Regards sur la société canadienne
Qui joue à des jeux de hasard et qui éprouve des problèmes de jeu au Canada

par Michelle Rotermann and Heather Gilmour

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Aperçu de l’étude

Les jeux de hasard sont courants au Canada, comme dans de nombreux autres pays. La plupart des personnes qui jouent à des jeux de hasard le font sans conséquences dommageables, mais une minorité d’entre elles subiront des répercussions négatives. Au Canada, les possibilités de jouer à des jeux de hasard n’ont cessé d’augmenter au fil du temps, et l’arrivée de nouvelles technologies de jeu, comme le poker en ligne et les paris sportifs, a fait ressortir l’importance d’une surveillance plus régulière et approfondie.

La présente étude, fondée sur les données tirées du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2018, porte sur les jeux de hasard et les problèmes de jeu chez les personnes de 15 ans et plus. L’Indice canadien du jeu excessif, qui permet d’évaluer le comportement lié au jeu excessif et les conséquences de ce comportement sur le joueur ou les autres, est utilisé pour repérer les personnes qui sont susceptibles de développer un problème de jeu.

  • Près des deux tiers (64,5 %) des Canadiens de 15 ans et plus (18,9 millions) ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, et 1,6 % d’entre eux (304 400 personnes) présentaient un risque modéré à élevé de développer des problèmes liés au jeu.
  • Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de déclarer avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents, quel que soit leur âge. Ils étaient également plus susceptibles de présenter un risque modéré à élevé de développer des problèmes liés au jeu.
  • Un pourcentage plus élevé de non-immigrants (69,7 %) que d’immigrants (51,9 %) ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. Les personnes sud-asiatiques (39,8 %), chinoises (45,6 %) et noires (56,6 %) étaient moins susceptibles de déclarer avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents que les personnes blanches (69,1 %).
  • Les Autochtones ont enregistré un taux de jeu au cours des 12 mois précédents plus élevé que les non-Autochtones (72,4 % par rapport à 64,2 %), et ils étaient plus susceptibles de présenter un risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu (4,5 % par rapport à 1,5 %).
  • Les personnes vivant dans un ménage à faible revenu étaient moins susceptibles de jouer à des jeux de hasard que celles vivant dans un ménage à revenu élevé, mais elles étaient plus vulnérables aux problèmes de jeu. Par exemple, 71,5 % des Canadiens vivant dans les ménages ayant les revenus les plus élevés ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, et 1,1 % présentaient un risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu. Chez les personnes vivant dans les ménages ayant les revenus les plus faibles, 53,8 % ont joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents, et 2,7 % présentaient un risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu.
  • Le nombre de jeux de hasard auxquels joue une personne augmentait le risque de développer des problèmes liés au jeu.
  • Dans les analyses multivariées, la plupart des caractéristiques restaient indépendamment associées au jeu excessif, y compris la participation à différents types de jeux de hasard, le fait de ne pas être en couple (c.-à-d. d’être célibataire, divorcé ou séparé) et le fait d’avoir une santé mentale passable ou mauvaise.
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Introduction

Les jeux de hasard sont courants au CanadaNote  , comme dans de nombreux autres paysNote  . La plupart des personnes qui jouent à des jeux de hasard le font sans conséquences dommageables, mais une minorité d’entre elles subiront des répercussions négativesNote  .

Les gens jouent à des jeux de hasard pour de nombreuses raisons, habituellement des raisons sociales ou récréativesNote  . Parallèlement, la solitude peut représenter un facteur important dans le développement d’un problème de jeuNote  . La plupart des joueurs pensent que le jeu leur est bénéfique, mais les joueurs compulsifs sont beaucoup plus susceptibles que les joueurs sans problème de considérer les gains d’argent comme leur principale motivationNote  .

Lorsque le jeu de hasard devient un problème, les joueurs ainsi que leur famille en subissent les conséquences. Les problèmes de jeu peuvent mener à la rupture d’un mariage, à une faillite ou à des difficultés financières, au suicide et à la criminalité, nuire à la santé et accroître la consommation d’alcool ou d’autres substancesNote  .

Le jeu excessif (plus récemment appelé le jeu d’argent pathologique dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentauxNote  ) est maintenant reconnu comme un problème de santé publique, ce qui pourrait contribuer à faire en sorte que les personnes en besoin d’un traitement pourront l’obtenir. On estime que le fardeau des effets négatifs liés aux jeux de hasard est d’une ampleur semblable à celui des répercussions d’un trouble dépressif majeur, ou à celui des méfaits liés à un abus d’alcool et à une dépendance à l’alcoolNote  .

Les effets de la pandémie de COVID-19 suscitent des préoccupations constantes, notamment en ce qui concerne ses répercussions négatives sur la santé mentale des Canadiens. Le jeu excessif est une forme de dépendance. Le stress et les perturbations causés par la pandémie peuvent influer sur la participation à des jeux de hasard, ainsi que sur la consommation d’alcool et de drogues. Bien qu’il soit trop tôt pour établir un tel lien, l’accès à une vaste gamme de plates-formes et de sites de jeux de hasard, dans le contexte d'un temps accru passé en ligne pendant la pandémieNote  , pourrait être associé à des risques accrus de jeu excessif.

La plupart des renseignements sur les jeux de hasard au Canada proviennent d’enquêtes provinciales. Les données nationales disponibles sont très limitées et ne sont pas actuelles (ESCC de 2002 sur la santé mentale). En 2018, des données ont été recueillies au moyen du module sur le jeu de hasard de l’ESCC pour corriger cette lacune statistique.

Une meilleure compréhension des caractéristiques et des facteurs associés aux personnes qui jouent à des jeux de hasard — et à la minorité d’entre elles qui éprouvent des problèmes de jeu — pourrait contribuer à l’élaboration de stratégies plus efficaces en matière d’éducation, de prévention et de traitement. Cela est particulièrement important dans le contexte de technologies de jeu et d'un cadre législatif en évolution. Par exemple, la Loi sur le pari sportif sécuritaire et réglementéNote  a légalisé les paris sur une seule épreuve sportive au Canada en 2021 et a mené au lancement du marché des jeux en ligne de l’Ontario en avril 2022.

Les deux tiers des Canadiens déclarent avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents

Les jeux de hasard peuvent prendre plusieurs formes, comme l’achat de billets de loterie instantanée, le pari à une table de casino, les appareils électroniques de jeu ou les paris sportifs (voir l’encadré intitulé Sources de données, méthodes et définitions pour obtenir une liste complète). Dans le cadre du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC de 2018, les répondants qui ont déclaré avoir joué à l’une de ces activités au moins une fois au cours des 12 mois précédents ont été considérés comme ayant joué à des jeux de hasard.

Selon les données tirées du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC de 2018, près des deux tiers (64,5 %) des Canadiens de 15 ans et plus (18,9 millions) ont déclaré avoir joué à des jeux de hasardNote  au moins une fois au cours des 12 mois précédents.

Les personnes de 45 à 64 ans étaient les plus susceptibles d’avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents (72,3 %), tandis que les personnes de 15 à 24 ans étaient les moins susceptibles d’y avoir joué (43,9 %) (tableau 1). Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de déclarer avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents, quel que soit leur âge.


