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Les données
Quatre sur dix
Caractéristiques sociodémographiques
Groupes prioritaires
Utilisation des services de santé
Pourquoi pas?
Conclusion

Le virus de la grippe H1N1, une nouvelle souche d'influenza contre laquelle la plupart des gens n'ont aucune immunité naturelle, a fait son apparition en avril 20091. En juin de cette année-là, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait le début de la pandémie de grippe de 20092 et faisait passer l'alerte à la pandémie à la phase 6, le niveau le plus élevé. La phase 6 se caractérise par des flambées persistantes causées par un même virus dans au moins deux pays d'une région de l'OMS et dans au moins un pays d'une autre région de l'OMS. Un an plus tard, 214 pays avaient signalé des cas de grippe H1N1 et plus de 18 000 décès dus au virus avaient été enregistrés mondialement3. Au Canada, 428 personnes ont succombé au virus H1N1 et des milliers d'autres ont été infectés4. En août 2010, l'OMS annonçait que le monde était « désormais entré dans la période postpandémique »5.

La prévention par la vaccination fait partie intégrante de la réponse des services de santé publique à la grippe pandémique6. L'Agence de la santé publique du Canada a informé les Canadiens que le vaccin antivirus H1N1 était le meilleur moyen de se protéger personnellement et de protéger des tiers contre l'infection7. Le gouvernement fédéral a surveillé l'achat du vaccin et sa distribution aux provinces, mais il incombait en fin de compte à chaque gouvernement provincial de décider comment il serait administré dans sa sphère de compétence8. À l'automne 2009, des cliniques de vaccination ont commencé à offrir le vaccin aux Canadiens dans tout le pays.

Fondée sur des données provenant de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2010, la présente étude examine l'acceptation du vaccin antiviral H1N1. Sont analysées les caractéristiques sociodémographiques, l'appartenance ou non à un groupe prioritaire et l'utilisation des services de santé par les personnes qui ont été vaccinées, ainsi que les raisons de ne pas se faire vacciner.

Les données

Les estimations sont fondées sur des données recueillies dans le cadre de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2010 entre janvier et avril 2010. L'ESCC a pour champ d'observation la population à domicile de 12 ans et plus de toutes les provinces. Sont exclus les membres des Forces canadiennes, les résidents des réserves indiennes, des établissements et de certaines régions éloignées, ainsi que les résidents civils et militaires des bases des Forces canadiennes. Les données ont été recueillies par interview téléphonique (63,6 %) et sur place (36,4 %) auprès d'un échantillon de 20 855 personnes. Le taux de réponse était de 73,1 %.

On a demandé aux participants à l'enquête : « Avez-vous reçu le vaccin contre la grippe H1N1? ». À ceux qui ne l'avaient pas reçu, on a demandé : « Pour quelles raisons n'avez-vous pas reçu le vaccin contre la grippe H1N1? ». L'intervieweur a lu une liste de raisons qui comprenait : « Vous n'avez pas eu le temps de vous en occuper », « Vous ne pensiez pas que cela était nécessaire », « Votre médecin ne pensait pas que cela était nécessaire », « Le temps d'attente était trop long », « Mauvaise réaction au dernier vaccin ». Les catégories de réponse « service non disponible lorsqu'il était requis », « service non disponible dans la région » et « ne savait pas où aller/mal informé(e) » ont été regroupées dans la catégorie Problèmes d'accès. Les catégories « responsabilités personnelles ou familiales », « problème de transport » et « incapable de sortir de son domicile à cause d'un problème de santé » ont été regroupées sous la catégorie Obstacles personnels. Le nombre de personnes indiquant qu'elles n'avaient pas reçu le vaccin anti-H1N1 à cause d'un « problème de langue » ou du « coût » était trop faible pour être diffusé et ces personnes ont été incluses dans la catégorie Autre. Les participants à l'enquête pouvaient mentionner autant de raisons qu'ils le jugeaient pertinent. Les questions concernant la grippe H1N1 n'ont été posées qu'aux personnes qui répondaient en leur propre nom; les réponses par personne interposée n'ont pas été acceptées.

