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  1. Introduction et sommaire
  2. Résultats
  3. Conclusion

1   Introduction et sommaire

Depuis les 15 dernières années, le recyclage fait partie de la vie quotidienne d'un nombre croissant de ménages canadiens. En 2007, 93 % des ménages au Canada recyclaient, comparativement à seulement 73 % en 1994 1 .

La majeure partie de cette croissance du recyclage par les ménages a été le fait d'un accès accru aux programmes de recyclage, 95 % des ménages canadiens ayant accès à ce type de programmes en 2007, comparativement à seulement 74 % en 1994 (tableau 1). Les ménages qui avaient accès à des programmes de recyclage étaient aussi plus susceptibles de les utiliser : 98 % des ménages ayant accès à de tels programmes ont recyclé en 2007, comparativement à 86 % en 1994 (tableau 1).

Le recyclage comporte plusieurs avantages directs et indirects pour l'environnement : il réduit la pression exercée sur les sites d'enfouissement, la pollution découlant de l'incinération des déchets et la demande de matières premières pour la production. Dans certains cas, le recyclage peut aussi constituer une façon plus efficace de produire de nouvelles matières, réduisant la quantité d'énergie nécessaire pour les processus de production 2 .

Le recyclage par les ménages contribue de façon importante à la gestion globale des déchets au Canada. En 2006, les ménages résidentiels ont été à l'origine du tiers (34 %) des déchets éliminés au Canada 3  et de la moitié (48 %) des déchets préparés pour le recyclage 4 .

La presque totalité (98 %) des ménages canadiens ayant accès à un programme de recyclage ont déclaré avoir recyclé au moins une partie de leurs déchets au cours d'une semaine moyenne en 2007 (tableau 1 et graphique 2). Cela était vrai dans toutes les provinces : même dans celles où les ménages étaient les moins susceptibles d'avoir recyclé (Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador), la presque totalité des ménages avaient recyclé (91 % et 94 %, respectivement).

Même si presque tous les ménages recyclaient, cela ne constituait que la première étape d'un processus de décision : les ménages faisaient aussi des choix quant à quelle quantité de déchets recyclables ils recycleraient. Dans la présente étude, le mot déchets est utilisé pour représenter plus spécifiquement des déchets recyclables (voir encadré : « Données de l'étude »).

Seulement la moitié (52 %) des ménages qui recyclaient le faisaient pour la totalité des déchets recyclables qu'ils généraient au cours d'une semaine moyenne. Les autres recyclaient partiellement, c'est-à-dire une partie seulement de leurs déchets. Le tiers des ménages qui recyclaient (34 %) avaient recyclé la majeure partie ou la totalité de leurs déchets et seulement un faible pourcentage (15 %) n'avaient pas recyclé la majeure partie de leurs déchets (tableau 1) (voir Appendice II). Dans la présente étude, les comparaisons sont faites seulement entre les ménages qui recyclaient partiellement et ceux qui recyclaient la totalité de leurs déchets. Cela est attribuable à la structure de l'enquête, dans laquelle certaines questions étaient posées seulement aux ménages qui recyclaient partiellement.

Lorsqu'on a demandé aux ménages recyclant pourquoi ils recyclaient, ils étaient de loin les plus susceptibles de dire qu'ils le faisaient en raison d'un sens de responsabilité sociale (82 %) ou d'un désir de réduire la quantité de déchets dans les sites d'enfouissement (75 %) (tableau 2). Par contre, les ménages qui ne recyclaient pas étaient les plus susceptibles de dire qu'ils ne le faisaient pas parce que cela n'était pas pratique (43 %), nécessitait trop de temps ou trop d'efforts (40 %), ou prenait trop de place (33 %) (tableau 3).

Lorsqu'on a demandé aux ménages recyclant partiellement pourquoi ils n'avaient pas recyclé la totalité de leurs déchets recyclables, ils étaient les plus susceptibles de fournir une explication dans leurs propres mots (41 %) (tableau 3). Dans ces réponses, ils étaient les plus susceptibles d'indiquer qu'ils recyclaient le plus qu'ils le pouvaient. Parmi les autres explications courantes figuraient d'autres utilisations des matières recyclables, par exemple, les brûler dans un foyer ou les retourner pour remboursement.

Plusieurs facteurs étaient liés à la probabilité qu'un ménage recycle et à la probabilité qu'un ménage qui recycle le fasse pour tous ses déchets. Le type de programme de recyclage disponible comportait le lien le plus étroit avec le comportement en matière de recyclage : les ménages qui disposaient d'un programme de collecte porte-à-porte étaient de manière significative plus susceptibles de recycler; et les ménages qui disposaient d'un programme de collecte porte-à-porte qui recyclaient étaient plus susceptibles de recycler la totalité de leurs déchets recyclables (tableau 5).

Au niveau démographique, les ménages vivant dans des logements individuels non attenants étaient plus susceptibles de recycler et plus susceptibles de recycler la totalité de leurs déchets recyclables que ceux vivant dans des appartements ou des maisons mobiles (tableau 10). Toutefois, les caractéristiques démographiques comportaient un lien plus étroit avec la probabilité qu'un ménage ait accès au recyclage : les ménages les plus susceptibles d'avoir accès à un programme de recyclage étaient ceux ayant un revenu plus élevé, ceux ayant un niveau de scolarité plus élevé et ceux vivant dans un logement individuel non attenant.

La mesure de l'accès au recyclage a été compliquée par le fait que ce ne sont pas tous les programmes de recyclage qui acceptent tous les types de déchets recyclables, ce qui fait que certains ménages n'avaient qu'un accès partiel au recyclage. Le pourcentage de ménages ayant accès à des programmes de recyclage qui acceptaient toutes les matières recyclables a augmenté depuis le milieu des années 1990, mais en 2007, 11 % des ménages canadiens ayant accès à des programmes de recyclage étaient encore incapables de recycler un ou plusieurs types de déchets recyclables (tableau 12).

