Jeunes Métis : expériences et résultats relativement à l’éducation aux niveaux secondaire et postsecondaire

Les Métis sont un peuple autochtone distinct qui comprend des communautés, une histoire et des coutumes uniques^{Note 1}. Dans la culture métisse, l’apprentissage continu est un élément clé de la santé et du bien-être des personnes et de leurs communautés. Pour les Métis, le savoir peut provenir de diverses sources, y compris les parents, les détenteurs du savoir, les aînés, la communauté et les systèmes d’enseignement officiels, comme les programmes d’éducation de la petite enfance, les études secondaires et les études postsecondaires. Pour de nombreux Métis, la terre, qui englobe « le sol, le ciel, les eaux et tous les êtres vivants qui s’y trouvent », est en soi un enseignant^{Note 2}. Il s’agit de considérations importantes lorsqu’on mesure la réussite scolaire des Métis^{Note 3}.

Comme c’est le cas pour les peuples des Premières Nations et les Inuit, l’expérience en matière d’éducation des jeunes Métis est façonnée par le legs du colonialisme : les expériences des Métis avec les pensionnats, les externats et le système public^{Note 4}, ainsi que l’absence de cette histoire et des pratiques d’apprentissage métisses dans les programmes d’éducation existants^{Note 5}. Les Métis sont également affectés par des facteurs supplémentaires pouvant avoir une incidence sur la décision d’une personne de poursuivre sa formation scolaire officielle, y compris l’accès à des services essentiels comme l’enseignement, le fait de vivre dans un ménage à faible revenu (après impôt) et les responsabilités familiales des jeunes parents^{Note 6}.

De nouveaux renseignements disponibles grâce au Recensement de la population de 2021 permettent d’analyser de façon détaillée les résultats d’apprentissage des jeunes Métis. La présente étude présente les données du Recensement de 2021 sur la participation à l’éducation chez les jeunes de 19 à 30 ans qui s’identifient comme Métis^{Note 7}, en plus des caractéristiques qui peuvent avoir une incidence sur leur réussite au secondaire et leur participation aux études postsecondaires. Il convient de noter que cette étude est limitée aux mesures du Recensement de la population de 2021, qui ne reflètent pas les facteurs explicatifs globaux ni les mesures de réussite des Métis.

Cette étude est guidée par le 55e appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, qui reconnaît l’importance d’une éducation équitable pour le succès des peuples autochtones et qui préconise la production de rapports réguliers sur le niveau de scolarité des Autochtones au Canada, par rapport à celui des non-Autochtones^{Note 8}.

Début du texte de la boîte

Encadré 1 — Recensement de la population de 2021 : Membre d’une organisation métisse ou d’un établissement métis

La question suivante a été posée aux répondants du Recensement de la population de 2021 qui se sont identifiés comme Métis : « Cette personne est‑elle un membre inscrit d’une organisation métisse ou d’un établissement métis? »^{Note 9}

Les répondants se sont identifiés en fonction des quatre grandes catégories suivantes (voir le tableau A.1) :^{Note 9}

1. les Métis membres d’organisations signataires à l’Accord Canada-Nation métisse de 2017 (Métis Nation of Ontario, Manitoba Metis Federation, Métis Nation — Saskatchewan, Métis Nation of Alberta et Métis Nation British Columbia);
2. les Métis membres d’un des huit établissements métis de l’Alberta, dont les associations ont été constituées en vertu de la Metis Settlements Act de l’Alberta en 1990 (Buffalo Lake Metis Settlement, East Prairie Metis Settlement, Elizabeth Metis Settlement, Fishing Lake Metis Settlement, Gift Lake Metis Settlement, Kikino Metis Settlement, Paddle Prairie Metis Settlement et Peavine Metis Settlement); ^{Note 9}
3. les Métis membres d’une organisation métisse non signataire qui ont précisé une organisation métisse locale, régionale, provinciale, territoriale ou nationale, ou un établissement métis désigné;
4. les personnes s’identifiant comme Métis qui n’ont pas déclaré être membre d’une organisation ou d’un établissement.

Bien que les Métis inscrits comme membres d’une des cinq organisations signataires de l’Accord Canada-Nation métisse ou d’une autre organisation métisse se considèrent souvent comme des citoyens sous un gouvernement métis, l’expression « membre d’une organisation » est utilisée dans le présent article par souci d’harmonisation au vocabulaire présenté dans le recensement.

