Regards sur la société canadienne
Soutien reçu par les aidants au Canada

par Darcy Hango

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Début de l’encadré

Aperçu de l’étude

De nombreux Canadiens prodiguent des soins ou de l’aide à une personne ayant un problème de santé de longue durée, une incapacité physique ou mentale, ou des problèmes liés au vieillissement. Le soutien offert aux aidants peut contribuer à atténuer certaines répercussions possibles sur le plan économique ou de la santé associées à la prestation de soins. La présente étude repose sur les données de l’Enquête sociale générale de 2018 — Les soins donnés et reçus (cycle 32), afin d’examiner les formes de soutien offert aux aidants. On examine également le lien entre les besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins et certains indicateurs du bien-être.

  • En 2018, 25 % des Canadiens de 15 ans et plus ont déclaré avoir prodigué, au cours de l’année précédente, des soins ou de l’aide à une personne ayant un problème de santé de longue durée, une incapacité physique ou mentale, ou des problèmes liés au vieillissement. Parmi ces personnes, environ 70 % ont indiqué avoir reçu du soutien dans le cadre de leur rôle d’aidant.
  • Près de la moitié (45 %) des aidants ont reçu de l’aide d’un conjoint ou d’un partenaire qui a adapté sa vie ou ses conditions de travail pour offrir de l’aide, 43 % ont reçu de l’aide de leurs enfants, et 39 %, de membres de la famille élargie. Le soutien financier était moins fréquent; 14 % ont reçu un soutien financier de la part de la famille et d’amis, 8 % ont reçu des crédits d’impôt fédéraux, et 6 % ont reçu des fonds grâce à un programme gouvernemental.
  • En 2018, environ 30 % des aidants ayant reçu du soutien dans le cadre de leur rôle d’aidant ont déclaré qu’il existe une autre forme de soutien qu’ils auraient aimé recevoir au cours de l’année précédente. Le soutien financier, l’aide gouvernementale ou les crédits d’impôt (68 %) faisait partie des besoins les plus souvent mentionnés.
  • Les personnes prodiguant des soins à leurs enfants avaient davantage de besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins. Environ 50 % d’entre elles ont indiqué avoir des besoins insatisfaits, comparativement à 38 % des personnes prodiguant des soins à leur conjoint ou partenaire, et à moins de 20 % des personnes prodiguant des soins à leurs grands-parents, ou à des amis, voisins ou collègues.
  • Les besoins insatisfaits des aidants en matière de soutien à la prestation de soins sont associés à un degré inférieur de satisfaction à l’égard de la vie, à un degré de stress quotidien supérieur et à une santé mentale autodéclarée moins bonne.

Fin de l’encadré

Introduction

Un grand nombre de Canadiens prodiguent des soins ou de l’aide à des membres de la famille ou à des amis ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité. En 2018, le quart des Canadiens de 15 ans et plus ont déclaré avoir prodigué, au cours de l’année précédente, des soins ou de l’aide à une personne ayant un problème de santé de longue durée, une incapacité physique ou mentale, ou des problèmes liés au vieillissement. La prestation de soins peut être une expérience positive pour de nombreux aidants familiaux. On a par exemple observé qu’elle peut leur procurer le sentiment de redonner à leurs êtres chers, en plus de donner un plus grand sens et un meilleur but à leur vieNote . La prestation de soins peut également réduire les coûts potentiels en matière de soins de santé. Par exemple, des études ont montré que les aidants assurent plus des deux tiers des soins requis à la maisonNote , ce qui, par le fait même, peut réduire le coût potentiel pour le gouvernement et l’ensemble de la sociétéNote .

Même si la prestation de soins peut être associée à certains avantages, elle peut également avoir des répercussions sur la santé physique et mentale d’une personne, ainsi que sur sa situation financièreNote et sa participation à la vie activeNote . Pour ces raisons, le soutien qui peut être offert aux aidants est important car il peut contribuer à atténuer certaines répercussions négatives potentielles associées au fait de prodiguer des soins. Ce soutien aux aidants peut prendre la forme de services rémunérés et d’aide fournie au moyen de programmes gouvernementaux et de crédits d’impôt. Il peut également s’agir de soutien non rémunéré assuré par les amis et la famille.

La présente étude repose sur les données de l’Enquête sociale générale de 2018 (ESG) — Les soins donnés et reçus (cycle 32), et porte sur les aidants et le soutien qu’ils peuvent avoir reçu au cours de l’année précédente. Le soutien peut contribuer à atténuer certaines répercussions négatives potentielles sur le plan économique et de la santé associées au fait de prodiguer des soins. En outre, en plus d’être bénéfique pour l’aidant, ce soutien peut également l’être pour les personnes qui reçoivent les soins, de même que pour le système de soins de santé dans son ensemble. Des études laissent par exemple penser que certaines formes de soins (comme celles fournies par des employés offrant des soins à domicile), combinées à de l’aide prodiguée par un aidant familial, peuvent réduire les sentiments d’isolement et de solitude des personnes recevant les soins, en plus d’accroître leur degré de satisfaction à l’égard de la vieNote .