Certaines matières étaient plus susceptibles que d'autres d'être acceptées par les programmes de recyclage. Les ménages ont déclaré que leurs programmes de recyclage étaient légèrement plus susceptibles d'accepter le papier (98 %) et le plastique (96 %), que le verre (94 %) ou le métal (94 %) (tableau 13). Lorsque les ménages étaient en mesure de recycler une matière, ils étaient les plus susceptibles de recycler la totalité de leurs déchets de verre (74 %) ou de métal (71 %).

Données de l'étude

La présente étude est fondée sur les données de l'Enquête sur les ménages et l'environnement (EME) de 2007, menée dans le cadre du projet des Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement.

L'EME publie des données sur la participation aux programmes de recyclage et sur l'accès à ces programmes, ainsi qu'une estimation de la proportion de déchets recyclés, par type de matière, pour chaque ménage. Aux fins de cette enquête, la participation aux programmes de recyclage signifie qu'un ménage a utilisé un programme de recyclage au cours d'une semaine moyenne pendant la période de référence de 12 mois.

Des questions sur le recyclage ont aussi été posées au cycle 2006 de l'EME. Toutefois, aucune donnée n'a été recueillie sur le type de programme de recyclage disponible ou sur la quantité de chaque matière recyclée. Par ailleurs, la période de référence pour le cycle de 2006 avait trait à tous les types d'utilisation pendant l'année précédente, plutôt qu'au cours d'une semaine moyenne. C'est pourquoi les données de ce cycle ne sont pas utilisées pour la présente étude.

2   Résultats

2.1  Accès au recyclage

Population n'ayant pas accès au recyclage

Ménages ayant indiqué qu'ils n'avaient accès à aucun type de programme de recyclage à leur lieu de résidence actuel. Cette catégorie ne tient pas compte de l'accès à d'autres formes d'élimination des déchets, comme le remboursement ou la réutilisation.

L'accès à un programme de recyclage constituait une première étape nécessaire pour tous les types de recyclage. Le pourcentage de ménages ayant accès à un programme a augmenté considérablement depuis le milieu des années 1990; en 2007, presque tous les ménages canadiens (95 %) indiquaient avoir accès à un ou plusieurs programmes de recyclage, comparativement à seulement les trois quarts des ménages canadiens en 1994 (74 %) (tableau 1).

En dépit de cette augmentation, l'accès a continué de constituer un obstacle majeur au recyclage au Canada : les deux tiers du million de ménages environ qui ne recyclaient pas en 2007 étaient ceux qui n'avaient pas accès à des programmes de recyclage, le tiers qui reste étant constitué de ménages qui avaient accès à des programmes, mais qui avaient choisi de ne pas recycler.

L'accès présentait un obstacle plus grand dans certaines provinces que dans d'autres. Les ménages de Terre-Neuve-et-Labrador étaient de loin les moins susceptibles d'avoir accès à des programmes de recyclage, moins des trois quarts de tous les ménages de la province (71 %) ayant accès à des programmes de recyclage (tableau 1). La Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick venaient tous les deux à l'avant-dernier rang en pourcentage en ce qui a trait à l'accès, soit 90 % des ménages de la province dans chaque cas.

Par contre, presque tous les ménages de l'Île-du-Prince-Édouard (100 %) et de la Nouvelle-Écosse (99 %) ont indiqué avoir accès à des programmes de recyclage. Cela résulte probablement des mandats forts dont se sont dotées les administrations provinciales en ce qui a trait au recyclage dans ces provinces. La Colombie-Britannique (97 %) et l'Ontario (96 %) se situaient aussi légèrement au-dessus de la moyenne nationale.

Les résidents des régions métropolitaines de recensement (RMR) étaient seulement légèrement plus susceptibles que les ménages à l'extérieur des RMR d'avoir accès au recyclage, 95 % des résidents de RMR ayant accès, comparativement à 92 % de ceux résidant à l'extérieur d'une RMR (tableau 4). Du fait de la plus grande densité de population dans les régions métropolitaines, toutefois, la plupart des ménages déclarant ne pas avoir accès à des services de recyclage vivaient dans une RMR (70 %) et étaient les plus susceptibles de résider dans un immeuble à appartements (50 %) 5 .

Les caractéristiques démographiques étaient aussi liées à l'accès au recyclage, certains types de ménages étant plus susceptibles que d'autres d'avoir accès au recyclage. Cette question est examinée de façon plus détaillée à la section 2.4.

2.2  Participation au recyclage

La presque totalité (98 %) des ménages canadiens ayant accès à un programme de recyclage ont indiqué avoir recyclé au moins une partie de leurs déchets au cours d'une semaine moyenne en 2007 (tableau 1 et graphique 1).

Cela était vrai dans toutes les provinces : même dans celles où les ménages étaient les moins susceptibles d'avoir recyclé (Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador), la presque totalité des ménages avaient recyclé (91 % et 94 %, respectivement). Les ménages des provinces qui étaient de peu les plus susceptibles d'avoir recyclé étaient ceux de l'Île-du-Prince-Édouard (99 %), de l'Ontario (99 %), de la Nouvelle-Écosse (99 %) et du Québec (98 %).

Ce ne sont pas tous les ménages qui recyclaient qui ont participé au recyclage dans la même mesure. Lorsque l'on a demandé aux répondants d'estimer quelle quantité de matières recyclables générées par leur ménage étaient recyclées au cours d'une semaine moyenne, seulement la moitié des ménages qui recyclaient ont indiqué recycler la totalité de leurs déchets recyclables (52 %). Un autre tiers des ménages qui recyclaient (34 %) ont recyclé entre la majeure partie et la totalité de leurs déchets recyclables, et seulement un faible pourcentage (3 %) n'ont recyclé entre aucun déchet et une partie de leurs déchets recyclables (tableau 1) (voir l'appendice II pour la moyenne).