Tableau 1
Prévalence du jeu au cours des 12 mois précédents, selon le genre et certaines caractéristiques, population à domicile de 15 ans et plus, Canada (sauf les territoires), 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Prévalence du jeu au cours des 12 mois précédents. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Total, Hommes (réf.), Femmes et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Total Hommes (réf.) Femmes
Intervalle de confiance de 95 %l Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 %
Nombre en milliers % de à Nombre en milliers % de à Nombre en milliers % de à
Total 18 885,9 64,5 63,4 65,6 9 841,8 68,8 67,2 70,3 9 044,1 60,4Table 1 Note  58,8 61,9
Groupe d’âge
15 à 24 ans 1 776,9 43,9Note * 40,7 47,2 995,3 47,9Note * 43,3 52,6 781,6 39,7Note *Table 1 Note  35,1 44,4
25 à 44 ans 6 251,9 64,6Note * 62,5 66,5 3 357,7 69,1Note * 66,1 72,0 2 894,2 60,0Note *Table 1 Note  57,3 62,6
45 à 64 ans (ref.) 7 152,1 72,3 70,4 74,1 3 694,6 76,3 73,9 78,6 3 457,6 68,5Table 1 Note  65,6 71,2
65 ans et plus 3 705,0 65,4Note * 63,6 67,1 1 794,2 70,8Note * 68,1 73,4 1 910,8 60,9Note *Table 1 Note  58,6 63,2
Province
Terre-Neuve-et-Labrador 317,5 74,6Note * 69,7 79,0 156,1 75,4Note * 68,4 81,3 161,5 73,9Note * 67,3 79,6
Île-du-Prince-Édouard 81,3 67,4 62,3 72,1 40,3 70,2 62,2 77,1 41,0 64,9Note * 57,8 71,4
Nouvelle-Écosse 511,2 66,9 63,6 70,0 256,4 69,8 64,5 74,7 254,8 64,2 59,3 68,8
Nouveau-Brunswick 437,2 72,1Note * 66,7 77,0 210,9 72,4 64,7 78,9 226,3 71,9Note * 66,0 77,1
Québec 4 712,1 69,1Note * 67,1 71,0 2 464,9 72,8Note * 69,8 75,7 2 247,1 65,4Note *Table 1 Note  62,7 68,0
Ontario (réf.) 7 130,7 62,2 60,0 64,4 3 730,8 67,2 64,2 70,1 3 399,9 57,5Table 1 Note  54,4 60,5
Manitoba 625,7 63,0 59,1 66,8 316,1 65,8 60,1 71,1 309,6 60,4 55,0 65,6
Saskatchewan 613,6 70,9Note * 67,1 74,3 330,6 76,9Note * 71,9 81,3 283,0 64,9Table 1 Note  59,1 70,3
Alberta 2 195,3 64,6 62,1 67,0 1 190,9 70,7 67,1 74,1 1 004,4 58,6Table 1 Note  55,1 61,9
Colombie-Britannique 2 261,3 59,0 56,3 61,8 1 144,8 61,7Note * 57,3 65,8 1 116,6 56,6 53,1 60,0
Quintile de revenu du ménage
1 (20 % le plus faible) 2 895,6 53,8Note * 51,0 56,6 1 353,7 56,6Note * 52,1 61,0 1 541,9 51,6Note * 48,0 55,1
2 3 412,5 63,0Note * 60,4 65,5 1 812,3 68,4Note * 64,4 72,0 1 600,2 57,8Note *Table 1 Note  53,9 61,7
3 3 624,4 68,0Note * 65,4 70,5 1 888,6 71,6 68,2 74,8 1 735,8 64,4Table 1 Note  60,9 67,8
4 3 871,9 69,1 66,7 71,4 2 035,1 72,9 69,5 76,1 1 836,8 65,3Table 1 Note  62,1 68,4
5 (20 % le plus élevé) (réf.) 3 993,7 71,5 69,3 73,6 2 189,6 74,9 71,9 77,8 1 804,1 67,7Table 1 Note  64,5 70,8
État matrimonial
Marié(e) ou en union libre (réf.) 12 052,2 67,6 66,2 69,0 6 541,7 73,1 71,1 75,0 5 510,5 62,1Table 1 Note  60,1 64,0
Célibataire (jamais marié[e]) 4 384,7 55,6Note * 53,4 57,8 2 413,0 57,8Note * 54,7 60,8 1 971,7 53,1Note *Table 1 Note  50,0 56,3
Séparé(e) ou divorcé(e) 1 634,4 73,2Note * 70,2 76,0 693,0 78,3Note * 73,9 82,0 941,4 69,9Note *Table 1 Note  65,8 73,7
Veuf/veuve 782,6 60,5Note * 57,1 63,8 170,8 64,2Note * 56,4 71,4 611,8 59,5 55,7 63,2
Statut d’immigrant
Non-immigrant (réf.) 14 363,7 69,7 68,5 70,8 7 306,4 73,1 71,5 74,6 7 057,4 66,4Table 1 Note  64,9 68,0
Immigrant 4 291,4 51,9Note * 49,2 54,5 2 441,5 59,1Note * 55,2 62,8 1 850,0 44,7Note *Table 1 Note  41,3 48,2
Nombre d’années depuis l’immigration : <= 10 1 041,3 43,1Note * 37,8 48,6 643,4 51,8Note * 44,4 59,2 397,9 33,9Note *Table 1 Note  27,5 41,0
Nombre d’années depuis l’immigration : > 10 2 893,2 58,5Note * 55,4 61,6 1 591,1 65,5Note * 60,9 69,7 1 302,1 51,8Note *Table 1 Note  47,7 56,0
Orientation sexuelle
Hétérosexuel (réf.) 17 868,5 65,0 63,9 66,1 9 353,1 69,3 67,7 70,9 8 515,4 60,8Table 1 Note  59,2 62,4
Minorité sexuelle 553,4 59,5 53,0 65,7 308,6 64,3 53,8 73,5 244,8 54,5 47,0 61,8
Identité autochtone
Non-Autochtone (réf.) 17 826,3 64,2 63,1 65,3 9 317,9 68,8 67,1 70,4 8 508,5 59,9Table 1 Note  58,3 61,4
Autochtone 779,2 72,4Note * 68,3 76,2 391,6 74,1 67,5 79,8 387,6 70,8Note * 65,1 76,0
Premières Nations vivant hors réserve (identité unique) 406,1 76,0Note * 69,5 81,5 204,9Note E: à utiliser avec prudence 78,6Note * 68,5 86,1 201,2 73,6Note * 64,4 81,1
Métis (identité unique) 324,0 69,6 62,9 75,5 162,8 70,6 60,7 78,8 161,2 68,6 58,7 77,1
Inuit (identité unique) 13,4Note E: à utiliser avec prudence 72,3Note E: à utiliser avec prudence 40,0 91,1 Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note F: trop peu fiable pour être publié Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Groupe racisé
Blanc seulement (réf.) 14 451,6 69,1 68,0 70,2 7 292,8 72,9 71,2 74,5 7 158,9 65,7Table 1 Note  64,2 67,1
Sud-Asiatique seulement 599,1 39,8Note * 33,7 46,3 412,4 52,6Note * 42,9 62,2 186,7 25,9Note *Table 1 Note  19,2 33,9
Chinois seulement 583,5 45,6Note * 38,8 52,5 309,9 52,3Note * 41,7 62,7 273,6 39,8Note * 31,2 49,0
Noir seulement 424,7 56,6Note * 47,8 64,9 262,1Note E: à utiliser avec prudence 65,1 52,2 76,1 162,7Note E: à utiliser avec prudence 46,7Note *Table 1 Note  36,5 57,2
Autre groupe 1 761,0 53,6Note * 49,3 57,8 1 019,9 59,4Note * 53,1 65,4 741,1 47,2Note *Table 1 Note  41,6 52,9
Santé mentale autoévaluée
Passable ou mauvaise 1 448,8 61,7 57,9 65,5 9 209,6 69,2Note * 67,6 70,9 8 180,6 60,2Table 1 Note  58,6 61,8
Bonne, très bonne ou excellente (réf.) 17 390,1 64,7 63,5 65,8 619,6 62,7 56,6 68,4 829,2 61,1 56,1 65,8
Fumeur quotidien
Oui 2 575,3 76,8Note * 74,0 79,4 1 490,9 77,1Note * 72,8 80,9 1 084,5 76,4Note * 73,0 79,5
Non (réf.) 16 309,7 62,9 61,7 64,0 8 351,0 67,5 65,7 69,2 7 958,7 58,7Table 1 Note  57,1 60,3
Consommation abusive d’alcool
Oui 4 448,2 77,2Note * 75,2 79,2 2 706,0 79,4Note * 76,8 81,8 1 742,2 74,1Note *Table 1 Note  70,8 77,2
Non (réf.) 14 350,9 61,4 60,2 62,6 7 095,8 65,5 63,6 67,4 7 255,1 57,8Table 1 Note  56,2 59,5

En 2018, près des trois quarts (74,6 %) des résidents de Terre-Neuve-et-Labrador et environ 7 résidents sur 10 du Nouveau-Brunswick (72,1 %), de la Saskatchewan (70,9 %) et du Québec (69,1 %) ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents. En revanche, les résidents de l’Ontario (62,2 %) et de la Colombie-Britannique (59,0 %) ont enregistré une participation inférieure à la moyenne. Il est probable que le taux de joueurs au Canada reflète les variations sociodémographiques, culturelles et interprovinciales quant à l’accès aux casinos, aux hippodromes, aux appareils de loterie vidéo et aux loteries.

