La violence envers les personnes âgées et les perceptions de ces dernières à l'égard de la sécurité au Canada
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Diffusion : 2022-07-07
De 2010 à 2020, le taux d'affaires de violence envers les personnes âgées déclarées par la police a augmenté de 22 %, et la plus forte hausse a été observée chez les hommes âgés (+25 %).
Les personnes âgées de 65 ans et plus représentent près du cinquième de l'ensemble des Canadiens, et leur proportion au sein de la population continue de croître à mesure que les baby-boomers (c.-à-d. les personnes nées entre 1946 et 1965) vieillissent. Dans l'ensemble, les Canadiens âgés vieillissent mieux, sont plus actifs et ont une vie plus remplie que les générations précédentes. Parallèlement, ils courent toujours le risque d'être victimes de violence de la part de membres de leur famille, de partenaires intimes, d'amis, de soignants et d'autres personnes.
L'article de Juristat publié aujourd'hui, intitulé « La violence envers les personnes âgées et les perceptions de ces dernières à l'égard de la sécurité au Canada », porte sur les expériences de victimisation avec violence autodéclarées et déclarées par la police chez les personnes âgées de 65 ans et plus, ainsi que sur leurs perceptions à l'égard de la sécurité. Il fournit des renseignements sur les tendances annuelles et traite des caractéristiques liées aux affaires, aux victimes et aux auteurs présumés.
Les taux de victimisation avec violence déclarée par la police sont plus faibles chez les personnes âgées que chez les Canadiens plus jeunes, mais ils sont en hausse
En 2020, 15 157 personnes âgées ont été victimes d'une affaire de violence déclarée par les services de police au Canada, ce qui représente un taux de 223 victimes pour 100 000 personnes de 65 ans et plus. Le taux était plus élevé chez les hommes âgés (270 victimes pour 100 000 personnes) que chez les femmes âgées (183 pour 100 000 personnes). Le taux global était plus de cinq fois inférieur à celui des Canadiens de 64 ans ou moins (1 215 victimes pour 100 000 personnes), ce qui appuie la notion selon laquelle la victimisation avec violence diminue généralement avec l'âge. Cependant, cette tendance est fort probablement attribuable à des caractéristiques du mode de vie plutôt qu'à l'âge seul. Par exemple, des données antérieures montrent à quel point le risque de victimisation est élevé chez les personnes qui participent fréquemment à des activités en soirée hors de la maison et qui ont consommé de la marijuana au cours des 30 derniers jours; on peut soutenir que ces comportements sont plus courants chez les jeunes.
Bien que les taux globaux soient relativement faibles, les données déclarées par la police ont révélé une augmentation de 22 % des crimes violents commis envers les personnes âgées de 2010 à 2020. Il convient de noter que la hausse la plus marquée au cours de cette période a été enregistrée chez les hommes âgés (+25 %), tandis que la violence envers les femmes âgées a progressé de 18 %. En revanche, le taux de violence a diminué chez les Canadiens âgés de 64 ans ou moins au cours de la même période (-9 %).
Les voies de fait représentent la forme la plus courante de victimisation avec violence signalée à la police
En 2020, près des deux tiers (65 %) des personnes âgées victimes d'une affaire de violence déclarée par la police ont été agressées physiquement. Ce type d'infraction était un peu plus fréquent chez les hommes âgés que chez les femmes âgées (67 % contre 62 %) victimes de violence.
Au total, 6 affaires sur 10 (60 %) de violence envers les personnes âgées déclarées par la police mettaient en cause l'usage de la force physique et 19 %, la présence d'une arme. Il convient de noter que près de 1homme âgé sur 4(23 %) a été agressé au moyen d'une arme, alors que cette proportion était plus faible chez les femmes âgées (13 %).
Un peu plus du tiers (35 %) des personnes âgées ont subi des blessures corporelles par suite de l'affaire; la proportion était plus élevée chez les hommes âgés que chez les femmes âgées (37 % contre 32 %).
Les personnes âgées victimes d'affaires de violence déclarées par la police sont le plus souvent agressées par un adulte plus jeune
Parmi les 15 157 personnes âgées qui ont été victimes d'une affaire de violence déclarée par la police en 2020, 7 241 (48 %) ont été impliquées dans des affaires qui concernaient une seule victime et un seul auteur présumé. En s'intéressant à ces affaires, il est possible d'effectuer une analyse des auteurs présumés de violence contre les personnes âgées. Les trois quarts (75 %) de ces affaires ont été perpétrées par un auteur présumé de genre masculin. Pour ce qui est de l'âge, la plus grande proportion de personnes âgées ont été agressées par une personne de 25 à 44 ans (34 %), suivie de près par une personne de 45 à 64 ans (31 %). Un peu plus du quart (27 %) des personnes âgées victimes de violence ont été agressées par une personne de 65 ans et plus.
