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Les membres des Premières nations : divers résultats du Recensement de 2006

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par Linda Gionet

Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude
La majorité des membres des Premières nations vivent en Ontario et dans les provinces de l’Ouest
Les membres des Premières nations sont une population jeune
La situation dans le ménage des enfants des Premières nations diffère de celle de la population non autochtone
Plus de la moitié des membres des Premières nations vivant dans des réserves parlent une langue autochtone
Deux adultes des Premières nations sur cinq (de 25 à 64 ans) ont un diplôme d’études postsecondaires
Taux d’emploi
Faiblesse du revenu médian pour les membres des Premières nations
Abordabilité du logement
Accession à la propriété
Les membres des Premières nations sont plus susceptibles de vivre dans des maisons surpeuplées et dans des maisons nécessitant des réparations majeures
Résumé

Dans le cadre de sa contribution à la diffusion des résultats du recensement, Tendances sociales canadiennes souligne certaines tendances fondamentales observées au Recensement de 2006.

Le présent numéro présente quelques adaptations des documents d’analyse suivants : Les Peuples autochtones au Canada en 2006 : Inuits, Métis et Premières nations, Recensement de 2006 (no 97-558-XWF2006001 au catalogue); Portrait de la scolarité au Canada, Recensement de 2006 : résultats (no 97-560-XWF2006001 au catalogue); et L’évolution de la population active au Canada, Recensement de 2006 (no 97-559-XWF2006001 au catalogue), et données du recensement sur le revenu, l’abordabilité du logement et l’accession à la propriété.

Les membres des Premières nations constituent une population nombreuse et diverse. Ils sont au nombre de 698 0251 et représentent 60 % du plus de un million de personnes qui ont déclaré appartenir à une nation autochtone au Recensement de 2006. (Pour les termes et les définitions, voir « Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude »).

Les membres des Premières nations représentent 2,2 % de toute la population canadienne et ils affichent un taux de croissance rapide. Entre 1996 et 2006, la population des Premières nations a augmenté de 29 %2. Ce taux était 3,5 fois plus élevé que le taux de 8 % enregistré par la population non autochtone au Canada. Plusieurs facteurs expliquent cette croissance rapide, dont les taux de naissance élevés et l’accroissement du nombre de personnes qui déclarent maintenant appartenir à une Première nation (Indiens de l’Amérique du Nord)3.

Une partie importante de la population ayant déclaré appartenir à une Première nation s’est également identifiée comme faisant partie des Indiens inscrits ou Indiens des traités4. Au Recensement de 2006, 81 % des membres des Premières nations étaient des Indiens inscrits.

Parmi les membres des Premières nations vivant hors des réserves, 68 % étaient des Indiens inscrits, et 32 % ne l'étaient pas. Près de la totalité des membres des Premières nations vivant dans des réserves étaient des Indiens inscrits (98 %).

Le présent article porte particulièrement sur le lieu où vivent les Premières nations, la structure de la population par âge, la situation des enfants dans le ménage, la capacité de parler une langue autochtone, les études postsecondaires, l’emploi et le chômage, le revenu, les conditions du logement (y compris l’abordabilité et l’accession à la propriété).

Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude

Comparaison des données du recensement sur les Autochtones au fil du temps

Certains établissements et certaines réserves n’ont pas pris part au recensement, le dénombrement y étant interdit ou le recensement y ayant été interrompu avant la fin. En 2006, on a compté 22 réserves où le dénombrement a été incomplet, comparativement à 30 en 2001 et 77 en 1996.

La plupart des personnes vivant dans des établissements ou des réserves où le dénombrement a été incomplet ont le statut d’Indiens inscrits. Par conséquent, ce sont les données sur les membres des Premières nations inscrits en vertu de la Loi sur les Indiens qui subissent les répercussions les plus fortes d’un dénombrement incomplet.

Seuls les établissements et les réserves ayant participé aux deux recensements sont inclus dans les comparaisons des données des deux années de recensement.

Définition de la population autochtone

Il existe diverses façons de définir l’identité autochtone en fonction de quatre questions du recensement (identité autochtone; membre d’une bande indienne ou d’une Première nation; Indien inscrit ou des traités et origine ethnique, y compris ascendance autochtone), tout dépendant du point de vue et des besoins de l’utilisateur des données.

