques
L'hypertension est le problème de santé chronique dont la prévalence est la plus élevée chez les femmes âgées
Usage du tabac et alimentation
Les femmes âgées sont plus susceptibles que les hommes d'être inactives physiquement
Les douleurs et les blessures sont plus fréquentes chez les femmes
Les femmes âgées reçoivent plus souvent que les hommes de l'aide informelle pour effectuer des activités de la vie quotidienne en raison d'un problème de santé chronique
Vivre dans un établissement institutionnel ou dans des logements collectifs
Les femmes âgées vivent plus longtemps
Les maladies du cœur et le cancer sont la cause de la plupart des décès chez les femmes âgées
Début du texte
Introduction
Au Canada, comme dans de nombreux autres pays industrialisés, la population est vieillissante. La croissance continue du nombre de femmes et d'hommes âgés de 65 ans et plus aura des répercussions dans de nombreux domaines comme les services de santé, la prestation de soins, le logement et les pensions, les femmes représentant la majorité des personnes âgées. Le présent chapitre donne un aperçu de la situation des femmes âgées dans la population, analysé selon une perspective historique dans les cas qui s'y prêtent. On y examine leurs caractéristiques sociodémographiques, incluant leur espérance de vie, leur diversité, leur situation familiale, la santé et le bien-être de même que la participation au marché du travail et les revenus.
Le vieillissement de la population se poursuit
Le 1er juillet 2010, le Canada comptait 4,8 millions de personnes âgées de 65 ans et plus (tableau 1). Parmi cette population âgée, 2,7 millions étaient des femmes (56 %), ce qui représente 16 % de la population féminine totale. Selon le scénario de croissance moyenne des plus récentes projections démographiques1, on s'attend à ce que le vieillissement de la population au Canada s'accélère entre 2011 et 20312. Au cours de cette période, la vaste cohorte des baby-boomers, nés entre 1946 et 1965 et âgés de 45 à 64 ans en 2010, atteindra le troisième âge. En 2031, les projections indiquent que 9,6 millions de personnes seront âgées de 65 ans et plus, dont 5,1 millions de femmes (53 % des personnes âgées et 24 % de la population féminine totale)3. Le vieillissement de la population se poursuivra après 2031, mais à un rythme plus lent. D'ici 2061, la dernière année de la période de projection, il pourrait y avoir 13,4 millions de personnes âgées au Canada, dont 7,1 millions de femmes, lesquelles représenteraient 53 % de la population des personnes âgées et environ 27 % de la population féminine totale.
Outre le vieillissement de la génération du baby-boom, celui de la population au Canada est attribuable en grande partie à deux autres facteurs : un faible taux de fécondité et une plus grande espérance de vie. Premièrement, l'indice synthétique de fécondité se situe entre 1,5 et 1,7 enfant par femme, en moyenne, depuis les 30 dernières années, ce qui est inférieur au taux de remplacement des générations de 2,1. Deuxièmement, l'espérance de vie des Canadiens a augmenté de façon considérable au cours du siècle dernier, de sorte qu'un plus grand nombre de personnes atteignent l'âge de 65 ans et survivent plus longtemps.
Tableau 1 Population âgée de 65 ans et plus, selon le sexe, Canada, 1921 à 2061
Au 1er juillet 2010, 1,3 million de personnes étaient âgées de 80 ans et plus, dont 839 900, ou 63 %, étaient des femmes. Selon les projections démographiques les plus récentes, ce groupe d'âge pourrait compter 1,6 million de femmes d'ici 2031, et 2,9 millions de femmes d'ici 2061. Le 1er juillet 2010, le Canada comptait environ 6 500 centenaires, c'est-à-dire des personnes âgées de 100 ans et plus, dont environ 5 200, ou les quatre cinquièmes, étaient des femmes. Moins de 10 ans plus tôt, en 2001, on comptait 3 400 centenaires, dont 2 900 femmes, celles-ci représentant 84 % de ce groupe d'âge. Le nombre de femmes centenaires pourrait atteindre 14 000 d'ici 2031 et 60 700 d'ici 2061, représentant toujours près des quatre cinquièmes des 17 600 et 78 300 centenaires chacune de ces années.
Du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, la croissance en pourcentage de la population des baby-boomers a été forte, mais celle des personnes les plus âgées a été encore plus importante (graphique 1). En fait, les centenaires ont connu la croissance la plus considérable de tous les groupes d'âge entre 2009 et 2010, et ce, même si la croissance du nombre de femmes centenaires, qui s'établissait à 9,0 %, a été plus lente que celle des hommes centenaires, soit 13 %. L'augmentation en pourcentage du nombre de personnes âgées de 90 ans et plus a aussi été importante, mais encore une fois, la croissance était plus faible chez les femmes que chez les hommes.
Espérance de vie plus longue
Les femmes âgées sont plus nombreuses que les hommes âgés principalement en raison de leur espérance de vie supérieure. Selon les taux de mortalité actuellement observés en 2007 pour ces groupes d'âge, on peut s'attendre à ce qu'un nouveau-né fille vive 83,0 ans et un nouveau-né garçon, 78,5 ans4. Les femmes canadiennes qui étaient âgées de 65 ans en 2007 pouvaient s'attendre à vivre 21,3 autres années et les hommes de cet âge, 18,3 autres années (tableau 2). D'après les données recueillies depuis 1921, l'espérance de vie a augmenté de façon constante au fil des ans. Même les femmes âgées de 80 ans en 2007 pouvaient s'attendre à vivre 10,2 autres années et les hommes de cet âge, 8,5 autres années.
Toutefois, l'écart entre l'espérance de vie des femmes et celle des hommes diminue depuis la fin des années 1970. Cela peut expliquer la croissance plus rapide du nombre d'hommes par rapport à celui des femmes dans les groupes les plus âgés. Si cette tendance se poursuit au cours des années à venir, cela pourrait donner lieu à un plus grand équilibre entre le nombre de femmes et d'hommes âgés. Au milieu des années 1980 jusqu'au milieu des années 1990, les femmes de 65 ans et plus représentaient environ 58 % de la population totale des personnes âgées. Au début des années 2030, cette proportion devrait diminuer pour s'établir à 53 %. Cette tendance pourrait avoir des répercussions, notamment en ce qui concerne le soutien et les soins informels qu'ils peuvent fournir ou recevoir de leur époux encore en vie.
