La violence envers les personnes âgées et les perceptions de ces dernières à l’égard de la sécurité au Canada

par Shana Conroy et Danielle Sutton, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités

Début de l'encadré

Faits saillants

  • Selon les données de l’Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation), environ 128 000 personnes âgées ont été victimes de violence au Canada en 2019. Les taux de victimisation avec violence étaient cinq fois plus faibles chez les personnes âgées de 65 ans et plus que chez les Canadiens plus jeunes (20 incidents par rapport à 100 incidents pour 1 000 personnes).
  • Dans l’ensemble, les trois quarts (76 %) des personnes âgées qui ont déclaré avoir été victimes de violence en 2019 ont été agressées physiquement.
  • Une plus petite proportion de personnes âgées que de Canadiens plus jeunes ont déclaré avoir été victimes de violence de la part d’un partenaire intime au cours des cinq années ayant précédé l’enquête : 7,1 % des personnes âgées ont indiqué avoir été victimes de violence psychologique ou d’exploitation financière, et 1,5 % ont déclaré avoir été victimes de violence physique ou sexuelle aux mains d’un partenaire intime.
  • La plupart des personnes âgées étaient plutôt satisfaites ou très satisfaites de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité (82 %), estimaient que le nombre d’actes criminels commis dans leur voisinage était moins élevé que dans les autres régions du Canada (77 %) et déclaraient un sentiment d’appartenance à leur communauté plutôt fort ou très fort (72 %).
  • Selon les données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité, le taux d’affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police a augmenté de 22 % de 2010 à 2020. La plus forte hausse a été observée au cours des cinq années précédentes chez les hommes âgés. En revanche, la violence envers les personnes plus jeunes déclarée par la police a diminué de 9 % au cours de la même période, et des augmentations ont été observées à compter de 2015 (+12 % de 2015 à 2020).
  • En 2020, près des deux tiers (64 %) des personnes âgées victimes d’une affaire de violence déclarée par la police ont été agressées par une personne autre qu’un membre de leur famille ou un partenaire intime. Plus du quart (28 %) des personnes âgées victimes de violence ont été agressées par une connaissance, et le quart (24 %), par un étranger.
  • Les femmes âgées qui ont été victimes d’une affaire de violence déclarée par la police étaient deux fois plus susceptibles d’avoir été agressées par un partenaire intime que leurs homologues masculins (16 % par rapport à 7 %).
  • Dans plus de la moitié (60 %) des affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police, l’agresseur a eu recours à la force physique, et dans 19 % des affaires, une arme était présente. Environ le tiers (35 %) des personnes âgées ont subi une blessure corporelle résultant de la violence dont elles ont été victimes.
  • En 2020, les taux d’affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police étaient les plus élevés dans les territoires et au Nouveau-Brunswick. De 2015 à 2020, la violence envers les personnes âgées déclarée par la police a augmenté dans chaque province et territoire.
  • En 2020, le taux d’affaires de violence déclarées par la police était plus élevé chez les hommes âgés que chez les femmes âgées dans chaque province et territoire, et dans presque toutes les régions métropolitaines de recensement.
  • En 2020, le taux global d’affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police dans les provinces était plus élevé dans les régions rurales que dans les régions urbaines (247 par rapport à 214 pour 100 000 personnes).
  • De 2000 à 2020, 944 personnes âgées ont été victimes d’homicide au Canada, ce qui représente 7 % de toutes les victimes d’homicide au cours de cette période. La grande majorité (88 %) de ces homicides ont été résolus par la police.
  • Le taux d’homicides envers les personnes âgées a augmenté de 2010 à 2020 (+9 %), une hausse qui est principalement attribuable aux homicides commis contre les hommes âgés (+28 %).
  • Parmi les hommes âgés qui ont été victimes d’homicide, les deux tiers (67 %) ont été tués par une personne non apparentée, le plus souvent un ami (30 %), un étranger (20 %) ou une connaissance (17 %). Parmi les femmes âgées qui ont été victimes d’homicide, les deux tiers (67 %) ont été tuées par un partenaire intime (32 %) ou un membre de leur famille (35 %), alors que 1 femme âgée sur 8 (13 %) a été tuée par un étranger.

Les personnes âgées représentent près du cinquième de l’ensemble des Canadiens, et leur proportion au sein de la population continue de croître à mesure que les baby-boomers (c.-à-d. les personnes nées entre 1946 et 1965) vieillissent (Statistique Canada, 2022; Statistique Canada, 2021). En 2020, le Canada comptait 6,8 millions de personnes de 65 ans et plus, c’est-à-dire 18 % de la population totale (Statistique Canada, 2021). En fait, selon les projections démographiques fondées sur un scénario de croissance moyenne, d’ici 2030, plus de 1 Canadien sur 5 sera une personne âgée, un chiffre qui passera à 1 sur 4 d’ici 2060 (Statistique Canada, 2019b)Note .

Dans l’ensemble, les Canadiens âgés vieillissent mieux, sont plus actifs et ont une vie plus remplie que les générations précédentes. Parallèlement, les Canadiens âgés courent toujours le risque d’être victimes de violence de la part de membres de leur famille, de partenaires intimes, d’amis, de soignants et d’autres personnes (Miszkurka et autres, 2016). Parmi les personnes âgées, la plus grande proportion de femmes (54 %) est en grande partie attribuable au fait que les femmes vivent plus longtemps, en moyenne, que les hommes. Toutefois, l’écart de mortalité entre les genres a diminué au cours des dernières années et devrait continuer de diminuer en raison de l’augmentation de l’espérance de vie des hommes canadiens (Statistique Canada, 2019a). Compte tenu de la proportion croissante de personnes âgées au Canada, il est important de comprendre le risque de victimisation qu’elles courent et, par le fait même, leurs perceptions à l’égard de la sécurité et leur sentiment de sécurité. Lorsque les personnes âgées sont victimes de violence, il est essentiel de savoir où la violence se produit, qui la commet et si elle est signalée à la police, et ce, afin de pouvoir comprendre et atténuer les risquesNote .

Bien que les estimations sur la prévalence varient, on pense que la violence envers les personnes âgées touche environ un huitième des adultes âgés qui vivent dans les Amériques (Yon et autres, 2017). Le risque de subir diverses formes de violence est accru chez certains segments de la population âgée. Plus précisément, les personnes qui se trouvent socialement isolées, celles qui ont une déficience cognitive, qui sont physiquement fragiles, qui vivent en établissement ou dont les soins dépendent d’autres personnes sont plus à risque de subir de mauvais traitements (Brijnath et autres, 2021; Pillemer et autres, 2016). Parmi les conséquences de la violence qui, à leur tour, intensifient le risque de récurrence, figurent la probabilité accrue de développer des problèmes de santé mentale ou physique, l’hospitalisation, le déclin cognitif, le placement dans un établissement de soins infirmiers et la mortalité (Organisation mondiale de la Santé, 2021; Yunus et autres, 2019).

Dans le présent article de Juristat, fondé sur de multiples sources de données, on examine la nature et la prévalence de la victimisation avec violence chez les personnes âgées. De plus, on y présente les divers facteurs associés aux perceptions de ce groupe de personnes à l’égard de la criminalité et de la sécurité. Les données autodéclarées de l’Enquête sociale générale de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) sont fournies en premier, décrivant de façon détaillée les expériences de victimisation avec violence des personnes âgées et leurs perceptions à l’égard de la sécurité. Les sections qui suivent présentent les données déclarées par la police tirées du Programme de déclaration uniforme de la criminalité et de l’Enquête sur les homicides, qui révèlent des renseignements sur les tendances annuelles, le lien des auteurs présumés avec les victimes, ainsi que les caractéristiques des affaires. Bien que 2020 ait été une année inhabituelle en raison de la pandémie de COVID-19, les données sur les affaires déclarées par la police étaient semblables en 2019 et en 2020. À ce titre, cet article fait état des plus récentes données déclarées par la police en 2020.

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Encadré 1
Définition de la population des « personnes âgées »

Tandis que les personnes âgées représentaient 18 % de la population canadienne en 2020, la proportion vivant dans chacune des provinces et chacun des territoires variait. Les provinces de l’Atlantique et le Québec comptaient la plus grande proportion de personnes âgées, soit 20 % à 22 % des résidents de chaque province (Statistique Canada, 2021). Cependant, les territoires comptaient les plus faibles proportions de personnes âgées : 4 % de la population du Nunavut, 9 % de celle des Territoires du Nord-Ouest et 13 % des habitants du Yukon étaient des personnes âgées. La proportion de personnes âgées vivant en Alberta était elle aussi relativement faible (14 %). La proportion de personnes âgées vivant dans chaque province et territoire pourrait avoir une incidence sur la façon dont la victimisation des personnes âgées est définie et sur les mesures mises en œuvre pour y remédier.

Le vieillissement de la population au Canada alimente les discussions et les débats sur le seuil d’âge qui devrait être utilisé pour désigner les personnes âgées. Conformément à l’âge type de la retraite et à l’âge auquel de nombreuses personnes ont droit aux pleines prestations de retraite, une grande partie de la recherche est fondée sur un seuil d’âge de 65 ans (Arriagada, 2020; Gilmour et Ramage-Morin, 2020).

Parallèlement à l’augmentation de l’espérance de vie, des proportions plus élevées de personnes âgées adoptent un mode de vie actif et continuent de travailler après l’âge de la retraite, ce qui remet en question la pertinence d’utiliser les 65 ans comme seuil pour désigner les personnes âgées. Certains chercheurs préconisent plutôt de considérer des capacités physiques, cognitives ou de santé particulières comme pratique exemplaire pour définir les citoyens « âgés » (Addington, 2012). Bien que cela puisse permettre de produire une définition valide, des besoins pratiques exigent la catégorisation rapide de segments de la population, d’où la nécessité d’une définition fondée sur l’âge chronologique.

L’utilisation d’un seuil d’âge unique risque de dissimuler les différences au sein d’un groupe diversifié de personnes qui vivent des expériences singulières et qui ont des points forts et des points faibles particuliers tout au long de cette période de leur vie. L’une des solutions consiste à utiliser plusieurs sous-catégories d’âge. Par exemple, certains chercheurs ont recours à un âge minimal requis (p. ex. 60 ou 65 ans) pour désigner les personnes âgées, puis emploient des sous-catégories supplémentaires qui augmentent par tranches de 10 ans (p. ex. 65 à 74 ans, 75 à 84 ans et 85 ans et plus) pour bien décrire les différentes expériences vécues tout au long de la vie (Bows, 2019; Logan et autres, 2019).