Contrairement à la participation globale au recyclage, qui est demeurée élevée peu importe la région, le pourcentage de ménages qui recyclaient qui avaient recyclé tous leurs déchets variait considérablement entre les provinces. Seulement le quart des ménages qui recyclaient en Saskatchewan (24 %) ont recyclé la totalité de leurs déchets, comparativement à la moitié (52 %) des ménages qui recyclaient à l'échelle nationale (tableau 1, graphique 2). Les ménages qui recyclaient étaient aussi moins susceptibles d'avoir recyclé la totalité de leurs déchets recyclables au Nouveau-Brunswick (28 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (32 %) et en Alberta (34 %).

Les ménages qui recyclaient à l'Île-du-Prince-Édouard (56 %) et en Nouvelle-Écosse (52 %) n'étaient que légèrement plus susceptibles que la moyenne des ménages canadiens de déclarer avoir recyclé la totalité de leurs déchets, tout comme ceux du Québec (57 %) et de l'Ontario (57 %).

Glossaire

Ménages participant au recyclage

Ménages déclarant avoir recyclé une certaine quantité de déchets au cours d'une semaine moyenne pendant la période de 12 mois précédant l'enquête.

Ménages ayant recyclé tous leurs déchets

Ménages déclarant qu'au cours d'une semaine moyenne pendant la période de 12 mois précédant l'enquête, ils avaient recyclé « tous » les déchets recyclables pour chaque type de déchets qu'ils pouvaient recycler.

Ménages recyclant partiellement

Ménages déclarant qu'au cours d'une semaine moyenne pendant la période de 12 mois précédant l'enquête, ils avaient recyclé au moins « une partie » d'un ou de plusieurs types de déchets qu'ils étaient en mesure de recycler.

Ménages ne recyclant pas

Ménages déclarant qu'au cours d'une semaine moyenne pendant la période de 12 mois précédant l'enquête, ils avaient accès à des programmes de recyclage, mais n'avaient recyclé aucun des types de déchets qu'ils étaient en mesure de recycler.

Région métropolitaine de recensement

Une région métropolitaine de recensement (RMR) est constituée d'une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d'une grande région urbaine. Une RMR doit compter une population totale d'au moins 100 000 habitants, dont 50 000 qui vivent dans le noyau urbain. Pour être incluses dans la RMR, les municipalités adjacentes doivent avoir un degré d'intégration élevé avec la région urbaine centrale, lequel est déterminé par le pourcentage de navetteurs.

2.3  Raisons

En 2007, la presque totalité (98 %) des ménages canadiens ayant accès à un programme de recyclage ont choisi de recycler au moins une partie de leurs déchets.

Les ménages peuvent recycler pour un certain nombre de raisons, et le fait de connaître ces raisons fait partie de la compréhension des comportements en matière de recyclage. À cette fin, on a demandé aux ménages qui recyclaient d'indiquer une ou plusieurs des raisons qui les avaient motivés à recycler, autres que leurs préoccupations générales relatives à l'environnement.

Dans une large mesure, la plupart des ménages qui recyclaient ont mentionné un sens de responsabilité sociale (82 %) ou le désir de réduire la quantité de déchets dans les sites d'enfouissement (75 %) comme les ayant influencés dans leur décision de recycler (tableau 2). Ce modèle s'observait peu importe la province, la responsabilité sociale et le désir de réduire la quantité de déchets figurant parmi les deux principales réponses fournies par les ménages dans chaque province.

Un peu plus de la moitié des ménages qui recyclaient (53 %) ont indiqué que le désir de réduire la demande de matières premières avait contribué à leur participation aux programmes de recyclage. Le désir de réduire cette demande figurait parmi les trois principales raisons fournies dans toutes les provinces, sauf à l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse.

Les ménages qui recyclaient dans ces deux provinces étaient plus de deux fois plus susceptibles de dire qu'ils le faisaient par suite de règlements municipaux ou d'exigences légales (68 % à l'Île-du-Prince-Édouard et 57 % en Nouvelle-Écosse, comparativement à 28 % à l'échelle nationale). Les ménages de ces deux provinces étaient aussi plus susceptibles que les ménages de toute autre province de mentionner qu'ils le faisaient parce que tous les gens de leur secteur le faisaient (51 % à l'Île-du-Prince-Édouard et 41 % en Nouvelle-Écosse, comparativement à 28 % à l'échelle nationale).

Les ménages qui recyclaient dans les provinces des Prairies étaient plus susceptibles de dire qu'ils étaient préoccupés par la réduction de la demande de matières premières : de 58 % à 60 % des ménages des Prairies indiquant cela comme un facteur de motivation, comparativement à entre 41 % et 43 % dans les provinces de l'Atlantique, à 49 % au Québec et à 52 % en Ontario.

2.4  Obstacles

Même si la plupart des ménages canadiens recyclaient quand ils le pouvaient, seulement 52 % de ces ménages ont indiqué recycler la totalité de leurs déchets. Un autre tiers des ménages qui recyclaient (34 %) ont recyclé la majeure partie ou la totalité de leurs déchets et seulement un faible pourcentage (15 %) ont recyclé moins de la majeure partie de leurs déchets (tableau 1) (voir l'appendice II).

En combinaison avec les ménages qui ne recyclaient pas, environ la moitié des ménages ayant accès à un programme de recyclage ne recyclaient pas ou ne recyclaient pas tout ce qu'ils pouvaient recycler. Même si la plupart des ménages recyclant partiellement recyclaient la majorité de leurs déchets recyclables, on a demandé à la fois aux ménages ne recyclant pas et à ceux recyclant partiellement de déterminer certains des obstacles qui les avaient empêchés de recycler ou avaient réduit leur participation aux programmes de recyclage en 2007.