Parmi les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), et selon les données de 2006 à 2007, l'espérance de vie des femmes au Japon (86 ans), en France, en Suisse, en Italie, en Espagne et en Australie (environ 84 ans) était supérieure à celle des femmes au Canada5. Une espérance de vie à la naissance de 83 ans pour les femmes a été notée dans plusieurs pays de l'OCDE, dont la Finlande, la Suède, l'Autriche, la Norvège, l'Islande, l'Allemagne et la Corée du Sud.
Tableau 2 Espérance de vie restante des femmes et des hommes âgés de 65 ans, Canada, 1921 à 2007
Bien que l'espérance de vie des Canadiennes soit relativement élevée, on observe quelques variations. Dans les territoires comptant une forte population autochtone, l'espérance de vie des femmes ayant atteint l'âge de 65 ans est plus de deux ans plus courte que dans l'ensemble du pays6. Une espérance de vie plus faible et, surtout, un taux de fécondité plus élevé, font en sorte que la population autochtone est plus jeune que la population canadienne. Par conséquent, la composition démographique de la population autochtone est unique au Canada. Même si 14 % de la population totale des femmes au Canada était des femmes âgées en 2006, cette proportion n'était que de 5,1 % pour les femmes ayant une identité autochtone. De plus, les proportions de filles âgées de 14 ans ou moins étaient beaucoup plus élevées parmi les Autochtones (28 %) que dans l'ensemble de la population féminine (17 %).
Par rapport à l'ensemble de la population féminine, la proportion de femmes âgées de 65 ans et plus augmentera au cours des années qui viennent, tandis que celle des filles de 14 ans ou moins demeurera stable (graphique 2). Dès 2011, la proportion de femmes âgées de 65 ans et plus (15,9 %) devrait dépasser celle des filles de 14 ans ou moins (15,8 %) pour la première fois dans l'histoire canadienne. L'écart devrait continuer à s'élargir, pour s'établir à environ 12 points de pourcentage en 2061, à la fin de la période de projection la plus récente. Les femmes âgées représenteraient donc 27 % de la population totale féminine, et les filles âgées de 14 ans ou moins, 15 %.
Diversité des femmes âgées7
Les données sur le statut de minorité visible et le statut d'immigrant permettent d'examiner les caractéristiques de la diversité chez les femmes âgées. Les femmes appartenant à un groupe de minorités visibles avaient une structure d'âge plus jeune que celle de l'ensemble de la population féminine. En 2006, alors que 14 % de la population féminine totale était âgée de 65 ans et plus, 7,8 % des femmes appartenant à un groupe de minorités visibles étaient âgées. Le pourcentage de filles âgées de 14 ans ou moins et faisant partie de minorités visibles était plus élevé (22 %) que celui de l'ensemble des femmes (17 %).
Selon le Recensement de 2006, 8,9 % des femmes âgées appartenaient à un groupe de minorités visibles, comparativement à 21 % des filles de 14 ans et moins. Environ 17 % des femmes âgées de 15 à 64 ans ont déclaré un statut de minorité visible en 2006. Toutefois, chez la population de minorités visibles, on observe des différences particulières selon le groupe de minorités visibles et le groupe d'âge (tableau 3). Les femmes âgées appartenant à un groupe de minorités visibles (35 %) étaient plus susceptibles que les filles de 14 ans ou moins (19 %) d'être chinoises. Par contre, les femmes noires âgées de 65 ans et plus étaient proportionnellement moins nombreuses (13 %) que les filles de 14 ans ou moins (19 %). Les femmes âgées (1,6 %) étaient aussi moins susceptibles d'appartenir à des groupes de minorités visibles multiples que les filles de 14 ans ou moins (4,0 %).
Tableau 3 Femmes appartenant à un groupe de minorités visibles, selon le groupe d'âge, Canada, 2006
La population féminine née à l'étranger, aussi appelée population immigrante, avait une structure d'âge plus vieille que celle de l'ensemble de la population totale des femmes8. Environ 20 % de la population féminine immigrante était composée de femmes âgées de 65 ans et plus, tandis que 5,3 % étaient des filles de 14 ans ou moins. Proportionnellement plus de femmes âgées que de jeunes femmes étaient immigrantes en 2006 — 29 % des femmes de 65 ans et plus étaient immigrantes, comparativement à 22 % des femmes de 15 à 64 ans et à 6,3 % des filles de 14 ans ou moins. Plus des trois cinquièmes (63 %) des femmes âgées étaient immigrantes nées en Europe — y compris au Royaume-Uni (18 %) et en Italie (11 %) — suivis par l'Asie et le Moyen-Orient (23 %), l'Amérique centrale, l'Amérique du Sud, les Caraïbes et les Bermudes (6,7 %) et l'Afrique (2,6 %). Environ 4,4 % des femmes âgées immigrantes étaient nées aux États-Unis. La plupart des femmes âgées immigrantes étaient au Canada depuis de nombreuses années, 3,2 % étant arrivées au cours de la période de 2001 à 2006.
Une proportion importante des femmes âgées vivent dans un contexte familial9
La plupart des femmes âgées vivent dans un ménage privé, et plusieurs d'entre elles sont en couple. Parmi les personnes âgées de 65 ans et plus, 46 % des femmes et 76 % des hommes vivaient en couple en 2006. Entre l'âge de 15 et 39 ans, une proportion plus élevée de femmes que d'hommes vivaient en couple. Les femmes ont en général tendance à être légèrement plus jeunes que leur époux ou conjoint (graphique 3). Au début de la quarantaine, les proportions de femmes et d'hommes qui vivaient en couple en 2006 étaient relativement similaires (environ 73 % dans chacun des cas). Par ailleurs, dans le groupe d'âge des 45 à 49 ans, on observe la tendance inverse ainsi que des disparités plus importantes. En effet, les femmes étaient moins nombreuses que les hommes à vivre en couple, notamment en raison de la structure d'âge des unions et de l'espérance de vie plus longue des femmes. Même si cette tendance s'est poursuivie en 2006, elle était moins prononcée que dans le passé en raison de la croissance plus rapide chez les hommes au chapitre de la longévité. La plus forte proportion de femmes mariées ou vivant en union libre est particulièrement évidente chez les femmes ayant franchi depuis peu le cap des 70 ans. En 1981, 43 % des femmes âgées de 70 à 74 ans vivaient en couple, alors qu'en 2006, cette proportion était de 55 %. Le pourcentage de femmes de 75 ans et plus ayant un époux ou un conjoint a augmenté, passant de 23 % en 1981 à 31 % en 2006. La proportion d'hommes âgés de 70 à 74 ans qui vivaient en couple a augmenté, passant de 77 % en 1981 à 79 % en 2006. Chez les hommes âgés de 75 ans et plus, la proportion est passée de 65 % à 71 %. Le nombre grandissant de personnes âgées vivant en couple est en partie attribuable à l'espérance de vie élevée des Canadiens, au remariage et à la formation d'une union à des âges avancés, permettant ainsi d'avoir la possibilité de vivre plus longtemps dans une relation de couple pendant la vieillesse.