Dans le présent article, le terme « personnes âgées » désigne les Canadiens de 65 ans et plusNote . En revanche, les « personnes plus jeunes » sont les Canadiens de 64 ans ou moins, ou de 15 à 64 ans dans le cas des données autodéclarées.

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Encadré 2
Victimisation des personnes âgées : Qu’est-ce que la violence?

Partout au Canada, il existe diverses définitions de la violence envers les personnes âgées, et leur portée varie. Certaines administrations, comme le Nouveau-Brunswick et l’Alberta, définissent la violence envers les personnes âgées de façon générale, en mettant l’accent sur toute action ou inaction qui met en péril la santé ou le bien-être d’une personne âgée (ministère de la Justice, 2015). Pour d’autres, comme le Manitoba et la Colombie-Britannique, la violence envers les personnes âgées doit être perpétrée par une personne à qui un adulte âgé a accordé sa confiance, qu’il s’agisse d’un conjoint, d’un membre de la famille, d’un soignant, d’un ami ou d’un membre du personnel travaillant dans un établissement de soins de longue durée (ministère de la Justice, 2015; Preston et Wahl, 2002). Enfin, certaines administrations, comme la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador, sont en faveur d’une définition large tout en reconnaissant qu’un abus de confiance se produit souvent dans les cas de violence commise envers les personnes âgées (ministère de la Justice, 2015).

Les termes utilisés, comme « mauvais traitements envers les aînés », « mauvais traitements envers les adultes âgés » ou « mauvais traitements à l’endroit d’adultes vulnérables », varient également. Quelle que soit la terminologie utilisée, les définitions de la violence envers les personnes âgées précisent souvent les types courants de mauvais traitements. Par exemple, selon l’Advocacy Centre for the Elderly, les mauvais traitements envers les personnes âgées sont des préjudices qu’occasionne à une personne âgée quelqu’un qui entretient une relation spéciale avec elle, ce qui comprend :

  • la violence physique, comme gifler, pousser, battre ou confiner de force;
  • l’exploitation financière, comme voler, frauder, extorquer et utiliser une procuration à des fins abusives;
  • la violence sexuelle, comme une agression sexuelle ou toute forme d’activité sexuelle non désirée;
  • la négligence, comme omettre de fournir à une personne âgée dont on prend soin de la nourriture, des soins médicaux ou d’autres soins nécessaires, ou abandonner cette personne;
  • la violence psychologique, comme le fait de traiter une personne âgée comme un enfant ou de l’humilier, de l’insulter, de l’effrayer, de la menacer ou de l’ignorer (ACE, 2013).

Comme on peut le constater ci-dessus, la gravité des actes de violence commis envers les personnes âgées peut varier. Or, seulement certains de ces actes atteignent le seuil criminel et peuvent donner lieu à des poursuites au Canada (p. ex. agression physique, agression sexuelle, extorsion et négligence criminelle causant des lésions corporelles). D’autres, comme l’humiliation, n’atteignent pas le seuil criminel.

Fin de l’encadré 2

Section 1 : Victimisation avec violence autodéclarée chez les personnes âgées

Au Canada, le Programme de déclaration uniforme de la criminalité et l’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens (victimisation) sont des sources de données complémentaires qui font état de la victimisation déclarée par la police et de la victimisation autodéclarée, respectivement. Bien que les données déclarées par la police soient essentielles pour mesurer la criminalité au Canada, elles se limitent aux affaires qui sont portées à l’attention des autorités. La majorité des affaires criminelles, en particulier les affaires de violence entre partenaires intimes et d’agression sexuelle, ne sont pas signalées à la policeNote . De plus, certaines données montrent que les personnes âgées sont moins susceptibles de signaler la victimisation à la police que les Canadiens plus jeunes (Cotter, 2021a; Gabor et Kiedrowski, 2009), d’où l’importance d’utiliser les données autodéclarées pour étoffer les statistiques déclarées par la police.

Il est difficile de mesurer l’ampleur réelle de la victimisation chez les personnes âgées. Certains comportements peuvent ne pas être perçus ou reconnus par les personnes âgées comme de la violence, tandis que d’autres n’atteignent pas le seuil criminel ou, s’ils atteignent le seuil criminel, peuvent ne pas être signalés à la police. En outre, certaines personnes âgées sont incapables de faire un signalement en raison d’une déficience. Par conséquent, les données autodéclarées et les données déclarées par la police mises en évidence dans cet article peuvent conduire à une sous-estimation de l’ampleur de la victimisation chez les personnes âgées au Canada. La présente section, fondée sur les constatations de l’ESG de 2019 sur la victimisation, fournit une analyse des expériences de victimisation avec violence autodéclarées par les personnes âgées qui tient compte de ces mises en garde.

La population cible de l’ESG sur la victimisation est composée des personnes de 15 ans et plus qui vivent dans la collectivité. Par conséquent, les personnes âgées vivant en établissement ne sont pas incluses dans l’enquête. De même, les personnes âgées ayant des incapacités graves pourraient ne pas avoir répondu à l’enquête. L’exclusion de ces deux groupes aura une incidence sur la compréhension du public à l’égard de la violence commise envers les personnes âgées. Environ 7 % des personnes âgées vivent en établissement, et une proportion encore plus importante de personnes âgées ont des capacités cognitives ou physiques en déclin, ces dernières augmentant le risque de violence envers ce groupe de personnes (Pillemer et autres, 2016; Walsh et autres, 2011; Organisation mondiale de la Santé, 2021).

Le taux de victimisation avec violence est plus faible chez les personnes âgées que chez les Canadiens plus jeunes

Selon les résultats de l’ESG sur la victimisation, au Canada, en 2019, environ 128 000 personnes âgées ont été victimes de violence, ce qui comprend les voies de fait, l’agression sexuelle et le vol qualifié; il s’agit d’un taux de 20 victimes pour 1 000 Canadiens de 65 ans et plus (tableau 1)Note . Ces données autodéclarées sont conformes aux recherches précédentes faisant état de la fréquence relativement faible des actes de violence subis par les personnes âgées, touchant souvent environ 2 % de la population âgée à tout moment (MacDonald, 2018; Policastro et Finn, 2017; Rosay et Mulford, 2017).

Compte tenu du fait que la victimisation diminue généralement avec l’âge (Cotter, 2021a), le taux de victimisation avec violence était considérablement moins élevé chez les personnes âgées que chez les Canadiens plus jeunes — c’est-à-dire les gens de 15 à 64 ans (100 incidents pour 1 000 personnes)Note . Le taux de victimisation avec violence était également plus faible chez les femmes âgées que chez les femmes plus jeunes (24 par rapport à 129), et chez les hommes âgés que chez les hommes plus jeunes (15 par rapport à 70).

Chez les personnes âgées, le taux de victimisation avec violence ne différait pas de façon statistiquement significative entre les femmes âgées et les hommes âgés, dans l’ensemble (24 par rapport à 15). En outre, aucune différence significative n’a été observée entre le taux de victimisation avec violence chez les personnes âgées appartenant à une minorité visibleNote  et celui des personnes âgées n’appartenant pas à une minorité visible et des personnes plus jeunes appartenant à une minorité visible (32E, 18 et 68, respectivement)Note .

Des recherches ont montré que les taux de victimisation sont généralement plus élevés chez les personnes ayant une incapacité (Cotter, 2021a) et chez les personnes âgées en particulier (Pillemer et autres, 2016; Walsh et autres, 2011; Organisation mondiale de la Santé, 2021). Chez les personnes âgées ayant une incapacité, les taux de victimisation peuvent être plus élevés en raison de la dépendance accrue à l’égard des soignants, de l’épuisement potentiel des soignants et des difficultés à se défendre physiquement (Pillemer et autres, 2016; Walsh et autres, 2011). Selon les résultats de l’ESG sur la victimisation, le taux de victimisation avec violence était beaucoup plus élevé chez les personnes âgées qui ont déclaré avoir une incapacitéNote  que chez celles n’ayant pas déclaré avoir une incapacité (31 incidents par rapport à 11E incidents pour 1 000 personnes)Note . Cependant, le taux de victimisation avec violence chez les personnes âgées ayant une incapacité était inférieur à celui des personnes plus jeunes ayant une incapacité (31 par rapport à 181). Chez les personnes ayant une incapacité, le taux de victimisation avec violence était plus élevé chez les femmes âgées que chez les hommes âgés (42E par rapport à 17E). Les taux de victimisation chez les personnes âgées ayant une incapacité sont vraisemblablement des estimations prudentes, compte tenu de la façon dont l’ESG exclut les personnes âgées vivant en établissement et de la possibilité que celles ayant une incapacité grave n’aient pas répondu à l’enquête.

Les trois quarts des personnes âgées victimes de violence sont agressées physiquement

Parmi les personnes qui ont vécu des expériences de victimisation avec violence en 2019, les trois quarts (76 %) des personnes âgées ont été agressées physiquement, ce qui représente un taux de 15 incidents pour 1 000 personnes (tableau 1). Le taux de voies de fait chez les personnes âgées était considérablement inférieur à celui enregistré chez les Canadiens plus jeunes (54 incidents pour 1 000 personnes)Note . Cette conclusion s’appliquait autant aux femmes âgées qu’aux hommes âgés. En effet, le taux de voies de fait était plus faible chez les femmes âgées que chez les femmes plus jeunes (16E par rapport à 58). Il était également plus faible chez les hommes âgés que chez les hommes plus jeunes (14 par rapport à 50).

Chez les personnes âgées ayant été victimes de violence en 2019, l’agression sexuelle et le vol qualifié étaient moins courants que les voies de fait. Le taux d’agressions sexuelles chez les personnes âgées était de 2,4E incidents pour 1 000 personnes, ce qui est considérablement inférieur au taux observé chez les Canadiens plus jeunes (37)Note . Le même constat a été dressé entre les femmes âgées et les femmes plus jeunes (4,2E par rapport à 63)Note . Parallèlement, le taux de vols qualifiés était beaucoup plus faible chez les personnes âgées que chez les personnes plus jeunes (2,4E par rapport à 8,2)Note . Une analyse plus poussée a révélé que la différence significative observée entre les Canadiens âgés et les Canadiens plus jeunes qui ont été victimes de vol qualifié était attribuable au taux de victimisation chez les personnes de 25 à 44 ansNote .