Fin du texte de la boîte

Un quart (28 %) des jeunes de 19 à 30 ans s’identifiant uniquement comme Métis sont membres d’une organisation signataire de l’Accord Canada-Nation métisse

En 2021, plus de 31 000 Métis de 19 à 30 ans se sont identifiés comme membres d’une organisation métisse signataire de l’Accord Canada-Nation métisse de 2017, qui vise à faire avancer et respecter leur droit à l’autodétermination, notamment sur le plan de l’autonomie gouvernementale au sein du Canada.

Tableau de données du graphique 1

Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Total, calculées selon nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	Total
	nombre
Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2021.
Membre de la Métis Nation of Ontario	5 300
Membre de la Manitoba Metis Federation	8 145
Membre de la Métis Nation — Saskatchewan	4 465
Membre de la Métis Nation of Alberta	8 720
Membre d’un établissement métis de l’Alberta	580
Membre de la Métis Nation British Columbia	4 670

L’objectif de l’accord est de « faire progresser la réconciliation sur les droits, les intérêts et les aspirations de la Nation métisse ». Par exemple, l’accord auxiliaire entre le Canada et la Nation métisse sur l’éducation postsecondaire a été signé en 2019, ce qui a conduit à l’élaboration de la Stratégie d’éducation postsecondaire de la Nation métisse^{Note 10}. La stratégie est conçue pour combler l’écart dans la scolarisation postsecondaire entre les étudiants de la Nation métisse et les étudiants non autochtones au Canada grâce à un soutien stratégique offert régionalement et fondé sur les distinctions^{Note 11}.

Les établissements métis de l’Alberta sont la seule assise territoriale métisse détenue collectivement en Alberta

En 2021, plus de 500 Métis de 19 à 30 ans ont déclaré être des membres inscrits des établissements métis de l’Alberta. Bien que chaque établissement soit autonome, l’éducation et les soins de santé relèvent de la compétence provinciale^{Note 12}. Le Metis Settlements General Council a relevé des écarts dans les programmes entre les établissements métis de l’Alberta et les communautés avoisinantes et continue de promouvoir l’amélioration de l’accès aux services essentiels au sein de ses communautés^{Note 13}.

Début du texte de la boîte

Encadré 2 — Établissements métis de l’Alberta

L’Alberta-Metis Settlements Accord a été signé en 1989, établissant un nouveau modèle de gouvernance fondé sur la terre pour les établissements métis de l’Alberta (Buffalo Lake Metis Settlement, East Prairie Metis Settlement, Elizabeth Metis Settlement, Fishing Lake Metis Settlement, Gift Lake Metis Settlement, Kikino Metis Settlement, Paddle Prairie Metis Settlement et Peavine Metis Settlement)^{Note 14}. Gouvernés par le Metis Settlements General Council, les établissements métis de l’Alberta sont composés de huit communautés s’étalant sur 1,25 million d’acres en régions nordiques et rurales^{Note 15}.

Fin du texte de la boîte

Environ 70 000 personnes de 19 à 30 ans qui s’identifient comme Métis n’ont pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement

En 2021, les deux tiers (65 %) de tous les répondants de 19 à 30 ans s’identifiant comme Métis n’ont pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement. Dans les provinces de l’Atlantique (71 %) et au Québec (85 %), les personnes de cette catégorie représentaient une grande part des répondants de 19 à 30 ans s’identifiant comme Métis.

De plus, les jeunes Métis qui ne sont pas inscrits à une organisation métisse ou à un établissement métis représentent plus de la moitié de toutes les personnes de 19 à 30 ans s’identifiant comme Métis dans la patrie historique de la Nation métisse^{Note 16}, qui englobe l’Alberta (59 %), la Saskatchewan (60 %), le Manitoba (56 %) et des parties contiguës de la Colombie-Britannique (67 %), de l’Ontario (72 %) et des Territoires du Nord-Ouest (49 %)^{Note 17}. Il est important de noter qu’il peut y avoir de jeunes Métis n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement qui sont tout de même admissibles, mais qui pourraient ne pas avoir fait leur inscription pour différentes raisons^{Note 18}.