Graphique 3 Population vivant en couple, selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, 2006
En 2006, 96 % des femmes âgées en couple étaient mariées, et 4 % vivaient en union libre. Bien qu'il soit faible, le nombre de femmes vivant en union libre est en hausse. De 2001 à 2006, le nombre de femmes âgées vivant en union libre a augmenté de 54 %, alors que la croissance du nombre des femmes âgées vivant en couple était de 13 %. Comme les unions libres sont de plus en plus acceptées par les générations plus âgées et que la population ayant vécu en union libre au début et au milieu de l'âge adulte vieillit, le nombre de femmes âgées vivant en union libre devrait lui aussi augmenter. Plusieurs personnes âgées vivant en union libre en 2006 ont déjà été mariées auparavant. Parmi les femmes âgées de 65 ans et plus qui vivaient en union libre en 2006, l'état matrimonial légal se répartissait ainsi : 43 % étaient divorcées ou séparées, 38 % étaient veuves et 19 % n'avaient jamais été mariées. Chez les hommes âgés, ces proportions étaient respectivement de 59 %, 22 % et 20 %.
Même si de nombreuses femmes âgées vivant dans des ménages privés étaient en couple en 2006, une proportion importante d'entre elles vivaient aussi seules. Cette tendance est plus importante au fur et à mesure que les femmes avancent en âge. Selon les données du Recensement de 2006, une proportion plus élevée d'hommes que de femmes vivaient seuls jusqu'au début de la cinquantaine, ce qui reflète la tendance à vivre en couple plus tôt chez les femmes et à être plus jeunes que leur époux ou conjoint. Cependant, du milieu à la fin de la cinquantaine, on observait la tendance inverse (graphique 4). Au total, 37 % des femmes âgées de 65 ans et plus vivaient seules en 2006, ce qui était plus du double de la proportion enregistrée chez les hommes âgés (17 %). Cet écart a continué de s'élargir au fur et à mesure que les personnes avançaient en âge, en raison de la plus grande longévité des femmes et, par conséquent, de la proportion plus élevée de femmes veuves. Au total, 54 % des femmes de 80 ans et plus vivaient seules, par rapport à 24 % des hommes de ce groupe d'âge. Le fait de vivre seul pendant la vieillesse, et particulièrement chez les personnes plus âgées, pourrait avoir des répercussions dans de nombreux domaines. On peut penser à la plus grande dépendance à l'égard des soins formels ou informels et à d'autres aspects comme les besoins en logement et les finances.
Graphique 4 Population vivant seule, selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, 2006
Outre le fait de vivre seule ou d'être en couple, les femmes âgées peuvent se trouver dans d'autres situations dans les ménages privés, par exemple, demeurer avec des enfants adultes ou d'autres personnes apparentées10. En 2006, 7,8 % des femmes âgées vivaient avec leurs enfants adultes et, 7,3 % avec des personnes apparentées, alors que ces mêmes proportions sont de 2,2 % et de 2,6 % chez les hommes âgés. Toutefois, dans le cas d'une situation familiale où des générations multiples partagent le même logement, les échanges de soutien peuvent se faire dans les deux sens. En outre, un petit pourcentage de femmes (1,6 %) et d'hommes (1,8 %) vivait avec d'autres personnes non apparentées, par exemple un colocataire.
De nombreuses femmes âgées immigrantes récentes vivent avec la famille élargie
Au sein de la population de femmes âgées, il existe une variété de situations de vie. Par exemple, le fait qu'une personne âgée soit née ou non au Canada peut avoir une incidence sur sa situation familiale. Les femmes et les hommes âgés immigrants étaient plus susceptibles de vivre avec des personnes apparentées autres que leurs enfants, conjoints et parents, même si cela était plus répandu pour les femmes âgées que pour les hommes. Parmi les femmes âgées immigrantes, près de 13 % d'entre elles vivaient dans une famille élargie. Cela était le cas pour 3,4 % des hommes âgés immigrants (tableau 4). Parmi les immigrants récents, c'est-à-dire ceux qui sont arrivés au pays entre 2001 et 2006, les proportions étaient de 40 % et de 9,5 %, respectivement. La plupart des femmes âgées immigrantes faisant partie de la catégorie du regroupement familial comme parents ou grands-parents reçoivent donc le soutien de leur parrain pendant 10 ans. Parmi la population non immigrante, 5,0 % des femmes de 65 ans et plus et 2,3 % des hommes de ce groupe d'âge vivaient avec leur famille élargie.
Par ailleurs, 30 % des femmes âgées immigrantes vivaient seules, comparativement à 40 % des femmes âgées non immigrantes. Parmi les femmes âgées immigrantes arrivées au cours des cinq années précédant le Recensement de 2006, 8,3 % d'entre elles vivaient seules. Les pourcentages correspondants pour les hommes âgés de 65 ans et plus qui vivaient seuls représentaient moins de la moitié des chiffres des femmes âgées pour toutes les catégories respectives : 13 %, 19 % et 2,7 %.
L'étendue des réseaux sociaux diminue en vieillissant chez les femmes âgées
Les réseaux sociaux familiaux et d'amitié peuvent agir comme source de soutien et jouer un rôle important dans le sentiment de satisfaction à l'égard de la vie en général11.
En 2008, la quasi-totalité (98 %) des femmes âgées de 65 ans et plus a déclaré avoir au moins un membre de leur famille avec qui elles se sentaient proches, c'est-à-dire avec qui elles se sentaient à l'aise, avec qui elles pouvaient dire ce qu'elles pensaient et demander de l'aide (tableau 5).
La taille des réseaux familiaux diminuait un peu selon le groupe d'âge. En effet, les femmes de 75 ans et plus (51 %) étaient un peu moins susceptibles que celles de 65 à 74 ans (57 %) d'avoir cinq membres et plus de leur famille avec qui elles se sentaient proches. On remarque aussi ce type de différences concernant l'existence d'amis proches. Les femmes âgées de 75 ans et plus étaient plus susceptibles que leurs homologues plus jeunes de n'avoir aucun ami avec qui elles se sentaient proches. En 2008, 10 % des femmes âgées de 65 à 74 ans ont déclaré n'avoir aucun ami proche, alors que cette proportion était de 15 % chez celles de 75 ans et plus.
