Rapports sur la santé
Profils de la santé mentale et leur association avec les répercussions négatives et les idées suicidaires pendant la pandémie de COVID-19 : une perspective canadienne
DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202200800002-fra
Résumé
Contexte
La santé mentale des Canadiens s’est détériorée depuis le début de la pandémie de COVID-19. La présente étude vise à cerner les profils de problèmes de santé mentale et à quantifier les liens entre les profils de la santé mentale, les répercussions négatives liées à la pandémie et les idées suicidaires.
Données et méthodes
Les participants étaient 22 721 adultes (âgés de 18 ans et plus) de l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2020 et de 2021. L’analyse des profils latents a été utilisée pour déterminer les tendances en matière d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique. Les liens entre les profils de la santé mentale, les répercussions négatives et les idées suicidaires ont été examinés à l’aide de modèles de régression logistique.
Résultats
Trois profils de la santé mentale ont été cernés. Les personnes ont été classées en trois groupes : pas de problèmes de santé mentale (profil 1, 65,70 %), problèmes de santé mentale faibles à modérés (profil 2, 25,52 %) et graves problèmes de santé mentale (profil 3, 8,78 %). Les personnes des profils 2 et 3 étaient plus susceptibles que les personnes du profil 1 de subir l’une ou l’autre des répercussions suivantes : la détresse émotionnelle; la perte d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue; la difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels; la perte d’emploi ou de revenu; des sentiments de solitude ou d’isolement; des problèmes de santé physique; des difficultés liées aux relations personnelles avec les membres de leur ménage; et d’autres répercussions. Les personnes du profil 2 (4,27 %, rapport de cotes(RC) = 24,30) et du profil 3 (19,09 %, rapport de cotes(RC) = 115,75) étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir songé à se suicider depuis le début de la pandémie que celles du profil 1 (0,16 %).
Interprétation
Les personnes qui ont connu des niveaux élevés d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique étaient les plus vulnérables aux répercussions négatives liées à la pandémie et aux idées suicidaires.
Mots clés
analyse des profils latents, idées suicidaires, anxiété, dépression, détresse psychologique
Auteurs
Michelle D. Guerrero (michelle.guerrero@statcan.gc.ca) et Joel D. Barnes font partie de la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada.
Ce que l’on sait déjà sur le sujet
- Les données probantes indiquent que la pandémie de COVID-19 a entraîné de profondes répercussions négatives sur la santé mentale des Canadiens et que les populations vulnérables ont été les plus durement touchées.
- Peu de recherches ont exploré l’incidence différentielle de la pandémie sur les personnes souffrant de problèmes de santé mentale à différents degrés.
Ce qu’apporte l’étude
- Les deux tiers (65,70 %) des adultes canadiens ont été classés comme n’ayant pas de problèmes de santé mentale (profil 1). Le quart (25,52 %) ont été classés comme ayant des problèmes de santé mentale faibles à modérés (profil 2) et 1/12 (8,78 %) ont été classés comme ayant de graves problèmes de santé mentale (profil 3).
- Les personnes les plus vulnérables aux répercussions négatives et aux idées suicidaires pendant la pandémie comprenaient celles qui ont connu des niveaux élevés d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique.
- Les personnes des profils 2 (4,27 %) et 3 (19,09 %), comparativement à celles du profil 1 (0,16 %), étaient plus susceptibles d’avoir songé à se suicider depuis le début de la pandémie (RC = 24,30 et RC = 115,75, respectivement). Parmi les personnes ayant de graves problèmes de santé mentale, 1 personne sur 5 avait songé à se suicider depuis le début de la pandémie.
Introduction
De nombreux Canadiens ont vu leur santé mentale se détériorer depuis le début de la pandémie de COVID-19Note 1Note 2Note 3Note 4. En mai 2020, 38 % des répondants à l’enquête au Canada ont indiqué une détérioration de leur santé mentale depuis le début de la COVID-19Note 3. Les défis émotionnels cernés liés à la détérioration de la santé mentale comprenaient se sentir anxieux ou inquiet (46 %), triste (26 %), stressé (37 %) et seul (30 %)Note 3. En outre, moins d’adultes canadiens ont déclaré une santé mentale autoévaluée comme élevée en 2020 (60 %) qu’en 2019 (67 %)Note 5. La proportion de Canadiens (de 15 ans et plus) qui ont indiqué que leur santé mentale était « très bonne » ou « excellente » a diminué de 14 % de 2018 (68 %) à 2020 (54 %)Note 4. Les données de huit provinces canadiennes ont révélé que la prévalence de troubles dépressifs majeurs à l’automne de 2020 (16 %) était plus de deux fois plus élevée comparativement aux années (2015 à 2019) antérieures à la COVID-19 (7 %)Note 6. D’autres données nationales ont montré que le pourcentage d’adultes ayant déclaré souffrir de dépression a plus que doublé (4 % par rapport à 10 %), et que le nombre d’adultes qui ont indiqué que leur anxiété était « élevée à extrêmement élevée » a quadruplé depuis le début de la pandémie (5 % par rapport à 20 %)Note 7.
Les populations vulnérables ont été touchées de façon disproportionnée par la pandémieNote 3Note 8Note 9Note 10Note 11. Jenkins et coll.Note 3 ont constaté que, comparativement à la population générale, les adultes canadiens qui éprouvaient déjà des problèmes de santé mentale étaient deux fois plus susceptibles de déclarer une baisse de leur santé mentale à cause de la COVID-19, trois fois plus susceptibles de déclarer avoir eu de la difficulté à s’en sortir et quatre fois plus susceptibles d’avoir eu des pensées suicidaires et d’avoir tenté de s’infliger des blessuresNote 3. Les personnes ayant une incapacité, ayant un faible revenu, qui sont autochtones, de couleur ou qui s’identifient comme LGBTQ+ ont signalé des difficultés semblablesNote 3. Les populations de minorité sexuelle et de genre ont signalé une détérioration de la santé mentale, une mauvaise capacité de faire face à leur situation, des pensées suicidaires, des blessures auto-infligées et l’utilisation de substances en réaction à leur situationNote 12. D’autres recherches ont montré que la prévalence des idées suicidaires liée à la pandémie est plus élevée chez les personnes plus jeunes (18 à 34 ans), qui vivent seules ou ne sont pas mariées, qui ont un problème de santé mentale préexistant et qui s’identifient comme LGBT2Q+ ou autochtoneNote 13. Les données de ces rapports donnent un aperçu complet des répercussions différentielles de la COVID-19 sur la santé mentale et mettent en évidence les inégalités croissantes en santé mentale parmi les populations vulnérables au Canada.