Parmi ces affaires déclarées par la police, près de 6 personnes sur 10 (58 %) accusées de violence envers des personnes âgées ont fait l'objet d'accusations portées ou recommandées, une situation moins fréquente que chez les personnes accusées d'avoir commis des actes de violence envers des personnes plus jeunes (74 %). Cela dit, comparativement aux victimes plus jeunes (18 %), une plus grande proportion de personnes âgées (26 %) ont demandé qu'aucune autre mesure ne soit prise contre l'auteur présumé malgré l'existence de preuves suffisantes pour justifier une accusation.
En matière de violence déclarée par la police, la violence commise par un membre de la famille est plus fréquente chez les victimes âgées que chez les victimes plus jeunes
Selon les données déclarées par la police, la violence commise par un membre de la famille autre que le conjoint était plus fréquente chez les victimes âgées (25 %) que chez les victimes plus jeunes (15 %). La violence commise par un membre de la famille était observée plus fréquemment chez les femmes âgées (30 %) que chez les hommes âgés (22 %). Au sein de ce groupe, les femmes âgées étaient le plus souvent agressées par leur enfant ou un membre de la famille élargie (p. ex. petits-enfants, nièces, neveux et membres de la belle-famille). En outre, 11 % des personnes âgées victimes de violence ont été agressées par un conjoint ou un partenaire intime autre que le conjoint, une situation moins fréquente que chez les personnes plus jeunes (29 %). Il convient de souligner que les femmes âgées étaient également deux fois plus susceptibles d'avoir été agressées par un partenaire intime que leurs homologues masculins (16 % par rapport à 7 %).
Plus du quart (28 %) des personnes âgées victimes de violence ont été agressées par une connaissance, et un peu moins du quart (24 %), par un étranger (comparativement à 20 % et à 23 % des victimes plus jeunes, respectivement).
Les expériences de violence psychologique ou d'exploitation financière sont moins fréquentes chez les personnes âgées que chez les Canadiens plus jeunes
Selon les résultats de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), moins de 1 personne âgée sur 10 (7,1 %) a déclaré avoir été victime de violence psychologique ou d'exploitation financière aux mains d'un partenaire intime au cours des cinq années ayant précédé l'enquête. Parallèlement, près de 1 Canadien sur 5 (19 %) âgé de 15 à 64 ans a été victime de violence psychologique ou d'exploitation financière de la part d'un partenaire intime au cours de la même période, une proportion beaucoup plus élevée que celle observée chez les personnes âgées.
De plus faibles proportions de personnes âgées ont été victimes de violence psychologique (1,5 %) ou d'exploitation financière (0,7 %) aux mains d'un membre de la famille, d'un ami ou d'un soignant au cours des cinq années ayant précédé l'enquête. La violence psychologique dans ces types de relations était beaucoup moins fréquente chez les personnes âgées que chez les personnes plus jeunes (1,5 % contre 3,3 %), alors qu'il n'y avait aucune différence notable en ce qui concerne l'exploitation financière (0,7 % contre 1,0 %).
Les personnes âgées sont plutôt satisfaites ou très satisfaites à l'égard de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité
Selon les données de l'ESG sur la victimisation, et conformément aux taux relativement faibles de victimisation, un peu plus de 8 personnes âgées sur 10 (82 %) étaient plutôt satisfaites ou très satisfaites à l'égard de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité en 2019, une proportion qui dépassait celle enregistrée chez les Canadiens plus jeunes (77 %). Une plus grande proportion d'hommes âgés (86 %) que de femmes âgées (79 %) étaient satisfaits de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité.
Les personnes âgées étaient plus susceptibles que les Canadiens plus jeunes d'estimer qu'il se commettait moins d'actes criminels dans leur voisinage que dans les autres régions du Canada (77 % contre 70 %). De même, une plus grande proportion de personnes âgées que de Canadiens plus jeunes ont déclaré avoir une grande confiance en la police (50 % contre 39 %).
Note aux lecteurs
Le Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire sert à recueillir des renseignements détaillés sur les affaires criminelles qui ont été portées à l'attention des services de police canadiens. Ces renseignements comprennent les caractéristiques liées aux affaires, aux victimes et aux auteurs présumés. En 2020, les données représentaient les services de police desservant 99 % de la population du Canada. L'âge de la victime est calculé en fonction de la date de fin d'une affaire déclarée par la police. Certaines victimes subissent de la violence au cours d'une certaine période, parfois pendant des années, et la police peut considérer qu'il s'agit d'une seule affaire continue. Il n'existe pas de renseignements sur le nombre et la date des différentes affaires pour ces victimes de violence continue. L'analyse exclut les victimes dont l'âge était supérieur à 110 ans en raison de la possibilité que les affaires pour lesquelles l'âge était inconnu aient été classées incorrectement dans cette catégorie d'âge.
La population cible de l'Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation) était composée des personnes de 15 ans et plus vivant dans les provinces et les territoires, à l'exception des personnes vivant en établissement à temps plein. Par conséquent, les personnes âgées vivant en établissement ne sont pas incluses dans l'enquête. De même, les personnes âgées ayant de graves incapacités cognitives ou physiques pourraient ne pas avoir répondu à l'enquête.
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L'article de Juristat intitulé « La violence envers les personnes âgées et les perceptions de ces dernières à l'égard de la sécurité au Canada » () est maintenant accessible. 85-002-X
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