Fermetures d'écoles et COVID-19 : outil interactif

Cet outil interactif a été rendu possible suite à une collaboration entre Statistique Canada et Les enfants d'abord Canada.

L'école est considérée comme faisant partie intégrante de la vie des enfants et des jeunes; elle façonne leur développement intellectuel et social. La fréquentation scolaire peut également influer sur leur santé physique et mentale. Alors que la pandémie de COVID-19 continue d'avoir des répercussions sur les collectivités et les familles de l'ensemble du pays, les décideurs ont eu recours à des approches d'enseignement à distance et à des fermetures temporaires d'écoles pour réduire la propagation du virus.

Même si ces mesures visent à réduire le nombre de cas de COVID-19 et de décès connexes, elles peuvent avoir des conséquences involontaires sur les 5,7 millions d'enfants et de jeunes fréquentant des écoles primaire ou secondaire au Canada. Certaines de ces répercussions sont interreliées et certains enfants et jeunes y seront plus vulnérables que d'autres.  Pour un aperçu visuel des impacts interconnectés des fermetures d'écoles sur les enfants et les jeunes, cliquez Fermetures d’écoles et COVID-19 : Impacts sur les enfants.

Plusieurs années peuvent être nécessaires pour mesurer et comprendre pleinement les effets de la pandémie sur les enfants et les jeunes, car certains de ces effets (tels qu'un éventuel déclin de l'apprentissage) pourraient avoir des conséquences durables. Lorsque que les répercussions de la pandémie sont mesurées, il a également été relevé que la pandémie de COVID-19 touchait les personnes déjà vulnérables de façon disproportionnée. Toutes les collectivités ne sont pas confrontées aux mêmes vulnérabilités, cet outil peut donc contribuer à fournir des renseignements sur la mesure dans laquelle certaines sous-populations peuvent être plus touchées que d'autres.

Cet outil rassemble des données de base existantes sur les populations déjà vulnérables avant la pandémie, ainsi que des données disponibles sur certaines répercussions des fermetures temporaires d'écoles.

Apprentissage et réussite scolaire

L’étendue des fermetures temporaires d’écoles et de classes afin de limiter la propagation de COVID-19 a considérablement varié dans l’ensemble du Canada et au sein des provinces. Le Canada atlantique a connu très peu de perturbations de l’enseignement en personne à l’automne et au début de l’hiver de l’année scolaire 2020/21. En revanche, dans d’autres régions du pays, les fermetures d’écoles ont été plus fréquentes et plus prolongées. Ces fermetures ainsi que le passage à l’enseignement à distance peuvent avoir des répercussions notables sur l’apprentissage et la réussite scolaire des élèves. Il peut ne pas être facile pour certains enfants et jeunes d’apprendre dans un environnement à distance et, pour certains, des défis particuliers peuvent devoir être surmontés.

Accès à Internet et à un appareil approprié

Avec la fermeture des écoles et le recours à l'enseignement à distance, il est plus important que jamais pour les élèves d'avoir accès à Internet et à un appareil doté d'une connexion Internet, comme un ordinateur ou une tablette.

Avant la pandémie, Statistique Canada a relevé que les enfants de familles à revenu supérieur se trouvaient mieux placés pour bénéficier d'un enseignement en ligne. Seulement 1,2 % des ménages comprenant des enfants n'avait pas accès à Internet à la maison, ce chiffre était relativement plus élevé pour les ménages du quartile de revenu le plus bas (4,2 %) que pour les ménages du quartile de revenu le plus élevé (0,2 %).

De plus, les élèves suivant un enseignement en ligne doivent également avoir accès à un appareil approprié. Globalement, 58 % des ménages ayant un accès à Internet disposaient de moins d'un appareil par membre du ménage; c.-à-d., un nombre insuffisant d'appareils permettant de répondre aux besoins de tous les membres du ménage étudiant et travaillant de la maison en même temps. Parmi les ménages du quartile de revenu le plus bas, 63 % des ménages disposaient de moins d'un appareil pour chaque membre du ménage, par rapport à 56 % des ménages du quartile de revenu le plus élevé.