Dans le cadre du présent article, deux concepts sont utilisés : population d’identité autochtone et Indien inscrit ou des traités (voir les définitions ci-après).

Des données distinctes sont présentées pour les membres des Premières nations vivant dans ou hors des réserves ainsi que pour ceux vivant hors des réserves selon qu'ils avaient ou non le statut d’Indiens inscrits.

Pour plus de renseignements, voir Comment identifie-t-on les peuples autochtones à Statistique Canada.

Définitions

Abordabilité du logement : la part du revenu du ménage consacrée aux coûts d’habitation; une limite de 30 % du revenu est reconnue comme un plafond pour définir l’abordabilité du logement selon la définition de la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Les ménages qui consacrent au logement 30 % ou plus de leur revenu le font peut-être par choix, ou ils sont peut-être à risque d’avoir des problèmes liés à l’abordabilité de leur logement. Les données concernant l’abordabilité ne comprennent pas les ménages vivant dans une réserve ou sur une ferme.

Âge médian : l’âge qui permet de répartir une population en deux groupes ayant des effectifs égaux, l’un formé de la moitié la plus âgée, et l’autre, de la plus jeune.

Chômeurs : pendant la semaine de référence précédant le jour du recensement, personnes qui n’avaient pas de travail rémunéré ni de travail indépendant, qui étaient disponibles pour travailler, qui cherchaient un emploi, qui avaient été mises à pied temporairement, ou qui s’attendaient à recommencer à travailler dans les quatre semaines suivantes.

Connaissance d’une langue autochtone : le répondant peut soutenir une conversation dans une langue autochtone donnée.

Études postsecondaires : plus haut niveau de scolarité atteint après l'obtention du diplôme d'études secondaires. Elles comprennent les certificats d’apprenti ou les certificats d’une école de métiers; les diplômes d'études collégiales; les certificats ou diplômes universitaires avant le baccalauréat; le diplôme de baccalauréat et les grades supérieurs.

Famille : couple marié (avec ou sans enfants de l’un ou l’autre ou des deux conjoints), couple vivant en union libre (avec ou sans enfants de l’un ou l’autre ou des deux conjoints), ou un parent seul, peu importe son état matrimonial, ayant au moins un enfant vivant dans le même logement. Les couples peuvent être de sexes opposés ou du même sexe. Les « enfants » d’une famille du recensement comprennent les enfants vivant avec un grand-parent, sans père, ni mère.

Identité autochtone : personne ayant déclaré appartenir à au moins un groupe autochtone, c’est‑à-dire Indien de l’Amérique du Nord, Métis ou Inuit, et/ou personne ayant déclaré être un Indien des traités ou un Indien inscrit selon la définition de la Loi sur les Indiens du Canada, et/ou personne ayant déclaré appartenir à une bande indienne et/ou à une Première nation.

Indiens inscrits ou Indiens des traités (Indiens de plein droit) : les Indiens inscrits sont des personnes ayant le droit d'être inscrites comme Indiens dans le registre des Indiens. Ce registre est un document officiel du gouvernement fédéral. Certains critères déterminent qui peut être inscrit comme Indien de plein droit. Seuls les Indiens de plein droit sont reconnus en tant qu’Indiens en vertu par la Loi sur les Indiens, laquelle définit un Indien comme « une personne qui, en vertu de la présente Loi, est inscrite ou a le droit d’être inscrite comme Indien. » Les Indiens de plein droit jouissent de certains droits et avantages en vertu de la loi1.

Pour plus de renseignements, notamment en ce qui concerne les règles de succession applicables au passage du statut d’Indiens inscrits des parents aux enfants, visiter le site du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien à : http://www.ainc-inac.gc.ca/pr/pub/wf/index_F.html

Logements nécessitant des réparations majeures : de l’avis du répondant, l’habitation occupée nécessite des réparations de plomberie défectueuse, de câblage électrique, ou des réparations structurales aux murs, aux planchers ou aux plafonds, etc.

