Les prix à la consommation : un bilan de l'année 2007

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par Alan Chaffe
Division des prix

Analyse en bref


Résumé
Légère accélération des prix à la consommation
L'effervescence du marché du logement contribue à la hausse des prix à la consommation
Les aliments : deuxième augmentation la plus rapide en 16 ans
Transport : la vigueur du dollar amortit les hausses des prix des véhicules neufs et de l'essence
Les consommateurs font face à des hausses des coûts des voyages organisés et des études
Les baisses des prix des produits électroniques, des vêtements et des chaussures aident à contenir l'inflation
Les provinces : l'Alberta est à l'origine de la plus forte disparité provinciale observée depuis 1994
Les prix à la consommation sont plus élevés dans la plupart des autres pays

Résumé

Les prix à la consommation ont légèrement accéléré en moyenne au Canada l'an dernier, mais le taux d'augmentation était toutefois moins élevé que dans la plupart des pays industrialisés. Le taux d'inflation mesuré par la moyenne annuelle de l'Indice des prix à la consommation (IPC) est passé à 2,2 % en 2007. Cette hausse était légèrement plus rapide que la moyenne de 2,0 % un an plus tôt.

Le marché du logement serré, particulièrement dans les provinces de l'Ouest riches en matière première, combiné aux augmentations des prix des céréales et de l'essence, a exercé une forte pression à la hausse sur l'IPC d'ensemble. Le recul des prix des produits électroniques ainsi que d'achat et de location à bail de véhicules automobiles a atténué cette pression.

Le marché immobilier est demeuré un moteur de la croissance économique en 2007, entraînant une augmentation des coûts du logement. Même si cette hausse était légèrement moins prononcée en 2007 comparativement à 2006, principalement grâce à une baisse des prix du gaz naturel, ces coûts sont demeurés les principaux contributeurs à la croissance globale des prix à la consommation.

Les hausses des prix des produits de première nécessité et de ceux achetés fréquemment, comme les aliments, ont également alimenté la croissance des prix à la consommation en 2007. Toutefois, les baisses des prix d'un certain nombre produits, particulièrement plusieurs de ceux achetés moins fréquemment comme les véhicules neufs et le matériel informatique, ont modéré l'avancée des prix à la consommation. Devant la hausse des prix des produits achetés fréquemment et la baisse des prix de ceux achetés moins fréquemment, les consommateurs pourraient croire que le taux d'inflation a augmenté à un rythme plus rapide que celui mesuré par l'inflation globale.

Sur une base provinciale, les prix à la consommation ont varié considérablement en 2007. En fait, les prix à la consommation à l'échelle provinciale ont affiché leur plus forte divergence depuis 1994. Les hausses observées allaient de 5,0 % en Alberta à 1,5 % à Terre Neuve et Labrador.

Le Canada s'est en fait retrouvé en bonne position par rapport aux autres pays. En moyenne, les prix à la consommation pour l'ensemble des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont progressé de 2,5 %.

Légère accélération des prix à la consommation

Au Canada, les prix à la consommation ont augmenté à un rythme légèrement accéléré en 2007, progressant de 2,2 % après avoir avancé de 2,0 % l'année précédente. Ce taux de croissance était le plus rapide depuis l'augmentation moyenne de 2,8 % observé en 2003.

En 2007, parmi les huit principales composantes du panier de l'Indice des prix à la consommation (IPC), deux des biens de première nécessité, soit les aliments et le logement, ont connu des hausses qui ont fait grimper les prix à la consommation. En 2006, les coûts du logement et du transport étaient les principaux moteurs de la croissance des prix à la consommation.

Tandis que les composantes « aliments et logement » représentent environ 43,7 % du panier total de biens et services de l'IPC, elles étaient à l'origine de plus de 62 % de l'augmentation totale des prix à la consommation en 2007.

Plusieurs facteurs économiques fondamentaux ont contribué à la hausse d'ensemble des prix des aliments et du logement, comme un marché du logement serré et un déplacement de la demande globale de divers produits de base.