Les femmes âgées vivant seules ont déclaré avoir un nombre moins élevé de personnes avec qui elles se sentaient proches que celles vivant en couple. Plus spécifiquement, chez les femmes vivant seules, un peu moins de la moitié d'entre elles (49 %) ont déclaré se sentir proches de cinq personnes et plus parmi les membres de leur famille. En comparaison, cette proportion était de 59 % chez celles vivant en couple (tableau 6).
Malgré la taille plus restreinte de leurs réseaux sociaux, les femmes âgées vivant seules étaient plus susceptibles que celles vivant en couple d'avoir des contacts quotidiens plus fréquents avec leurs amis et les membres de la famille. Par exemple, près d'une femme âgée vivant seule sur cinq (18 %) a déclaré rencontrer quotidiennement ses amis, soit le double de la proportion enregistrée pour les femmes vivant en couple (9,2 %).
Bien que la majorité des femmes âgées aient déclaré être satisfaites de leur vie sociale, celles vivant seules étaient plus susceptibles de dire que la présence des autres leur manquait. Une femme âgée de 65 ans et plus sur trois (33 %) vivant seule a déclaré que la présence des autres lui manquait, tandis que la proportion de celles vivant en couple, atteignait 26 %. L'écart était cependant encore plus marqué chez les hommes âgés. En effet, 37 % de ceux vivant seuls ont indiqué que la présence des autres leur manquait, comparativement à 29 % de ceux vivant en couple (tableau 6).
Les trois quarts (75 %) des femmes âgées vivant seules ont déclaré être heureuses et intéressées à la vie. Il n'en demeure pas moins que cette proportion était plus faible que celle des femmes vivant en couple (82 %) et l'ensemble des femmes âgées (79 %). Encore une fois, le fait de vivre seul semblait avoir une incidence plus importante sur les hommes âgés : 69 % des hommes vivant seuls se disaient heureux et intéressés à la vie, par rapport à 80 % de ceux vivant en couple.
Près d'une femme âgée sur trois avait fait du bénévolat
En 2008, environ 3 femmes sur 10 (32 %) avaient fait du bénévolat, en hausse par rapport à la proportion de 26 % enregistrée en 2003. La pratique de cette activité diminue selon le groupe d'âge. En effet, parmi les femmes âgées de 75 ans et plus, 26 % d'entre elles avait affirmé avoir fait du bénévolat au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête (graphique 5).
Graphique 5 Femmes et hommes ayant fait du bénévolat, selon le groupe d'âge, Canada, 2008
En 2008, les femmes âgées de 65 à 74 ans ont déclaré un nombre d'heures élevé de bénévolat. En fait, le pourcentage de celles qui avaient fait plus de 15 heures de bénévolat par mois était de 35 % (graphique 6). En comparaison, la proportion correspondante était de 16 % chez les femmes de 25 à 54 ans.
La proportion de femmes âgées occupant un emploi rémunéré a doublé au cours de la dernière décennie
En 2009, 6,4 % des femmes âgées de 65 ans et plus occupaient un emploi rémunéré, ce qui est le double de la proportion enregistrée en 2000 (3,2 %). Chez les hommes âgés, l'occupation d'un emploi rémunéré a aussi augmenté au cours de cette période. En effet, de 2000 à 2009, le pourcentage d'hommes âgés occupant un emploi est passé de 9 % à 15 %. L'augmentation observée au cours des années 2000 chez les femmes et les hommes âgés rompt avec les tendances observées au cours des décennies précédentes (graphique 7).
Graphique 7 Taux d'emploi des femmes et des hommes âgés de 65 ans et plus, Canada, 1976 à 2009
Bien que le taux d'emploi ait augmenté chez les femmes âgées, plus de la moitié d'entre elles (58 %) travaillaient à temps partiel en 2009. La proportion correspondante chez les hommes âgés était de 35 % cette même année. Contrairement aux femmes, l'occupation d'un emploi à temps partiel chez les hommes âgés est demeurée stable depuis le milieu des années 1990 (graphique 8).
Au cours du dernier siècle, la participation des femmes au marché du travail a continuellement augmenté. Cette tendance se reflète dans la diminution du pourcentage de femmes âgées n'ayant jamais occupé un emploi rémunéré au cours de leur vie. En 1976, plus de 4 femmes sur 10 (42 %) n'avaient jamais occupé un emploi rémunéré. Cette proportion a chuté au cours des décennies qui ont suivi pour atteindre 14 % en 2009 (graphique 9).
Hausse du revenu moyen des femmes âgées et sources de revenus plus diversifiées
De 2003 à 2008, le revenu moyen après impôt provenant de toutes sources des femmes âgées est passé de 22 800 $ à 24 800 $. Bien qu'il ait augmenté, le revenu moyen des femmes âgées demeure plus faible que celui des hommes âgés, celui-ci étant de 38 100 $ en 2008 (graphique 10). Depuis le milieu des années 2000, le revenu moyen des hommes est demeuré de 1,5 à environ 1,6 fois plus élevée que celui des femmes.
Graphique 10 Revenu moyen des femmes et des hommes âgés de 65 ans et plus, Canada, 1976 à 2008
Les revenus provenant du marché du travail composaient près de la moitié (47 %) du revenu total des femmes âgées de 65 ans et plus en 2008, ce qui représente une augmentation de sept points de pourcentage depuis 1998 (tableau 7). Bien qu'ils soient en hausse, les gains provenant du marché du travail des femmes demeurent plus faibles que ceux des hommes. En effet, ces gains représentaient près des deux tiers (63 %) du revenu total des hommes âgés de 65 ans et plus en 2008.
Diminution des transferts gouvernementaux
La source de revenu la plus importante chez les femmes âgées demeure celle des transferts gouvernementaux, ce qui comprend la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, l'Allocation au conjoint, le Régime de pensions du Canada ainsi que le Régime de rentes du Québec. En effet, ces revenus composaient plus de la moitié (53 %) du revenu total des femmes âgées en 2008, alors que chez les hommes âgés, la proportion correspondante était de 38 %.