Afin de tenir compte du plan de sondage complexe de l'ESCC, les erreurs-types, les coefficients de variation et les intervalles de confiance ont été estimés par la méthode du bootstrap910. Le seuil de signification statistique a été fixé à p < 0,05.

Les participants à l'enquête ont été répartis en cinq groupes d'âge : de 12 à 19 ans, de 20 à 44 ans, de 45 à 64 ans, de 65 à 84 ans, et 85 ans et plus.

La province correspond à la province de résidence au moment de l'entrevue. (L'information sur la vaccination contre la grippe H1N1 sera disponible pour les trois territoires quand les données recueillies pour l'année complète auront été traitées.)

Chez les personnes de 25 ans et plus, l'état matrimonial comprenait les catégories marié(e)/union de fait, séparé(e)/divorcé(e)/veuf(ve), et personne seule.

Le plus haut niveau de scolarité dans le ménage s'entend du plus haut niveau de scolarité atteint par au moins un membre du ménage, les catégories étant pas de diplôme d'études secondaires, diplôme d'études secondaires, études postsecondaires partielles et diplôme d'études postsecondaires.

Le statut d'immigrant est basé sur la citoyenneté canadienne à la naissance et l'immigration au Canada. Les personnes qui n'étaient pas des citoyens canadiens de naissance et qui ont indiqué une année d'immigration au Canada ont été classées dans la catégorie des immigrants.

Les travailleurs de la santé ont été identifiés en se basant sur le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN) de 2002 : Services de soins ambulatoires (code 621), hôpitaux (622) et établissements de soins infirmiers et de soins pour bénéficiaires internes (623)11. La classification a été appliquée aux participants à l'enquête âgés de 15 à 75 ans ayant indiqué qu'ils avaient un emploi la semaine précédant l'entrevue de l'ESCC.

La catégorie Enfants de 5 ans et moins dans le ménage indique si un ou des enfants de ce groupe d'âge vivaient dans le ménage des participants à l'enquête âgés de 15 à 55 ans.

Pour repérer les femmes enceintes, on a demandé aux femmes de 15 à 49 ans participant personnellement à l'entrevue si elles étaient enceintes. Les données n'indiquent pas si les femmes enceintes participant à l'ESCC ont reçu la version du vaccin avec adjuvants ou celle sans adjuvants, qui était recommandée par l'OMS12. (Les adjuvants sont des substances ajoutées aux vaccins pour stimuler la réponse immunitaire.)

Les groupes prioritaires non examinés dans la présente étude comprenaient les personnes vivant dans des lieux ou collectivités éloignés et isolés, ainsi que les contacts dans le ménage et les fournisseurs de soins des personnes à haut risque8.

Les personnes qui ont indiqué avoir reçu un diagnostic de diabète, de maladie cardiaque, d'asthme, de maladie pulmonaire chronique obstructive, de cancer, de maladie d'Alzheimer ou de démence, ou qui étaient classées dans la catégorie d'obésité (enfants de 12 à 17 ans) ou d'obésité de classe III (adultes) ont été considérées comme présentant des problèmes de santé leur faisant courir un risque élevé de complications en cas d'infection par le virus H1N113. L'existence de problèmes de santé chroniques a été établie en demandant aux participants à l'enquête si un professionnel de la santé avait diagnostiqué chez eux un problème de santé qui avait duré, ou qui devait durer, au moins six mois. Les intervieweurs leur ont lu une liste de problèmes de santé.

L'indice de masse corporelle (IMC) a été calculé en divisant le poids autodéclaré exprimé en kilogrammes par le carré de la taille autodéclarée exprimée en mètres. Les adultes de 18 ans et plus dont l'IMC était égal ou supérieur à 40 ont été classés dans la catégorie d'obésité de classe III; les enfants de 12 à 17 ans ont été classés dans la catégorie d'obésité en s'appuyant sur les seuils d'IMC selon l'âge et le sexe définis par Cole et coll.14.