Loi sur les Indiens : La Loi sur les Indiens détermine certaines obligations du gouvernement fédéral et gouverne la gestion des réserves indiennes, des fonds des Indiens et d’autres ressources. Veuillez vous reporter à la définition des « Indiens inscrits » ci-dessous pour des précisions relatives à la Loi sur les Indiens.

Membres des Premières nations : les personnes qui fournissent une seule réponse (« Indien de l’Amérique du Nord ») à la question sur l’identité autochtone. Bien que les répondants se soient identifiés eux-mêmes comme étant des « Indiens de l’Amérique du Nord », on les désigne comme étant « membres d’une Première nation » dans le présent article. Bien qu'il soit possible de donner plus d'une réponse à la question sur l'identité autochtone, seules les personnes ayant donné une réponse unique ont été retenues.

Personne occupée : durant la semaine de référence avant le jour du recensement, personne qui occupait un emploi rémunéré ou qui était à son propre compte ou qui a travaillé sans salaire dans une entreprise agricole familiale, une entreprise commerciale ou une pratique professionnelle. Entrent dans ce nombre les personnes absentes de leur travail en raison d’un congé, d’une maladie, d’une interruption du travail ou d'une autre raison.

Population dans les réserves : la population vivant « dans les réserves » est définie d’après les critères établis par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (AINC). Pour une définition détaillée, voir le dictionnaire du Recensement de 2006 : http://www12.statcan.ca/francais/census06/reference/dictionary/index.cfm

Région métropolitaine de recensement (RMR) : région formée d’une ou de plusieurs municipalités voisines situées autour d’un important noyau urbain. Une région métropolitaine de recensement doit avoir une population d’au moins 100 000 habitants et le noyau urbain doit compter au moins 50 000 habitants.

Régions urbaines : régions comptant une population d’au moins 1 000 habitants et d’au moins 400 habitants par kilomètre carré. Elles comprennent à la fois les régions métropolitaines de recensement et les régions métropolitaines urbaines hors recensement.

Revenu : s’entend du revenu total en espèces reçu de diverses sources pendant l’année civile 2005 par des personnes de 15 ans ou plus. Pour une liste de toutes les sources de revenu, voir le Dictionnaire du Recensement de 2006 à l’adresse suivante :
http://www12.statcan.ca/francais/census06/reference/dictionary/pop020a.cfm

Revenu médian : le revenu médian est le point où exactement la moitié des personnes de 15 ans ou plus bénéficient de plus de revenu, et l’autre moitié, de moins de revenu.

Surpeuplement : plus d’une personne par pièce. Les salles de bains, les entrées, les vestibules et les pièces utilisées uniquement pour affaires n’entrent pas dans le nombre de pièces.

Taux de chômage : le taux de chômage d’un groupe particulier (âge, sexe, état matrimonial, région géographique, etc.) est le taux de chômage exprimé en pourcentage de la population active de ce groupe durant la semaine (du dimanche au samedi) ayant précédé le jour du recensement (16 mai 2006).

Taux d’emploi : le taux d’emploi d’un groupe particulier (âge, sexe, état matrimonial, région géographique, etc.) est le nombre de personnes de ce groupe qui avaient un emploi durant la semaine (du dimanche au samedi) ayant précédé le jour du recensement (16 mai 2006), exprimé en pourcentage de la population totale de ce groupe.

Note

  1. Affaires indiennes et du Nord canadien. (2004). Terminologie autochtone : une terminologie en évolution qui se rapporte aux peuples autochtones au Canada. No QS-6181-010-BB-A1 au catalogue. Ottawa : p. 10-11.

La majorité des membres des Premières nations vivent en Ontario et dans les provinces de l’Ouest

Ensemble, l’Ontario et les provinces de l’Ouest ont été le foyer d’une population estimée à 577 300 membres des Premières nations, soit les quatre cinquièmes (83 %) des Premières nations au Canada (tableau 1).

Tableau 1 Taille de la population des Premières nations, Canada, provinces et territoires, 2006

Tableau 1
Taille de la population des Premières nations, Canada, provinces et territoires, 2006

Le Recensement de 2006 a permis de dénombrer 158 395 membres des Premières nations en Ontario (23 %); 129 580 (19 %) en Colombie-Britannique; 100 645 (14 %) au Manitoba; 97 275 (14 %) en Alberta; et 91 400 (13 %) en Saskatchewan.