Une faible proportion de personnes âgées subissent des agressions physiques ou sexuelles aux mains d’un partenaire intime

La violence entre partenaires intimes — une forme de violence fondée sur le genre — comprend une gamme de comportements perpétrés par un conjoint actuel ou un ex-conjoint, ou un autre partenaire intime, qui peuvent causer des dommages psychologiques, financiers, sexuels ou physiques à une personne. Quel que soit l’âge de la victime, les répercussions potentielles de la violence entre partenaires intimes peuvent être immédiates et durables; il est possible que les victimes se sentent anxieuses, déprimées, craintives et piégées par leur partenaire (Cotter, 2021b; Savage, 2021). Tout comme leurs homologues plus jeunes, les personnes âgées qui sont victimes de violence aux mains d’un partenaire intime peuvent être réticentes à signaler leur agression ou à discuter de leurs expériences, d’où l’importance d’utiliser les données de l’enquête sur la victimisation pour étoffer les statistiques déclarées par la police. Une fois de plus, les données présentées ci-dessous peuvent conduire à une sous-estimation de l’ampleur de la violence entre partenaires intimes chez les personnes âgées, compte tenu du fait que les personnes vivant en établissement n’ont pas été incluses dans l’ESG sur la victimisation et de la possibilité que celles ayant certaines incapacités n’aient pas répondu à l’enquête.

Parmi les personnes âgées ayant un partenaire intime ou un ex-partenaire intime, 1,5 % ont déclaré avoir été victimes de violence physique ou sexuelle aux mains d’un partenaire intime au cours des cinq années ayant précédé l’ESG sur la victimisation, soit une proportion bien inférieure à celle enregistrée chez les Canadiens plus jeunes ayant subi ce genre de violence (6,9 %) (tableau 2)Note . Bien que les proportions de femmes âgées et d’hommes âgés ayant été victimes de violence de la part d’un partenaire intime ne diffèrent pas de façon significative (2,3 % et 0,9 %, respectivement), la violence physique ou sexuelle infligée par un partenaire intime était plus fréquente chez les femmes de 65 à 74 ans que chez les hommes du même âge (2,2 % par rapport à 1,1 %)Note .

Lorsque des comparaisons ont été effectuées selon le genre, des résultats semblables ont été obtenus. Une plus petite proportion de femmes âgées (2,3 %) que de femmes plus jeunes (7,6 %) ont été victimes de violence physique ou sexuelle aux mains d’un partenaire intime (tableau 2). De même, une plus petite proportion d’hommes âgés (0,9 %) que d’hommes plus jeunes (6,2 %) ont subi ce genre de violence.

Moins de 1 personne âgée sur 10 est victime de violence psychologique ou d’exploitation financière de la part d’un partenaire intime

Plusieurs études ont révélé que la violence psychologique et l’exploitation financière étaient les formes les plus courantes de violence envers les personnes âgées (Henderson et autres, 2021; Rosay et Mulford, 2017; Weissberger et autres, 2020; Yon et autres, 2017). Bien que certains de ces comportements n’atteignent pas nécessairement le seuil criminel, ils ont souvent des conséquences néfastes pour les victimes, mettant en péril leur sécurité économique tout en sapant leur sentiment de dignité et d’estime de soi. Ce genre de mauvais traitements peut entraîner le retrait des victimes de situations sociales et un sentiment accru d’anxiété, de désespoir ou d’inaptitude (Gouvernement du Canada, 2017; Yunus et autres, 2019). L’ESG sur la victimisation comprend des questions liées à la violence psychologiqueNote  et à l’exploitation financièreNote .

Moins de 1 personne âgée sur 10 (7,1 %) a déclaré avoir été victime de violence psychologique ou d’exploitation financière aux mains d’un partenaire intime au cours des cinq années ayant précédé l’ESG sur la victimisation; les proportions enregistrées étaient semblables chez les femmes âgées et chez les hommes âgés (7,2 % et 7,0 %, respectivement) (tableau 2)Note  . Par contre, un cinquième (19 %) des Canadiens de 15 à 64 ans ont été victimes de violence psychologique ou d’exploitation financière de la part d’un partenaire intime au cours de la même période, ce qui est beaucoup plus élevé que chez les personnes âgées. Une autre analyse a révélé que la violence psychologique ou l’exploitation financière aux mains d’un partenaire intime semble diminuer avec l’âge. Bien qu’une proportion beaucoup plus faible de personnes âgées que de groupes plus jeunes aient déclaré avoir subi ce genre de violence, l’écart se rétrécissait à mesure que l’âge augmentait (7,1 % des personnes âgées par rapport à 35 % des personnes de 15 à 24 ans, à 21 % de celles de 25 à 44 ans et à 12 % de celles de 45 à 64 ans)Note .

En plus des questions sur la violence psychologique et l’exploitation financière perpétrées par un partenaire intime, l’ESG sur la victimisation a posé les mêmes questions sur les personnes apparentées, les amis et les soignants. Une faible proportion de personnes âgées ont été victimes de violence psychologique (1,5 %) ou d’exploitation financière (0,7 %) aux mains d’une telle personne au cours des cinq années ayant précédé l’enquête (tableau 2). La violence psychologique était beaucoup moins fréquente chez les personnes âgées que chez les personnes plus jeunes (1,5 % par rapport à 3,3 %), alors qu’il n’y avait aucune différence notable en ce qui concerne l’exploitation financière (0,7 % par rapport à 1,0 %).

Section 2 : Perceptions des personnes âgées à l’égard de la sécurité

Le bien-être individuel est fondamentalement associé aux perceptions à l’égard de la sécurité personnelle. Les premiers travaux de recherche (p. ex. Hale, 1996; Yin, 1980) ont renforcé la croyance selon laquelle les personnes âgées sont plus susceptibles de craindre la criminalité que leurs homologues plus jeunes, même si, paradoxalement, les taux de criminalité chez les personnes âgées sont plus faibles. Des recherches ultérieures ont fait valoir que les personnes âgées ne craignent pas davantage la criminalité en tant que telle, mais se comportent plus prudemment en raison de facteurs largement liés à la vulnérabilité (Greve et autres, 2018). La peur de la criminalité ou les adaptations comportementales peuvent être exacerbées chez les personnes âgées parce que certaines d’entre elles se perçoivent comme étant plus vulnérables physiquement — mal équipées pour se défendre contre une agression — et s’attendent à un délai de rétablissement plus long si une telle situation devait se produire (Hanslmaier et autres, 2018; Sheppard et autres, 2021). Le but de la présente section consiste à déterminer si les perceptions des personnes âgées à l’égard de la sécurité sont en adéquation avec les taux de victimisation plus faibles soulignés ci-dessus.

La grande majorité des personnes âgées sont plutôt satisfaites ou très satisfaites de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité

Selon les données de l’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens (victimisation), et conformément aux tendances de victimisation mentionnées ci-dessus, la grande majorité (82 %) des personnes âgées étaient plutôt satisfaites ou très satisfaites de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité en 2019, une proportion qui dépassait celle enregistrée chez les Canadiens plus jeunes (77 %) (tableau 3)Note . Les hommes âgés étaient les plus satisfaits de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité (86 %), comparativement aux femmes âgées (79 %) et aux hommes plus jeunes (80 %). Dans les provinces, une plus grande proportion de personnes âgées vivant en région rurale que de personnes âgées vivant en région urbaine ont déclaré être plutôt satisfaites ou très satisfaites de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité (87 % comparativement à 81 %)Note .

En ce qui a trait à la satisfaction à l’égard de la sécurité personnelle par rapport à la criminalité, aucune différence significative n’a été constatée entre les personnes âgées autochtones (Premières Nations, Métis, Inuits) et les personnes âgées non autochtones, d’une part, et les personnes âgées appartenant à une minorité visible et celles n’appartenant pas à une minorité visible, d’autre partNote . On remarque cependant des différences lorsque l’on considère l’incapacité. Les personnes âgées ayant une incapacité étaient moins susceptibles que les personnes âgées n’ayant aucune incapacité de déclarer qu’elles étaient satisfaites à l’égard de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité (80 % par rapport à 84 %). Inversement, il était plus fréquent pour les personnes âgées ayant une incapacité d’affirmer qu’elles étaient insatisfaites à l’égard de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité (3,9 %), ou qu’elles n’étaient ni satisfaites ni insatisfaites (16 %), que les personnes âgées n’ayant aucune incapacité (2,7 % et 13 %, respectivement).

Dans le cadre de l’ESG sur la victimisation, plusieurs questions sont posées visant à mesurer la satisfaction des Canadiens à l’égard de leur sécurité personnelle au moyen d’indicateurs de comportement — comme marcher seul dans le quartier après la tombée de la nuit, attendre ou utiliser les transports en commun seul après la tombée de la nuit, rester seul chez soi le soir ou pendant la nuit — et à savoir s’ils ont pris des mesures pour se protéger ou pour protéger leurs biens contre des actes criminelsNote .

Une tendance claire s’est dégagée de ces indicateurs : une plus grande proportion de personnes âgées que de personnes plus jeunes ont déclaré se sentir tout à fait en sécurité ou assez en sécurité ou ne pas s’inquiéter du tout pour leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité (tableau 3). La seule exception concernait le fait d’attendre ou d’utiliser les transports en commun après la tombée de la nuit : il n’y avait pas de différence significative entre le niveau d’inquiétude des personnes âgées et celui des Canadiens plus jeunes. En outre, une plus faible proportion de personnes âgées que de personnes plus jeunes ont déclaré avoir pris des mesures au cours des 12 mois précédents pour se protéger ou pour protéger leurs biens contre des actes criminels (13 % par rapport à 23 %)Note .

En ce qui a trait aux mesures de la perception de la sécurité personnelle, chez les personnes âgées en particulier, une proportion beaucoup plus importante d’hommes que de femmes ont déclaré se sentir assez en sécurité ou tout à fait en sécurité ou ne pas s’inquiéter du tout pour leur sécurité par rapport à la criminalité. Cela dit, aucune différence statistiquement significative n’a été constatée entre les hommes âgés et les femmes âgées en ce qui concerne les mesures prises au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête pour se protéger ou pour protéger leurs biens contre des actes criminels.