Enfin, le type d'appareil disponible (p. ex., un appareil mobile tel qu'un téléphone cellulaire) peut ne pas être adapté à l'enseignement en ligne. Près du quart (24 %) des ménages du quartile de revenu le plus bas a déclaré utiliser uniquement des appareils mobiles pour accéder à Internet, c.-à-d., trois fois plus que la proportion des ménages du quartile de revenu le plus élevé (8 %). Les ménages du quartile inférieur étaient également beaucoup plus susceptibles d'utiliser uniquement des appareils mobiles pour accéder à Internet que les ménages des deuxième et troisième quartiles de revenu (respectivement 15 % et 14 %).

Certains groupes, comme les groupes désignés comme minorités visibles, les immigrants récents et les peuples autochtones sont surreprésentés parmi les ménages à faible revenu et peuvent être plus vulnérables aux répercussions économiques de la COVID-19. Cela signifie que certains groupes seraient confrontés à des défis disproportionnés en matière d'accès à un enseignement à distance avec des appareils appropriés.

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Pourcentage
Total 1,2
Quartile supérieur 0,2
Troisième quartile 0,4
Deuxième quartile 1,9
Quartile inférieur 4,2

Degré de préparation des enseignants et des écoles

School closed coronavirus

En 2018, avant la pandémie, environ 60 % des élèves âgés de 15 ans avaient des directeurs d'école jugeant alors que leurs écoles disposaient de ressources suffisantes pour soutenir un enseignement à distance. En particulier,  ces directeurs disaient disposer de suffisamment de personnel qualifié en assistance technique, d'enseignants disposant de compétences techniques et pédagogiques suffisantes pour intégrer des appareils numériques dans leur enseignement, d'une plateforme efficace d'aide à l'apprentissage disponible en ligne et de ressources professionnelles efficaces à la disposition des enseignants pour apprendre à utiliser les appareils numériques.

Le degré de préparation entre les écoles et les élèves était inégal dans l'ensemble du pays et des écarts ont été relevés entre établissements d'enseignement canadiens socioéconomiquement privilégiés et défavorisés. Par exemple, environ 88 % des élèves d'écoles défavorisées sur le plan socioéconomique ont déclaré avoir accès à un ordinateur à la maison, par rapport à 98 % des élèves d'écoles socioéconomiquement privilégiés.

Niveau d'études des parents et préoccupations quant à l'apprentissage à la maison

Au cours des premiers mois de la pandémie, une vaste proportion des parents ont exprimé des inquiétudes quant à l'année scolaire et à la réussite scolaire de leurs enfants. Selon une initiative d'approche participative menée par Statistique Canada en juin 2020, les préoccupations des parents quant à l'année scolaire de leurs enfants variaient selon leur niveau de scolarité : 42 % des parents participants possédant un baccalauréat ou un diplôme d'études supérieures déclaraient s'inquiéter de l'année scolaire et de la réussite scolaire de leurs enfants, par rapport à 56 % des parents participants possédant un diplôme d'études secondaires ou un niveau de scolarité moins élevé.

La fréquence de la participation des enfants aux activités scolaires à la maison pendant la pandémie variait également selon le niveau de scolarité des parents. Quatre-vingts pour cent des participants titulaires d'un baccalauréat ou d'un grade supérieur ont déclaré que leurs enfants s'adonnaient à des activités scolaires structurées à la maison trois fois par semaine ou plus, comparativement à 72 % des participants titulaires d'un certificat ou d'un diplôme collégial, à 69 % des titulaires d'un certificat ou d'un diplôme d'une école de métiers et à 67 % de ceux ayant un diplôme d'études secondaires ou moins.

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Plus haut niveau de scolarité atteint du parent ou tuteur (titres de rangée) et Trois fois par semaine ou plus, Une ou deux fois par semaine et Jamais, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Plus haut niveau de scolarité atteint du parent ou tuteur Trois fois par semaine ou plus Une ou deux fois par semaine Jamais
pourcentage
Diplôme d'études secondaires ou niveau inférieur 67 25 8
Certificat ou diplôme d'une école de métiers 69 24 7
Certificate ou diplôme d'un collège, d'un cégep ou d'un autre établissement non universitaire 72 22 6
Certificate ou diplôme universitare inférieur au baccalauréat 73 23 4
Baccalauréat ou grade supérieur 80 17 3

Cela reflète un constat bien établi que le niveau de scolarité des parents est hautement corrélé à la réussite scolaire de leurs enfants. En effet, les parents ayant un niveau de scolarité élevé tendent à être mieux placés pour soutenir l'apprentissage de leurs enfants de diverses manières : ils sont plus aptes à connaître les systèmes scolaires, tendent à être économiquement plus avantagés et étaient plus susceptibles de travailler de la maison au cours de la pandémie.