Le pourcentage de Canadiens qui ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents variait en fonction du revenu du ménage. Les Canadiens vivant dans les ménages ayant les revenus les plus élevés (la tranche supérieure de 20 % de la répartition des revenus) étaient plus susceptibles d’avoir joué à des jeux de hasard que ceux vivant dans les ménages ayant des revenus inférieurs (les ménages dans les trois quintiles de revenus les plus bas). D’autres études ont également révélé que la participation à des jeux de hasard augmente en fonction des revenusNote  .

Début de l'encadré

Graphique 1

Données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Quintile de revenu, Total, 1 (le plus bas), 2, 3, 4 et 5 (le plus haut), calculées selon dollars et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Quintile de revenu
Total 1 (le plus bas) 2 3 4 5 (le plus haut)
dollars
Montant moyen dépensé 186 111 155 200 206 256
pourcentage
Pourcentage des dépenses totales sur les jeux de hasard 0,2 0,3 0,3 0,3 0,2 0,1

Dans le cadre du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC de 2018, aucun renseignement n’a été recueilli sur les montants dépensés sur les jeux de hasard. Toutefois, selon les données de l’Enquête sur les dépenses des ménages, les ménages les mieux nantis dépenseraient plus sur les jeux de hasard (en termes absolus) que ceux ayant un revenu inférieur (graphique 1). Par exemple, en 2019, les ménages ayant les revenus les plus élevés (quintile 5) dépensaient en moyenne 256 $ par année sur les jeux de hasard, alors que les ménages ayant les revenus les plus faibles (quintile 1) dépensaient en moyenne 111 $. Par contre, comme les ménages à faible revenu ont un revenu discrétionnaire moins élevé (c.-à-d. ce qui reste du revenu disponible après le paiement du loyer ou de l’hypothèque, du transport, des aliments, des services publics et d’autres biens et services essentiels), les dépenses plus modestes sur les jeux de hasard représentent une part plus grande des dépenses totales (0,3 % des dépenses totales des ménages du quintile 1 par rapport à 0,1 % des dépenses totales des ménages du quintile 5).

Fin de l'encadré

Les comportements des immigrants peuvent différer de ceux des non-immigrants en ce qui a trait aux jeux de hasard. Par exemple, une recherche américaine a montré que la prévalence des jeux de hasard et du jeu excessif est plus faible chez les immigrants de première génération que chez les Américains de naissanceNote  . Des résultats similaires ont été observés au Canada.

En 2018, un pourcentage plus élevé de non-immigrants (69,7 %) ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédent que d’immigrants récents, soit ceux qui sont arrivés il y a 10 ans ou moins (43,1 %), et que d’immigrants de longue date, soit ceux arrivés il y a plus d’une décennie (58,5 %).

Les personnes blanches (69,1 %) étaient plus susceptibles de déclarer avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents que les personnes sud-asiatiques (39,8 %), les personnes chinoises (45,6 %) et les personnes noires (56,6 %). Cette association est restée en grande partie la même lorsqu’il a été question du niveau de revenu. Par exemple, chez les personnes ayant les revenus les plus élevés (la tranche supérieure de 40 % de la répartition des revenus), les personnes blanches (71,8 %) étaient plus susceptibles d’avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents que les personnes sud-asiatiques (53,9 %), les personnes chinoises (57,2 %) ou les autres personnes (60,9 %Note  ). Les Canadiens noirs (71,5 %) étaient aussi susceptibles d’avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents que les Canadiens blancs (données non présentées).

Plusieurs études réalisées au Canada, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande ont révélé que les populations autochtones étaient plus susceptibles de jouer à des jeux de hasard que les populations non autochtonesNote  . Cette différence pourrait s’expliquer, entre autres, par des croyances culturelles, une exposition accrue aux jeux de hasard et le recours aux jeux de hasard comme moyen temporaire d’échapper ou de faire face aux effets du racisme et de traumatismesNote  . La pauvreté et le fait de vivre dans un quartier défavorisé sont d’autres facteurs liés au jeu excessifNote  .

Les données tirées du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC sont en grande partie cohérentes avec ces constations et montrent que, dans l’ensemble, une plus grande proportion d’Autochtones (72,4 %) que de non-Autochtones (64,2 %) ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents. Il existait également des différences entre les groupes d’identité. Par exemple, les pourcentages d’hommes (78,6 %) et de femmes (73,6 %) des Premières Nations jouant à des jeux de hasard étaient supérieurs à ceux enregistrés chez la population non autochtone.

Les jeux de hasard étaient également plus courants chez ceux qui fumaient quotidiennement et qui ont déclaré consommer de l’alcool abusivement. Plus particulièrement, plus des trois quarts des personnes qui ont déclaré fumer des cigarettes quotidiennement (76,8 %) ou consommer de l’alcool abusivement (77,2 %) ont aussi indiqué jouer à des jeux de hasard. Les estimations correspondantes pour les personnes qui ne fument pas tous les jours (62,9 %) et celles qui boivent de l’alcool moins fréquemment (61,4 %) étaient inférieures.

En revanche, les taux de participation à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents ne différaient pas selon l’orientation sexuelle ou l’état de santé mentale autoévalué.

Un peu plus de la moitié des Canadiens ont acheté un billet de loterie ou de tirage au cours des 12 mois précédents

Certains jeux de hasard étaient plus populaires que d’autres. En 2018, plus de la moitié (51,8 %) des Canadiens avaient acheté un billet de loterie ou de tirage au cours de l’année précédente, et le tiers (33,0 %) ont déclaré avoir acheté des billets de loterie instantanée ou joué à des jeux instantanés en ligne (tableau 2). Environ 1 personne sur 10 (12,6 %) a déclaré utiliser des appareils électroniques de jeu, aussi appelés appareils de loterie vidéo, alors que 1 personne sur 13 a déclaré qu’elle pariait aux tables de casino (7,5 %) ou sur des sports (7,9 %). Le bingo et les activités sur le marché financier spéculatif étaient beaucoup moins courants, s’établissant à moins de 4 % chacun.

Selon les données tirées du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC de 2018, plus du quart (27,3 %) des Canadiens ont déclaré avoir joué à seulement un de ces jeux de hasard au cours des 12 mois précédents (tableau 2). Par ailleurs, 23,2 % ont déclaré avoir joué à deux jeux, 8,7 % à trois jeux, et la proportion restante de 5,2 % à quatre jeux et plus. Le nombre de jeux de hasard auxquels une personne joue peut augmenter le risque de développer des problèmes de jeu. Cette relation, connue sous le nom dose-relation, a été observée entre le nombre de jeux de hasard, ainsi que la fréquence de jeu et le jeu excessifNote  .

