Bulletin Juristat — En bref
Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2016
par Adam Cotter
En 2016, les infractions avec violence au Code criminel représentaient environ 1 crime porté à l’attention de la police sur 5. Bien que les crimes violents liés aux armes à feu ne représentent qu’une petite partie de tous les crimes commis au Canada au cours d’une année donnée, ils ont néanmoins d’importantes conséquences émotionnelles et physiques sur les victimes, les familles et les collectivités.
Le présent Bulletin Juristat — En bref contient de l’information sur les tendances récentes des crimes violents liés aux armes à feu déclarés par la policeNote , y compris sur l’évolution de ces tendances depuis 2009Note , les variations géographiques au fil du temps et entre les régions, et les types d’armes à feu associés à ces crimes. Il est à noter que pour qu’une infraction soit considérée comme étant liée à une arme à feu, il suffit qu’une arme à feuNote soit présente au cours de la perpétration de l’infraction, et pas nécessairement utilisée.
Une faible proportion des crimes violents déclarés par la police impliquent des armes à feu
Parmi l’ensemble des crimes violents déclarés par la police, 4 sur 5 (78 %) n’étaient liés à aucun type d’arme. Dans les cas où une arme était présente, il s’agissait le plus souvent d’une arme autre qu’une arme à feu (19 %), comme un couteau ou un instrument contondant. Environ 3 % des crimes violents commis en 2016 étaient liés aux armes à feu. Plus précisément, de 2009 à 2014, la proportion de crimes de ce genre a varié de 1,9 % de tous les crimes violents à 2,3 %, et a ensuite augmenté légèrement pour atteindre 2,7 % en 2015 et 2,8 % en 2016 (tableau 1, tableau 2).
Le taux de crimes violents liés aux armes à feu est en baisse par rapport à 2009, mais en hausse du tiers par rapport à 2013
Le nombre de crimes liés aux armes à feu a augmenté au cours des dernières années, tandis que le nombre d’autres types de crimes a diminué. En 2016, environ 7 100 victimes de crimes violents impliquant la présence d’une arme à feu ont été dénombrées. Cela se traduit par un taux de 25 victimes de crimes violents liés aux armes à feu pour 100 000 Canadiens, un taux de 33 % supérieur à celui enregistré en 2013 (19 pour 100 000). Au cours de la même période, le taux global de crimes violents déclarés par la police a diminué de 4 % (tableau 1, graphique 1).
Tableau de données du graphique 1
Année | Crimes violents | Crimes violents liés aux armes à feu |
---|---|---|
taux pour 100 000 habitants | ||
2009 | 1 322 | 28,6 |
2010 | 1 292 | 23,3 |
2011 | 1 236 | 21,9 |
2012 | 1 198 | 21,9 |
2013 | 1 093 | 19,2 |
2014 | 1 041 | 21,0 |
2015 | 1 066 | 24,9 |
2016 | 1 052 | 25,5 |
Note : Exclut le Québec en raison de la proportion élevée d’affaires dans lesquelles l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire a été déclarée comme étant inconnue. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité (base de données sur les tendances). |
Toutefois, le taux de crimes violents liés aux armes à feu a atteint son niveau le plus bas des dernières années en 2013Note . Malgré les hausses observées depuis 2013, le taux de crimes violents liés aux armes à feu en 2016 est demeuré légèrement inférieur à celui déclaré par la police en 2009. En 2009, la police a fait état d’environ 7 300 victimes de crimes violents impliquant une arme à feu, ce qui représente un taux de 29 victimes pour 100 000 habitants.
Les données sur les armes sont recueillies au moyen de deux variables dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
La première variable, l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire, permet de recueillir des renseignements sur l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire pendant la perpétration du crime, que l’arme en question ait été utilisée ou non. La deuxième variable, l’arme ayant causé les blessures, indique le type d’arme utilisé lors de la perpétration de l’infraction si la victime a subi des blessures corporelles par suite de l’infraction.