De plus amples recherches sont nécessaires pour quantifier les répercussions de la pandémie sur les personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale. Un rapport de Statistique Canada a montré que les Canadiens qui ont obtenu un résultat positif pour le dépistage d’au moins un des trois troubles mentaux évalués (anxiété, dépression ou stress post-traumatique) ont déclaré subir une ou plusieurs répercussions négatives liées à la pandémie de COVID-19 à un taux plus élevé que ceux qui n’ont pas obtenu un résultat positif pour le dépistage d’un trouble de santé mentale (94 % par rapport à 64 %)Note 14. Cette constatation est importante parce qu’elle permet de cerner les difficultés particulières auxquelles sont confrontées les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Cependant, la recherche doit aller au-delà du simple examen de la présence ou de l’absence de troubles. L’adoption de différentes approches, comme l’analyse des profils latents, permettra de déterminer les tendances communes relatives aux symptômes de problèmes de santé mentale. Il est important de dissocier les expériences des personnes atteintes d’un trouble particulier de celles qui souffrent de multiples troubles, étant donné que le fait d’avoir plusieurs problèmes de santé mentale amplifie la vulnérabilité. Dans l’ensemble, la présente étude avait pour but d’utiliser l’analyse des profils latents pour comprendre comment les symptômes d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique se regroupent pour former des profils de la santé mentale uniques et quantifier les relations entre ces profils de la santé mentale, les répercussions négatives liées à la pandémie et les idées suicidaires.
Méthodes
Source de données
Les données provenaient de l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale (ECSM)Note 15, une enquête transversale, représentative à l’échelle nationale et à réponse rapide menée par Statistique Canada. L’ECSM avait pour objectif d’évaluer les répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale et le bien-être des Canadiens. Le premier cycle de collecte de données a eu lieu à l’automne 2020 et le deuxième, au printemps 2021. La population cible comprenait des personnes de 18 ans et plus de toutes les provinces et de tous les territoires du Canada. L’enquête exclut les personnes vivant dans les réserves, dans les établissements et à l’extérieur des capitales des territoires. Les répondants ont répondu à l’enquête en ligne ou par téléphone. Au total, 14 689 répondants ont répondu à l’enquête à l’automne 2020, et 8 032 ont répondu à l’enquête au printemps 2021.
Mesures
Anxiété : L’anxiété a été évaluée en utilisant l’échelle des troubles d’anxiété généralisée (GAD-7)Note 16. La GAD-7 comprend sept éléments qui évaluent la présence et la gravité des troubles d’anxiété généralisée. Les éléments sont évalués sur une échelle de Likert à quatre points allant de 0 (pas du tout) à 3 (presque tous les jours). Les réponses à chaque élément ont été additionnées pour fournir une cote unique allant de 0 à 21, les cotes plus élevées indiquant des niveaux plus élevés d’anxiété. Une cote de 10 ou plus représente une cote de point de découpage raisonnable pour repérer les cas de trouble d’anxiété généraliséeNote 16.
Dépression : Les symptômes de dépression ont été évalués au moyen du Questionnaire sur la santé du patient à neuf questions (PHQ-9)Note 17Note 18. Le PHQ-9 comprend neuf éléments qui évaluent la fréquence à laquelle neuf symptômes dépressifs se sont manifestés au cours des deux dernières semaines. Les réponses à chaque question sont évaluées sur une échelle de Likert à quatre points allant de 0 (pas du tout) à 3 (presque tous les jours). Une cote globale a été calculée en additionnant les réponses à chaque question. Les cotes varient de 0 à 27, des cotes plus élevées indiquant des symptômes de dépression plus graves. Une cote de 10 ou plus représente une cote de point de découpage raisonnable pour repérer les cas de trouble dépressif majeurNote 17Note 18.
Détresse : La détresse psychologique a été évaluée en employant l’échelle de détresse psychologique de Kessler (K10)Note 19. L’échelle K10 contient 10 éléments qui évaluent les symptômes d’anxiété et de dépression au cours des quatre semaines précédentes pour mesurer la détresse psychologique non spécifique. Les éléments sont évalués sur une échelle de Likert à cinq points allant de 0 (jamais) à 4 (tout le temps). Les réponses à chaque élément ont été additionnées pour fournir une cote unique allant de 0 à 40, les cotes plus élevées indiquant des niveaux plus élevés de détresse psychologique. Conformément aux recherches précédentes sur la détresse psychologique chez les Canadiens, une cote de point de découpage de neuf a été utilisée pour repérer la détresse psychologique élevéeNote 20.
Répercussions de la pandémie de COVID-19 : Les répondants ont indiqué s’ils ont subi l’une des répercussions suivantes de la pandémie de COVID-19 : (1) la perte d’emploi ou de revenu; (2) difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels; (3) la perte d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue; 4) des sentiments de solitude ou d’isolement; (5) la détresse émotionnelle; 6) des problèmes de santé physique; (7) des difficultés dans les relations personnelles avec les membres de leur ménage; (8) autres répercussions; ou (9) aucune répercussion. Les options de réponse pour chaque question sur les répercussions étaient oui ou non.
Idées suicidaires : Les idées suicidaires ont été évaluées en utilisant un élément qui se lit comme suit : « Avez-vous sérieusement envisagé de vous suicider depuis le début de la pandémie de COVID-19? » Les options de réponse étaient oui ou non.
Covariables : Plusieurs variables ont servi de covariables, notamment l’âge (18 à 34 ans, 35 à 64 ans ou 65 ans et plus); le genre (féminin, masculin ou diverses identités de genre); le revenu du ménage (de moins de 10 000 dollars à 39 999 dollars, de 40 000 dollars à 79 999 dollars, de 80 000 dollars à 149 999 dollars, ou 150 000 dollars ou plus); le niveau de scolarité le plus élevé (niveau secondaire ou moins, niveau postsecondaire [certificat d’une école de métiers ou diplôme d’études collégiales] ou universitaire [baccalauréat ou grade supérieur]); l’appartenance à une minorité visible (oui ou non); la province ou le territoire; la présence d’enfants de moins de 18 ans à la maison (oui ou non); le statut de travailleur essentiel (oui ou non); le statut de travailleur de première ligne (oui ou non); le fait d’avoir reçu ou de connaître quelqu’un qui a reçu un diagnostic de COVID-19 (oui ou non); et le cycle de l’ECSM (automne 2020 ou printemps 2021). Un travailleur essentiel est défini comme une personne qui travaille dans un service, une installation ou un secteur d’activité nécessaire pour préserver la vie, la santé, la sécurité publique et les fonctions sociétales de base. Un travailleur de première ligne est défini comme une personne susceptible d’être en contact direct avec la COVID-19 en aidant ceux qui ont reçu un diagnostic d’infection par le virus.
