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Les bourreaux de travail et leur perception du temps

par Leslie-Anne Keown

« Work is more fun than fun »
(Je m’amuse plus en travaillant qu’en m’amusant) — Noel Coward

Le travail, peu importe la définition qu’on en donne et qu’il soit rémunéré ou non, est un élément essentiel de nos vies. Il structure nos journées — nous sommes à un endroit donné, à faire quelque chose — et il nous procure un sentiment d’identité en dehors de notre famille et de notre cercle d’amis. Cependant, il y a certaines personnes qui accordent encore plus d'importance au travail. Si nous estimons qu'elles exagèrent en ce sens, nous les appelons souvent des bourreaux de travail.

Les bourreaux de travail sont un stéréotype de la vie moderne, à la fois louangés et critiqués. D’un côté, travailler au détriment de toute autre chose est souvent considéré comme un atout dans le milieu des affaires, et, dans certaines professions, il peut s’agir de la manière acceptée d’obtenir une promotion. D’un autre côté, on considère souvent que les bourreaux de travail négligent des aspects de leur vie, comme leur famille et leurs loisirs, qui sont importants pour maintenir un sain équilibre.

Mais ce qui est sans doute le plus important dans le débat concernant les bourreaux de travail, c'est l’impression qu’ils ont d’eux-mêmes. Le fait d’être un bourreau de travail — de se consacrer exagérément à son travail et peut-être de se sentir submergé par celui-ci — fait partie de leur identité. Ce qu’ils perçoivent comme les exigences de leur fonction devient le filtre à travers lequel ils voient toutes les autres priorités et le temps dont ils disposent pour s’en acquitter.

À l’aide de données provenant de l’Enquête sociale générale sur l’emploi du temps de 2005, on examine, dans le présent article, la situation de ceux qui se disent être des bourreaux de travail et on se demande si le fait de se déclarer comme tels a une incidence sur leur qualité de vie. Puis on mesure cette qualité de vie par l’équilibre entre le temps consacré au travail et à la famille; les contraintes de temps; et la satisfaction à l’égard de la vie en général.

Près du tiers des Canadiens qui travaillent affirment être des bourreaux de travail
Les bourreaux de travail ont un profil de travail distinct
Les bourreaux de travail ne trouvent pas plus de plaisir dans le travail que les autres, mais ils sont moins satisfaits de leur vie
Les bourreaux de travail voient le temps leur filer entre les doigts
Résumé
Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude


Près du tiers des Canadiens qui travaillent affirment être des bourreaux de travail

Près du tiers des Canadiens employés âgés de 19 à 64 ans, soit 31 %, disent être des bourreaux de travail. Ce pourcentage n’a pas changé depuis qu’on a commencé à recueillir de telles données dans le cadre de l’Enquête sociale générale (ESG) en 1992.

Puisqu’ils sont si nombreux, il n’est pas surprenant que les vrais bourreaux de travail ne correspondent pas à la représentation que la culture populaire se fait d'eux, à savoir, une élite composée de gens ambitieux à l’extrême et ultra-performants. Ils ne sont pas plus susceptibles que les autres personnes d’être jeunes et très scolarisés, de vivre en ville ou de gagner un revenu élevé (tableau 1). Comme il existe en réalité très peu de différences sociodémographiques entre les bourreaux de travail et les autres travailleurs, nous devons chercher ailleurs les caractéristiques qui différencient les deux groupes.

Tableau 1  Le profil des bourreaux de travail par rapport aux autres travailleurs change selon le type de profession, mais il est plus difficile d'établir des distinctions d'ordre démographique. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 1  Le profil des bourreaux de travail par rapport aux autres travailleurs change selon le type de profession, mais il est plus difficile d'établir des distinctions d'ordre démographique


Les bourreaux de travail ont un profil de travail distinct

Bien que l’image que l’on se fait souvent du bourreau de travail soit celle d’un professionnel de prestige, ce portrait ne semble pas tout à fait exact. Dans seulement deux grandes catégories professionnelles, soit la gestion et les métiers, on a enregistré un pourcentage supérieur à la moyenne de bourreaux de travail autodéclarés. Les professionnels, les personnes occupant des professions techniques et celles faisant du travail de bureau présentent des pourcentages considérablement plus faibles de bourreaux de travail autodéclarés dans leurs rangs.