Somme toute, très peu de blessures résultant de crimes violents sont causées par des armes à feu. En 2016, un peu plus de 116 000 victimes de crimes violents ont subi des blessures par suite de ces crimes; parmi celles-ci, environ 1 500 (1 %) étaient attribuables à une arme à feu. Toutefois, comme on pouvait s’y attendre, dans le cas des crimes ayant entraîné des blessures graves, celles-ci étaient davantage attribuables à une arme à feu, toutes proportions gardées. Parmi l’ensemble des victimes de crimes violents, une arme à feu était à l’origine des blessures chez un peu moins de 1 % des victimes qui ont subi des blessures corporelles légères et chez 6 % de celles qui ont subi des blessures corporelles graves, et du décès dans une proportion de 32 %.
La Saskatchewan et le Manitoba enregistrent les plus hauts taux provinciaux de crimes violents liés aux armes à feu
À l’instar des tendances relatives aux crimes violents en général, la Saskatchewan (56 victimes pour 100 000 habitants) et le Manitoba (48 victimes pour 100 000 habitants) ont enregistré les plus hauts taux de crimes violents liés aux armes à feu parmi l’ensemble des provinces en 2016 (tableau 2). Dans ces deux provinces, ainsi qu’en Ontario et en Alberta, les infractions liées aux armes à feu représentaient 3 % des crimes violents qui ont été portés à l’attention de la police, tandis que la proportion variait de 1 % à 2 % dans les autres provinces et territoires (tableau 2).
Depuis 2013, le nombre de victimes de crimes violents liés aux armes à feu augmente dans la quasi-totalité du pays
Comparativement aux données enregistrées en 2013, le nombre de victimes de crimes violents liés aux armes à feu a augmenté d’environ 1 900 au Canada en 2016. Au cours de cette période, presque tous les secteurs de compétence déclarants au pays ont enregistré une hausse du nombre et du taux de victimes de crimes violents liés aux armes à feu (graphique 2).
Tableau de données du graphique 2
Province ou territoire | 2016 | 2013 | 2009 |
---|---|---|---|
taux pour 100 000 habitants | |||
Terre-Neuve-et-Labrador | 12,9 | 11,8 | 11,2 |
Île-du-Prince-Édouard | 10,1 | 4,8 | 15,0 |
Nouvelle-Écosse | 12,4 | 19,6 | 29,2 |
Nouveau-Brunswick | 21,9 | 15,1 | 16,1 |
Ontario | 21,9 | 15,0 | 28,0 |
Manitoba | 48,0 | 32,5 | 40,6 |
Saskatchewan | 56,4 | 30,8 | 34,3 |
Alberta | 34,6 | 26,5 | 30,1 |
Colombie-Britannique | 18,2 | 19,7 | 28,7 |
Yukon | 50,7 | 19,3 | 26,7 |
Territoires du Nord-Ouest | 67,5 | 38,8 | 27,8 |
Nunavut | 89,0 | 104,5 | 110,4 |
Canada | 25,5 | 19,2 | 28,6 |
Note : Exclut le Québec en raison de la proportion élevée d’affaires dans lesquelles l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire a été déclarée comme étant inconnue. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité (base de données sur les tendances). |
L’augmentation observée depuis 2013 est principalement attribuable à des hausses marquées du taux de crimes violents liés aux armes à feu en Saskatchewan (+83 %), au Manitoba (+48 %), en Ontario (+46 %), au Nouveau-Brunswick (+45 %) et en Alberta (+30 %) (tableau explicatif 1).