Près de 6 000 Métis se sont identifiés comme membres d’une organisation métisse qui n’était ni signataire de l’Accord Canada-Nation métisse ni un établissement métis de l’Alberta

De plus, près de 6 000 personnes de 19 à 30 ans ont déclaré appartenir à une organisation métisse qui n’était ni signataire de l’Accord Canada-Nation métisse ni un établissement métis de l’Alberta. Bien que les répondants puissent préciser une organisation métisse locale, régionale, provinciale, territoriale ou nationale, ou encore un établissement métis désigné, certains n’ont pas précisé l’organisation ou l’établissement en question.

Environ 9 membres des organisations signataires de l’Accord Canada-Nation métisse sur 10 sont titulaires d’un diplôme d’études secondaires (ou l’équivalent) en 2021

En 2021, près de 9 jeunes Métis de 19 à 30 ans sur 10 (88 %) avaient obtenu leur diplôme d’études secondaires (ou l’équivalent), ce qui est légèrement inférieur au taux des jeunes non autochtones (93 %). De plus, plus de 9 jeunes Métis ayant déclaré appartenir à une organisation signataire de l’Accord Canada-Nation métisse sur 10 (94 %) et plus de 9 jeunes Métis ayant déclaré appartenir à une organisation métisse non signataire sur 10 (95 %) avaient terminé leurs études secondaires. Les personnes s’identifiant comme Métis qui n’ont pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement (84 %) et être membres d’un établissement métis de l’Alberta (67 %) présentaient des niveaux plus faibles d’achèvement de leurs études secondaires.

Tableau de données du graphique 2

Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 A suivi ou terminé des études postsecondaires, Diplôme d'études secondaires (ou équivalent), Pourcentage, Limites de confiance à 95 %, Pourcentage et Limites de confiance à 95 %, calculées selon de, à, de et à unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	A suivi ou terminé des études postsecondaires			Diplôme d'études secondaires (ou équivalent)
	Pourcentage	Limites de confiance à 95 %		Pourcentage	Limites de confiance à 95 %
		de	à		de	à
Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2021.
Total	54	54	55	88	87	88
Pas membre d’une organisation métisse ou d’un établissement métis	48	47	49	84	84	85
Membre d’une organisation signataire de l’Accord Canada-Nation métisse	65	64	66	94	93	94
Membre de la Métis Nation of Ontario	73	70	75	95	94	96
Membre de la Manitoba Metis Federation	64	62	66	95	94	96
Membre de la Métis Nation — Saskatchewan	61	58	64	92	90	93
Membre de la Métis Nation of Alberta	64	62	66	93	91	94
Membre de la Métis Nation British Columbia	65	62	68	94	93	95
Membre d’un établissement métis de l’Alberta	31	25	37	67	61	72
Membre d’une organisation métisse non incluse ailleurs	75	73	77	95	94	96
Identité non autochtone	73	73	74	93	93	93

De plus, les trois quarts (75 %) des jeunes Métis ayant déclaré appartenir à une organisation non signataire et des jeunes non autochtones (73 %) poursuivaient des postsecondaires en 2021, par rapport à deux tiers (65 %) des jeunes Métis ayant déclaré appartenir à une organisation métisse signataire, à la moitié (48 %) des jeunes s’étant identifiés comme Métis et n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation métisse ou à un établissement métis, et au tiers (30 %) des jeunes Métis vivant dans un établissement métis de l’Alberta (voir le tableau A.2).

Les expériences et les résultats des jeunes Métis varient selon la province, le territoire et l’appartenance à un groupe métis

Les provinces et les territoires ont la responsabilité de fournir des services d’enseignement à leur population^{Note 19}. De plus, des ressources éducatives, des mesures de soutien et des programmes sont disponibles par l’entremise des organisations métisses^{Note 20}. Cela peut se refléter dans les différents résultats en matière de scolarité des jeunes Métis qui sont membres de l’une des cinq organisations signataires de l’Accord Canada-Nation métisse (voir le tableau A.3)^{Note 21}.