Dans la présente étude, on examinera tout d’abord la proportion de Canadiens ayant déclaré avoir prodigué des soins au cours des 12 derniers mois, ainsi que la fréquence de ces soins. On mettra ensuite l’accent, dans le cadre de l’analyse des formes de soutien offertes aux aidants, sur divers indicateurs de soutien financier et social. On étudiera également le lien entre le soutien offert aux aidants et différentes caractéristiques sociodémographiques, de même que le lien entre le soutien et certaines caractéristiques du principal bénéficiaire des soins. Dans la dernière partie de l’étude, on soulignera les besoins insatisfaits des aidants en matière de soutien à la prestation des soins. On mettra l’accent sur les caractéristiques des aidants qui auraient aimé recevoir d’autres formes de soutien que celles qu’ils ont déclarées.

Le quart des Canadiens ont prodigué des soins au cours de l’année précédente, et 7 aidants sur 10 ont reçu une forme quelconque de soutien à la prestation des soins

En 2018, 25 % des Canadiens de 15 ans et plus ont déclaré avoir prodigué, au cours de l’année précédenteNote , des soins ou de l’aide à une personne ayant un problème de santé de longue durée, une incapacité physique ou mentale, ou des problèmes liés au vieillissement (graphique 1). Parmi ces Canadiens, plus de la moitié ont déclaré avoir prodigué, en moyenne, 5 heures de soins ou moins par semaine. Le quart ont prodigué de 6 à 19 heures de soins, et le cinquième, au moins 20 heures de soins.

Graphique 1 Proportion des personnes âgées de 15 ans et plus qui ont prodigué des soins ou de l'aide, au cours des 12 derniers mois, selon le nombre moyen d'heures de prestation de soins par semaine, 2018

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Nombre moyen d'heures de soins prodiguées par semaine (titres de rangée) et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Nombre moyen d'heures de soins prodiguées par semaine Pourcentage
N’a pas prodigué de soins ni d’aide au cours des 12 derniers mois 75
A prodigué des soins ou de l’aide au cours des 12 derniers mois 25
5 heures ou moins de soins par semaine 56
6 à 19 heures de soins par semaine 24
20 heures et plus de soins par semaine 20

On a demandé aux aidants de préciser la forme de soutien reçu dans le cadre de leur rôle d’aidant. Le tableau 1 présente la proportion des aidants qui ont déclaré avoir reçu du soutien selon neuf sources différentes (les aidants pouvaient faire état de multiples sources de soutien). Il existe six catégories de soutien social, à savoir l’aide provenant du conjoint ou partenaire, qui a adapté sa vie ou ses conditions de travail; l’aide offerte par les enfants; l’aide offerte par des membres de la famille élargie; l’aide offerte par des amis proches ou des voisins; l’aide offerte par des groupes communautaires, spirituels, culturels ou ethniques; et enfin l’aide provenant de soins de relève ou de répit occasionnels. En outre, il y avait trois sources possibles de soutien financierNote pour les aidants, à savoir le soutien financier fourni par la famille ou les amis; les sommes provenant de programmes gouvernementaux; et les crédits d’impôt fédéraux auxquels les aidants peuvent être admissibles.


Tableau 1
Sources de soutien reçu par les aidants au cours des 12 derniers mois, 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Sources de soutien reçu par les aidants au cours des 12 derniers mois A reçu du soutien pour son rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
A reçu du soutien pour son rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois
pourcentage
Toute forme de soutien 70
Soutien social 67
Conjoint ou partenaire ayant adapté sa vie ou ses conditions de travail 45
Enfants ayant fourni de l’aide 43
Membres de la famille élargie ayant fourni de l’aide 39
Amis proches ou voisins ayant fourni de l’aide 26
Groupes communautaires, spirituels, culturels ou ethniques ayant fourni de l’aide 13
Soins de relève ou de répit occasionnels 14
Soutien financier 22
Famille ou amis ayant fourni du soutien financier 14
Sommes reçues de programmes gouvernementaux 6
Crédits d’impôt fédéraux auxquels les aidants peuvent être admissibles 8

Le tableau 1 montre que, en 2018, environ 70 % des aidants ont déclaré avoir reçu du soutien d’au moins l’une des neuf sources dans le cadre de leur rôle d’aidant. Environ 67 % des aidants ont déclaré avoir reçu au moins une forme de soutien social, tandis qu’environ 22 % ont indiqué avoir reçu au moins une forme de soutien financier.

Parmi les sources de soutien social les plus souvent déclarées figurent l’aide reçue d’un conjoint ou partenaire ayant adapté sa vie ou ses conditions de travail (45 %), l’aide reçue des enfants (43 %) et l’aide reçue de membres de la famille élargie (39 %). Parmi les sources de soutien social les moins fréquemment déclarées figurent l’aide reçue de groupes communautaires, spirituels, culturels ou ethniques (13 %) et les soins de relève ou de répit occasionnels (14 %).

La source de soutien financier la plus fréquente offerte aux aidants était l’aide financière fournie par les amis et la famille (14 %). Celle-ci était suivie par les crédits d’impôt fédéraux (8 %) puis les sommes provenant de programmes gouvernementaux (6 %).

Les femmes sont plus susceptibles de déclarer avoir reçu du soutien pour leur rôle d’aidante

Dans la présente section, on examine les caractéristiques des personnes ayant reçu, au cours de l’année précédente, du soutien pour leur rôle d’aidant. L’analyse porte sur les catégories générales de soutien social et de soutien financier, et non sur les neuf sources individuelles de soutien énumérées ci-dessus.