La part que représentent les transferts gouvernementaux dans les revenus des femmes âgées connaît un repli depuis les 10 dernières années. Cette diminution est en partie attribuable à la baisse du pourcentage de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti et de l'Allocation au conjoint. En effet, le pourcentage de cette source de revenu est passé de 37 % en 1998 à 30 % en 2008. Parallèlement, les revenus d'emploi et les taux d'occupation d'un emploi rémunéré ont augmenté chez les femmes âgées.
De 1976 à 2008, les revenus de retraite constituaient la source de revenu ayant enregistré la plus forte augmentation. En 1976, seulement 15 % des revenus totaux des femmes âgées de 65 ans et plus provenaient de revenus de retraite. Cette proportion a augmenté de façon continue au cours des trois décennies suivantes. En 2008, les revenus de retraite représentaient 54 % des sources de revenu des femmes âgées (graphique 11). Cela est attribuable au fait qu'un plus grand nombre de ces femmes ont occupé un emploi rémunéré au cours de leur vie.
La baisse du faible revenu chez les femmes âgées se poursuit
En 2008, 7,6 % des femmes âgées avaient un faible revenu après impôt, soit une diminution de plus de trois points de pourcentage par rapport à 1998, alors que 11 % des femmes âgées se trouvaient dans cette situation. Il s'agit d'une tendance générale à la baisse qui se poursuit depuis quelques décennies (graphique 12). En effet, vers la fin des années 1970, plus d'une femme âgée sur trois avait un faible revenu.
Bien qu'il soit à la baisse, le pourcentage de femmes âgées de 65 ans et plus ayant un faible revenu demeure plus élevé que celui des hommes. En 2008, 3,6 % des hommes âgés avaient un faible revenu, ce qui est deux fois moins que les femmes âgées.
En 2008, 17 % des femmes âgées de 65 ans et plus vivant seules étaient en situation de faible revenu après impôt, soit cinq points de pourcentage de plus que les hommes âgés (12 %). La proportion de femmes vivant seules et ayant un faible revenu a diminué avec le temps. En 1980, plus de la moitié (57 %) des femmes âgées vivant seules avaient un faible revenu après impôt (tableau 8).
La majorité des femmes âgées vivant dans un ménage privé décrivent leur état de santé en termes positifs
En 2009, trois femmes âgées de 65 ans et plus sur quatre vivant dans un ménage privé décrivaient leur état de santé en termes positifs (tableau 9). Lorsque l'on compare leur état de santé avec celui des hommes, on observe très peu de différences.
L'autoévaluation en termes positifs de l'état de santé tend à diminuer en vieillissant. Cela peut s'expliquer, entre autres, par la prévalence de problèmes de santé chroniques à des âges plus avancés. Bien que la propension à évaluer l'état de santé en termes positifs diminue avec l'âge, plus de deux femmes sur trois (67 %) âgées de 85 ans et plus décrivaient leur état de santé en termes positifs12.
Problèmes de santé chroniques
Les personnes âgées sont beaucoup plus susceptibles que le reste de la population de souffrir d'un problème de santé chronique. En 2009, 83 % des femmes âgées de 65 ans et plus vivant dans un ménage privé ont affirmé souffrir d'au moins un problème de santé de longue durée, c'est-à-dire un problème de santé qui a été diagnostiqué par un professionnel de la santé et qui dure depuis six mois et plus (tableau 10)13. Chez les hommes, cette proportion était de 79 %.
La probabilité d'avoir un problème de santé de longue durée augmente selon l'âge. Chez les femmes âgées de 65 à 74 ans, 80 % d'entre elles souffraient d'au moins un problème de santé chronique, tandis que chez celles de 75 ans et plus, cette proportion atteignait 86 %. Cette tendance n'est pas observable que chez les femmes âgées. En effet, les hommes âgés affichent des proportions similaires.
Les problèmes de santé chroniques étant plus fréquents chez les personnes âgées, le recours à du personnel médical est généralement inévitable. Dans ce contexte, l'accès à un médecin de famille devient particulièrement important. En 2009, 4 % des femmes âgées de 65 ans et plus n'avaient pas de médecin de famille, tandis que la proportion correspondante chez les hommes était de 5 % (résultats non montrés)14.
Les problèmes de santé chroniques peuvent causer des maladies dont certaines présentent des risques de décès élevés. Ces problèmes peuvent également avoir des répercussions sur la qualité de vie et l'autonomie des personnes vivant dans les ménages privés. Selon leur gravité, ils peuvent conduire les personnes qui en sont atteintes à devoir emménager dans un établissement de soins de longue durée.
L'hypertension est le problème de santé chronique dont la prévalence est la plus élevée chez les femmes âgées
Plus d'une femme âgée de 65 ans et plus sur deux (52 %) a déclaré avoir reçu un diagnostic d'hypertension par un professionnel de la santé en 2009, alors qu'en 2003, elles étaient 47 % à en souffrir. En 2003, ce problème était à la hausse; un million de femmes âgées de 65 ans et plus en étaient atteintes (résultats non montrés). En 2009, ce nombre atteignait 1,2 million. Chez les hommes âgés, l'hypertension constitue également le problème de santé chronique le plus prévalent. En 2009, 45 % des hommes âgés de 65 ans et plus en souffraient.
L'arthrite est le deuxième type de problème de santé chronique ayant l'incidence la plus élevée chez les personnes âgées. Ce problème de santé se caractérise par des douleurs, de l'enflure ou de la raideur aux articulations et peut contraindre l'exercice des différentes activités quotidiennes15. Il s'agit de l'une des causes les plus importantes de douleurs chroniques et de limitation de la mobilité chez les personnes âgées16. En 2009, 50 % des femmes âgées de 65 ans et plus avait obtenu ce diagnostic, tandis que cela était le cas de 33 % chez les hommes. Il s'agit d'ailleurs du problème de santé chronique pour lequel les écarts entre les femmes et les hommes âgés sont les plus importants.
Le diabète et les maladies du cœur figurent aussi parmi les problèmes de santé chroniques les plus prévalents chez les femmes âgées de 65 ans et plus. Ce sont néanmoins les hommes qui sont plus susceptibles d'en être atteints. En effet, 15 % des femmes avaient déclaré être atteintes de diabète ou d'une maladie du cœur, alors qu'environ un homme sur cinq avait déclaré souffrir de diabète (22 %) ou d'une maladie du cœur (20 %) (tableau 10).