Graphique 1
Les prix à la consommation s'accélèrent légèrement

La hausse des prix des composantes « aliments et logement » était attribuable principalement à l'augmentation des coûts d'intérêts hypothécaires, des prix des jus de fruits ainsi que d'autres produits alimentaires à base de céréales. La hausse des prix de l'essence ont également contribué de façon importante à la hausse des prix à la consommation.

La plus forte divergence entre l'indice de référence de la Banque du Canada et de l'IPC d'ensemble enregistrée en 2007 tenait en partie à l'augmentation du coût d'intérêt hypothécaire et des prix de l'essence. Ces deux composantes sont comprises dans l'IPC mais exclues de l'indice de référence1.

Les chutes des prix de plusieurs produits, particulièrement de ceux achetés moins fréquemment comme le matériel informatique et les véhicules neufs, ont aidé à tempérer la hausse des prix d'autres biens de consommation. La baisse des prix du gaz naturel et des vêtements a également aidé à modérer la progression de l'IPC d'ensemble.

La vigueur du dollar canadien et les importations de produits des pays où les coûts sont relativement avantageux sont également d'autres facteurs qui auraient pu aider à contenir l'augmentation des prix à la consommation durant l'année.

L'accélération de 0,2 point de pourcentage des prix à la consommation observée de 2006 à 2007 était attribuable principalement à la hausse des coûts d'intérêt hypothécaire, des primes d'assurance des véhicules automobiles et de l'hébergement pour voyageurs. Toutefois, les baisses des prix du gaz naturel et des prix d'achat et de location à bail de véhicules automobiles, ainsi qu'un ralentissement significatif des prix de l'électricité, ont modéré l'accélération des prix à la consommation de 2006 à 2007.

Graphique 2
Taux de croissance des huit composantes majeures de l'Indice des prix à la consommation

L'effervescence du marché du logement contribue à la hausse des prix à la consommation

Le marché immobilier robuste est demeuré un moteur de croissance économique en 2007 et a entraîné une augmentation des coûts du logement. Même si la hausse de ces coûts était légèrement moins prononcée qu'en 2006, les coûts associés au logement sont demeurés les principaux contributeurs à la croissance globale des prix à la consommation.

En raison surtout d'une hausse robuste des coûts du logement en propriété (4,9 %), les coûts associés au logement ont augmenté de 3,4 % en 2007, après avoir crû de 3,6 % l'année précédente. Si l'on excluait le logement de l'IPC, les prix à la consommation auraient progressé de 1,7 % seulement.

Deux facteurs ont contribué de façon importante à l'augmentation des coûts du logement en propriété, soit une hausse de 6,0 % des coûts d'intérêt hypothécaire et une progression de 5,9 % du coût de remplacement (le coût de maintien de la structure de l'actif domiciliaire, terrain exclu).

La hausse du taux d'intérêt hypothécaire est attribuable dans une large mesure à la croissance des prix des logements neufs qui a entraîné des emprunts hypothécaires plus élevés plutôt qu'au renouvellement ou l'initiation de prêts hypothécaires à des taux supérieurs. En excluant les coûts d'intérêt hypothécaire, l'IPC aurait progressé de seulement 1,9 % en 2007. Les prix plus élevés des logements neufs ont également contribué de façon importante à la hausse du coût de remplacement par le propriétaire.

Depuis la fin des années 1990, les prix des logements ont affiché une tendance à la hausse dans les principales régions du Canada. Une forte demande par rapport à l'offre de logements, alimentée par l'amélioration de la situation financière des ménages et des taux d'intérêt faibles, a transformé le marché du logement en moteur de croissance de l'économie et a exercé des pressions significatives à la hausse sur les prix des logements.

Les niveaux de construction de logements sont restés élevés au cours des dernières années. Selon les données du Recensement de 2006, les taux de formation de ménages ont crû de façon significative de 2001 à 2006. Cela laisse supposer qu'une forte demande a soutenu la construction de logements et les prix des logements au cours des dernières années.

L'Indice des prix des logements neufs (IPLN)2 a connu une forte avancée de 7,7 % en 2007 après avoir grimpé de 9,7 % l'année précédente. Malgré les hausses observées dans les 10 provinces, ce sont les acheteurs de logements neufs dans les provinces des Prairies qui ont subi les plus fortes augmentations des prix, soit de 31,2 % en Saskatchewan, de 22,5 % en Alberta et de 11,8 % au Manitoba.

