Comptes économiques du secteur des ménages canadiens répartis selon le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine, deuxième trimestre de 2025
Diffusion : 2025-10-09
L'écart de revenu s'est maintenu à un sommet historique au deuxième trimestre de 2025; il a été inchangé par rapport à l'année précédente, dans le contexte de l'affaiblissement de l'économie qui a eu une incidence négative sur le revenu et l'épargne nette des ménages de toutes les tranches de la répartition des revenus. L'écart de patrimoine s'est creusé, les ménages les plus aisés ayant tiré profit de gains enregistrés sur les marchés financiers. Parallèlement, la baisse de la valeur des biens immobiliers a pesé sur la richesse moyenne des jeunes ménages et des moins fortunés.
L'écart de revenu demeure à un niveau record sous l'effet généralisé de l'affaiblissement de l'économie
L'écart de revenu, qui est défini comme l'écart de la part du revenu disponible entre les ménages de la tranche supérieure de 40 % de la répartition des revenus et ceux de la tranche inférieure de 40 %, est resté à un niveau record de 48,4 points de pourcentage au deuxième trimestre de 2025, soit le même niveau que celui enregistré un an plus tôt.
La capacité des ménages à maintenir leur bien-être économique varie en fonction des conditions macroéconomiques. En réponse au ralentissement de l'inflation, la Banque du Canada a établi son taux directeur à 2,75 % au deuxième trimestre de 2025, en baisse de 2 points de pourcentage par rapport à un an plus tôt. Bien que la baisse des taux d'intérêt puisse entraîner un assouplissement des coûts d'emprunt pour les ménages, elle peut également réduire le rendement des placements porteurs d'intérêt, comme les comptes d'épargne et de dépôt, ce qui peut toucher les ménages de différentes façons, selon leur tranche de la répartition des revenus.
Ensemble, la faiblesse des hausses de l'emploi et le ralentissement économique ont contribué à un ralentissement de la croissance du revenu disponible des ménages au deuxième trimestre. Selon les données de l'Enquête sur la population active, le taux d'emploi, soit la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi, suit une tendance à la baisse depuis le début de 2023, et la plupart des hausses de l'emploi observées proviennent de l'emploi à temps partiel.
Au deuxième trimestre de 2025, le revenu disponible a augmenté en moyenne de 3,9 % par rapport à un an plus tôt. Il s'agit d'un recul comparativement à la hausse annuelle de 5,9 % enregistrée au deuxième trimestre de 2024. Au deuxième trimestre de 2025, les revenus salariaux ont été particulièrement faibles chez les travailleurs des secteurs de la production de biens, comme le secteur de l'extraction minière et de l'extraction de pétrole et de gaz et le secteur de la fabrication, ainsi que dans les secteurs de services, comme ceux du commerce et des services professionnels et personnels.
Les ménages au revenu le plus faible (ceux de la tranche inférieure de 20 % de la répartition des revenus) ont enregistré une croissance de leur revenu disponible (+5,6 %) supérieure à la moyenne, ce qui s'explique principalement par une augmentation des transferts gouvernementaux, comme l'assurance-emploi, l'aide sociale et les prestations de retraite, plutôt que par une augmentation du revenu d'emploi. Les impôts payés ont diminué, car l'aide gouvernementale est généralement exonérée d'impôt ou imposée à un taux inférieur à celui qui s'applique au revenu d'emploi. Les ménages au revenu le plus faible ont enregistré une diminution de leur revenu net de placements, une forte baisse des revenus de placements (-21,2 %), découlant principalement des dépôts porteurs d'intérêts, ayant plus que contrebalancé la baisse des paiements d'intérêts (-8,1 %).
Au deuxième trimestre de 2025, le revenu disponible moyen des ménages au revenu le plus élevé (ceux de la tranche supérieure de 20 % de la répartition des revenus) a augmenté à un rythme inférieur à la moyenne comparativement à un an plus tôt (+3,1 %), en raison surtout de la hausse relativement faible des salaires moyens. Leur revenu de placement net a augmenté plus rapidement que celui de tous les autres groupes de revenu au deuxième trimestre de 2025, principalement sous l'effet de la forte baisse des paiements d'intérêts par rapport à l'année précédente (-9,6 %).
