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L'écoute fréquente de la télévision : un phénomène plus répandu
Diminution du temps d'écoute de la télévision
Téléspectateurs assidus
Caractéristiques des utilisateurs fréquents de l'ordinateur
Différences régionales
Conclusion

La prévalence de l'obésité est en forte hausse depuis 25 ans, d'où l'importance de cerner et de comprendre la corrélation entre le comportement et l'obésité. Selon une étude récente sur les adultes réalisée à partir des données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) menée en 2007, il existe une corrélation directe entre le temps passé devant un écran (à regarder la télévision ou à utiliser un ordinateur) et l'obésité, une mauvaise alimentation et l'inactivité physique durant les loisirs1. L'étude montre aussi que la corrélation entre le temps passé devant un écran et l'obésité est indépendante des effets de l'activité physique durant les loisirs et de l'alimentation. Des sondages de moindre envergure, souvent fondés sur des professions et des sous-groupes précis2, ont produit des résultats similaires.

Ces conclusions soulignent l'importance de considérer le temps passé devant un écran comme un concept distinct dans le développement d'interventions visant à réduire l'obésité. Aussi la première étape consiste-t-elle à mieux comprendre les caractéristiques des personnes qui ont déclaré passer le plus de temps devant un écran.

S'appuyant sur les données de l'ESCC de 2007, le présent article dresse un profil des adultes canadiens qui ont déclaré regarder la télévision et utiliser un ordinateur fréquemment durant leurs loisirs. L'écoute fréquente de la télévision a été établie à 15 heures ou plus par semaine, et l'utilisation fréquente de l'ordinateur, à 11 heures ou plus par semaine. Les tendances de l'écoute de la télévision sont examinées à la lumière des données de l'Enquête sociale générale de Statistique Canada3.

L'écoute fréquente de la télévision : un phénomène plus répandu

En 2007, un pourcentage substantiel d'adultes canadiens a fréquemment regardé la télévision (figure 1). Près de trois sur dix (29 %) ont déclaré passer en moyenne 15 heures ou plus par semaine (plus de deux heures par jour) devant le téléviseur, et 19 % ont déclaré y passer 21 heures ou plus par semaine (en moyenne, au moins trois heures par jour).

L'utilisation fréquente de l'ordinateur durant les loisirs était moins courante. Environ 15 % des adultes déclarant y consacrer en moyenne 11 heures ou plus par semaine. Seulement 6 % ont déclaré passer 21 heures ou plus par semaine devant l'ordinateur, et près du tiers (31 %) ont déclaré ne pas utiliser un ordinateur durant leurs loisirs.

Un adulte sur 20 (5 %) a déclaré passer beaucoup de temps devant le téléviseur et à l'ordinateur. La corrélation entre le temps d'écoute de la télévision et le temps d'utilisation d'un ordinateur s'est avérée non-significative (coefficient de corrélation de 0,01).

Diminution du temps d'écoute de la télévision

Selon les estimations de l'Enquête sociale générale3 de Statistique Canada, le nombre d'heures passées devant le téléviseur a légèrement diminué depuis le milieu des années 1980, passant d'une moyenne de 2,3 heures par jour en 1986 à 2,1 heures en 2005 (figure 2). Chez les hommes, la moyenne est passée de 2,6 à 2,3 heures, une diminution un peu plus marquée que chez les femmes, pour qui le nombre d'heures a été ramené de 2,1 à 2,0 (données non présentées).

La plus importante baisse du nombre d'heures d'écoute de la télévision – plus d'une demi-heure par jour – a été observée chez les adultes âgés de 20 à 24 ans (figure 2). Les personnes âgées de 25 à 54 ans ont affiché un repli plus faible, tandis que celles de 55 ans ou plus ont peu changé leurs habitudes d'écoute depuis le milieu des années 1980.

La diminution des heures d'écoute de la télévision a coïncidé avec la mise sur le marché et la prolifération rapide des ordinateurs domestiques. En 2006, 75 % des ménages canadiens avaient un ordinateur, contre 40 % en 1997. Pendant la même période, la proportion des ménages ayant accès à Internet est passée de 17 % à 68 %4.

Selon les données de l'ESCC de 2007, l'écran d'ordinateur serait sur le point de remplacer celui du téléviseur dans les groupes d'âge plus jeunes (figure 3). Les répondants âgés de 20 à 24 ans ont en effet déclaré que près de la moitié (45 %) des heures qu'ils ont passées devant un écran l'ont été devant un ordinateur plutôt que devant un téléviseur. Même chez les adultes d'âge moyen (de 45 à 54 ans), le quart des heures passées devant un écran l'ont été devant un ordinateur. Chez les gens âgés, l'écoute de la télévision est de loin l'activité préférée devant un écran.

En général, les hommes ont consacré 29 % de leur temps passé devant un écran à l'ordinateur, contre 26 % pour les femmes (données non présentées).

Téléspectateurs assidus

La probabilité d'être un téléspectateur assidu augmente régulièrement selon l'âge, passant de 20 % chez les adultes âgés de 20 à 24 ans, à 52 % chez ceux de 75 ans ou plus (tableau 1). Par rapport aux adultes mariés, ceux qui ne l'ont jamais été sont un peu plus susceptibles de regarder fréquemment la télévision.