La présence d'une maladie rénale, de troubles sanguins, d'une maladie hépatique ou du sida, qui sont tous considérés comme augmentant le risque de complications de la grippe H1N1, n'est pas déterminée dans le cadre de l'ESCC13. Les personnes souffrant de troubles neurologiques courent aussi un plus grand risque de complications, mais la seule maladie de cette catégorie observée dans l'ESCC était la maladie d'Alzheimer ou la démence. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli, par exemple celles prenant des médicaments anticancéreux, sont également exposées à un plus grand risque; les données de l'ESCC permettaient d'identifier les personnes ayant déclaré avoir un cancer, mais non de déterminer si elles prenaient des médicaments anticancéreux.

Aux participants à l'enquête qui ont indiqué qu'ils avaient déjà reçu un vaccin contre la grippe saisonnière, on a demandé à quand remontait le dernier : moins d'un an; d'un an à moins de deux ans; deux ans ou plus; jamais.

Pour savoir si les participants à l'enquête avaient un médecin de famille, on a posé la question « Avez-vous un médecin régulier? ».

Quatre sur dix

En avril 2010, environ 41 % des Canadiens de 12 ans et plus vivant dans les dix provinces (11,6 millions) avait été vaccinés contre la grippe H1N1 (tableau 1). Des données allant jusqu'à la fin de janvier 2010 révèlent des taux plus faibles pour les Américains, soit 37 % des jeunes de  6 mois à 17 ans et 20 % des adultes15. Le pourcentage de Canadiens vaccinés contre la grippe H1N1 était supérieur au pourcentage de ceux qui se font habituellement vacciner contre la grippe saisonnière (32 % en 2007 et en 2008)16. En revanche, durant la saison grippale de 2009-2010, les adultes américains étaient plus susceptibles d'avoir été vaccinés contre la grippe saisonnière (39 %) que contre la grippe H1N1 (20 %)17.

Tableau 1 Pourcentage de personnes vaccinées contre la grippe H1N1, selon certaines caractéristiques, Canada, territoires non compris, 2010

Le pourcentage de personnes vaccinées contre la grippe H1N1 était supérieur à la moyenne nationale (41 %) dans six provinces, à savoir Terre-Neuve-et-Labrador (69 %), l'Île-du-Prince-Édouard (62 %), la Nouvelle-Écosse (58 %), le Nouveau-Brunswick (62 %), le Québec (56 %) et la Saskatchewan (46 %) (figure 1, tableau 1). En Colombie-Britannique (36 %), en Alberta (37 %), au Manitoba (37 %) et en Ontario (32 %), les pourcentages étaient inférieurs à la moyenne nationale.

Figure 1 Pourcentage de personnes vaccinées contre la grippe H1N1, selon la province, population à domicile de 12 ans et plus, Canada, territoires non compris, 2010

Caractéristiques sociodémographiques

Au Canada, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir été vaccinées contre la grippe H1N1 – 45 % contre 37 % (tableau 1). Par contre, en Australie18, en Grèce19 et en France20, les femmes étaient moins susceptibles que les hommes d'indiquer qu'elles avaient l'intention de recevoir le vaccin anti-H1N1, tandis que des études menées aux Pays-Bas21 et en Malaisie22 n'ont révélé aucun écart significatif entre les hommes et les femmes quant à l'intention de se faire vacciner. Cependant, les intentions ne reflètent pas nécessairement le comportement ultime et pourraient changer durant une pandémie ou être influencées par des questions culturelles, la couverture médiatique ou les campagnes de promotion du vaccin1922.

Par comparaison à la grippe saisonnière22324, le virus H1N1 affectait un groupe beaucoup plus jeune de la population, peut-être parce que les personnes plus âgées bénéficiaient d'une immunité préexistante due à une exposition antérieure à des souches H1N1 ou qu'elles avaient moins de contacts avec les groupes plus jeunes225. Néanmoins, le profil d'âge de la vaccination contre la grippe H1N1 était analogue à celui de la vaccination contre la grippe saisonnière1626-28, le pourcentage de personnes immunisées augmentant en général avec l'âge : environ 45 % chez les 45 à 64 ans et un peu plus de 60 % chez les 65 ans et plus. Cela pourrait tenir, dans une certaine mesure, au fait que les personnes âgées étaient plus susceptibles que les personnes plus jeunes d'avoir des problèmes de santé chroniques leur faisant courir un risque de complications dues à l'infection par le virus H1N1 (données non présentées).