La prévalence des maladies du cœur augmente de façon beaucoup plus marquée selon le groupe d'âge chez les femmes que chez les hommes. En effet, 10 % des femmes âgées de 65 à 74 ans souffraient d'une maladie du cœur. Cette proportion double chez les 75 à 84 ans (19 %) et passe à 27 % chez les 85 ans et plus.
Usage du tabac et alimentation
Les femmes âgées (41 %) sont nettement moins susceptibles que les hommes âgés (68 %) d'avoir déjà fumé au cours de leur vie. En effet, les hommes semblent néanmoins plus enclins que les femmes à avoir cessé de fumer. En 2009, 9 % des femmes âgées de 65 ans et plus faisaient usage du tabac régulièrement ou occasionnellement, soit un peu moins que les 11 % enregistrés chez les hommes (tableau 11).
En ce qui a trait à l'alimentation, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de consommer une plus grande quantité de fruits et de légumes chaque jour. Un peu plus de la moitié (55 %) des femmes âgées ont déclaré consommer cinq portions de fruits et de légumes et plus par jour, alors que chez les hommes âgés, cette proportion atteignait 41 % (résultats non montrés).
Le fait de vivre seul ou en couple a une incidence sur la consommation de fruits et de légumes. Ainsi, les femmes âgées de 65 ans et plus vivant en couple étaient plus susceptibles que celles vivant seules de consommer une grande quantité de fruits et de légumes. Cette même tendance était également observable chez les hommes (graphique 13).
Les femmes âgées sont plus susceptibles que les hommes d'être inactives physiquement
Bien qu'il soit bénéfique de demeurer actif, il est possible que des problèmes de santé limitent la pratique d'activités physiques, particulièrement lorsque l'on vieillit. En 2009, la prévalence de l'inactivité physique était plus importante chez les femmes que chez les hommes. De plus, l'inactivité augmentait de manière importante selon le groupe d'âge. En effet, l'inactivité physique passait de 56 % chez les femmes âgées de 65 à 74 ans à 81 % chez celles de 85 ans et plus (tableau 12).
La marche est l'activité physique la plus populaire chez les femmes et les hommes âgés. En 2009, plus de 6 personnes sur 10 avaient pratiqué cette activité au cours des trois derniers mois.
Les douleurs et les blessures sont plus fréquentes chez les femmes
Les douleurs et les blessures peuvent avoir une incidence sur la qualité de vie et limiter certaines activités. Environ une femme âgée sur trois a déclaré souffrir habituellement de douleurs, ce qui est plus élevé que chez les hommes (un peu plus d'un sur cinq). Les femmes âgées de 65 à 74 ans et celles de 75 ans et plus étaient plus susceptibles que les hommes du même groupe d'âge de déclarer ressentir habituellement de la douleur (graphique 14).
Aussi, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de se blesser. Près de 1 femme âgée sur 10 (9,4 %) s'était blessée de façon suffisamment grave pour limiter ses activités quotidiennes au cours de l'année précédente, comparativement à 8,3 % des hommes (résultats non montrés). Les fractures et les entorses étaient les blessures déclarées les plus courantes. Parmi celles qui s'étaient blessées au cours des 12 derniers mois, 31 % des femmes âgées avaient subi une fracture et 27 %, une entorse ou une foulure. Ces types de blessures étaient aussi les plus courants chez les hommes : 41 % avaient subi une entorse et 19 % une fracture au cours des 12 derniers mois (résultats non montrés).
Par ailleurs, 11 % des femmes âgées vivant seules s'étaient blessées, comparativement à 8,5 % de celles vivant en couple (résultats non montrés). Les personnes âgées qui vivent seules peuvent être amenées à réaliser par elles-mêmes certaines tâches pour lesquelles elles devraient demander l'aide d'une autre personne.
Les femmes âgées reçoivent plus souvent que les hommes de l'aide informelle pour effectuer des activités de la vie quotidienne en raison d'un problème de santé chronique
Les problèmes de santé chroniques ou une limitation physique de longue durée peuvent avoir une incidence sur l'autonomie au moment d'exercer des activités de la vie quotidienne comme la préparation des repas, les tâches ménagères et la coordination des soins de santé.
En 2007, près d'une femme âgée de 65 ans et plus sur cinq (18 %) avait reçu de l'aide informelle pour effectuer des activités domestiques ou personnelles en raison d'un problème de santé chronique, alors que chez les hommes âgés de 65 ans et plus, cette proportion était de 14 %. La proportion grimpait à 39 % chez les femmes âgées de 85 ans et plus (graphique 15). Dans un contexte où le nombre de femmes âgées de plus de 85 ans est en forte croissance, on peut penser que les besoins d'aide informelle et de soutien connaitront aussi une hausse significative.
Lorsqu'elles recevaient de l'aide, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de recevoir cette aide en provenance d'un de leurs enfants, 54 % par rapport à 31 % pour les hommes (tableau 13)17. Dans 36 % des cas, l'aidant principal était leur fille, tandis que dans 19 % des cas, il s'agissait de leur fils.
Une proportion plus faible de femmes (21 %) que d'hommes (48 %) avaient comme aidant principal leur conjoint. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce constat. D'une part, les hommes ont une espérance de vie plus courte, et ils sont plus susceptibles que les femmes d'être atteints à un âge moins avancé d'un problème de santé pouvant occasionner une perte d'autonomie ou une hospitalisation de longue durée. D'autre part, les femmes âgées étaient beaucoup plus nombreuses que les hommes à vivre seules. Elles étaient ainsi plus susceptibles de ne pas avoir un conjoint qui pourrait leur fournir de l'aide pour effectuer des activités de la vie quotidienne18. La majorité des hommes qui fournissaient de l'aide à leur conjointe étaient âgés de 65 ans et plus (62 %) (résultats non montrés).
Le transport pour faire des courses ou aller effectuer des opérations bancaires (63 %) était le type d'aide le plus fréquemment reçue par les femmes âgées de 65 ans et plus de la part de leur aidant principal (tableau 14). La préparation des repas et les tâches ménagères (la vaisselle, le ménage, la lessive ou la couture) étaient le deuxième type d'aide reçue le plus courant (47 %) chez les femmes âgées.
Vivre dans un établissement institutionnel ou dans des logements collectifs
La plupart des femmes âgées de 65 ans et plus vivaient dans des ménages privés en 2006 (91 % des femmes par rapport à 95 % des hommes). En raison de leur plus grande longévité, un pourcentage plus élevé de femmes que d'hommes a passé au moins une partie de leur vieillesse dans un établissement institutionnel ou dans des logements collectifs. En 2006, 9,3 % des femmes vivaient dans un établissement institutionnel ou dans des logements collectifs, par rapport à 5,1 % des hommes âgés (tableau 15). Parmi les 324 500 personnes âgées qui vivaient dans un établissement institutionnel ou dans des logements collectifs, environ 7 sur 10 étaient des femmes.