Province ou territoire | 2016 | Variation du taux en pourcentage de 2013 à 2016 | Écart en nombre de victimes de 2013 à 2016 | Variation du taux en pourcentage de 2009 à 2016 | Écart en nombre de victimes de 2009 à 2016 | |
---|---|---|---|---|---|---|
nombre | tauxTableau explicatif Note 1 | pourcentage | nombre | pourcentage | nombre | |
Terre-Neuve-et-Labrador | 66 | 12,9 | 10 | 4 | 15 | 8 |
Île-du-Prince-Édouard | 15 | 10,1 | 109 | 8 | -33 | -6 |
Nouvelle-Écosse | 117 | 12,4 | -37 | -67 | -58 | -156 |
Nouveau-Brunswick | 166 | 21,9 | 45 | 52 | 36 | 45 |
Ontario | 3 024 | 21,9 | 46 | 1 016 | -22 | -570 |
Manitoba | 616 | 48,0 | 48 | 215 | 18 | 137 |
Saskatchewan | 634 | 56,4 | 83 | 301 | 64 | 287 |
Alberta | 1 472 | 34,6 | 30 | 410 | 15 | 364 |
Colombie-Britannique | 864 | 18,2 | -7 | -38 | -37 | -400 |
Yukon | 19 | 50,7 | 163 | 12 | 90 | 10 |
Territoires du Nord-Ouest | 30 | 67,5 | 74 | 13 | 143 | 18 |
Nunavut | 33 | 89,0 | -15 | -4 | -19 | -3 |
Canada | 7 056 | 25,5 | 33 | 1 922 | -11 | -266 |
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité (base de données sur les tendances). |
Dans l’ensemble, des hausses ont été observées dans presque toutes les provinces et tous les territoires déclarants de 2013 à 2016, à l’exception de la Nouvelle-Écosse (-37 %), du Nunavut (-15 %) et de la Colombie-Britannique (-7 %).
Bien que de nombreuses provinces aient enregistré des hausses par rapport au creux national de 2013, comparativement à 2009, le nombre de victimes de crimes violents liés aux armes à feu au Canada a diminué de 266 en 2016. Ce recul du nombre de victimes s’explique surtout par les baisses enregistrées en Ontario (-570), en Colombie-Britannique (-400) et en Nouvelle-Écosse (-156). En revanche, au cours de la même période, le nombre de victimes et le taux de crimes violents liés aux armes à feu ont augmenté considérablement en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick.
Parmi les régions métropolitaines de recensement, Regina et Winnipeg inscrivent les taux les plus élevés de crimes violents liés aux armes à feu
Suivant la tendance provinciale, Regina (59 pour 100 000 habitants) et Winnipeg (50 pour 100 000 habitants) ont affiché les taux les plus élevés de crimes violents liés aux armes à feu parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR) (tableau 3, graphique 3); venaient ensuite Moncton (41 pour 100 000 habitants), Edmonton (38 pour 100 000 habitants) et Toronto (33 pour 100 000 habitants).
Tableau de données du graphique 3
Région métropolitaine de recensement (RMR) | Taux pour 100 000 habitants |
---|---|
Regina | 59,4 |
Winnipeg | 49,5 |
Moncton | 41,3 |
Edmonton | 38,3 |
TorontoTableau de Note 1 | 32,5 |
HamiltonTableau de Note 2 | 31,5 |
Saskatoon | 30,8 |
Windsor | 22,9 |
Calgary | 22,0 |
OttawaTableau de Note 3 | 21,3 |
Kelowna | 20,3 |
Vancouver | 19,8 |
Kitchener–Cambridge–Waterloo | 19,5 |
Brantford | 18,7 |
Abbotsford–Mission | 16,6 |
London | 15,9 |
Peterborough | 15,4 |
St. Catharines–Niagara | 15,2 |
Halifax | 14,3 |
Barrie | 13,4 |
Saint John | 10,9 |
St. John's | 9,6 |
Thunder Bay | 9,1 |
Guelph | 8,3 |
Victoria | 6,5 |
Kingston | 6,0 |
Grand Sudbury | 5,4 |
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité. |
Comparativement à 2013, le taux de crimes violents liés aux armes à feu a plus que doublé à Regina (en hausse de 131 %, passant de 26 crimes pour 100 000 habitants en 2013 à 59 pour 100 000 en 2016) et à Moncton (en hausse de 119 %, passant de 19 crimes pour 100 000 habitants en 2013 à 41 pour 100 000 en 2016). En outre, le nombre de victimes de crimes violents liés aux armes à feu a augmenté de 869 à Toronto en 2016 comparativement à 2013, ce qui se traduit par une hausse de 83 % du taux.
Depuis 2013, de nombreuses petites RMR du Canada ont déclaré des diminutions du nombre de victimes de crimes liés aux armes à feu, dont certaines se sont traduites par des reculs importants du taux (St. John’s, Saint John, Kingston, Peterborough, Brantford, Guelph, Barrie, Grand Sudbury, Thunder Bay, Abbotsford–Mission et Victoria). De plus, contrairement à la tendance nationale, Halifax (-44 %) et Vancouver (-14 %) enregistrent une tendance à la baisse des crimes violents liés aux armes à feu depuis 2013.