Les femmes (72 %) étaient plus susceptibles que les hommes (68 %) de déclarer avoir reçu une forme quelconque de soutien pour leur rôle d’aidant (tableau 2). Cette différence semble être attribuable au soutien social reçu. Plus précisément, 69 % des femmes ont déclaré avoir reçu du soutien social dans le cadre de leur rôle d’aidante comparativement à 65 % des hommes. Une proportion semblable de femmes (22 %) et d’hommes (23 %) ont déclaré avoir reçu du soutien financier.


Tableau 2
Proportion d’aidants ayant reçu du soutien pour leur rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion d’aidants ayant reçu du soutien pour leur rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois A reçu du soutien pour son rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois, Toute forme de soutien, Soutien social et Soutien financier, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
A reçu du soutien pour son rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois
Toute forme de soutien Soutien social Soutien financier
pourcentage
Sexe
Hommes (réf.) 68 65 23
Femmes 72Note * 69Note * 22
Âge
15 à 34 ans (réf.) 70 65 29
35 à 64 ans 72 69 21Note *
65 ans et plus 67 64 17Note *
Province de résidence
Terre-Neuve-et-Labrador 75Note * 72Note * 24Note *
Île-du-Prince-Édouard 73Note * 68Note * 31Note *
Nouvelle-Écosse 76Note * 73Note * 25Note *
Nouveau-Brunswick 71Note * 67Note * 21
Québec (réf.) 58 54 17
Ontario 73Note * 70Note * 23Note *
Manitoba 78Note * 76Note * 30Note *
Saskatchewan 76Note * 73Note * 25Note *
Alberta 71Note * 68Note * 19
Colombie-Britannique 74Note * 71Note * 25Note *
Pays de naissance
Hors du Canada 74 70 27Note *
Canada (réf.) 70 67 21
Taille du ménage
Une personne (réf.) 58 56 14
Deux personnes 68Note * 65Note * 17Note *
Trois personnes 70Note * 66Note * 25Note *
Quatre personnes 73Note * 71Note * 22Note *
Cinq personnes et plus 80Note * 76Note * 35Note *
Semaines travaillées au cours des 12 derniers mois
N'a travaillé aucune semaine 71 67 25Note *
De 1 à 17 semaines 77Note * 72 33Note *
De 18 à 34 semaines 77Note * 71 24
De 35 à 51 semaines 72 69 22
52 semaines (réf.) 68 66 19
Revenu total du ménage en 2017Tableau 2 Note 1
Moins de 20 000 $ 76 74 32
De 20 000 $ à 39 999 $ 73 68 30
De 40 000 $ à 59 999 $ (réf.) 72 69 24
De 60 000 $ à 79 999 $ 72 67 26
De 80 000 $ à 99 999 $ 66 64 22
De 100 000 $ à 119 999 $ 66 63 19
120 000 $ et plus 70 68 18Note *

La proportion d’aidants qui recevaient du soutien pour leur rôle d’aidant variait peu selon l’âge, sauf en ce qui concerne le soutien financier. Plus précisément, une proportion plus élevée de jeunes aidants de 15 à 34 ans ont déclaré avoir reçu une forme quelconque de soutien financier pour leur rôle d’aidant. Les jeunes aidants ayant déclaré avoir reçu du soutien financier étaient plus susceptibles d’avoir reçu ce soutien de la part d’amis ou de la famille, tandis que les aidants âgés étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir reçu des crédits d’impôt fédérauxNote .

La province de résidence d’une personne peut également avoir une incidence sur la forme de soutien financier et le montant offerts aux aidants, puisque les programmes conçus pour les aidants varient selon la province. Des travaux antérieursNote ont permis d’examiner la prestation de soins selon la province. Cependant, le degré de soutien apporté aux aidants en fonction de la province n’a jamais été étudié par le passé.

En 2018, on a observé que le soutien aux aidants était relativement uniforme à l’échelle du pays, sauf au Québec, où 58 % des aidants ont déclaré avoir reçu une forme quelconque de soutien au cours de l’année précédente. Ce pourcentage était inférieur par rapport à celui enregistré dans toutes les autres provinces, particulièrement par rapport au Manitoba (différence de 20 points de pourcentage). Il semble y avoir une variation un peu plus prononcée entre les provinces en ce qui concerne le soutien social comparativement au soutien financier. Par exemple, bien que les aidants au Québec soient moins susceptibles d’avoir reçu une forme quelconque de soutien social que ceux des autres provinces, ceux-ci affichaient des niveaux semblables de soutien financier par rapport à ceux déclarés par les aidants du Nouveau-Brunswick et de l’AlbertaNote .

La taille du ménage est un facteur sociodémographique important qui fait état non seulement de la taille de la famille, mais également de la présence d’au moins un membre de la famille élargie (comme des grands-parents). La taille du ménage diminue au Canada depuis un siècle. C’est la raison pour laquelle certaines questions, comme les soins prodigués à des membres de la famille, peuvent relever d’un cercle plus petit d’aidants familiaux potentielsNote . Le tableau 2 montre que la quantité de soutien déclaré pour la prestation de soins augmentait au fur et à mesure que le nombre de personnes dans le ménage augmentait. Par exemple, 58 % des aidants faisant partie de ménages ne comptant qu’une seule personne ont déclaré recevoir une forme quelconque de soutien lors de la prestation de soins, tandis que la proportion correspondante était de 80 % chez les aidants faisant partie de ménages comptant au moins cinq personnes. La même tendance a été observée, que le soutien reçu soit d’ordre social ou financier.