Ainsi, les collectivités comptant des proportions supérieures de parents ayant suivi des études postsecondaires peuvent être moins vulnérables aux répercussions des fermetures d'écoles et de l'enseignement à distance, dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Vérifiez où se situe votre collectivité au sein du paysage national dans la carte ci-dessous.

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Tableau de données de la carte 1

Les données utilisées pour créer cette application Web interactive proviennent du tableau de données suivant :

Tableau 13-10-0815-01 Sélection d'indicateurs socio-démographiques et de la santé pour mieux comprendre l'impact des fermetures d'écoles pendant la pandémie de COVID-19 sur les enfants (diverses périodes de référence)

Notes : Les indicateurs sont présentés au niveau de la région sociosanitaire, car c'est souvent à ce niveau que sont prises les décisions concernant les mesures visant à limiter la propagation de la COVID-19. Pour plus d'indicateurs à ce niveau géographique, veuillez-vous référer au tableau 13-10-0815-01. Les données au niveau provincial pour ces indicateurs sont disponibles ici : Profil du recensement, Recensement de 2016.

Les enfants ayant des incapacités

Les enfants ayant des incapacités peuvent être plus vulnérables aux défis que pose l'enseignement à distance. Selon une initiative d'approche participative menée par Statistique Canada, au cours des premiers mois de la pandémie, 58 % des parents participants dont un enfant avait une incapacité ont déclaré être très ou extrêmement inquiets quant à l'année scolaire et à la réussite scolaire de leurs enfants, par rapport à 36 % des parents participants dont les enfants n'avaient pas d'incapacité.

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Enfants sans incapacité et Enfants ayant une incapacité, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
pourcentage
Santé physique générale 21,6 27,6
Santé mentale générale 42,8 60,4
Solitude ou isolement 51,6 63,0
Année scolaire et réussite scolaire 35,6 57,6
Occasions de socialiser avec des amis 70,2 73,8
Temps passé devant un écran 61,7 72,6
Sécurité en ligne 22,3 34,4
Manque d'activité physique 35,5 49,4
Consommation de malbouffe ou de sucreries 20,0 28,3

Les parents d'enfant ayant une incapacité peuvent être appelés à consacrer davantage de leur temps au soutien de leur enfant, et ce, non seulement pour les activités scolaires, mais aussi pour d'autres activités quotidiennes. Une proportion supérieure de ces participants (32 %) a également déclaré passer au moins 10 heures ou plus par semaine à aider leur enfant dans ses activités d'apprentissage comparativement à ceux dont la famille ne comptait pas d'enfant ayant d'incapacité (23 %).

En particulier, les enfants ayant une incapacité, notamment un trouble d’apprentissage, peuvent être touchés de façon disproportionnée par le passage à un enseignement à distance. Le soutien scolaire pour ces enfants peut être moins disponible et ils peuvent nécessiter davantage de soutien de leurs parents qu’en temps normal.

Avant la pandémie, 8 % des enfants âgés de 5 à 17 ans au Canada avaient reçu un diagnostic de difficultés d'apprentissage.

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Tableau de données de la carte 2

Les données utilisées pour créer cette application Web interactive proviennent du tableau de données suivant :

Tableau 13-10-0816-01 Sélection d'indicateurs sur la santé mentale, l'économie et l'éducation pour mieux comprendre l'impact des fermetures d'écoles pendant la pandémie de COVID-19 sur les enfants (diverses périodes de référence)

Notes : Les indicateurs sont présentés au niveau provincial car il s'agit du niveau géographique le plus bas pour lequel des données sont disponibles. Pour plus d'indicateurs à ce niveau géographique, veuillez-vous référer au tableau 13-10-0816-01.

Activité physique et forme physique

Au-delà des avantages de l'enseignement, les écoles peuvent également servir de lieux d'exercice et d'activités physiques et parascolaires, comme le sport, permettant de demeurer en bonne santé. La pandémie peut également entraîner une réduction de l'activité physique des enfants du fait de l'interruption des sports organisés et communautaires. La pandémie en général et les fermetures d'écoles en particulier ont donc pu avoir une incidence sur l'activité physique quotidienne des enfants et avoir accru le temps passé par les enfants et les jeunes devant un écran.