La plupart des personnes âgées estiment que le nombre d’actes criminels commis dans leur voisinage est moins élevé que dans les autres régions du Canada

Conformément aux perceptions positives à l’égard de la sécurité personnelle et, possiblement, en raison d’une moins grande exposition à la criminalité, plus des trois quarts (77 %) des personnes âgées estimaient que le nombre d’actes criminels commis dans leur voisinage était moins élevé que dans les autres régions du Canada, et cette proportion était beaucoup plus élevée que celle enregistrée chez les Canadiens plus jeunes qui avaient la même opinion (70 %) (tableau 3)Note . Cependant, un nombre beaucoup plus élevé de Canadiens de 64 ans ou moins estimaient que le nombre d’actes criminels commis dans leur voisinage était plus élevé que dans les autres régions du Canada (4,9 % par rapport à 3,0 % des personnes âgées).

De même, il était plus fréquent pour les personnes âgées (81 %) que pour les personnes plus jeunes (72 %) de croire que la criminalité dans leur quartier était demeurée à peu près la même au cours des cinq années ayant précédé l’ESG sur la victimisation, malgré les augmentations nationales du volume et de la gravité des actes criminels au cours de la même période (Moreau et autres, 2020)Note . Par ailleurs, une plus grande proportion de personnes plus jeunes que de personnes âgées étaient d’avis que la criminalité dans leur quartier avait augmenté au cours des cinq années précédentes (21 % par rapport à 13 %).

Des tendances semblables ont été observées par rapport aux personnes âgées en particulier lorsqu’on a comparé les perceptions à l’égard de la criminalité des personnes âgées vivant dans les régions rurales provinciales à celles des personnes âgées vivant dans les régions urbaines des provinces. Par exemple, une plus grande proportion de personnes âgées vivant dans des régions rurales considéraient que le nombre d’actes criminels commis dans leur quartier était moins élevé que dans les autres régions du Canada, comparativement aux personnes âgées vivant dans des régions urbaines (88 % par rapport à 74 %)Note . En revanche, de plus grandes proportions de personnes âgées vivant en milieu urbain considéraient que le niveau de criminalité dans leur quartier était à peu près le même (21 %) ou plus élevé (3,5 %) que dans les autres régions du Canada, comparativement à leurs homologues ruraux (9,8 % et 1,0 %, respectivement).

Au total, 7 personnes âgées sur 10 déclarent avoir un sentiment d’appartenance à leur communauté plutôt fort ou très fort

Des recherches ont permis de constater que, dans tous les groupes d’âge, le sentiment d’appartenance à la communauté est positivement associé à la santé physique et, dans une plus grande mesure, à la santé mentale (Michalski et autres, 2020). Près des trois quarts (72 %) des personnes âgées ont déclaré avoir un sentiment d’appartenance à leur communauté plutôt fort ou très fort, et ce chiffre était considérablement plus élevé que celui enregistré chez les Canadiens plus jeunes (58 %) (tableau 3)Note . En outre, certaines études ont fait état d’une augmentation des activités de loisir pendant la retraite (Evenson et autres, 2002; Henning et autres, 2020; Lee et autres, 2020); les personnes âgées ayant généralement beaucoup plus de temps libre, elles ont donc plus d’occasions pour développer un sentiment d’appartenance à la communauté. Une analyse plus poussée a toutefois révélé qu’un sentiment d’appartenance à leur communauté plutôt fort ou très fort était moins fréquent chez les personnes âgées dont le revenu personnel était inférieur à 30 000 $ par année que chez les personnes âgées dont le revenu personnel était de 30 000 $ et plus par année (70 % par rapport à 74 %)Note .

Alors qu’aucune différence significative n’a été relevée entre les personnes âgées autochtones et les personnes âgées non autochtones pour ce qui est du sentiment d’appartenance à la communauté, les personnes âgées appartenant à une minorité visible étaient moins susceptibles de déclarer avoir un sentiment d’appartenance à leur communauté plutôt fort ou très fort (61 % par rapport à 74 % des personnes âgées n’appartenant pas à une minorité visible)Note . De même, les personnes âgées ayant une incapacité ont moins souvent déclaré avoir un sentiment d’appartenance à leur communauté plutôt fort ou très fort (70 %) et ont plus souvent indiqué avoir un sentiment d’appartenance à leur communauté plutôt faible ou très faible (18 %) que les personnes âgées n’ayant aucune incapacité (74 % et 14 %, respectivement).

Dans l’ensemble, une plus grande proportion de personnes âgées ont déclaré que de nombreuses personnes du voisinage se connaissent (46 % par rapport à 31 % des personnes plus jeunes) et que de nombreuses personnes du voisinage s’entraident (84 % par rapport à 81 % des personnes plus jeunes) (tableau 3)Note . Parmi les personnes qui habitaient dans leur quartier depuis moins d’un an, il n’y avait aucune différence entre les proportions de personnes âgées et les proportions de personnes plus jeunes qui ont déclaré que beaucoup de personnes se connaissent. Toutefois, les personnes âgées étaient plus susceptibles que les personnes plus jeunes de déclarer que beaucoup de gens dans le voisinage se connaissent lorsqu’ils y ont vécu plus longtemps, c’est-à-dire un à cinq ans, cinq à dix ans, ou dix ans et plusNote .

Conformément aux perceptions favorables à l’égard de la criminalité dans le voisinage, une plus petite proportion de personnes âgées que de personnes plus jeunes ont déclaré la présence d’au moins un indicateur de problème social (42 % par rapport à 60 %) (tableau 3)Note . Toutefois, parmi la population âgée exclusivement, une plus grande proportion de personnes dont le revenu personnel était inférieur à 30 000 $ par année que de personnes dont le revenu personnel était de 30 000 $ et plus par année ont déclaré que les problèmes sociaux constituaient un problème de grande envergure dans leur quartier (6,3 % par rapport à 4,0 %)Note . Parmi les problèmes sociaux figurent les voisins bruyants, les gens qui traînent dans les rues, les déchets ou les ordures, le vandalisme ou les graffitis, la violence motivée par la race ou l’origine ethnique, l’usage ou le trafic de drogues, et l’intoxication ou le tapage dans les endroits publics.

Les personnes âgées croient le plus souvent que les services de police locaux font du bon travail par rapport à toutes les mesures du rendement

Parmi toutes les mesures du rendement des services de police recueillies dans le cadre de l’ESG sur la victimisation, une plus grande proportion de personnes âgées que de Canadiens plus jeunes croyaient que la police faisait du bon travail (graphique 1; tableau 4). Cependant, comparativement aux personnes âgées, une plus grande proportion de personnes plus jeunes ont déclaré que la police faisait un travail passable ou du mauvais travail relativement à tous les indicateurs du rendement des services de police.

Graphique 1 début

Graphique 1 Perceptions des personnes âgées et des personnes plus jeunes à l’égard du rendement de la police, selon la mesure du rendement et le groupe d’âge, Canada, 2019

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Mesure du rendement des services de police (titres de rangée) et Personnes âgées, Personnes plus jeunes, pourcentage de personnes qui croient que la police fait du bon travail, intervalle de confiance de 95 % et pourcentage de personnes qui croient que la police fait du bon travail
, calculées selon de et à unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Mesure du rendement des services de police Personnes âgées Personnes plus jeunesTableau de données du graphique 1 Note 
pourcentage de personnes qui croient que la police fait du bon travail intervalle de confiance de 95 % pourcentage de personnes qui croient que la police fait du bon travail
intervalle de confiance de 95 %
de à de à
Faire respecter la loi 51,6Note * 49,7 53,5 44,9 43,6 46,3
Répondre rapidement aux appels 44,4Note * 42,6 46,3 38,7 37,4 40,0
Avoir une attitude ouverte, invitant à la discussion 55,9Note * 54,1 57,7 47,3 46,0 48,7
Informer le public sur les façons de prévenir les actes criminels 45,6Note * 43,8 47,5 35,0 33,7 36,3
Assurer la sécurité des citoyens dans le voisinage 49,5Note * 47,7 51,4 43,2 41,9 44,5
Traiter les personnes équitablement 47,2Note * 45,3 49,0 40,2 39,0 41,5

Graphique 1 fin

Répartis en fonction du genre, les résultats de l’ESG sur la victimisation ont montré qu’une plus grande proportion d’hommes âgés et de femmes âgées croyaient que la police faisait du bon travail par rapport à tous les indicateurs de rendement, comparativement aux hommes plus jeunes et aux femmes plus jeunes, respectivement (tableau 4). En ce qui concerne les personnes âgées qui croyaient que la police faisait du bon travail, aucune différence significative n’a été observée entre les femmes âgées et les hommes âgés pour tout indicateur de rendement. Cependant, pour tous les indicateurs, un nombre beaucoup plus élevé d’hommes âgés que de femmes âgées croyaient que la police faisait du mauvais travail.

Conformément à la constatation selon laquelle la plupart des personnes âgées croyaient que la police faisait du bon travail, la moitié (50 %) des personnes âgées ont déclaré avoir une grande confiance en la policeNote , une proportion qui était beaucoup plus élevée que celle observée chez les personnes plus jeunes (39 %)Note . Les hommes âgés ont plus souvent déclaré avoir une grande confiance en la police que les hommes plus jeunes (49 % par rapport à 38 %). De même, les femmes âgées ont plus souvent déclaré avoir une grande confiance en la police que les femmes plus jeunes (50 % par rapport à 39 %).

Les personnes âgées autochtones étaient plus susceptibles de déclarer avoir peu confiance ou aucune confiance en la police que leurs homologues non autochtones (10 %E par rapport à 4,9 %). De même, une plus grande proportion de personnes âgées appartenant à une minorité visible que de personnes âgées n’appartenant pas à une minorité visible ont déclaré la même chose (9,7 % par rapport à 4,5 %)Note . Chez les personnes âgées ayant une incapacité, une grande confiance était moins fréquente (46 %), mais une certaine confiance était plus courante (48 %), comparativement aux personnes âgées n’ayant aucune incapacité (53 % et 42 %, respectivement).

Section 3 : Affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police

En s’appuyant sur les données autodéclarées, la présente section fournit un examen de la victimisation des personnes âgées au Canada reposant sur les données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité. Pour obtenir plus de renseignements sur la violence envers les personnes âgées déclarée par la police pendant la pandémie de COVID-19, veuillez consulter l’encadré 4.

Le nombre d’affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police augmente

En 2020, il y a eu 389 919 victimes d’affaires de violence déclarées par la police au Canada; de ce nombre, 15 157 (4 %) étaient des personnes âgées (tableau 5)Note . Le taux de victimisation avec violence chez les personnes âgées a augmenté de 22 % de 2010 à 2020, et des hausses de taux ont été observées tant chez les femmes (+18 %) que chez les hommes (+25 %). En revanche, chez les personnes plus jeunes, des hausses du taux d’affaires de violence déclarées par la police ont été observées à partir de 2015. Depuis, le taux de victimisation chez les Canadiens plus jeunes a augmenté (+12 %), dans une plus grande mesure chez les femmes (+16 %) que chez les hommes (+8 %).