Analyse
Toutes les analyses ont été effectuées dans SRtudio 4.0.5. Les valeurs manquantes (moins de 1 %) ont été imputées au moyen d’imputations multiples avec une spécification entièrement conditionnelle. Vingt-cinq ensembles de données imputées ont été générés en employant le progiciel mice (Multiple Imputation by Chained Equations)Note 21. Les ensembles de données imputées comprenaient toutes les expositions, tous les résultats et toutes les covariables. Tous les résultats du modèle ont été regroupés selon les règles normalisées de RubinNote 22. L’analyse des profils latents a été effectuée en utilisant le progiciel mclustNote 23. L’analyse des profils latents est une technique robuste utilisée pour déterminer les sous-types homogènes de classes latentes ou de sous-groupes latents au sein d’un grand groupe hétérogèneNote 24. Des classes de détresse psychologique ont été générées en utilisant les cotes brutes de l’échelle GAD-7 (anxiété), du questionnaire PHQ-9 (dépression) et de l’échelle K10 (détresse psychologique). Divers modèles avec différentes solutions de classe (d’un à cinq) ont été testés. Le nombre optimal de classes a été déterminé par le critère d’information bayésien (BIC), le critère d’information Akaike et le BIC ajusté pour l’échantillon; dans ce contexte, des valeurs plus basses indiquent que le modèle convient mieux. Le test du rapport de vraisemblance au moyen de la méthode bootstrap (BLRT) a été utilisé pour comparer l’ajustement du modèle entre le nombre de classes. Un résultat significatif (p < 0,05) indique qu’un modèle de classe k est supérieur à un modèle de classe k-1. On a également examiné l’entropie pour évaluer l’exactitude de la classification, de sorte que des valeurs plus élevées représentaient une plus grande précision. Les valeurs d’entropie supérieures à 0,80 sont indicatives d’une classification avec une incertitude minimale. Enfin, le pourcentage de personnes appartenant à la plus petite classe a été considéré comme un critère pratique, car les classes comptant moins de 5 % de l’échantillon ne peuvent pas nécessairement être reproduites dans d’autres échantillons. Grâce à la trousse d’enquête, les modèles de régression logistique étaient appropriésNote 25 pour examiner les associations entre les classes de détresse psychologique (expositions) et les conséquences liées à la pandémie de COVID-19 (résultats). Les estimations ont été pondérées en employant les poids d’échantillonnage de Statistique Canada pour tenir compte de la complexité du plan d’enquête et fournir des constatations représentatives à l’échelle nationale. Les erreurs-types, les coefficients de variation et les intervalles de confiance de 95 % ont été calculés au moyen de poids bootstrap. Les estimations dont les coefficients de variation se situent entre 16,6 % et 33,3 % indiquaient une erreur d’échantillonnage plus élevée et doivent être utilisées avec prudence. Les estimations dont le coefficient de variation est supérieur à 33,3 % ont été jugées non fiables et n’ont donc pas été déclarées. Les covariables (décrites dans la section Méthodes) ont été incluses dans tous les modèles.
Résultats
Analyse des profils latents : Le tableau 1 présente les indices d’ajustement des modèles de profils latents avec un nombre croissant de profils de la santé mentale. Les résultats ont montré qu’une solution à trois profils était optimale. Les valeurs d’entropie pour les profils 4 et 5 n’ont pas atteint le seuil recommandé, et la plus petite classe du profil 5 contenait moins de 5 % de l’échantillon. La sélection du profil 3 a été corroborée par l’indice BLRT, qui a montré que l’ajustement du modèle s’était amélioré de façon significative après chaque modèle successif. Comme le montre la figure 1, les profils de classe latente étaient définis par trois niveaux de gravité entre les dimensions; le profil 1 (65,70 %) était étiqueté comme « pas de problèmes de santé mentale », le profil 2 (25,52 %) était étiqueté comme « problèmes de santé mentale faibles à modérés » et le profil 3 (8,78 %) était étiqueté comme « graves problèmes de santé mentale ». En moyenne, les cotes pour un trouble reflétaient les cotes pour les deux autres troubles. Par exemple, les niveaux d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique étaient simultanément faibles dans le profil 1, modérés dans le profil 2 et élevés dans le profil 3. La proportion de personnes qui ont reçu un dépistage positif pour au moins deux des trois troubles était de 99,80 % dans le profil 3, 33,35 % dans le profil 2 et 0 % dans le profil 1. Les moyennes et les écarts types entre les dimensions (anxiété, dépression et détresse psychologique) selon le profil de classe latente sont présentés au tableau 2.
Modèle | AIC | BIC | SABIC | Entropie | Valeur de p du BLRT | Profil le plus petit (%) |
---|---|---|---|---|---|---|
1 profil | 193 447 | 193 495 | 193 476 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer |
2 profils | 152 951 | 153 031 | 152 999 | 0,93 | 0,01 | 21,0 |
3 profils | 136 735 | 136 847 | 136 803 | 0,91 | 0,01 | 8,78 |
4 profils | 136 742 | 136 887 | 136 830 | 0,67 | 0,01 | 8,77 |
5 profils | 130 515 | 130 691 | 130 622 | 0,76 | 0,01 | 4,37 |
... n'ayant pas lieu de figurer Note : AIC = Akaike information criterion (critère d’information d’Akaike), BIC = Bayesian information criterion (critère d’information bayésien), SABIC = BIC ajusté pour l’échantillon, BLRT = bootstrap likelihood ratio test (test du rapport de vraisemblance au moyen de la méthode bootstrap). Source : Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale, 2020 et 2021. |
Description de la figure 1
Pas de PSM | PSM faibles à modérés | Graves PSM | |
---|---|---|---|
Cote z | |||
Anxiété | -0,56 | 0,67 | 2,21 |
Dépression | -0,55 | 0,61 | 2,34 |
Détresse psychologique | -0,56 | 0,73 | 2,03 |
Note : PSM = problèmes de santé mentale Source : Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale, 2020 et 2021. |
NTableau 2 Note 1 | Pas de PSM | PSM faibles à modérés | Graves PSM | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Proportion ou moyenne | Intervalle de confiance de 95 % | Proportion ou moyenne | Intervalle de confiance de 95 % | Proportion ou moyenne | Intervalle de confiance de 95 % | |||||
