Bulletin Juristat — En bref
Les expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle vécues par les étudiants des établissements d’enseignement postsecondaire dans les provinces canadiennes, 2019
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par Marta Burczycka, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités
Toutes les formes de discrimination peuvent créer un environnement où les gens se sentiront non respectés, exclus et possiblement en danger. Dans les établissements d’enseignement postsecondaire, la discrimination crée des obstacles à la pleine participation, ce qui peut nuire à la réussite des étudiants (Asquith et autres, 2019; Levchak, 2013).
La question de la discrimination fondée sur le genre est omniprésente dans les établissements d’enseignement postsecondaire depuis au moins la deuxième moitié du 20e siècle. Les observateurs soulignent que les personnes qui s’identifient comme des femmes continuent de subir de la discrimination dans les domaines d’études où elles sont sous-représentées (Barthelemy et autres, 2016; Reilly et autres, 2015; Stratton et autres, 2005). Plus récemment, les discussions sur les droits des personnes transgenres et de celles dont l’identité de genre s’inscrit au-delà de la dichotomie traditionnelle entre « femme » et « homme » ont pris de l’importance, alors que les membres de ces groupes et leurs défenseurs attirent l’attention sur les obstacles auxquels ces groupes se heurtent dans le milieu universitaire et au-delà (Dugan et autres, 2012; Griner et autres, 2017). Parallèlement, les personnes s’identifiant comme lesbiennes, gaies, bisexuelles et allosexuelles ont attiré l’attention sur les inégalités auxquelles elles font face au sein du système d’enseignement postsecondaire et ailleurs (Friedman et Leaper, 2010; Woodford et Kulick, 2014).
Pour ces raisons, la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires constitue un sujet important pour les travaux de recherche et de politique. La présente étude vise à décrire la prévalence, les caractéristiques et les attitudes liées à ces formes de discrimination chez les 2,5 millions d’étudiants de niveau postsecondaire au Canada (voir l’encadré 1)Note . Au moyen de l’Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire (ESIPEP), enquête créée et menée par Statistique Canada, l’organisme a recueilli des données auprès des étudiants des établissements d’enseignement postsecondaire canadiens en 2019. Cette enquête a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada dans le cadre de sa stratégie Il est temps : Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe.
Le présent Bulletin Juristat — En bref expose les constatations sur la prévalence, les caractéristiques et les répercussions de la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle réels ou perçus vécue par les étudiants de 18 à 24 ans des établissements d’enseignement postsecondaire dans les provinces canadiennes (17 à 24 ans dans le cas des étudiants vivant au QuébecNote ). Le contexte dans lequel les comportements discriminatoires se sont produits — l’endroit où le comportement s’est produit, l’auteur et les témoins du comportement — donne une idée de l’égalité réelle et perçue sur le campus. Cette analyse donne une indication de la culture qui prévaut dans les établissements d’enseignement postsecondaire en ce qui concerne les questions relatives à la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle. Dans un rapport distinct, Statistique Canada a publié une analyse des comportements sexualisés non désirés et des agressions sexuelles vécus au sein de la population étudiante postsecondaire dans les provinces canadiennes (voir Burczycka, 2020).
Début de l'encadré 1
Encadré 1
Termes clés
L’Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire de 2019 permet de mesurer les comportements qui se sont produits dans un contexte d’études postsecondaires. Les universités, les collèges, les cégeps et les autres établissements d’enseignement postsecondaire font partie du champ de l’enquêteNote .
L’enquête a permis de recueillir des données sur les comportements discriminatoires suivants fondés sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle :
- les commentaires selon lesquels un homme ne se comporte pas comme un homme devrait se comporter
- les commentaires selon lesquels une femme ne se comporte pas comme une femme devrait se comporter
- les personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues en raison de leur genre
- les commentaires selon lesquels certaines personnes ne sont pas bonnes dans un domaine ou il faudrait les empêcher de faire partie d’un programme particulier en raison de leur genre
- les personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues en raison de leur orientation sexuelle ou de leur orientation sexuelle présumée
- les personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues parce qu'elles sont (ou sont présumées être) transgenres
Par contexte d’études postsecondaires, on entend :
- le campus
- les déplacements à destination et en provenance de l’établissement d’enseignement
- les événements hors campus organisés ou reconnus par l’établissement d’enseignement postsecondaire, y compris les événements sportifs officiels
- les activités ou rencontres sociales officieuses organisées par les étudiants et le personnel enseignant, que ce soit sur le campus ou hors campus
- un emploi à l’établissement d’enseignement
- un programme coop ou un stage pratique en milieu de travail organisé par l’établissement d’enseignement
- les comportements qui se sont produits en ligne et où certaines ou l’ensemble des personnes responsables étaient des étudiants, du personnel enseignant ou d’autres personnes rattachées à l’établissement d’enseignement.
Le terme « campus » renvoie à l’immeuble ou aux immeubles ainsi qu’aux espaces extérieurs adjacents où ont lieu les cours, les activités ou les études, y compris (par exemple) les résidences, les cafétérias, les bibliothèques et les salles de lecture.
Fin de l’encadré 1
Près de la moitié des étudiants sont témoins ou victimes de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre
Près de la moitié (47 %)Note des étudiants des établissements d’enseignement postsecondaire au Canada ont été témoins ou victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle (réels ou perçus). II était plus courant pour les femmes (52 %) que pour les hommes (42 %) d’avoir été témoins ou d’avoir fait l’objet de discrimination, et les femmes étaient plus susceptibles d’avoir été témoins ou d’avoir fait l’objet de chacun des types particuliers de comportements compris dans cette catégorie (tableau 1)Note .
Il convient de souligner que la prévalence plus élevée de la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle observée chez les étudiantes reflète les résultats d’autres études. Les femmes sont plus souvent confrontées à de nombreux types de comportements nuisibles fondés sur le genre, y compris les comportements sexualisés non désirés et les agressions sexuelles dans le milieu postsecondaire (Burczycka, 2020) et dans la société canadienne en général (Cotter et Savage, 2019).