Le pourcentage de personnes âgées vivant dans des établissements de soins de santé et des établissements connexes augmentait avec l'âge, et doublait presque pour les femmes âgées (ainsi que pour les hommes âgés) dans chaque groupe d'âge successif. En général, le pourcentage de femmes et d'hommes âgés vivant dans des établissements de soins de santé et des établissements connexes était relativement faible jusqu'à l'âge de 80 ans. Peu de femmes et d'hommes (2,4 % ou moins) à la fin de la soixantaine et appartenant depuis peu au groupe des 70 ans et plus vivaient dans des établissements de soins de santé et des établissements connexes en 2006, ce pourcentage atteignant 13 % des femmes appartenant depuis peu au groupe des 80 ans et plus (et 8,4 % des hommes). Le tiers (32 %) des femmes de 85 ans et plus vivaient dans ce type de logement, comparativement au cinquième (21 %) des hommes de ce groupe d'âge. La proportion de femmes et d'hommes âgés qui vivaient dans d'autres types de logements collectifs, comme des maisons de chambres et pension, était relativement faible en 2006 (0,9 % ou moins pour tous les groupes d'âge).
Les femmes âgées vivent plus longtemps
En 2007, on dénombrait 235 200 décès au Canada, dont 78 % de personnes âgées de 65 ans et plus (96 500 décès de femmes âgées et 86 100 décès d'hommes âgés). Le nombre de décès a augmenté pendant de nombreuses années, surtout en raison de la croissance et du vieillissement de la population. La combinaison des taux plus élevés de mortalité à un âge plus avancé et du nombre grandissant de personnes dans ces groupes d'âge continuera de faire augmenter le nombre de décès, au fur et à mesure que les baby-boomers avanceront en âge et amorceront leur vieillesse.
Une pyramide des âges et des sexes peut être utilisée pour représenter graphiquement le nombre de décès pour 1 000 habitants par âge dans chaque groupe d'âge pour les années 1921 et 2007, ainsi que le nombre projeté pour 2060, selon le scénario de croissance moyenne des projections démographiques les plus récentes (graphique 16). En 1921, on comptait un nombre relativement élevé de décès de nouveau-nés et de jeunes enfants, et ce, tant chez les garçons que chez les filles. Ce taux de mortalité plus élevé de nouveau-nés et d'enfants s'explique par le fait que les conditions sanitaires et médicales étaient moins avancées qu'aujourd'hui.
On observait aussi une concentration de décès pour 1 000 habitants chez les 65 ans et plus en 1921. Toutefois, cette concentration était plus faible en général et répartie plus également à travers tous les groupes d'âge de personnes âgées qu'en 2007 et 2060. Le nombre de décès pour 1 000 habitants en 2007 était concentré entre 75 et 95 ans pour les femmes et les hommes, un phénomène appelé « compression de la mortalité ». En 2007, on dénombrait le plus grand nombre de décès à l'âge de 87 ans pour les femmes et de 82 ans pour les hommes. Par contre, en 2060, il pourrait y avoir une autre transition à la hausse dans le nombre de décès pour 1 000 habitants à des âges encore plus avancés.
Graphique 16 Pyramide des âges de décès, valeur relative, Canada, 1921, 2007 et 2060
Les maladies du cœur et le cancer sont la cause de la plupart des décès chez les femmes âgées
En 2007, le taux de mortalité des femmes âgées était légèrement inférieur à celui des hommes âgés (graphique 17). Le taux de mortalité selon l'âge des femmes de 65 ans et plus en 2007 (3 872,9 décès pour 100 000 habitants) a peu changé par rapport aux deux périodes précédentes, soit 1981 et 1996, où il était d'un peu plus de 4 000 décès pour 100 000 habitants. En revanche, les hommes âgés ont connu une baisse marquée, passant de 5 915,8 décès en 1981 à 5 252,8 décès en 1996 et à 4 436,0 décès en 2007.
Les principales causes de décès en 2007 chez les femmes et les hommes âgés de 65 ans et plus étaient les tumeurs malignes (cancer), qui ont entraîné 945,5 et 1 363,6 décès pour 100 000 habitants respectivement (tableau 16). La deuxième cause de décès en importance était les maladies du cœur. Celles-ci ont été à l'origine de 894,1 décès pour 100 000 habitants chez les femmes âgées, ce qui est moins que les 1 058,4 décès pour 100 000 habitants enregistrés chez les hommes âgés. Par contre, le taux de mortalité attribuable à une autre maladie courante du système circulatoire, à une maladie cérébrovasculaire ou à un accident vasculaire cérébral, était plus élevé chez les femmes âgées que chez les hommes âgés (308,0 et 254,4 décès pour 100 000 habitants, respectivement).
En 1981, les maladies du cœur étaient à l'origine d'un plus grand nombre de décès chez les femmes âgées — 1 646,1 décès pour 100 000 habitants — que le cancer — 821,5 décès pour 100 000 habitants (graphique 18). On observe la même tendance générale chez les homms âgés; et ce, même si leur taux de mortalité attribuable à chaque cause a été beaucoup plus élevé en 1981 (2 365,2 et 1 427,7 décès pour 100 000 habitants, respectivement). De 1981 à 2007, le taux de mortalité attribuable aux maladies du cœur a diminué de façon considérable chez les femmes et les hommes âgés. Les décès attribuables au cancer ont augmenté chez les femmes âgées, mais ont diminué chez les hommes âgés.
Parmi les autres principales causes de décès chez les personnes âgées en 2007 figuraient les maladies chroniques des voies respiratoires inférieures (187,1 et 263,5 décès pour 100 000 habitants chez les femmes et les hommes âgés, respectivement). Le taux de mortalité attribuable à la maladie d'Alzheimer s'établissait à 165,4 décès pour 100 000 habitants chez les femmes âgées de 65 ans et plus, soit environ deux fois le taux observé chez les hommes âgés (87,8 décès pour 100 000 habitants). Toutefois, le taux de mortalité attribuable au diabète sucré était plus faible pour les femmes âgées que pour les hommes âgés (122,2 et 156,9 décès pour 100 000 habitants, respectivement).
