Regards sur la société canadienne
Harcèlement en milieu de travail au Canada

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par Darcy Hango et Melissa Moyser

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Début de l'encadré

Regards sur la société canadienne publie aujourd’hui une étude en partenariat avec le Centre des statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion de Statistique Canada. La présente étude s’appuie sur les données de l’Enquête sociale générale – Les Canadiens au travail et à la maison.

Fin de l'encadré

Début de l'encadré

Aperçu de l’étude

Le harcèlement en milieu de travail peut se présenter sous diverses formes, et peut avoir de lourdes conséquences sur la santé et le bien-être des travailleurs, de même que sur la durée et la stabilité de l’emploi et la satisfaction au travail. Fondée sur les données de l’Enquête sociale générale de 2016 sur les Canadiens au travail et à la maison, la présente étude porte sur le harcèlement en milieu de travail dont ont été victimes les répondants à un certain moment au cours de l’année précédant l’enquête. La population cible est composée de personnes de 15 à 64 ans ayant exercé un travail rémunéré au cours de l’année précédente.

  • Dans l’ensemble, 19 % des femmes et 13 % des hommes ont déclaré avoir été victimes de harcèlement dans leur milieu de travail au cours de l’année précédente. Le harcèlement en milieu de travail comprend les insultes verbales, les comportements humiliants, les menaces personnelles, la violence physique ainsi que les attentions sexuelles importunes ou le harcèlement sexuel.
  • Les insultes verbales ont été le type de harcèlement en milieu de travail le plus répandu, 13 % des femmes et 10 % des hommes ayant déclaré en avoir été victimes au cours de l’année précédente. Les comportements humiliants ont été le deuxième type de harcèlement le plus répandu, 6 % des femmes et 5 % des hommes ayant déclaré en avoir été victimes. En outre, 3 % des femmes et des hommes ont indiqué avoir fait l’objet de menaces personnelles.
  • Les femmes étaient plus susceptibles de déclarer avoir fait l’objet de harcèlement sexuel en milieu de travail (4 %) que les hommes (moins de 1 %). Parmi les femmes ayant déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel, plus de la moitié avait été la cible de clients.
  • Les travailleurs du secteur de la santé ont été les plus susceptibles de déclarer avoir été harcelés au travail au cours de l’année précédente. Les écarts entre les travailleurs du secteur de la santé et ceux occupant des emplois dans d’autres professions sont plus prononcés chez les femmes que chez les hommes.
  • Parmi les personnes ayant déclaré avoir été harcelées par un superviseur ou un gestionnaire au cours de l’année précédente, 47 % des hommes et 34 % des femmes avaient un faible sentiment d’appartenance à leur organisation. En comparaison, 16 % des hommes et des femmes ayant déclaré ne pas avoir été harcelés au travail avaient un faible sentiment d’appartenance à leur organisation.

Fin de l'encadré

Introduction

Le harcèlement en milieu de travail fait référence aux comportements, gestes et propos offensants et inopportuns d’une personne pendant un événement ou à un endroit lié au travail, qui risquent vraisemblablement d’offenser, d’intimider, d’humilier ou de rabaisser une autre personne. Le harcèlement en milieu de travail peut se présenter sous diverses formes, et peut aller de la maltraitance interpersonnelleNote , comme le manque de respect, la condescendance et l’humiliation (souvent désignée comme l’incivilité au travailNote ), à des formes plus physiques de harcèlement comme les voies de fait (qui peuvent aussi être désignées comme de la violence en milieu de travail), l’agression sexuelle, l’intimidation ou les menaces personnellesNote .

Le harcèlement en milieu de travail peut avoir de lourdes conséquences sur la santé et le bien-être des travailleurs, de même que sur la durée et la stabilité de l’emploi et la satisfaction au travail. Il peut également avoir une incidence sur l’ensemble de l’économie, entraînant des coûts associés à l’absentéisme, à une perte de productivité et au roulement de l’emploiNote .

La présente étude utilise les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2016 sur les Canadiens au travail et à la maison afin de jeter un regard sur les expériences de harcèlement en milieu de travail des Canadiens âgés de 15 à 64 ans ayant occupé un emploi rémunéré au cours des 12 derniers mois (voir la section Sources de données, méthodes et définitions)Note . Dans l’ESG, le harcèlement en milieu de travail comprend les expériences de violence verbale, les comportements humiliants, les menaces, la violence physique et les attentions sexuelles non désirées ou le harcèlement sexuelNote .

Dans la première moitié de l’étude, on présente des informations statistiques à propos de la prévalence du harcèlement en milieu de travail, de même que des informations à propos du type de harcèlement et de sa provenance. L’analyse comprend aussi une discussion sur les caractéristiques personnelles et les caractéristiques du milieu de travail qui sont plus susceptibles d’être associées à une probabilité plus élevée de harcèlement en milieu de travail.

La deuxième partie de l’étude porte sur la relation entre le harcèlement en milieu de travail et divers indicateurs de bien-être personnel (comme la santé mentale et le stress) et de bien-être en milieu de travail (comme la satisfaction au travail et le sentiment d’appartenance à l’organisation).

Les femmes déclarent des niveaux plus élevés de harcèlement en milieu de travail que les hommes

Dans le cadre de l’ESG de 2016, jusqu’à cinq types de harcèlement en milieu de travail peuvent être identifiés par les répondants, à savoir les insultes verbales, les comportements humiliants, les menaces personnelles, la violence physique ainsi que les attentions sexuelles importunes ou le harcèlement sexuel. Bien que cette définition puisse être différente de celles utilisées dans d’autres études du harcèlement en milieu de travail, ces cinq dimensions correspondent à ce qui est généralement observé dans la littératureNote .

En fonction de cette définition, 19 % des femmes et 13 % des hommes ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en milieu de travail au cours de l’année précédente. Les insultes verbales ont été le type de harcèlement en milieu de travail le plus répandu, 13 % des femmes et 10 % des hommes ayant déclaré en avoir fait l’objet au cours de l’année précédente (graphique 1). Les comportements humiliants ont été le deuxième type de harcèlement le plus répandu, 6 % des femmes et 5 % des hommes ayant déclaré en avoir été victimes. En outre, 3 % des femmes et des hommes ont dit avoir fait l’objet de menaces personnelles. La violence physique en milieu de travail a été subie par un nombre significativement plus important de femmes (3 %) que d’hommes (1,5 %). Le harcèlement sexuel et les attentions sexuelles importunes étaient plus fréquents chez les femmes (4 %) que chez les hommes (moins de 1 %).

Chart 1 Proportion of men and women who reported workplace harassment in the past 12 months, by type, 2016

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Type (titres de rangée) et Total, Hommes et Femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type Total Hommes Femmes
pourcentage
Tous les types 15,9 13,2 18,7Note *
Insultes verbales 11,1 9,7 12,5Note *
Comportements humiliants 5,3 4,8 5,8
Menaces personnelles 2,8 2,8 2,8
Violence physique 2,2 1,5 3,1Note *
Attentions sexuelles importunes ou harcèlement sexuel 2,2 0,7 3,8Note *

La provenance du harcèlement en milieu de travail diffère chez les hommes et les femmes

Dans le cadre de l’ESG de 2016, les personnes responsables du harcèlement au cours de l’année précédente ont été classées dans six différentes catégories de provenance possible, à savoir superviseur ou gestionnaire, collègue ou pair, employé, client, membre du conseil d’administration ou actionnaire, et autre provenance. La provenance du harcèlement, ou le lien entre le harceleur et la personne harcelée, est importanteNote . Par exemple, le harcèlement peut entraîner des conséquences plus lourdes pour un travailleur s’il est harcelé par une personne qui se trouve en situation d’autorité par rapport à luiNote Note .