L'épargne nette se détériore dans toutes les tranches de la répartition des revenus pour la première fois depuis que l'inflation a culminé il y a trois ans
Au deuxième trimestre de 2025, l'épargne nette s'est détériorée par rapport à l'année précédente pour les ménages dans toutes les tranches de la répartition des revenus. Il s'agit d'une première depuis 2022, lorsque l'inflation avait atteint son niveau le plus élevé en 40 ans. Même si l'inflation a ralenti au deuxième trimestre de 2025, la hausse des salaires a été faible et n'a pas suivi le rythme de l'augmentation des dépenses des ménages, en particulier celles associées aux nécessités comme le logement, le transport et l'alimentation. C'est pour les ménages au revenu élevé que la diminution de l'épargne nette a été la moins marquée, malgré la faiblesse de la hausse des salaires, leurs revenus de placements nets ayant profité de la baisse des taux d'intérêt. Les ménages au revenu élevé ont tendance à détenir des soldes liés à des produits de crédit à taux variable, comme les marges de crédit, plutôt qu'à des produits à taux fixe, comme les cartes de crédit.
L'écart de patrimoine augmente alors que les gains réalisés sur les marchés financiers profitent aux ménages au patrimoine le plus élevé
Les ménages au patrimoine le plus élevé (ceux de la tranche supérieure de 20 % de la répartition du patrimoine) représentaient près des deux tiers (64,8 %) de la valeur nette totale du Canada au deuxième trimestre de 2025, soit une moyenne de 3,4 millions de dollars par ménage. En revanche, les ménages ayant le patrimoine le plus bas (ceux de la tranche inférieure de 40 %) représentaient 3,3 % de la valeur nette totale, soit une moyenne de 86 900 $ par ménage. Au deuxième trimestre de 2025, la valeur nette globale des ménages a augmenté par rapport à un an plus tôt (+4,5 %) en raison d'une hausse marquée des actifs financiers (+9,1 %) sur les marchés boursiers principalement, tandis que la valeur des biens immobiliers a diminué (-1,0 %).
L'écart de patrimoine entre les ménages de la tranche supérieure de 20 % et ceux de la tranche inférieure de 40 % s'est établi à 61,5 points de pourcentage au deuxième trimestre de 2025, en hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport à un an plus tôt. La croissance de la valeur nette des ménages au patrimoine le plus bas a été inférieure à celle des ménages au patrimoine le plus élevé, car les ménages au patrimoine le plus bas ont été plus actifs sur le marché de l'habitation pendant une période de ralentissement du marché de l'habitation.
Les ménages au patrimoine le plus bas ont vu leur valeur nette augmenter au deuxième trimestre de 2025 par rapport à un an plus tôt (+4,7 %). Ce résultat est entièrement attribuable à la hausse de la valeur de leurs actifs financiers (+8,3 %), qui était tout de même inférieure à celle enregistrée pour l'ensemble des ménages (+9,1 %). Bien que les ménages au patrimoine le plus bas aient été plus actifs sur le marché de l'habitation au deuxième trimestre de 2025, la baisse de la valeur moyenne des logements a fait en sorte que les gains issus de leurs actifs immobiliers (+4,1 %) ont été inférieurs à l'augmentation connexe des coûts de l'intérêt hypothécaire (+7,7 %).
En revanche, les ménages au patrimoine le plus élevé ont augmenté leur valeur nette au rythme le plus rapide (+4,9 %) au deuxième trimestre, ayant enregistré la plus forte croissance de la valeur de leurs actifs financiers (+9,6 %) ainsi qu'une hausse relativement limitée de leur dette hypothécaire (+1,9 %).
Le patrimoine financier des ménages les plus jeunes connaît la croissance la plus faible, en raison de la réduction de leurs biens immobiliers
Le patrimoine financier des ménages les plus jeunes, à savoir ceux de moins de 35 ans, a affiché la croissance la plus faible de tous les groupes d'âge (+2,1 %) au deuxième trimestre de 2025, en raison de la réduction de leurs biens immobiliers. Les ménages les plus jeunes ont été les seuls à réduire continuellement leur dette hypothécaire depuis la fin de 2022, la hausse des taux d'intérêt et les pressions exercées sur le coût des logements ayant rendu la propriété moins abordable. La dette hypothécaire moyenne des ménages les plus jeunes a poursuivi sa tendance à la baisse, mais à un rythme plus lent. En effet, la diminution d'une année à l'autre observée au deuxième trimestre de 2025 (-2,0 %) a été inférieure à celle affichée au deuxième trimestre de 2024 (-5,1 %).