De | À | De | À | De | À | |||||
Âge | ||||||||||
18 à 34 ans | 3 785 | 20,91 | 20,02 | 21,80 | 36,88 | 35,10 | 38,66 | 48,82 | 45,24 | 52,40 |
35 à 64 ans | 12 334 | 50,48 | 49,69 | 51,27 | 49,69 | 47,96 | 51,43 | 44,03 | 40,61 | 47,45 |
65 ans et plus | 6 602 | 28,61 | 28,03 | 29,18 | 13,43 | 12,36 | 14,49 | 7,15 | 5,77 | 8,53 |
Genre | ||||||||||
Masculin | 9 757 | 52,78 | 51,96 | 53,61 | 44,57 | 42,86 | 46,27 | 39,78 | 36,39 | 43,18 |
Féminin | 12 935 | 47,15 | 46,33 | 47,97 | 55,24 | 53,53 | 56,95 | 59,31 | 55,87 | 62,75 |
Revenu du ménage | ||||||||||
Moins de 10 000 dollars à 39 999 dollars | 5 016 | 18,24 | 17,38 | 19,10 | 17,29 | 15,78 | 18,79 | 21,53 | 18,68 | 24,38 |
40 000 dollars à 79 999 dollars | 6 924 | 28,94 | 27,86 | 30,02 | 26,80 | 24,99 | 28,61 | 30,51 | 27,16 | 33,86 |
80 000 dollars à 149 999 dollars | 6 646 | 32,16 | 30,97 | 33,36 | 35,01 | 32,96 | 37,06 | 29,77 | 26,19 | 33,35 |
150 000 dollars et plus | 4 135 | 20,65 | 19,59 | 21,71 | 20,90 | 19,21 | 22,60 | 18,20 | 15,02 | 21,37 |
Plus haut niveau de scolarité | ||||||||||
Études secondaires ou niveau de scolarité inférieur | 6 924 | 31,04 | 29,86 | 32,23 | 27,63 | 25,65 | 29,61 | 35,80 | 32,10 | 39,51 |
Études postsecondaires | 8 137 | 33,90 | 32,72 | 35,07 | 32,42 | 30,55 | 34,29 | 34,51 | 31,01 | 38,02 |
Études universitaires | 7 660 | 35,06 | 33,85 | 36,27 | 39,95 | 37,90 | 42,00 | 29,68 | 26,38 | 32,99 |
Minorité visible | ||||||||||
Non | 19 488 | 75,97 | 74,85 | 77,09 | 74,72 | 72,72 | 76,72 | 73,41 | 69,76 | 77,07 |
Oui | 3 233 | 24,03 | 22,91 | 25,15 | 25,28 | 23,28 | 27,28 | 26,59 | 22,93 | 30,24 |
Parent d’un enfant de moins de 18 ans | ||||||||||
Non | 17 188 | 73,92 | 72,92 | 74,92 | 70,11 | 68,46 | 71,76 | 73,30 | 70,25 | 76,34 |
Oui | 5 533 | 26,08 | 25,08 | 27,08 | 29,89 | 28,24 | 31,54 | 26,70 | 23,66 | 29,75 |
Travailleur essentiel | ||||||||||
Non | 16 568 | 71,15 | 70,04 | 72,26 | 70,73 | 68,88 | 72,59 | 71,05 | 67,73 | 74,38 |
Oui | 6 153 | 28,85 | 27,74 | 29,96 | 29,27 | 27,41 | 31,12 | 28,95 | 25,62 | 32,27 |
Travailleur de première ligne | ||||||||||
Non | 21 086 | 94,08 | 93,48 | 94,68 | 93,53 | 92,64 | 94,42 | 90,84 | 88,71 | 92,96 |
Oui | 1 635 | 5,92 | 5,32 | 6,52 | 6,47 | 5,58 | 7,36 | 9,16 | 7,04 | 11,29 |
A reçu ou connaît quelqu’un qui a reçu un diagnostic de COVID-19 | ||||||||||
Non | 18 220 | 75,67 | 74,52 | 76,82 | 67,41 | 65,31 | 69,51 | 67,29 | 63,74 | 70,84 |
Oui | 4 501 | 24,33 | 23,18 | 25,48 | 32,59 | 30,49 | 34,69 | 32,71 | 29,16 | 36,26 |
Cycle de l’ECSM | ||||||||||
Automne 2020 | 14 689 | 52,40 | 51,60 | 53,21 | 46,85 | 45,21 | 48,50 | 43,57 | 40,38 | 46,76 |
Printemps 2021 | 8 032 | 47,60 | 46,79 | 48,40 | 53,15 | 51,50 | 54,79 | 56,43 | 53,24 | 59,62 |
Détresse émotionnelle | ||||||||||
Non | 14 253 | 79,39 | 78,40 | 80,39 | 35,16 | 33,22 | 37,10 | 13,86 | 11,45 | 16,27 |
Oui | 8 468 | 20,61 | 19,61 | 21,60 | 64,84 | 62,90 | 66,78 | 86,14 | 83,73 | 88,55 |
Perte d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue | ||||||||||
Non | 21 009 | 93,92 | 93,31 | 94,53 | 89,05 | 87,74 | 90,36 | 84,11 | 81,28 | 86,94 |
Oui | 1 712 | 6,08 | 5,47 | 6,69 | 10,95 | 9,64 | 12,26 | 15,89 | 13,06 | 18,72 |
Difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels | ||||||||||
Non | 19 693 | 91,18 | 90,40 | 91,96 | 78,18 | 76,47 | 79,89 | 59,17 | 55,42 | 62,93 |
Oui | 3 028 | 8,82 | 8,04 | 9,60 | 21,82 | 20,11 | 23,53 | 40,83 | 37,07 | 44,58 |
Perte d’emploi ou de revenu | ||||||||||
Non | 18 173 | 80,99 | 79,94 | 82,04 | 68,02 | 66,08 | 69,96 | 55,93 | 52,19 | 59,68 |
Oui | 4 548 | 19,01 | 17,96 | 20,06 | 31,98 | 30,04 | 33,92 | 44,07 | 40,32 | 47,81 |
Sentiments de solitude ou d’isolement | ||||||||||
Non | 13 578 | 74,61 | 73,53 | 75,70 | 35,14 | 33,19 | 37,09 | 18,69 | 15,98 | 21,41 |
Oui | 9 143 | 25,39 | 24,30 | 26,47 | 64,86 | 62,91 | 66,81 | 81,31 | 78,59 | 84,02 |
Problèmes de santé physique | ||||||||||
Non | 17 023 | 87,03 | 86,17 | 87,89 | 55,07 | 53,03 | 57,11 | 31,11 | 27,53 | 34,68 |
Oui | 5 698 | 12,97 | 12,11 | 13,83 | 44,93 | 42,89 | 46,97 | 68,89 | 65,32 | 72,47 |
Difficultés dans les relations personnelles avec les membres de son ménage | ||||||||||
Non | 18 850 | 90,90 | 90,15 | 91,64 | 65,82 | 63,85 | 67,79 | 48,54 | 44,72 | 52,36 |
Oui | 3 871 | 9,10 | 8,36 | 9,85 | 34,18 | 32,21 | 36,15 | 51,46 | 47,64 | 55,28 |
Autres répercussions | ||||||||||
Non | 21 739 | 96,59 | 96,14 | 97,03 | 94,46 | 93,48 | 95,44 | 90,67 | 88,53 | 92,82 |
Oui | 982 | 3,41 | 2,97 | 3,86 | 5,54 | 4,56 | 6,52 | 9,33 | 7,18 | 11,47 |
Aucune répercussion | ||||||||||
Non | 15 250 | 57,02 | 55,77 | 58,27 | 92,24 | 91,14 | 93,34 | 97,58 | 96,49 | 98,66 |
Oui | 7 471 | 42,98 | 41,73 | 44,23 | 7,76 | 6,66 | 8,86 | 2,42Note E: à utiliser avec prudence | 1,34 | 3,51 |
Idées suicidaires | ||||||||||
Non | 22 059 | 99,84 | 99,75 | 99,93 | 95,73 | 94,83 | 96,63 | 80,91 | 77,97 | 83,85 |
Oui | 662 | 0,16Note E: à utiliser avec prudence | 0,07 | 0,25 | 4,27 | 3,37 | 5,17 | 19,09 | 16,15 | 22,03 |
Expositions | ||||||||||
Anxiété (0 à 21) | 22 721 | 1,42 | 1,37 | 1,46 | 7,12 | 6,99 | 7,25 | 14,57 | 14,23 | 14,91 |
Dépression (0 à 27) | 22 721 | 1,52 | 1,48 | 1,57 | 7,69 | 7,57 | 7,82 | 16,69 | 16,36 | 17,00 |
Détresse psychologique (0 à 40) | 22 721 | 3,39 | 3,31 | 3,47 | 13,08 | 12,87 | 13,29 | 22,68 | 22,24 | 23,13 |
E à utiliser avec prudence
Source : Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale (ECSM), 2020 et 2021. |
Répercussions de la COVID-19
La répartition des caractéristiques sociodémographiques et des répercussions liées à la COVID-19 selon le profil de santé mentale est présentée au tableau 2. La plupart des personnes du profil 1 (pas de problèmes de santé mentale) et du profil 2 (problèmes de santé mentale faibles à modérés) avaient entre 35 et 64 ans. Les personnes du profil 3 (graves problèmes de santé mentale) étaient généralement plus jeunes (18 à 34 ans et 35 à 64 ans) et plus souvent des femmes. En général, les différents niveaux de revenu et d’éducation des ménages étaient répartis également entre tous les profils de la santé mentale.