Les taux d’affaires de violence déclarées par la police ont augmenté pour chaque groupe d’âge des personnes âgées, de 2010 à 2020 (graphique 2). La plus forte hausse depuis 2010 a été observée chez les personnes de 85 ans et plus (+39 %), bien qu’une baisse soit survenue de 2019 à 2020. L’augmentation depuis 2010 pour ce groupe d’âge est presque entièrement attribuable à la victimisation avec violence chez les femmes âgées; il y a eu une hausse du taux de 63 % chez les femmes de 85 ans et plus (de 108 à 176 victimes pour 100 000 personnes), alors que le taux a augmenté de 3 % chez les hommes du même groupe d’âge (de 132 à 136 victimes pour 100 000 personnes). Parallèlement, chez les hommes âgés, la plus forte augmentation de 2010 à 2020 a été observée chez les 75 à 84 ans (+29 %). Il convient toutefois de noter que les personnes âgées en général — et les personnes de 85 ans et plus en particulier — représentent une faible proportion des victimes d’affaires de violence déclarées par la police (4 % et 0,4 % en 2020, respectivement). Par conséquent, les fluctuations du nombre de victimes peuvent avoir une grande incidence sur le taux de victimisation et la tendance qui en découle.

Graphique 2 début

Graphique 2 Personnes âgées victimes de violence déclarée par la police, selon le groupe d’âge et l’année, Canada, 2010 à 2020

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Personnes de 65 à 74 ans, Personnes de 75 à 84 ans, Personnes de 85 ans et plus et Personnes de 65 ans et plus, calculées selon taux pour 100 000 personnes unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Personnes de 65 à 74 ans Personnes de 75 à 84 ans Personnes de 85 ans et plus Personnes de 65 ans et plus
taux pour 100 000 personnes
2010 231 132 117 183
2011 219 131 120 177
2012 215 136 122 177
2013 210 129 132 175
2014 204 134 130 173
2015 212 143 135 181
2016 213 143 146 184
2017 224 154 166 196
2018 232 157 172 202
2019 257 178 210 227
2020 269 161 162 223

Graphique 2 fin

Près des deux tiers des personnes âgées sont victimes de violence aux mains d’une personne autre qu’un membre de leur famille ou un partenaire intime

Selon les données déclarées par la police, en 2020, plus de 6 personnes âgées sur 10 (64 %) qui ont été victimes d’un crime violent ont été agressées par une personne autre qu’un membre de la famille ou un partenaire intime, comparativement à une proportion relativement plus faible chez les personnes plus jeunes (56 %) (tableau 6). Parmi les victimes âgées, près des trois quarts (72 %) des hommes âgés et plus de la moitié (54 %) des femmes âgées ont été agressés par une personne autre qu’un membre de la famille. Un peu plus de la moitié (52 %) des victimes âgées ont été agressées par une connaissance ou un étranger. Cette constatation était plus marquée chez les hommes âgés, chez qui des proportions égales d’hommes avaient été agressés par un étranger (29 %) ou une connaissance (29 %), alors qu’un peu plus du quart (27 %) des femmes âgées avaient été agressées par une connaissance et une proportion plus faible, par un étranger (16 %).

Ces données déclarées par la police contredisent les recherches qui laissent entendre que les personnes âgées sont souvent agressées par un membre de leur famille (Brijnath et autres, 2021; Weissberger et autres, 2020). Cela dit, les deux études citées portaient sur la victimisation signalée à des lignes d’assistance pour les victimes de mauvais traitements, ce qui comprenait des formes criminelles et des formes non criminelles de mauvais traitements. Par conséquent, il faut examiner la question du sous-signalement à la police. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles une personne, peu importe son âge, peut choisir de ne pas signaler à la police la victimisation aux mains d’un membre de la famille, y compris, sans toutefois s’y limiter, la crainte de représailles, la dépendance à l’égard de l’agresseur, la honte ou l’embarras, des questions liées à la protection de la vie privée ou le désir de protéger l’agresseur (Dowling et autres, 2018; Roger et autres, 2021).

Les femmes âgées sont plus susceptibles que les hommes âgés d’être victimes de violence perpétrée par un membre de la famille ou un partenaire intime

Les données déclarées par la police ont révélé qu’en général, une plus grande proportion de personnes âgées que de victimes plus jeunes étaient agressées par un membre de la famille (tableau 6). Plus précisément, 1 victime âgée sur 4 (25 %) a été agressée par un membre de la famille, comparativement à 15 % des victimes de moins de 65 ans.

Il est important de noter qu’il y avait des différences entre les genres; plus précisément, une plus grande proportion de femmes âgées que d’hommes âgés ont été victimes de violence de la part d’un membre de la famille (30 % par rapport à 22 %). Au sein de ce groupe, les femmes âgées étaient le plus souvent agressées par leur enfant ou un membre de la famille élargie (p. ex. petits-enfants, nièces, neveux et membres de la belle-famille).

Les femmes âgées étaient deux fois plus susceptibles d’avoir été agressées par un partenaire intime que les hommes âgés (16 % par rapport à 7 %). Les femmes plus jeunes étaient également trois fois plus susceptibles d’avoir été agressées par un partenaire intime que les hommes plus jeunes (42 % par rapport à 13 %). Par conséquent, il y a une forte corrélation entre la violence entre partenaires intimes et le genre des victimes, lesquelles sont plus souvent des femmes que des hommes (Conroy, 2021; Cotter, 2021b).

Un peu plus du quart des personnes âgées victimes de violence déclarée par la police sont agressées par une autre personne âgée

Il y a eu 7 241 affaires de violence envers des personnes âgées déclarées par la police, pour lesquelles on comptait une seule victime et un seul auteur présuméNote . De ce nombre, les trois quarts (75 %) ont été perpétrées par un auteur présumé de genre masculin. Pour ce qui est de l’âge, la plus grande proportion de personnes âgées ont été agressées par une personne de 25 à 44 ans (34 %); et par une personne de 45 à 64 ans (31 %). Un peu plus du quart (27 %) des personnes âgées victimes de violence ont été agressées par une personne de 65 ans et plus. Parmi les auteurs présumés âgés de 25 à 64 ans, la plus grande proportion (55 %) ont agressé une personne autre qu’un partenaire intime ou un membre de leur famille. Cette constatation était particulièrement vraie pour les auteurs présumés qui ont agressé des hommes âgés (65 %), mais moins pour ceux qui ont agressé des femmes âgées (39 %). Les auteurs présumés de 25 à 64 ans ont principalement agressé des femmes âgées avec qui ils étaient apparentés par un lien familial non conjugal (49 % par rapport à 27 % pour les hommes âgés).

De même, parmi les auteurs présumés qui étaient eux aussi des personnes âgées, la plupart (63 %) ont agressé une personne autre qu’un partenaire intime ou un membre de leur famille. Cette situation était plus fréquente chez les hommes âgés identifiés comme auteurs présumés que chez les femmes âgées identifiées comme auteures présumées qui avaient agressé une autre personne âgée (78 % par rapport à 55 %). Environ 1 auteur présumé sur 3 (33 %) de 65 ans et plus a agressé un partenaire intime, et cette situation était plus fréquente chez les victimes âgées de genre féminin que chez les victimes âgées de genre masculin (41 % par rapport à 18 %).

Les accusations sont moins fréquentes contre les auteurs présumés de violence envers des personnes âgées que contre les auteurs présumés de violence envers des personnes plus jeunes

Parmi les affaires impliquant une seule victime et un seul auteur présumé, près de 6 personnes sur 10 (58 %) accusées de violence envers des personnes âgées ont fait l’objet d’accusations portées ou recommandées, une situation moins fréquente que chez les personnes accusées d’avoir commis des actes de violence envers des personnes plus jeunes (74 %)Note . Le dépôt ou la recommandation d’accusations était plus fréquent chez les auteurs présumés âgés de 25 à 44 ans (65 %) et de 45 à 64 ans (63 %). Plus de la moitié (55 %) des auteurs présumés de 12 à 24 ans ont été impliqués dans des affaires qui ont été classées par mise en accusation, comparativement à moins de la moitié (43 %) des auteurs présumés de 65 ans et plus accusés d’avoir commis des actes de violence envers une autre personne âgée. Cela dit, comparativement aux victimes plus jeunes, une plus grande proportion de personnes âgées ont demandé qu’aucune autre mesure ne soit prise contre l’auteur présumé malgré l’existence de preuves suffisantes pour justifier une accusation (26 % et 18 %, respectivement).

Les voies de fait sont la forme la plus courante d’infractions commises contre les personnes âgées ayant été victimes d’affaires de violence déclarées par la police

Conformément à l’ensemble des crimes violents déclarés par la police (Moreau, 2021), parmi toutes les personnes âgées, peu importe le genre de la victime, les voies de fait étaient la forme la plus courante d’infractions commises contre les personnes âgées ayant été victimes d’affaires de violence déclarées par la police; venaient ensuite d’autres infractions comportant de la violence ou des menaces de violence (tableau 7). Plus précisément, parmi toutes les affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police en 2020, 67 % des hommes âgés et 62 % des femmes âgées ont été agressés physiquement. Parmi ces victimes, près de 8 personnes âgées sur 10 (79 %) ont subi des voies de fait de niveau 1, et un cinquième (20 %) ont subi des voies de fait de niveau 2 (voies de fait armées ou causant des lésions corporelles)Note . De légères différences ont été constatées entre les genres; en effet, une plus grande proportion de femmes âgées ont été victimes de voies de fait de niveau 1 (84 % par rapport à 75 % des hommes âgés) et une plus grande proportion d’hommes âgés ont été victimes de voies de fait de niveau 2 (24 % par rapport à 15 % des femmes âgées). Ces tendances correspondent à ce qui a été observé chez les hommes et chez les femmes plus jeunes.