D’importantes différences ont été constatées entre les genres en ce qui a trait aux préférences en matière de jeux. Par exemple, les hommes étaient près de quatre fois plus susceptibles que les femmes d’avoir placé de l’argent dans des marchés spéculatifs (5,7 % par rapport à 1,5 %), plus de trois fois plus susceptibles d’avoir parié sur des sports (12,1 % par rapport à 3,9 %), deux fois plus susceptibles d’avoir parié à une table de casino (tous les endroits, en ligne ou ailleurs) (10,2 % par rapport à 4,8 %) et plus susceptibles d’avoir acheté un billet de loterie ou de tirage (55,4 % par rapport à 48,4 %). En revanche, des proportions plus élevées de femmes que d’hommes ont déclaré avoir joué au bingo (5,7 % par rapport à 2,1 %) et avoir acheté des billets de loterie instantanée ou joué à des jeux instantanés en ligne (34,8 % par rapport à 31,1 %). Des nombres comparables de femmes et d’hommes (12,3 % et 12,9 %, respectivement) ont utilisé des appareils électroniques de jeu (en personne ou en ligne).

Étant donné les nouveautés dans l’industrie du jeu, il sera important de faire un suivi de ces tendances dans un avenir rapproché. Par exemple, certaines activités, comme les paris sportifs, pourraient devenir plus populaires en raison de leur accès de plus en plus facile. Si c’est le cas et si la popularité grandissante de telles activités est associée à une augmentation de la prévalence des problèmes de jeu, la recherche et l’élaboration de politiques seront alors déterminantes.


Tableau 2
Types de jeux de hasard auxquels les joueurs ont joué au cours des 12 mois précédents, selon le genre, population à domicile de 15 ans et plus, Canada (sauf les territoires), 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Types de jeux de hasard auxquels les joueurs ont joué au cours des 12 mois précédents. Les données sont présentées selon Type de jeu de hasard (titres de rangée) et Total, Hommes (réf.), Femmes et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Type de jeu de hasard Total Hommes (réf.) Femmes
Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 %
% de à % de à % de à
Billets de loterie ou de tirage 51,8 50,7 52,9 55,4 53,8 57,0 48,4Note * 46,9 49,8
Billets de loterie instantanée ou jeux instantanés en ligne 33,0 31,9 34,1 31,1 29,6 32,7 34,8Note * 33,3 36,3
Appareils électroniques de jeu (en personne ou en ligne) 12,6 11,9 13,3 12,9 11,8 14,0 12,3 11,3 13,3
Jeux sur table de casino (en personne ou en ligne, tous les endroits) 7,5 6,8 8,2 10,2 9,2 11,4 4,8Note * 4,1 5,7
Paris sportifs 7,9 7,4 8,5 12,1 11,2 13,2 3,9Note * 3,3 4,6
Bingo (à l’exclusion des bingos instantanés) 3,9 3,5 4,3 2,1 1,7 2,6 5,7Note * 5,1 6,4
Autre jeu 2,6 2,2 3,0 3,2 2,6 3,9 2,0Note * 1,6 2,4
Activités sur le marché financier spéculatif 3,5 3,1 4,0 5,7 4,9 6,6 1,5Note * 1,1 1,9
Nombre de jeux auxquels le joueur a joué
1 27,3 26,3 28,4 29,8 28,2 31,4 25,0Note * 23,8 26,3
2 23,2 22,2 24,1 23,2 21,8 24,7 23,1 21,9 24,3
3 8,7 8,1 9,4 9,1 8,2 10,0 8,4 7,6 9,3
4 et plus 5,2 4,7 5,7 6,6 5,8 7,4 3,8Note * 3,2 4,5

Les billets de loterie ou de tirage sont non seulement la forme la plus populaire de jeu de hasard, mais il s’agit également du jeu de hasard auquel on joue le plus souvent

Les billets de loterie ou de tirage sont non seulement la forme la plus populaire de jeu de hasard au Canada, mais il s’agit également du type de jeu auquel les personnes jouent le plus (tableau 3). Parmi les personnes qui ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents, près du quart (24,4 %) ont indiqué avoir acheté des billets de loterie ou de tirage moins d’une fois par mois, et environ 1 personne sur 7 (13,6 %) a déclaré avoir acheté des billets une à trois fois par mois. Un pourcentage semblable de personnes ont déclaré avoir acheté ces types de billets une à trois fois par semaine (13,8 %). Les billets de loterie instantanée (à gratter) ou les jeux en ligne se classent au deuxième rang en matière de fréquence de jeu, alors que les appareils électroniques de jeu se classent au troisième rang.


Tableau 3
Fréquence de jeu chez les personnes déclarant avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents, selon le genre, population à domicile de 15 ans et plus, Canada (sauf les territoires), 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Fréquence de jeu chez les personnes déclarant avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents. Les données sont présentées selon Type de jeu de hasard (titres de rangée) et Total, Hommes (réf.), Femmes et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Type de jeu de hasard Total Hommes (réf.) Femmes
Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 %
% de à % de à % de à
Billets de loterie ou de tirage
Jamais 48,2 47,1 49,3 44,6 43,0 46,2 51,6Note * 50,2 53,1
Moins d’une fois par mois 24,4 23,5 25,4 23,2 21,8 24,7 25,6Note * 24,3 26,9
Une à trois fois par mois 13,6 12,9 14,3 15,7 14,6 17,0 11,5Note * 10,7 12,4
Une fois ou plus par semaine 13,8 13,1 14,5 16,4 15,4 17,5 11,3Note * 10,4 12,3
Billets de loterie instantanée ou jeux instantanés en ligne
Jamais 67,0 65,9 68,1 68,9 67,3 70,4 65,2Note * 63,7 66,7
Moins d’une fois par mois 19,8 18,9 20,7 17,0 15,8 18,3 22,4Note * 21,1 23,7
Une à trois fois par mois 8,5 7,9 9,1 9,1 8,1 10,3 7,8 7,1 8,6
Une fois ou plus par semaine 4,7 4,3 5,2 5,0 4,4 5,6 4,5 3,9 5,2
Appareils électroniques de jeu (en personne ou en ligne)
Jamais 87,4 86,7 88,1 87,1 86,0 88,2 87,7 86,7 88,7
Moins d’une fois par mois 9,8 9,2 10,4 9,4 8,5 10,5 10,1 9,2 11,1
Une à trois fois par mois 2,3 2,0 2,6 2,8 2,3 3,4 1,7Note * 1,4 2,2
Une fois ou plus par semaine 0,5 0,4 0,7 0,6 0,4 0,8 0,5 0,3 0,7
Jeux sur table de casino (en personne ou en ligne)
Jamais 92,5 91,8 93,2 89,8 88,6 90,8 95,2Note * 94,3 95,9
Moins d’une fois par mois 6,3 5,7 7,0 8,5 7,6 9,6 4,3Note * 3,6 5,1
Une à trois fois par mois 0,9 0,7 1,2 1,3Note E: à utiliser avec prudence 1,0 1,9 0,5Note * 0,3 0,8
Une fois ou plus par semaine 0,2Note E: à utiliser avec prudence 0,2 0,3 0,4Note E: à utiliser avec prudence 0,3 0,6 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Paris sportifs
Jamais 92,1 91,5 92,6 87,9 86,8 88,8 96,1Note * 95,4 96,7
Moins d’une fois par mois 6,1 5,6 6,6 9,0 8,2 10,0 3,2Note * 2,7 3,9
Une à trois fois par mois 1,1 0,9 1,3 1,8 1,5 2,2 0,4Note * 0,3 0,6
Une fois ou plus par semaine 0,8Note E: à utiliser avec prudence 0,6 1,1 1,3Note E: à utiliser avec prudence 0,9 1,9 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Bingo (à l’exclusion des bingos instantanés)
Jamais 96,1 95,7 96,5 97,9 97,4 98,3 94,3Note * 93,6 94,9
Moins d’une fois par mois 2,6 2,3 2,9 1,6 1,2 2,0 3,6Note * 3,1 4,1
Une à trois fois par mois 0,6 0,5 0,8 0,3Note E: à utiliser avec prudence 0,2 0,5 1,0Note * 0,7 1,3
Une fois ou plus par semaine 0,7 0,5 0,9 0,2Note E: à utiliser avec prudence 0,1 0,4 1,1Note * 0,9 1,4
Autre jeu
Jamais 97,4 97,0 97,8 96,8 96,1 97,4 98,0Note * 97,6 98,4
Moins d’une fois par mois 1,8 1,5 2,2 2,4 1,9 3,0 1,3Note * 1,0 1,7
Une à trois fois par mois 0,4Note E: à utiliser avec prudence 0,2 0,7 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,3 0,2 0,6
Une fois ou plus par semaine 0,3Note E: à utiliser avec prudence 0,2 0,5 0,3Note E: à utiliser avec prudence 0,2 0,5 0,4 0,2 0,7
Activités sur le marché financier spéculatif
Jamais 96,5 96,0 96,9 94,3 93,4 95,1 98,5Note * 98,1 98,9
Moins d’une fois par mois 2,0 1,6 2,3 3,0 2,4 3,7 1,0Note * 0,7 1,3
Une à trois fois par mois 0,8 0,6 1,0 1,4 1,1 1,8 0,2Note * 0,1 0,4
Une fois ou plus par semaine 0,8Note E: à utiliser avec prudence 0,6 1,0 1,3Note E: à utiliser avec prudence 0,9 1,8 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Environ 300 000 Canadiens présentent un risque modéré à élevé de développer un problème de jeu