En ce qui concerne la discrimination dans le contexte des études postsecondaires, il y avait un écart particulièrement important entre les femmes et les hommes qui ont été témoins ou qui ont fait l’objet de commentaires selon lesquels certaines personnes ne sont pas bonnes dans un domaine ou qu’il faudrait les empêcher de faire partie d’un programme particulier en raison de leur genre. Au sein de la population étudiante, ce type de discrimination a été observé ou subi par 28 % des femmes, comparativement à 15 % des hommes. Par ailleurs, un plus grand nombre de femmes que d’hommes ont été témoins ou ont fait l’objet de commentaires selon lesquels une femme ne se comporte pas comme une femme devrait se comporter (36 % par rapport à 25 %).
Les femmes étaient également plus susceptibles que les hommes d’avoir été témoins de comportements discriminatoires dans le milieu postsecondaire, sans en avoir fait l’objet personnellement. Par exemple, 25 % des étudiantes ont indiqué avoir été témoins (sans en avoir fait l’objet) de suggestions selon lesquelles un homme ne se comporte pas comme un homme devrait se comporter, ou une femme ne se comporte pas comme une femme devrait se comporter, comparativement à 22 % des hommes. La même tendance a été observée pour chacun des autres types de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle, lors de la comparaison des proportions de femmes et d’hommes qui en ont été témoins. Il convient de souligner qu’on ne sait pas si ces comportements étaient plus susceptibles d’avoir eu lieu en présence de femmes, par exemple, ou si les femmes étaient plus susceptibles de percevoir certains comportements comme étant discriminatoires.
Au total, 1 femme sur 5 et 1 homme sur 8 font l’objet de discrimination dans le milieu postsecondaire
De nombreux étudiants ont indiqué avoir fait l’objet personnellement de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle réels ou perçus dans le contexte de leurs études postsecondaires. Les femmes étaient plus susceptibles d’avoir subi chacun des comportements discriminatoires, sauf pour ce qui est d’avoir été insultées, maltraitées, ignorées ou exclues parce qu’elles étaient ou étaient présumées être transgenres (1 % des femmes et des hommes, respectivement).
Dans l’ensemble, 1 étudiante sur 5 (20 %) a déclaré avoir été victime de discrimination au cours des 12 mois précédents, ce qui représente plus de 200 000 personnes (tableau 2)Note . Parmi les hommes, cette proportion était de près de 1 personne sur 8 (13 %), soit environ 118 000 étudiantsNote .
En ce qui concerne les divers types de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle, 16 % des femmes ont fait l’objet de commentaires selon lesquels une femme ne se comporte pas comme une femme devrait se comporter, alors qu’une proportion légèrement inférieure des hommes (12 %) ont fait l’objet de commentaires selon lesquels un homme ne se comporte pas comme un homme devrait se comporter. Des proportions plus faibles de femmes (3 %) et d’hommes (2 %) ont été insultés, maltraités, ignorés ou exclus en raison de leur orientation sexuelle ou de leur orientation sexuelle présumée.
Un écart plus important entre les femmes et les hommes qui ont subi de la discrimination dans un contexte d’études postsecondaires a été constaté au chapitre des commentaires prononcés à leur endroit selon lesquels certaines personnes ne sont pas bonnes dans un domaine ou qu’il faudrait les empêcher de faire partie d’un programme particulier en raison de leur genre. Près de 1 femme sur 10 (9 %) a été victime de ce type de discrimination, comparativement à 2 % des hommes.
Des questions similaires concernant la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle ont été posées dans le cadre de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés, une enquête visant à recueillir des données représentatives de tous les Canadiens. En ce qui concerne plus particulièrement les expériences en milieu de travail des Canadiens de 15 ans et plus vivant dans les provinces, les résultats de cette étude ont montré que 8 % des femmes et 5 % des hommes ont fait l’objet de commentaires selon lesquels ils ne se comportaient pas comme un homme ou une femme devrait se comporter au cours des 12 mois précédant la tenue de l’enquête (Cotter et Savage, 2019). Même si ces résultats ne sont pas directement comparables aux données recueillies auprès des étudiants — étant donné qu’ils représentent un groupe d’âge différent et qu’ils sont axés sur les expériences en milieu de travail —, ils révèlent que les femmes continuent de faire l’objet de taux plus élevés de comportements discriminatoires lorsqu’elles entrent sur le marché du travail.
Au total, 1 étudiant LGB+ sur 3 subit de la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle
De nombreux étudiants et étudiantes des établissements d’enseignement postsecondaire dans les provinces canadiennes ont indiqué être lesbiennes, gais, bisexuels ou avoir une orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité, telle que la pansexualité ou l’asexualité (LGB+). C’était le cas de plus de 270 000 étudiants, soit 11 % de tous les étudiants de niveau postsecondaire dans les provinces, dont 14 % s’identifiaient comme des femmes, 7 %, comme des hommes et 93 %, comme des personnes de diverses identités de genreNote . Plus précisément, parmi les femmes, 2 % ont indiqué être lesbiennes, 11 %, être bisexuelles et 1 %, avoir une orientation sexuelle autre que l’homosexualité, la bisexualité ou l’hétérosexualité. Chez les hommes, 3 % ont indiqué être gais, 4 %, être bisexuels et 1 %, avoir une orientation sexuelle autre que l’homosexualité, la bisexualité ou l’hétérosexualité. Parmi les étudiants de diverses identités de genre, 6 personnes sur 10 (61 %) ont indiqué être bisexuellesNote .
Les expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires étaient répandues chez les étudiants LGB+. Près du tiers (31 %) des étudiants gais et des étudiantes lesbiennes ont dit avoir été victimes de ce genre de discrimination, tout comme 34 % des étudiants bisexuels et 34 % des étudiants qui ont déclaré avoir une orientation sexuelle autre que l’homosexualité, la bisexualité ou l’hétérosexualité. Ces proportions étaient deux fois plus élevées que celles observées chez les étudiants hétérosexuels (15 %, tableau 3).
Plus précisément, 31 % des femmes qui ont dit être lesbiennes ont déclaré avoir été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires, tout comme 34 % des femmes bisexuelles et 39 % des femmes ayant une orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité. Parmi les hommes, 31 % de ceux qui ont dit être gais ou bisexuels (respectivement) ont déclaré avoir été victimes de ce type de discriminationNote . Aucune de ces différences n’a été jugée statistiquement significative.