Parmi les personnes âgées qui ont signalé à la police d’autres infractions mettant en cause de la violence ou des menaces de violence, plus de 5 victimes sur 10 (56 %) ont été menacées, environ 1 victime sur 7 (15 %) a fait l’objet d’un vol qualifié et une plus petite proportion ont été victimes de harcèlement criminel (12 %). Encore une fois, il y avait des différences entre les genres. Bien que la majorité des hommes et des femmes âgés aient fait l’objet de menaces (59 % et 52 %, respectivement), une plus grande proportion d’hommes ont été victimes de vols qualifiés (18 % par rapport à 12 % des femmes âgées), alors que les femmes étaient plus souvent victimes de harcèlement criminel (16 % par rapport à 9 % des hommes âgés).

Les victimes âgées, tant les femmes (81 %) que les hommes (63 %), étaient le plus souvent agressées dans un lieu résidentielNote . Ces chiffres dépassent ce qui a été observé chez les Canadiens plus jeunes : 73 % des femmes plus jeunes et 51 % des hommes plus jeunes ont été agressés dans un lieu résidentiel. Cependant, ces tendances peuvent être attribuables à des caractéristiques de mode de vie plutôt qu’à l’âge seul. Par exemple, des données antérieures montrent à quel point le risque de victimisation est élevé chez les personnes qui participent fréquemment à des activités en soirée hors de la maison et qui ont consommé de la marijuana au cours des 30 derniers jours (Cotter, 2021a); on peut soutenir que ces comportements sont plus courants chez les jeunes.

Début de l'encadré 3

Encadré 3
Modalités de vie des personnes âgées

La préférence pour de nombreuses personnes âgées est de demeurer dans la collectivité, ou de vieillir chez elles (Puxty et autres, 2019), une réalité pour environ 9 Canadiens âgés sur 10 qui vivent actuellement dans la collectivité (Agence de la santé publique du Canada, 2020; Puxty et autres, 2019). De plus, la recherche a montré l’importance des modalités de vie sur la santé mentale et le bien-être des personnes âgées (Puxty et autres, 2019; Srugo et autres, 2020). Les mesures de la santé mentale perçue, de la santé physique perçue, de la satisfaction à l’égard de la vie et du sentiment d’appartenance à la communauté sont meilleures chez les Canadiens âgés qui vivent avec un conjoint ou un partenaire que chez ceux qui vivent seuls ou avec d’autres membres de leur famille (Srugo et autres, 2020).

Bien que les données déclarées par la police ne révèlent pas des modalités de vie précises, parmi toutes les personnes âgées dont la victimisation avec violence a été signalée à la police en 2020, près des trois quarts (71 %) ont été agressées dans un lieu résidentiel. Parmi ces victimes, 83 % ont été agressées à l’intérieur d’une résidence privée et 15 % à l’intérieur d’une résidence collective, à savoir une maison de retraite ou un établissement de soins infirmiersNote . Ces données peuvent indiquer une surreprésentation des personnes âgées agressées dans les établissements, car, selon les données du Recensement de la population, une petite proportion (7 %) des Canadiens âgés vivent dans de tels endroits (Puxty et autres, 2019)Note . Les personnes âgées qui ont été agressées dans une résidence collective étaient le plus souvent agressées par une connaissance (40 %), un voisin (19 %), un étranger (11 %), un colocataire (9 %) ou un symbole d’autorité (7 %)Note .

Les quelques études portant sur la victimisation criminelle et non criminelle chez les personnes âgées vivant en établissement ont fait état de fortes proportions de violence infligée par le personnel envers les résidents, ainsi que de violence infligée par des résidents envers d’autres résidents (allant de 20 % à 64 %) (Lachs et autres, 2016; Royal Commission, 2020; Yon et autres, 2018). Une explication possible de cette surreprésentation est le nombre de personnes âgées vivant en établissement atteintes de démence ou d’autres déficiences cognitives graves. Selon les données, environ 4 des personnes âgées atteintes de démence sur 10 résident dans des établissements (Institut canadien d’information sur la santé, 2021); ces résultats représentent donc une proportion importante des personnes âgées vivant en établissement. Vivre avec une déficience cognitive, comme la démence, est un facteur de risque de victimisation bien documenté (Pillemer et autres, 2016; Yon et autres, 2018).

Il faut faire preuve de prudence dans toute analyse de la victimisation des personnes âgées vivant en établissement. Les données d’enquêtes canadiennes ne rendent pas compte de la population vivant en établissement, et de graves limitations cognitives empêchent de nombreuses personnes âgées d’accorder leur consentement et de participer. Par conséquent, les données déclarées par la police sont souvent la meilleure source disponible, mais elles se limitent aux affaires qui sont portées à l’attention des autorités.

Fin de l’encadré 3

Les blessures corporelles sont plus fréquentes chez les hommes âgés que chez les femmes âgées qui subissent de la violence

Plus de la moitié (60 %) des affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police mettaient en cause l’usage de la force physique et 19 %, la présence d’une arme (tableau 8). Il convient de noter que plus de 1 homme âgé sur 5 a été agressé au moyen d’une arme, comparativement à environ 1 femme âgée sur 8 (23 % et 13 %, respectivement).

Environ le tiers (35 %) des personnes âgées ont subi une blessure corporelle résultant de l’affaire, une plus grande proportion d’hommes âgés que de femmes âgées (37 % par rapport à 32 %). Chez les personnes âgées, les conséquences possibles associées à une blessure, même mineure, sont considérables. Comparativement aux personnes plus jeunes, les personnes âgées qui souffrent de blessures graves sont plus à risque de subir une autre blessure, d’être hospitalisées et même d’en mourir (Xu et Drew, 2018). De plus, la qualité de vie des personnes âgées après une blessure peut être grandement réduite par l’apparition ou l’aggravation de problèmes de santé mentale, la crainte de subir une autre blessure, le retrait social, l’augmentation de la douleur et de la fragilité, et la diminution de la capacité de vivre de manière autonome (Xu et Drew, 2018).

Les taux d’affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police sont les plus élevés dans les territoires

Comme pour les crimes déclarés par la police en général (Moreau, 2021), les taux de violence envers les personnes âgées étaient les plus élevés dans les territoires en 2020 (tableau 9). Parallèlement, dans les provinces, les affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police étaient les plus nombreuses au Nouveau-Brunswick (311 pour 100 000 personnes) et les moins nombreuses à l’Île-du-Prince-Édouard (178). Même si le taux de voies de fait au Nouveau-Brunswick (173) était plus élevé que dans les autres provinces de l’Atlantique, il était semblable à ceux enregistrés dans d’autres provincesNote . Le taux plus élevé de victimisation observé au Nouveau-Brunswick pourrait être attribuable à d’autres infractions mettant en cause de la violence ou des menaces de violence (128 pour 100 000 personnes), un taux qui représentait le double de celui observé dans la plupart des autres provincesNote .

De 2010 à 2020, le taux de victimisation chez les personnes âgées a augmenté dans plusieurs provinces et territoires; toutefois, de 2015 à 2020Note , le taux a connu une hausse dans chaque province et territoire, à peu près au moment où le nombre de personnes âgées a commencé à dépasser le nombre de jeunes de 14 ans ou moins pour la première fois de l’histoire (Statistique Canada, 2019a). Les augmentations de taux les plus importantes observées de 2010 à 2020 ont été enregistrées au Nouveau-Brunswick (+54 %), en Ontario (+38 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (+36 %) (tableau 9).

En outre, les taux de victimisation étaient plus élevés chez les hommes âgés que chez les femmes âgées dans chaque province et territoire en 2020. Les différences les plus importantes entre les genres ont été observées au Manitoba et dans les Territoires du Nord-Ouest, où le taux de violence déclarée était 1,8 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (329 par rapport à 180 pour 100 000 personnes au Manitoba, et 4 258 par rapport à 2 334 dans les Territoires du Nord-Ouest).

Différentes tendances ont été observées chez les personnes plus jeunes. Bien que les taux continuent d’être les plus élevés dans les territoires, dans les provinces, les taux les plus élevés d’affaires de violence déclarées par la police chez les Canadiens plus jeunes ont été enregistrés en Saskatchewan (2 335 pour 100 000 personnes) et au Manitoba (2 222). En 2020, les taux de victimisation étaient plus élevés chez les femmes plus jeunes que chez les hommes plus jeunes dans chaque province et territoire.

Les taux provinciaux d’affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police sont plus élevés dans les régions rurales que dans les régions urbaines

En 2020, le taux global d’affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police dans les provinces était plus élevé dans les régions rurales que dans les régions urbaines (247 par rapport à 214 pour 100 000 personnes) (tableau 9)Note . Cette tendance était semblable chez les personnes plus jeunes, ainsi que chez les femmes et chez les hommes, peu importe le groupe d’âge, mais l’écart entre les régions urbaines et les régions rurales était plus important chez les personnes plus jeunes. Conformément à cette constatation, les taux de victimisation pour presque tous les types d’infractions étaient plus élevés dans les régions rurales que dans les régions urbaines, tant chez les hommes âgés que chez les femmes âgées. La principale exception était le vol qualifié — le taux de vols qualifiés était quatre fois plus élevé dans les régions urbaines que dans les régions rurales (12 par rapport à 3 pour 100 000 personnes)Note .

De 2010 à 2020, des hausses de taux semblables chez les personnes âgées ont été enregistrées dans les régions urbaines et dans les régions rurales (+22 % et +21 %, respectivement). Dans les régions urbaines, l’augmentation du taux était plus forte chez les hommes âgés (+25 %) que chez les femmes âgées (+19 %). Dans les régions rurales, l’augmentation du taux était également plus élevée chez les hommes âgés (+25 %) que chez les femmes âgées (+16 %).

Parallèlement, chez les Canadiens plus jeunes, le taux d’affaires de violence déclarées par la police a diminué dans les régions urbaines (-12 %) et a légèrement augmenté dans les régions rurales (+3 %) de 2010 à 2020. Dans les régions urbaines, on a observé une baisse plus marquée chez les hommes plus jeunes (-16 %) que chez les femmes plus jeunes (-8 %). Dans les régions rurales, le taux est demeuré stable chez les hommes plus jeunes (+0,1 %), tandis qu’il a augmenté chez les femmes plus jeunes (+6 %).

Le taux d’affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police était plus faible dans les plus grandes villes du Canada — appelées régions métropolitaines de recensement ou RMR — que dans les régions situées à l’extérieur des RMR (210 par rapport à 253 pour 100 000 personnes; tableau 10)Note . Parmi les RMR, les taux étaient les plus élevés à Brantford (493), à Kitchener–Cambridge–Waterloo (390) et à Lethbridge (344). Parallèlement, les taux de victimisation chez les personnes âgées étaient les plus faibles à Peterborough (113), à Guelph (134), à Trois-Rivières (138) et à Thunder Bay (138).