Parmi les personnes qui ont dit avoir été harcelées au travail au cours de l’année précédente, 53 % des femmes ont déclaré qu’un client était la personne responsable du harcèlement, comparativement à 42 % des hommes (graphique 2). Chez les hommes, la deuxième personne responsable du harcèlement en milieu de travail la plus fréquemment mentionnée était le superviseur ou gestionnaire (39 %), comparativement à 32 % chez les femmesNote . Il était également relativement fréquent pour les hommes (35 %) et les femmes (34 %) d’avoir été harcelés par un collègue ou un pair, alors qu’il était moins répandu d’avoir été harcelé par un employé, un membre du conseil d’administration ou un actionnaire.

Chart 2 Source of harassment among those who reported workplace harassment in the past 12 months, 2016

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Provenance (titres de rangée) et Total, Hommes et Femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Provenance Total Hommes Femmes
pourcentage
Client 48,4 42,4 52,9Note *
Superviseur ou gestionnaire 34,9 39,3 31,6Note *
Collègue ou pair 34,3 35,2 33,6
Employé 5,6 6,1 5,2
Membre du conseil d'administration ou actionnaire 1,9 Note F: trop peu fiable pour être publié 1,6
Autre personne 11,9 10,2 13,1

La profession explique l’écart entre les sexes dans le cas du harcèlement non sexuel en milieu de travail

Afin de mieux comprendre les caractéristiques pertinentes des personnes ayant déclaré avoir été harcelées au travail au cours de l’année précédente, on a eu recours à deux sous-échantillons distincts. Le premier sous-échantillon regroupe tous les types de harcèlement indiqués au graphique 1, alors que le second sous-échantillon exclut les personnes qui ont dit avoir été victimes de harcèlement sexuel. En examinant les caractéristiques de cette façon, il est possible d’isoler quelque peu les répercussions du harcèlement sexuel, lesquelles sont décrites plus loin dans l’étudeNote .

Les facteurs examinés dans cette section sont divisés en facteurs sociodémographiques et en caractéristiques du milieu de travail. D’une part, les facteurs sociodémographiques comprennent le sexe, l’âge, le plus haut niveau de scolarité atteint, l’appartenance ethnique, le statut d’immigrant, l’orientation sexuelle, la province de résidence, le revenu personnel, l’état matrimonial, la présence de jeunes enfants à la maison et la présence d’une mobilité réduite. D’autre part, au nombre des caractéristiques du milieu de travail figurent la taille du milieu de travail (le nombre de travailleurs), les conditions d’emploi (lesquelles tiennent compte des heures de travail régulières), le statut syndical et le groupe professionnelNote .

Dans la discussion qui suit, les résultats sont présentés sous forme de probabilités prédites. Celles-ci peuvent être interprétées comme étant la probabilité que les personnes faisant partie d’un certain groupe fassent l’objet de harcèlement au travail, même en tenant compte des autres facteurs. Cela peut se faire à l’aide d’un modèle de régression logistique, dans lequel le harcèlement en milieu de travail est une variable dépendante et les groupes de variables indiquées ci-dessus, des variables indépendantes.

D’après les résultats, les femmes ont enregistré des taux plus élevés de harcèlement en milieu de travail que les hommes. Lorsque tous les types de harcèlement, y compris les attentions sexuelles importunes, sont pris en compte, les femmes ont affiché une probabilité plus élevée (18 %) que les hommes (14 %) d’avoir été harcelées au travail au cours de l’année précédente (tableau 1). Ces taux sont ajustés en fonction de nombreuses variables sociodémographiques (modèle 1). L’écart entre les femmes et les hommes demeure significatif lorsque les facteurs relatifs au milieu de travail (modèle 2) sont pris en compte. Par contre, si l’on examine l’échantillon qui exclut le harcèlement sexuel, 2 points de pourcentage séparent les femmes et les hommes (15 % par rapport à 13 %). Cet écart disparaît lorsque les caractéristiques du milieu de travail (dont la profession) sont prises en compte (modèle 2). Autrement dit, l’écart entre les sexes, en ce qui concerne le harcèlement en milieu de travail déclaré, disparaît lorsque l’on tient compte du groupe professionnel, mais uniquement si le harcèlement sexuel n’est pas compris dans la définition de harcèlement. Dans les cas où le harcèlement sexuel fait partie de l’indicateur général de harcèlement, l’écart entre les sexes persiste.