Le tableau 2 montre également que les aidants des ménages ayant les revenus les plus élevés étaient moins susceptibles que les aidants des ménages ayant un revenu dans la moyenne de déclarer avoir reçu du soutien financier dans le cadre de leur rôle d’aidant. Par exemple, 24 % des aidants dont le revenu total du ménage se situait dans la fourchette allant de 40 000 $ à 60 000 $ ont déclaré avoir reçu du soutien financier dans le cadre de leur rôle d’aidant. Cette proportion était supérieure à celle observée chez les aidants dont le revenu du ménage atteignait au moins 120 000 $ (18 %).

Les aidants dont les principaux bénéficiaires de soins sont leurs enfants déclarent recevoir davantage de soutien social et financier

Le soutien reçu par les aidants variait également en fonction des caractéristiques des bénéficiaires de leurs soins. Par exemple, la quantité de soutien reçu par l’aidant variait selon le type de lien qu’il avait avec le bénéficiaire de soins, de même que selon l’âge et les modalités de vie du bénéficiaire des soins.

Le tableau 3 montre que les aidants ayant offert des soins à leurs enfants étaient plus susceptibles d’avoir reçu du soutien à la prestation de soins que ceux ayant prodigué des soins à leur conjoint ou partenaire. Cette constatation demeurait vraie, que le soutien soit d’ordre social ou financierNote . En revanche, les aidants ayant offert des soins à leur conjoint ou partenaire ont déclaré avoir reçu plus de soutien que ceux ayant prodigué des soins à leurs parents, à d’autres membres de la famille, à des amis, à des voisins ou à des collègues. Cela semble particulièrement vrai en ce qui a trait au soutien financier.


Tableau 3
Soutien reçu par les aidants ayant prodigué des soins au cours des 12 derniers mois, selon les caractéristiques du principal bénéficiaire des soins, 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Soutien reçu par les aidants ayant prodigué des soins au cours des 12 derniers mois A reçu du soutien pour son rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois , Toute forme de soutien, Soutien social et Soutien financier, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
A reçu du soutien pour son rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois
Toute forme de soutien Soutien social Soutien financier
pourcentage
Lien avec le bénéficiaire principal
Conjoint ou partenaire (réf.) 77 72 29
Fils ou fille 88Note * 84Note * 50Note *
Parent 72Note * 69 18Note *
Frère ou sœur 72 68 23
Grand-parent 70 67 26
Autre membre de la famille 69Note * 67 15Note *
Ami, voisin, collègue ou autre personne 53Note * 50Note * 13Note *
Âge du bénéficiaire principal
Moins de 15 ans 89Note * 87Note * 58Note *
15 à 24 ans 82Note * 72 52Note *
25 à 34 ans 68 67 26Note *
35 à 44 ans 73 70 29Note *
45 à 54 ans 73 71 29Note *
55 à 64 ans 69 63 23Note *
65 à 74 ans 67 63 20
75 ans et plus (réf.) 68 67 15
Distance par rapport au bénéficiaire principal
Même ménage ou immeuble (réf.) 78 73 37
Moins de 10 minutes en voiture 67Note * 65Note * 15Note *
De 10 à 29 minutes en voiture 63Note * 61Note * 11Note *
De 30 minutes à moins de 3 heures en voiture 68Note * 66Note * 12Note *
3 heures et plus en voiture 72 70 19Note *
Logement habituel du bénéficiaire principal
Ménage privé (réf.) 71 67 23
Logement avec services de soutien 68 66 15Note *
Établissement institutionnel ou centre de soins 73 70 18Note *
Fréquence des contacts en personne avec le bénéficiaire principal
Moins d’une fois par mois 59Note * 58Note * 13Note *
Au moins une fois par mois 61Note * 59Note * 11Note *
Au moins une fois par semaine 66Note * 64Note * 12Note *
Tous les jours 73Note * 70 22Note *
Vit avec le bénéficiaire (réf.) 80 75 38

L’âge du bénéficiaire des soins semble également jouer un rôle en ce qui concerne le fait que les aidants aient reçu du soutien. Plus précisément, les personnes ayant prodigué des soins à des enfants étaient plus susceptibles de recevoir du soutien financier que les autres aidants.

La distance qui sépare l’aidant et le bénéficiaire des soins peut rendre la prestation de soins plus complexe, puisqu’elle peut se traduire par la nécessité de consacrer davantage de ressources à la prestation de soinsNote . Le tableau 3 montre que, lorsque l’aidant vivait avec le bénéficiaire des soins, il était nettement plus susceptible de déclarer avoir reçu du soutien financier et du soutien social. Les différences déclarées au chapitre du soutien à la prestation des soins étaient particulièrement prononcées en ce qui concerne le soutien financier. Parmi les aidants qui vivaient avec le principal bénéficiaire de leurs soins, 37 % ont déclaré avoir reçu une forme quelconque de soutien financier, comparativement à 15 % des aidants qui vivaient à moins de 10 minutes en voiture de leur bénéficiaire, et à 11 % des aidants qui vivaient de 10 à 29 minutes en voiture de leur bénéficiaireNote . Dans le même ordre d’idées, les aidants étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer avoir reçu du soutien financier lorsqu’ils vivaient dans un ménage privé, plutôt que dans un logement avec services de soutien, un établissement institutionnel ou un centre de soins.