Les réponses variaient selon que le répondant appartenait à un ménage ne recyclant pas ou à un ménage recyclant partiellement. Lorsqu'on a demandé aux personnes qui ne recyclaient pas ce qui les avait empêchées de le faire, elles étaient susceptibles à peu près dans la même proportion de dire que le recyclage n'était pas pratique (43 %), qu'il nécessitait trop de temps (40 %), ou qu'il prenait trop de place (33 %) (tableau 3, graphique 3).

Environ le tiers des ménages qui ne recyclaient pas (32 %) ont choisi de fournir une explication personnelle pour expliquer leur geste. Dans ces explications, ils étaient les plus susceptibles de dire qu'ils ne recyclaient pas en raison de problèmes concernant les options de recyclage qui leur étaient offertes : par exemple, l'absence de programme de collecte porte-à-porte, la distance du centre de collecte ou du site de stockage, ou le caractère inapproprié des installations ou des programmes disponibles dans leur secteur. Parmi les autres explications courantes figuraient le fait qu'ils ne produisaient pas suffisamment de déchets pour que le recyclage en vaille la peine.

Contrairement aux ménages qui ne recyclaient pas, les ménages qui recyclaient partiellement étaient les plus susceptibles globalement de choisir d'expliquer dans leurs propres mots la raison pour laquelle ils ne recyclaient pas davantage (41 %). Dans ces explications, les ménages qui recyclaient partiellement étaient les plus susceptibles d'indiquer qu'ils recyclaient déjà le plus qu'ils le pouvaient 6 . Cela était probablement relié au fait que plus des deux tiers des ménages recyclant une partie de leurs déchets en avaient recyclé la majeure partie, de sorte que la quantité non recyclée pourrait être relativement petite. Un nombre important de ménages recyclant partiellement ont aussi indiqué avoir utilisé les matières recyclables d'une autre façon : par exemple, qu'ils les avaient brûlées, ou qu'ils les avaient retournées pour remboursement.

Lorsque les ménages qui recyclaient partiellement ont choisi un obstacle compris dans la liste, leurs modèles de réponse étaient généralement similaires à ceux des ménages qui ne recyclaient pas. Ils étaient les plus susceptibles d'indiquer que le recyclage nécessitait trop de temps ou trop d'efforts (30 %), et presque aussi susceptibles d'indiquer que cela n'était pas pratique (25 %) pour elles d'augmenter leur participation au recyclage.

Il existait des différences clés entre les ménages qui ne recyclaient pas et les ménages qui recyclaient partiellement en ce qui a trait à deux des réponses les moins couramment sélectionnées : les ménages qui ne recyclaient pas étaient plus de deux fois plus susceptibles que les ménages qui recyclaient partiellement d'indiquer qu'ils ne recyclaient pas parce qu'ils n'avaient pas de bac ou de sac de recyclage (25 % comparativement à 9 %) et cinq fois plus susceptibles que les ménages qui recyclaient partiellement de répondre qu'ils ne croyaient pas que le recyclage était important (15 % comparativement à 3 %).

Dans le cas des ménages qui recyclaient partiellement, les divergences les plus marquées par rapport aux réponses nationales se retrouvaient en Saskatchewan et en Alberta 7 . Dans ces provinces, les ménages qui recyclaient partiellement étaient presque deux fois plus susceptibles d'indiquer que cela n'était pas pratique pour eux de recycler davantage (47 % en Saskatchewan et 46 % en Alberta, comparativement à 25 % pour les ménages recyclant partiellement à l'échelle nationale). Cela peut comporter un lien avec les niveaux relativement faibles de collecte porte-à-porte dans ces provinces, ce qui fait que le recyclage est plus difficile ou qu'il nécessite plus de temps.

Des variations plus faibles ont été notées dans les autres provinces. Au Québec, les ménages qui recyclaient partiellement n'étaient susceptibles que dans une proportion d'un tiers d'indiquer que cela n'était pas pratique pour eux de recycler davantage (7 % comparativement à 25 %) (tableau 3). Les ménages de la Saskatchewan, de l'Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador étaient plus susceptibles de dire que le recyclage prenait trop de place; environ un ménage sur trois recyclant partiellement (de 35 % à 37 %) dans ces provinces a fourni cette réponse, comparativement à 22 % à l'échelle nationale.

2.5  Facteurs relatifs au recyclage

Les recherches antérieures ont fait ressortir plusieurs variables qui semblent être liées au comportement en matière de recyclage. L'un des facteurs clés déterminés est le caractère pratique du processus : il a été démontré que le type de programme de recyclage dont dispose un ménage comporte un lien étroit avec la probabilité que ce ménage recycle 8 .

Cette tendance ressortait aussi dans les résultats de la présente étude : les ménages n'ayant pas accès à un programme de collecte porte-à-porte étaient beaucoup moins susceptibles d'avoir recyclé. Même lorsque des ménages n'ayant pas accès à un service de collecte porte-à-porte recyclaient, ils étaient beaucoup moins susceptibles d'avoir recyclé la totalité de leurs déchets recyclables. Cela est probablement lié au fait que les programmes de collecte porte-à-porte comportent un certain aspect pratique, le déplacement vers un centre de collecte ou un site de stockage pouvant nécessiter un investissement additionnel de temps et des coûts de transport.

Au niveau démographique, des facteurs comme l'âge, le revenu, le niveau de scolarité et le type de logement étaient liés à l'accès et à la participation au recyclage 9 , 10 . La présente étude a permis de déterminer que, à l'échelle nationale, les caractéristiques démographiques étaient les plus fortement liées à la probabilité qu'un ménage ait accès à des programmes de recyclage; les ménages qui étaient les plus susceptibles d'avoir accès au recyclage étaient ceux ayant un revenu plus élevé, ceux ayant un niveau de scolarité plus élevé, ainsi que ceux vivant dans un logement individuel non attenant.