Les prix des logements existants au Canada ont également affiché de fortes hausses, progressant de 11,0 % en 2007, d'après le prix moyen résidentiel du Service interagences3. Les prix des maisons existantes ont affiché des tendances semblables à celles des logements neufs dans tout le pays.

Les taux hypothécaires plus élevés ont été un contributeur moins significatif dans la croissance du coût d'intérêt hypothécaire. Dans l'ensemble, le taux hypothécaire ordinaire sur cinq ans s'est établi en moyenne à 7,1 % pour 2007, soit un taux au-dessus de la moyenne de 6,7 % affichée en 2006.

La montée constante des prix du mazout et autres combustibles à compter de septembre 2007 a également contribué à l'augmentation des coûts du logement. À la fin de l'année, les consommateurs payaient 4,0 % de plus en 2007 qu'en 2006 pour chauffer leurs maisons. Les municipalités ont également joué un rôle dans la croissance des coûts des propriétaires, puisque les impôts fonciers ont augmenté de 3,2 % et les tarifs de l'eau, de 7,2 %.

Une forte diminution de 6,5 % des prix du gaz naturel, soit le repli le plus important depuis la baisse de 18,1 % affichée en 2002, a contribué à atténuer la montée des coûts du logement. Les faibles prix du gaz naturel étaient attribuables principalement à des stocks de gaz plus élevés et à un hiver plus doux en 2007.

Malgré une baisse d'environ 2 % de la production de gaz naturel au Canada, la production nord-américaine a progressé, grâce à d'importantes activités d'extraction aux États-Unis4. Dans l'ensemble, les stocks de gaz naturel à la fin de janvier 2008 étaient supérieurs à la moyenne sur cinq ans5. La décélération des prix de l'électricité a également aidé à modérer l'augmentation des coûts du logement. Après avoir avancé de 5,6 % en 2006, les prix de l'électricité ont progressé au taux plus modéré de 1,9 % en 2007.

Les aliments : deuxième augmentation la plus rapide en 16 ans

En 2007, les consommateurs canadiens ont fait face à une augmentation de 2,7 % des prix des aliments, une accélération par rapport à la montée de 2,3 % enregistrée l'année précédente. À l'exception de l'augmentation de 4,4 % affichée en 2001, il s'agit de la plus importante avancée depuis 1991.

Les hausses des prix des produits de première nécessité et des produits achetés fréquemment, comme les aliments, ont alimenté la croissance des prix à la consommation et peut-être fait croire aux consommateurs que l'inflation était plus forte que celle mesurée par l'inflation globale6. Si l'on exclut les aliments, l'IPC a progressé au taux plus modéré de 2,0 % en 2007.

Une augmentation de 13,0 % des prix des jus de fruits, en raison principalement du jus d'orange, a propulsé le taux d'inflation des aliments à la hausse. Les producteurs d'oranges en Floride ont eu de la difficulté à maintenir des niveaux de production stables en raison des mauvaises conditions climatiques en 2007 et de deux importantes saisons des ouragans, auxquelles sont venues s'ajouter la sécheresse et les maladies qui ont touché les récoltes durant les campagnes agricoles de 2004 2005 et de 2005 2006. La Floride se situe au deuxième rang parmi les producteurs d'oranges à jus, derrière le Brésil7. Un gel de la récolte en Californie au début de 2007 a également fait monter les prix des oranges et des oranges à jus.

Graphique 3
La croissance des prix des aliments devance celle de l'ensemble de l'Indice des prix à la consommation

Les prix de plusieurs produits alimentaires à base de céréales ont augmenté dans la foulée d'une forte augmentation des prix mondiaux des céréales. Les prix des céréales ont connu une hausse importante en 2007, à la suite d'une situation serrée d'offre et de demande pour le blé, provoquée par la faiblesse des récoltes dans l'hémisphère du Nord et des stocks de blé mondiaux à leur niveau le plus bas. Les stocks de blé mondiaux ont diminué d'environ 9,7 % en 2007 pour tomber à leur niveau le plus bas depuis le début des années 19808.