La gravité des problèmes de jeu varie. Selon les données tirées du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC de 2018, la grande majorité des Canadiens (95,0 %) qui ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents étaient des joueurs sans problème, ce qui veut dire qu’ils ont obtenu un score de 0 selon l’Indice canadien du jeu excessif (ICJE). Une proportion de 3,4 % des joueurs (636 000 personnes) ont été considérés comme à faible risque (score de 1 ou 2 selon l’ICJE).

Toutefois, 1,6 % des Canadiens de 15 ans et plus (304 000 personnes) qui ont déclaré avoir joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents présentaient un risque modéré à élevé de développer un problème de jeu (score de 3 et plus selon l’ICJE) (tableau 4).


Tableau 4
Pourcentage des personnes qui ont joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents et qui ont obtenu un score faible, modéré, modéré à élevé ou élevé selon l’Indice canadien du jeu excessif (ICJE), selon le genre, population à domicile de 15 ans et plus, Canada (sauf les territoires), 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage des personnes qui ont joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents et qui ont obtenu un score faible. Les données sont présentées selon Risque de jeu excessif (titres de rangée) et Score ICJE, Total, Hommes (réf.), Femmes et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Risque de jeu excessif Score ICJE Total Hommes (réf.) Femmes
Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 %
Nombre en milliers % de à Nombre en milliers % de à Nombre en milliers % de à
Joueur sans problème 0 17 804,4 95,0 94,4 95,5 9 162,1 94,1 93,2 95,0 8 642,3 95,9Note * 95,0 96,6
Faible risque 1 ou 2 635,9 3,4 2,9 3,9 373,5 3,8 3,1 4,7 262,5 2,9 2,3 3,7
Risque modéré 3 à 7 238,8 1,3 1,0 1,6 143,7 1,5 1,2 1,9 95,1Note E: à utiliser avec prudence 1,1Note E: à utiliser avec prudence 0,7 1,5
Risque modéré à élevé 3 et plus 304,4 1,6 1,3 2,0 196,0 2,0 1,6 2,5 108,4Note E: à utiliser avec prudence 1,2Note E: à utiliser avec prudenceNote * 0,9 1,7
Risque élevé 8 et plus 65,6Note E: à utiliser avec prudence 0,3Note E: à utiliser avec prudence 0,2 0,6 52,3Note E: à utiliser avec prudence 0,5Note E: à utiliser avec prudence 0,3 0,9 13,3Note E: à utiliser avec prudence 0,1Note E: à utiliser avec prudenceNote * 0,1 0,3

Des différences ont été observées selon le genre. Par exemple, un pourcentage supérieur d’hommes (2,0 %) que de femmes (1,2 %) étaient considérés comme présentant un risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu. En général, des taux plus élevés de problèmes de jeu chez les hommes correspondent à des taux plus élevés d’autres comportements de dépendance chez eux, comme la consommation de drogues et d’alcoolNote  . Toutefois, ce n’est pas tout à fait clair pourquoi plus d’hommes que de femmes développent des problèmes de jeu. Selon une étude, cela pourrait être lié au marketingNote  . D’autres ont laissé entendre que la stigmatisation et le manque d’acceptation sociale du jeu de hasard par les femmes dans le passé ont maintenu une participation plus faible de leur partNote  . Enfin, une autre recherche indique que la différence entre les genres s’étend sur tout le cycle de vie, les adolescents étant également à risque plus élevé de développer des problèmes de jeu que les adolescentesNote  .