Tableau 1
Probabilité prédite d'indiquer avoir fait l'objet de harcèlement en milieu de travail au cours des 12 mois précédents, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de
Probabilité prédite d'indiquer avoir fait l'objet de harcèlement en milieu de travail au cours des 12 mois précédents Harcèlement en milieu de travail, y compris le harcèlement sexuel, Harcèlement en milieu de travail, à l'exception du harcèlement sexuel, Modèle 1 et Modèle 2, calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Harcèlement en milieu de travail, y compris le harcèlement sexuel Harcèlement en milieu de travail, à l'exception du harcèlement sexuel
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 1 Modèle 2
probabilité prédite
Caractéristiques sociodémographiques
Sexe
Hommes (réf.) 13,6 14,1 12,9 13,5
Femmes 18,2Note ** 17,6Note ** 15,1Note * 14,4
Âge
15 à 24 ans (réf.) 13,2 13,7 10,3 10,8
25 à 34 ans 16,6 16,6 14,0 14,1
35 à 44 ans 16,7 16,8 15,0Note * 15,2Note *
45 à 54 ans 17,0 16,8 15,6Note * 15,3Note *
55 à 64 ans 15,5 15,1 14,6 14,0
Niveau de scolarité le plus élevé atteint
Sans diplôme d’études secondaires 11,2 11,4 10,1 10,6
Diplôme d'études secondaires (réf.) 13,8 14,0 11,9 12,1
Certificat ou diplôme d'une école de métiers 18,9Note * 18,2 16,9Note * 16,2
Collège, cégep ou certificat universitaire inférieur au baccalauréat 15,5 15,3 13,7 13,7
Baccalauréat 17,4Note * 17,5 15,5Note * 15,5
Diplôme universitaire supérieur au baccalauréat 20,9Note ** 20,8Note * 17,5Note * 17,0Note *
Appartenance à une minorité visible
Minorités visibles 12,8Note * 12,6Note ** 11,1Note * 11,0Note *
N’appartenant pas à une minorité visible (réf.) 16,8 16,9 14,8 14,9
Identification autochtone autodéclarée
Autochtones 14,3 14,8 9,9Note * 10,1Note *
Non-autochtones (réf.) 15,9 15,9 14,1 14,1
Orientation sexuelle
Hétérosexuels (réf.) 15,6 15,6 13,8 13,8
Homosexuels ou bisexuels 22,9Note * 22,8Note * 18,6 18,7
Statut d’immigrant
Immigrants récents (moins de 10 ans) 13,4 14,0 12,6 13,3
Immigrants de longue date (plus de 10 ans) 14,8 15,0 13,2 13,5
Nés au Canada (réf.) 16,2 16,2 14,2 14,1
Revenu personnel
Moins de 20 000 $ 16,5 17,1 13,9 14,7
20 000 $ à 39 999 $ (réf.) 17,0 17,6 15,0 15,7
40 000 $ à 59 999 $ 16,4 16,2 14,7 14,5
60 000 $ à 79 999 $ 15,3 14,7 13,9 13,3
80 000 $ à 99 999 $ 16,0 14,8 14,7 13,5
100 000 $ à 119 999 $ 15,6 14,9 12,8 12,1
120 000 $ et plus 10,0Note ** 10,4Note ** 8,7Note ** 9,1Note **
Province de résidence
Terre-Neuve-et-Labrador 12,7Note * 12,9Note * 10,9Note * 11,1Note *
Île-du-Prince-Édouard 14,0 14,1 10,6 10,7Note *
Nouvelle-Écosse 18,3 18,4 15,0 15,2
Nouveau-Brunswick 14,9 15,2 13,6 14,0
Québec 12,7Note ** 12,3Note ** 11,9Note * 11,4Note **
Ontario (réf.) 17,0 17,2 14,8 15,1
Manitoba 19,6 19,3 16,5 16,1
Saskatchewan 18,3 17,8 16,8 16,4
Alberta 17,5 18,0 14,9 15,4
Colombie-Britannique 15,7 15,6 13,5 13,5
État matrimonial
Mariés 13,8Note ** 13,9Note ** 12,7Note * 12,7Note *
Union libre 15,7 15,5 13,8 13,6
Veufs 19,5 18,4 16,6 16,0
Séparés 16,7 15,7 13,3 12,4
Divorcés 21,2 21,5 17,7 18,0
Célibataires ou jamais mariés (réf.) 18,2 18,3 15,8 15,9
Enfants de moins de six ans vivant à la maison
Oui 15,3 14,9 13,0 12,5
Non (réf.) 16,0 16,0 14,1 14,2
Présence d’une mobilité réduite ayant une incidence sur les activités quotidiennes
Oui 22,5Note * 22,3Note * 20,6Note * 20,5Note *
Non (réf.) 15,6 15,7 13,7 13,7
Caractéristiques du milieu de travail actuel
Taille du milieu de travail
Petite entreprise (1 à 99 employés) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 15,1 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 13,4
Moyenne entreprise (100 à 499 employés) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 16,8 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 14,7
Grande entreprise (500 employés et plus) (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 17,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 15,2
Conditions d’emploi
Employés réguliers (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 16,2 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 14,3
Employés saisonniers Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 12,1 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 10,0Note *
Employés nommés pour une période déterminée Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 16,9 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 14,7
Employés occasionnels ou sur appel Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 14,6 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 12,8
Statut syndical
Syndiqués Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 19,9Note ** Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 18,0Note **
Non syndiqués (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 13,9 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 12,0
Profession (Classification nationale des professions à 4 chiffres)
Gestion Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 16,7Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 15,2
Affaires, finances et administration Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 12,4Note ** Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 11,4Note **
Sciences naturelles et appliquées Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 9,2Note ** Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 7,3Note **
Santé (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 22,8 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 20,2
Enseignement, droit, services sociaux et domaines apparentés Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 15,3Note ** Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 14,5Note *
Ventes et services Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 17,8Note * Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 14,8Note *
Métiers et domaines apparentés Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 16,7 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 14,8Note *
Tailles d’échantillon non pondérées 9 203 8 990
Tailles d’échantillon pondérées 16 248 795 15 888 673

Au nombre des caractéristiques sociodémographiques ayant une association significative avec le harcèlement en milieu de travail, on trouve également le niveau de scolarité, le revenu personnel, l’appartenance à une minorité visible, l’état matrimonial et la présence d’une mobilité réduite. En ce qui concerne le niveau de scolarité, la probabilité d’avoir été victime de harcèlement s’élevait à 21 % chez les personnes titulaires d’un baccalauréat ou plus, ce qui représente un résultat de près de 10 points de pourcentage supérieur à celui des personnes dont le niveau de scolarité le plus élevé était un diplôme d’études secondaires. Ce résultat apparaît dans les deux sous-échantillons. Par ailleurs, après prise en compte de la profession, les répondants dont le niveau de revenu était le plus élevé (120 000 $ et plus) ont présenté une probabilité significativement moins élevée de harcèlement en milieu de travail au cours de l’année précédente à celui des personnes dont le revenu était inférieur à 40 000 $.

Dans l’ensemble des modèles, les travailleurs issus d’une minorité visible se sont dits moins susceptibles d’avoir été victimes de harcèlement en milieu de travail au cours de l’année précédente. Par exemple, la probabilité d’avoir fait l’objet de harcèlement s’élevait à 13 % parmi les minorités visibles, comparativement à 17 % parmi les personnes n’appartenant pas à une minorité visibleNote . Par ailleurs, en ce qui concerne l’état matrimonial, un résultat constant est le fait que les personnes mariées étaient moins susceptibles de déclarer être victimes de harcèlement en milieu de travail que les personnes célibataires ou jamais mariées. Enfin, la probabilité d’avoir subi du harcèlement s’élevait à 23 % chez les personnes qui avaient une mobilité réduite ayant une incidence sur leurs activités quotidiennes, ce qui représente un résultat de 7 points de pourcentage supérieur à celui des personnes n’ayant pas indiqué de mobilité réduite.

Les professions du secteur de la santé et les emplois syndiqués présentent les taux les plus élevés de harcèlement en milieu de travail

Les résultats présentés au tableau 1 montrent que les caractéristiques du milieu de travail sont également liées au harcèlement en milieu de travail, particulièrement la syndicalisation et le type de profession. En ce qui concerne la syndicalisation, parmi l’ensemble des travailleurs, les personnes ayant travaillé dans un poste syndiqué étaient plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de harcèlement en milieu de travail au cours de l’année précédenteNote . Plus particulièrement, les travailleurs syndiqués présentaient une probabilité supérieure de 6 points de pourcentage (indépendamment de l’inclusion ou non du harcèlement sexuel) comparativement aux travailleurs non syndiqués (20 % par rapport à 14 % pour toutes les formes de harcèlement); cette constatation demeure même après prise en compte d’une vaste gamme de caractéristiques sociodémographiques et d’autres caractéristiques du milieu de travail. Toutefois, certaines analyses supplémentaires ont révélé que les travailleurs syndiqués qui ont été harcelés étaient plus susceptibles de dire qu’ils avaient essayé de régler la situation que les travailleurs non syndiqués. L’écart était particulièrement prononcé en ce qui concerne les cas où des insultes verbales ont été déclarées. Par exemple, 12 % des travailleurs syndiqués ont déclaré que les cas où des insultes verbales avaient été proférées avaient été réglés, comparativement à 6 % des travailleurs non syndiqués.