Le nombre d’introductions par effraction pour voler une arme à feu a augmenté au cours des dernières années
Les services de police des secteurs de compétence déclarants ont fait état d’un peu plus de 1 100 affaires d’introduction par effraction commises précisément dans l’intention de voler une arme à feuNote . Cela représente un taux de 4 affaires pour 100 000 habitants, ce qui poursuit la tendance générale à la hausse observée pour cette infraction depuis 2009 (tableau explicatif 2).
Année | Nombre d’affaires | Taux |
---|---|---|
2009 | 276 | 1,1 |
2010 | 526 | 2,0 |
2011 | 597 | 2,3 |
2012 | 743 | 2,8 |
2013 | 743 | 2,8 |
2014 | 817 | 3,0 |
2015 | 984 | 3,6 |
2016 | 1 116 | 4,0 |
Note : Exclut le Québec. Ce renseignement est également déclaré par les services de police du Québec, mais est exclu du présent article aux fins de comparabilité avec d’autres résultats. Les taux sont calculés pour 100 000 habitants. Comprend les infractions d’introduction par effraction pour voler une arme à feu et d’introduction par effraction dans un véhicule à moteur pour voler une arme à feu prévues au Code criminel. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité. |
De ces infractions, un peu plus du tiers (36 %) étaient des introductions par effraction dans un véhicule à moteur pour voler une arme à feu. La proportion restante des infractions (64 %) étaient des introductions par effraction dans un autre endroit, une résidence privée dans la majorité des cas.
Les taux d’introductions par effraction pour voler une arme à feu étaient également plus élevés dans le Nord (12 pour 100 000 habitants) et dans les régions rurales (9 pour 100 000) que dans le Sud (4 pour 100 000) et les régions urbaines (3 pour 100 000) du pays. Comme c’est le cas pour les infractions avec violence liées aux armes à feu, ces taux plus élevés peuvent être attribuables à des taux plus élevés de possession d’armes à feu dans ces régions.
Les armes de poing sont le type d’arme à feu le plus souvent présent lors de la perpétration de crimes violents liés aux armes à feu déclarés par la police
En 2016, plus de la moitié (60 %) des crimes violents liés aux armes à feu impliquaient des armes de poing; elles étaient suivies des carabines ou fusils de chasse (18 %) et d’autres types d’armes à feu (4 %), comme des armes à feu entièrement automatiques ou des carabines ou fusils de chasse à canon scié. Pour ce qui est de la proportion restante de 18 %, l’arme présente sur les lieux de l’affaire était une arme similaire à une arme à feu (comme un fusil à plombs ou un pistolet lance-fusées) ou un type inconnu d’arme à feu.
Depuis 2009, le taux de crimes violents liés à une arme de poing déclarés par la police se situe bien au-delà des taux de crimes violents liés à une carabine ou à un fusil de chasse, à un autre type d’arme à feu (c.-à-d. une arme à feu entièrement automatique ou une carabine ou un fusil de chasse à canon scié), à une arme similaire à une arme à feu ou encore à un type inconnu d’arme à feu (graphique 4). De plus, une grande partie de l’augmentation des crimes violents liés aux armes à feu depuis 2013 est attribuable à l’augmentation des crimes violents liés à une arme de poing : en 2016, le nombre de victimes associées à ces crimes a augmenté d’environ 1 200, et le taux, de 37 %.
