Consulter la version la plus récente.
L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
Langue parlée à la maison aujourd’hui, langue maternelle de demainUn élément crucial influant sur la viabilité à long terme d’une langue est tout simplement le nombre de personnes qui la parlent à la maison. La langue parlée le plus souvent à la maison est plus susceptible de devenir la langue maternelle de la génération suivante, sinon la transmission d’une génération à l’autre sera probablement interrompue. En effet, comme le concluait le Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones en 1996, la viabilité ou la continuité d’une langue dépend de son utilisation quotidienne, idéalement comme principale langue parlée à la maison. Les baisses à long terme de la continuité des langues se traduisent par une proportion de moins en moins grande d’enfants acquérant une langue maternelle autochtone et des populations de langue maternelle de plus en plus âgées. L’érosion de l’utilisation de la langue parlée à la maison a fait reculer la proportion d’enfants (de 0 à 19 ans) de la population de langue maternelle autochtone de 41 % en 1986 à seulement 32 % en 2001, alors que le pourcentage d’adultes âgés de 55 ans et plus passait de 12 % à 17 %. Ces tendances indiquent que de nombreuses langues autochtones – même parmi les plus importantes – seront confrontées à des défis en matière de continuité pendant la prochaine génération. En 2001, seulement 13 % des Autochtones ont déclaré qu’ils parlaient le plus souvent une langue autochtone à la maison; en outre, 5 % des Autochtones ont répondu en utiliser une régulièrement. Cette proportion est inférieure aux taux des personnes capables de converser dans une langue autochtone et des locuteurs de langue maternelle (24 % et 21 %, respectivement). Par exemple, bien que l’ojibway soit la troisième population de langue maternelle en importance au Canada, son utilisation comme langue parlée à la maison régresse. Les possibilités de transmettre une langue comme langue maternelle peuvent être évaluées en utilisant un indice de continuité, qui mesure le nombre de personnes qui parlent la langue à la maison pour chaque 100 personnes qui la parlent comme leur langue maternelle. De 1981 à 2001, l’indice de continuité est passé d’environ 76 à 61. Tant les hommes que les femmes de presque tous les groupes d’âge ont enregistré une baisse de continuité de la langue, la langue autochtone parlée à la maison étant remplacée par une langue non autochtone. La tendance était la plus prononcée chez les femmes, particulièrement celles en âge de procréer et de travailler. Toutefois, le Recensement de 2001 a commencé à recueillir de l’information sur les langues parlées « régulièrement » à la maison (par opposition à « le plus souvent »). En 2001, alors que le nombre de personnes parlant une langue autochtone le plus souvent à la maison s’élevait à 129 300, un peu plus de 50 000 personnes supplémentaires le faisaient « régulièrement ». Cette information peut être particulièrement utile pour les langues menacées, qui ont tendance à être parlées « régulièrement » à la maison, mais pas « le plus souvent ». Par exemple, seulement 10 % des personnes qui ont déclaré le haïda comme langue parlée à la maison le parlaient le « plus souvent », alors que 90 % l’utilisaient « régulièrement ». Par contre, la majorité des langues viables, comme l’inuktitut (82 %), le cri (69 %) et l’ojibway (56 %), ont tendance à être parlées à la maison « plus souvent » que « régulièrement »1. Source |
|