Tableau de données du graphique 3

Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Les données sont présentées selon Géographie (titres de rangée) et Métis n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement, Membre d’une organisation métisse non incluse ailleurs, Métis Nation British Columbia, Métis Nation of Alberta, Métis Nation — Saskatchewan, Manitoba Metis Federation, Métis Nation of Ontario, Identité non autochtone et Membre d’un établissement métis de l’Alberta, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

Géographie	Métis n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement	Membre d’une organisation métisse non incluse ailleurs	Métis Nation British Columbia, Métis Nation of Alberta, Métis Nation — Saskatchewan, Manitoba Metis Federation, Métis Nation of Ontario	Identité non autochtone	Membre d’un établissement métis de l’Alberta
	pourcentage
Note x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2021.
Colombie-Britannique	86	90	94	96	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Alberta	83	95	93	93	67
Saskatchewan	83	94	92	94	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Manitoba	83	96	95	94	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Ontario	88	97	95	95	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Québec	76	93	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique	89	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Provinces de l'Atlantique	91	97	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique	94	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Territoires	79	84	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique	94	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique

La majorité des jeunes Métis ayant déclaré appartenir à la Métis Nation British Columbia (MNBC) (94 %), à la Métis Nation of Alberta (MNA) (93 %), à la Métis Nation — Saskatchewan (MN-S) (92 %), à la Manitoba Metis Federation (MMF) (95 %) et à la Métis Nation of Ontario (MNO) (95 %) avaient terminé leurs études secondaires en 2021, à l’instar des jeunes non autochtones (93 %). Les résultats sont similaires pour les Métis ayant déclaré appartenir à une organisation non signataire.

Près de 9 Métis n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement sur 10 avaient terminé leurs études secondaires en Colombie-Britannique (86 %), en Alberta (83 %), en Saskatchewan (83 %), au Manitoba (83 %), en Ontario (88 %) et dans les provinces de l’Atlantique (91 %). Ces proportions étaient légèrement inférieures au Québec (76 %) et dans les territoires (79 %). Dans les établissements métis de l’Alberta, les deux tiers (67 %) des jeunes Métis avaient terminé leurs études secondaires.

Tableau de données du graphique 4

Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Les données sont présentées selon Géographie (titres de rangée) et Métis n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement, Membre d’une organisation métisse non incluse ailleurs, Métis Nation British Columbia, Métis Nation of Alberta, Métis Nation — Saskatchewan, Manitoba Metis Federation, Métis Nation of Ontario, Identité non autochtone et Membre d’un établissement métis de l’Alberta, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

Géographie	Métis n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement	Membre d’une organisation métisse non incluse ailleurs	Métis Nation British Columbia, Métis Nation of Alberta, Métis Nation — Saskatchewan, Manitoba Metis Federation, Métis Nation of Ontario	Identité non autochtone	Membre d’un établissement métis de l’Alberta
	pourcentage
Note x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2021.
Colombie Britannique	45	71	65	72	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Alberta	41	68	64	66	31
Saskatchewan	42	x	61	66	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Manitoba	37	60	64	66	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Ontario	55	78	73	75	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Québec	63	83	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique	78	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Provinces de l'Atlantique	63	79	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique	69	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Territoires	48	42	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique	71	x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique

Le taux de participation aux études postsecondaires était relativement élevé chez les jeunes Métis qui ont déclaré appartenir à une organisation signataire de l’Accord Canada-Nation métisse.Près des deux tiers des membres de 19 à 30 ans de la MN-S (61 %), de la MMF (64 %), de la MNA (64 %) et de la MNBC (65 %) et près des trois quarts (73 %) des membres du même groupe d’âge de la MNO poursuivaient ou avaient terminé des études postsecondaires en 2021. Les membres de ces organisations peuvent accéder au soutien aux étudiants de la Nation métisse poursuivant des études postsecondaires, y compris une aide financière, une orientation professionnelle, un soutien culturel pour les étudiants et plus encore^{Note 22}.

Ces proportions étaient semblables à celles des jeunes Métis qui n’ont pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement au Québec (63 %) et dans les provinces de l’Atlantique (63 %). Les taux de participation aux études postsecondaires étaient légèrement inférieurs chez les Métis n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement dans les autres provinces et territoires, allant du tiers (37 %) au Manitoba à un peu plus de la moitié (55 %) en Ontario. Les personnes ayant déclaré appartenir à un établissement métis de l’Alberta ont également participé aux études postsecondaires à un taux inférieur (31 %).

La proportion de jeunes non autochtones de 19 à 30 ans poursuivant des études postsecondaires variait des deux tiers (66 %) dans les provinces des Prairies aux trois quarts (78 %) au Québec.