Dans la présente étude, on utilise les 10 catégories de la Classification nationale des professions (CNP) de 2016 pour étudier les effets de la profession sur le fait de vivre une situation de harcèlement en milieu de travail. Afin de tenir compte de la taille de l’échantillon, les 10 catégories professionnelles sont regroupées en 7 catégories, à savoir gestion; affaires, finances et administration; sciences naturelles et appliquées; secteur de la santé; enseignement, droit, services sociaux et domaines apparentés; ventes et services; ainsi que métiers et domaines apparentésNote .

Avec une probabilité de 23 %, les travailleurs du secteur de la santé étaient les plus susceptibles de déclarer avoir subi du harcèlement au travail au cours de l’année précédente. Par rapports aux travailleurs du secteur de la santé, la probabilité était significativement moins élevée dans la plupart des autres catégories professionnelles, en particulier dans le domaine des sciences naturelles et appliquées (9 %).

Il est intéressant d’étudier séparément les probabilités prédites du harcèlement en milieu de travail dans les groupes professionnels chez les hommes et les femmes. Les résultats, présentés au tableau 2, sont fondés sur une série de régressions logistiquesNote . Les résultats montrent que 27 % des femmes et 21 % des hommes travaillant dans le secteur de la santé ont indiqué avoir fait l’objet de harcèlement au travail au cours de l’année précédente. L’écart entre les travailleurs du secteur de la santé et ceux des autres professions est plus prononcé chez les femmes, même après avoir pris en compte une plus vaste gamme de facteurs. Les femmes exerçant dans le secteur de la santé ont davantage été victimes de harcèlement au travail que les femmes occupant d’autres professions, à l’exception des professions dans les domaines de la gestion et des ventes et services. Le résultat d’un taux relativement élevé de harcèlement en milieu de travail dans le secteur de la santé correspond aux données antérieures qui pointent vers la même conclusionNote Note .


Tableau 2
Probabilité prédite d'indiquer avoir fait l'objet de harcèlement en milieu de travail au cours des 12 mois précédents, selon la profession et le sexe, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilité prédite d'indiquer avoir fait l'objet de harcèlement en milieu de travail au cours des 12 mois précédents Total, Hommes et Femmes, calculées selon probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Total Hommes Femmes
probabilités prédites
Profession (Classification nationale des professions à 4 chiffres)
Gestion 16,7Note * 11,7 23,9
Affaires, finances et administration 12,4Note ** 12,8 13,7Note **
Sciences naturelles et appliquées 9,2Note ** 5,8Note * 16,5Note *
Santé (réf.) 22,8 21,4 26,6
Enseignement, droit, services sociaux et domaines apparentés 15,3Note ** 14,6 16,9Note **
Ventes et services 17,8Note * 14,6 21,1
Métiers et domaines apparentés 16,7 14,7 13,8Note **

Environ 4 % des femmes ont déclaré avoir été harcelées sexuellement en milieu de travail

Le Code canadien du travail établit les droits des employés à un emploi exempt de harcèlement sexuel et oblige les employeurs à prendre des mesures positives pour prévenir le harcèlement sexuel dans le milieu de travail. Le Code canadien du travail (L.R.C. [1985], ch. L-2) définit le harcèlement sexuel comme « tout comportement, propos, geste ou contact qui, sur le plan sexuel : (a) soit est de nature à offenser ou humilier un employé; ou (b) soit peut, pour des motifs raisonnables, être interprété par celui-ci comme subordonnant son emploi ou une possibilité de formation ou d’avancement à des conditions à caractère sexuel ».

En 2016, 4 % des Canadiennes ont déclaré avoir été harcelées sexuellement en milieu de travail au cours de l’année précédente, comparativement à moins de 1 % des hommes. Dans la présente section, on met l’accent sur les expériences de harcèlement sexuel vécues par les femmes en milieu de travail (le nombre d’hommes victimes de cette forme de harcèlement n’est pas suffisant pour soutenir une analyse plus détaillée). Bien que la plupart des femmes ayant déclaré avoir été harcelées sexuellement en milieu de travail au cours de l’année précédente ont été la cible d’une seule personne (74 %), un peu plus du quart d’entre elles ont été la cible de plusieurs personnes (26 %).

Bien que l’ESG de 2016 ne renferme pas de renseignements sur le sexe des personnes responsables du harcèlement, elle démontre néanmoins que les superviseurs et les gestionnaires sont moins susceptibles d’être des harceleurs que les clients et les collègues ou pairs. Parmi les femmes ayant été harcelées sexuellement en milieu de travail au cours de l’année précédente, 15 % ont été la cible de superviseurs ou de gestionnaires (graphique 3)Note . En comparaison, 56 % des femmes ayant indiqué avoir été harcelées sexuellement en milieu de travail ont été la cible de clients et 44 %, celle de collègues ou de pairs. Certaines études antérieures laissent penser que les clients et les collègues ou pairs sont plus fréquemment les personnes responsables du harcèlement sexuel en milieu de travail que les superviseurs ou les gestionnaires parce que leurs occasions d’interagir avec des cibles potentielles sont plus nombreusesNote .

Chart 3 Source of harassment among women who reported sexual harassment in the workplace in the past 12 months, 2016

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Provenance (titres de rangée) et Ensemble des femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Provenance Ensemble des femmes
pourcentage
Client 56,0
Collègue ou pair 43,7
Superviseur ou gestionnaire 15,1
Tous les autres 18,2

Certaines caractéristiques personnelles sont associées à une plus grande vulnérabilité au harcèlement sexuel en milieu de travail chez les femmes. Plus particulièrement, les femmes jeunes et célibataires étaient plus susceptibles d’avoir été harcelées sexuellement en milieu de travail au cours de l’année précédente que les femmes plus âgées et les femmes mariées. Par exemple, 7 % des femmes de 15 à 24 ans ont déclaré avoir été harcelées sexuellement en milieu de travail, comparativement à 1 % des femmes de 55 à 64 ans (tableau 3). En outre, 7 % des femmes célibataires ou jamais mariées ont déclaré avoir été harcelées sexuellement en milieu de travail, comparativement à 2 % des femmes mariées. Bien que de tels résultats laissent penser que les personnes responsables de harcèlement sexuel sont plus susceptibles de cibler des femmes jeunes et célibataires, il se peut également que l’âge et l’état matrimonial soient des indicateurs d’une ancienneté moindre au travail et d’une moins bonne qualité d’emploi, des facteurs qui peuvent accroître la probabilité de subir du harcèlement sexuel en milieu de travail dans la mesure où ils peuvent indiquer un faible pouvoir à l’échelle de l’organisationNote Note Note . En outre, on a constaté que les femmes lesbiennes et bisexuelles étaient plus susceptibles de déclarer avoir été harcelées sexuellement en milieu de travail au cours de l’année précédente que les femmes hétérosexuelles (11 % par rapport à 4 %).