Tableau de données du graphique 4
Année | Arme de poing | Carabine ou fusil de chasse | Autre arme à feuTableau de Note 1 | Arme similaire à une arme à feu ou type inconnu d’arme à feuTableau de Note 2 |
---|---|---|---|---|
taux pour 100 000 habitants | ||||
2009 | 17,9 | 3,8 | 1,4 | 5,5 |
2010 | 13,0 | 4,2 | 1,0 | 5,1 |
2011 | 12,5 | 3,5 | 1,1 | 4,9 |
2012 | 12,5 | 3,6 | 0,9 | 4,9 |
2013 | 11,2 | 3,2 | 0,9 | 3,9 |
2014 | 12,8 | 3,3 | 0,8 | 4,2 |
2015 | 15,1 | 4,2 | 1,1 | 4,5 |
2016 | 15,3 | 4,4 | 1,1 | 4,6 |
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité (base de données sur les tendances). |
En 2016, parmi les provinces, le Manitoba (22 pour 100 000 habitants) ainsi que l’Alberta, la Saskatchewan et l’Ontario (17 pour 100 000 habitants, respectivement) ont inscrit des taux de crimes violents liés à une arme de poing supérieurs à la moyenne nationale (15 pour 100 000 habitants) (tableau 5). Les Territoires du Nord-Ouest ont enregistré 11 victimes de crimes violents liés à une arme de poing, ce qui se traduit par un taux de 25 victimes pour 100 000 habitants, alors qu’il y a eu 2 victimes de crimes violents liés à une arme de poing au Nunavut et 1 au Yukon.
En 2016, la Saskatchewan a enregistré un taux de crimes violents liés à une carabine ou à un fusil de chasse de 19 victimes pour 100 000 habitants, soit près du double du taux inscrit par le Manitoba, la province qui a affiché le deuxième taux en importance (10 pour 100 000), et un peu plus du quadruple du taux national (4,5 pour 100 000). Les taux de crimes violents liés à une carabine ou à un fusil de chasse dans les territoires étaient considérablement plus élevés que ceux observés dans les provinces (tableau 4).
Parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR), les taux les plus élevés de crimes violents liés à une arme de poing ont été observés à Winnipeg et à Moncton (31 victimes pour 100 000 habitants, respectivement), suivies de Toronto (28 pour 100 000) (tableau 5). Dans l’ensemble, 86 % des crimes violents liés à une arme de poing déclarés par la police ont eu lieu dans une RMR.
Le présent article porte sur les crimes violents liés aux armes à feu dans leur ensemble et sur les tendances connexes observées depuis 2009. Les caractéristiques des victimes et des auteurs présumés de crimes liés aux armes à feu sont demeurées relativement stables au cours des dernières années. Par exemple, comme on l'a constaté en 2012, les crimes violents liés aux armes à feu en 2016 sont demeurés une infraction plus souvent commise par des étrangers (60 %), et la plupart des victimes (69 %) et des auteurs présumés (90 %) étaient des hommes. De même, tout comme en 2012, les infractions d’homicide, de tentative de meurtre et de vol qualifié étaient plus susceptibles que les autres infractions avec violence d’être liées aux armes à feu en 2016. De plus, les jeunes adultes de 18 à 24 ans et les jeunes de 12 à 17 ans continuent d’afficher des taux plus élevés d’auteurs présumés de crimes violents liés aux armes à feu que tous les autres groupes d’âge.
De plus amples renseignements sur les caractéristiques générales sont disponibles dans l’article d’Adam Cotter (2014), ou sur demande.
Les crimes violents liés aux armes à feu sont plus fréquents dans le Nord
Dans l’ensemble, les crimes violents ont tendance à être plus fréquents dans le Nord du Canada, tendance qui a aussi été observée pour les crimes liés aux armes à feu. Le taux de crimes violents liés aux armes à feu dans le Nord était près du double de celui déclaré dans le Sud (46 victimes pour 100 000 habitants par rapport à 24 pour 100 000) (tableau 6)Note .
Les niveaux de crimes violents liés aux armes à feu étaient comparables dans les régions rurales et les régions urbainesNote Note au Canada, soit 30 et 25 victimes pour 100 000 habitants, respectivement (tableau 6). Malgré cette tendance générale, en examinant les régions urbaines de plus près, les taux — ainsi que le volume — de crimes liés aux armes à feu étaient plus élevés dans les plus grandes villes canadiennes et plus faibles dans les régions comptant de 10 000 à 99 999 habitants (graphique 5).