Les personnes seules étaient moins susceptibles d'avoir été vaccinées que celles ayant un ou une partenaire, association qui persistait même après avoir tenu compte de la structure par âge généralement plus jeune chez les personnes seules (données non présentées).

Les membres des ménages ne comptant aucun titulaire d'un diplôme d'études secondaires étaient plus susceptibles d'avoir été vaccinés (50 %) que ceux des ménages dont le niveau de scolarité était plus élevé. Toutefois, l'association apparente entre le niveau de scolarité et la vaccination contre la grippe H1N1 ne persistait pas dans l'analyse multivariée comportant des variables de contrôle pour les caractéristiques sociodémographiques, l'appartenance à un groupe prioritaire et l'utilisation des services de santé (données non présentées).

Les immigrants étaient moins susceptibles que les non-immigrants d'avoir été vaccinés, soit 38 % contre 42 %.

Groupes prioritaires

Bien que le gouvernement du Canada se soit procuré suffisamment de vaccins anti-H1N1 pour tous les Canadiens, la vaccination précoce a été accordée en priorité à certaines populations713. Les groupes prioritaires que les données de l'ESCC permettent d'évaluer sont les travailleurs de la santé, les enfants de 6 mois à 5 ans, les femmes enceintes et les personnes souffrant de certains problèmes de santé chroniques.

La vaccination des travailleurs de la santé aide à réduire la transmission du virus aux patients chez lesquels la grippe risque d'avoir des complications2930. Les travailleurs de la santé étaient près de deux fois plus susceptibles que les autres Canadiens d'avoir reçu un vaccin anti-H1N1, soit 66 % contre 35 % (tableau 1). Aux États-Unis, le pourcentage de travailleurs de la santé vaccinés était nettement plus faible, soit 37 %31.

Les enfants de 6 mois à 5 ans ne faisaient pas partie du champ d'observation de l'ESCC, mais il était possible de repérer les participants à l'enquête qui vivaient dans un ménage ayant des enfants de ce groupe d'âge. Ces personnes étaient plus susceptibles d'avoir été vaccinées contre la grippe H1N1 que celles ne vivant pas avec de jeunes enfants (44 % contre 33 %) (tableau 1). De même, une étude menée en France20 a révélé une plus grande acceptation du vaccin anti-H1N1 par les ménages où vivait un enfant que par ceux où il n'en vivait aucun. Toujours selon l'étude française, un faible pourcentage seulement (4 %) de parents déclarant qu'ils accepteraient la vaccination contre la grippe H1N1 pour eux-mêmes la refuseraient pour leurs enfants. Si la même relation existe au Canada, la majorité des personnes ayant des enfants de moins de 5 ans dans le ménage qui ont reçu le vaccin contre la grippe H1N1 ont veillé à ce que leurs jeunes enfants le reçoivent également.

Bien que le pourcentage de femmes enceintes vaccinées contre la grippe H1N1 dépassait celui de femmes non enceintes (47 % contre 38 %), l'écart n'était pas statistiquement significatif.

L'existence de problèmes de santé chroniques (voir Les données) accroît le risque de complications dues à la grippe H1N115. Les personnes présentant ce genre de problèmes de santé étaient plus susceptibles d'avoir été vaccinées que celles n'en souffrant pas (55 % contre 38 %).

Utilisation des services de santé

Les personnes qui se font vacciner chaque année contre la grippe ou qui ont un médecin de famille pourraient avoir des attitudes et des pratiques en matière de soins de santé qui les prédisposaient à se faire vacciner contre le virus H1N1. En fait, 76 % des Canadiens qui avaient été vaccinés contre la grippe saisonnière l'année précédente et la moitié (50 %) de ceux qui l'avaient été un ou deux ans auparavant avaient reçu le vaccin anti-H1N1, par comparaison à 23 % de ceux dont le dernier vaccin antigrippal remontait à plus de deux ans et à 28 % de ceux qui n'avaient jamais été vaccinés contre la grippe.