Tableau 3
Proportion de femmes ayant déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel au travail au cours de l'année précédente, selon les caractéristiques, 2016 Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion de femmes ayant déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel au travail au cours de l'année précédente pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Pourcentage
Total 3,8
Âge
15 à 24 ans (réf.) 7,2
25 à 34 ans 5,6
35 à 44 ans 2,5Note *
45 à 54 ans 2,2Note *
55 à 64 ans 1,2Note *
Identification autochtone autodéclarée
Autochtones 10,1Note *
Non-autochtones (réf.) 3,6
Orientation sexuelle
Lesbiennes ou bisexuelles 10,9Note *
Hétérosexuelles (réf.) 3,5
État matrimonial
Mariées 1,6Note *
Union libre 3,4Note E: à utiliser avec prudence
Veuves Note F: trop peu fiable pour être publié
Séparées Note F: trop peu fiable pour être publié
Divorcées 5,5
Célibataires ou jamais mariées (réf.) 6,6

Aucune différence significative n’a été observée entre les femmes nées à l’étranger et celles nées au pays, ou entre les femmes d’une minorité visible et les femmes n’appartenant pas à une minorité visible. Toutefois, les femmes autochtones étaient plus susceptibles de déclarer avoir vécu de telles expériences que les femmes non autochtones (10 % par rapport à 4 %). Ces résultats correspondent à ceux d’autres études qui montrent que les femmes autochtones sont généralement plus vulnérables à la violence sexuelleNote . En outre, les femmes autochtones avaient également tendance à être plus jeunes que les femmes non autochtones et elles étaient surreprésentées dans les groupes professionnels de niveau inférieur qui nécessitent moins de compétences, de formation et d’expérienceNote Note .

Le harcèlement en milieu de travail est associé à des effets néfastes sur le bien être en milieu de travail et la vie personnelle

La présente section porte sur la relation entre le harcèlement en milieu de travail et les indicateurs relatifs au bien-être en milieu de travail (comme la connectivité, la stabilité et le risque de roulement du personnel) et au bien-être personnel (comme le stress et la santé mentale). Comme il n’est pas possible de dissocier la cause et l’effet des mesures de la présente étude, on examine plutôt l’association entre les concepts. Dans la présente section, le harcèlement fait référence à toute forme de harcèlement (c.-à-d. sexuel ou non-sexuel) ayant été déclarée par les répondants au cours des 12 derniers mois.

Dans cette étude, on examine quatre indicateurs de bien-être en milieu de travail, à savoir la satisfaction à l’égard de l’emploi actuel, le niveau de motivation à donner le meilleur de soi-même pour l’organisation actuelle, la probabilité de quitter l’emploi au cours des 12 prochains mois et le sentiment d’appartenance à l’organisation actuelle. Chacun de ces facteurs peut être un indicateur potentiel des sentiments de connectivité au lieu de travail actuel et du risque de chercher un nouvel emploi dans un avenir proche.

Le stress de la vie quotidienne, l’état de santé généralNote , la santé mentale et une perception positive de l’avenir sont les quatre indicateurs de bien-être personnel examinés dans cette étude. Chacun de ceux-ci est lié à un bien-être plus général du répondant, non associé spécifiquement au lieu de travail. Toutefois, comme le bien-être, la santé et le travail sont étroitement liésNote , il est souvent difficile de dissocier complètement les enjeux relatifs au travail de ceux provenant de l’extérieur du milieu de travailNote . Dans chaque cas, on présente les deux ensembles de résultats, à savoir des résultats non ajustés, et des résultats ajustés, qui tiennent compte d’autres facteurs qui peuvent également avoir une incidence sur le bien-être personnel et le bien-être en milieu de travail.

Chacun de ces facteurs montre un lien significatif avec le harcèlement en milieu de travail. Dans la plupart des cas, le lien semble être sensiblement la même chez les hommes et les femmesNote . Cela étant dit, le harcèlement en milieu de travail présente un lien relativement étroit avec l’insatisfaction au travail; par exemple, la proportion de femmes qui se sont dites insatisfaites de leur emploi actuel était plus de trois fois supérieure chez les femmes qui ont déclaré avoir fait l’objet de harcèlement (14 %) que chez celles n’en ayant pas fait l’objet (4 %) (tableau 4a). De même, la proportion d’hommes qui se sont dits insatisfaits de leur emploi actuel était plus de deux fois supérieure chez les hommes ayant été victimes de harcèlement (14 %) que chez ceux qui n’avaient pas été victimes de harcèlement (5 %).


Tableau 4a
Relation entre le harcèlement en milieu de travail subi au cours de l'année précédente et certains indicateurs de bien-être en milieu de travail, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Relation entre le harcèlement en milieu de travail subi au cours de l'année précédente et certains indicateurs de bien-être en milieu de travail Hommes, Femmes, Victimes de harcèlement en milieu de travail et N'ayant subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail, calculées selon pourcentage et probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Hommes Femmes
Victimes de harcèlement en milieu de travail N'ayant subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail Victimes de harcèlement en milieu de travail N'ayant subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail
pourcentage
Résultats non ajustés
Insatisfait de l’emploi actuel 13,7 4,9Note * 13,6 3,4Note *
Prévoit quitter l’emploi actuel au cours des 12 prochains mois 23,6 16,6Note * 22,4 15,3Note *
Faible motivation à donner le meilleur de soi-même pour l’organisation actuelle 24,0 9,2Note * 19,5 7,7Note *
Faible sentiment d’appartenance à l’organisation actuelle 30,9 16,2Note * 26,7 16,1Note *
   probabilités prédites
Résultats ajustésTableau 4a Note 1
Insatisfait de l’emploi actuel 12,9 5,1Note * 11,9 3,4Note *
Prévoit quitter l’emploi actuel au cours des 12 prochains mois 25,0 17,5Note * 19,7 14,7
Faible motivation à donner le meilleur de soi-même pour l’organisation actuelle 23,2 9,4Note * 17,7 7,8Note *
Faible sentiment d’appartenance à l’organisation actuelle 30,3 16,4Note * 25,6 16,2Note *

Le lien entre le harcèlement en milieu de travail et la motivation à donner le meilleur de soi-même pour l’organisation est presque aussi fort chez les hommes : la proportion d’hommes ayant déclaré avoir une faible motivation à donner le meilleur d’eux-mêmes pour leur organisation passe de 9 % chez les hommes n’ayant pas été victimes de harcèlement en milieu de travail au cours des 12 mois précédents à 24 % chez les hommes victimes de harcèlement en milieu de travail. Ce lien se maintient même après avoir tenu compte d’une vaste gamme de facteurs sociodémographiques. Un résultat similaire a été observé chez les femmes : la proportion de femmes ayant déclaré avoir une faible motivation à donner le meilleur d’elles-mêmes pour leur organisation était de 8 % chez les femmes n’ayant pas été harcelées et de 20 % chez celles ayant fait l’objet de harcèlement.

Le harcèlement en milieu de travail réduit également le sentiment d’appartenance des hommes et des femmes à l’égard de leur organisation actuelle et augmente leur probabilité de quitter leur emploi au cours des 12 prochains mois. Par contre, chez les femmes, l’association disparaît une fois prise en compte une vaste gamme de facteurs liés ou non au travail.

Il existe aussi une association entre le harcèlement au travail et les indicateurs de bien-être personnel, comme le stress, la santé mentale et la conception de la vie (tableau 4b). Chez les hommes, la plus forte association se rapporte à une mauvaise santé mentale. En effet, 18 % des hommes ayant déclaré avoir été victimes de harcèlement en milieu de travail au cours de l’année précédente ont affirmé avoir une mauvaise santé mentale, comparativement à 6 % des hommes qui n’ont pas été harcelés. Cette augmentation a également été observée chez les femmes : 16 % des femmes ayant fait l’objet de harcèlement en milieu de travail au cours de l’année précédente ont affirmé avoir une mauvaise santé mentale, comparativement à 8 % des femmes n’ayant pas mentionné avoir fait l’objet de harcèlement. La proportion de ceux ayant déclaré avoir une vie stressante était aussi significativement plus élevée parmi les personnes ayant fait l’objet de harcèlement en milieu de travail, même en tenant compte d’une vaste gamme de facteurs sociodémographiques et liés au travail.