Selon l'Indice des prix des produits agricoles (IPPA), les prix que les agriculteurs ont reçus pour les céréales ont augmenté de 51,4 % en 2007, soit l'avancée la plus forte enregistrée depuis la publication des prix des céréales à compter de 19719.

Les prix des produits de boulangerie ont progressé de 7,1 % en 2007, taux d'augmentation identique à celui enregistré en 2006. En revanche, les prix des pâtes alimentaires et des produits à base de farine ont accéléré en 2007. Les prix des pâtes alimentaires ont crû de 6,4 % en 2007, en hausse par rapport à la progression de 0,6 % enregistrée l'année précédente. Les prix des farines et des mélanges à base de farine ont progressé de 1,5 % après être demeurés inchangés en 2006.

La hausse des prix des céréales a également favorisé une augmentation des prix des produits soumis à la gestion de l'offre (produits laitiers, poulet, dinde et œufs). Les consommateurs ont payé 3,6 % de plus pour les produits laitiers et 6,6 % de plus pour les produits à base de chair de volaille fraîche ou congelée. La hausse des prix des produits laitiers était attribuable principalement à une augmentation de 4,4 % des prix du lait. Les prix des œufs ont progressé de 5,8 % en 2007.

Une augmentation de 7,2 % des prix du poulet frais ou congelé a soutenu les prix de la volaille dans l'ensemble. Les augmentations des prix de toutes les autres viandes étaient moindres, les prix de la viande fraîche ou congelée à l'exclusion de la volaille affichant une progression plus modérée de 2,0 %.

La vigueur du dollar canadien a peut être aidé à contenir le taux d'inflation des aliments. Le prix des aliments importés des États-Unis, particulièrement ceux de la plupart des fruits et des légumes, a été maintenu à un faible niveau, ce qui a aidé à tempérer la hausse des prix des aliments. En 2007, les prix des autres fruits frais ont reculé de 0,7 %, tandis que le prix de la laitue a baissé de 2,1 %.

Une diminution de 11,7 % des prix des tomates et une baisse de 9,8 % des prix des pommes de terre ont également aidé à atténuer l'avancée des prix de certains autres articles alimentaires. Après avoir augmenté de 28,5 % l'année précédente, les prix des pommes de terre sont revenus à des niveaux plus habituels, grâce à une bonne récolte en 2007. De même, une bonne récolte de tomates en 2007 a ramené les prix à des niveaux plus habituels après une avancée de 7,7 % en 2006.

L'augmentation des coûts des aliments, particulièrement d'intrants clés comme les produits laitiers et la volaille, a entraîné une hausse des coûts des intrants pour les restaurants en 2007. Des hausses robustes des salaires des employés des services de restauration et des débits de boissons (+7,2 %) ont également eu une incidence sur les coûts des propriétaires de restaurant. Dans la foulée de ces augmentations, les consommateurs ont payé 2,7 % de plus pour les repas pris au restaurant en 2007, un taux identique à celui affiché en 2006.

Transport : la vigueur du dollar amortit les hausses des prix des véhicules neufs et de l'essence

Malgré la montée en flèche des prix de l'essence, la croissance globale du coût des transports a ralenti pour passer à 1,6 % en 2007, une décélération par rapport à la progression de 2,9 % affichée en 2006. Une réduction de 1,4 % des prix d'achat et de location à bail de véhicules automobiles a compensé dans une certaine mesure l'augmentation de 4,5 % des prix de l'essence, grâce en partie à la vigueur du dollar canadien.

Les marchés de l'énergie se rappelleront probablement de 2007 comme de l'année où les prix du pétrole brut ont continué de monter en flèche pour atteindre de nouveaux sommets, exerçant une pression à la hausse significative sur les prix de l'essence. Après un repli en janvier, les prix du pétrole brut ont progressé de façon constante tout au long de l'année. La demande mondiale croissante, les tensions géopolitiques permanentes, l'incertitude reliée à la saison des ouragans dans les régions de raffinage clés et les niveaux particulièrement bas des stocks ont fait passer le prix du pétrole à de nouveaux sommets en 2007.