Les résultats des modèles de régression sont présentés aux tableaux 3 à 6. Comparativement aux personnes du profil 1, les personnes des profils 2 et 3 étaient plus susceptibles de subir l’une ou l’autre des répercussions suivantes : la détresse émotionnelle (rapport de cotes pour le profil 2 [ORProfile 2] = 6,41, ORProfile 3 = 22,03); la perte d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue (ORProfile 2 = 1,74, ORProfile 3 = 2,71); la difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels (ORProfile 2 = 2,66, ORProfile 3 = 6,11); la perte d’emploi ou de revenu (ORProfile 2 = 1,69, ORProfile 3 = 2,53); des sentiments de solitude ou d’isolement (ORProfile 2 = 4,91, ORProfile 3 = 11,21); des problèmes de santé physique (ORProfile 2 = 5,05, ORProfile 3 = 13,97); des difficultés dans les relations personnelles avec les membres de leur ménage (ORProfile 2 = 4,81, ORProfile 3 = 10,49); et d’autres répercussions liées à la pandémie (ORProfile 2 = 1,47, ORProfile 3 = 2,46). Les personnes des profils 2 et 3 étaient moins susceptibles de déclarer qu’elles n’avaient pas subi de répercussions négatives attribuables à la pandémie comparativement aux personnes du profil 1 (ORProfile 2 = 0,13, ORProfile 3 = 0,04). Les personnes du profil 2 et du profil 3 étaient plus susceptibles d’avoir songé à se suicider depuis le début de la pandémie que celles du profil 1 (ORProfile 2 = 24,30, ORProfile 3 = 115,75). Parmi les personnes ayant de graves problèmes de santé mentale, 1 personne sur 5 (19,09 %) avait songé à se suicider depuis le début de la pandémie.
Caractéristiques | Détresse émotionnelle | Perte d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue | Difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | ||||
De | À | De | À | De | À | ||||
Âge | |||||||||
18 à 34 ansTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
35 à 64 ans | 0,94 | 0,83 | 1,08 | 1,36Note * | 1,08 | 1,71 | 0,86 | 0,74 | 1,01 |
65 ans et plus | 0,53Note ** | 0,45 | 0,62 | 1,17 | 0,90 | 1,53 | 0,25Note ** | 0,20 | 0,32 |
GenreTableau 3 Note 1 | |||||||||
MasculinTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Féminin | 1,48Note ** | 1,43 | 1,76 | 1,09 | 0,93 | 1,29 | 0,79Note * | 0,69 | 0,91 |
Revenu du ménage | |||||||||
Moins de 10 000 dollars à 39 999 dollarsTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
40 000 dollars à 79 999 dollars | 0,87 | 0,75 | 1,02 | 0,99 | 0,78 | 1,25 | 0,65Note ** | 0,55 | 0,78 |
80 000 dollars à 149 999 dollars | 0,98 | 0,84 | 1,16 | 0,81 | 0,64 | 1,03 | 0,38Note ** | 0,31 | 0,46 |
150 000 dollars et plus | 0,92 | 0,76 | 1,11 | 0,79 | 0,59 | 1,05 | 0,20Note ** | 0,16 | 0,27 |
Plus haut niveau de scolarité | |||||||||
Études secondaires ou niveau de scolarité inférieurTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Études postsecondaires | 1,19Note * | 1,04 | 1,36 | 1,08 | 0,88 | 1,33 | 1,07 | 0,90 | 1,27 |
Études universitaires | 1,64Note ** | 1,42 | 1,89 | 1,06 | 0,85 | 1,33 | 0,87 | 0,72 | 1,06 |
Minorité visible | |||||||||
NonTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,94 | 0,81 | 1,08 | 1,05 | 0,85 | 1,29 | 1,72Note ** | 1,46 | 2,02 |
Parent d’un enfant de moins de 18 ans | |||||||||
NonTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,25Note ** | 1,10 | 1,41 | 0,94 | 0,77 | 1,15 | 1,62Note ** | 1,4 | 1,89 |
Travailleur essentiel | |||||||||
NonTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,93 | 0,82 | 1,07 | 1,03 | 0,84 | 1,27 | 0,87 | 0,73 | 1,02 |
Travailleur de première ligne | |||||||||
NonTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,08 | 0,86 | 1,36 | 1,18 | 0,85 | 1,64 | 1,11 | 0,84 | 1,47 |
A reçu ou connaît quelqu’un qui a reçu un diagnostic de COVID-19 | |||||||||
NonTableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,42Note ** | 1,26 | 1,61 | 2,76Note * | 2,33 | 3,27 | 1,16 | 0,99 | 1,37 |
Cycle de l’ECSM | |||||||||
Automne 2020Tableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Printemps 2021 | 1,05 | 0,95 | 1,17 | 1,49Note * | 1,27 | 1,74 | 0,93 | 0,81 | 1,07 |
Profils de la santé mentale | |||||||||
Pas de problèmes de santé mentale (profil 1)Tableau 3 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Problèmes de santé mentale faibles à modérés (profil 2) | 6,41Note ** | 5,74 | 7,16 | 1,74Note * | 1,45 | 2,08 | 2,66Note ** | 2,28 | 3,11 |
Graves problèmes de santé mentale (profil 3) | 22,03Note ** | 17,63 | 27,52 | 2,71Note * | 2,1 | 3,51 | 6,11Note ** | 5,00 | 7,48 |
|
Caractéristiques | Perte d’emploi ou de revenu | Sentiments de solitude ou d’isolement | Problèmes de santé physique | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | ||||
De | À | De | À | De | À | ||||
Âge | |||||||||
18 à 34 ansTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
35 à 64 ans | 0,78Note ** | 0,69 | 0,89 | 0,64Note ** | 0,57 | 0,73 | 1,12 | 0,97 | 1,29 |
65 ans et plus | 0,16Note ** | 0,13 | 0,19 | 0,62Note ** | 0,53 | 0,72 | 0,80Note * | 0,67 | 0,96 |
GenreTableau 4 Note 1 | |||||||||
MasculinTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Féminin | 0,77Note ** | 0,69 | 0,86 | 1,31Note ** | 1,19 | 1,44 | 1,31Note ** | 1,17 | 1,46 |
Revenu du ménage | |||||||||
Moins de 10 000 dollars à 39 999 dollarsTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
40 000 dollars à 79 999 dollars | 0,87 | 0,74 | 1,02 | 0,93 | 0,80 | 1,07 | 1,06 | 0,91 | 1,25 |
80 000 dollars à 149 999 dollars | 0,65Note ** | 0,55 | 0,77 | 0,85Note * | 0,73 | 0,99 | 1,10 | 0,93 | 1,31 |
150 000 dollars et plus | 0,50Note ** | 0,41 | 0,61 | 0,79Note * | 0,66 | 0,94 | 1,06 | 0,87 | 1,29 |
Plus haut niveau de scolarité | |||||||||
Études secondaires ou niveau de scolarité inférieurTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Études postsecondaires | 1,21Note * | 1,06 | 1,39 | 1,12 | 0,99 | 1,26 | 1,13 | 0,98 | 1,31 |
Études universitaires | 0,91 | 0,78 | 1,06 | 1,45Note ** | 1,27 | 1,66 | 1,37Note ** | 1,17 | 1,59 |
Minorité visible | |||||||||
NonTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,28Note ** | 1,12 | 1,47 | 0,71Note ** | 0,62 | 0,82 | 0,99 | 0,85 | 1,15 |
Parent d’un enfant de moins de 18 ans | |||||||||
NonTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,10 | 0,98 | 1,24 | 1,06 | 0,95 | 1,20 | 1,00 | 0,88 | 1,14 |