Tableau de données du graphique 5
Taux pour 100 000 habitants | |
---|---|
Régions métropolitaines de recensement (100 000 habitants et plus) | 25,6 |
Agglomérations de recensement (10 000 à 99 999 habitants) | 20,0 |
Régions rurales | 29,5 |
Note : Exclut le Québec en raison de la proportion élevée d’affaires dans lesquelles l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire a été déclarée comme étant inconnue. Une région métropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomération de recensement (AR) est formée d’une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d’un centre de population (aussi appelé « noyau »). Une RMR doit compter au moins 100 000 habitants, dont au moins 50 000 vivent dans le noyau. Quant à l’AR, son noyau doit compter au moins 10 000 habitants. Pour faire partie d’une RMR ou d’une AR, les municipalités adjacentes doivent être fortement intégrées au noyau, c’est-à-dire qu’au moins 50 % de leur population doit transiter par le noyau, le débit de la migration quotidienne étant calculé à partir des données sur le lieu de travail du recensement précédent. Les services de police des régions rurales desservent un territoire où la majorité de la population vit à l’extérieur d’une RMR ou d’une AR. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité. |
Dans la plupart des provinces et territoires, les taux étaient plus élevés ou semblables dans le Nord et dans les régions rurales par rapport au reste du pays. L’Ontario fait exception à cette tendance : le taux de crimes violents liés aux armes à feu était plus élevé dans le Sud de l’Ontario (22 pour 100 000 habitants) et dans les régions urbaines (23 pour 100 000 habitants) que dans le Nord de l’Ontario et les régions rurales de l’Ontario (13 et 10 pour 100 000 habitants, respectivement).
Le Nouveau-Brunswick, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse ont aussi enregistré des taux plus élevés de crimes violents liés aux armes à feu dans leurs grandes villes que dans leurs régions rurales, tandis que les taux étaient pratiquement égaux au Manitoba. Parmi l’ensemble des provinces, la Saskatchewan (68 victimes pour 100 000 habitants) et l’Alberta (53 pour 100 000) ont enregistré les taux les plus élevés de crimes liés aux armes à feu en région rurale.
Les crimes violents liés à une arme de poing avaient tendance à se produire dans les régions du Sud et dans les régions urbaines. Ainsi, le taux de crimes violents liés à une arme de poing dans les régions urbaines était plus de deux fois supérieur à celui déclaré par les services de police desservant des régions rurales (17 victimes pour 100 000 habitants par rapport à 7 pour 100 000).
En revanche, le taux de crimes violents liés à une carabine ou à un fusil de chasse était de quatre fois supérieur dans les régions rurales comparativement à celui observé dans les régions urbaines (12 pour 100 000 habitants par rapport à 3 pour 100 000) et cinq fois plus élevé dans le Nord des provinces et les territoires que dans le Sud (19 pour 100 000 habitants par rapport à 3,5 pour 100 000) (tableau 6, graphique 6).
Tableau de données du graphique 6
Arme de poing | Carabine ou fusil de chasse | Autre arme à feu | Total des crimes violents liés aux armes à feu | |
---|---|---|---|---|
taux pour 100 000 habitants | ||||
SudTableau de Note 1 | 15,6 | 3,5 | 5,0 | 24,1 |
NordTableau de Note 1 | 10,8 | 18,9 | 16,0 | 45,7 |
Régions urbainesTableau de Note 2 | 17,0 | 2,9 | 4,8 | 24,7 |
Régions ruralesTableau de Note 2 | 6,6 | 12,3 | 10,6 | 29,5 |
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité. |
De nombreux facteurs peuvent expliquer les taux plus élevés dans les collectivités du Nord et des régions rurales. Par exemple, les taux de possession d’armes à feu peuvent contribuer aux taux plus élevés dans ces collectivités, en raison des armes à feu nécessaires pour la chasse et l’agriculture. Cela fait croître la probabilité qu’une arme à feu soit présente sur les lieux de l’affaire au moment de la perpétration d’une infraction.
Sources des données
Les données sont extraites du Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Tableaux de données détaillés
Tableaux en annexe
Références
ALLEN, Mary, et Samuel PERREAULT. 2015. « Les crimes déclarés par la police dans le Nord provincial et les territoires du Canada, 2013 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
COTTER, Adam. 2014. « Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2012 », Juristat, produit no 85‑002-X au catalogue de Statistique Canada.
DAVID, Jean-Denis. 2017. « L’homicide au Canada, 2016 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
MUNCH, Christopher, et Warren SILVER. « Mesurer le crime organisé au Canada : résultats d’un projet pilote », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
- Date de modification :