La fréquence des visites d’un aidant au principal bénéficiaire de ses soins s’avère importante parce qu’elle peut signifier qu’il est en mesure de passer plus de temps avec lui. Cependant, elle peut également servir d’indicateur de la gravité de l’état du principal bénéficiaire des soins puisque des problèmes de santé plus graves exigent vraisemblablement des visites plus fréquentes. Le tableau 3 montre que les aidants qui avaient moins de contacts avec le bénéficiaire de leurs soins recevaient aussi moins de soutien à la prestation des soins, qu’il s’agisse de soutien financier ou social. Par exemple, environ 59 % des aidants qui visitaient le principal bénéficiaire de leurs soins moins d’une fois par mois ont déclaré recevoir une forme quelconque de soutien à la prestation des soins, comparativement à 73 % des aidants ayant déclaré le visiter tous les jours. Ces proportions étaient inférieures à celle de 80 % observée chez les aidants vivant avec le principal bénéficiaire de leurs soins.

Les aidants déclarent que le soutien financier est la forme de soutien à la prestation de soins dont ils ont le plus besoin

Ce ne sont pas tous les aidants qui ont reçu tout le soutien et l’aide dont ils avaient besoin; par conséquent, cela signifie que leurs besoins en tant qu’aidants sont insatisfaitsNote. En 2018, environ 30 % des aidants ayant reçu du soutien dans le cadre de leur rôle d’aidant ont déclaré qu’il y avait une autre forme de soutien à la prestation de soins qu’ils auraient aimé recevoir au cours de l’année précédente (graphique 2). Lorsque les aidants avaient répondu « oui » à la question portant sur les besoins insatisfaits, on leur posait ensuite des questions sur les formes précises de soutien qu’ils auraient aimé recevoir dans le cadre de leur rôle d’aidant.

Graphique 2 Formes de soutien que les aidants auraient aimé obtenir dans le cadre de leur rôle au cours des 12 derniers mois, 2018

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Formes de soutien (titres de rangée) et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Forme de soutien Pourcentage
Soutien financier, aide gouvernementale ou crédit d’impôt 68
Soins ou soutien à domicile 40
Information ou conseils 39
Aide de professionnels de la santé 36
Soutien émotionnel ou counselling 35
Soins de relève ou de répit occasionnels 30
Services bénévoles ou communautaires 26
Autres formes non précisées de soutien 16

Parmi les huit formes de soutien à la prestation de soins figuraient les soins ou le soutien à domicile; le soutien financier, l’aide gouvernementale ou les crédits d’impôt; l’information ou les conseils; le soutien émotionnel ou le counselling; l’aide de professionnels de la santé; les soins de relève ou de répit occasionnels; les services bénévoles ou communautaires; et d’autres formes de soutien non précisées. Ces catégories n’étaient pas mutuellement exclusives et les aidants pouvaient déclarer plus d’une forme de soutien.

Parmi les formes de soutien que les aidants auraient aimé recevoir, le soutien financier, l’aide gouvernementale ou les crédits d’impôt (68 %) était la forme la plus souvent déclarée. Les soins ou le soutien à domicile (40 %), l’information ou les conseils (39 %) et l’aide de professionnels de la santé (36 %) suivaient comme besoins insatisfaits les plus souvent indiqués.

Parmi les groupes d’âge, ce sont les aidants de 35 à 64 ans qui ont le plus de besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins

Dans la présente partie de l’étude, on examine les caractéristiques des aidants qui ont déclaré avoir des besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins. Le tableau 4 montre que les aidantes (32 %) étaient plus susceptibles d’avoir déclaré  des besoins insatisfaits que leurs homologues de sexe masculin (28 %). En outre, une proportion plus élevée d’aidants de 35 à 64 ans ont déclaré des besoins insatisfaits (34 %) comparativement aux aidants de 34 ans ou moins (25 %) et ceux de 65 ans et plus (28 %). Les aidants nés hors du Canada étaient également plus susceptibles de déclarer des besoins insatisfaits que leurs homologues nés au Canada.


