Rapports économiques et sociaux
Que savons-nous sur les mauvais traitements physiques et non physiques infligés pendant l’enfance au Canada?

par Danielle Bader et Kristyn Frank, Division de l'analyse de la santé
Date de diffusion : le 25 janvier 2023

DOI : https://doi.org/10.25318/36280001202300100001-fra

Des études antérieures ont révélé que les mauvais traitements infligés aux enfants sont associés à une moins bonne santé et à des résultats socioéconomiques moins bons plus tard dans la vie (Afifi et coll., 2014, 2016; Badley et coll., 2019; Brennenstuhl et Fuller-Thomson, 2015; England-Mason et coll., 2018; Fuller-Thomson et coll., 2015; Martin et coll., 2016; Meng et D’Arcy, 2016; Osland et coll., 2018; Pinto Pereira et coll., 2017). Au Canada, les estimations à l’échelle nationale portent principalement sur les types de mauvais traitements physiques infligés aux enfants (p. ex. la violence physique, la violence sexuelle), alors qu’on en sait moins sur les types de mauvais traitements non physiques (p. ex. la violence émotionnelle, l’exposition à la violence entre partenaires intimes, la négligence physiqueNote ). Par exemple, selon des résultats de la composante Santé mentale de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2012 (ESCC – Santé mentale de 2012), la violence physique était le type le plus courant de mauvais traitement infligé aux enfants (26 %), suivie de la violence sexuelle (10 %) et de l’exposition à la violence entre partenaires intimes (7 %) (Afifi et coll., 2014). Toutefois, des résultats plus récents de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2019 – Sécurité des Canadiens ont révélé que 62 % des répondants ont été victimes de pratiques parentales sévèresNote (p. ex. la fessée, la violence émotionnelle, la négligence physique), tandis que 22 % ont été victimes de violence physique, 21 % ont été exposés à de la violence physique commise par un parent, un beau-parent ou un tuteur contre un autre parent ou tuteur, un responsable, un adulte ou un enfantNote , et 6 % ont été victimes de violence sexuelle (Cotter, 2021). Les différences dans la fréquence de types particuliers de mauvais traitements infligés aux enfants entre les résultats de l’ESCC de 2012 – Santé mentale et de l’ESG de 2019 – Sécurité des Canadiens donnent à penser que l’exclusion des types de mauvais traitements non physiques est une limite importante des études existantes et que davantage de renseignements sont nécessaires pour mieux comprendre les mauvais traitements infligés aux enfants au Canada.

La présente analyse repose sur les données de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) de 2018, laquelle vise à recueillir des renseignements sur les expériences de violence fondée sur le sexe, les sentiments de sécurité à divers endroits (p. ex. à la maison, au travail, en ligne, en public) et les mauvais traitements subis au cours de la vie. Dans le cadre de l’ESEPP de 2018, on a eu recours à des déclarations rétrospectives pour recueillir des renseignements auprès de personnes âgées de 15 ans et plus au sujet de leurs expériences de violence physique, de violence sexuelle, de violence émotionnelle, d’exposition à la violence entre partenaires intimes et de négligence physique avant l’âge de 15 ans (Statistique Canada, 2018)Note . Fondée sur ces données, la présente analyse vise à examiner le pourcentage de personnes vivant au Canada qui ont déclaré n’avoir subi aucun mauvais traitement, avoir subi seulement des types de mauvais traitements non physiques (p. ex. la violence émotionnelle, l’exposition à la violence entre partenaires intimes ou la négligence physique), avoir subi seulement des types de mauvais traitements physiques pendant l’enfance (p. ex. la violence physique ou sexuelle), ou encore avoir subi à la fois de mauvais traitements non physiques et physiques pendant l’enfance. Étant donné que les enfants qui sont agressés subissent souvent de multiples types de mauvais traitements, et que les effets des mauvais traitements non physiques peuvent être « tout aussi graves et durables » que les effets des mauvais traitements physiques (Hornor, 2012 : 438), la présente étude fournit de nouveaux renseignements sur l’occurrence et la cooccurrence de différents types de mauvais traitements infligés aux enfants. Les résultats fournissent de nouveaux renseignements à l’échelle nationale sur les types de mauvais traitements que les personnes vivant au Canada ont subis pendant l’enfance, les résultats étant désagrégés selon le sexe à la naissance, le groupe d’âge et la région de naissanceNote .