Travailleur essentiel | |||||||||
NonTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,68Note ** | 0,59 | 0,78 | 0,77Note ** | 0,68 | 0,88 | 0,92 | 0,79 | 1,06 |
Travailleur de première ligne | |||||||||
NonTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,78Note * | 0,62 | 1,00 | 1,07 | 0,86 | 1,34 | 1,04 | 0,81 | 1,33 |
A reçu ou connaît quelqu’un qui a reçu un diagnostic de COVID-19 | |||||||||
NonTableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,28Note ** | 1,13 | 1,45 | 1,21Note * | 1,07 | 1,35 | 1,40Note ** | 1,23 | 1,58 |
Cycle de l’ECSM | |||||||||
Automne 2020Tableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Printemps 2021 | 0,90 | 0,80 | 1,01 | 1,38Note ** | 1,26 | 1,52 | 1,30Note ** | 1,17 | 1,45 |
Profils de la santé mentale | |||||||||
Pas de problèmes de santé mentale (profil 1)Tableau 4 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Problèmes de santé mentale faibles à modérés (profil 2) | 1,69Note ** | 1,49 | 1,90 | 4,91Note ** | 4,40 | 5,47 | 5,05Note ** | 4,49 | 5,68 |
Graves problèmes de santé mentale (profil 3) | 2,53Note ** | 2,12 | 3,03 | 11,21Note ** | 9,23 | 13,61 | 13,97Note ** | 11,61 | 16,82 |
|
Caractéristiques | Difficultés dans les relations personnelles avec les membres du ménage | Autres répercussions attribuables à la COVID-19 | Aucune répercussion attribuable à la COVID-19 | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | ||||
De | À | De | À | De | À | ||||
Âge | |||||||||
18 à 34 ansTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
35 à 64 ans | 0,84Note * | 0,72 | 0,97 | 0,90 | 0,71 | 1,14 | 1,28Note * | 1,09 | 1,50 |
65 ans et plus | 0,64Note * | 0,53 | 0,79 | 0,54Note * | 0,36 | 0,80 | 2,31Note ** | 1,94 | 2,76 |
GenreTableau 5 Note 1 | |||||||||
MasculinTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Féminin | 1,04 | 0,92 | 1,18 | 1,02 | 0,83 | 1,26 | 0,77Note ** | 0,70 | 0,85 |
Revenu du ménage | |||||||||
Moins de 10 000 dollars à 39 999 dollarsTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
40 000 dollars à 79 999 dollars | 1,23Note * | 1,01 | 1,51 | 1,00 | 0,73 | 1,38 | 1,10 | 0,95 | 1,28 |
80 000 dollars à 149 999 dollars | 1,47Note ** | 1,21 | 1,80 | 0,95 | 0,69 | 1,32 | 1,21Note * | 1,03 | 1,42 |
150 000 dollars et plus | 1,53Note ** | 1,24 | 1,90 | 0,76 | 0,53 | 1,08 | 1,49Note ** | 1,24 | 1,79 |
Plus haut niveau de scolarité | |||||||||
Études secondaires ou niveau de scolarité inférieurTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Études postsecondaires | 1,22Note * | 1,04 | 1,44 | 1,11 | 0,84 | 1,46 | 0,79Note ** | 0,70 | 0,90 |
Études universitaires | 1,34Note * | 1,13 | 1,58 | 1,35Note * | 1,02 | 1,78 | 0,68Note ** | 0,59 | 0,78 |
Minorité visible | |||||||||
NonTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,90 | 0,76 | 1,05 | 0,89 | 0,67 | 1,18 | 0,94 | 0,82 | 1,09 |
Parent d’un enfant de moins de 18 ans | |||||||||
NonTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 2,08Note * | 1,82 | 2,38 | 0,90 | 0,72 | 1,12 | 0,72Note ** | 0,63 | 0,82 |
Travailleur essentiel | |||||||||
NonTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,80Note * | 0,69 | 0,93 | 0,99 | 0,76 | 1,30 | 1,25Note * | 1,09 | 1,43 |
Travailleur de première ligne | |||||||||
NonTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,20 | 0,94 | 1,54 | 1,18 | 0,80 | 1,73 | 0,96 | 0,76 | 1,23 |
A reçu ou connaît quelqu’un qui a reçu un diagnostic de COVID-19 | |||||||||
NonTableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,20Note * | 1,04 | 1,38 | 1,24 | 0,98 | 1,56 | 0,58Note ** | 0,51 | 0,66 |
Cycle de l’ECSM | |||||||||
Automne 2020Tableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Printemps 2021 | 1,26Note ** | 1,12 | 1,43 | 1,05 | 0,86 | 1,29 | 0,83Note ** | 0,74 | 0,92 |
Profils de la santé mentale | |||||||||
Pas de problèmes de santé mentale (profil 1)Tableau 5 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Problèmes de santé mentale faibles à modérés (profil 2) | 4,81Note ** | 4,22 | 5,47 | 1,47Note * | 1,16 | 1,86 | 0,13Note ** | 0,11 | 0,16 |
Graves problèmes de santé mentale (profil 3) | 10,40Note ** | 8,70 | 12,64 | 2,46Note ** | 1,83 | 3,31 | 0,04Note ** | 0,03 | 0,07 |
|
Caractéristiques | Idées suicidaires depuis le début de la pandémie | ||
---|---|---|---|
Rapport de cotes | Intervalle de confiance de 95 % | ||
De | À | ||
Âge | |||
18 à 34 ansTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
35 à 64 ans | 0,73Note * | 0,54 | 0,98 |
65 ans et plus | 0,32Note ** | 0,20 | 0,52 |
GenreTableau 6 Note 1 | |||
MasculinTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Féminin | 0,77 | 0,58 | 1,03 |
Revenu du ménage | |||
Moins de 10 000 dollars à 39 999 dollarsTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
40 000 dollars à 79 999 dollars | 0,80 | 0,54 | 1,18 |
80 000 dollars à 149 999 dollars | 0,89 | 0,58 | 1,36 |
150 000 dollars et plus | 0,84 | 0,50 | 1,40 |
Plus haut niveau de scolarité | |||
Études secondaires ou niveau de scolarité inférieurTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Études postsecondaires | 0,87 | 0,61 | 1,24 |
Études universitaires | 0,66Note * | 0,46 | 0,97 |
Minorité visible | |||
NonTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,46Note * | 0,29 | 0,72 |
Parent d’un enfant de moins de 18 ans | |||
NonTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,71Note * | 0,52 | 0,96 |
Travailleur essentiel | |||
NonTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,81 | 0,56 | 1,19 |
Travailleur de première ligne | |||
NonTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 1,17 | 0,69 | 2,00 |
A reçu ou connaît quelqu’un qui a reçu un diagnostic de COVID-19 | |||
NonTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Oui | 0,66Note * | 0,48 | 0,93 |
Cycle de l’ECSM | |||
Automne 2020Tableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Printemps 2021 | 1,66Note ** | 1,25 | 2,20 |
Profils de la santé mentale | |||
Pas de problèmes de santé mentaleTableau 6 Note † | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
Problèmes de santé mentale faibles à modérés | 24,30Note ** | 13,43 | 43,97 |
Graves problèmes de santé mentale | 115,75Note ** | 63,98 | 209,39 |