Tableau 4
Proportion d’aidantsTableau 4 Note 1 qui auraient aimé recevoir d’autres formes de soutien pour leur rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion d’aidants qui auraient aimé recevoir d’autres formes de soutien pour leur rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
pourcentage
Total 30
Sexe
Hommes (réf.) 28
Femmes 32Note *
Âge
15 à 34 ans (réf.) 25
35 à 64 ans 34Note *
65 ans et plus 28
Province de résidence
Terre-Neuve-et-Labrador 24Note *
Île-du-Prince-Édouard 22Note *
Nouvelle-Écosse 26
Nouveau-Brunswick 26
Québec (réf.) 31
Ontario 33
Manitoba 25Note *
Saskatchewan 22Note *
Alberta 27
Colombie-Britannique 30
Pays de naissance
Hors du Canada 38Note *
Canada (réf.) 28
Taille du ménage
Une personne (réf.) 26
Deux personnes 29
Trois personnes 34Note *
Quatre personnes 27
Cinq personnes et plus 35Note *
Semaines travaillées au cours des 12 derniers mois
N'a travaillé aucune semaine 30
De 1 à 17 semaines 24Note *
De 18 à 34 semaines 22Note *
De 35 à 51 semaines 30
52 semaines (réf.) 33
Revenu total du ménage en 2017Tableau 4 Note 2
Moins de 20 000 $ 29
De 20 000 $ à 39 999 $ 32
De 40 000 $ à 59 999 $ (réf.) 33
De 60 000 $ à 79 999 $ 32
De 80 000 $ à 99 999 $ 32
De 100 000 $ à 119 999 $ 26Note *
120 000 $ et plus 30

Les besoins insatisfaits en matière de soutien aux aidants variaient aussi légèrement selon la province. Par exemple, les aidants du Québec ont fait état de davantage de besoins insatisfaits que les aidants de Terre-Neuve-et-Labrador, de l’Île-du-Prince-Édouard, du Manitoba et de la Saskatchewan. Les aidants de ces quatre provinces, ainsi que ceux du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Alberta, affichaient également un nombre moins élevé de besoins insatisfaits que les aidants de l’Ontario.


Tableau 5
Proportion d’aidantsTableau 5 Note 1 qui auraient aimé recevoir d’autres formes de soutien pour leur rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois, selon les caractéristiques du principal bénéficiaire des soins, 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion d’aidants qui auraient aimé recevoir d’autres formes de soutien pour leur rôle d’aidant au cours des 12 derniers mois pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
pourcentage
Lien avec le bénéficiaire principal
Conjoint ou partenaire (réf.) 38
Fils ou fille 49Note *
Parent 34
Frère ou sœur 27Note *
Grand-parent 16Note *
Autre membre de la famille 27Note *
Ami, voisin, collègue ou autre personne 16Note *
Âge du bénéficiaire principal
Moins de 15 ans 62Note *
15 à 24 ans 26
25 à 34 ans 42Note *
35 à 44 ans 32
45 à 54 ans 32
55 à 64 ans 32
65 à 74 ans 28
75 ans et plus (réf.) 29
Distance par rapport au bénéficiaire principal
Même ménage ou immeuble (réf.) 40
Moins de 10 minutes en voiture 22Note *
De 10 à 29 minutes en voiture 25Note *
De 30 minutes à moins de 3 heures en voiture 27Note *
3 heures et plus en voiture 29Note *
Logement habituel du bénéficiaire principal
Ménage privé (réf.) 31
Logement avec services de soutien 28
Établissement institutionnel ou centre de soins 29
Fréquence des contacts en personne avec le bénéficiaire principal
Moins d’une fois par mois 24Note *
Au moins une fois par mois 21Note *
Au moins une fois par semaine 24Note *
Tous les jours 29Note *
Vit avec le bénéficiaire (réf.) 41

On observe davantage de besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins chez les personnes prodiguant des soins à leurs enfants

Comme il a été observé dans des travaux antérieursNote , le type de lien entre l’aidant et le bénéficiaire des soins jouait un rôle important en ce qui concerne les besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins. Par exemple, les aidants ayant prodigué des soins à leur conjoint ou partenaire ou à leurs enfants étaient plus susceptibles d’indiquer avoir des besoins insatisfaits que leurs homologues qui prodiguaient des soins à d’autres bénéficiaires, tels que des grands-parents, des frères et sœurs, d’autres membres de la famille et des personnes qui ne font pas partie de la famille (tableau 5).

Chez les personnes prodiguant des soins à leurs enfants, près de 50 % ont indiqué avoir des besoins insatisfaits, comparativement à près de 40 % des personnes prodiguant des soins à leur conjoint ou partenaire, et à moins de 20 % des personnes prodiguant des soins à leurs grands-parents, ou à des amis, voisins ou collègues. Ces constatations soulignent l’importance des demandes qui reposent sur l’aidant lorsque le lien qui l’unit au bénéficiaire de soins est étroit. En effet, les aidants qui fournissent des soins à leur conjoint ou à un enfant sont, en moyenne, responsables d’une plus grande variété et d’un nombre accrus de tâches, en plus de devoir consacrer plus d’heures de soins et d’être plus susceptibles d’avoir à composer avec des conséquences psychologiques et financières en raison de leurs responsabilitésNote .

Un phénomène semblable est observé lorsqu’on examine l’âge du principal bénéficiaire de soins. Les aidants dont le bénéficiaire de soins était âgé de moins de 15 ans ou de 25 à 34 ans étaient plus susceptibles d’avoir des besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins que les aidants dont le bénéficiaire principal était âgé de 75 ans et plus.