Environ quatre Canadiens sur dix (44 %) ayant un médecin de famille ont été vaccinés par comparaison à 26 % de ceux n'en ayant pas. Les données n'indiquent pas si les participants à l'enquête ont demandé l'avis de leur médecin au sujet du vaccin anti-H1N1. Toutefois, selon une enquête menée auprès des médecins de famille et des pédiatres canadiens, 75 % d'entre eux avaient l'intention de recommander le vaccin à leurs patients32.

Pourquoi pas?

La majorité des Canadiens de 12 ans et plus – 59 % ou 16,5 millions – ne se sont pas fait vacciner contre le virus H1N1. La raison avancée le plus fréquemment était « Ne pensais pas que cela était nécessaire », mentionnée par 74 % des personnes non vaccinées (tableau 2). Ce chiffre est en harmonie avec les résultats d'un petit sondage mené par le Strategic Counsel33, qui a constaté que 67 % des Canadiens ne craignaient pas d'attraper la grippe H1N1 et que 78 % estimaient que les médias avaient exagéré la menace. Un sondage EKOS indiquait que 53 % des Canadiens estimaient que le degré de préoccupation au sujet du virus H1N1 était exagéré, étant donné le niveau de risque34. Des études attitudinales menées dans d'autres pays ont également indiqué que les raisons principales de ne pas avoir l'intention de se faire vacciner étaient la conviction que la maladie ne posait pas de menace grave35 ou que la vaccination n'était pas nécessaire1836.

Tableau 2 Raisons de ne pas être vacciné contre la grippe H1N1, population à domicile de 12 ans et plus qui n'était pas vaccinée, Canada, territoires non compris, 2010

Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de ne pas obtenir le vaccin anti-H1N1 parce qu'ils « ne pensaient pas que cela était nécessaire » (76 % contre 73 %). Chez le groupe des 85 ans et plus, cette raison était mentionnée par un pourcentage plus faible de personnes, soit 60 % (données non présentées). Le pourcentage de non-vaccinés qui ont déclaré ne pas penser que la vaccination était nécessaire variait d'environ les deux tiers en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba à 80 % au Québec (données non présentées).

Ne pas encore avoir eu le temps de s'en occuper était la deuxième raison, par ordre décroissant, de ne pas être vacciné mentionnée le plus fréquemment, avancée par 13 % des Canadiens n'ayant pas reçu le vaccin anti-H1N1. Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de donner cette raison (soit 14 % contre 11 %).

La peur était mentionnée comme raison par 7 % des personnes qui ne s'étaient pas fait vacciner contre le virus H1N1. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de faire cette déclaration (9 % contre 5 %). La nature de la peur n'était pas spécifiée, mais des études réalisées dans d'autres pays ont révélé des craintes quant à l'innocuité du vaccin et à ses effets secondaires17-203537-39.

Relativement peu de personnes non vaccinées (3 % ou moins) ont donné comme raison des problèmes d'accès (p. ex., non disponible au moment requis, non disponible dans la région, ne savait pas où aller), le fait que la vaccination n'était pas nécessaire selon le médecin, les longues périodes d'attente, une mauvaise réaction antérieure ou des obstacles personnels (responsabilités familiales, incapacité à quitter la maison à cause d'un problème de santé ou problème de transport) (tableau 2).

Conclusion

Les renseignements fournis dans le présent article au sujet des personnes qui ont et n'ont pas été vaccinées contre la grippe H1N1 faciliteront l'évaluation du programme, la planification des services de santé publique et le ciblage des messages au sujet de la vaccination si une autre pandémie survenait. La province de résidence, les caractéristiques sociodémographiques, l'appartenance à un groupe prioritaire et certains facteurs d'utilisation des services de santé étaient associés à la probabilité de recevoir le vaccin anti-H1N1. Comme dans d'autres études, la conviction que la vaccination n'était pas nécessaire était la raison la plus fréquente de la non-vaccination.