Même si le quart des membres des Premières nations vivaient en Ontario, ils représentaient seulement 1,4 % de la population de cette province5. En revanche, les membres des Premières nations comprenaient un pourcentage plus élevé de la population totale dans des régions comme les Territoires du Nord-Ouest (31 %), le Yukon (21 %) et la Saskatchewan (10 %).

En 2006, 45 % des membres des Premières nations vivaient dans des régions urbaines. (Les régions urbaines comprennent les grandes villes, ou régions métropolitaines de recensement, et les petits centres urbains.)

Les cinq régions métropolitaines de recensement (RMR) comptant le plus grand nombre de membres des Premières nations étaient Winnipeg (25 900), Vancouver (23 515), Edmonton (22 440), Toronto (17 275) et Saskatoon (11 510).

Les membres des Premières nations sont une population jeune

En 2006, la structure par âge de la population des Premières nations au Canada était indéniablement celle d’une population jeune. L’âge médian des membres des Premières nations était de 25 ans, tandis que celui de la population non autochtone était de 40 ans. (L’âge médian est celui où exactement la moitié de la population est plus âgée et l’autre moitié, plus jeune).

Environ le tiers des membres des Premières nations étaient des enfants de moins de 15 ans, alors que seulement 5 % d’entre eux étaient des personnes âgées de 65 ans ou plus. Une espérance de vie moins élevée, combinée à des taux de fécondité plus forts, soulignent la jeunesse de cette structure par âge6.

Dans l’ensemble du Canada, l’âge médian des membres des Premières nations vivant dans des réserves (23 ans) était inférieur à celui de ceux vivant hors des réserves (26 ans). De plus, les enfants de moins de 15 ans représentaient 34 % des membres des Premières nations vivant dans des réserves et 31 % des membres des Premières nations vivant hors des réserves.

En 2006, l’âge médian de 26 ans était le même pour les membres des Premières nations vivant hors des réserves, peu importe qu’ils aient eu le statut d’Indiens inscrits ou non.

Les plus jeunes membres des Premières nations se trouvaient en Saskatchewan (20 ans d’âge médian) et au Manitoba (21 ans)7. Les populations les plus âgées vivaient à Terre-Neuve-et-Labrador (33 ans) et au Québec (30 ans).  

La situation dans le ménage des enfants des Premières nations diffère de celle de la population non autochtone

Comparativement à la population non autochtone, les enfants des Premières nations (14 ans ou moins) étaient plus susceptibles de vivre avec un parent seul, un grand-parent ou un autre membre de leur famille. En 2006, 37 % des enfants des Premières nations vivaient avec un parent seul, 8 % avec un grand-parent ou un autre membre de leur famille8. Par comparaison, 17 % des enfants non autochtones vivaient avec un parent seul et moins de 1 % d’enfants non autochtones vivaient avec un grand-parent ou un autre membre de la famille.

Environ le tiers des enfants des Premières nations vivant dans des réserves vivaient avec un parent seul en 2006. Ce pourcentage était plus élevé pour les enfants des Premières nations vivant hors des réserves, soit 41 %. Parmi ceux qui vivaient hors des réserves, les enfants des Premières nations ayant le statut d’Indiens inscrits étaient plus susceptibles que les autres de vivre avec un parent seul (44 % contre 35 %).

La probabilité de vivre avec un grand-parent ou un autre membre de la famille était la plus élevée chez les enfants des Premières nations ayant le statut d’Indiens inscrits vivant hors des réserves. En 2006, 10 % de ces enfants vivaient avec un autre membre de la famille que le père ou la mère, comparativement à 7 % des enfants des Premières nations vivant dans des réserves et 6 % des enfants des Premières nations vivant hors des réserves et n’ayant pas le statut d’Indiens inscrits.

Plus de la moitié des membres des Premières nations vivant dans des réserves parlent une langue autochtone

Le recensement a permis de relever plus de 60 langues différentes parlées par les membres des Premières nations au Canada. Les langues des Premières nations comptant le plus grand nombre de locuteurs en 2006 étaient le cri (87 285), l’ojibway (30 255), l’oji-cri (12 435) et le montagnais-naskapi (11 080).