Les membres des établissements métis de l’Alberta, de la Métis Nation — Saskatchewan et des Métis résidant dans les provinces de l’Atlantique et les territoires sont plus susceptibles de vivre dans des régions relativement éloignées, par rapport à d’autres groupes métis et aux jeunes non autochtones

La disponibilité des services essentiels comme les établissements d’enseignement, les soins de santé et les établissements de vente au détail dans une province ou un territoire est liée à la capacité d’une personne à poursuivre avec succès ses études, en particulier les études secondaires. Des coûts élevés sont assumés par les communautés éloignées pour assurer les services essentiels, y compris l’enseignement, ce qui conduit à l’obsolescence des infrastructures et à des taux de roulement du personnel plus élevés^{Note 23}.

Dans l’ensemble, les Métis étaient plus susceptibles que les jeunes non autochtones de résider dans des régions relativement éloignées^{Note 24}, ^{Note 25}. De plus, les membres des établissements métis de l’Alberta et les Métis résidant dans les territoires étaient les plus susceptibles de résider dans des communautés relativement éloignées.

Tableau de données du graphique 5

Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Région relativement accessible, Région moins accessible et Région relativement éloignée, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	Région relativement accessible	Région moins accessible	Région relativement éloignée
	pourcentage
Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2021.
Provinces de l’Atlantique
Métis	43	25	31
Identité non autochtone	59	30	11
Québec
Métis	80	13	7
Identité non autochtone	94	5	1
Ontario
Membre de la Métis Nation of Ontario	77	12	11
Identité non autochtone	98	2	1
Manitoba
Membre de la Manitoba Metis Federation	81	6	13
Identité non autochtone	88	7	5
Saskatchewan
Membre de la Métis Nation — Saskatchewan	44	30	26
Identité non autochtone	63	26	11
Alberta
Membre de la Métis Nation of Alberta	44	8	48
Membre d’un établissement métis de l’Alberta	78	12	9
Identité non autochtone	89	8	3
Colombie-Britannique
Membre de la Métis Nation British Columbia	66	23	12
Identité non autochtone	90	7	3
Territoires
Métis	0	46	54
Identité non autochtone	0	75	25

Malgré les défis auxquels fait face la proportion plus importante de Métis résidant dans des régions relativement éloignées, où l’accès aux services essentiels peut être limité, les taux d’achèvement des études secondaires étaient élevés pour de nombreux jeunes Métis (voir le tableau A.4).

Les Métis résidant dans des régions relativement éloignées et appartenant à la MNO (95 %) avaient terminé leurs études secondaires dans des proportions égales à celles des Métis résidant dans des régions relativement accessibles (95 %). De plus, cette proportion était comparable à celle des jeunes non autochtones résidant dans des régions relativement accessibles (94 %) et des régions relativement éloignées (90 %).

Près de 9 membres de la MNBC, de la MMF, de la MN-S ou de la MNA résidant dans des régions relativement éloignées sur 10 (90 %, 89 %, 86 % et 87 %, respectivement) avaient terminé leurs études secondaires en 2021, soit une proportion un peu plus faible que celle des Métis de ces nations ou fédération résidant dans des régions relativement accessibles (-6 points de pourcentage, -8 points de pourcentage, -8 points de pourcentage et -7 points de pourcentage, respectivement). Un résultat similaire a été observé chez les jeunes Métis qui n’ont pas déclaré appartenir à une organisation métisse et qui résidaient dans une région relativement éloignée (79 %), par rapport aux Métis vivant dans une région relativement accessible (85 %).

Enfin, les personnes résidant dans un établissement métis de l’Alberta étaient plus de cinq fois (48 %) plus susceptibles que les membres de la MNA (9 %) ou que les jeunes non autochtones (3 %) de résider dans une région relativement éloignée en Alberta. Moins des deux tiers (60 %) des membres des établissements métis de l’Alberta résidant dans une région relativement éloignée avaient terminé leurs études secondaires en 2021, par rapport aux trois quarts (75 %) des membres résidant dans une région relativement accessible^{Note 26}.

