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Qui crée des emplois? Selon la perception populaire, ce sont les petites entreprises. On trouve des données empiriques sur cette question dans les études qui visent à déterminer si les taux de croissance de l'emploi sont indépendants de la taille de l'entreprise, un résultat appelé la condition de croissance moyenne proportionnelle de la loi de Gibrat — l'assertion de l'économiste français Robert Gibrat, en 1931, selon laquelle la croissance moyenne de l'entreprise est indépendante de sa taille.
Alors que certains chercheurs ont constaté au moins une faible relation négative entre la taille de l'entreprise et la croissance de l'emploi, dans un récent document de travail, Haltiwanger, Jarmin et Miranda (2010) soutiennent que la relation négative entre la taille de l'entreprise et la croissance de l'emploi dont ont fait état certaines études antérieures est attribuable en réalité à des données inadéquates, des variables omises et des sophismes statistiques. En s'appuyant sur la Longitudinal Business Database du U.S. Census Bureau, Haltiwanger et coll. corrigent ces problèmes et ne constatent aucune relation systématique entre la taille de l'entreprise et la croissance annuelle de l'emploi.
Le présent document s'appuie sur la base de données du Programme d'analyse longitudinale de l'emploi (PALE) de Statistique Canada pour déterminer si le résultat est le même pour le Canada au cours de la période de 1999 à 2008. L'un des principaux problèmes dans les études antérieures tient à l'impossibilité de faire la distinction entre les emplois qui changent d'entreprise à la suite d'une fusion, d'une acquisition ou d'une dépossession et la création de nouveaux emplois ainsi que la destruction d'anciens. En outre, la plupart des ensembles de données ne contiennent pas de renseignements exacts sur l'âge des entreprises qui, selon Haltiwanger et coll., est un déterminant important de la croissance de l'emploi. Toutefois, il est possible d'éliminer les fusions et les acquisitions des données du PALE, du moins d'une année à l'autre, et de mesurer l'âge des entreprises de façon uniforme.
La méthodologie utilisée dans la présente étude est semblable à celle employée par Haltiwanger et coll. : des variables de contrôle sont incluses pour l'âge de l'entreprise et le biais possible résultant du phénomène de régression vers la moyenne à court terme est éliminé en évaluant la taille des entreprises selon le nombre moyen d'employés durant l'année précédente et l'année en cours. Lorsque ces corrections sont apportées, les taux annuels nets moyens de croissance de l'emploi augmentent (au lieu de baisser) selon la taille de l'entreprise pour les entreprises qui comptent moins de 20 employés. Dans le cas des entreprises comptant 20 employés ou plus, aucune relation n'est évidente entre la croissance de l'emploi et la taille de l'entreprise. Ce dernier profil est conforme à la condition de croissance moyenne proportionnelle de la loi de Gibrat.
Nous étendons ces résultats en examinant la répartition des tailles des entreprises dans l'économie. La distribution des entreprises selon la taille est conforme à la loi de Zipf, ce qui signifie que les petites entreprises sont choses fréquentes tandis que les grandes entreprises sont rares, une autre indication de l'applicabilité de la loi de Gibrat au secteur des entreprises au Canada.
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