En 2001, comme en 2006, 29 % des membres des Premières nations ont déclaré maîtriser assez bien une langue autochtone pour soutenir une conversation dans cette langue.

Ce chiffre était toutefois beaucoup plus élevé pour les membres des Premières nations vivant dans des réserves. En 2006, la moitié des membres des Premières nations vivant dans des réserves (51 %) parlaient une langue autochtone, comparativement à 12 % de ceux vivant hors des réserves.

Les membres des Premières nations vivant hors des réserves et ayant le statut d’Indiens inscrits étaient plus susceptibles que ceux qui n’avaient pas le statut d’Indiens inscrits de pouvoir tenir une conversation dans une langue des Premières nations (17 % contre 2 %).

Deux adultes des Premières nations sur cinq (de 25 à 64 ans) ont un diplôme d’études postsecondaires

En 2006, 42 % des membres des Premières nations (25 à 64 ans) avaient terminé des études postsecondaires, comparativement à 61 % de la population non autochtone du même groupe d’âge (graphique 1). (Les mots « études postsecondaires » réfèrent au plus haut niveau de scolarité atteint après l'obtention d'un diplôme d'études secondaires. Pour des précisions, voir « Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude ».)

Graphique 1 Pourcentage des membres des Premières nations âgés de 25 à 64 ans ayant complété des études postsecondaires, selon qu'ils avaient le statut d'Indiens inscrits ou qu'ils vivaient dans une réserve ou non, Canada, 2006

Graphique 1
Pourcentage des membres des Premières nations âgés de 25 à 64 ans ayant complété des études postsecondaires, selon qu'ils avaient le statut d'Indiens inscrits ou qu'ils vivaient dans une réserve ou non, Canada, 2006

Alors qu’environ la même proportion de membres des Premières nations et de non-autochtones détenaient un certificat d’une école de métiers (12 % et 13 % respectivement), les membres des Premières nations étaient moins susceptibles de détenir un grade universitaire ou un diplôme d’études collégiales. Par exemple, 7 % des membres des Premières nations détenaient un grade universitaire, comparativement à 23 % des non-autochtones; 17 % des membres des Premières nations avaient un diplôme d’études collégiales, comparativement à 20 % des non-autochtones.

Parmi les membres des Premières nations vivant dans des réserves, 35 % avaient terminé des études postsecondaires. Ce pourcentage était inférieur à celui des membres des Premières nations vivant hors des réserves (46 %), qu’ils aient eu ou non le statut d’Indiens inscrits. Alors que les membres des Premières nations vivant hors des réserves étaient plus susceptibles de détenir un grade universitaire ou un diplôme d’études collégiales, la proportion de ceux qui avaient un certificat d’une école de métiers était à peu près la même pour les Indiens vivant dans des réserves (13 %) ou hors des réserves (14 %).

Dans l’ensemble, les femmes des Premières nations de 25 à 64 ans étaient plus susceptibles d’avoir terminé des études postsecondaires que les hommes des Premières nations du même groupe d’âge (44 % contre 39 %). La situation était la même peu importe qu’ils aient vécu dans une réserve ou non, ou qu’ils aient eu le statut d’Indiens inscrits ou non.

L’écart était à son plus bas (2 points) entre les femmes et les hommes des Premières nations vivant hors des réserves et n’ayant pas le statut d’Indiens inscrits (47 % contre 45 %).

Taux d’emploi

En 2006, 60,5 % des membres des Premières nations du principal groupe d'âge actif (25 à 54 ans) avaient un emploi. Bien que ce résultat soit inférieur à celui de la population non autochtone (81,6 %), il représentait une hausse d’environ 4 points par rapport à 2001 (graphique 2).

Graphique 2 Taux d'emploi des membres des Premières nations âgés de 25 à 54 ans, selon qu'ils avaient le statut d'Indiens inscrits ou qu'ils vivaient dans une réserve ou non, Canada, 2001 et 2006

Graphique 2
Taux d'emploi des membres des Premières nations âgés de 25 à 54 ans, selon qu'ils avaient le statut d'Indiens inscrits ou qu'ils vivaient dans une réserve ou non, Canada, 2001 et 2006

Les taux d’emploi (la proportion de la population des 25 à 54 ans qui ont un emploi) étaient inférieurs pour les membres des Premières nations vivant dans des réserves. En 2006, les membres des Premières nations vivant dans des réserves avaient un taux d’emploi de 51,9 %, comparativement à 66,3 % chez ceux vivant hors des réserves.