Entre 1981 et 2007, de nombreux changements ont été observés en ce qui a trait aux tendances des décès attribuables au cancer (tableau 17). Les taux de mortalité attribuables au cancer du poumon, bien qu'ils soient plus faibles chez les femmes âgées que chez les hommes âgés dans chaque groupe d'âge, ont augmenté de façon considérable de 1981 à 2007 pour les femmes, alors que, ces taux ont diminué chez les hommes âgés de moins de 85 ans au cours de la même période. En fait, chez les femmes âgées de 65 à 74 ans, le taux de mortalité a plus que doublé au cours de la période de 25 ans, passant de 81,3 décès pour 100 000 habitants en 1981 à 196,2 décès pour 100 000 habitants en 2007. Chez les femmes plus âgées, le taux de mortalité attribuable au cancer du poumon a plus que triplé entre 1981 et 2007, passant de 83,4 à 260,2 décès chez les 75 à 84 ans, et de 69,3 à 248,5 décès pour 100 000 habitants pour les 85 ans et plus. Cela vient du fait que les cohortes plus âgées de femmes ont été remplacées par des cohortes plus jeunes qui avaient des prévalences beaucoup plus élevées de tabagisme plus tôt dans la vie.
En revanche, de 1981 à 2007, les taux de mortalité attribuables au cancer du sein ont diminué chez les femmes. Cela était vrai chez les femmes âgées de 65 à 74 ans (de 108,5 à 77,4 décès pour 100 000 habitants) et celles de 75 à 84 ans (de 143,3 à 133,5 décès pour 100 000 habitants). Dans le cas des femmes âgées de 85 ans et plus, le taux de mortalité attribuable au cancer du sein a augmenté légèrement, passant de 223,8 décès en 1981 à 236,4 décès pour 100 000 habitants en 2007.
De 1981 à 2007, les taux de mortalité attribuables au cancer colorectal ont aussi diminué dans les différents groupes d'âge chez les femmes et les hommes âgés. Le taux de mortalité est passé de 72,6 à 46,1 décès pour 100 000 habitants chez les femmes âgées de 65 à 74 ans, et de 138,3 à 103,4 décès pour 100 000 habitants chez celles de 75 à 84 ans. Le taux de mortalité des femmes âgées de 85 ans et plus a aussi diminué, passant de 232,2 décès pour 100 000 habitants en 1981 à 215,1 décès pour 100 000 habitants en 2007.
Notes
- Statistique Canada. 2010. Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036, produit nº91-520-X au catalogue.
- Il existe d'autres scénarios, mais le vieillissement de la population est présent dans chacun.
- Les projections démographiques dans ce chapitre sont basées sur le scénario de projection de croissance moyenne (M1), Division de la démographie, totalisation personnalisée.
- Les données de 2007 sur l'espérance de vie sont provisoires.
- Organisation de coopération et de développement économiques. 2010. Espérance de vie à la naissance : les femmes, Panorama des statistiques de l'OCDE, 2010.
- Statistique Canada. 2010. Décès 2007, produit nº84F0211X au catalogue.
- Cette section est basée sur les données du Recensement de 2006, ce qui signifie qu'une personne dans le ménage peut avoir rempli le questionnaire du recensement pour tous les membres du ménage, particulièrement pour les enfants. Par conséquent, même si les aspects de la diversité comme le statut de minorité visible ou le statut d'immigrant sont souvent considérés comme autodéclarés dans le recensement, ils peuvent en fait être déclarés par le répondant pour les membres du ménage.
- Dans le cadre du recensement, la population immigrante comprend des personnes qui ont habité au Canada pendant plusieurs années et d'autres qui sont arrivées récemment. Ces données comprennent un petit nombre d'immigrants nés au Canada et elles excluent les résidents non permanents.
- Les données de la présente section se rapportent à la population vivant dans des ménages privés.
- Demeurer avec des enfants adultes fait référence aux personnes âgées qui vivent en tant que parents seuls, c'est-à-dire avec des fils et des filles qui ne sont pas mariés, qui n'ont pas de conjoint en union libre ou d'enfants dans le même ménage. Vivre avec d'autres personnes apparentées peut signifier le fait de vivre avec des enfants adultes qui sont mariés, qui ont un conjoint en union libre ou un enfant dans le même ménage ou bien le fait de vivre avec des frères et sœurs, des cousins, cousines, des neveux, nièces ou d'autres membres de la famille élargie. Pour obtenir plus de renseignements, voir le concept de famille de recensement dans le Dictionnaire du recensement.
- Dans cette section et celles qui suivent, les personnes vivant dans des ménages privés sont comprises dans l'analyse à partir des données de l'Enquête sociale générale et de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, alors que les personnes vivant dans des établissements institutionnels et dans des logements collectifs en sont exclues.
- Le présent chapitre dresse un portrait général de l'état de santé des femmes âgées au Canada et des soins qu'elles ont reçus. Pour plus de renseignements sur l'état de santé des femmes âgées immigrantes, voir le chapitre sur la santé.
- Ce pourcentage fait référence aux personnes qui ont reçu un diagnostic pour l'un ou l'autre des 14 problèmes de santé chroniques mentionnés au tableau 10. Il existe d'autres types de problèmes pour lesquels des données n'ont pas été recueillies dans le cadre de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes.
- Pour obtenir plus de renseignements sur l'accès aux soins de santé officiels, voir le chapitre sur la santé.
- Pour plus de renseignements, voir « Vivre avec l'arthrite au Canada : un défi de santé personnel et de santé publique », Rapport de surveillance de l'arthrite 2010, publié par l'Agence de la santé publique du Canada, 128 p, (site consulté le 20 janvier 2011).
- Wilkins, Kathryn. 2004. « Incidence de l'arthrite par rapport au surpoids », Rapports sur la santé, vol. 15, nº 1, produit nº82-003 au catalogue de Statistique Canada, (site consulté le 20 janvier 2011).
- Les personnes aidées peuvent recevoir de l'aide de plus d'une source. Dans ce chapitre, on fait référence à l'aidant principal, soit la personne ayant consacré le plus de temps et de ressources à fournir des soins à la personne aidée.
- Le présent chapitre porte principalement sur la santé et l'accès à des soins informels. On y montre quelle est la nature du lien entre l'aidant principal et les femmes et les hommes âgés qui reçoivent des soins ainsi que le type d'aide reçue. Pour en savoir plus sur les soins que les personnes âgées peuvent fournir, voir le chapitre sur l'emploi du temps et le travail non rémunéré.
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