À l'été 2020, 64 % des parents étaient déjà préoccupés du temps passé par leurs enfants devant un écran au cours de la pandémie. Près de neuf participants sur dix ont déclaré que leurs enfants passaient du temps devant un écran tous les jours ou presque tous les jours.

Même avant la pandémie, 61 % des enfants et des jeunes ne respectaient pas les lignes directrices canadiennes en matière d'activité physique. Alors que ce constat est relativement stable depuis 2007, la pandémie peut avoir une incidence importante en la matière.

Santé mentale et bien-être

En raison de l'enseignement à distance et des fermetures des écoles, les enfants peuvent se sentir isolés de leurs pairs et de leurs amis. De plus, comme cela a été souligné ailleurs, de nouveaux stress associés aux défis d'un enseignement dans cet environnement peuvent survenir.

Avec les interactions interpersonnelles moins nombreuses, le soutien scolaire en matière de santé mentale risque aussi d'être moins disponible pour les enfants et les jeunes.

Alors que la pandémie a eu des répercussions sur la santé mentale de la population canadienne en général, les jeunes participants à une initiative d'approche participative de Statistique Canada étaient les plus enclins à déclarer une incidence négative sur leur santé mentale depuis le début de la pandémie de COVID-19. Près des deux tiers (64 %) des participants âgés de 15 à 24 ans ont déclaré que la pandémie avait une incidence négative sur leur santé mentale, tandis qu'un peu plus du tiers (35 %) des personnes de 65 ans et plus ont déclaré une incidence négative sur leur santé mentale depuis l'instauration des mesures de distanciation physique. De la même manière, ces participants âgés de 15 à 24 ans étaient plus portés (41 %) à déclarer des symptômes correspondant à une anxiété modérée ou grave au cours des premiers mois de la pandémie. Ce groupe d'âge était déjà plus susceptible de déclarer une santé mentale inférieure avant le début de la pandémie.

Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Détérioration et Aucun changement ou amélioration, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
DétériorationTableau de données du graphique 4Note 1 Aucun changement ou améliorationTableau de données du graphique 4Note 2
pourcentage
65 ans et plus 35,0 65,0
55 à 64 ans 44,8 55,2
45 à 54 ans 53,6 46,4
35 à 44 ans 60,3 39,7
25 à 34 ans 61,9 38,1
15 à 24 ans 63,8 36,2

Les enfants qui signalaient déjà des défis en matière de santé mentale avant la pandémie peuvent être particulièrement vulnérables. En 2019, 17 % des enfants et jeunes âgés de 5 à 17 ans ont déclaré une santé mentale passable ou mauvaise et 5 % des enfants et jeunes âgés de 5 à 17 ans déclaraient avoir reçu un diagnostic de troubles anxieux.

Il est important de prendre en compte que tous les enfants ne déclarent pas leur santé mentale de la même façon. Avant la pandémie, près d'un jeune âgé de 15 à 17 ans sur cinq déclarait une santé mentale « passable » ou « mauvaise »; plus du double de la proportion de ceux âgés de 12 à 14 ans (7 %). Plus de jeunes filles que de jeunes garçons ont déclaré une santé mentale passable ou mauvaise. Les filles de 12 à 14 ans (10 %) étaient plus de deux fois plus susceptibles que les garçons (4 %) de déclarer une santé mentale passable ou mauvaise. L'écart était encore plus prononcé chez les jeunes de 15 à 17 ans; 24 % des filles et 10 % des garçons de ce groupe d'âge ayant déclaré une santé mentale passable ou mauvaise en 2019.

Il convient de souligner que les enfants et les jeunes ne partagent pas le même point de vue que leurs parents sur leur propre santé mentale. Pour plus de la moitié des jeunes âgés de 12 à 17 ans (52 %), on observait un écart entre la perception des parents et du jeune quant à la santé mentale de ce dernier. Quand cette perception était différente, près de deux tiers (65 %) des jeunes ont évalué leur santé mentale moins positivement que ne le faisaient leurs parents. Ces résultats laissent entendre que les parents ne sont pas toujours conscients des problèmes de santé mentale de leurs enfants.