Les expériences de discrimination fondée sur l’identité de genre ou l’orientation sexuelle chez les autres groupes démographiques
Des expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle ont été déclarées par des personnes appartenant à d’autres groupes démographiques. Les étudiants qui ont déclaré vivre avec une forme quelconque d’incapacité étaient aussi surreprésentés parmi les victimes de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, le genre ou l’identité de genre : le quart (24 %) ont indiqué avoir été victimes de ce type de discrimination, comparativement à 13 % des étudiants qui n’avaient pas d’incapacité (tableau 3). Les expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires étaient plus répandues chez les étudiantes ayant une incapacité (26 %) que chez celles qui n’en avaient pas (15 %). Les hommes qui se sont identifiés comme étant des étudiants vivant avec une incapacité ont également été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans des proportions plus importantes que leurs homologues n’ayant aucune incapacité (19 % par rapport à 11 %).
Les étudiants qui ont indiqué qu’ils portaient parfois (20 %) ou habituellement (20 %) un symbole religieux visible, comme un foulard ou un turban, ont plus souvent été la cible de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, le genre ou l’identité de genre, comparativement aux étudiants qui ne portaient pas de symboles religieux (16 %) (tableau 3). Ces proportions reflètent davantage les expériences en milieu postsecondaire des hommes que celles des femmes. Plus particulièrement, parmi les étudiantes, celles qui portaient parfois (22 %), habituellement (22 %) ou jamais (20 %) un symbole religieux visible ont subi de la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans des proportions semblables. Chez les hommes, ceux qui portaient parfois (17 %) ou habituellement (17 %) un symbole visible associé à leur religion étaient légèrement plus nombreux à avoir été victimes de discrimination que les hommes qui ne portaient pas de symbole religieux (13 %).
En revanche, les étudiants qui se sont identifiés comme membres d’un groupe de minorité visible étaient légèrement moins susceptibles d’avoir été victimes de discrimination fondée sur le genre ou l’orientation sexuelle (16 %) que les étudiants qui ne se sont pas identifiés comme faisant partie d’un groupe de minorité visible (18 %) (tableau 3). Plus précisément, les étudiantes qui se sont identifiées comme membres d’un groupe de minorité visible étaient légèrement moins nombreuses à avoir subi ce type de discrimination (19 %), comparativement à leurs homologues qui n’étaient pas membres d’un groupe de minorité visible (21 %). Chez les hommes, la prévalence de ce type de discrimination dans le contexte des études postsecondaires n’est pas statistiquement différente de celle observée chez les membres d’un groupe de minorité visible (13 %) et chez les hommes qui n’appartenaient pas à un groupe de minorité visible (14 %).
La discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle était aussi répandue chez les étudiants des Premières Nations, métis et inuitsNote que chez les étudiants non autochtones (19 % et 17 %, une différence non statistiquement significative; tableau 3). Chez les étudiantes, ce type de discrimination a été subi par des proportions équivalentes d’Autochtones et de non-Autochtones (20 % dans chaque cas). Parmi les hommes autochtones, 18 % ont été victimes de ce type de discrimination, une proportion qui n’a pas été jugée statistiquement différente de celle observée chez leurs homologues non autochtones (13 %).
La plupart des étudiants voient la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle comme étant offensante
Bien que de nombreux étudiants aient observé ou subi de la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle, la plupart estimaient cette forme de discrimination comme étant plutôt ou très offensante. Près de 9 femmes sur 10 (88 %) et 7 hommes sur 10 (73 %) qui ont été témoins ou victimes de ce type de discrimination ont dit que « les commentaires selon lesquels certaines personnes ne sont pas bonnes dans un domaine ou qu’il faudrait les empêcher de faire partie d’un programme particulier en raison de leur genre » étaient plutôt ou très offensants (graphique 1).
Graphique 1 début
Tableau de données du graphique 1
Comportements discriminatoires |
Femmes | HommesTableau de Note † |
---|---|---|
pourcentage d'étudiants qui considèrent les comportements comme offensants ou très offensants | ||
Commentaires selon lesquels certaines personnes ne sont pas bonnes dans un domaine ou devraient être empêchées de faire partie d’un programme particulier en raison de leur genre | 87,5Note * | 72,8 |
Personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues en raison de leur orientation sexuelle ou de leur orientation sexuelle présumée | 90,7Note * | 78,2 |
Personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues parce qu'elles sont (ou sont présumées être) transgenres |
93,0Note * | 77,6 |
Personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues en raison de leur genre | 88,6Note * | 77,3 |
Commentaires selon lesquels une femme ne se comporte pas comme une femme devrait se comporter | 79,5Note * | 59,9 |
Commentaires selon lesquels un homme ne se comporte pas comme un homme devrait se comporter | 71,5Note * | 50,5 |
Source : Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire. |
Graphique 1 fin
Au total, 9 femmes sur 10 (91 %) et près de 8 hommes sur 10 (78 %) ont dit que le fait qu’une personne soit insultée, maltraitée, ignorée ou exclue en raison de son orientation sexuelle ou de son orientation sexuelle présumée était plutôt ou très offensant, et des proportions semblables (93 % des femmes et 78 % des hommes) ont dit la même chose au sujet du fait qu’une personne soit insultée, maltraitée, ignorée ou exclue parce qu’elle est transgenre ou présumée être transgenre.
Il est bon de noter que les hommes étaient plus nombreux (60 %) à estimer que les « commentaires selon lesquels une femme ne se comporte pas comme une femme devrait se comporter » étaient plutôt ou très offensants, comparativement aux « commentaires selon lesquels un homme ne se comporte pas comme un homme devrait se comporter » (50 %). Les femmes étaient aussi moins nombreuses à estimer que ce type de discrimination était plutôt ou très offensant (72 %), comparativement à d’autres formes de discrimination.
Peu importe le type de comportement discriminatoire en question, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de considérer le comportement comme plutôt ou très offensant.
Les femmes qui sont témoins de discrimination dans le contexte des études postsecondaires sont plus susceptibles de prendre des mesures
Outre le fait qu’elles sont plus susceptibles d’être témoins ou victimes de discrimination fondée sur le genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires et de trouver cela offensant, les étudiantes étaient aussi plus susceptibles que les étudiants d’avoir pris des mesures lorsqu’elles étaient témoins de ce type de comportement ciblant d’autres personnes. Plus de la moitié (55 %) des femmes ont déclaré avoir pris une forme quelconque de mesures au moins une fois dans ces situations, comparativement à 41 % des hommes (tableau 4).