La presque totalité des ménages qui avaient accès à des programmes de recyclage ont participé au recyclage en 2007. Ce niveau élevé de participation était insensible dans une large mesure aux caractéristiques démographiques, même si à cet égard certaines variations existaient pour certaines catégories et provinces.

Il existait un lien plus étroit entre les caractéristiques démographiques et la probabilité que les ménages qui recyclaient aient recyclé la totalité de leurs déchets recyclables. De façon plus particulière, les ménages les plus susceptibles d'avoir recyclé la totalité de leurs déchets étaient ceux qui comprenaient uniquement des personnes de 65 ans et plus, et ceux dans lesquels aucun membre n'avait plus de 8 ans de scolarité.

2.5.1  Type de programme de recyclage

Même si le recyclage nécessite toujours un tri entre les matières recyclables et les autres déchets, le type de programme de recyclage disponible a des répercussions sur le temps consacré au recyclage et le niveau d'effort requis.

Dans le cadre de l'enquête, on a demandé aux répondants s'ils avaient accès aux types suivants de programmes de recyclage : 

  1. Un programme municipal de collecte porte-à-porte, y compris des conteneurs ou bacs à proximité du lieu de résidence du ménage;
  2. Des centres de collecte ou des sites de stockage, y compris ceux installés dans des sites d'enfouissement.

La plupart des ménages canadiens ayant accès à un programme de recyclage disposaient d'un service de collecte porte-à-porte pour le recyclage (84 %) (tableau 5). La moitié des ménages ayant accès à un programme de recyclage (51 %) pouvaient utiliser uniquement un programme de collecte porte-à-porte, tandis que le tiers (33 %) avaient accès à la fois à un programme de collecte porte-à-porte et à des centres de collecte ou sites de stockage. Moins du cinquième des ménages ayant accès à un programme de recyclage ont déclaré avoir accès au recyclage uniquement dans des centres de collecte ou des sites de stockage (16 %).

La disponibilité de la collecte porte-à-porte variait selon la province. Les ménages de Terre-Neuve-et-Labrador étaient les moins susceptibles de disposer d'un programme de collecte porte-à-porte, seulement 28 % d'entre eux ayant accès à un tel programme. Parmi les ménages ayant accès à des programmes de recyclage, la collecte porte-à-porte était aussi moins susceptible d'être disponible en Saskatchewan (37 %), en Alberta (37 %) et au Nouveau-Brunswick (48 %).

Il existait un large écart entre ces trois provinces et le reste du Canada, étant donné que dans chacune des autres provinces, les trois quarts ou plus des ménages ayant accès à des programmes de recyclage pouvaient utiliser un service de collecte porte-à-porte. Les ménages les plus susceptibles d'avoir accès à la collecte porte-à-porte pour le recyclage étaient ceux de l'Île-du-Prince-Édouard (98 %), du Québec (98 %), de l'Ontario (95 %) et de la Nouvelle-Écosse (94 %).

Les ménages n'ayant pas accès à un service de collecte porte-à-porte étaient moins susceptibles d'avoir recyclé : 92 % des ménages sans accès à un service de collecte porte-à-porte ont recyclé, comparativement à 98 % de ceux ayant un tel accès (tableau 6 et graphique 4). Ce rapport était uniforme dans la presque totalité des provinces, mais était le plus prononcé au Québec, où seulement les trois quarts environ des ménages sans accès à un service de collecte porte-à-porte (77 %) recyclaient, alors que 98 % de ceux ayant un tel accès le faisaient.

Lorsque les ménages sans service de collecte porte-à-porte recyclaient, ils étaient significativement moins susceptibles d'avoir recyclé la totalité de leurs déchets (graphique 5). Seulement le tiers des ménages qui recyclaient sans collecte de porte-à-porte (34 %) recyclaient l'ensemble de leurs déchets, comparativement à plus de la moitié de ceux qui recyclaient avec un service de collecte porte-à-porte (55 %). Ce rapport était encore une fois noté dans presque toutes les provinces, mais était le plus faible en Ontario et en Alberta, où les ménages sans accès à la collecte porte-à-porte étaient seulement légèrement moins susceptibles d'avoir recyclé la totalité de leurs déchets (57 % comparativement à 49 %, respectivement, pour l'Ontario; 38 % comparativement à 32 %, respectivement, pour l'Alberta).

Une partie de cette variation peut être liée au fait que les ménages n'habitant pas dans des régions densément peuplées étaient moins susceptibles d'avoir accès à des options de recyclage pratiques. Toutefois, cette tendance ne s'observait pas à Terre-Neuve-et-Labrador, la province où la collecte porte-à-porte était la moins courante. Dans cette province, les ménages ayant accès à la collecte porte-à-porte et ceux n'ayant pas accès étaient susceptibles dans la même proportion de participer au recyclage (90 % et 91 %, respectivement) et non susceptibles dans la même proportion de recycler la totalité de leurs déchets lorsqu'ils recyclaient (32 % et 33 % des ménages, respectivement). Cela peut indiquer que, dans les régions où le service de collecte porte-à-porte dans une large mesure n'est pas disponible, les centres de collecte ou sites de stockage pourraient devenir un système de recyclage plus répandu ou être davantage intégrés au système.

2.5.2  Type de logement

Le type de logement dans lequel les ménages résident a des répercussions sur leur comportement en matière de recyclage, particulièrement si cela exige d'eux qu'ils consacrent plus d'efforts ou qu'ils prennent des mesures spéciales pour participer au recyclage. En 2007, la plupart des ménages canadiens résidaient dans des logements individuels non attenants (58 %), tandis que le quart vivaient en appartement (25 %), et le reste dans des logements multiples (15 %) ou dans des maisons mobiles (2 %).