Parmi les membres des Premières nations vivant hors des réserves, ceux qui n’avaient pas le statut d’Indiens inscrits (71,4 %) avaient des taux d’emploi supérieurs à ceux qui avaient le statut d’Indiens inscrits (64,0 %).

En 2006, 51,9 % des membres des Premières nations vivant dans des réserves avaient un emploi, comparativement à 50,0 % en 2001. Par contre, les taux d’emploi ont augmenté sensiblement pour les membres des Premières nations vivant hors des réserves. Par exemple, 64,0 % des membres des Premières nations vivant hors des réserves sans avoir le statut d’Indiens inscrits avaient un emploi en 2006, soit une hausse par rapport aux 58,2 % enregistrés cinq ans auparavant.

L’écart des taux d’emploi entre les hommes et les femmes des Premières nations était le plus grand pour ceux qui avaient le statut d’Indiens inscrits et qui vivaient hors des réserves. Dans ce groupe, les taux d’emploi étaient de 70,4 % chez les hommes et de 59,3 % chez les femmes.

Les taux de chômage servent à estimer la proportion des personnes faisant partie de la population active qui sont sans emploi et qui cherchent du travail. En 2006, le taux de chômage des membres des Premières nations de 25 à 54 ans vivant dans des réserves était de 23,1 %. À titre de comparaison, 12,3 % des membres des Premières nations vivant hors des réserves et 5,2 % de la population non autochtone étaient en chômage.

Chez les membres des Premières nations vivant hors des réserves, le taux de chômage des Indiens inscrits était de 13,7 % en 2006, comparativement à 9,4 % de ceux qui n’avaient pas le statut d’Indiens inscrits.

En ce qui concerne la situation du chômage chez les hommes et les femmes des Premières nations, les hommes des Premières nations vivant dans des réserves avaient un taux de chômage de 27,1 %, comparativement à 18,5 % chez les femmes. Pour ce qui est de ceux qui vivaient hors des réserves, les taux de chômage étaient similaires pour les hommes et les femmes.

Faiblesse du revenu médian pour les membres des Premières nations

En 2005, le revenu annuel médian des membres des Premières nations de 15 ans ou plus au Canada était inférieur à celui de la population non autochtone. (Le revenu médian est le point où exactement la moitié des personnes de 15 ans ou plus ont plus de revenu, et l’autre moitié, moins de revenu).

Le revenu médian des membres des Premières nations en 2005 était de 14 517 $, soit environ 11 000 $ de moins que le revenu de la population non autochtone (25 955 $). Cet écart était similaire en 2000; les deux groupes ont connu une hausse de leur revenu médian d’environ 800 $9 entre 2000 et 2005.

Dans l’ensemble, les membres des Premières nations vivant dans des réserves avaient un revenu médian inférieur (11 224 $) à celui des Indiens vivant hors des réserves (17 464 $). Les membres des Premières nations vivant hors des réserves et ayant le statut d’Indiens inscrits avaient un revenu médian similaire à celui des Indiens sans statut d’Indiens inscrits (16 771 $ contre 18 969 $).

Chez ceux qui vivaient hors des réserves, l’écart entre les revenus médians des hommes et des femmes des Premières nations est plus grand dans le cas de ceux qui n’avaient pas le statut d’Indiens inscrits. En 2005, le revenu médian des hommes des Premières nations vivant hors des réserves et qui n’avaient pas le statut d’Indiens inscrits (23 221 $) dépassait de 6 537 $ celui de leurs homologues de sexe féminin (16 684 $). Le revenu médian des hommes des Premières nations qui vivaient hors des réserves et avaient le statut d’Indiens inscrits (18 732 $) était de 2 764 $ plus élevé que celui des femmes (15 968 $).

Abordabilité du logement

L’indicateur d’abordabilité du logement représente la part du revenu du ménage consacrée aux coûts du logement. On utilise généralement un plafond de 30 % ou plus du revenu avant impôt pour le paiement du loyer ou d’une hypothèque, plus les services publics10.