Les femmes qui ont pris des mesures étaient plus susceptibles d’avoir parlé à la personne ciblée (63 % par rapport à 58 % des hommes qui ont pris des mesures) et d’en avoir parlé à une personne à l’extérieur de l’établissement d’enseignement (15 % par rapport à 9 %). Toutefois, au moment de prendre des mesures, les femmes étaient moins susceptibles que les hommes d’être intervenues pour séparer les personnes concernées (22 % par rapport à 30 % chez les hommes qui sont intervenus).
De plus faibles proportions d’étudiants qui ont été témoins de discrimination ont informé une personne en position d’autorité de la situation. Dans le cas des mesures prises, aucune différence n’a été observée entre les femmes et les hommes qui ont pris des mesures; ils étaient tout aussi susceptibles d’avoir signalé le comportement à l’établissement d’enseignement (8 % et 7 %), d’avoir parlé à une personne employée par un service géré par l’établissement d’enseignement (8 % et 7 %) et d’avoir parlé à une personne d’un service géré par des étudiants (6 % et 5 %).
Tant chez les femmes (74 %) que chez les hommes (79 %), de fortes proportions ont déclaré que, dans au moins un cas où ils avaient été témoins de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et le genre, ils n’avaient pas pris de mesures. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer ne pas avoir pris de mesures parce qu’elles ne se sentaient pas à l’aise de le faire (40 % par rapport à 23 %), parce qu’elles redoutaient les conséquences négatives pour elles-mêmes ou pour d’autres personnes (20 % par rapport à 13 %) ou parce qu’elles étaient inquiètes pour leur sécurité (10 % par rapport à 6 %). Le fait que les mesures prises par les femmes sont limitées par ces types de préoccupations laisse entrevoir des pressions plus vastes que les étudiantes peuvent subir dans le contexte des études postsecondaires.
La discrimination dans un contexte d’apprentissage ou dans le contexte d’un emploi lié à l’établissement d’enseignement cible plus souvent des femmes
La discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle survenue dans le contexte des études postsecondaires peut s’être produite sur le campus ou — si elle impliquait un étudiant ou un enseignant, lors d’une activité sanctionnée ou organisée par des étudiants ou par l’établissement d’enseignement — à l’extérieur du campus ou en ligne (voir l’encadré 1).
En général, parmi les étudiants qui ont été victimes de cette forme de discrimination dans le contexte des études postsecondaires, 7 personnes sur 10 ont dit qu’au moins un incident s’était produit sur le campus, soit 73 % des femmes et 71 % des hommes qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle. Moins de la moitié des étudiants qui ont été victimes de cette forme de discrimination dans le contexte des études postsecondaires ont dit l’avoir été en dehors du campus, soit 46 % des femmes et des hommes. Par ailleurs, moins de 1 personne sur 5 (15 % des femmes et 18 % des hommes) a déclaré que la discrimination avait eu lieu dans le contexte de ses études postsecondaires en ligne. Aucune de ces différences n’a été jugée statistiquement significative.
En particulier, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’avoir été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans deux endroits importants. Un peu plus de la moitié (52 %) des étudiantes qui ont été victimes de cette forme de discrimination sur le campus ont dit que le ou les comportements s’étaient produits dans un environnement d’apprentissage comme une salle de cours ou un laboratoire, comparativement à 43 % des hommes. De même, parmi les étudiants qui ont été victimes de discrimination hors du campus, une proportion nettement plus élevée de femmes (14 %) que d’hommes (8 %) ont déclaré que le ou les comportements s’étaient produits dans le contexte d’un stage, d’une activité de bénévolat ou de tout autre type d’emploi rémunéré ou non rémunéré lié à leurs études. En revanche, parmi les étudiants qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle hors campus, les hommes (59 %) étaient plus susceptibles que les femmes (41 %) de déclarer que le ou les comportements s’étaient produits dans une résidence située à l’extérieur du campus (autre qu’une résidence d’association étudiante). Ces différences sont révélatrices, car elles laissent entendre que les femmes sont plus souvent victimes de discrimination dans des contextes officiels directement liés à leur programme d’études et à leur expérience de travail connexe.
La discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle se produit souvent en présence d’autres personnes
La plupart des étudiants qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires ont indiqué que d’autres personnes étaient présentes au moment où l’incident s’est produit (tableau 5). Parmi les femmes qui ont subi ce type de discrimination, 7 étudiantes sur 10 (70 %) ont dit que d’autres personnes étaient présentes dans au moins un cas, une proportion légèrement plus élevée que celle enregistrée chez les hommes (66 %).
Bien qu’au moins certaines des personnes présentes au moment où le comportement a eu lieu n’étaient peut-être pas au courant de ce qui se passait, leur présence donne à penser qu’il y avait une possibilité d’intervention par d’autres personnes dans de nombreux cas. Cependant, la majorité des étudiants qui ont été victimes de discrimination en présence d’autres personnes (56 % des femmes et 66 % des hommes) ont dit qu’aucune des personnes présentes n’avait pris de mesures en réponse au comportement.
Certains étudiants ont dit que les autres personnes présentes avaient pris des mesures en réponse aux actes de discrimination. Parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui ont dit que les autres personnes présentes avaient confronté la personne à l’origine du comportement, soit 74 % des femmes et 64 % des hommes qui avaient subi ce type de discrimination en présence d’autres personnes ayant pris des mesures en réaction au comportement. Parmi les autres mesures courantes prises par les autres personnes présentes au moment d’un incident de discrimination, il y a la distraction (déclarée par 37 % des femmes et 39 % des hommes) et la séparation de la personne à l’origine du comportement et de la victime (déclarée par 26 % des femmes et 31 % des hommes). Les étudiants qui ont été victimes de discrimination dans le contexte des études postsecondaires et où les autres personnes présentes ont pris des mesures ont été moins nombreux (9 % des femmes et 14 % des hommes) à déclarer que la mesure prise avait été d’informer une personne en position d’autorité de la situation.
Parfois, les mesures prises par les autres personnes présentes au moment d’un incident de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle n’avaient pas pour but de mettre fin à la situation ou d’aider la personne ciblée. Dans certains cas, les témoins ont même encouragé le comportement, soit pour 15 % des femmes qui ont été victimes de discrimination, alors que dans d’autres cas, les témoins ont pris des mesures quelconques, soit pour 24 % des hommes ayant été victimes de discrimination.