Les ménages vivant en appartement étaient significativement moins susceptibles d'avoir accès aux programmes de recyclage : seulement 86 % de ceux vivant dans des tours d'habitation et 90 % de ceux vivant dans des petits immeubles avaient accès à des programmes de recyclage. Les chiffres en ce qui a trait à la proportion de résidents dans tous les autres types de logements se situaient entre 95 % et 98 % (tableau 10). Cela peut être lié au fait que dans les immeubles à appartements, la gestion des déchets est assurée grâce à des systèmes internes, comme des chutes à déchets, qui peuvent ne pas comprendre d'options pour le recyclage.

Les ménages résidant en appartement qui avaient accès à des programmes de recyclage étaient seulement légèrement moins susceptibles que la moyenne des ménages de les utiliser (97 %). Le Nouveau-Brunswick était la seule province dans laquelle les ménages vivant en appartement étaient significativement moins susceptibles d'avoir recyclé que ceux vivant dans d'autres types d'unités; 85 % des personnes vivant en appartement qui avaient accès à des services de recyclage recyclaient, comparativement à 91 % de ceux vivant dans des logements individuels non attenants et à 93 % de ceux vivant dans des immeubles à logements multiples.

Toutefois, à l'échelle nationale, les ménages vivant en appartement étaient significativement moins susceptibles de recycler la totalité de leurs déchets recyclables : 46 % des personnes vivant en appartement qui recyclaient ont indiqué avoir recyclé la totalité de leurs déchets, comparativement à 54 % de ceux vivant dans des logements individuels non attenants.

2.5.3  Composition du ménage

Un peu plus de la moitié des ménages canadiens peuvent être regroupés dans une des trois catégories suivantes : adultes entre 45 et 64 ans (21 %), combinaison d'adultes et d'enfants de moins de 12 ans (18 %), et ménages comprenant uniquement des personnes de 65 ans et plus (16 %).

Les perceptions concernant la composition du ménage comportent souvent une association entre les types de familles ou de personnes et les comportements et attitudes en matière d'environnement : par exemple, on pense souvent que les jeunes adultes sont plus sensibilisés aux questions environnementales. À l'échelle nationale, toutefois, la composition d'un ménage comportait très peu de liens avec les caractéristiques du ménage en matière de recyclage : les ménages de tous les types étaient presque aussi susceptibles d'avoir accès aux programmes de recyclage et susceptibles dans la même proportion de recycler lorsqu'ils avaient accès à de tels programmes.

En ce qui a trait à la participation au recyclage, la différence majeure avait trait aux ménages comprenant uniquement des personnes entre 20 et 24 ans : ces ménages étaient moins susceptibles d'avoir accès à un programme de recyclage (89 %) et légèrement moins susceptibles de recycler lorsqu'ils avaient accès à de tels programmes (93 %) (tableau 7). Toutefois, les ménages dans cette catégorie d'âge étaient aussi assez peu courants, représentant moins de 2 % des ménages globalement.

À l'échelon provincial, la différence la plus marquée du point de vue de la participation avait trait au recyclage global en Saskatchewan et en Alberta. Dans ces provinces, les ménages qui comprenaient à la fois des adultes et des enfants et des adolescents entre 0 et 19 ans étaient moins susceptibles que les autres types de ménages d'avoir recyclé, y compris ceux ayant des enfants, mais pas d'adolescents.

Lorsque l'on examine la quantité de recyclage des ménages participants, on note que la différence la plus marquée a trait aux ménages constitués de personnes âgées seulement. Même si ces ménages n'étaient pas plus susceptibles de recycler que les autres types de ménages, lorsqu'ils recyclaient, ils étaient significativement plus susceptibles de recycler la totalité de leurs déchets : 67 % des ménages constitués de personnes âgées seulement qui recyclaient le faisaient pour tous leurs déchets recyclables, comparativement à entre 32 % et 55 % des autres types de ménages.

Parmi les explications possibles figure le fait que les ménages comprenant des personnes âgées seulement comptent peut-être un moins grand nombre de membres, ce qui facilite le suivi du recyclage effectué par l'ensemble du ménage. Il est aussi possible que les ménages constitués de personnes âgées seulement aient une perspective différente à l'égard de l'élimination des déchets, particulièrement ceux comprenant des membres qui vivaient au moment où les règlements en matière d'élimination des déchets sont entrés en vigueur.

2.5.4  Revenu du ménage et niveau le plus élevé de scolarité

Comme c'est le cas pour l'âge, le revenu et le niveau de scolarité sont souvent liés aux attitudes environnementales dans les perceptions. Par exemple, on peut s'attendre à ce que ceux qui ont des niveaux plus élevés de scolarité soient plus susceptibles d'être informés des répercussions environnementales, tandis que ceux ayant un niveau de revenu plus élevé soient plus susceptibles de produire plus de déchets que les autres ou se préoccupent moins de leur élimination.

Selon les résultats de l'EME de 2007, le revenu et la scolarité avaient tendance à varier ensemble. Ce rapport comportait le lien le plus étroit à l'extrémité inférieure de l'échelle, la presque totalité des personnes au niveau de scolarité le plus faible appartenant aussi à une des deux catégories de revenu les plus faibles. Compte tenu de ce rapport étroit, ces deux variables seront examinées ensemble.

À l'échelle nationale, les différences les plus marquées en ce qui a trait au revenu ou à la scolarité étaient liées à l'accès au recyclage : seulement 88 % des ménages ayant un revenu de 20 000 $ ou moins et seulement 87 % des ménages dans lesquels aucun membre n'était titulaire d'un diplôme d'études secondaires avaient accès à des programmes de recyclage, tandis qu'entre 95 % et 97 % des ménages ayant un niveau plus élevé de revenu ou de scolarité avaient un tel accès.