Graphique 4
Les prix de l'essence augmentent à mesure que le prix du brut atteint des records

En 2007, le prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) a atteint de nouveaux sommets, s'établissant en moyenne à 72,36 $US le baril, en hausse de 9,5 % par rapport à 200610. La faiblesse de l'économie américaine vers la fin de 2007 n'a rien fait pour calmer les hausses des prix du pétrole. Toutefois, l'appréciation du dollar canadien a aidé à tempérer les augmentations du prix du pétrole brut pour les consommateurs canadiens. En dollars canadiens, le prix du baril de pétrole a atteint un sommet de 92,02 $ en décembre et s'est établi à 76,86 $ en moyenne sur l'année, ce qui représente une hausse de 2,6 % par rapport à l'année précédente.

Dans l'ensemble, les prix du pétrole ont affiché une croissance robuste de 4,5 % en 2007, après avoir crû de 5,4 % l'année précédente. En excluant les prix du pétrole de l'IPC , les prix à la consommation auraient progressé de 2,0 % seulement.

Une augmentation de 4,3 % des prix des services d'entretien et de réparation des véhicules automobiles et une hausse de 4,0 % des primes d'assurance de véhicules automobiles ont également fait monter les prix du transport.

Ces augmentations ont été contrebalancées en partie par une baisse de 1,5 % des prix d'achat de véhicules automobiles. Il s'agit de la diminution la plus rapide observée depuis 1991, lorsque l'économie canadienne était en récession. Avant 1991, la dernière baisse des prix de ce produit était celle de 2,0 % affichée en 1966. Un recul de 1,3 % des prix de location à bail de véhicules automobiles a également tempéré la hausse de l'indice des prix du transport.

À la fin de 2007, les détaillants et fabricants automobiles offraient de nombreuses mesures incitatives. En outre, l'appréciation du dollar canadien a permis aux concessionnaires canadiens de réduire l'écart entre les prix des automobiles aux États Unis et au Canada, ce qui a entraîné des importations record de véhicules en provenance des États Unis à la fin de 2007.

Les consommateurs font face à des hausses des coûts des voyages organisés et des études

En 2007, les consommateurs canadiens ont vu augmenter les prix des voyages organisés et le coût des études.

Une économie nationale saine combinée à un dollar canadien à la hausse et à un hiver rigoureux ont soutenu la croissance des voyages internationaux. Les prix des voyages organisés ont progressé de 3,5 % en 2007, un revirement marqué par rapport aux reculs de 1,8 % et de 1,0 % enregistrés en 2005 et en 2006, respectivement.

Les prix des voyages organisés sont recueillis en janvier, février et mars, lorsque les Canadiens sont davantage disposés à acheter des voyages organisés. La montée des prix des voyages organisés de 2006 à 2007 était attribuable principalement à la hausse observée en février 2007. De janvier à février 2007, les prix des voyages organisés ont augmenté de 11,4 %, comparativement au taux de croissance de 8,0 % enregistré au cours de cette même période en 2006. Il s'agit de la plus forte hausse enregistrée depuis février 2004 et elle reflète une plus forte demande de vacances hivernales.

Les voyages internationaux d'une nuit ou plus ont augmenté de 4,9 % en février 2007 comparativement à février 2006. Dans l'ensemble, les voyages des Canadiens ont affiché en 2007 une croissance robuste de 6,7 % attribuable principalement aux voyages en avion aux États-Unis et dans d'autres pays, qui ont augmenté de 8,2 %.

L'augmentation de 3,0 % des frais de scolarité a également exercé une pression à la hausse sur les prix à la consommation. Mis à part la montée de 2,2 % enregistrée en 2006, la hausse en 2007 était la plus petite affichée depuis 1976. Depuis 1990, les frais de scolarité des étudiants ont plus que triplé (+236,6 %).

Les baisses des prix des produits électroniques, des vêtements et des chaussures aident à contenir l'inflation

La concurrence féroce, la vigueur du dollar canadien et la quantité croissante au Canada de biens importés d'économies émergentes d'Asie, ainsi que des améliorations sur le plan de la qualité, sont autant de facteurs qui ont continué à faire diminuer les prix à la consommation des vêtements, des chaussures et des appareils électroniques en 2007.