Alors que la majorité des étudiants qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle ont dit que d’autres personnes étaient présentes au moment de l’incident, la plupart des actes discriminatoires ont été perpétrés par une seule personne — bien qu’environ le quart des femmes (23 %) et des hommes (26 %) aient dit que tous les comportements dont ils avaient fait l’objet avaient été commis par deux personnes ou plus. En ce sens, les comportements discriminatoires qui se produisent dans le contexte des études postsecondaires sont parfois perpétrés en groupe.
De façon générale, cette tendance était semblable chez les femmes et les hommes qui ont été victimes de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou le genre. ll y avait toutefois des différences en ce qui a trait au genre des auteurs. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’affirmer que les auteurs étaient des hommes dans tous les cas (55 % des femmes qui ont subi de la discrimination par rapport à 38 % des hommes). Parallèlement, les hommes qui ont été victimes de discrimination étaient plus susceptibles que les femmes de dire que les auteurs étaient des femmes seulement (17 % par rapport à 5 %).
Les actes discriminatoires sont plus souvent perpétrés par des pairs que par des personnes en position d’autorité
La plupart du temps, les étudiants qui ont été victimes de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou le genre ont dit que le ou les comportements discriminatoires avaient été perpétrés par un pair. Au total, 7 femmes sur 10 (72 %) et 7 hommes sur 10 (73 %) ont dit qu’un autre étudiant était responsable de l’incident dans au moins un cas, et des proportions importantes de femmes (38 %) et d’hommes (47 %) ont déclaré que l’auteur du ou des comportements était un ami ou une connaissance (tableau 5).
Le fait que la plupart des auteurs de discrimination étaient des pairs laisse supposer que la discrimination dans le contexte des études postsecondaires a tendance à se produire à l’extérieur des relations de pouvoir officielles. Les personnes en position d’autorité — professeurs, entraîneurs, superviseurs au travail et autres — détiennent un pouvoir considérable dans le contexte des études postsecondaires. Selon les étudiants qui ont été victimes de discrimination, les personnes occupant ce genre de poste étaient rarement à l’origine du ou des comportements discriminatoires. Cela dit, 12 % des femmes qui ont été victimes de discrimination ont indiqué qu’un professeur ou un instructeur était responsable du ou des comportements discriminatoires, soit une proportion plus élevée que celle observée chez les hommes (7 %). Les femmes étaient également plus susceptibles d’affirmer avoir été victimes de discrimination de la part d’un assistant à l’enseignement (4 % par rapport à 2 % chez les hommes). Des proportions faibles, mais égales, de femmes et d’hommes ont déclaré avoir été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle de la part d’un superviseur ou d’un patron dans le cadre d’un stage coopératif, d’un stage ou d’un emploi rémunéré sur le campus (3 % et 2 %, respectivement).
Les hommes sont victimes de discrimination dans les programmes d’études où leur genre est sous-représenté
La prévalence de la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle variait selon les programmes d’études universitairesNote . Les étudiants ont déclaré des expériences différentes selon qu’ils étaient inscrits à des programmes où plus de 60 % des étudiants étaient des femmes, à des programmes où plus de 60 % des étudiants étaient des hommes, ou encore à des programmes où les proportions d’hommes et de femmes étaient relativement égales.
Chez les hommes qui fréquentaient des universités canadiennes, la composition du domaine d’études selon le genre des étudiants — le fait qu’un programme d’études soit constitué principalement de femmes, principalement d’hommes ou de proportions égales de femmes et d’hommes — était dans une certaine mesure corrélée avec leurs expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires. Parmi les hommes qui étudiaient dans des programmes où la majorité des étudiants étaient des hommes, environ 1 sur 7 (14 %) a déclaré avoir été victime de ce type de discrimination (graphique 2). Cette proportion était plus faible que la proportion observée chez les hommes inscrits à des programmes où les femmes prédominaient, parmi lesquels 19 % ont déclaré avoir fait l’objet de cette forme de discrimination. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre la proportion d’hommes inscrits à des programmes comportant des proportions égales d’hommes et de femmes qui ont été victimes de discrimination (15 %) et la proportion d’hommes inscrits dans les autres types de programmes.
Graphique 2 début
Tableau de données du graphique 2
Composition du programme d'études en fonction du genre des étudiants | Femmes | Hommes |
---|---|---|
pourcentage d'étudiants | ||
Programmes comptant une majorité de femmes | 22,4 | 18,7Tableau de Note † |
Programmes comptant une majorité d'hommes | 27,4Tableau de Note † | 14,5Note * |
Programmes comptant des proportions relativement égales de femmes et d'hommes | 21,7 | 15,5 |
Source : Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire. |
Graphique 2 fin
Parmi les femmes, 27 % de celles qui étaient inscrites à des programmes universitaires comptant 60 % ou plus d’hommes ont déclaré avoir été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle. Des proportions semblables ont été observées chez les femmes inscrites à des programmes où les femmes prédominaient (22 %) et chez celles qui étudiaient dans des programmes comportant des proportions égales d’hommes et de femmes (22 %) — des différences qui n’ont pas été jugées statistiquement significativesNote .
Les répercussions de la discrimination sont plus importantes sur le bien-être émotionnel des étudiants que sur leurs études
La discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle peut avoir de vastes répercussions négatives sur ceux qui en sont victimes. Dans un environnement qui récompense ostensiblement le talent et le travail acharné par la reconnaissance et les possibilités, la discrimination peut être particulièrement destructrice (Asquith et autres, 2019; Levchak, 2013). Dans le cadre de l’ESIPEP, on a demandé aux étudiants la façon dont leurs expériences de discrimination se sont répercutées sur leur santé émotionnelle et mentale, ainsi que sur leurs études.
Les expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires ont eu des conséquences émotionnelles pour de nombreux étudiants. Par exemple, de nombreuses femmes se sont senties agacées (59 %), frustrées (54 %) et fâchées (51 %) (tableau 6). Ces conséquences ont également été déclarées par les hommes victimes de discrimination, mais elles étaient plus fréquentes chez les femmes. Cela dit, les femmes et les hommes étaient tout aussi susceptibles de subir des conséquences graves sur leur santé mentale, y compris l’anxiété (14 % et 11 %, respectivement), la dépression (7 % et 6 %) ou la peur (6 % et 5 %), ou le fait d’avoir eu des pensées suicidaires (2 % et 3 %). Aucune de ces différences n’a été jugée statistiquement significative.