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Tableau de données de la carte 3

Les données utilisées pour créer cette application Web interactive proviennent du tableau de données suivant :

Tableau 13-10-0815-01 Sélection d'indicateurs socio-démographiques et de la santé pour mieux comprendre l'impact des fermetures d'écoles pendant la pandémie de COVID-19 sur les enfants (diverses périodes de référence)

Notes : Les indicateurs sont présentés au niveau de la région sociosanitaire, car c'est souvent à ce niveau que sont prises les décisions concernant les mesures visant à limiter la propagation de la COVID-19. Pour visualiser ces indicateurs au niveau provincial, voir ici : tableau Tableau 13-10-0763-01.  Pour plus d'indicateurs à ce niveau géographique, veuillez vous référer au tableau 13-10-0815-01.  La proportion d'enfants en très bonne/excellente santé et en santé mentale est présentée; ces données indiquent que certaines régions ont des proportions plus élevées que d'autres.  Ces données sont plus robustes au niveau des régions sanitaires que la proportion d'enfants en mauvaise ou en assez bonne santé et en santé mentale et fournissent une indication sur les régions où la santé perçue et la santé mentale sont meilleures que dans d'autres.

Situation socioéconomique et insécurité alimentaire

Il a été souligné que l'accès à des outils adaptés à l'enseignement à distance (comme un appareil doté d'une connexion Internet) était davantage un défi pour les familles gagnant un faible revenu avant la pandémie. Du fait des importantes perturbations de l'économie canadienne et des pressions supplémentaires sur les parents de trouver l'équilibre entre leur emploi et le soutien à offrir à leurs enfants, ces familles pourraient être particulièrement vulnérables aux répercussions des fermetures d'écoles et de l'enseignement à distance.

En 2018, un peu plus d'un enfant et d'un jeune de 0 à 17 ans sur dix (11 %) vivait dans une situation de faible revenu. De plus, certains groupes (comme les groupes désignés comme minorités visibles, les immigrants récents et les peuples autochtones) sont surreprésentés parmi les ménages à faible revenu et peuvent être plus vulnérables aux répercussions économiques de la COVID-19.

En mai 2020, il a été signalé qu'environ un Canadien ou une Canadienne sur quatre (26 %) pourrait être financièrement vulnérable en raison du ralentissement économique. À titre de comparaison, en mars 2020, près de trois Canadiens et Canadiennes sur dix (29 %) ont indiqué que la situation liée à la COVID-19 avait des répercussions modérées ou majeures sur leur capacité de respecter leurs obligations financières ou de répondre à leurs besoins essentiels.

En 2016, les mères seules et leurs enfants figuraient parmi les plus vulnérables du point de vue financier pendant de courtes périodes sans emploi; plus de la moitié d'entre elles (56 %) risquaient de ne pas pouvoir joindre les deux bouts, même après avoir vendu leurs liquidités et utilisé leurs autres sources personnelles de revenu. D'autres groupes vulnérables comprenaient les peuples autochtones et les immigrants récents.

Tableau de données du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Pourcentage
Autochtones 46,9
Personnes nées au Canada
(non autochtone)
23,5
Immigrants 29,4
Immigrants récents 49,7

En avril 2020, 5,5 millions de travailleurs canadiens avaient été touchés directement par l'arrêt initial de l'activité économique lié à la COVID-19, qui a entraîné une baisse de l'emploi de 3,0 millions et une hausse de 2,5 millions des absences du travail en raison de la COVID-19. En septembre, l'emploi des parents âgés de 25 à 54 ans ayant au moins un enfant de moins de 18 ans avait retrouvé son niveau d'avant la pandémie. Toutefois, le rétablissement prend davantage de temps pour les personnes s'étant absentées du travail, en particulier les mères. Il y a eu une augmentation de 44 % du nombre de mères en emploi qui travaillaient moins de la moitié de leurs heures habituelles en janvier 2021 par rapport à janvier 2020 (avec un enfant de moins de 13 ans). En comparaison, cette augmentation était de 30% chez les pères dans la même situation. Cela comprend les heures perdues en raison de circonstances personnelles, comme les soins aux enfants, et celles perdues à cause de la situation au travail, comme une réduction des quarts de travail.

Pour la plupart des parents, l'enseignement à domicile représentait une responsabilité supplémentaire directement liée à la fermeture des écoles pendant la pandémie et était principalement assumé par les femmes. La majorité des femmes (64 %) ont déclaré s'occuper en majeure partie de l'enseignement de leurs enfants à la maison ou de l'aide aux devoirs, tandis que 19 % des hommes ont affirmé en être principalement responsables. Lorsque cette question a été posée aux hommes, près de la moitié (46 %) ont déclaré que la responsabilité de l'enseignement à domicile était essentiellement exercée par leur partenaire.