Les taux de victimisation chez les personnes âgées étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes dans presque toutes les RMR; les plus grandes différences ont été enregistrées à Saskatoon (291 par rapport à 113; 2,6 fois plus d’hommes âgés), à Edmonton (262 par rapport à 124; 2,1 fois plus d’hommes âgés) et à Trois-Rivières (192 par rapport à 92; 2,1 fois plus d’hommes âgés). Les seules RMR où les taux étaient plus élevés chez les femmes âgées que chez les hommes âgés étaient Kitchener–Cambridge–Waterloo (410 par rapport à 367), Brantford (542 par rapport à 434) et Abbotsford–Mission (190 par rapport à 186).

Début de l'encadré 4

Encadré 4
Violence envers les personnes âgées déclarée par la police pendant la pandémie de COVID-19

La pandémie de COVID-19 a entraîné des perturbations et des bouleversements considérables dans les activités quotidiennes partout dans le monde. Bien que tous les groupes d’âge puissent contracter la COVID-19, les personnes âgées sont plus à risque de complications graves à la suite d’une infection ou d’en mourir (Nations Unies, 2020). Les personnes qui vivent en établissement courent un plus grand risque. La pandémie a exacerbé des problèmes systémiques de longue date dans les foyers de soins de longue durée, exposant de nombreuses personnes âgées à un risque accru de contracter la maladie et, possiblement, d’être victimes de négligence, de mauvais traitements et de violence (Marrocco et autres, 2021).

De plus, les mesures de confinement au sein des collectivités et dans les établissements de soins de longue durée, mises en place pour limiter la propagation de la COVID-19, ont créé des problèmes supplémentaires pour les personnes âgées. Les personnes vivant seules ont peut-être reçu moins de soins ou développé des problèmes de santé mentale en raison de l’isolement causé par la distanciation physique et sociale (Nations Unies, 2020). Parallèlement, d’autres personnes mises en quarantaine ou confinées avec des membres de la famille ou des soignants — qui pourraient également vivre plus de stress en raison de la pandémie — auraient aussi pu être victimes de négligence ou d’autres formes de violence.

Afin de déterminer si les restrictions imposées aux collectivités ont eu ou non une incidence sur les affaires de violence envers les personnes âgées signalées à la police, les données déclarées par cette dernière en 2019 et en 2020 ont été comparées d’un mois à l’autre. Au cours des deux premiers mois de 2020, avant que des mesures de confinement ne soient mises en place, le nombre de personnes âgées victimes d’affaires de violence déclarées par la police au Canada était environ 10 % supérieur à ce qui avait été observé en janvier et en février 2019 (graphique de l’encadré 4). Il convient de noter qu’au cours de ces deux mois, des augmentations ont également été enregistrées chez les victimes de moins de 65 ans, comparativement aux mêmes mois en 2019. Toutefois, à la suite de la mise en œuvre des mesures de confinement, à compter d’avril, moins de cas de violence ont été signalés à la police comparativement à la même période en 2019 chez les Canadiens, peu importe leur âge. Des baisses plus marquées ont été observées dans les affaires impliquant des victimes de moins de 65 ans que dans les affaires impliquant des personnes âgées, même si les deux groupes suivent des tendances similaires en général. Les mesures de confinement ont peut-être eu un effet plus fort sur la réduction des activités des Canadiens plus jeunes, activités qui auraient autrement pu entraîner une victimisation avec violence.

Graphique de l’encadré 4 début

Graphique de l’encadré 4 Variation en pourcentage du nombre de personnes âgées et de personnes plus jeunes victimes de violence déclarée par la police, selon le mois de déclaration et le groupe d’âge, Canada, 2019 et 2020

Tableau de données du graphique de l’encadré 
Tableau de données du graphique de l'encadré 4 chart
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique de l'encadré 4 chart. Les données sont présentées selon Mois de déclaration (titres de rangée) et Personnes âgées (65 ans et plus) et Personnes plus jeunes (64 ans ou moins), calculées selon variation en pourcentage du nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Mois de déclaration Personnes âgées (65 ans et plus) Personnes plus jeunes (64 ans ou moins)
variation en pourcentage du nombre
Janvier 9,4 3,7
Février 11,3 13,2
Mars 2,7 -7,2
Avril -5,6 -20,1
Mai -1,1 -14,2
Juin 0,3 -2,5
Juillet 1,6 10,9
Août 7,2 6,7
Septembre -3,3 1,2
Octobre -1,7 -2,8
Novembre 6,9 -5,6
Décembre -2,5 -9,0

Graphique de l’encadré 4 fin

La présentation des données mensuelles sous forme agrégée masque les différences entre les genres. Il convient de noter qu’une plus grande proportion d’hommes âgés ont été agressés chaque mois en 2020 (à l’exception du mois de décembre), comparativement aux données déclarées par la police pour 2019. Cette constatation n’a pas été observée chez les femmes âgées ni chez les hommes et les femmes plus jeunes.

Il est important de noter que la victimisation chez les personnes âgées passe souvent sous silence. En se fiant uniquement aux données déclarées par la police, on risque de ne pas saisir la véritable portée du problème. Par exemple, selon une étude menée aux États-Unis auprès de 897 résidents dans l’ensemble du pays, la violence envers les personnes âgées aurait augmenté de 84 % pendant la pandémie (Chang et Levy, 2021).

Fin de l’encadré 4

Section 4 : Homicides commis contre des personnes âgées

La recherche existante sur les homicides traite souvent de la prévalence et des corrélats de l’homicide chez les personnes plus jeunes et des cas concernant des caractéristiques choisies (p. ex. armes à feu, relations intimes et enfants). En revanche, les recherches sur les homicides chez les personnes âgées ont reçu beaucoup moins d’attention malgré la croissance rapide de cette population au cours des dernières années. D’après les données disponibles aux États-Unis, les chercheurs ont fait état d’une augmentation du taux d’homicides chez les personnes de 50 ans et plus depuis 2007 (Allen et autres, 2020; Logan et autres, 2019). Les tendances n’ont toutefois pas été analysées récemment dans le contexte canadien. Dans la présente section, fondée sur les données regroupées déclarées par la police provenant de l’Enquête sur les homicides, on examine les caractéristiques des personnes âgées victimes d’homicide dans les affaires qui ont été résolues par la police de 2000 à 2020.

Depuis 2010, le taux d’homicides commis contre les hommes âgés augmente, tandis que le taux d’homicides commis contre les femmes âgées diminue

De 2000 à 2020, 944 personnes âgées sont décédées des suites d’un homicide au Canada, ce qui représente 7 % de toutes les victimes d’homicide pendant cette période. La grande majorité (88 %) des homicides commis contre des personnes âgées ont été résolus par la police, ce qui signifie qu’un auteur présumé a été identifié; cet aboutissement était plus fréquent dans les affaires impliquant des victimes âgées que des victimes plus jeunes (77 %). Malgré les fluctuations annuelles, au cours de cette période, le taux d’homicides contre les personnes âgées a diminué (-31 %), tandis que le taux d’homicides contre les personnes plus jeunes a augmenté (+17 %). Toutefois, le taux d’homicides commis contre les personnes âgées en 2000 était l’un des plus élevés pendant la période analysée, et les tendances changent lorsqu’une année de référence plus récente est utilisée. Par exemple, depuis 2010, le taux d’homicides contre les personnes de 65 ans et plus a augmenté (+9 %), et une tendance similaire est observée depuis 2015 (+9 %) (graphique 3). Ces hausses de taux sont attribuables aux homicides commis contre des hommes âgés, qui ont augmenté de 28 % depuis 2010. Le taux d’homicides contre les femmes âgées, en revanche, a diminué de 18 % au cours de la même période.

Graphique 3 début

Graphique 3 Personnes âgées et personnes plus jeunes victimes d’homicide, selon le genre de la victime et l'année, Canada, 2000 à 2020

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Femmes âgées, Hommes âgés, Total pour les personnes âgées et Total pour les personnes plus jeunes, calculées selon taux pour 100 000 personnes unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Femmes âgées Hommes âgés Total pour les personnes âgéesTableau de données du graphique 3 Note 1 Total pour les personnes plus jeunesTableau de données du graphique 3 Note 1
taux pour 100 000 personnes
2000 0,7 1,8 1,2 1,9
2001 0,8 1,1 0,9 1,9
2002 1,0 1,5 1,2 2,0
2003 0,5 1,4 0,9 1,9
2004 1,1 1,3 1,2 2,1
2005 1,0 1,4 1,2 2,2
2006 0,5 1,0 0,7 2,0
2007 0,6 1,1 0,9 2,0
2008 0,4 1,2 0,7 2,0
2009 0,5 0,9 0,7 2,0
2010 0,6 0,9 0,8 1,8
2011 0,8 1,3 1,0 1,9
2012 0,6 1,1 0,9 1,7
2013 0,5 1,3 0,9 1,6
2014 0,6 0,9 0,7 1,6
2015 0,6 1,0 0,8 1,9
2016 1,0 1,2 1,1 1,8
2017 0,8 1,0 0,9 2,0
2018 0,7 1,1 0,8 2,0
2019 0,7 1,0 0,9 2,0
2020 0,5 1,2 0,8 2,2

Graphique 3 fin

Les deux tiers des hommes âgés victimes d’homicide ont été tués par une personne non apparentée, alors que les deux tiers des femmes âgées ont été tuées par un partenaire intime ou un membre de la famille

Parmi les victimes dont l’homicide a été résolu, les deux tiers (67 %) des hommes âgés ont été tués par une personne non apparentée, le plus souvent un ami (30 %), un étranger (20 %) ou une connaissance (17 %) (tableau 11). Cela dit, environ 1 homme âgé sur 4 (27 %) a été tué par un membre de sa famille, souvent par son propre enfant (20 %). En revanche, parmi les femmes âgées qui ont été victimes d’homicide, les deux tiers (67 %) ont été tuées par un partenaire intime (32 %) ou un membre de leur famille (35 %). Dans ces relations, l’auteur présumé était souvent le conjoint ou un enfant de la victime. Près de 1 femme âgée sur 8 (13 %) a été tuée par un étranger.

En outre, la grande majorité (84 %) des personnes âgées ont été tuées dans un lieu résidentiel, une constatation qui cadre avec les résultats obtenus par rapport aux relations entre les auteurs présumés et les victimesNote . Ce chiffre dépasse ce qui a été enregistré chez les personnes plus jeunes (59 %).