Diverses raisons peuvent inciter les ménages les plus jeunes à réduire leur solde hypothécaire. Les propriétaires potentiels peuvent se détourner du marché de l'habitation en raison du manque d'abordabilité. Pour leur part, les propriétaires existants qui ont acheté une habitation à un moment où les taux d'intérêt étaient beaucoup plus bas, soit au cours de la période allant de 2020 à 2022, peuvent rembourser leur dette hypothécaire existante ou emménager dans un logement plus abordable. De plus, certains des ménages les plus jeunes peuvent accorder la priorité à l'adaptation au coût de la vie et à la réduction de leurs dettes lorsqu'ils peuvent obtenir un soutien financier de leur famille ou d'autres sources.
La dette hypothécaire moyenne des ménages de 55 ans et plus est celle qui a affiché la plus forte croissance au deuxième trimestre de 2025, celle-ci s'étant accrue de plus de 8,0 % par rapport à un an plus tôt. Les groupes plus âgés peuvent accroître leur dette hypothécaire pour acquérir un bien de placement ou pour aider des membres de leur famille plus jeunes à s'acheter un logement, ou encore pour diverses autres raisons.
Les ménages les plus jeunes réduisent leur ratio de la dette au revenu en raison des efforts de gestion de la dette et de la faiblesse des conditions du marché du travail
Le ratio de la dette au revenu des ménages les plus jeunes a atteint 178,1 % au deuxième trimestre de 2025, en baisse de 5,3 points de pourcentage par rapport à un an plus tôt. Les ménages les plus jeunes ont été le seul groupe d'âge à réduire leur dette moyenne totale (-1,6 %). Cependant, leur revenu disponible moyen a augmenté au rythme le plus lent de tous les groupes d'âge (+1,3 %, par rapport à +3,9 % pour l'ensemble des ménages), principalement en raison de la baisse des revenus salariaux.
Les ménages dont le principal soutien économique est une personne âgée de 35 à 44 ans ont affiché le ratio de la dette au revenu le plus élevé de tous les groupes d'âge au deuxième trimestre de 2025; il s'est établi à 254,2 %, en baisse de 2,4 points de pourcentage par rapport à un an plus tôt. Ce recul s'explique principalement par une hausse des revenus qui a dépassé l'accumulation de la dette. Les ménages de 45 ans et plus ont affiché des ratios de la dette au revenu moins élevés, mais leurs ratios se sont accrus sous l'effet d'une hausse de la dette supérieure à la hausse des revenus.
Le ratio du service de la dette des ménages les plus jeunes est relativement stable malgré leurs efforts de réduction de la dette
Un autre indicateur du risque financier des ménages est le ratio du service de la dette (RSD, intérêts seulement), qui est fondé sur la valeur du total des paiements d'intérêts sur la dette du marché du crédit en proportion du revenu disponible. Malgré la baisse des taux d'intérêt et la réduction continue de l'endettement des ménages les plus jeunes, ceux-ci ont maintenu un RSD relativement stable au deuxième trimestre de 2025 par rapport à l'année précédente, en raison de la faible croissance de leur revenu.
Les ménages de 35 à 44 ans ont affiché le RSD le plus élevé (11,2 %) au deuxième trimestre de 2025. Toutefois, leur RSD (-1,0 point de pourcentage) a diminué plus rapidement que celui de tout autre groupe d'âge par rapport à un an plus tôt, leurs revenus ayant augmenté fortement et les intérêts payés sur la dette ayant diminué. Même si les RSD ont reculé dans tous les groupes d'âge au deuxième trimestre de 2025 par rapport à l'année précédente, ils sont restés bien supérieurs aux taux qui prévalaient avant que la Banque du Canada ne commence à prendre des mesures pour gérer l'inflation en 2022.
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Objectifs liés au développement durable
Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 années suivantes. Ce plan se fonde sur 17 objectifs précis liés au développement durable.