Les facteurs supplémentaires ayant une incidence sur l’éducation comprennent le soin des enfants et le stress financier

De nombreux facteurs peuvent avoir une incidence sur la décision d’une personne de poursuivre ses études. En général, les jeunes parents qui ont des responsabilités familiales supplémentaires sont moins susceptibles de fréquenter l’école, ce qui entraîne des taux plus faibles dans l’obtention de diplôme d’études secondaires et la participation aux études postsecondaires^{Note 27}. C’est également vrai pour les personnes vivant dans un ménage à faible revenu, qui peuvent se tourner vers le marché du travail plutôt que la poursuite de leurs études. Comme il s’agit de déterminants connus du niveau de scolarité atteint, des politiques et des programmes ont été mis au point par les gouvernements et les organisations métisses pour fournir un soutien là le besoin se fait sentir.

En 2021, les femmes de 19 à 30 ans ayant déclaré appartenir à un établissement métis de l’Alberta étaient presque trois fois plus susceptibles d’être parents que les femmes non autochtones (43 % et 15 %, respectivement) (voir le tableau A.5). Chez les membres déclarés des établissements métis de l’Alberta, les trois quarts (72 %) des personnes sans enfants avaient terminé leurs études secondaires en 2021, par rapport à la moitié (55 %) des membres qui étaient parents (voir le tableau A.6).

Même si les femmes métisses ayant déclaré appartenir à une organisation métisse signataire étaient également plus susceptibles d’être parents que les femmes non autochtones, leur taux d’achèvement des études secondaires était comparable (89 % et 87 %, respectivement). Ces personnes pourraient tirer avantage des politiques élaborées par la Nation métisse en partenariat avec le gouvernement du Canada, comme les principes du Cadre de la Nation métisse pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants^{Note 28}. Ces principes ont été élaborés pour fournir des « programmes et des services […] ancrés dans la culture métisse, qui amélioreront l’éducation, la santé et les résultats sociaux des enfants métis. »

De plus, en 2021, une proportion plus élevée de femmes métisses n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation métisse ou à un établissement métis vivaient dans des ménages à faible revenu (14 %), par rapport aux femmes métisses ayant déclaré appartenir à une organisation signataire (8 %) ou non signataire (7 %) et aux femmes non autochtones (10 %).

Parmi les femmes métisses n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation métisse ou à un établissement métis, près de la moitié (49 %) de celles qui ne vivaient pas dans un ménage à faible revenu ont poursuivi des études postsecondaires, par rapport au tiers (30 %) de celles qui vivaient dans un ménage à faible revenu. Une tendance similaire a été observée chez les femmes métisses ayant déclaré appartenir à une organisation métisse signataire ou non signataire.

Une aide financière pour soutenir les étudiants de la Nation métisse poursuivant des études postsecondaires est disponible dans le cadre de plusieurs programmes, y compris la Stratégie d’éducation postsecondaire de la Nation métisse, qui peut expliquer la proportion relativement faible de jeunes Métis membres d’une organisation métisse signataire vivant dans un ménage à faible revenu^{Note 29}.

L’achèvement des études secondaires chez les jeunes Métis de 19 à 30 ans augmente au fil du temps^{Note 30}

De 2016 à 2021, la proportion d’hommes et de femmes métis titulaires d’un diplôme d’études secondaires (ou l’équivalent) a augmenté (voir le tableau A.7). La proportion d’hommes métis ayant terminé leurs études secondaires a progressé, passant de 81 % en 2016 à 86 % en 2021. Chez les femmes métisses, l’augmentation a été de 86 % à 90 % au cours de la même période. Parallèlement, l’obtention du diplôme d’études secondaires chez les hommes et les femmes non autochtones est restée dans une marge d’un point de pourcentage.

Les jeunes Métis poursuivent leurs études plus tard dans la vie, par rapport aux jeunes non autochtones

Pour les Métis, l’apprentissage continu est lié au bien-être communautaire et s’étend au-delà de l’apprentissage dans le système d’enseignement officiel^{Note 31}. Comme les Métis peuvent emprunter différentes voies d’apprentissage, l’examen de leurs résultats en matière de scolarité sur une période plus longue pourrait mieux refléter leur relation avec l’éducation.

La participation aux études postsecondaires était de 8 points de pourcentage plus élevée chez les Métis membres des établissements métis de l’Alberta lorsque la tranche d’âge étudiée a été élargie, passant de 19 à 30 ans à 19 à 45 ans (voir le tableau A.8).