Par ailleurs, les aidants qui vivaient au sein du même ménage que le bénéficiaire de leurs soins ont plus souvent indiqué avoir de besoins insatisfaits que ceux qui ne vivaient pas avec le bénéficiaire de leurs soins, et ce, sans égard à la distance qui les sépare. Par exemple, environ 40 % des aidants qui vivaient au sein du même ménage que le bénéficiaire de leurs soins ont déclaré que leurs besoins étaient insatisfaits, comparativement à environ 25 % de ceux qui vivaient de 10 à 29 minutes en voiture du bénéficiaire de leurs soins. Les aidants qui vivaient à une courte distance en voiture (moins de 10 minutes en voiture) du bénéficiaire de leurs soins étaient ceux dont les besoins étaient les plus comblés. Ces aidants avaient la chance de pouvoir vivre dans leur propre ménage, tout en vivant suffisamment près de leur bénéficiaire pour offrir l’aide requise lorsque ce dernier en éprouvait le besoin. De plus, dans les cas où les aidants ne vivaient pas avec le principal bénéficiaire de leurs soins, cette situation pouvait être attribuable au fait que le problème de santé du bénéficiaire n’était pas très grave, de sorte qu’il ne nécessitait pas d’autant de soins.

Ces résultats sont également illustrés au moyen de la fréquence des contacts avec le principal bénéficiaire de soins. Les aidants qui vivaient avec le principal bénéficiaire de leurs soins étaient beaucoup plus susceptibles de déclarer avoir des besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins que les aidants qui ne vivaient pas avec leur bénéficiaire, et ce, peu importe la fréquence de leurs visites. Par exemple, environ 24 % des aidants qui visitaient le principal bénéficiaire de leur soins moins d’une fois par mois ont déclaré qu’ils auraient aimé recevoir davantage de soutien, comparativement à 29 % de ceux ayant déclaré le visiter quotidiennement. La différence réelle en ce qui concerne les besoins insatisfaits variait donc plutôt en fonction du fait que l’aidant et le principal bénéficiaire vivaient ensemble ou non.

Quelles sont les répercussions des besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins? De quelle façon les aidants sont-ils touchés par le manque de soutien dans leur vie quotidienne sur le plan de la santé et du bien-être? Dans la prochaine partie de l’étude, on examinera certains indicateurs de la santé et du bien-être des personnes ne prodiguant pas de soins et des personnes en prodiguant, que ces dernières aient reçu ou non du soutien pour les soins offerts. On évaluera en outre si le soutien reçu était suffisant.

Les besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins sont associés à un niveau de bien-être inférieur

Les études antérieures ont examiné les effets de la prestation de soins en se concentrant principalement sur les aidants. Dans ces travaux, on soulignait les risques associés à la prestation de soins dans certains domaines liés à la détresse psychologique, à la santé, au travail et aux financesNote . Cependant, ceux-ci ne permettaient pas de comparer le bien-être des personnes ayant prodigué des soins avec celui des personnes n’en ayant prodigué aucun.

La présente étude vise à examiner le lien entre la prestation de soins, le soutien et les besoins insatisfaits en matière de soutien à la prestation de soins. Elle vise également à étudier diverses mesures du bien-être chez quatre groupes, à savoir les personnes n’ayant prodigué aucun soin au cours de l’année précédente; les personnes ayant prodigué des soins au cours de l’année précédente, mais n’ayant reçu aucune forme de soutien dans le cadre de leur rôle d’aidant; les personnes ayant prodigué des soins au cours de l’année précédente, et ayant reçu un soutien jugé suffisant; et les personnes ayant prodigué des soins au cours de l’année précédente et ayant reçu du soutien, mais ayant déclaré qu’elles auraient aimé recevoir une autre forme de soutien (autrement dit, le soutien reçu n’était pas suffisant).

On a mesuré le bien-être au moyen de trois indicateurs connexes, à savoir l’insatisfaction à l’égard de la vie, le stress quotidien et la santé mentaleNote . Parmi tous les Canadiens de 15 ans et plus, 15 % ont déclaré qu’ils étaient insatisfaits de leur vie, 21 % ont dit que la plupart de leurs journées étaient assez ou extrêmement stressantes, et 11 % ont précisé que leur santé mentale était passable ou mauvaiseNote .

Les taux de bien-être les plus faibles ont été observés chez les aidants ayant reçu un soutien insuffisant. En 2018, 32 % des aidants ayant reçu un soutien insuffisant ont déclaré être insatisfaits de leur vie, 36 % ont indiqué que la plupart de leurs journées étaient assez ou extrêmement stressantes, et 23 % ont précisé que leur santé mentale était passable ou mauvaise (graphique 3). Ces taux étaient nettement plus élevés que ceux affichés par tous les autres groupes, y compris les personnes qui n’avaient fourni aucun soin et les aidants ayant reçu un soutien suffisant. Par exemple, parmi les personnes ayant prodigué des soins et qui avaient reçu un soutien jugé suffisant, 15 % ont déclaré être insatisfaites de leur vie, 21 % ont indiqué que la plupart de leurs journées étaient assez ou extrêmement stressantes, et 14 % ont précisé que leur santé mentale était passable ou mauvaise.