Le partage des responsabilités de l'enseignement à la maison peut être plus lourd ou complexe pour les parents seuls ou les parents ayant leurs enfants en garde partagée.

La pression d'une réduction des heures de travail pour soutenir l'enseignement à la maison peut être particulièrement difficile pour ceux ne pouvant pas se permettre une réduction de revenus. Ces familles gagnant déjà un faible revenu peuvent être particulièrement vulnérables à ces stress.

Insécurité alimentaire

Selon les données les plus récentes disponibles au niveau national, environ 9 % des ménages avec des enfants âgés de 4 à 17 ans ont connu de l'insécurité alimentaire en 2017/2018. Certains groupes de population sont plus susceptibles d'être en situation d'insécurité alimentaire, comme les ménages constitués d'un parent seul, les personnes qui comptent sur l'aide du gouvernement comme source principale de revenu et les locataires.

Depuis le début de la pandémie, les personnes appartenant à un ménage en situation d'insécurité alimentaire étaient significativement plus portées à déclarer une situation moins bonne en matière de santé mentale. Les enfants et les jeunes appartenant à des ménages en situation d'insécurité alimentaire avant la pandémie peuvent avoir compté, au moins partiellement, sur les programmes alimentaires proposés par l'entremise des écoles. Avec la fermeture des écoles et donc de l'interruption de tels programmes, ces enfants peuvent alors être particulièrement vulnérables à une insécurité alimentaire.

Certaines collectivités peuvent compter un nombre disproportionné de familles vulnérables en termes d'insécurité alimentaire, de faible revenu ou d'autres caractéristiques de situation socioéconomique. Utilisez la carte ci-après pour vérifier où se situe votre collectivité par rapport au reste du pays.

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Tableau de données de la carte 4

Les données utilisées pour créer cette application Web interactive proviennent du tableau de données suivant :

Tableau 13-10-0815-01 Sélection d'indicateurs socio-démographiques et de la santé pour mieux comprendre l'impact des fermetures d'écoles pendant la pandémie de COVID-19 sur les enfants (diverses périodes de référence)

Notes : Afin de maximiser la quantité de données disponibles, la proportion de ménages en insécurité alimentaire ayant des enfants âgés de 4 à 17 ans est présentée par groupe de région sociosanitaire homologue, par opposition à la région sociosanitaire individuelle.  Ces groupes regroupent les données des régions sociosanitaires ayant des déterminants sociaux et économiques de la santé similaires, tels que les données démographiques de base, les conditions de vie et les conditions de travail.  Pour plus d'informations sur les groupes de régions sociosanitaires, veuillez consulter le site : Groupes de régions sociosanitaires homologues – Document de travail, 2018

Les indicateurs sont présentés au niveau de la région sociosanitaire, car c'est souvent à ce niveau que sont prises les décisions concernant les mesures visant à limiter la propagation de la COVID-19. Pour consulter les indicateurs sur les enfants dans les ménages à faible revenu et les ménages monoparentaux au niveau provincial, veuillez consulter le site suivant : Profil du recensement, Recensement de 2016.  Pour consulter l'indicateur sur l'insécurité alimentaire au niveau provincial, veuillez consulter le tableau 13-10-0472-01.  Pour d'autres indicateurs à ce niveau géographique, veuillez-vous référer au tableau 13-10-0815-01

Violence familiale et sécurité

Avec la fermeture des écoles et d'autres activités, les enfants sont plus ou moins confinés à la maison. Pour les enfants déjà à risque de violence familiale, l'école n'est alors plus disponible comme espace sécuritaire.

En 2019, on a dénombré 69 691 enfants et jeunes (âgés de 17 ans ou moins) ayant été victimes d'affaires de violence déclarées par la police au Canada. Parmi ces victimes, 22 299 enfants et jeunes avaient été agressés par un membre de leur famille. L'agresseur le plus courant était un parent (60 %), suivi d'un autre membre de la famille (comme un grand-parent, un oncle ou une tante) ou encore un frère ou une sœur. Cette tendance s'appliquait aux victimes des deux sexes.

En 2014, un tiers des Canadiens et Canadiennes âgés de 15 ans ou plus (33 %) ont déclaré avoir subi une forme ou une autre de mauvais traitement avant l'âge de 15 ans. Ainsi, 26 % de la population canadienne ont déclaré de la violence physique pendant l'enfance et 8 %, de la violence sexuelle. Environ 93 % des victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l'enfance n'ont pas signalé les sévices à la police ou aux services de protection de l'enfance avant l'âge de 15 ans. Environ deux tiers des victimes (67 %) n'ont parlé à personne de cette violence, y compris à leurs amis ou à leur famille.