En 2006, trois membres des Premières nations vivant hors des réserves sur dix consacraient 30 % ou plus du revenu de leur ménage au logement11. Il s’agit d’un recul par rapport aux 35 % enregistrés en 2001, mais ce pourcentage est toujours supérieur aux 21 % enregistrés pour la population non autochtone. On a observé peu de différence entre l’abordabilité du logement entre les membres des Premières nations vivant hors des réserves avec ou sans statut d’Indiens inscrits (31 % et 30 % respectivement).

Accession à la propriété

Environ 45 % des membres des Premières nations vivant hors des réserves habitaient un logement appartenant à un membre du ménage, comparativement à 75 % de la population non autochtone.12 En 2006, le niveau d’accession à la propriété des membres des Premières nations vivant hors des réserves était de 4 points plus élevé qu’en 2001.

Les membres des Premières nations vivant hors des réserves et ayant le statut d’Indiens inscrits avaient des niveaux d’accession à la propriété inférieurs (41 %) à ceux des membres des Premières nations sans statut d’Indiens inscrits (55 %).

Les membres des Premières nations sont plus susceptibles de vivre dans des maisons surpeuplées et dans des maisons nécessitant des réparations majeures

En 2006, les membres des Premières nations étaient cinq fois plus susceptibles que la population non autochtone de vivre dans des maisons surpeuplées – 15 % contre 3 %. Néanmoins, les membres des Premières nations ont connu une baisse de 5 points du nombre de logements surpeuplés depuis 1996 (graphique 3). (On définit le surpeuplement comme caractérisant un logement où vivent plus d’une personne par pièce. Les salles de bains, les entrées, les vestibules et les pièces utilisées uniquement pour affaires n’entrent pas dans le nombre de pièces).

Graphique 3 Conditions de logement chez les membres de Premières nations selon qu'ils avaient le statut d'Indiens inscrits ou qu'ils vivaient dans une réserve ou non, Canada, 2006

Graphique 3
Conditions de logement chez les membres de Premières nations selon qu'ils avaient le statut d'Indiens inscrits ou qu'ils vivaient dans une réserve ou non, Canada, 2006

Le taux de surpeuplement le plus élevé a été déclaré par des membres des Premières nations vivant dans des réserves (26 %). Dans l’ensemble, il s’agit de près de quatre fois plus que le taux de surpeuplement des membres des Premières nations vivant hors des réserves (7 %). Les membres des Premières nations vivant hors des réserves et ayant le statut d’Indiens inscrits étaient légèrement plus susceptibles que ceux qui étaient sans statut d’Indiens inscrits de vivre dans un logement surpeuplé (9 % contre 3 %).

La qualité des conditions de vie est aussi liée au besoin de réparations du logement. En 2006, 28 % des membres des Premières nations vivaient dans des logements nécessitant des réparations majeures contre 7 % de la population non autochtone. (C’est le répondant qui décidait si son logement nécessitait des réparations majeures).

Parmi les membres des Premières nations vivant dans des réserves, 44 % ont déclaré que leur logement nécessitait des réparations majeures par rapport à 36 % d’entre eux en 1996.

Pour les membres des Premières nations vivant hors des réserves, les proportions estimant que leur logement nécessitait des réparations étaient semblables, soit 18 % chez ceux ayant le statut d’Indiens inscrits et 15 % chez ceux ne l’ayant pas.

Résumé

Les membres des Premières nations sont une population jeune en croissance rapide vivant pour la plupart en Ontario et dans les provinces de l’Ouest. Une grande proportion des membres des Premières nations ont déclaré avoir le statut d’Indiens inscrits. Comparativement à la population non autochtone, les enfants des Premières nations étaient plus susceptibles de vivre avec un parent seul, un grand-parent ou un autre membre de leur famille. Un pourcentage plus élevé des membres des Premières nations vivant dans des réserves pouvaient tenir une conversation dans une langue autochtone que ceux vivant hors des réserves. Deux adultes des Premières nations sur cinq (de 25 à 64 ans) détiennent un diplôme d’études postsecondaires. Bien que le taux d’emploi et le revenu médian des adultes des Premières nations (de 25 à 54 ans) soient plus élevés chez ceux vivant hors des réserves, ils restent moins élevés que ceux de la population non autochtone. Les membres des Premières nations vivant dans des réserves étaient plus susceptibles de déclarer un logement surpeuplé et un logement nécessitant des réparations majeures.