À l'échelle nationale, presque tous les ménages ayant accès à un programme de recyclage recyclaient, peu importe leur revenu ou leur niveau de scolarité. Des différences significatives en ce qui a trait à la participation au recyclage ressortaient seulement à l'échelon provincial et uniquement dans certaines catégories.

À l'échelon provincial, le rapport le plus étroit entre ces variables et le recyclage a été noté dans le cas du Nouveau-Brunswick, où seulement 83 % des ménages dans la catégorie de revenu la plus faible ou dans la catégorie de niveau de scolarité la plus faible recyclaient, la moyenne provinciale étant de 92 % des ménages pour les niveaux plus élevés de revenu et de scolarité (tableau 8).

Ce modèle se retrouvait dans une certaine mesure dans presque toutes les provinces, sauf l'Alberta, où les personnes de la catégorie de revenu inférieure étaient légèrement plus susceptibles d'avoir recyclé que celles des autres catégories de revenu (98 % de celles de la catégorie de revenu inférieur comparativement à une moyenne provinciale de 95 % de celles des autres catégories de revenu).

À l'échelle nationale, il existait un lien plus étroit entre le revenu, la scolarité et la probabilité qu'un ménage qui recyclait ait recyclé tous ses déchets : lorsque les ménages de la catégorie de revenu la plus faible ou de la catégorie de scolarité la plus faible recyclaient, ils étaient légèrement plus susceptibles de recycler tous leurs déchets que les ménages des catégories plus élevées. Au total, 55 % des ménages dont le revenu du ménage était inférieur à 20 000 $ qui recyclaient le faisaient pour la totalité de leurs déchets, tandis qu'entre 47 % et 51 % de ceux des trois catégories supérieures de revenu étaient dans cette situation.

La disparité dans l'accès peut être le résultat d'une plus grande concentration de ménages à faible revenu dans les immeubles à appartements. Toutefois, les personnes vivant en appartement étaient aussi les moins susceptibles de recycler la totalité de leurs déchets. Par conséquent, cela ne peut pas servir à expliquer pourquoi les ménages à revenu plus faible ou à niveau de scolarité moins élevé étaient légèrement plus susceptibles de recycler la totalité de leurs déchets. Parmi les facteurs possibles figure le fait que ceux du groupe de revenu le plus faible peuvent produire des quantités plus petites de déchets recyclables ou peuvent être plus conscients de l'élimination de ces déchets.

2.6  Types de déchets recyclables

Recyclage selon la matière

Pour chaque type de matière, on a demandé aux ménages d'indiquer quelle quantité ils avaient recyclée en proportion de la somme totale de déchets recyclables de ce type qu'ils avaient générés au cours d'une semaine moyenne pendant les 12 mois précédents. On leur a demandé d'indiquer s'ils avaient recyclé la totalité, la majeure partie, une partie ou rien du tout d'un type donné de déchets.

  1. Déchets de papier : tous les déchets de papier, y compris les journaux et le carton.
  2. Déchets de plastique : tous les déchets de plastique, y compris les bouteilles de boissons gazeuses en plastique, et le plastique multicouche, comme les contenants de lait.
  3. Déchets de verre : tous les pots, bouteilles de jus, bouteilles de vin ou autres contenants en verre.
  4. Déchets de métal : toutes les boîtes de conserve et les contenants en métal, y compris les canettes de boissons gazeuses, les boîtes de soupe et de jus en conserve et tout autre contenant en métal pour les aliments.

Même si, dans la présente étude, on a parlé jusqu'à maintenant du recyclage global, le processus peut comprendre différents types de matières et d'objets : des journaux et bouteilles en verre à certains types de plastique ou de métal. Dans le cadre de l'enquête, on a regroupé les déchets recyclables en quatre grandes catégories – papier, plastique, verre et métal – et on a demandé aux répondants de déclarer chacun séparément (voir encadré « Recyclage selon la matière »).

Ce ne sont pas tous les programmes de recyclage qui acceptent tous les types de matières. Même lorsqu'un programme est accessible, le type de matière peut avoir des répercussions sur le processus de recyclage; certaines matières peuvent être plus lourdes ou plus difficiles à manipuler que d'autres et peuvent nécessiter un effort additionnel de préparation en vue du recyclage.

En 2007, les ménages étaient significativement plus susceptibles de pouvoir recycler les quatre types de matières recyclables qu'au milieu des années 1990. Toutefois, ce ne sont pas tous les ménages qui pouvaient recycler une matière qui le faisaient, même s'ils participaient à d'autres formes de recyclage : par exemple, il se peut qu'un ménage ait recyclé l'ensemble de son papier, mais aucun métal.

Ce type de recyclage partiel se retrouvait chez un nombre significatif de ménages canadiens : il était beaucoup plus courant pour un ménage de déclarer qu'il n'avait recyclé aucun de ses déchets, pour un ou plusieurs types de matières, que ce soit par choix ou par manque d'accès, que pour un ménage de déclarer qu'il n'avait pas recyclé du tout.

2.6.1  Accès selon le type

Depuis 1994, les ménages sont devenus beaucoup plus susceptibles de pouvoir recycler chaque type de matières recyclables : en 2007, au moins 89 % des ménages ayant accès à un programme de recyclage étaient en mesure de recycler chaque type de matière. En comparaison, seulement 63 % à 70 % des ménages ayant accès à un programme étaient capables de recycler chaque type de matière en 1994 (tableau 11).

Cette augmentation correspond à une hausse du nombre de matières acceptées par les programmes de recyclage. La presque totalité des ménages ayant accès à un programme de recyclage ont déclaré que ce programme acceptait les quatre types de matières recyclables (89 %) (tableau 12). Une autre proportion de 7 % des ménages étaient en mesure de recycler trois des quatre matières, et seulement 1 % des ménages ne pouvaient recycler que l'un des types de déchets recyclables.