Les hommes âgés et les femmes âgées ont été le plus souvent tués par des coups portés (39 % et 32 %, respectivement) ou par des coups de couteau (33 % et 24 %, respectivement). Ces constatations contrastent avec celles observées chez les victimes plus jeunes : les hommes et les garçons étaient plus fréquemment tués par des coups de feu (39 %), et les femmes et les filles étaient le plus souvent tuées par des coups de couteau (32 %).

Résumé

Selon les résultats de l’Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation), environ 128 000 personnes âgées ont été victimes de violence — ce qui comprend les voies de fait, l’agression sexuelle et le vol qualifié — au Canada en 2019. Les taux de victimisation autodéclarée étaient cinq fois plus faibles chez les personnes âgées que chez les personnes plus jeunes (20 incidents par rapport à 100 incidents pour chaque tranche de 1 000 personnes). La plupart des personnes âgées victimes de violence ont déclaré avoir été agressées physiquement, une constatation conforme aux données déclarées par la police.

Le fait qu’il y ait moins de victimes âgées que de victimes plus jeunes peut être lié à leur perception à l’égard de la sécurité. Les taux de satisfaction des personnes âgées à l’égard de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité étaient beaucoup plus élevés que chez les Canadiens plus jeunes. En outre, les personnes âgées estimaient que le nombre d’actes criminels commis dans leur voisinage était moins élevé que dans les autres régions du Canada, déclaraient avoir un sentiment d’appartenance à leur communauté plutôt fort ou très fort, et considéraient que la police faisait du bon travail dans toutes les mesures du rendement.

De 2010 à 2020, les crimes violents contre les personnes âgées déclarés par la police ont augmenté de 22 %. Les taux étaient plus élevés chez les hommes âgés que chez les femmes âgées; ils étaient également plus élevés dans les territoires que dans les provinces, et dans les régions rurales provinciales que dans les régions urbaines. Toutefois, les faibles taux globaux de victimisation pourraient être un effet du sous-signalement. Il se peut que certaines personnes âgées ne signalent pas leur victimisation à la police en raison de préoccupations liées à la protection de la vie privée, d’une dépendance à l’égard de l’agresseur, ou d’une crainte de représailles ou d’un placement en établissement, ou parce qu’elles sont incapables de le faire en raison de déclins cognitifs ou physiques.

Près des deux tiers (64 %) des crimes violents contre les personnes âgées déclarés par la police ont été commis par une personne non apparentée. La plus grande proportion d’hommes âgés ont été agressés par une personne non apparentée, plus particulièrement par une connaissance ou un étranger. Les femmes âgées ont été le plus souvent agressées par des connaissances, et des proportions égales ont été agressées par un étranger ou un partenaire intime.

Dans plus de la moitié (60 %) des affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police, l’agresseur a eu recours à la force physique ou a menacé d’y recourir; dans 19 % des affaires, une arme était présente. Un peu plus de 1 personne âgée sur 3 (35 %) a subi une blessure corporelle résultant de l’affaire.

Le taux d’homicides chez les personnes âgées a augmenté depuis 2010 (+9 %), principalement en raison des homicides commis contre des hommes âgés (+28 %). Les deux tiers (67 %) des hommes âgés qui ont été victimes d’homicide ont été tués par une personne non apparentée, alors que les deux tiers (67 %) des femmes âgées ont été tuées par un partenaire intime ou un membre de leur famille.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Victimisation avec violence chez les personnes âgées et les personnes plus jeunes, selon le groupe d’âge et le genre, Canada, 2019

Tableau 2 Victimisation chez les personnes âgées et les personnes plus jeunes au cours des cinq années précédentes, selon le groupe d’âge et le genre, Canada, 2019

Tableau 3 Perceptions des personnes âgées et des personnes plus jeunes à l’égard de l’appartenance à la communauté, de la criminalité dans le voisinage et du sentiment de sécurité, selon le groupe d’âge et le genre, Canada, 2019

Tableau 4 Perceptions des personnes âgées et des personnes plus jeunes à l’égard de la police, selon le groupe d’âge et le genre, Canada, 2019

Tableau 5 Personnes âgées et personnes plus jeunes victimes de violence déclarée par la police, selon le genre de la victime et l’année, Canada, 2010 à 2020

Tableau 6 Personnes âgées et personnes plus jeunes victimes de violence déclarée par la police, selon le lien de l’auteur présumé avec la victime et le genre de la victime, Canada, 2020

Tableau 7 Personnes âgées et personnes plus jeunes victimes de violence déclarée par la police, selon le type d’infraction, le lieu de l’affaire et le genre de la victime, Canada, 2020

Tableau 8 Personnes âgées et personnes plus jeunes victimes de violence déclarée par la police, selon le type d’arme sur les lieux de l'affaire, la gravité des blessures et le genre de la victime, Canada, 2020

Tableau 9 Personnes âgées et personnes plus jeunes victimes de violence déclarée par la police, selon la province ou le territoire, la région urbaine ou rurale, le genre de la victime et l’année, 2010 et 2020

Tableau 10 Personnes âgées et personnes plus jeunes victimes de violence déclarée par la police, selon la région métropolitaine de recensement et le genre de la victime, Canada, 2020

Tableau 11 Personnes âgées et personnes plus jeunes victimes d’homicide, selon le lien de l’auteur présumé avec la victime, le lieu de l’affaire, la méthode principale utilisée pour causer la mort et le genre de la victime, Canada, 2000 à 2020

Description de l’enquête

Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation)

Le présent article repose sur les données de l’Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens (victimisation). En 2019, Statistique Canada a mené l’ESG sur la victimisation pour la septième fois. Les cycles précédents ont été menés en 1988, en 1993, en 1999, en 2004, en 2009 et en 2014. L’objectif principal de l’ESG sur la victimisation est de mieux comprendre les enjeux liés à la sécurité des Canadiens, y compris les perceptions à l’égard de la criminalité et du système de justice, les expériences de violence entre partenaires intimes et le sentiment de sécurité des gens au sein de leur collectivité.

La population cible était composée des personnes de 15 ans et plus vivant dans les provinces et les territoires, à l’exception des personnes vivant en établissement à temps plein.

La collecte des données a eu lieu d’avril 2019 à mars 2020. Les réponses ont été obtenues au moyen d’interviews téléphoniques assistées par ordinateur et d’interviews en personne (dans les territoires seulement) et, pour la première fois, l’ESG sur la victimisation a offert une option de collecte en ligne autoadministrée aux répondants dans les provinces et les capitales territoriales. Les répondants ont été en mesure de répondre dans la langue officielle de leur choix.

Une personne de 15 ans et plus a été sélectionnée au sein de chaque ménage échantillonné pour répondre à l’enquête. Un suréchantillon d’Autochtones a été ajouté à l’ESG de 2019 sur la victimisation afin de permettre une analyse plus approfondie des personnes appartenant à ce groupe de population. En 2019, la taille de l’échantillon final était de 22 412 répondants.

En 2019, le taux de réponse global était de 37,6 %. Parmi les non-répondants, certains avaient refusé de participer à l’enquête et d’autres ne pouvaient pas être joints ou ne parlaient ni français ni anglais. Les chiffres des répondants de l’échantillon ont été pondérés afin que leurs réponses représentent la population canadienne de 15 ans et plus ne vivant pas en établissement.

En ce qui a trait à la qualité des estimations, les limites inférieure et supérieure des intervalles de confiance sont présentées dans les graphiques et les tableaux. Les intervalles de confiance doivent être interprétés de la façon suivante : si l’enquête devait être répétée à de nombreuses reprises, 95 % du temps (ou 19 fois sur 20), l’intervalle de confiance couvrirait la valeur de la population réelle.

Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire

Le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) fondé sur l’affaire sert à recueillir des renseignements détaillés sur les affaires criminelles qui ont été portées à l’attention des services de police canadiens. Ces renseignements comprennent les caractéristiques liées aux affaires, aux victimes et aux auteurs présumés. En 2020, les données représentaient les services de police desservant 99 % de la population du Canada.

Une affaire peut comprendre plus d’une infraction. Par souci de comparabilité, les chiffres sont présentés en fonction de l’infraction la plus grave en lien avec l’affaire, qui est déterminée d’après une règle de classification normalisée utilisée par tous les services de police.

L’âge de la victime est calculé en fonction de la date de fin d’une affaire déclarée par la police. Certaines victimes subissent de la violence au cours d’une certaine période, parfois pendant des années, et la police peut considérer qu’il s’agit d’une seule affaire continue. Il n’existe pas de renseignements sur le nombre et la date des différentes affaires pour ces victimes de violence continue. Exclut les victimes dont l’âge était supérieur à 110 ans en raison de la possibilité que les affaires pour lesquelles l’âge était inconnu aient été classées incorrectement dans cette catégorie d’âge.

Compte tenu de l’existence possible d’un petit nombre de victimes et d’auteurs présumés identifiés comme étant « de diverses identités de genre », les données du Programme DUC accessibles au public ont été codées à nouveau de façon à attribuer à ces victimes et à ces auteurs présumés la valeur « genre masculin » ou « genre féminin », afin d’assurer la protection de la confidentialité et de la vie privée. La valeur « genre masculin » ou « genre féminin » a été attribuée aux victimes et aux auteurs présumés de diverses identités de genre en fonction de la répartition régionale des victimes et des auteurs présumés selon le genre.

Enquête sur les homicides

L’Enquête sur les homicides permet de recueillir des renseignements détaillés sur tous les homicides qui ont été portés à l’attention des services de police canadiens, et dont le bien-fondé a été établi par ces derniers. Ces renseignements comprennent les caractéristiques liées aux affaires, aux victimes et aux auteurs présumés. En 2019, l’enquête a été remaniée en profondeur dans le but d’améliorer la qualité des données et d’accroître leur pertinence.

Avant 2019, les données de l’Enquête sur les homicides étaient présentées selon le sexe des victimes. Le sexe et le genre font référence à deux concepts différents. Il convient de faire preuve de prudence lorsque l’on compare les chiffres de la variable « sexe » avec ceux de la variable « genre ». Compte tenu de l’existence possible d’un petit nombre de victimes identifiées comme étant « de diverses identités de genre », les données agrégées de l’Enquête sur les homicides accessibles au public ont été codées à nouveau de façon à attribuer à ces victimes la valeur « genre masculin » ou « genre féminin », afin d’assurer la protection de la confidentialité et de la vie privée.

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