Les prix des appareils électroniques ont continué de chuter grâce à une forte concurrence, aux progrès technologiques rapides et aux améliorations apportées aux caractéristiques et à la qualité des produits. En 2007, les prix des ordinateurs et du matériel informatique ont chuté de 17,1 %, soit un recul comparable à la baisse moyenne des prix de 17,9 % observée de 1997 à 2006.

Le coût des ordinateurs portatifs ainsi que de bureau a chuté en raison de baisses continues des prix de leurs composants (p. ex. écrans à affichage à cristaux liquides, unités centrales, etc.) et d'améliorations de la qualité.

Les prix du matériel vidéo ainsi que du matériel et des fournitures photographiques ont affiché des tendances semblables, reculant de 9,2 % et de 9,7 %, respectivement. Les prix du matériel photographique ont baissé par suite de fortes chutes des prix des appareils photo numériques. Le recul des prix des produits électroniques est attribuable principalement aux améliorations constantes de la qualité.

Les baisses des prix des vêtements et des chaussures ont également aidé à contenir l'inflation représentée par les prix à la consommation en 2007. Reculant depuis cinq ans, les prix des vêtements ont poursuivi leur tendance à la baisse en 2007, se repliant de 0,8 %. De même, les prix des chaussures ont régressé de 0,7 % en 2007, poursuivant une tendance à la baisse amorcée en 2002.

Une forte concurrence entre les détaillants, un dollar fort et une présence croissante au Canada de vêtements et de chaussures importés des économies émergentes d'Asie a aidé à soustraire ces articles aux pressions à la hausse sur les prix à la consommation.

Les importations de vêtements et de chaussures de la Chine, un pays qui produit à faible coût, ont été à la hausse, tandis que les importations plus coûteuses en provenance des États Unis ont été à la baisse depuis 1999. Les importations de vêtements de la Chine ont augmenté au taux de croissance annuel composé de 18,3 % depuis 2001. Durant la même période, les importations de chaussures de la Chine ont crû au taux de croissance annuel composé de 6,1 %.

Le prix des biens importés a un effet direct sur l'IPC. Alors que les Canadiens remplacent les chaussures et les articles d'habillement relativement plus coûteux en provenance des États Unis par des biens et services en provenance de la Chine, l'indice des prix à la consommation pour l'habillement et les chaussures baisse, tous les autres facteurs restant constants11.

Une augmentation de 3,6 % des coûts des services de nettoyage à sec a ralenti la contraction des prix des vêtements et des chaussures. Toutefois, une augmentation plus significative de 4,6 % du prix des bijoux a modéré la diminution de cet indice. Les détaillants de bijoux ont été durement touchés par la montée en flèche des prix des métaux précieux utilisés pour produire leurs biens.

Après avoir bondi de 31,3 % en 2006, les prix payés par les fabricants canadiens pour les métaux précieux ont progressé de 9,4 % en 2007. Depuis 2000, les prix payés par les fabricants canadiens pour les métaux précieux, mesurés par l'indices des prix des matières brutes, ont presque doublé, augmentant de plus de 80 %.

Les provinces : l'Alberta est à l'origine de la plus forte disparité provinciale observée depuis 1994

Les prix à la consommation varient d'une province à l'autre et même d'une ville à l'autre. Les disparités provinciales étaient bien en évidence en 2007, résultant principalement des taux de croissance du coût du logement, particulièrement en Alberta. En fait, la plus forte disparité entre les provinces depuis 1994 s'observe dans l'IPC d'ensemble.

La croissance des prix à la consommation a été relativement forte en Alberta (+5,0 %), s'établissant à plus du double de la moyenne nationale (+2,2 %). Il s'agit de l'écart le plus marqué depuis le début de la production des indices d'ensemble provinciaux en 1980.

Une progression de 2,8 % des prix à la consommation en Saskatchewan et des hausses plus modérées à Terre-Neuve-et-Labrador (+1,5 %) et au Québec (+1,6 %) ont également contribué à l'importante dispersion des prix à la consommation dans l'ensemble du pays.

Si l'on excluait l'Alberta, l'IPC d'ensemble avancerait au taux moyen plus modeste de 1,9 %. Ce taux serait identique au taux de croissance moyen de 2006, de nouveau si l'on excluait l'Alberta.