Tableau 5
Pourcentage des personnes qui ont joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents à risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu (Indice canadien du jeu excessif ≥ 3), selon certaines caractéristiques et le genre, population à domicile de 15 ans et plus, Canada (sauf les territoires), 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage des personnes qui ont joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents à risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu (Indice canadien du jeu excessif ≥ 3). Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Total, Hommes (réf.), Femmes et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Total Hommes (réf.) Femmes
Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 %
% de à % de à % de à
Total 1,6 1,3 2,0 2,0 1,6 2,5 1,2Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,9 1,7
Groupe d’âge
15 à 24 ans Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
25 à 44 ans 1,7 1,2 2,4 2,4Note E: à utiliser avec prudence 1,5 3,7 0,8Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,5 1,5
45 à 64 ans (réf.) 1,5 1,2 2,0 1,6Note E: à utiliser avec prudence 1,1 2,2 1,4Note E: à utiliser avec prudence 1,0 2,2
65 ans et plus 1,7Note E: à utiliser avec prudence 1,1 2,5 2,5Note E: à utiliser avec prudence 1,5 4,2 0,9Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,6 1,4
Province ou région
Atlantique 1,7Note E: à utiliser avec prudence 1,1 2,7 2,9Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,7 4,8 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Québec 1,9Note E: à utiliser avec prudence 1,4 2,8 2,8Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,8 4,3 1,0Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,5 1,8
Ontario (réf.) 1,1Note E: à utiliser avec prudence 0,7 1,8 1,2Note E: à utiliser avec prudence 0,7 2,0 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Prairies 2,5Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,8 3,5 2,7Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,7 4,3 2,2Note E: à utiliser avec prudence 1,4 3,5
Colombie-Britannique 1,2Note E: à utiliser avec prudence 0,8 1,9 1,3Note E: à utiliser avec prudence 0,8 2,3 1,1Note E: à utiliser avec prudence 0,6 2,2
Quintile de revenu du ménage
1 (20 % le plus faible) 2,7Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,8 3,9 3,5Note E: à utiliser avec prudence Note * 2,0 6,0 2,0Note E: à utiliser avec prudence 1,2 3,3
2 2,1Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,4 3,3 2,1Note E: à utiliser avec prudence 1,3 3,3 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
3 1,3Note E: à utiliser avec prudence 0,7 2,3 2,2Note E: à utiliser avec prudence 1,2 4,2 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
4 1,3Note E: à utiliser avec prudence 0,9 1,8 1,6Note E: à utiliser avec prudence 1,0 2,5 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
5 (20 % le plus élevé) (réf.) 1,1Note E: à utiliser avec prudence 0,7 1,7 1,2Note E: à utiliser avec prudence 0,6 2,1 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
État matrimonial
Marié(e) ou en union libre (réf.) 1,1 0,9 1,5 1,5Note E: à utiliser avec prudence 1,0 2,2 0,7Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,5 1,1
Célibataire (jamais marié[e]) 2,4Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,7 3,4 2,6Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,8 3,6 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Séparé(e) ou divorcé(e) 3,4Note E: à utiliser avec prudence Note * 2,1 5,3 5,1Note E: à utiliser avec prudence Note * 2,8 9,2 2,1Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,1 3,8
Veuf/veuve 1,2Note E: à utiliser avec prudence 0,6 2,1 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0Note E: à utiliser avec prudence 0,5 2,0
Statut d’immigrant
Non-immigrant (réf.) 1,7 1,4 2,1 2,0 1,6 2,6 1,5Note E: à utiliser avec prudence 1,0 2,1
Immigrant 1,1Note E: à utiliser avec prudence 0,6 1,9 1,7Note E: à utiliser avec prudence 0,9 3,0 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Orientation sexuelle
Hétérosexuel (réf.) 1,5 1,3 1,9 1,9 1,5 2,4 1,2Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,8 1,7
Minorité sexuelle 3,2Note E: à utiliser avec prudence 1,8 5,7 4,4Note E: à utiliser avec prudence 2,2 8,5 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Identité autochtone
Non-Autochtone (réf.) 1,5 1,2 1,8 1,8 1,4 2,3 1,1Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,7 1,6
Autochtone 4,5Note E: à utiliser avec prudence Note * 2,8 7,1 4,2Note E: à utiliser avec prudence 2,1 8,2 4,7Note E: à utiliser avec prudence Note * 2,4 9,2
Groupe racisé
Blanc seulement (réf.) 1,4 1,1 1,7 1,8 1,4 2,3 1,0Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,7 1,3
Non-Blanc 2,4Note E: à utiliser avec prudence 1,6 3,5 2,5Note E: à utiliser avec prudence 1,6 3,9 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Santé mentale autoévaluée
Bonne, très bonne ou excellente (réf.) 1,3 1,1 1,7 1,8 1,4 2,3 0,8Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,6 1,2
Passable ou mauvaise 5,0Note E: à utiliser avec prudence Note * 3,2 7,7 5,3Note E: à utiliser avec prudence Note * 3,4 8,2 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Fumeur quotidien
Non (réf.) 1,2 0,9 1,5 1,6 1,2 2,1 0,8Note E: à utiliser avec prudence Tableau 5 Note  0,5 1,3
Oui 4,3Note E: à utiliser avec prudence Note * 3,2 5,8 4,3Note E: à utiliser avec prudence Note * 2,8 6,6 4,2Note E: à utiliser avec prudence Note * 2,8 6,4
Consommation abusive d’alcool
Non (réf.) 1,3 1,0 1,7 1,5Note E: à utiliser avec prudence 1,1 2,1 1,1Note E: à utiliser avec prudence 0,7 1,8
Oui 2,1Note E: à utiliser avec prudence Note * 1,5 2,9 2,5Note E: à utiliser avec prudence 1,7 3,7 1,6Note E: à utiliser avec prudence 0,9 2,7
Nombre de jeux de hasard
1 (réf.) 0,5 0,3 0,9 0,8Note E: à utiliser avec prudence 0,4 1,6 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2 1,1Note * 0,8 1,5 1,4Note E: à utiliser avec prudence 0,9 2,3 0,8Note E: à utiliser avec prudence 0,5 1,3
3 3,1Note * 2,2 4,3 3,9Note E: à utiliser avec prudence Note * 2,4 6,2 2,2Note E: à utiliser avec prudence 1,3 3,5
4 et plus 7,3Note * 5,0 10,5 6,9Note E: à utiliser avec prudence Note * 4,5 10,4 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

D’autres caractéristiques sociodémographiques ont été associées à des taux plus élevés de problèmes de jeu : par exemple, le fait de vivre dans un ménage à faible revenu (les deux quintiles les plus bas), comparativement à un ménage se situant dans la tranche supérieure de 20 % de la répartition des revenus (2,7 % et 2,1 % par rapport à 1,1 %, respectivement); le fait d’être célibataire ou de ne jamais avoir été marié (2,4 %), ou d’être séparé ou divorcé (3,4 %), comparativement au fait d’être marié ou de vivre en union libre (1,1 %); et le fait de vivre dans les Prairies (2,5 %) (tableau 5).

Chacun de ces résultats concorde avec les études antérieuresNote  . Par exemple, le fait d’être marié ou de vivre en union libre est associé à des niveaux plus élevés de soutien socialNote  , et les personnes qui ont un meilleur soutien social tendent à jouer moins souvent aux jeux de hasard que celles qui ont moins de soutienNote  . En outre, les raisons pour lesquelles les personnes jouent à des jeux de hasard diffèrent selon le statut matrimonial, ceux qui sont mariés citant les jeux de hasard comme un moyen de soutenir une cause charitable, et les personnes divorcées considérant le jeu comme un moyen d’oublier leurs problèmesNote  . Des études réalisées sur les joueurs pathologiques ont également révélé des taux élevés de désaccord conjugal, de divorce ou de séparation, et des niveaux plus faibles en ce qui a trait au fonctionnement de la familleNote  .

Le lien de vulnérabilité entre un faible revenu et le jeu excessif a également été observé à maintes reprisesNote  . Une association similaire existe également pour les personnes qui vivent dans des quartiers à faible revenuNote  , les personnes sans emploiNote  et celles qui reçoivent des prestations d’aide socialeNote  . L’explication la plus plausible est que les personnes à faible revenu, définies de différentes manières, sont moins susceptibles de pouvoir se permettre des pertes aux jeux de hasard en raison de leurs ressources financières plus limitées. Elles peuvent également percevoir les jeux de hasard comme une occasion de se sortir d’une situation de faible revenu.

Le fait de fumer la cigarette chaque jour et de consommer de l’alcool de façon abusive a également été associé au jeu excessifNote  . Les données tirées du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC indiquent que, chez les personnes qui avaient joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents, 4,3 % des fumeurs de cigarettes présentaient un risque modéré à élevé d’éprouver des problèmes de jeu. À titre de comparaison, les personnes qui ne fumaient pas la cigarette (1,2 %) étaient beaucoup moins susceptibles d’avoir un problème de jeu.

Une association plus faible a été observée relativement à une consommation abusive d’alcool : 2,1 % des personnes qui avaient joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois précédents et qui ont déclaré être des buveurs excessifs présentaient un risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu, comparativement à 1,3 % des personnes qui n’avaient pas consommé de l’alcool de façon abusive. De nombreuses études lient les problèmes de jeu à la dépendance à la nicotine en particulierNote  . On pense que l’usage du tabac et les jeux de hasard partagent des influences neurobiologiques, génétiques et environnementales communesNote  .

Les personnes qui jugeaient que leur santé mentale était passable ou mauvaise étaient également plus susceptibles d’être considérées à risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu que celles qui évaluaient leur santé mentale plus positivement. Le stress associé aux jeux de hasard peut nuire à la santé mentale d’une personne, bien que le lien entre une moins bonne santé mentale et les problèmes de jeu puisse aller dans les deux sens : le jeu a été utilisé pour gérer d’autres éléments stressants de la vie, comme la perte d’un emploiNote  .

Le pourcentage d’Autochtones (4,5 %) qui satisfaisaient aux critères du risque modéré à élevé pour le jeu excessif était trois fois supérieur à celui de la population non autochtone (1,5 %). Selon les données tirées du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC, le taux de problèmes de jeu chez les Autochtones se rapproche de ceux d’un éventail de résultats d’études antérieures qui ont porté sur les populations autochtones nord-américaines et leurs comportements liés au jeuNote  . Il est probable que de nombreux facteurs contribuent au jeu excessif chez les Autochtones, y compris les séquelles du colonialisme qui a mené à un traumatisme intergénérationnel, à une discrimination et à une marginalisation socioéconomique. Des expériences traumatisantes, comme l’exploitation sexuelle d’enfants et les pensionnats autochtones, peuvent également être des facteurs contributifsNote  .