Le niveau plus faible de bourreaux de travail parmi les professionnels est quelque peu curieux. Pourquoi les gestionnaires seraient-ils des bourreaux de travail et pas les professionnels? Peut-être que les professionnels, comme les médecins et les avocats, considèrent que le fait de travailler beaucoup d’heures est inhérent à leur fonction, alors que les gestionnaires estiment que ces conditions, sans compensation, leur sont imposées. Pour ce qui est du pourcentage plus élevé de bourreaux de travail dans les métiers, une surabondance de travail, combinée à une pénurie de main-d’œuvre dans les métiers spécialisés, pourrait être un facteur contribuant à ce phénomène.


Les bourreaux de travail ne trouvent pas plus de plaisir dans le travail que les autres, mais ils sont moins satisfaits de leur vie

L’image du bourreau de travail qui travaille constamment distingue les bourreaux de travail des autres travailleurs (graphique 1). Les bourreaux de travail sont deux fois plus susceptibles de déclarer qu’ils travaillent habituellement 50 heures ou plus par semaine, ce qu’ont affirmé 39 % d’entre eux, comparativement à 20 % des autres travailleurs.

Graphique 1  Les bourreaux de travail ont tendance à travailler plus que les autres travailleurs. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 1  Les bourreaux de travail ont tendance à travailler plus que les autres travailleurs

Cependant, ils n’éprouvent pas plus de plaisir et de satisfaction dans leur travail que les autres. Selon l’ESG de 2005, les bourreaux de travail autodéclarés n’ont pas indiqué qu’ils aimaient plus leur travail que les autres travailleurs (tableau 2). De même, ils n’étaient pas plus satisfaits de leur emploi que les autres travailleurs. Cette constatation diffère des résultats de recherches antérieures1.

Tableau 2  Les bourreaux de travail sont moins satisfaits de leur équilibre entre le travail et la vie personnelle et se sentent plus stressés que les autres travailleurs. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 2  Les bourreaux de travail sont moins satisfaits de leur équilibre entre le travail et la vie personnelle et se sentent plus stressés que les autres travailleurs

Par ailleurs, le fait que les bourreaux de travail soient plus susceptibles d’affirmer que leur vie professionnelle et leur vie personnelle sont déséquilibrées est une différence essentielle entre les bourreaux de travail et les autres travailleurs. Un tiers des bourreaux de travail ont déclaré être insatisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, comparativement à environ un cinquième des autres travailleurs.

Cette impression de déséquilibre entre les exigences de la vie personnelle et celles du travail se reflète à d’autres égards. Un pourcentage beaucoup plus élevé de bourreaux de travail que d’autres travailleurs déclarent qu’ils s’inquiètent de ne pas passer suffisamment de temps avec leurs amis et leur famille, et se sentent stressés parce qu’ils devraient accomplir plus que ce qu’ils sont en mesure de faire.

Un tel sentiment de déséquilibre se répercute sur d’autres aspects de la vie des bourreaux de travail. Les personnes qui ont déclaré être des bourreaux de travail sont plus susceptibles que les autres d’affirmer avoir une santé passable ou mauvaise. En outre, un plus haut pourcentage de bourreaux de travail éprouvent de la difficulté à s’endormir ou à rester endormis, peut-être parce qu’ils sont plus susceptibles de réduire leurs heures de sommeil quand ils n’ont pas assez de temps pour atteindre leurs autres objectifs de la journée.

Non seulement les bourreaux de travail déclarent-ils davantage d’effets négatifs sur leur santé que les autres travailleurs, mais ils indiquent aussi être moins satisfaits de leur vie en général. Les bourreaux de travail sont également plus susceptibles de déclarer être insatisfaits de la façon dont ils occupent leurs temps libres, ce qui laisse entendre qu’ils savent que cet aspect de leur vie pourrait être amélioré.

Fait intéressant, les bourreaux de travail ne sont pas différents des autres travailleurs en ce qui a trait à leur satisfaction à l’égard de leur situation financière. Cela laisse entendre que leur désir de travailler beaucoup pourrait découler d’autres facteurs que la nécessité d’accroître leur revenu.