Cette disparité importante entre les provinces était attribuable dans une large mesure aux différences entre les coûts du logement à la hausse. En 2007, les augmentations de ces coûts sont allées de 1,6 % à peine en Nouvelle Écosse à 12,2 % en Alberta.

Cette forte divergence de croissance des coûts du logement était attribuable principalement aux différences en matière de coûts des logements en propriété. Ces coûts ont connu une forte augmentation de 15,1 % en Alberta et de 13,0 % en Saskatchewan, et une hausse plus modeste de 5,2 % au Manitoba.

Le plus faible taux de croissance des logements en propriété, soit 2,2 %, a été enregistré au Nouveau Brunswick, suivi de l'Île du Prince Édouard et de la Colombie Britannique, qui ont toutes deux affiché une hausse de 2,7 %.

Lorsque les coûts du logement sont exclus, le taux de croissance des prix à la consommation en Alberta est davantage comparable au taux de croissance de l'IPC d'ensemble observé à travers le pays. Lorsqu'on exclut les coûts du logement, l'IPC en Alberta a progressé de 2.3 %, taux davantage comparable au taux de croissance national de 1,7 %, également excluant le logement.

Les prix du logement et des aliments ont contribué à faire augmenter les prix à la consommation dans l'ensemble dans toutes les provinces. Tandis que les coûts du logement ont varié considérablement, la hausse des prix des aliments étaient davantage comparables d'une province à l'autre. Les consommateurs de l' Île du Prince Édouard ont connu les plus fortes hausses des prix des aliments (+3,4 %), suivie de ceux de la Saskatchewan (+3,3 %) et de l'Alberta (+3,3 %). Les habitants de Terre Neuve et Labrador et du Québec ont payé 2,3 % de plus pour les aliments en 2007 qu'en 2006.

Graphique 5
Différence importante de l'augmentation des prix à la consommation entre l'Alberta et les autres provinces en 2007

Les prix à la consommation sont plus élevés dans la plupart des autres pays

En 2007, la plupart des consommateurs dans le monde ont eu à composer avec des hausses de prix plus marquées. Même si les aliments et l'énergie ont alimenté l'augmentation des prix à la consommation au Canada, les Canadiens n'étaient pas les seuls dans cette situation; la montée en flèche des coûts des aliments et de l'énergie a contribué de façon importante à la hausse des prix à la consommation dans de nombreux pays du monde.

Les augmentations des prix à la consommation au Canada ont placé le pays près de la queue du peloton des 16 plus importantes économies du monde12. Avec un taux d'inflation de 2,9 %, les États-Unis ont connu un taux de croissance plus élevé des prix à la consommation que le Canada. Au Japon, l'inflation a à peine bougé (+0,1 %). Les prix à la consommation dans tous les pays membres de l'OCDE ont progressé de 2,5 % en 2007.

Graphique 6
La hausse des prix à la consommation au Canada en queue de peloton en 2007

Même si la hausse des coûts des aliments a été un important contributeur à l'augmentations des prix à la consommation au Canada en 2007, de nombreux pays dans le monde se sont également trouvés aux prises avec des coûts des aliments à la hausse qui ont contribué significativement à l'inflation. Toutefois, il semble que la vigueur du dollar canadien a quelque peu mis les consommateurs canadiens à l'abri du bond des prix des aliments, alors que l'augmentation des prix des aliments était plus forte dans d'autres pays du monde en 200713.

Des coûts plus élevés de transport, les mauvaises conditions climatiques et la demande croissante d'aliments des économies émergentes d'Asie étaient parmi les nombreux facteurs qui expliquent les prix élevés des aliments dans le monde entier.

La croissance des coûts de l'énergie a également contribué fortement à la hausse des prix à la consommation dans le monde entier. Même si le taux de croissance des prix de l'énergie dans les pays de l'OCDE s'est replié, passant à 4,0 % en 2007 par rapport à 9,3 % l'année précédente, l'énergie a continué d'alimenter la hausse générale des prix dans le monde, en raison des prix du pétrole à la hausse. Les États-Unis ont connu le taux de croissance des prix de l'énergie le plus élevé, soit 5,5 % après la montée de 11,2 % enregistrée l'année précédente.