La participation à des jeux de hasard, mesurée par le nombre de jeux auxquels joue une personne, augmentait le risque d’avoir un problème de jeu. À son plus bas, l’augmentation est de 0,5 % chez les personnes ayant déclaré avoir joué à un seul jeu de hasard, mais elle était de 7,3 % chez celles ayant déclaré avoir joué à quatre types de jeux et plus.

En revanche, il n’y avait pas de différence bivariée dans les taux de problèmes de jeu modérés à élevés en fonction de l’orientation sexuelle, du statut d’immigrant, de l’âge, ou du contexte culturel ou racial.


Tableau 6
Rapports de cotes corrigés de certaines caractéristiques du jeu excessif (Indice canadien du jeu excessif ≥ 3), population à domicile de 15 ans et plus, provinces canadiennes, 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Rapports de cotes corrigés de certaines caractéristiques du jeu excessif (Indice canadien du jeu excessif ≥ 3). Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Total, Hommes , Femmes et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Total Hommes Femmes
Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 %
Rapports de cotes corrigés de à Rapports de cotes corrigés de à Rapports de cotes corrigés de à
Genre
Homme 1,7Note * 1,1 2,7 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Femme (réf.) 1,0 1,0 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Groupe d’âge
15 à 24 ans 0,5 0,2 1,6 0,4 0,1 1,2 0,8 0,1 7,9
25 à 44 ans 0,6 0,4 1,1 1,0 0,5 2,0 0,3Note * 0,1 0,8
45 à 64 ans (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
65 ans et plus 1,5 0,8 2,7 2,0 0,9 4,7 0,9 0,4 1,9
Province ou région
Atlantique 1,7 0,7 3,8 2,8 1,0 8,0 0,7 0,2 3,0
Québec 2,2Note * 1,2 4,3 3,1Note * 1,4 7,2 1,2 0,5 3,2
Ontario (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Prairies 2,2Note * 1,1 4,1 2,4Note * 1,0 5,4 2,4 0,9 6,1
Colombie-Britannique 1,1 0,5 2,3 1,0 0,4 2,3 1,8 0,5 5,8
Quintile de revenu du ménage
Pas le 40 % le plus faible (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
40 % le plus faible 1,6Note * 1,1 2,4 1,3 0,8 2,2 2,7Note * 1,4 5,0
État matrimonial
Marié(e) ou en union libre (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Célibataire (jamais marié[e]) 1,8Note * 1,1 3,1 2,0Note * 1,0 4,1 1,5 0,7 3,4
Séparé(e) ou divorcé(e) 2,5Note * 1,2 5,2 3,8Note * 1,3 10,8 1,2 0,6 2,7
Veuf/veuve 0,9 0,4 2,2 1,6 0,3 8,3 0,6 0,2 1,8
Statut d’immigrant
Non-immigrant (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Immigrant 1,6 0,7 3,5 0,9 0,4 2,0 5,2 0,8 32,6
Orientation sexuelle
Hétérosexuel (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Minorité sexuelle 2,1 0,9 4,7 3,0Note * 1,1 8,4 0,8 0,1 4,4
Identité autochtone
Non-Autochtone (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Autochtone 2,3Note * 1,1 4,8 3,0Note * 1,1 7,7 1,6 0,5 4,9
Groupe racisé
Blanc seulement (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Non-Blanc 2,7Note * 1,2 6,0 2,2Note * 1,1 4,4 2,9 0,5 18,7
Santé mentale autoévaluée
Bonne, très bonne ou excellente (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Passable ou mauvaise 3,1Note * 1,7 5,4 2,4Note * 1,3 4,5 3,5Note * 1,4 8,6
Fumeur quotidien
Non (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Oui 2,3Note * 1,4 3,7 1,8 0,9 3,5 3,2Note * 1,6 6,6
Consommation abusive d’alcool
Non (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 0,6 2,0 0,9 0,4 2,2
Oui 0,9 0,6 1,6 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
Nombre de jeux de hasard
1 (réf.) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0
2 2,2 0,9 5,3 2,1 0,6 7,1 2,9Note * 1,0 8,3
3 5,7Note * 2,4 13,6 5,0Note * 1,4 17,7 8,1Note * 3,0 21,5
4 et plus 17,6Note * 7,2 42,8 13,9Note * 4,3 45,2 32,1Note * 9,7 106,4

Bien entendu, les caractéristiques sociodémographiques, la santé mentale, le comportement influant sur la santé et d’autres facteurs ne sont pas nécessairement indépendamment associés au jeu excessif. Quand l’effet du genre, l’âge, la géographie, le revenu, l’état matrimonial, le statut d’immigrant, les groupes de populations et l’identité autochtone, l’orientation sexuelle, la santé mentale, l’usage du tabac, la consommation abusive d’alcool et le nombre de jeux de hasard auxquels joue une personne étaient pris en compte dans des analyses logistiques à variables multiples, la plupart des facteurs de risque déterminés précédemment restaient statistiquement significatifs (tableau 6). Ceux-ci comprenaient le fait d’être un homme, d’être un résident des Prairies, de vivre dans un ménage à faible revenu, de ne pas être en couple (c.-à-d. d’être célibataire, divorcé ou séparé), d’être un fumeur quotidien, ainsi que d’être une personne s’identifiant comme Autochtone, d’avoir une santé mentale passable ou mauvaise, et de jouer à plusieurs différents types de jeux de hasard.

Probablement en raison du taux plus élevé de problèmes de jeu modérés à élevés chez les hommes, les résultats ne concernant que les hommes ressemblaient davantage aux résultats généraux qu’à ceux ne concernant que les femmes.

En outre, selon les résultats de l’analyse à variables multiples portant sur les hommes, les hommes des minorités sexuelles, comme les homosexuels, étaient plus susceptibles d’avoir des problèmes de jeu que les hommes hétérosexuels. On ne trouve pas d’études directement comparables, bien qu’il existe une documentation connexe selon laquelle le jeu excessif, l’utilisation problématique d’InternetNote  et la consommation d’alcool et de droguesNote  peuvent être plus courants chez les minorités non hétérosexuelles ou sexuelles.

Conclusion

Dans l’ensemble, les résultats de la présente étude montrent que le jeu excessif, bien qu’il ne touche qu’une minorité de la population, constitue toujours un problème au Canada. Chez les personnes ayant joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, 2 % des hommes et environ 1 % des femmes présentaient un risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu, ce qui représente environ 304 000 Canadiens.

Les enquêtes permettant de recueillir des données sur les jeux de hasard sont importantes pour éclairer et appuyer les programmes de promotion et de surveillance de la santé. De nombreux Canadiens jouent à des jeux de hasard, et une minorité d’entre eux développent des problèmes de jeu. L’arrivée des jeux de hasard en ligne fait en sorte qu’il est désormais plus facile que jamais de jouer à ces jeux.

La présente étude offre un profil actualisé des personnes qui ont joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, y compris des données sur les jeux de hasard, la fréquence du jeu, les dépenses des ménages sur les jeux de hasard, ainsi que les caractéristiques des personnes qui présentaient un risque modéré à élevé de développer des problèmes de jeu. Les données présentées ont été recueillies avant la pandémie et avant l’entrée en vigueur, en 2021, de la Loi sur le pari sportif sécuritaire et réglementéNote  , qui légalise, au Canada, les paris sur une seule épreuve sportive. Les résultats sont des renseignements de base importants sur les comportements liés au jeu de hasard au Canada qui permettront l’observation de changements dans ces comportements au fil du temps et à la suite de la nouvelle législation. Ces renseignements peuvent également être utilisés pour mettre à jour des documents d’éducation et de sensibilisation.

Certaines populations étaient plus vulnérables aux problèmes de jeu, y compris les hommes, les personnes vivant dans un ménage à faible revenu, les Autochtones, les personnes qui considéraient que leur santé mentale était passable ou mauvaise, les fumeurs quotidiens, ainsi que les personnes qui jouaient à plusieurs formes de jeux de hasard.

Michelle Rotermann et Heather Gilmour sont des analystes principales à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada.

Sources de données, méthodes et définitions

L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) permet de recueillir des renseignements sur la santé: l’état de santé, l’utilisation des soins de santé et les déterminants de la santé pour la population canadienne de 12 ans et plus résidant dans les provinces et les territoiresNote  . Les modules de réponse rapide sont offerts sur le principe de recouvrement des coûts. Le module sur le jeu de hasard a été financé par le Consortium canadien pour la recherche sur le jeu.

Sont exclus de l’étude les personnes vivant dans des réserves et dans d’autres établissements autochtones, les personnes vivant dans deux régions sociosanitaires dans le nord du Québec, les membres à temps plein des Forces canadiennes, la population vivant en établissement et les jeunes de 12 à 17 ans vivant en foyer d’accueil. Ces groupes représentent environ 3 % de la population cible (Statistique Canada). Les détails de l’ESCC, y compris les bases de sondage, la stratégie d’échantillonnage, la pondération et les questionnaires, sont accessibles ailleursNote  .

Les données ont été recueillies du 3 juillet 2018 au 24 décembre 2018 au moyen d’interviews téléphoniques assistées par ordinateur et d’interviews en personne. La plupart des interviews ont été menées exclusivement par téléphone (82 %). Le taux de réponse global aux questions du module de réponse rapide sur le jeu de hasard de l’ESCC de 2018 a été de 58,8 %, ce qui correspond à un échantillon final de 26 648 personnes, représentant 31,4 millions de Canadiens de 12 ans et plusNote  . Le module sur le jeu de hasard s’adressait aux personnes de 15 ans et plus. Il a été soumis à 24 983 répondants, qui n’ont pas été interviewés par personne interposée, dans les 10 provinces uniquement.

Technique d’analyse

Des fréquences pondérées et des tableaux croisés ont été calculés pour examiner, selon certaines caractéristiques, des estimations de la prévalence des jeux de hasard et des problèmes de jeu au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, ainsi que de la participation à différents jeux de hasard et de la fréquence de cette participation.

Pour tenir compte des effets de plan de sondage, des coefficients de variation et des intervalles de confiance de 95 % ont été estimés au moyen de la technique du bootstrapNote  , en se servant de la version 9.4 de SAS et de la version 11.0.3 exécutable par SAS du logiciel SUDAAN. Les différences entre les fréquences pondérées et les tableaux croisés ont été calculées à l’aide de tests t, et les résultats au niveau p < 0,05 étaient considérés comme statistiquement significatifs.

Définitions

La participation à des jeux de hasard au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête était fondée sur les réponses aux questions suivantes : Au cours des 12 derniers mois, combien de fois avez-vous : 1) acheté des billets de loterie instantanée, comme des billets à gratter, des billets en pochette ou des billets à languette, ou joué à des jeux instantanés en ligne; 2) dépensé de l’argent pour des billets de loterie ou de tirage, ou joué à ces jeux; 3) parié ou dépensé de l’argent dans des appareils électroniques de jeu, comme des machines à sous, des appareils de loterie vidéo, un blackjack électronique, une roulette électronique ou un vidéopoker; 4) parié ou dépensé de l’argent dans des jeux sur table de casino (p. ex. poker, blackjack, baccarat ou roulette dans un casino, dans une résidence privée, en ligne ou ailleurs, à l’exclusion des versions électroniques des machines); 5) parié de l’argent sur des sports, comme le hockey, le football, les courses de chevaux, le billard ou le golf, y compris les « pools », les billets de loterie sportive et les gageures entre amis; 6) dépensé de l’argent au bingo, à l’exclusion des bingos instantanés; 7) participé à des activités sur le marché financier spéculatif, comme la spéculation sur séance, les actions cotées en cents, les ventes à découvert, les options ou les contrats à terme de devises; 8) parié ou dépensé de l’argent sur toute autre forme de jeu de hasard non mentionné. Les répondants qui ont indiqué au moins une forme de jeu au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête étaient considérés comme des joueurs.

Les personnes ayant joué à des jeux de hasard au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête étaient également classées selon la fréquence de leur participation à chaque activité au cours des 12 mois ayant précédé la tenue de l’interview : jamais, moins d’une fois par mois, une à trois fois par mois (combinait une fois par mois et deux ou trois fois par mois), une ou plusieurs fois par semaine (combinait une fois par semaine et plusieurs fois par semaine).

L’Indice canadien du jeu excessif (ICJE)Note  a été utilisé pour mesurer la prévalence du jeu excessif sur 12 mois. L’ICJE est un instrument à neuf questions qui permet d’évaluer deux domaines du jeu excessif : le comportement lié au jeu excessif et les conséquences de ce comportement sur le joueur ou les autres. Ces neuf questions sont notées pour déterminer la gravité du jeu excessif.

Les questions d’évaluation de l’Indice canadien du jeu excessif

Les neuf questions d’évaluation ont été posées aux répondants qui ont joué à au moins un type de jeu de hasard, au moins une fois par mois. Chaque question propose quatre choix de réponse : jamais = 0, parfois = 1, la plupart du temps = 2 et presque toujours = 3. Le score total, qui varie de 0 à 27, était obtenu en additionnant les scores des neuf questions à 4 points recodés (0 à 3), les scores les plus élevés indiquant des problèmes plus importants. Les répondants qui avaient joué à des jeux de hasard moins d’une fois par mois au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête étaient considérés comme ayant répondu « jamais » aux neuf questions d’évaluation et recevaient un score de 0.

Les pointages de l’ICJE ont été divisés en quatre catégories (0; 1 à 2; 3 à 7; et 8 et plus) pour indiquer les niveaux croissants de problèmes de jeuNote  . On pense que le niveau 3 à 7 indique un risque important et peut être associé au jeu excessif, correspondant à des problèmes de jeu, et est parfois accompagné de conséquences néfastes du jeu. On pense que le niveau 8 et plus représente le groupe extrême, constitué des personnes qui ont subi des conséquences néfastes du jeu et qui pourraient avoir perdu le contrôle de leur comportementNote  . Conformément à une autre rechercheNote  , les deux niveaux supérieurs, correspondant à des pointages de 3 et plus, indiquaient un problème de jeu modéré à élevé et ont été combinés pour certaines parties de la présente analyse afin d’augmenter la taille de l’échantillon ainsi que la puissance statistique.

Non-joueurs : les répondants de ce groupe n’ont pas joué au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête

Jeu sans problème : pointage de 0 selon l’ICJE

Jeu à faible risque : pointage de 1 à 2

Jeu à risque modéré: pointage de 3 à 7

Jeu excessif : pointage de 8 à 27

Modéré à élevé: pointage de 3 et plus

La sélection des covariables a été orientée par la documentation sur le jeu de hasard et la disponibilité des covariables dans le module sur le jeu de hasard de l’ESCC.

Limites

Cette étude présente plusieurs limites communes aux recherches par enquête.

Les résultats peuvent refléter certaines sous-déclarations relatives au comportement de jeu communes aux recherches par enquête. Même si les poids d’enquête ont permis de s’assurer que l’échantillon est représentatif de la population cible, un biais peut exister si les habitudes de jeu des répondants diffèrent systématiquement de celles des non-répondants.

Les données sont transversales et permettent donc d’observer les associations entre les variables à un moment unique dans le temps. La petite taille des échantillons dans certaines parties de l’analyse peut aussi avoir réduit la capacité d’obtenir une signification statistique. De même, certaines variables pertinentes au jeu de hasard n’étaient pas disponibles dans le module sur le jeu de hasard de l’ESCC, y compris les sommes d’argent dépensées, les heures de jeu et les raisons pour lesquelles les personnes jouent à des jeux de hasard.

Renseignements additionnels

Articles connexes

Sources de données

Références bibliographiques

  1. Documents consultés
  2. Comment citer le présent article

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