De plus, parmi les hommes métis n’ayant pas déclaré appartenir à une organisation ou à un établissement, 40 % de ceux âgés de 19 à 30 ans ont poursuivi leurs études postsecondaires, par rapport à 46 % des hommes métis dans la tranche d’âge élargie. De même, la participation aux études postsecondaires chez les femmes de ce groupe a augmenté de 5 points de pourcentage (55 % et 60 %, respectivement).

Chez les membres des organisations métisses signataires et non signataires et les personnes non autochtones de 19 à 45 ans, la participation aux études postsecondaires est restée dans un écart d’un point de pourcentage par rapport à la plus petite tranche d’âge.

Tableau de données du graphique 6

Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6 âge de 19 à 30 ans, âge de 19 à 45 ans, Hommes (plus), Limites de confiance à 95 %, Femmes (plus), Limites de confiance à 95 %, Hommes (plus), Limites de confiance à 95 %, Femmes (plus) et Limites de confiance à 95 %, calculées selon de, à, de, à, de, à, de, à et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).

	âge de 19 à 30 ans						âge de 19 à 45 ans
	Hommes (plus)	Limites de confiance à 95 %		Femmes (plus)	Limites de confiance à 95 %		Hommes (plus)	Limites de confiance à 95 %		Femmes (plus)	Limites de confiance à 95 %
		de	à		de	à		de	à		de	à
	pourcentage
Note : La catégorie « hommes+ » comprend les hommes, les garçons et certaines personnes non binaires, et la catégorie « femmes+ » comprend les femmes, les filles et certaines personnes non binaires. Source : Statistique Canada, Recensement de la population, 2021.
Pas membre d’une organisation métisse ou d’un établissement métis	40,50	1,06	1,06	55,64	1,12	1,11	46,08	0,75	0,76	60,02	0,72	0,71
Identité non autochtone	67,91	0,12	0,12	79,31	0,10	0,10	68,89	0,08	0,08	78,79	0,07	0,07

Conclusion

La santé et le bien-être des Métis s’appuient sur les connaissances de leurs communautés et sur leur territoire, ainsi que sur les programmes d’apprentissage des jeunes enfants et l’enseignement primaire, secondaire et postsecondaire^{Note 32}. Le présent document examine les écarts dans les résultats en matière de scolarité entre les jeunes Métis et les jeunes non autochtones au Canada et montre que ces écarts étaient inégaux parmi les quatre groupes indiqués dans l’analyse.

Les jeunes Métis ayant déclaré appartenir à une organisation signataire de l’Accord Canada-Nation métisse obtiennent des résultats en matière de scolarité presque égaux à ceux des jeunes non autochtones, ce qui pourrait être lié aux ressources éducatives, aux mesures de soutien et aux programmes offerts par l’intermédiaire des organisations métisses. Néanmoins, les expériences des jeunes Métis sont distinctes dans chaque province et territoire. Par exemple, les taux d’achèvement des études secondaires étaient systématiquement plus élevés dans les régions relativement accessibles, par rapport aux régions relativement éloignées; les personnes ayant déclaré appartenir à un établissement métis de l’Alberta étaient plus susceptibles de vivre dans une région relativement éloignée. De meilleurs résultats pourraient résulter d’un meilleur accès aux services essentiels, y compris l’enseignement secondaire et postsecondaire^{Note 33}.

La présente étude fournit un aperçu de l’éducation secondaire et postsecondaire chez les jeunes Métis. Il est important de noter que les résultats mesurés dans le cadre de la présente étude se limitent à l’achèvement des études secondaires et à la participation aux études postsecondaires. Des recherches supplémentaires pourraient jeter la lumière sur d’autres mesures de réussite pour les Métis, comme l’accès à l’apprentissage axé sur le territoire, à l’enseignement en michif ou dans une autre langue autochtone, ou encore la présence de mesures de soutien qui favorisent la spiritualité et les liens culturels, afin de mieux rendre compte des expériences et des résultats des jeunes Métis.

Sources de données, méthodes et limites

Les données utilisées dans la présente étude proviennent du questionnaire détaillé du Recensement de la population de 2021^{Note 34}. Cette enquête rend compte de l’identité autochtone, du niveau de scolarité atteint et d’autres caractéristiques sociodémographiques qui sont des déterminants des résultats en matière de scolarité^{Note 35}. La population d’intérêt est limitée aux personnes s’identifiant uniquement comme Métis et aux personnes non autochtones âgées de 19 à 30 ans. Ce groupe d’âge a été choisi pour assurer l’inclusion des personnes en situation d’apprentissage continu tout en limitant l’analyse au contexte éducatif contemporain.