Tableau 4b
Relation entre le harcèlement en milieu de travail subi au cours de l'année précédente et certains indicateurs de bien-être personnel, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Relation entre le harcèlement en milieu de travail subi au cours de l'année précédente et certains indicateurs de bien-être personnel Hommes, Femmes, Victimes de harcèlement en milieu de travail et N'ayant subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail, calculées selon pourcentage et probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Hommes Femmes
Victimes de harcèlement en milieu de travail N'ayant subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail Victimes de harcèlement en milieu de travail N'ayant subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail
pourcentage
Résultats non ajustés
La vie est assez ou très stressante 30,1 17,7Note * 33,5 21,4Note *
Santé générale passable ou mauvaise 13,5 8,6Note * 12,6 8,3Note *
Santé mentale passable ou mauvaise 18,2 6,2Note * 16,4 7,5Note *
N’a rarement ou jamais une perception positive de l’avenir 9,8 3,7Note * 3,7 2,1
   probabilités prédites
Résultats ajustésTableau 4b Note 1
La vie est assez ou très stressante 31,2 18,5Note * 32,0 20,6Note *
Santé générale passable ou mauvaise 12,7 9,1 11,8 7,9
Santé mentale passable ou mauvaise 17,8 6,5Note * 14,8 7,4Note *
N’a rarement ou jamais une perception positive de l’avenir 8,2 3,7Note * 3,6 2,3

Le fait d’être harcelé par une personne en situation d’autorité est associé à une perception négative du travail

Les données portent à croire que le fait d’être harcelé en milieu de travail par un superviseur ou une autre personne en situation d’autorité peut entraîner davantage de conséquences néfastes pour les victimes que le fait d’être harcelé par une personne n’étant pas dans cette situationNote . Dans le présent contexte, une personne en situation d’autorité est définie comme étant un superviseur ou un gestionnaire. Il faut garder à l’esprit que les superviseurs et les gestionnaires étaient les personnes responsables de 39 % des cas de harcèlement en milieu de travail chez les hommes. La proportion correspondante était de 32 % chez les femmesNote .

De façon générale, l’association entre le harcèlement en milieu de travail et les indicateurs du milieu de travail était encore plus forte lorsque le harcèlement provenait d’un superviseur ou un gestionnaire (tableau 5a). Par exemple, chez les hommes ayant été harcelés par un gestionnaire ou un superviseur, 23 % ont indiqué avoir un faible niveau de satisfaction au travail, comparativement à 9 % de ceux ayant été harcelés par une autre personne qu’une personne en situation d’autorité. En revanche, 5 % des hommes ayant déclaré ne pas avoir été harcelés en milieu de travail avaient un faible niveau de satisfaction au travail. Les femmes harcelées par des personnes en situation d’autorité étaient significativement plus susceptibles d’être insatisfaites de leur emploi que celles n’ayant pas fait l’objet de harcèlement.


Tableau 5a
Relation entre la provenance du harcèlement en milieu de travail survenu au cours de l'année précédente et certains indicateurs de bien-être en milieu de travail, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de
Relation entre la provenance du harcèlement en milieu de travail survenu au cours de l'année précédente et certains indicateurs de bien-être en milieu de travail Hommes, Femmes, Harcèlement en milieu de travail exercé par une personne en position d’autorité, Harcèlement en milieu de travail non exercé par une personne en position d’autorité et N'a subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail , calculées selon pourcentage et probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Hommes Femmes
Harcèlement en milieu de travail exercé par une personne en position d’autorité Harcèlement en milieu de travail non exercé par une personne en position d’autorité N'a subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail Harcèlement en milieu de travail exercé par une personne en position d’autorité Harcèlement en milieu de travail non exercé par une personne en position d’autorité N'a subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail
pourcentage
Résultats non ajustés
Insatisfait de l’emploi actuel 23,0 8,6Note * 4,9Note * 21,4 10,2 3,4Note *
Prévoit quitter l’emploi actuel au cours des 12 prochains mois 27,9 21,3 16,6Note * 33,3 17,8Note * 15,3Note *
Faible motivation à donner le meilleur de soi-même pour l’organisation actuelle 37,0 16,9Note * 9,2Note * 30,0 15,0Note * 7,7Note *
Faible sentiment d’appartenance à l’organisation actuelle 47,4 22,0Note * 16,2Note * 33,5 23,8 16,1Note *
   probabilités prédites
Résultats ajustésTableau 5a Note 1
Insatisfait de l’emploi actuel 23,0 7,9Note * 5,2Note * 17,5 8,9 3,4Note *
Prévoit quitter l’emploi actuel au cours des 12 prochains mois 31,9 21,5 17,5Note * 28,2 15,6Note * 14,7Note *
Faible motivation à donner le meilleur de soi-même pour l’organisation actuelle 38,0 15,9Note * 9,5Note * 28,4 12,8Note * 7,7Note *
Faible sentiment d’appartenance à l’organisation actuelle 47,7 21,2Note * 16,5Note * 30,8 22,8 16,1Note *

Dans un même ordre d’idées, le lien est particulièrement étroit entre le fait d’être harcelé par un gestionnaire ou un superviseur et le fait d’avoir un faible sentiment d’appartenance à l’égard de l’organisation. Parmi les personnes ayant déclaré avoir été harcelées par un superviseur ou un gestionnaire au cours de l’année précédente, 47 % des hommes et 34 % des femmes avaient un faible sentiment d’appartenance à leur organisation. En comparaison, 16 % des hommes et des femmes ayant déclaré ne pas avoir été harcelés au travail avaient un faible sentiment d’appartenance à leur organisation. Par ailleurs, il convient de noter que le fait d’être harcelé par une personne en situation d’autorité réduit de manière importante le sentiment d’appartenance des hommes à leur organisation, lorsqu’on le compare au fait d’être harcelé par une personne qui n’est pas un superviseur ou un gestionnaire. Cette relation se maintient même dans les modèles qui tiennent compte de diverses mesures sociodémographiques, alors que, chez les femmes, l’écart entre les deux groupes de provenance du harcèlement n’est pas significatif dans des modèles ajustés ou non. Le fait d’être harcelé par un superviseur ou un gestionnaire est également associé à une plus faible motivation de l’employé à donner le meilleur de lui-même pour l’organisation, au-delà de l’effet d’être harcelé par une personne qui n’est pas un superviseur ou un gestionnaire. Le lien se maintient même dans des modèles ajustés et est présent autant chez les hommes que chez les femmes.