Dans l’ensemble, environ 6 personnes sur 10 ont déclaré avoir subi un certain type de mauvais traitements pendant l’enfance avant l’âge de 15 ans (59,7 %). Le graphique 1 ci-dessous présente les différents types de mauvais traitements subis par les répondants. Notamment, près du tiers des personnes ont déclaré n’avoir subi que de mauvais traitements non physiques (32,3 %) pendant l’enfance; puis, plus de 2 personnes sur 10 ont déclaré avoir subi à la fois de mauvais traitements non physiques et physiques (23,3 %) pendant l’enfance. Les mauvais traitements physiques seulement étaient le type le moins courant de mauvais traitement infligé pendant l’enfance déclaré (4,1 %).

graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données Figure 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données Figure 1. Les données sont présentées selon Types de mauvais traitements infligés aux enfants (titres de rangée) et Pourcentage et Intervalle de confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Types de mauvais traitements infligés aux enfants Pourcentage Intervalle de confiance à 95 %
inférieure supérieure
Aucun mauvais traitement infligé aux enfants 40,3 39,92 40,68
Mauvais traitements non physiques seulement 32,3 31,92 32,68
Mauvais traitements physiques seulement 4,1 3,95 4,25
Mauvais traitements à la fois physiques et non physiques 23,3 22,98 23,62

Un examen plus approfondi des personnes qui ont déclaré avoir subi des types de mauvais traitements non physiques pendant l’enfance a révélé que 98,7 % des personnes ont été victimes de violence émotionnelle, 21,3 % ont été exposées à de la violence entre partenaires intimes et 6,8 % ont été négligées dans l’enfance au moins une fois avant l’âge de 15 ans Note Note Note .

Pour mieux comprendre la façon dont les mauvais traitements infligés aux enfants peuvent différer selon les caractéristiques démographiques, les résultats sont désagrégés selon le sexe à la naissance, le groupe d’âge et la région de naissance dans le tableau 1. En général, les femmes (63,0 %) étaient plus susceptibles de déclarer avoir été maltraitées pendant l’enfance que les hommes (56,3 %). Toutefois, les différences entre les sexes variaient selon le type de violence. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer n’avoir subi que de mauvais traitements non physiques (34,7 % et 29,9 % respectivement) et d’avoir subi à la fois de mauvais traitements non physiques et physiques (24,7 % et 21,8 % respectivement). En revanche, les hommes étaient plus susceptibles de déclarer n’avoir subi que de mauvais traitements physiques comparativement aux femmes, bien que cette différence fût faible (4,6 % et 3,6 % respectivement).



Tableau 1
Caractéristiques sociodémographiques des Canadiens qui ont subi de mauvais traitements avant l’âge de 15 ans, selon le type de mauvais traitement infligé dans l'enfance, 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques sociodémographiques des Canadiens qui ont subi de mauvais traitements avant l’âge de 15 ans Total
(tous les types de mauvais traitements), Mauvais traitements non physiques seulement, Mauvais traitements physiques seulement, Les deux types de mauvais traitements, pourcentage et Intervalle de confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Total
(tous les types de mauvais traitements)
Mauvais traitements non physiques seulement Mauvais traitements physiques seulement Les deux types de mauvais traitements
pourcentage Intervalle de confiance à 95 % pourcentage Intervalle de confiance à 95 % pourcentage Intervalle de confiance à 95 % pourcentage Intervalle de confiance à 95 %
de à de à de à de à
Sexe
Hommes 56,3 55,1 57,4 29,9 28,8 31,0 4,6 4,2 5,1 21,8 20,8 22,7
Femmes 63,0 62,0 64,1 34,7 33,7 35,8 3,6 3,2 4,0 24,7 23,8 25,6
Groupe d’âge
15 à 29 ans 64,7 62,5 66,8 43,1 40,8 45,4 1,9 1,4 2,5 19,7 17,9 21,4
30 à 39 ans 62,9 61,2 64,7 36,8 34,9 38,6 3,2 2,5 3,9 22,9 21,3 24,5
40 à 49 ans 63,3 61,6 64,9 30,6 28,9 32,3 4,6 3,8 5,4 28,0 26,4 29,6
50 à 59 ans 58,9 57,3 60,5 27,7 26,2 29,2 4,3 3,7 4,9 26,9 25,4 28,4
60 à 69 ans 55,6 54,1 57,0 24,2 22,9 25,4 6,1 5,4 6,8 25,3 24,0 26,6
70 à 79 ans 50,9 49,0 52,8 25,3 23,6 27,0 6,4 5,5 7,4 19,2 17,6 20,7
80 ans ou plus 42,3 39,1 45,6 23,0 20,4 25,5 4,9 3,7 6,1 14,4 12,0 16,9
Région de naissance
Provinces de l’Atlantique 55,7 54,0 57,3 30,4 28,9 32,0 4,3 3,6 4,9 21,0 19,6 22,4
Québec 55,9 54,2 57,5 29,9 28,4 31,3 5,1 4,5 5,7 20,9 19,8 22,1
Ontario 64,7 62,8 66,5 36,5 34,6 38,4 3,4 2,9 4,1 24,8 23,3 26,4
Manitoba 62,8 60,4 65,2 33,4 31,0 36,0 3,6 2,8 4,5 25,8 23,6 28,2
Saskatchewan 61,1 58,9 63,3 33,6 31,4 35,9 4,4 3,6 5,2 23,1 21,3 25,1
Alberta 67,5 65,3 69,7 37,7 35,5 40,1 3,6 2,8 4,7 26,2 24,1 28,3
Colombie-Britannique 69,5 67,2 71,8 37,6 35,2 40,0 3,1 2,4 4,1 28,8 26,7 30,9
Territoires 60,7 51,2 70,2 31,4 23,5 40,6 3,8 2,5 5,8 25,5 19,5 32,7
Extérieur du Canada 53,4 51,7 55,1 27,3 25,7 29,0 4,4 3,7 5,1 21,7 20,3 23,1