|
Dans l’ensemble, les adultes âgés de 65 ans et plus (par rapport aux personnes de 18 à 34 ans) étaient moins susceptibles de subir les répercussions suivantes : la détresse émotionnelle (RC = 0,53), la difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels (RC = 0,25), la perte d’emploi ou de revenu (RC = 0,16), des sentiments de solitude ou d’isolement (RC = 0,62), des problèmes de santé physique (RC = 0,80), des difficultés dans les relations personnelles avec les membres de leur ménage (RC = 0,64), d’autres répercussions (RC = 0,54) et des idées suicidaires (RC = 0,32) pendant la pandémie. Les personnes des ménages à revenu élevé (plus de 80 000 dollars par rapport à moins de 39 999 dollars) étaient moins susceptibles de déclarer de la difficulté à respecter leurs obligations financières ou à répondre à leurs besoins essentiels, une perte d’emploi ou de revenu et des sentiments de solitude ou d’isolement, et étaient plus susceptibles d’avoir des difficultés dans les relations personnelles avec les membres de leur ménage ou de ne déclarer aucune répercussion attribuable à la COVID-19. Les personnes qui se sont identifiées comme appartenant à une minorité visible (par rapport à celles n’appartenant pas à une minorité visible) étaient plus susceptibles de déclarer de la difficulté à respecter leurs obligations financières ou à répondre à leurs besoins essentiels (RC = 1,72) et une perte d’emploi ou de revenu (RC= 1,28), mais elles étaient moins susceptibles d’avoir des sentiments de solitude ou d’isolement (RC = 0,71) et des idées suicidaires (RC = 0,46). Les parents (par rapport aux personnes sans enfants) étaient plus susceptibles d’éprouver de la détresse émotionnelle (RC = 1,25), de la difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels (RC = 1,62) et des difficultés dans les relations personnelles avec les membres de leur ménage (RC = 2,08), et étaient moins susceptibles d’avoir des idées suicidaires (RC = 0,71). Les travailleurs essentiels (par rapport aux travailleurs non essentiels) et les travailleurs de première ligne (par rapport aux travailleurs qui ne sont pas de première ligne) étaient moins susceptibles de connaître une perte d’emploi ou de revenu (RC = 0,68 et RC = 0,78, respectivement). Comparativement à leurs homologues, les personnes qui ont reçu ou qui connaissaient quelqu’un qui a reçu un diagnostic de COVID-19 étaient plus susceptibles de subir l’une ou l’autre des répercussions suivantes : la détresse émotionnelle (RC = 1,42); la perte d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue (RC = 2,76); la perte d’emploi ou de revenu (OU = 1,28); des sentiments de solitude ou d’isolement (RC = 1,21); des problèmes de santé physique (RC = 1,40); et des difficultés dans les relations personnelles avec les membres de leur ménage (RC = 1,20), mais elles étaient moins susceptibles d’avoir des idées suicidaires (RC = 0,66). Au printemps de 2021 (par rapport à l’automne de 2020), les personnes étaient plus susceptibles d’avoir vécu la perte d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue (RC = 1,49), d’éprouver des sentiments de solitude ou d’isolement (RC = 1,38); d’avoir des problèmes de santé physique (RC = 1,30); d’éprouver des difficultés dans les relations personnelles avec les membres de leur ménage (RC= 1,26); et d’avoir des idées suicidaires (RC = 1,66).
Discussion
L’objectif de cette étude transversale avec environ 23 000 adultes canadiens était d’examiner les profils de la santé mentale et leurs associations avec des répercussions négatives et des idées suicidaires pendant la pandémie de COVID-19. L’analyse des profils latents indique qu’une solution à trois profils convient le mieux aux données. Les personnes ont été classées en trois profils latents conceptuellement significatifs en fonction des dimensions de l’anxiété, de la dépression et de la détresse psychologique. Le profil 1 était étiqueté comme « pas de problèmes de santé mentale », le profil 2 était étiqueté comme « problèmes de santé mentale faibles à modérés » et le profil 3 était étiqueté comme « graves problèmes de santé mentale ». Les personnes les plus vulnérables aux répercussions négatives et aux idées suicidaires pendant la pandémie comprenaient celles qui ont connu des niveaux élevés d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique.
Il est important de déterminer des profils latents distincts pour mieux comprendre les tendances communes relatives aux symptômes d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique chez les adultes canadiens. Les résultats ont montré qu’en moyenne, les scores d’un trouble reflétaient les scores des deux autres troubles. Par exemple, les niveaux d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique étaient simultanément faibles dans le profil 1, modérés dans le profil 2 et élevés dans le profil 3. De plus, des problèmes de santé mentale ont coexisté dans les profils 2 et 3 à des degrés divers. La proportion de personnes qui ont obtenu un résultat positif pour au moins deux des trois troubles était de 33,35 % dans le profil 2 et de 99,80 % dans le profil 3. Ces constatations concordent avec les données probantes accumulées indiquant que de nombreux troubles mentaux coexistent couramment et qu’un risque accru de comorbidité des troubles mentaux est la norme, et non l’exceptionNote 26Note 27Note 28Note 29. La comorbidité des troubles mentaux amplifie la vulnérabilité d’une personne. Il existe des données probantes rigoureuses montrant que les personnes atteintes de troubles mentaux multiples, comparativement à celles atteintes d’un seul trouble, sont plus susceptibles de morbidité et de mauvais résultats aigus et à long termeNote 30Note 31Note 32, comme l’augmentation des taux d’hospitalisation, les difficultés interpersonnelles et l’absentéisme du travail ou de l’école. Enfin, cette étude est parmi les premières, à notre connaissance, à souligner différentes configurations de profils de la santé mentale à l’aide de données représentatives à l’échelle nationale. Ces profils peuvent contribuer, théoriquement et méthodologiquement, à approfondir la recherche sur la santé mentale chez les adultes canadiens.