Par ailleurs, presque tous les types de conséquences négatives sur la santé émotionnelle et mentale étaient plus courants chez les étudiants LGB+, comparativement à leurs homologues non LGB+. Cette distinction était particulièrement marquée dans le cas des conséquences graves sur la santé mentale. Par exemple, les étudiants LGB+ qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle étaient deux ou trois fois plus susceptibles que leurs homologues non LGB+ d’avoir développé de l’anxiété (24 % par rapport à 10 %), de la dépression (14 % par rapport à 5 %) ou de la peur (12 % par rapport à 4 %), ou d’avoir eu des pensées suicidaires (4 % par rapport à 2 %) des suites de la discrimination. Comme dans le cas des étudiants non LGB+, ces répercussions étaient aussi courantes chez les femmes LGB+ que chez les hommes LGB+.
Dans l’ensemble, relativement peu d’étudiants ont déclaré que les expériences de discrimination avaient eu une incidence sur leur vie scolaire. Par exemple, 4 % des femmes et 3 % des hommes qui ont été victimes de discrimination ont dit que cela les avait incités à arrêter d’aller à l’un ou l’autre de leurs cours, et 3 % des femmes et 2 % des hommes ont demandé plus de temps pour faire leurs travaux. Toutefois, les étudiants LGB+ qui ont été victimes de discrimination étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir subi des conséquences négatives sur leurs études, y compris le fait de devoir demander plus de temps pour réaliser leurs travaux (6 % par rapport à 2 % des étudiants non LGB+) ou d’abandonner des cours (3 % par rapport à 1 %).
Parmi les étudiants qui ont été victimes de discrimination, moins de 1 personne sur 10 en a parlé avec quelqu’un rattaché à l’établissement d’enseignement
Relativement peu d’étudiants qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle en ont parlé à une personne rattachée à l’établissement d’enseignement, comme un membre du corps enseignant, un service de soutien aux étudiants, un membre du personnel chargé de la sécurité sur le campus, un conseiller en santé mentale, un aumônier, une personne employée par la résidence d’étudiants ou une personne responsable du bien‑être des étudiants. Parmi les femmes qui ont fait l’objet de comportements discriminatoires, 7 % ont parlé d’au moins un incident à une personne rattachée à l’établissement d’enseignement (par rapport à 5 % chez les hommes) (tableau 7). Parmi les étudiants qui ont parlé d’un ou de plusieurs comportements discriminatoires dont ils ont fait l’objet à une personne rattachée à l’établissement d’enseignement, 65 % des femmes et 57 % des hommes ont dit que, dans au moins un cas, ils avaient parlé à une ressource rattachée à l’administration de l’établissement d’enseignement (comme un centre de services médicaux). Une plus faible proportion de femmes (18 %) ont dit avoir parlé à une personne rattachée à des services administrés par les étudiants, comme un groupe d’assistance aux pairsNote .
Une raison couramment invoquée par les femmes pour expliquer pourquoi elles ont choisi de parler à une personne rattachée à l’établissement d’enseignement (38 %) était pour recevoir du soutien en santé mentale. Certaines femmes qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle ont également déclaré qu’elles en ont parlé à une personne rattachée à l’établissement d’enseignement parce qu’elles souhaitaient poursuivre un processus de résolution informelle (19 %)Note .
Pour ce qui est des raisons pour ne pas avoir signalé la discrimination à l’établissement d’enseignement, des proportions semblables de femmes et d’hommes ont dit qu’ils ne l’ont pas fait parce qu’ils ne pensaient pas que l’incident était assez grave pour le signaler (65 % dans chaque cas), parce qu’ils ne croyaient pas avoir besoin d’aide (49 % des femmes et 46 % des hommes qui n’ont pas signalé l’incident) et parce qu’ils avaient résolu le problème eux-mêmes (37 % et 40 %).
Parmi les autres raisons invoquées, il y a le fait de ne pas savoir que la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires pouvait être signalée, ou comment la signaler. Ces raisons étaient particulièrement courantes chez les femmes : environ le cinquième (21 %) des femmes qui n’ont pas signalé la discrimination à une personne rattachée à l’établissement d’enseignement ont indiqué qu’elles ne l’ont pas fait parce qu’elles ne pensaient pas que ce type de comportement pouvait être signalé (par rapport à 11 % des hommes) et 15 % ont indiqué qu’elles ne savaient pas à qui s’adresser à l’établissement d’enseignement pour obtenir de l’aide (par rapport à 8 % des hommes). Les femmes craignaient aussi que l’établissement d’enseignement ne les prenne pas au sérieux (16 %), tout comme 11 % des hommes.
Début de l'encadré 2
Encadré 2
Expériences vécues par les étudiants transgenres
Bien que la discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle — qu’ils soient réels ou perçus — puisse toucher n’importe qui, la recherche donne à penser que ces expériences sont courantes chez la population transgenre (Dugan et autres, 2012; Griner et autres, 2017). Dans l’analyse qui suit, les personnes transgenres sont définies comme toute personne qui ne s’identifie pas comme étant cisgenre — toute personne qui s’identifie à un genre autre que celui qui lui a été assigné à la naissance, y compris les personnes qui ne s’identifient avec ni l’un ni l’autre des genres binaires ou qui s’identifient avec un genre binaire en plus d’un autre genreNote . Selon les résultats de l’Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire, 0,8 % des étudiants de niveau postsecondaire étaient transgenres, y compris 0,1 % de femmes transgenres, 0,2 % d’hommes transgenres et 0,4 % de personnes de diverses identités de genre. Cela équivaut à environ 19 000 étudiants au totalNote .
Les résultats de l’enquête donnent à penser que les étudiants transgenres étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle (tableau explicatif 2). Au total, 4 étudiants transgenres sur 10 (40 %) affirment avoir été victimes de cette forme de discrimination dans le contexte des études postsecondaires au cours des 12 mois précédant la tenue de l’enquête, comparativement à 17 % des étudiants cisgenres.