Au Canada, toutefois, les coûts de l'énergie ont augmenté de 2,3 % seulement en 2007, en ralentissement par rapport au taux de 5,1 % affiché en 2006. La vigueur du dollar canadien, qui a modéré la progression du coût du pétrole brut, une diminution des prix du gaz naturel et un ralentissement marqué du taux de croissance des prix de l'électricité sont autant de facteurs qui ont ralenti cette augmentation au Canada.


Notes en fin de document

  1. L'indice de référence est une agrégation spéciale de l'IPC et est utilisé par la Banque du Canada comme instrument stratégique pour établir la politique monétaire de manière à maintenir le taux d'inflation global au niveau cible de 2,0 %. On calcule l'indice de référence en éliminant de l'IPC huit des composantes les plus volatiles (fruits; préparations à base de fruits et noix; légumes et préparations à base de légumes; coût d'intérêt hypothécaire; gaz naturel; mazout et autres combustibles; essence; transport interurbain; produits du tabac et articles pour fumeurs) ainsi que l'effet des variations de taxes indirectes.
  2. L'IPLN mesure les variations au fil du temps des prix de vente des entrepreneurs de nouveaux logements résidentiels.
  3. Voir l'Association canadienne de l'immeuble, MLS Statistics (site consulté le 26 février 2008).
  4. Une année donnée, le Canada produit environ le quart de la production de gaz naturel combinée du Canada et des États-Unis. Le Canada et les États-Unis opèrent comme un grand marché intégré et les prix du gaz naturel sont déterminés par trois facteurs, soit le prix du gaz naturel lui-même (le produit de base), le coût du transport par pipeline et le coût de distribution. Les deux derniers sont réglementés par des organismes gouvernementaux mais le coût du produit de base varie selon les conditions de l'offre et de la demande qui peuvent varier très fortement à tout moment donné.
  5. Voir l'Office national de l'énergie (ONE), Conditions actuelles du marché : Avril/mai 2008, ONE : Prix : Gaz naturel (site consulté le 16 avril 2008).
  6. Malheureusement, cette hypothèse ne peut pas être vérifiée en raison du manque de données sur les perceptions d'inflation. Toutefois, un récent rapport spécial du Groupe La Financière TD intitulé « Say it ain't so: Canadians don't believe inflation numbers » indique que les perceptions d'inflation de plusieurs Canadiens dépassent les mesures d'inflation globale (site consulté le 19 juin 2008).
  7. Voir Pollack, Susan et Agnes Perez, Fruit and Tree Nuts Outlook, novembre 2007, Economic Research Service, United States Department of Agriculture Publications (site consulté le 16 avril 2008).
  8. Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Statistiques, Perspectives de l'alimentation, décembre 2006 et novembre 2007, (site consulté le 11 juin 2008).
  9. L'IPPA reflète les prix que les agriculteurs reçoivent pour les produits agricoles qu'ils produisent et vendent.
  10. Voir Economagic, Spot Oil Price: West Texas Intermediate: Dollars per Barrel, « Economagic Time Series » (site consulté le 14 avril 2008).
  11. Pour une étude détaillée de l'incidence des biens étrangers sur l'inflation des prix à la consommation au Canada, voir Louis Morel, « The Direct Effect of China on Canadian Consumer Prices: An Empirical Assessment », Document de discussion de 2007-10 de la Banque du Canada, septembre 2007.
  12. Les 16 plus importantes économies du monde ont été déterminées en classant chaque pays selon le PIB réel en 2006, en s'appuyant sur les données des Nations Unies, Division de la statistique, le PIB et sa ventilation aux prix constants de 2000 en dollars américains pour tous les pays (site consulté le 16 avril 2008).
  13. Union Européenne (+3,5 %), États-Unis (+4,2 %), Royaume-Uni (+4,5 %), Mexique (+6,5 %), Chine (+12,3 %). Voir l'Office statistique des communautés européennes (EUROSTAT), Indices harmonisés des prix à la consommation (site consulté le 16 avril 2008); Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Consumer Price Index for OECD Countries and Major Non-member Economies, Purchasing Power Parities: Statistical Portal (site consulté le 16 avril 2008); et le Bureau national de la statistique de Chine, Statistical Data, Consumer Price Index (site consulté le 16 avril 2008).