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Juin 2008
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Analyse
Propulsée par des prix plus élevés pour l’essence, les prix à la consommation ont crû de 3,1 % au cours des 12 mois précédant juin 2008, comparativement à un gain de 2,2 % enregistré en mai. La hausse de juin était la plus marquée depuis septembre 2005. Les prix à la consommation excluant l’essence se sont accrus de 1,8 % au cours des 12 mois précédant juin.
Le prix de l’essence s’est apprécié de 26,9 % entre juin 2007 et juin 2008, une hausse significativement plus élevée que celle de 15,0 % affichée en mai. La croissance de juin était la plus prononcée depuis le gain de 34,7 % rapporté pour septembre 2005 lorsque les ouragans Katrina et Rita ont perturbé le marché pétrolier.
La hausse de juin reflète à la fois la hausse récente des prix à la pompe et le fait que le prix de l’essence a décliné en juin l’an dernier.
L’indice de référence de la Banque du Canada, qui sert à surveiller la cible de maîtrise de l’inflation, a crû de 1,5 % en juin 2008 comparativement au même mois de l’année précédente, soit le même taux de croissance qui a été affiché en mai.
Sur une base mois-sur-mois, l’indice d’ensemble désaisonnalisé s’est accru de 0,8 % entre mai et juin alors que l’indice de référence désaisonnalisé a crû de 0,3 %. Sur une base désaisonnalisée, l’indice d’ensemble a augmenté de 0,7 % et l’indice de référence a augmenté de 0,1 % entre avril et mai.
Sur une base mensuelle non désaisonnalisée, les prix à la consommation ont avancé de 0,7 % entre mai et juin 2008, un ralentissement par rapport à la hausse de 1,0 % de la période précédente.
Variation sur 12 mois : accélération liée à des prix plus élevés pour l’essence
L’accélération des prix à la consommation en juin était surtout liée à l’appréciation des prix pour l’essence. Elle est survenue alors que le prix du brut a continué à surpasser des niveaux records en juin. Un rapport récent a suggéré que la production excédentaire des pays de l’OPEP serait insuffisante advenant des interruptions de l’offre. Cette annonce a été publiée alors que débutait la saison officielle des ouragans. Le Québec a connu la hausse la plus significative du prix de l’essence (+31,7 %).
En plus du prix pour l’essence, le coût d’intérêt hypothécaire, les produits de boulangerie et le transport aérien ont aussi exercé une forte pression à la hausse sur l’indice des prix à la consommation (IPC) en juin.
Le coût d’intérêt hypothécaire a progressé de 9,0 %. Les prix des logements neufs ont continué à exercer plus de pression à la hausse sur cet indice que les taux d’intérêt hypothécaires.
Le coût de remplacement par le propriétaire, qui représente le coût de maintien de la structure de l’actif domiciliaire, s’est accru de 3,2 % en juin, une décélération par rapport au taux de croissance de 4,0 % affiché en mai. La croissance sur 12 mois observée en juin a été la plus modérée depuis mars 2001.
Les automobilistes ont vu les primes d’assurance de leur(s) véhicule(s) s’accroître de 5,3 % entre juin 2007 et juin 2008.
En juin 2008, les Canadiens ont déboursé 3,0 % de plus pour les aliments achetés dans les magasins par rapport au même mois de l’année précédente, bien au-dessus de la hausse de 1,9 % rapportée pour mai. La plus forte pression à la hausse sur cet indice est provenue du prix pour les produits de boulangerie qui s’est accru de 12,3 %.
Le prix du transport aérien a avancé de 14,3 %. Il s’agit de la hausse la plus marquée depuis mai 2002. Des prix plus élevés ont été observés pour la majorité des destinations, avec des augmentations de prix plus marquées pour les vols transatlantiques. Cette hausse reflète en partie la prime chargée par les transporteurs pour couvrir les prix plus élevés pour le kérosène.
Des prix plus élevés pour le gaz naturel ont également poussé les prix à la consommation à la hausse. La pression à la hausse du gaz naturel a été particulièrement forte en Alberta (+66,0 %).
Le prix pour l’achat et la location à bail de véhicules automobiles a atténué la croissance des prix à la consommation avec une baisse de 8,4 % entre juin 2007 et juin 2008. Cette baisse survient alors que certains manufacturiers introduisent leurs nouveaux modèles sur le marché avec des incitatifs.
Les prix pour l’équipement et les fournitures informatiques (-13,2 %) ont aussi diminué. Le recul des prix pour les ordinateurs de table a été particulièrement marqué.
L’énergie propulse l’indice d’ensemble à l’Île-du-Prince-Édouard et en Alberta
L’Île-du-Prince-Édouard (+4,7 %) et l’Alberta (+4,4 %) ont connu les hausses des prix à la consommation les plus prononcées. Ces hausses résultent principalement des pressions exercées par certaines composantes énergétiques.
La hausse la plus marquée de l’indice d’ensemble excluant les composantes énergétiques s’est produite en Saskatchewan (+2,6 %). Il s’agit de la province où le coût du logement en propriété exerce la pression à la hausse la plus significative.
Parmi les provinces, les hausses de l’indice d’ensemble les plus modérées ont été affichées au Nouveau-Brunswick (+2,1 %) et au Manitoba (+2,4 %).
Variation mensuelle non désaisonnalisée : des composantes énergétiques poussent l’indice d’ensemble
Sur une base mensuelle non désaisonnalisée, la hausse des prix à la consommation s’est établi à 0,7 % entre mai et juin 2008, un ralentissement par rapport à la hausse de 1,0 % enregistrée au cours de la période précédente. Ce ralentissement est principalement attribuable à la décélération de la hausse des prix pour l’essence.
Le prix de l’essence a progressé de 5,8 % entre mai et juin, un ralentissement par rapport à la hausse de 8,8 % affichée pour la période précédente. Malgré ce ralentissement, l’essence est demeurée le principal contributeur à la hausse mensuelle de l’indice d’ensemble de l’IPC pour un huitième mois consécutif. La hausse mensuelle la plus prononcée a été enregistrée à l’Île-du-Prince-Édouard.
Le gaz naturel a aussi été un contributeur majeur à l’avancée de l’indice d’ensemble en grimpant de 8,2 %. Au niveau provincial, cette hausse a été particulièrement marquée en Alberta où le prix du gaz naturel a crû de 38,7 %.
Le prix pour le transport aérien s’est accru de 6,7 %, soit la progression la plus marquée de cet indice depuis décembre 2003. Des prix plus élevés ont été observés pour la majorité des destinations, avec des augmentations de prix plus marquées pour les vols transatlantiques.
Les prix pour les légumes frais ont grimpé de 6,1 % entre mai et juin. Cette hausse a été relevée alors que la plupart des légumes racines locaux n’étaient plus disponibles sur le marché. Des augmentations de prix substantielles ont été affichées pour les prix des légumes importés de la Californie, tandis que cette région a connu une sécheresse. Des hausses des coûts de transport ont aussi été rapportées.
Parmi les facteurs clés ayant contribué à atténuer l’avancée mensuelle de l’indice d’ensemble on relève le prix des vêtements pour hommes (-4,6 %). Cette baisse était liée aux spéciaux particulièrement nombreux offerts sur un large éventail de vêtements.
Les prix pour l’achat et de la location à bail de véhicules automobile a poursuivi son recul entre mai et juin, mais à un rythme plus modéré que durant la période précédente.
Les automobilistes canadiens ont aussi vu diminuer leurs primes d’assurance automobile de 0,9 % entre mai et juin.