Plus précisément, 27 % des étudiants transgenres ont dit avoir fait l’objet de commentaires selon lesquels une femme ne se comporte pas comme une femme devrait se comporter ou un homme ne se comporte pas comme un homme devrait se comporter, comparativement à 14 % des étudiants cisgenres. De même, 22 % des étudiants transgenres ont déclaré avoir été insultés, maltraités, ignorés ou exclus en raison de leur genre dans le contexte des études postsecondaires — une proportion beaucoup plus élevée que celle observée chez leurs homologues cisgenres (6 %). Une proportion équivalente d’étudiants transgenres (22 %) ont dit avoir été insultés, maltraités, ignorés ou exclus parce qu’ils étaient ou étaient présumés être transgenres.
Types de comportements | CisgenreTableau explicatif Note † Tableau explicatif Note 1 | TransgenreTableau explicatif Note 2 | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
pourcentage | intervalle de confiance de 95 % | pourcentage | intervalle de confiance de 95 % | |||
de | à | de | à | |||
Discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre | 16,9 | 16,2 | 17,6 | 40,1Note * | 29,0 | 52,3 |
Commentaires selon lesquels un homme ou une femme ne se comporte pas comme un homme ou une femme devrait se comporter | 13,9 | 13,2 | 14,6 | 27,4Note * | 18,1 | 39,3 |
Personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues en raison de leur genre | 5,5 | 5,1 | 6,0 | 22,2Note * | 13,7 | 33,9 |
Commentaires selon lesquels certaines personnes ne sont pas bonnes dans un domaine et devraient être empêchées de faire partie d’un programme particulier en raison de leur genre | 5,4 | 5,0 | 5,8 | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues en raison de leur orientation sexuelle ou de leur orientation sexuelle présumée | 2,2 | 1,9 | 2,5 | Note F: trop peu fiable pour être publié | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
Personnes insultées, maltraitées, ignorées ou exclues parce qu'elles sont (ou sont présumées être) transgenres | 0,5 | 0,4 | 0,7 | 22,5Note * | 13,7 | 34,6 |
... n'ayant pas lieu de figurer F trop peu fiable pour être publié
Source : Statistique Canada, Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire. |
De nombreux étudiants transgenres ont dit qu’ils ne se sentaient pas en sécurité dans l’environnement de leur établissement d’enseignement et autour de celui-ci (graphique de l’encadré 2). Lorsqu’on leur a demandé s’ils se sentaient en sécurité et s’ils ne craignaient pas d’être agressés en raison de qui ils étaient ou de la manière dont ils étaient perçus, le tiers (33 %) ont répondu qu’ils étaient d’accord ou tout à fait d’accord avec cet énoncé, comparativement à 81 % des étudiants cisgenres. Les étudiants transgenres étaient aussi moins susceptibles que les étudiants cisgenres d’être d’accord ou tout à fait d’accord pour dire qu’ils se sentaient en sécurité lorsqu’ils utilisaient le transport en commun seuls une fois la nuit tombée (45 % par rapport à 59 %), d’être d’accord ou tout à fait d’accord pour dire qu’ils se sentaient en sécurité en marchant seuls sur le campus une fois la nuit tombée (57 % par rapport à 71 %), et d’être d’accord ou tout à fait d’accord pour dire qu’ils se sentaient en sécurité en général sur le campus de leur établissement d’enseignement (68 % par rapport à 89 %). Les étudiants transgenres étaient également moins susceptibles d’être d’accord ou tout à fait d’accord pour dire que leur établissement d’enseignement faisait en sorte que tous les étudiants soient en sécurité (62 % par rapport à 83 %). En revanche, la plupart des étudiants transgenres ont indiqué qu’ils se sentaient en sécurité à la maison seuls après la tombée de la nuit, et ils étaient tout aussi susceptibles que les étudiants cisgenres d’être d’accord ou tout à fait d’accord pour dire qu’ils se sentaient en sécurité dans cette situation (84 % et 89 %).
Graphique de l’encadré 2 début
Tableau de données du Graphique de l’encadré 2
Impressions concernant la sécurité personnelle | TransgenderGraphique de Note 1 | CisgenderGraphique de Note 2 Graphique de Note † |
---|---|---|
pourcentage d'étudiants qui sont d'accord ou tout à fait d'accord | ||
En sécurité et ne craint pas d’être agressé en raison de qui il est ou de la manière dont il est perçu | 33,5Note * | 80,6 |
En sécurité en utilisant le transport en commun seul une fois la nuit tombée | 45,4Note * | 58,7 |
En sécurité en marchant seul sur le campus une fois la nuit tombée | 57,2Note * | 70,8 |
Établissement faisant en sorte que tous les étudiants soient en sécurité | 62,0Note * | 83,4 |
En sécurité sur le campus de l’établissement | 68,3Note * | 89,0 |
En sécurité chez soi seul le soir ou la nuit | 83,7 | 89,3 |
Source : Statistique Canada, Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire. |
Graphique de l’encadré 2 fin
Fin de l’encadré 2
Les étudiants qui sont victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle sont moins susceptibles de se sentir en sécurité
En plus de répondre à des questions sur leurs expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle, les étudiants de niveau postsecondaire ont répondu à des questions sur leurs sentiments de sécurité sur le campus de leur établissement d’enseignement et aux alentours. Les sentiments de sécurité font partie intégrante de la façon dont les gens vivent dans les espaces qui les entourent; les sentiments d’insécurité ont des répercussions négatives sur la santé mentale et la qualité de vie et peuvent dissuader les gens de s’engager pleinement dans le monde qui les entoure (Bastomski et Smith, 2016; Woodford et Kulick, 2014).
Le fait d’avoir été victime de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle avait des répercussions importantes sur les sentiments de sécurité des étudiants. Pour tous les énoncés visant à mesurer la sécurité personnelle des étudiants sur le campus de leur établissement d’enseignement et aux alentours, les personnes qui n’avaient pas subi de discrimination étaient plus susceptibles d’être d’accord ou tout à fait d’accord pour dire qu’elles se sentaient en sécurité, alors que celles qui ont subi de la discrimination étaient plus susceptibles d’être en désaccord ou totalement en désaccord (tableau 8). Par exemple, plus du quart (27 %) des étudiants qui ont été victimes de discrimination étaient en désaccord ou totalement en désaccord pour dire qu’ils se sentaient en sécurité lorsqu’ils marchaient seuls sur le campus une fois la nuit tombée, comparativement à 14 % des étudiants qui n’avaient pas subi de discrimination.