À l’instar des études antérieures portant sur la violence physique infligée aux enfants selon la cohorte de naissance (Hango, 2017), les résultats montrent que les jeunes personnes étaient moins susceptibles de déclarer n’avoir subi que de mauvais traitements physiques comparativement à la plupart des groupes d’âge plus âgés. Par exemple, 1,9 % des personnes âgées de 15 à 29 ans ont déclaré n’avoir subi que de mauvais traitements physiques, comparativement à environ 6 % des personnes âgées de 60 à 69 ans et de 70 à 79 ans. Toutefois, les jeunes personnes étaient plus susceptibles de déclarer seulement de mauvais traitements non physiques que les personnes plus âgées. Plus de 4 personnes sur 10 âgées de 15 à 29 ans ont déclaré n’avoir subi que de mauvais traitements non physiques avant l’âge de 15 ans (43,1 %), comparativement à environ le quart des personnes âgées de 60 à 69 ans (24,2 %) et de 70 à 79 ans (25,3 %). Dans l’ensemble des groupes d’âge, les proportions les plus élevées de personnes ayant subi à la fois de mauvais traitements physiques et non physiques se situaient dans les groupes d’âge moyen : 28,0 % des personnes âgées de 40 à 49 ans et 26,9 % des personnes âgées de 50 à 59 ans.

Les résultats pour la région de naissanceNote indiquent que, dans l’ensemble, les personnes nées à l’extérieur du Canada représentaient la plus faible proportion de personnes ayant déclaré avoir subi un type quelconque de mauvais traitements pendant l’enfance (53,4 %). Chez les personnes nées au Canada, les taux de mauvais traitement de quelque type que ce soit avant l’âge de 15 ans variaient de 55,7 % pour celles nées dans les provinces de l’Atlantique à 69,5 % pour celles nées en Colombie-Britannique. À l’exception des provinces de l’Atlantique et du Québec, plus de 6 personnes sur 10 dans toutes les régions ont déclaré avoir subi un type quelconque de mauvais traitement pendant l’enfance.

D’une région de naissance à l’autre, la plus grande variation a été observée chez les personnes qui ont subi uniquement de mauvais traitements non physiques et chez celles qui ont subi à la fois de mauvais traitements physiques et non physiques. Parmi les personnes nées au Canada, les personnes nées au Québec représentaient la plus faible proportion de celles ayant déclaré n’avoir subi que de mauvais traitements non physiques (29,9 %), tandis que celles nées en Alberta en représentaient la plus forte proportion (37,7 %); une plus faible proportion de personnes nées à l’extérieur du Canada ont déclaré ce type de mauvais traitements (27,3 %). En général, de plus faibles proportions de personnes ont déclaré avoir subi les deux types de mauvais traitements pendant l’enfance comparativement aux mauvais traitements non physiques seulement dans toutes les régions. Au sein de la population née au Canada, la proportion des personnes ayant déclaré avoir subi à la fois de mauvais traitements physiques et non physiques variait de 20,9 % (Québec) à 28,8 % (Colombie-Britannique), un peu plus de 2 personnes sur 10 nées à l’extérieur du Canada ayant déclaré ce type de mauvais traitements (21,7 %).

Enfin, on a observé moins de variation entre les régions de naissance pour les personnes qui n’ont subi que de mauvais traitements physiques; dans l’ensemble des régions du Canada, les pourcentages variaient de 3,1 % (Colombie-Britannique) à 5,1 % (Québec). Une proportion semblable de personnes nées à l’extérieur du Canada ont déclaré n’avoir subi que de mauvais traitements physiques avant l’âge de 15 ans (4,4 %).

En résumé, plus de la moitié des Canadiens ont déclaré avoir subi seulement de mauvais traitements non physiques ou à la fois de mauvais traitements physiques et non physiques avant l’âge de 15 ans. Ces résultats indiquent que la mesure des types de mauvais traitements non physiques est importante pour obtenir une compréhension plus complète des mauvais traitements infligés aux enfants au Canada. De plus, la mesure dans laquelle les personnes ont déclaré avoir subi différents types de mauvais traitements pendant l’enfance différait selon les caractéristiques sociodémographiques comme le sexe à la naissance et le groupe d’âge, ce qui donne à penser que certains groupes peuvent être plus à risque de subir certains types de mauvais traitements pendant l’enfance.

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