Les comptes économiques du secteur des ménages répartis pour le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine des ménages canadiens sont un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux liés au développement durable. Le présent communiqué servira à mesurer l'objectif suivant :
Note aux lecteurs
Statistique Canada publie régulièrement des indicateurs macroéconomiques du revenu disponible des ménages, des dépenses de consommation finales, de l'épargne et du patrimoine des ménages dans le cadre du Système canadien des comptes macroéconomiques (SCCM). Ces comptes sont conformes aux plus récentes normes internationales et sont compilés pour tous les secteurs de l'économie, y compris les ménages, les institutions sans but lucratif, les administrations publiques et les sociétés d'affaires, de même que la position financière du Canada par rapport au reste du monde. Bien que le SCCM fournisse des renseignements de grande qualité sur la position globale des ménages relativement aux autres secteurs de l'économie, les comptes économiques répartis pour le secteur des ménages (CERSM) favorisent une granularité supplémentaire permettant à Statistique Canada d'aborder des questions telles que les vulnérabilités de groupes particuliers et les conséquences qui en résultent sur le plan du bien-être économique et de la stabilité financière. Ces comptes constituent donc un complément important aux données trimestrielles standard liées à l'économie.
Les estimations des CERSM publiées aujourd'hui portent sur le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine, y compris leurs sous-composantes selon diverses répartitions des ménages pour le deuxième trimestre de 2025. Les estimations ont également été révisées pour les périodes précédentes afin d'intégrer les plus récents repères du SCCM, y compris les révisions jusqu'au premier trimestre de 2025.
Le terme « écart de revenu », dont il est question dans le présent texte, est défini comme l'écart de la part du revenu disponible entre les ménages de la tranche supérieure de 40 % et de la tranche inférieure de 40 % de la répartition des revenus. L'« écart de richesse » est défini comme l'écart de la part de la valeur nette entre les ménages de la tranche supérieure de 20 % et de la tranche inférieure de 40 % de la répartition de la richesse. Les estimations de la répartition de la valeur nette selon le quintile de patrimoine sont regroupées pour les ménages des deux quintiles les plus faibles pour faciliter la représentation, étant donné que le ménage moyen du quintile le plus faible avait plus de passifs dus que d'actifs détenus, à l'exemple des travailleurs autonomes ayant une valeur nette d'entreprise négative et des nouveaux diplômés devant rembourser les soldes de leurs prêts étudiants.
Comme pour toutes les données, les estimations des CERSM ne sont pas sans limites. Bien que certaines répartitions soient estimées à l'aide de microdonnées ou micromodèles actuels, tels que les salaires et traitements et la dette des ménages, d'autres, y compris les dépenses de consommation finales des ménages, les transferts sociaux en nature et les actifs des ménages, reposent sur des hypothèses ou utilisent des données de périodes de référence antérieures. Les utilisateurs doivent garder ces limites à l'esprit lorsqu'ils analysent les estimations qui figurent dans le présent communiqué.
Toutes les valeurs sont exprimées en taux nominaux non rajustés. Par conséquent, les estimations présentées dans le présent communiqué ne sont pas rajustées pour tenir compte des variations qui pourraient survenir au fil du temps en raison des tendances saisonnières ou de l'inflation des prix. Étant donné que les séries trimestrielles ne sont pas désaisonnalisées, les comparaisons ne devraient être faites qu'à l'aide d'estimations pour le même trimestre de chaque année.
Prochaine diffusion
Les données sur les comptes économiques répartis pour le secteur des ménages pour le troisième trimestre de 2025 seront diffusées le 29 janvier 2026.
Produits
L'article « Amélioration aux répartitions du patrimoine dans les comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, au moyen d'une méthode de capitalisation du revenu », qui fait partie de la publication Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (13-605-X), est accessible.
Le produit de visualisation « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, patrimoine : outil interactif », qui fait partie de Statistique Canada – Produits de visualisation des données (71-607-X) est accessible.
L'article « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, estimations des répartitions des actifs, des passifs et de la valeur nette, 2010 à 2024 : rapport technique sur la méthodologie et la qualité », qui fait partie de la publication Comptes des revenus et dépenses, série technique (13-604-M), est également accessible.
Il est possible d'obtenir des précisions relativement aux sources et méthodes à l'origine de ces estimations dans la publication Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques (13-607-X). Voir la section « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages » des Comptes satellites et études spéciales.
Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leur structure.
La publication Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (13-605-X) est accessible.
Le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (13-606-G) est accessible.
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