Une corrélation négative avec le statut socioéconomique est manifeste. Près de la moitié (47 %) des répondants n'ayant pas terminé leurs études secondaires regardent fréquemment la télévision, contre 24 % pour les diplômés d'études postsecondaires. De plus, 39 % des répondants faisant partie du quintile inférieur du revenu des ménages regardent fréquemment la télévision, contre 22 % pour ceux du quintile supérieur.

Les résidents d'une région urbaine comptant une forte population (500 000 habitants ou plus) sont un peu moins susceptibles d'être des téléspectateurs assidus (26 %) que ceux des régions rurales (31 %). Toutefois, le pourcentage est légèrement supérieur (35 %) dans les secteurs comptant de 30 000 à 100 000 habitants. Seulement 19 % des immigrants récents regardent fréquemment la télévision, contre 30 % des personnes nées au Canada.

Chez les personnes en âge de travailler, la situation d'emploi est fortement corrélée avec le temps d'écoute de la télévision. Seulement 21 % des travailleurs à temps plein regardent fréquemment la télévision, contre 37 % pour les chômeurs.

Lorsque ces données sont examinées en s'appuyant sur un modèle multivarié, les corrélations entre les caractéristiques sociodémographiques et l'écoute fréquente de la télévision persistent, en règle générale (tableau 1).

Bien que les hommes et les femmes soient également susceptibles de regarder fréquemment la télévision, un écart se manifeste chez certaines sous-populations (tableau A en annexe). Par exemple, chez les sans-emploi en âge de travailler, les femmes étaient moins enclines que les hommes (34 % contre 45 %) à regarder fréquemment la télévision.

Caractéristiques des utilisateurs fréquents de l'ordinateur

Les hommes sont plus enclins que les femmes à déclarer qu'ils utilisent fréquemment l'ordinateur durant leurs loisirs (17 % contre 12 %) (tableau 2). La fréquence d'utilisation diminue avec l'âge, passant de 30 % chez les 20 à 24 ans, à 6 % chez les personnes âgées de 75 ans ou plus. L'utilisation fréquente de l'ordinateur est beaucoup plus courante chez les répondants qui n'ont jamais été mariés (24 %) que chez les répondants mariés (13 %).

Seulement 7 % des répondants n'ayant pas terminé leurs études secondaires sont des utilisateurs fréquents de  l'ordinateur, contre 17 % des diplômés postsecondaires. Par ailleurs, les proportions sont similaires pour tous les niveaux de revenu des ménages.

Les résidents d'une région urbaine sont plus susceptibles d'utiliser fréquemment l'ordinateur que ceux d'une région rurale. Les pourcentages vont de 10 % chez les résidents ruraux à 17 % chez ceux d'une région urbaine comptant 500 000 habitants ou plus.

Les immigrants récents sont beaucoup plus portés à utiliser fréquemment l'ordinateur que les répondants nés au Canada (28 % contre 14 %).

Chez la population en âge de travailler, les chômeurs sont beaucoup plus susceptibles d'utiliser fréquemment l'ordinateur durant leurs loisirs (23 %) que les travailleurs à temps plein (14 %).

Lorsque ces données sont examinées en s'appuyant sur un modèle multivarié, les corrélations entre les caractéristiques sociodémographiques et l'utilisation fréquente de l'ordinateur durant les loisirs persistent, en règle générale.

Différences régionales

Dans les provinces, le pourcentage des téléspectateurs adultes assidus diffère de celui obtenu à l'échelle nationale (29 %). Il est un peu plus élevé au Nouveau-Brunswick (32 %) et au Québec (31 %) et un peu moins élevé en Alberta (26 %) et en Colombie-Britannique (27 %) (tableau B en annexe). Le pourcentage des téléspectateurs assidus est également élevé (44 %) chez les résidents du Nunavut.

Pour ce qui est du pourcentage des utilisateurs fréquents de l'ordinateur par rapport à celui obtenu pour le Canada (15 %), il est légèrement supérieur en Ontario (16 %), en Colombie-Britannique (18 %) et au Nunavut (20 %), mais légèrement inférieur à Terre-Neuve-et-Labrador (11 %), au Québec (12 %), au Manitoba (13 %) et en Saskatchewan (12 %) (tableau C en annexe).

La grande taille de l'échantillon constitue une force majeure de l'ESCC. On a ainsi pu établir des estimations de l'écoute fréquente de la télévision et de l'utilisation fréquente de l'ordinateur pour les régions sociosanitaires (tableaux B et C en annexe).

Conclusion

En 2007, 29 % des adultes canadiens étaient considérés comme étant des téléspectateurs assidus, et 15 %, comme des utilisateurs fréquents de l'ordinateur durant les loisirs. Des écarts au chapitre des caractéristiques sociodémographiques sont observés, qui vont souvent en sens inverse pour les deux types d'activité. La jeunesse et la poursuite des études sont corrélées négativement avec l'écoute fréquente de la télévision, mais positivement avec l'utilisation fréquente de l'ordinateur. Les immigrants récents ont moins tendance à regarder fréquemment la télévision que les répondants nés au Canada, mais ils sont plus susceptibles d'utiliser fréquemment l'ordinateur. Chez la population en âge de travailler, les employés à temps plein ont moins tendance que les chômeurs à regarder fréquemment la télévision ou à utiliser fréquemment l'ordinateur durant leurs loisirs.