Comparativement à celles du profil 1, les personnes du profil 2 et du profil 3 étaient plus susceptibles de subir les huit répercussions négatives de la pandémie. Ces répercussions étaient la détresse émotionnelle; la perte d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue; la difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels du ménage; la perte d’emploi ou de revenu; les sentiments de solitude ou d’isolement; des problèmes de santé physique; des difficultés liées aux relations personnelles avec les membres du ménage; et d’autres répercussions. Bien que ces répercussions aient déjà été établies comme une préoccupation parmi les personnes ayant de graves problèmes de santé mentale, elles ont probablement été exacerbées pendant la pandémie de COVID-19. Par exemple, une maladie mentale grave est associée à l’obésitéNote 33, à l’inactivité physiqueNote 34 et à de mauvaises conditions de santé (p. ex. diabète ou maladie cardiovasculaire)Note 35. Ces facteurs de risque placent les personnes atteintes d’une maladie mentale grave à un risque plus élevé d’infection par la COVID-19 et d’aggravation de la santé physique et mentale découlant des résultats liés à la COVID-19Note 36Note 37. En outre, la solitude a été une préoccupation pour les personnes atteintes de maladies mentales avant la pandémieNote 38Note 39. Selon Heron et coll.Note 40, environ 1 personne sur 3 ayant une maladie mentale grave a déclaré se sentir seule pendant la pandémie, ce qui est plus élevé que les taux relevés dans la population générale pendant la pandémie. De nombreuses personnes de l’échantillon de Heron et coll. étaient des utilisateurs d’Internet limités ou des personnes n’utilisant pas Internet, en raison d’un manque de compétences ou d’intérêtNote 41. Ainsi, en raison des changements dans la fréquence des contacts et du soutien sociaux causés par des obstacles technologiques et des mesures de santé publique (p. ex., les mandats de rester chez soi), il était probablement difficile pour les personnes ayant de graves problèmes de santé mentale d’avoir une connectivité sociale..
Une constatation préoccupante était que les personnes ayant des problèmes de santé mentale faibles à modérés (profil 2) ou de graves problèmes de santé mentale (profil 3) étaient plus susceptibles d’avoir des idées suicidaires comparativement à celles n’ayant pas de problèmes de santé mentale (profil 1; RC = 24,30 et RC = 115,75, respectivement). Cette constatation concorde avec les recherches antérieures qui ont montré que les symptômes concomitants d’anxiété, de dépression et d’autres troubles mentaux sont associés à un risque accru d’avoir des idées suicidairessNote 42Note 43Note 44. Les professionnels de la santé mentale doivent être particulièrement vigilants dans la surveillance des symptômes d’idées suicidaires chez ceux qui souffrent de graves problèmes de santé mentale. La prestation de traitements pour les idées suicidaires par télésanté peut réduire les conséquences sur la santé mentale liées à la COVID-19Note 45. En outre, les stratégies de traitement de la santé publique visant à réduire les comportements suicidaires devraient donner la priorité aux personnes souffrant de troubles multiples. Les constatations de la présente étude constituent également un argument solide en faveur de l’adoption d’approches analytiques qui peuvent révéler l’incidence nuancée de la pandémie sur la vie des personnes ayant de graves problèmes de santé mentale. En se fondant sur les données de l’ECSM de 2020, Liu et coll.Note 46 ont constaté que la prévalence des idées suicidaires au début de la pandémie était de 2,44 %. Cette proportion ne différait pas de façon significative de celle observée en 2019 (2,73 %). La présente étude, qui repose sur une analyse des profils latents pour déterminer les profils de la santé mentale, a révélé que 19,09 % des personnes du profil 3, 4,27 % du profil 2 et 0,16 % du profil 1 avaient des idées suicidaires.
Notre étude a montré que diverses caractéristiques individuelles étaient associées à des conséquences négatives et à des idées suicidaires pendant la pandémie et ces résultats sont en grande partie conformes aux rapports précédentsNote 3Note 47Note 48Note 49 . Les parents d’enfants de moins de 18 ans ont montré une plus grande probabilité de subir des répercussions négatives. Les parents de jeunes enfants ont été confrontés à un stress énorme pendant la pandémie, alors qu’ils faisaient face à des facteurs de stress liés au travail et aux finances, à des perturbations de l’école ou de la garde d’enfants, à l’isolement au sein de leur foyer et à l’isolement social. Ces facteurs de stress ont probablement des effets de débordement où la détresse des parents entraîne une réduction de la qualité de l’éducation parentale, ce qui entraîne une moins bonne communication (augmentation des conflits, utilisation de mots durs et hurlements ou cris)Note 47 et une augmentation du comportement d’internalisation et d’externalisation des enfantsNote 50. Ensemble, des interventions, des initiatives et des partenariats ciblés sont nécessaires pour soutenir et promouvoir le bien-être des personnes appartenant à des groupes vulnérables.
Points forts et limites
Parmi les points forts de notre étude, mentionnons l’échantillon représentatif de grande taille et l’inclusion de plusieurs covariables dans les modèles de régression logistique. L’application de l’imputation multiple pour traiter les valeurs manquantes, plutôt que la suppression traditionnelle de certaines personnes de la liste, a aidé à préserver le pouvoir, à accroître la précision et à réduire le biais. De plus, l’utilisation de l’analyse des profils latents pour déterminer les tendances relatives aux symptômes de santé mentale variables s’étend aux recherches antérieures portant sur la présence ou l’absence de troubles. Outre ses forces, la présente étude comporte des limites. Premièrement, les répercussions de la pandémie sur les personnes de diverses identités de genre n’ont pas été explorées. Même si des personnes de diverses identités de genre ont été incluses dans tous les modèles, il n’a pas été possible de publier des estimations fiables compte tenu de la petite taille de l’échantillon. Deuxièmement, la nature transversale des données de l’ECSM exclut les conclusions sur la causalité. Troisièmement, l’état matrimonial n’a pas été évalué dans les deux cycles de l’ECSM et n’a donc pas été inclus dans nos modèles. Le fait d’être marié, plutôt que veuf ou divorcé, a été associé à un meilleur bien-être mentalNote 51Note 52 et, par conséquent, peut avoir servi de facteur de protection.
Conclusions
La présente étude est l’une des premières à porter sur les tendances communes relatives aux symptômes d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique chez les adultes canadiens pendant la pandémie de COVID-19. La majorité de l’échantillon a été classée comme n’ayant pas de problèmes de santé mentale (65,70 %; profil 1); le reste a été classé comme ayant des problèmes de santé mentale faibles à modérés (25,52 %; profil 2) et comme ayant de graves problèmes de santé mentale (8,78 %; profil 3). Les personnes ayant des problèmes de santé mentale faibles à modérés ou de graves problèmes de santé mentale étaient plus susceptibles d’avoir des idées suicidaires que celles n’ayant pas de problèmes de santé mentale. La présente recherche fournit des données probantes selon lesquelles les personnes ayant des problèmes de santé mentale ont été considérablement touchées par la pandémie et que les personnes ayant de graves problèmes de santé mentale ont été les plus durement touchées.
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