Le premier résultat mesuré dans la présente étude est l’achèvement des études secondaires, qui consiste à savoir si une personne a obtenu un diplôme ou un certificat d’études secondaires ou une attestation d’équivalence. Les diplômes ou les certificats d’études secondaires comprennent les diplômes ou les certificats scolaires ou professionnels obtenus à l’achèvement des études secondaires. Les attestations d’équivalence englobent la réussite d’un test d’équivalence d’études secondaires, comme le test du GED, ou l’obtention d’un certificat de formation de base pour adultes lorsque celui-ci équivaut à l’achèvement des études secondaires.

Le deuxième résultat mesuré dans l’étude est la participation aux études postsecondaires, qui comprend les jeunes ayant obtenu un certificat, un diplôme ou un grade d’études postsecondaires au moment de la collecte des données ou ayant fréquenté un établissement d’enseignement postsecondaire au cours de la période de collecte de données de neuf mois. Ces jeunes sont considérés comme ayant commencé ou terminé un programme d’études postsecondaires. Comme les personnes ayant poursuivi leurs études postsecondaires sont probablement titulaires d’un diplôme d’études secondaires (ou l’équivalent), les répondants au Recensement de 2021 peuvent être représentés par les deux résultats examinés dans cette étude.

La mesure du faible revenu après impôt désigne un pourcentage fixe (50 %) de la médiane du revenu après impôt rajusté des ménages privés. Le revenu après impôt du ménage est rajusté selon une échelle d’équivalence pour tenir compte des économies d’échelle. Ce rajustement pour les différentes tailles de ménage correspond au fait que les besoins du ménage augmentent, mais à un rythme moins rapide, à mesure que le nombre de membres du ménage augmente. La situation de faible revenu (après impôt) est fondée sur le seuil de revenu de 2020, qui convient à la population vivant dans les territoires et dans les réserves. Il faut toutefois faire preuve de prudence lorsqu’on applique les concepts de faible revenu aux territoires, aux réserves et à l’Inuit Nunangat. Dans l’interprétation des statistiques sur le faible revenu, il faut tenir compte de l’existence d’importants transferts en nature (comme les logements subventionnés), des économies fondées sur le partage et de la consommation de produits provenant de ses propres activités (comme les produits de la chasse, de l’agriculture ou de la pêche), des différences dans le coût de la vie et les habitudes de dépenses, ainsi que des difficultés relatives à la collecte de données (comme les cas de non-réponse).

Depuis 2021, le Recensement de la population comporte des questions portant sur le sexe à la naissance et le genre des personnes. Bien que des données sur le sexe à la naissance soient nécessaires pour mesurer certains indicateurs, depuis le Recensement de 2021, le genre (et non le sexe) est la variable normalisée utilisée dans les concepts et les classifications. Pour obtenir plus de renseignements sur le nouveau concept de genre, consultez le document intitulé « Guide de référence sur l’âge, le sexe à la naissance et le genre, Recensement de la population, 2021 ».
Étant donné la petite taille de la population non binaire, il est parfois nécessaire d’agréger les données dans une variable sur le genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses. Les personnes comprises dans la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre. Sauf indication contraire dans le texte, la catégorie « hommes » comprend les hommes (ou les garçons) et certaines personnes non binaires, et la catégorie « femmes » comprend les femmes (ou les filles) et certaines personnes non binaires.

Le terme « bispirituel(le) », qui est propre à certains peuples autochtones de l’Amérique du Nord, s’inscrit dans la catégorie de réponse « non binaire ». Pour la population âgée de 15 ans et plus, cette réponse a été fournie en plus grande proportion par des personnes non binaires vivant dans l’ouest du Canada, en particulier au Manitoba (4,8 %), où réside une importante population autochtone (Premières Nations, Métis et Inuit).

Deux feuillets d’information sur les concepts de genre, intitulés « Combler les lacunes : renseignements sur le genre dans le cadre du Recensement de 2021 » et « Le Canada est le premier pays à produire des données sur les personnes transgenres et les personnes non binaires à l’aide du recensement », sont aussi disponibles.

Annexe

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