Les bourreaux de travail voient le temps leur filer entre les doigts

Les différences entre les gens qui se voient comme des bourreaux de travail et les autres se transposent dans leur impression d’être contraints par le temps. Dans l’ensemble, les bourreaux de travail semblent penser que la façon insatisfaisante dont le temps est réparti entre les priorités de leur vie est une source de préoccupation; plus précisément, ils semblent croire que la façon dont ils occupent leur temps est en quelque sorte indépendante de leur volonté (tableau 3).

Tableau 3  Les bourreaux de travail diffèrent des autres travailleurs dans la façon dont ils perçoivent le temps et ils se sentent plus stressés. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 3   Les bourreaux de travail diffèrent des autres travailleurs dans la façon dont ils perçoivent le temps et ils se sentent plus stressés

Une plus grande proportion de bourreaux de travail déclarent qu’ils se sentent habituellement pressés tout au long de la journée (86 % comparativement à 73 % des autres travailleurs). Plus de la moitié des bourreaux de travail déclarent se sentir pris au piège dans leur routine quotidienne. Un plus grand nombre de bourreaux de travail que d’autres travailleurs ont le sentiment de ne pas accomplir ce qu’ils avaient prévu faire au début de la journée (56 % comparativement à 44 %). Plus du tiers des bourreaux de travail aimeraient passer plus de temps seuls.

Les bourreaux de travail semblent admettre qu’ils ont de la difficulté à gérer leur temps de façon efficace. Comme 56 % des bourreaux de travail affirment avoir l’impression de ne plus avoir le temps de s’amuser — soit une proportion beaucoup plus élevée que le tiers observé chez les autres travailleurs — bon nombre d’entre eux prévoient changer leur façon de vivre. Un tiers des bourreaux de travail ont déclaré qu’ils prévoyaient ralentir dans l’année à venir, comparativement à un cinquième des autres travailleurs. On ne sait pas s’ils réussiront à avoir plus d’emprise sur leur temps, mais comme le fait d’être un bourreau de travail fait maintenant partie de leur identité, on peut présumer qu’il s’agira d’un objectif difficile à atteindre.


Résumé

Près du tiers des adultes qui travaillent se considèrent comme des bourreaux de travail. Pourtant, il est plus difficile qu’il n’y paraît de distinguer les bourreaux de travail des autres personnes. Il n’y a aucune différence sociodémographique entre les deux groupes. Les bourreaux de travail font plus d’heures que les autres travailleurs et ont un profil professionnel légèrement différent du leur, mais il ne s’agit pas de la caractéristique qui permet de faire la distinction entre les deux groupes.

Les bourreaux de travail autodéclarés et les autres travailleurs ont plutôt des manières bien différentes de concevoir leur temps et de le répartir entre leurs diverses priorités. Le temps semble filer entre les doigts des bourreaux de travail. Ils consacrent plus d’efforts au travail, mais ils n’en retirent pas plus de satisfaction ou de plaisir que les autres travailleurs. Ils sont insatisfaits de l’équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle et ils souhaiteraient passer davantage de temps avec leur famille et leurs amis. De même, ils aimeraient passer plus de temps seuls. L’impression de manquer de temps est un élément plus stressant dans leur vie quotidienne qu’il ne l’est dans celle des autres travailleurs. Cette impression leur donne le sentiment d’être pressés, pris au piège dans leur routine quotidienne et incapables de terminer tout ce qu’ils pensent devoir faire. Dans l’ensemble, le temps semble leur échapper.

Source

  1. Bonebright, C., D. Clay et R. Ankenmann. 2000. « The relationship of workaholism with work-life conflict, life satisfaction, and purpose in life », Journal of Counselling Psychology, vol. 47, no 4, p. 469 à 477; Spence, J. et A. Robbins. 1992. « Workaholism: Definition, measurement, and preliminary results », Journal of Personality Assessment, vol. 58, no 1, p. 160 à 178.

Article complet (PDF)

Auteur

Leslie-Anne Keown est analyste à la revue Tendances sociales canadiennes.


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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants