Sommaire

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Il est bien connu que la grande majorité des immigrants en Amérique du Nord choisissent de vivre dans les grands centres métropolitains. Il est essentiel de comprendre l'importance relative des facteurs économiques et non économiques dans les choix résidentiels des immigrants pour comprendre le rôle que les immigrants jouent dans le mécanisme d'adaptation au marché du travail. Les auteurs des ouvrages publiés sur la migration interne reconnaissent que les choix sur le plan de la mobilité dépendent de facteurs tant économiques que non économiques, certaines données recueillies laissant toutefois supposer que l'effet des facteurs économiques pourrait être plus important. Les politiques canadiennes récentes relatives à l'immigration visent à promouvoir une répartition géographique plus diversifiée des immigrants et à aider des villes et des régions autres que Montréal, Toronto et Vancouver à attirer des immigrants et à les retenir. Pour que ces politiques donnent les résultats escomptés, il faut mieux comprendre les similarités et les différences entre les choix sur le plan de la mobilité des immigrants et des non-immigrants. Cependant, de nombreuses questions demeurent au sujet du rôle différent que les considérations d'ordre économique pourraient jouer dans les décisions en matière de mobilité des immigrants et des non-immigrants.

L'essor économique que connaît récemment l'Alberta, qui a entraîné une augmentation de la demande de main-d'oeuvre au cours des premières années du siècle présent, a créé une conjoncture économique unique dans laquelle nous pouvons vérifier certaines hypothèses au sujet des réactions des immigrants à une forte demande de main-d'oeuvre à l'extérieur des grands centres métropolitains. En nous appuyant sur un ensemble unique de données tirées de dossiers administratifs et de dossiers d'immigrants, nous comparons tout d'abord la réaction à la forte demande de main-d'oeuvre en Alberta des immigrants relativement nouveaux à celle du groupe témoin composé dans une large mesure de personnes nées au Canada. En deuxième lieu, nous examinons l'incidence de différents facteurs sur la décision des immigrants de déménager en Alberta. Même si nous pourrions nous attendre à ce que la perspective d'obtenir un emploi bien rémunéré influe de façon importante sur les choix des immigrants sur le plan de la mobilité, il ne s'agit que de l'un des nombreux facteurs qui interviennent dans pareils choix. Les caractéristiques personnelles et démographiques, la présence de réseaux sociaux ainsi que la situation économique dans la région où ils habitent avant que nous observions leurs résultats sur le plan de la mobilité peuvent également jouer un rôle dans les décisions des immigrants de déménager (ou de ne pas déménager) en Alberta.

L'échantillon de l'étude est tiré de la Banque de données administratives longitudinales (DAL) de Statistique Canada, qui contient des données démographiques, des données sur le revenu et des données fiscales. Chaque année la banque DAL représente un échantillon aléatoire de 20 % de l'ensemble des Canadiens ayant un numéro d'assurance sociale l'année en question. Les enregistrements dans la banque DAL sont liés aux dossiers de Citoyenneté et Immigration Canada, qui contiennent des renseignements sur, entre autres sujets, la scolarisation à l'étranger, le lieu de naissance et la capacité de parler l'une des langues officielles de tous les immigrants arrivés au Canada depuis 1980.

Le résultat principal de notre étude est que les immigrants, de façon générale, ont réagi fortement à la demande croissante de main-d'oeuvre en Alberta, bien que l'ampleur de la réaction varie d'une région à l'autre. Nos probabilités estimées de déménager en Alberta, dans le cas des immigrants, étaient d'environ 30 % plus élevées pour la période de 2001 à 2005 que pour la période de 1996 à 2000 en tenant compte des différences dans les caractéristiques des immigrants pour ces deux périodes, et d'environ 20 % plus élevées en fondant nos résultats sur les données brutes (sans variables maintenues constantes). Ce résultat présente un contraste frappant avec ceux du groupe témoin, qui est composé des non-immigrants et des immigrants vivant au Canada depuis 15 ans et plus, dont les taux de migration en Alberta n'ont pas changé de façon significative de la période de 1996 à 2000 à la période de 2001 à 2005 1 .

En termes de niveaux plutôt que de variation, toutefois, seuls les immigrants résidant au Canada depuis cinq ans ou moins ont des taux de migration sensiblement supérieurs à ceux du groupe témoin. De façon générale, les immigrants vivant au Canada depuis 10 à 15 ans étaient moins susceptibles de déménager en Alberta que leurs homologues membres du groupe témoin. En particulier, les immigrants au Canada depuis plus de cinq ans et habitant dans de grandes régions métropolitaines comme Toronto et Vancouver demeurent moins susceptibles de déménager que le groupe témoin. Étant donné la tendance chez les immigrants à se concentrer dans ces villes, ils sont sous-représentés dans l'ajustement global sur le plan de la mobilité déclenchée par la demande de main-d'oeuvre à la hausse en Alberta. La proportion d'immigrants au Canada (quel que soit leur lieu de résidence) qui ont déménagé en Alberta était de 0,27 %, comparativement à 0,35 % pour le groupe témoin. Les immigrants résidant au Canada depuis moins de cinq ans, toutefois, étaient surreprésentés dans la réaction migratoire, leur taux de migration global étant de 0,45 %.

Une grande partie des écarts entre les taux de migration interne des immigrants en Alberta et ceux du groupe témoin peut être attribuée aux différences sur le plan des caractéristiques de ces deux groupes. D'après nos résultats, nous sommes d'avis que si les immigrants présentaient les mêmes caractéristiques que le groupe témoin, leurs taux de migration interne seraient considérablement plus élevés que ceux du groupe témoin.