Quant aux résultats non liés au travail, le fait d’être harcelé par un superviseur ou un gestionnaire était également associé à une santé mentale et physique autoévaluée plus faible et à des niveaux plus élevés de stress déclaré (tableau 5b). Toutefois, on a observé des tendances similaires entre le fait d’être harcelé par un superviseur ou un gestionnaire et le fait d’être harcelé par une personne qui n’est pas un superviseur ou un gestionnaire. Autrement dit, le harcèlement en milieu de travail semble être associé à des résultats similaires en ce qui concerne les indicateurs de bien-être personnel, indépendamment de la provenance du harcèlement. Il y a cependant une exception : 25 % des hommes ayant indiqué avoir fait l’objet de harcèlement de la part d’une personne en situation d’autorité ont déclaré avoir une mauvaise santé mentale, comparativement à 13 % des hommes ayant fait l’objet de harcèlement de la part d’une autre personne. Ce résultat est également observé chez les femmes, mais uniquement dans des modèles non ajustés.


Tableau 5b
Relation entre la provenance du harcèlement en milieu de travail survenu au cours de l'année précédente et certains indicateurs de bien-être personnel, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de
Relation entre la provenance du harcèlement en milieu de travail survenu au cours de l'année précédente et certains indicateurs de bien-être personnel Hommes, Femmes, Harcèlement en milieu de travail exercé par une personne en position d’autorité, Harcèlement en milieu de travail non exercé par une personne en position d’autorité et N'a subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail , calculées selon pourcentage et probabilités prédites unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Hommes Femmes
Harcèlement en milieu de travail exercé par une personne en position d’autorité Harcèlement en milieu de travail non exercé par une personne en position d’autorité N'a subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail Harcèlement en milieu de travail exercé par une personne en position d’autorité Harcèlement en milieu de travail non exercé par une personne en position d’autorité N'a subi aucune forme de harcèlement en milieu de travail
pourcentage
Résultats non ajustés
La vie est assez ou très stressante 38,2 24,7 17,7Note * 41,4 29,9 21,4Note *
Santé générale passable ou mauvaise 15,9 12,0 8,6Note * 18,0 10,1 8,3Note *
Santé mentale passable ou mauvaise 25,2 13,7Note * 6,2Note * 24,5 12,7Note * 7,5Note *
   probabilités prédites
Résultats ajustésTableau 5b Note 1
La vie est assez ou très stressante 39,8 25,7 18,6Note * 39,1 28,4 20,5Note *
Santé générale passable ou mauvaise 15,3 11,2 9,2 15,0 10,1 7,9
Santé mentale passable ou mauvaise 25,7 13,1Note * 6,5Note * 20,8 11,6 7,3Note *

Conclusion

La présente étude a révélé que, dans l’ensemble, les femmes (19 %) ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en milieu de travail dans une plus grande mesure que les hommes (13 %). Bien que les hommes et les femmes aient présenté des taux similaires en ce qui concerne le fait d’être l’objet de comportements humiliants et de menaces personnelles, les femmes ont été plus susceptibles de déclarer avoir été victimes d’insultes verbales, de violence physique ainsi que d’attentions sexuelles importunes ou de harcèlement sexuel. Les menaces personnelles sont le type le moins fréquent de harcèlement en milieu de travail chez les femmes (3 %), alors que le harcèlement sexuel est le moins fréquent chez les hommes (moins de 1 %). Un examen plus approfondi du harcèlement sexuel subi par les femmes a permis de révéler qu’un peu plus d’un quart d’entre elles ont déclarées avoir été la cible de plusieurs personnes, et que la plupart des femmes (56 %) ont été visées par des clients.

Lorsque l’on tient compte de toutes les formes de harcèlement en milieu de travail, de légères différences se dégagent entre les hommes et les femmes quant à l’identification de la personne responsable du harcèlement. Les hommes ont déclaré que la personne responsable était un superviseur ou un gestionnaire en plus grande proportion que les femmes, alors que, à l’inverse, les femmes ont déclaré dans une plus grande proportion que les clients étaient les personnes responsables. En règle générale, le harcèlement en milieu de travail était également associé à de plus faibles niveaux de bien-être en milieu de travail et de bien-être personnel tant chez les femmes que chez les hommes. L’association entre le harcèlement en milieu de travail et le bien-être en milieu de travail était plus importante dans le cas des personnes ayant été harcelées par un superviseur ou un gestionnaire.

Comme d’autres recherchesNote l’ont démontré, les travailleurs du secteur de la santé (qui comptent une proportion plus élevée de femmes) étaient les plus susceptibles d’avoir été victimes de harcèlement en milieu de travail. La probabilité d’avoir été victime de harcèlement en milieu de travail au cours de l’année précédente s’élevait à 23 % parmi les travailleurs dans ce secteur, et ils ont déclaré en majeure partie avoir été harcelés par des clients.

En résumé, la présente étude jette un regard non seulement sur la fréquence du harcèlement en milieu de travail parmi la population occupée du Canada, mais également sur les corrélats du harcèlement, les caractéristiques des personnes harcelées et les liens qui existent entre le harcèlement et plusieurs indicateurs de bien-être personnel et de bien-être en milieu de travail. Les travailleurs ayant indiqué avoir fait l’objet de harcèlement en milieu de travail étaient plus susceptibles d’être insatisfaits de leur emploi actuel, avaient une faible motivation à donner le meilleur d’eux-mêmes pour l’organisation, étaient plus susceptibles d’indiquer qu’ils voulaient quitter leur emploi actuel et avaient un faible sentiment d’appartenance à l’égard de leur milieu de travail. Ces travailleurs avaient également une moins bonne santé générale et mentale, des niveaux supérieurs de stress déclaré, de même qu’une perception moins positive de l’avenir. Par conséquent, le harcèlement en milieu de travail a des répercussions considérables non seulement sur la vie des personnes, mais également sur les employeurs.

Début de l'encadré

Sources de données, méthodes et définitions

Sources de données

La présente étude est fondée sur les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2016. L’ESG est une enquête transversale annuelle à participation volontaire menée depuis 1985. Chaque cycle présente un sujet principal et un ensemble standard de questions sociodémographiques. Le thème du cycle de 2016 était « Les Canadiens au travail et à la maison ». Dans le cadre de cette enquête, on cherche à créer un portrait complet de la façon de vivre de la population canadienne en regroupant les aspects relatifs au travail, à la vie à la maison, aux loisirs et au bien-être général. Des questions portaient ainsi sur les buts dans la vie, les possibilités, les aspirations, l’avenir et la résilience.

La population cible de l’enquête est composée des personnes de 15 ans et plus dans les 10 provinces canadiennes et ne vivant pas en établissement. L’enquête a été menée d’août à décembre 2016. Le taux de réponse global a été de 50,8 %, et l’échantillon total était composé de 19 609 personnes. L’étude porte sur les personnes de 15 à 64 ans qui occupaient un travail rémunéré au cours des 12 mois précédant l’enquête, ce qui représente environ 9 000 répondants.