Graphique 3 Lien entre la prestation de soins, le soutien, les besoins insatisfaits en matière d'aide à la prestation de soins et certaines mesures du bien-être, 2018

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Soins prodigués au cours de l’année précédente (titres de rangée) et Insatisfaction à l’égard de la vie, La plupart des journées sont assez/extrêmement stressantes et Santé mentale passable ou mauvaise, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Soins prodigués au cours de l’année précédente Insatisfaction à l’égard de la vie La plupart des journées sont assez/extrêmement stressantes Santé mentale passable ou mauvaise
pourcentage
N’a pas fourni de soins 13Note * 20Note * 9Note *
A prodigué des soins, mais n’a reçu aucun soutien 17Note * 21Note * 13Note *
A prodigué des soins et a reçu un soutien suffisant 15Note * 21Note * 14Note *
A prodigué des soins et a reçu un soutien insuffisant (réf.) 32 36 23

Ainsi, les résultats montrent que la prestation de soins n’est pas nécessairement associée à un niveau inférieur de bien-être. Cependant, lorsque le soutien reçu pour la prestation de soins n’était pas suffisant, le fait de prodiguer des soins avait une incidence significative sur le bien-être de la personne. Ces résultats n’ont pas été corrigés en fonction des caractéristiques de l’aidant ou du bénéficiaire des soins. D’autres travaux sont nécessaires pour étudier, de manière plus exhaustive, ces enjeux.

Conclusion

En 2018, un peu plus du quart des Canadiens (environ 7,8 millions de personnes) ont déclaré avoir prodigué, au cours de l’année précédente, des soins ou de l’aide à un membre de la famille ou à un ami ayant un problème de santé de longue durée, une incapacité physique ou mentale, ou des problèmes liés au vieillissement. La prestation de soins peut être très exigeante, et la plupart des aidants ont déclaré recevoir une forme quelconque de soutien. Plus des deux tiers (70 %) des aidants ont déclaré avoir reçu une certaine forme de soutien pour leur rôle d’aidant au cours de l’année précédente. Le soutien offert par la famille et les amis a été la forme de soutien la plus souvent mentionnée, tandis que le soutien fourni par le gouvernement au moyen des programmes ou des crédits d’impôt a été la forme de soutien la moins souvent indiquée.

Les femmes, les jeunes aidants de 34 ans ou moins (surtout en ce qui concerne le soutien financier), les aidants hors du Québec, les aidants vivant dans des ménages qui comptent plus de personnes et les aidants ayant des revenus inférieurs (surtout pour ce qui est du soutien financier) ont été proportionnellement plus nombreux à déclarer avoir reçu du soutien dans le cadre de leur rôle d’aidant que les autres aidants. Les aidants ayant prodigué des soins à un enfant et ceux qui vivaient avec le principal bénéficiaire de leur soins ont également été proportionnellement plus nombreux à déclarer avoir reçu du soutien.

Cependant, ce ne sont pas tous les besoins des aidants qui ont été satisfaits. Selon la présente étude, près du tiers des aidants ayant reçu du soutien ont déclaré qu’ils auraient aimé avoir reçu davantage de soutien. Le soutien financier était la forme de soutien requise la plus fréquemment mentionnée. En effet, plus des deux tiers des aidants ayant déclaré avoir besoin de plus de soutien ont indiqué avoir besoin de soutien financier, d’aide gouvernementale ou de crédits d’impôt. Les conséquences de ces besoins insatisfaits ont été également observées chez les indicateurs associés à la satisfaction à l’égard de la vie, au stress quotidien et à la santé mentale autodéclarée.

Les résultats de la présente étude mettent en évidence les plus récentes données, représentatives à l’échelle nationale, sur les soins donnés et reçus au Canada. Alors que de nombreux aspects de la prestation de soins intéressent les Canadiens, l’étude permet de mettre l’accent sur les aidants, le soutien qu’ils reçoivent dans le cadre de leur rôle, et les résultats potentiels associés au manque de soutien (comme un niveau de bien-être moins élevé). Les travaux futurs réalisés à l’aide de ces données continueront d’accroître la compréhension à l’égard de ce sujet, qui revêt une grande importance pour les Canadiens.

Darcy Hango est chercheur principal au Centre de renseignements et d’innovation en données sociales de Statistique Canada.

Début de l'encadré

Sources de données, méthodes et définitions

Sources de données

La présente étude repose sur des données tirées de l’Enquête sociale générale de 2018 — Les soins donnés et reçus. L’analyse porte sur la population de 15 ans et plus vivant dans un ménage privé (20 258 répondants, ce qui représente près de 31 millions de Canadiens). L’étude portait principalement sur les 7 664 répondants ayant déclaré avoir prodigué des soins au cours des 12 derniers mois l’enquête.

Définition d’un aidant

Par aidant, on entend les répondants de 15 ans et plus qui ont déclaré avoir prodigué des soins ou de l’aide à une personne ayant un problème de santé de longue durée ou une incapacité physique ou mentale, ou prodigué des soins ou de l’aide à une personne ayant des problèmes liés au vieillissement au cours des 12 derniers mois l’enquête.

Cette aide pouvait revêtir différentes formes, comme le transport; la préparation des repas, la vaisselle, le ménage, la lessive ou la couture; l’entretien de la maison ou des travaux extérieurs; les soins personnels; des traitements médicaux ou tout autre soin médical; l’organisation et la planification des soins; la gestion des finances; ou une autre forme. Les répondants ayant déclaré qu’ils avaient prodigué des soins à une personne, mais qui n’avaient fait aucune de ces activités, n’étaient pas considérés comme étant des aidantsNote .

Fin de l’encadré

Renseignements additionnels

Articles connexes

Sources de données

Références bibliographiques

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