Notes

  1. Chiffres arrondis : étant donné la nature des arrondissements aléatoires, les chiffres peuvent varier légèrement entre les différents produits des recensements.
  2. Seuls les établissements et les réserves ayant participé aux deux recensements sont inclus dans les comparaisons des données des deux années de recensement.
  3. Selon Guimond, « La mobilité ethnique est également la composante principale de la récente explosion démographique des populations d’Indiens de l’Amérique du Nord et de Métis. Le fait de ne pas tenir compte de la mobilité ethnique dans l’analyse des populations autochtones empêche une compréhension juste de l’imprécision des définitions, de la multiplication des estimations et de la croissance récente de la population. » Guimond, E. (2003). Définitions floues et explosion démographique : identités mouvantes des groupes autochtones au Canada. Dans Newhouse, D. et Peters, E. (éditeurs), Des gens d’ici : les Autochtones en milieu urbain. No DS-3986 au catalogue. Ottawa : Projet de recherche sur les politiques : p. 45.
  4. Voir « Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude » pour une définition du statut d’Indiens inscrits.
  5. Il convient de signaler que 17 des 22 réserves indiennes ayant été l’objet d’un dénombrement incomplet en 2006 se trouvaient en Ontario et au Québec. Les autres se répartissaient comme suit : trois réserves en Alberta, une en Saskatchewan et une en Colombie-Britannique.
  6. Statistique Canada. (2005). Projections des populations autochtones, Canada, provinces et territoires. No 91-547-XIF au catalogue. Ottawa : ministre de l’Industrie : p. 26.
  7. En Saskatchewan, les membres des Premières nations sans statut d’Indiens inscrits vivant hors des réserves (3 985 personnes) avaient un âge médian de 18 ans.
  8. Moins de un pour cent des membres des Premières nations vivaient avec des personnes non apparentées. C’était le cas de ceux qui vivaient dans des réserves ou hors des réserves, peu importe qu’ils aient eu ou non le statut d’Indiens inscrits.
  9. Tous les montants en dollars du Recensement de 2001 ont été corrigés en fonction de l’inflation et sont indiqués en dollars constants de 2005.
  10. La part du revenu du ménage consacrée aux coûts d’habitation (loyer ou hypothèque plus les frais des services publics); une limite de 30 % du revenu brut est reconnue comme un plafond pour définir l’abordabilité du logement selon la définition de la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Il convient de signaler que tous les ménages qui consacrent 30 % ou plus de leur revenu à leur logement n’éprouvent pas forcément des difficultés d’abordabilité. Cela se vérifie particulièrement chez les ménages disposant de revenus élevés. En outre, certains ménages choisissent de consacrer une plus grande part de leurs revenus à leur logement qu’à d’autres biens. Néanmoins, l’affectation de 30 % ou plus des revenus d’un ménage aux coûts du logement constitue un repère utile pour évaluer les tendances en ce qui a trait à l’abordabilité du logement.
    Les rapports relativement élevés entre les coûts du logement et les revenus de certains ménages peuvent découler de l’écart entre la période de référence pour les coûts du logement et les données sur les revenus des ménages. La période de référence pour les coûts du logement (loyer brut pour les locataires et principaux paiements pour les propriétaires) est l’année 2006, alors que le revenu du ménage est déclaré pour l’année 2005. De même, pour certains ménages, il se peut que le revenu déclaré ne porte que sur une partie de l’année.
  11. L’indicateur d’abordabilité du logement n’a pas été utilisé dans les territoires pour les personnes vivant dans des réserves. Les circonstances uniques de ces régions ne s’adaptent pas facilement aux paramètres de cet indicateur de l’abordabilité du logement.
  12. Les taux d’accession à la propriété n’ont pas été utilisés pour les personnes vivant dans des réserves. La situation unique qui existe dans les réserves pourrait ne pas être comparable à celle des logements hors des réserves.