L’ESG comportait plusieurs questions sur le harcèlement en milieu de travail. Dans l’ESG de 2016, on a étudié cinq types de harcèlement en milieu de travail, à savoir les insultes verbales, les comportements humiliants, les menaces personnelles, la violence physique ainsi que les attentions sexuelles importunes ou le harcèlement sexuel. On a posé la question suivante sur le harcèlement sexuel en milieu de travail : « Au cours des 12 derniers mois, avez-vous fait l’objet d’attentions sexuelles importunes ou de harcèlement sexuel au travail? » Il convient de noter que, dans la définition de harcèlement sexuel, on fait référence aux personnes ayant déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel, ainsi qu’à celles ayant déclaré avoir reçu des attentions sexuelles importunes. Il n’est pas possible de différencier les deux concepts dans le cadre de l’ESG. La taille de l’échantillon des personnes ayant répondu « Oui » à la question mentionnée ci-dessus totalisait 235 travailleurs rémunérés âgés de 15 à 64 ans.

Fin de l'encadré

Début de l'encadré

Association entre l’environnement de travail et le harcèlement en milieu de travail

Dans la présente étude, la période de référence concernant les expériences de harcèlement en milieu de travail est l’année précédant la tenue de l’Enquête sociale générale de 2016 sur les Canadiens au travail et à la maison. Étant donné que les employés ayant été victimes de harcèlement en milieu de travail sont plus susceptibles de quitter leur emploi, les caractéristiques de l’emploi actuel des répondants ne concernent pas nécessairement l’emploi qu’ils occupaient au moment où le harcèlement en milieu de travail s’est produit. Par conséquent, on a eu recours à un sous-échantillon de répondants de 15 à 64 ans ayant occupé le même emploi pour la période complète de 52 semaines au cours de l’année précédant l’enquête, y compris la semaine précédant l’interview, afin d’étudier l’association entre l’environnement de travail et le harcèlement en milieu de travail (ce qui représente un échantillon d’environ 5 700 répondants).

Les caractéristiques du sous-échantillon de travailleurs ayant occupé de façon continue le même emploi au cours de l’année précédente diffèrent de manière importante de celles du sous-échantillon de travailleurs ayant été employés à n’importe quel moment au cours de cette année-là. En outre, les travailleurs ayant occupé de façon continue le même emploi au cours l’année précédente étaient plus âgés, étaient plus susceptibles d’être mariés, avaient atteint de plus hauts niveaux de scolarité, étaient moins susceptibles d’être employés dans des professions des ventes et services, étaient plus susceptibles de travailler des heures normales et avaient une rémunération supérieure à celle des travailleurs n’ayant pas occupé le même emploi au cours de la totalité de l’année précédente.

Des études antérieures laissent croire que la qualité psychosociale de l’environnement de travail représente un déterminant important du harcèlement en milieu de travailNote . Par conséquent, on a analysé plusieurs conditions de travail relativement au harcèlement en milieu de travail, à savoir l’occasion de contribuer au processus de prise de décisions, la réception d’aide et de soutien de la part du gestionnaire ou du superviseur, la possibilité de gérer la charge de travail, la latitude quant à l’ordre d’exécution des tâches, le degré de compétitivité avec les collègues, les conflits avec les gestionnaires ou les superviseurs, ainsi que le nombre de bons amis au travail.

Le fait d’avoir subi du harcèlement en milieu de travail au cours de l’année précédente est effectivement associé aux indicateurs d’un environnement de travail de moins bonne qualité. Plus particulièrement, les travailleurs ayant occupé de façon continue le même emploi au cours de l’année précédente étaient plus susceptibles d’indiquer avoir fait l’objet harcèlement en milieu de travail s’ils avaient moins d’occasions de contribuer au processus de prise de décisions, moins de soutien de la part de leurs gestionnaires ou superviseurs, des charges de travail non gérables, une latitude limitée quant à l’ordre d’exécution des tâches, plus de compétitivité avec leurs collègues, des conflits plus fréquents avec les gestionnaires ou superviseurs et moins de bons amis au travail (tableau 6).


Tableau 6
Harcèlement en milieu de travail parmi des travailleurs employés de façon continue dans le même emploi, selon l'indicateur d’environnement de travail, 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Harcèlement en milieu de travail parmi des travailleurs employés de façon continue dans le même emploi Harcèlement au travail au cours de l'année précédente, Hommes et Femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Harcèlement au travail au cours de l'année précédente
Hommes Femmes
pourcentage
Toutes les personnes employées de façon continue 13,2 20,3Note *
J’ai la possibilité de participer aux décisions qui touchent mon travail
Tout à fait d’accord ou d’accord (réf.) 9,8 17,2Note *
Ni en accord ni en désaccord 21,5Tableau 6 Note  22,8
Fortement en désaccord ou en désaccord 31,7Tableau 6 Note  36,6Tableau 6 Note 
À quelle fréquence votre gestionnaire ou votre superviseur vous aide-t-il et vous appuie-t-il?
Toujours ou souvent (réf.) 9,5 15,0Note *
Parfois 15,8Tableau 6 Note  26,3Tableau 6 Note  Note *
Rarement ou jamais 29,0Tableau 6 Note  37,9Tableau 6 Note 
À quelle fréquence considérez-vous votre charge de travail gérable?
Toujours ou souvent (réf.) 11,2 15,8Note *
Parfois 17,6Tableau 6 Note  27,1Tableau 6 Note  Note *
Rarement ou jamais 22,2Tableau 6 Note  40,3Tableau 6 Note  Note *
À quelle fréquence pouvez-vous choisir l'ordre de vos tâches?
Toujours ou souvent (réf.) 10,0 16,2Note *
Parfois 18,8Tableau 6 Note  27,0Tableau 6 Note 
Rarement ou jamais 21,2Tableau 6 Note  31,8Tableau 6 Note 
À quelle fréquence vous êtes-vous senti en compétition avec vos collègues?
Toujours ou souvent (réf.) 19,1 33,9Note *
Parfois 15,8 24,8
Rarement ou jamais 11,4Tableau 6 Note  17,9Tableau 6 Note  Note *
À quelle fréquence avez-vous eu des conflits au travail avec des gestionnaires ou des superviseurs?
Toujours ou souvent (réf.) 33,5 53,8
Parfois 24,3 37,3Note *
Rarement ou jamais 9,7Tableau 6 Note  16,2Tableau 6 Note  Note *
Combien de bons amis avez-vous au travail?
Aucun (réf.) 15,5 27,6
Un ou deux 14,9 24,7Note *
Quelques-uns 13,2 20,6Note *
Beaucoup 11,5 14,8Tableau 6 Note 

En particulier, l’association entre le harcèlement en milieu de travail et l’environnement de travail tend à être plus forte chez les femmes que chez les hommes. Par exemple, 40 % des femmes ayant occupé de façon continue le même emploi et ayant rarement ou jamais considéré leur charge de travail comme étant gérable ont déclaré qu’elles avaient été harcelées au travail, comparativement à 22 % de leurs homologues de sexe masculin. De même, 34 % des femmes ayant occupé de façon continue le même emploi et ayant déclaré qu’elles se sentaient toujours ou souvent en compétition avec leurs collègues ont déclaré qu’elles avaient été harcelées au travail, comparativement à 19 % de leurs homologues de sexe masculin. Le fait d’avoir de bons amis au travail semble constituer un facteur lorsqu’on parle de harcèlement en milieu de travail chez les femmes; près de 30 % des femmes qui n’avaient pas d’amis au travail ont déclaré avoir été victimes de harcèlement au travail, comparativement à 16 % de leurs homologues de sexe masculin.

Fin de l'encadré

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Sources de données

Références bibliographiques

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