En dépit de ces hausses, le nombre de ménages n'ayant qu'un accès partiel au recyclage était significatif du point de vue du portrait global du recyclage : on comptait deux fois plus de ménages incapables de recycler une ou plusieurs matières que de ménages qui n'avaient pas du tout accès à des programmes de recyclage.

L'exhaustivité des programmes de recyclage varie selon la province. Les ménages de Terre-Neuve-et-Labrador étaient de loin les moins susceptibles d'avoir un programme acceptant toutes les matières : seulement 27 % des ménages de Terre-Neuve-et-Labrador ayant accès à un programme de recyclage pouvaient recycler les quatre types de déchets recyclables. Les ménages de Terre-Neuve-et-Labrador ayant accès à des programmes étaient aussi plus de dix fois plus susceptibles que les ménages canadiens moyens ayant accès de pouvoir recycler un seul des quatre types (14 % comparativement à 1 % à l'échelle nationale).

Le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan étaient les seules autres provinces dans lesquelles plus du quart des ménages étaient incapables de recycler tous les types de déchets recyclables, soit 46 % et 38 %, respectivement. Les ménages des provinces qui étaient les plus susceptibles de pouvoir recycler les quatre types de matières étaient ceux de l'Île-du-Prince-Édouard (96 %), de l'Ontario (96 %) et du Québec (96 %) (graphique 6).

À l'échelle nationale, les ménages étaient légèrement plus susceptibles de pouvoir recycler du papier et du plastique (98 % et 96 %), que du verre et du métal (94 % pour les deux) (tableau 13). Ce rapport était le même dans presque toutes les provinces, les ménages ayant tendance globalement à être les plus susceptibles d'avoir accès au recyclage du papier et les moins susceptibles d'avoir accès au recyclage du métal.

L'exception digne de mention était celle de Terre-Neuve-et-Labrador, où les ménages ayant accès à des programmes de recyclage étaient les moins susceptibles globalement de pouvoir recycler le papier (54 % pour le papier comparativement à 60 % à 81 % pour les autres matières). Les ménages du Nouveau-Brunswick étaient généralement moins susceptibles que ceux de la plupart des autres provinces de pouvoir recycler tous les types de déchets, seulement trois ménages sur quatre qui avaient accès à un programme pouvant recycler du verre (71 %) ou du métal (77 %).

2.6.2  Recyclage selon le type

Comme dans le cas de la participation au recyclage globalement, l'augmentation du recyclage de chaque type de matière était moins marquée que la hausse de l'accès à des programmes de recyclage qui acceptaient chacun des types; même en 1994, la plupart des ménages recyclaient chaque matière qu'ils pouvaient recycler (entre 85 % et 86 % selon le type de matière). Toutefois, en 2007, on a noté des augmentations significatives, de 92 % à 96 %, des ménages recyclant maintenant chaque matière acceptée par leur programme de recyclage (tableau 11).

Les ménages étaient plus susceptibles d'avoir recyclé certaines matières que d'autres. De façon plus particulière, les ménages étaient moins susceptibles de recycler le métal que toute autre matière : environ un ménage sur dix qui recyclaient (8 %) a déclaré n'avoir recyclé aucun déchet de métal (tableau 13). En comparaison, seulement la moitié de cette proportion n'avait recyclé aucun déchet de papier ou de plastique (4 %).

On a noté la même tendance dans toutes les provinces, les taux les plus élevés de non-recyclage étant constamment notés pour les déchets de métal. Les provinces où les ménages étaient les plus susceptibles de recycler toutes les matières étaient aussi celles où les ménages étaient les plus susceptibles de recycler globalement, à savoir l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, l'Ontario et le Québec.

Les ménages de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick figuraient constamment parmi les moins susceptibles de recycler les différents types de matières, en dépit de taux globaux élevés de participation au recyclage dans ces provinces. Seulement les trois quarts environ des ménages de Terre-Neuve-et-Labrador (73 %), de la Saskatchewan (77 %) et du Nouveau-Brunswick (78 %) recyclaient les déchets de métal; ces trois provinces affichaient aussi les taux les plus faibles de recyclage du papier, soit 83 % des ménages à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nouveau-Brunswick, et 88 % des ménages en Saskatchewan.

Les rapports étaient différents en ce qui a trait au recyclage partiel ou complet des matières. À l'échelle nationale, les ménages qui recyclaient étaient les plus susceptibles de déclarer qu'ils avaient recyclé tous leurs déchets de verre (74 %) ou leurs déchets de métal (71 %) et les moins susceptibles de déclarer qu'ils avaient recyclé tous leurs déchets de papier (62 %).

Certaines des différences sont probablement attribuables aux différents processus de recyclage des matières. Par exemple, dans le cadre de certains programmes de recyclage, on demande que les déchets en métal ou en verre soient lavés; cette exigence peut décourager ce type de recyclage. Il se peut aussi que les ménages soient plus susceptibles de produire des grandes quantités de déchets de papier par rapport à d'autres types de déchets et soient par conséquent moins susceptibles de recycler l'ensemble de leurs déchets de papier ou moins certains d'avoir recyclé l'ensemble des déchets de papier qu'ils ont générés. Cela ne signifie pas que moins de papier est recyclé par les ménages globalement : les déchets de papier représentaient plus de la moitié de toutes les matières recyclées selon le poids au Canada en 2006 11 .

3   Conclusion

La recherche présentée ici fournit un premier aperçu des comportements des ménages canadiens en matière de recyclage en 2007. Une étude plus poussée pourrait permettre de déterminer le rapport entre le recyclage et d'autres variables liées aux comportements environnementaux. De façon plus particulière, il serait utile d'explorer le rapport entre le manque d'accès au recyclage et la participation à d'autres activités environnementales, comme le compostage ou les dons de vêtements ou d'autres articles.