La pandémie peut ajouter un stress supplémentaire sur les ménages pouvant accroître le risque de violence familiale. De plus, avec un nombre réduit d'options disponibles, les enfants peuvent également être moins portés à déclarer ces violences ou à demander de l'aide.

En termes d'intimidation scolaire, alors que ne pas fréquenter l'école peut entraîner une réduction du harcèlement en personne, un plus grand recours à Internet pourrait accroître le risque de cyberintimidation. Avant la pandémie, en 2014, environ 17 % des jeunes âgés de 15 à 29 ans ayant utilisé Internet ont déclaré avoir été victimes de cyberintimidation ou de cyberharcèlement.

Diversité et répercussions disproportionnelles

Toutes les collectivités n'ont pas ressenti les répercussions de la COVID-19 de la même manière. Les Canadiens et Canadiennes, y compris des enfants et des jeunes, de divers milieux ont déclaré être victimes d'une discrimination depuis le début de la pandémie. Diverses études ont révélé que la pandémie a touché certains groupes de manière disproportionnée, comme les immigrants récents, les peuples autochtones et les groupes désignés comme minorités visibles.

Par exemple, une étude a révélé que les immigrants et les groupes désignés comme minorités visibles (comme la population canadienne noire et philippine) représentaient une proportion plus élevée de travailleurs de première ligne, dont les aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires. Bon nombre de ces travailleurs et travailleuses ont des enfants à la maison; ce qui suggère que certains groupes de la population canadienne, y compris des enfants et des jeunes, ont pu être davantage exposés au virus que d'autres. De plus, des quartiers comptant des proportions supérieures de personnes déclarant appartenir à des groupes désignés comme minorités visibles ont également été victimes de taux supérieurs de mortalité due à la COVID-19.

Tableau de données du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6 Taux de mortalité normalisés selon l'âge (pour 100 000 habitants)(figurant comme en-tête de colonne).
Québec
Moins de 1 % 35,1
1 à <10 % 36,0
10 à <25 % 85,2
>= 25 % 123,1
Ontario
Moins de 1 % 7,6
1 à <10 % 8,4
10 à <25 % 18,9
>= 25 % 25,9
Alberta
Moins de 1 % 5,0
1 à <10 % 2,5
10 à <25 % 6,6
>= 25 % 7,4
Colombie-Britannique
Moins de 1 % 0,5
1 à <10 % 0,8
10 à <25 % 4,3
>= 25 % 5,6

Les défis auxquels ces divers groupes font face ne sont pas sans conséquence. Les résultats d'autres initiatives d'approche participative de Statistique Canada ont montré, par exemple, que parmi des participants (notamment des jeunes, des immigrants récents, certains groupes désignés comme minorités visibles, des personnes de diverses identités de genre et des peuples autochtones) étaient également plus susceptibles de faire état de symptômes correspondant à un degré d'anxiété généralisé modéré ou grave.

Certains groupes, comme les groupes désignés comme minorités visibles, les immigrants récents et les peuples autochtones sont notamment surreprésentés parmi les ménages à faible revenu et peuvent être plus vulnérables aux répercussions économiques de la COVID-19.

Ces facteurs peuvent imposer des fardeaux supplémentaires sur les ménages. Les stress que posent des risques accrus de COVID-19 ainsi que les répercussions économiques de la pandémie peuvent mener à une pression accrue sur le ménage, affectant la santé mentale de la famille entière, des parents jusqu'aux enfants.

En revanche, certains groupes peuvent être plus conscients du risque accru auquel ils font face ainsi que leurs enfants. Au cours des premiers mois de la pandémie, par exemple, les immigrants étaient considérablement plus enclins que les personnes nées au Canada à se préoccuper de leur propre santé et de celle des autres membres de leur ménage. Ils ont également par conséquent indiqué être plus susceptibles de prendre des précautions, comme de porter un masque en public.

Le Recensement de la population fournit de nombreux détails sur les caractéristiques socioéconomiques de la population, selon des niveaux géographiques détaillés. Le Visualiseur des données du Programme du recensement est un outil Web de visualisation de données qui facilite l'interprétation des données statistiques en présentant des indicateurs clés dans un tableau de bord statistique.

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