Des différences ont été observées tant chez les femmes que chez les hommes : les femmes qui ont été victimes de discrimination étaient plus souvent en désaccord ou totalement en désaccord pour dire qu’elles se sentaient en sécurité lorsqu’elles marchaient seules sur le campus une fois la nuit tombée (38 %) que les femmes qui n’ont pas été victimes de discrimination (23 %). Parmi les hommes, 8 % de ceux qui ont été victimes de discrimination étaient en désaccord ou totalement en désaccord avec cet énoncé, comparativement à 4 % des hommes qui n’ont pas été victimes de discriminationNote . Dans tous les cas — c’est-à-dire pour tous les énoncés visant à mesurer la sécurité personnelle des étudiants et parmi les étudiants qui ont été victimes de discrimination ou non —, les réponses des femmes révèlent que, de façon générale, les étudiantes se sentent moins en sécurité dans le milieu postsecondaire.
Résumé
Près de la moitié (47 %) des étudiants des établissements d’enseignement postsecondaire canadiens ont été témoins ou victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle (réels ou perçus) au cours de l’année précédente. Cela comprenait une plus grande proportion de femmes (52 %) que d’hommes (42 %). Les femmes étaient également plus susceptibles que les hommes d’avoir été témoins de cette forme de discrimination sans en avoir fait l’objet personnellement (25 % par rapport à 22 %) et plus susceptibles d’en avoir fait l’objet personnellement (20 % par rapport à 13 %).
La discrimination survenue dans le contexte des études postsecondaires peut s’être produite sur le campus ou, si elle impliquait un étudiant ou un enseignant, lors d’une activité sanctionnée ou organisée par des étudiants ou par l’établissement d’enseignement, à l’extérieur du campus ou en ligne. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’avoir fait l’objet de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans deux endroits principaux, soit dans un environnement d’apprentissage comme une salle de cours ou un laboratoire (52 % par rapport à 43 % des hommes) ou dans le contexte d’un stage, d’une activité de bénévolat ou de tout autre type d’emploi rémunéré ou non rémunéré lié à leurs études (14 % par rapport à 8 %). Cela laisse entendre que les femmes sont plus souvent victimes de discrimination dans des contextes formels directement liés à leurs programmes scolaires et à l’expérience de travail connexe.
La plupart des femmes (72 %) et des hommes (73 %) ont dit qu’un autre étudiant était responsable d’au moins un incident de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle qu’ils ont vécu dans le contexte des études postsecondaires. Cela dit, 12 % des femmes qui ont été victimes de discrimination ont indiqué qu’un professeur ou un instructeur était responsable du ou des comportements discriminatoires, soit une proportion plus élevée que celle observée chez les hommes (7 %).
Les femmes et les hommes étaient tout aussi susceptibles de déclarer que la discrimination avait eu des conséquences graves sur leur santé mentale, comme l’anxiété (14 % et 11 %, respectivement), la dépression (7 % et 6 %) et la peur (6 % et 5 %). De plus, les étudiants qui ont été victimes de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle — surtout les femmes — ont dit qu’ils ne se sentaient pas en sécurité dans diverses situations sur le campus de leur établissement d’enseignement et aux alentours. Malgré cela, relativement peu d’étudiants qui ont été victimes de discrimination en ont parlé à une personne rattachée à l’établissement d’enseignement, comme un membre du corps enseignant, un service de soutien aux étudiants, un membre du personnel chargé de la sécurité sur le campus, un conseiller en santé mentale, un aumônier, une personne employée par la résidence d’étudiants ou une personne responsable du bien‑être des étudiants.
Les expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle dans le contexte des études postsecondaires étaient plus courantes chez les étudiants qui s’identifiaient comme lesbiennes, gais, bisexuels ou ayant une orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité (LGB+). Les étudiants LGB+ étaient aussi plus susceptibles que leurs homologues non LGB+ d’avoir subi des conséquences au chapitre de leur santé émotionnelle et mentale. Ce type de discrimination ciblait également plus souvent les étudiants transgenres.
Source des données
Les données proviennent de l’Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire.
Tableaux de données détaillés
Références
ASQUITH, Nicole L., et autres. 2019. « Diversity and safety on campus @ Western: Heterosexism and cissexism in higher education », International Review of Victimology, vol. 25, no 3.
BARTHELEMY, Ramón S., Melinda McCORMICK et Charles HENDERSON. 2016. « Gender discrimination in physics and astronomy: Graduate student experiences of sexism and gender microaggressions », Physical Review Physics Education Research, vol. 12.
BASTOMSKI, Sara, et Philip SMITH. 2016. « Gender, fear and public places: How negative encounters with strangers harm women », Sex Roles, vol. 76.
BURCZYCKA, Marta. 2020. « Les expériences de comportements sexualisés non désirés et d’agressions sexuelles vécues par les étudiants des établissements d’enseignement postsecondaire dans les provinces canadiennes, 2019 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
COTTER, Adam, et Laura SAVAGE. 2019. « La violence fondée sur le sexe et les comportements sexuels non désirés au Canada, 2018 : Premiers résultats découlant de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
DUGAN, John P., et autres. 2012. « Transgender college students: An exploratory study of perceptions, engagement, and educational outcomes », Journal of College Student Development, vol. 53, no 5.
FRIEDMAN, Carly, et Campbell LEAPER. 2010. « Sexual-minority college women’s experiences with discrimination: Relations with identity and collective action », Psychology of Women Quarterly, vol. 34.
GRINER, Stacey B., et autres. 2017. « The intersection of gender identity and violence: Victimization experienced by transgender college students », Journal of Interpersonal Violence.
LEVCHAK, Charisse Camilla. 2013. « An examination of racist and sexist microaggressions on college campuses », thèse de doctorat en philosophie, Université d’Iowa.
REILLY, Amanda, et autres. 2015. « Confronting gender inequality in a business school », Higher Education Research & Development, vol. 35, no 5.
STRATTON, Terry D., et autres. 2005. « Does students’ exposure to gender discrimination and sexual harassment in medical school affect specialty choice and residency program selection? », Academic Medicine, vol. 8, no 4.
WOODFORD, Michael R., et Alex KULICK. 2014. « Academic and social integration on campus among sexual minority students: The impacts of psychological and experiential campus climate », American Journal of Community Psychology.
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