Les immigrants admis en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta et au Québec sont les plus susceptibles de rester dans leur province de destination
Diffusion : 2024-12-19
La croissance démographique est en grande partie attribuable à l'immigration et, dans certaines régions, les immigrants représentent une part importante de la population. Par ailleurs, l'établissement d'immigrants a une incidence sur les services et les structures démographiques provinciales et territoriales dans leur ensemble. Il est essentiel que tous les ordres de gouvernement comprennent les tendances migratoires des immigrants au Canada pour élaborer des politiques visant à soutenir leur établissement, pour évaluer l'efficacité des programmes d'immigration et pour planifier et mettre en œuvre des services sociaux.
Le présent communiqué, qui est fondé sur les données de la Base de données longitudinales sur l'immigration (BDIM) de 2023, porte sur les tendances observées au chapitre des taux de rétention sur un an et sur cinq ans des immigrants. Ces taux sont définis comme le pourcentage d'immigrants résidant au Canada qui demeuraient toujours dans leur région géographique de destination prévue un an et cinq ans après leur admission. La BDIM est le fruit d'un partenariat entre Statistique Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et les provinces.
Une proportion croissante d'immigrants admis au Québec restent dans la province un an après leur admission, tandis que les immigrants admis dans les provinces de l'Atlantique sont plus susceptibles de déménager dans d'autres régions du Canada
En examinant le taux auquel les immigrants admis de 2018 à 2021 sont restés dans leur province ou leur territoire de destination prévu un an après leur admission, il est possible d'analyser les plus récentes tendances en matière de rétention provinciale et la mobilité des immigrants admis avant et pendant la pandémie de COVID-19.
Chez les immigrants admis en 2021, ceux qui avaient l'intention de vivre en Ontario (94,6 %), au Québec (93,4 %), en Colombie-Britannique (91,7 %) et en Alberta (89,5 %) étaient les plus susceptibles de résider dans la même province un an après leur admission. Au Québec, le taux de rétention sur un an de la cohorte d'admission de 2021 a augmenté de 8,8 points de pourcentage par rapport à celui de la cohorte de 2018. Parmi toutes les catégories d'admission, ce sont les immigrants de la catégorie économique qui ont affiché les hausses les plus marquées au Québec.
Dans les provinces de l'Atlantique, les taux de rétention sur un an étaient moins élevés chez les immigrants admis en 2021 que chez ceux admis en 2020. Terre-Neuve-et-Labrador (-14,1 points de pourcentage) et la Nouvelle-Écosse (-11,7 points de pourcentage) ont enregistré les plus fortes baisses, suivies de l'Île-du-Prince-Édouard (-8,9 points de pourcentage) et du Nouveau-Brunswick (-2,2 points de pourcentage). Les immigrants admis dans le cadre de la catégorie de l'expérience canadienne (CEC) représentaient une plus grande part du nombre total d'immigrants admis au Canada atlantique en 2021, et leurs taux de rétention dans ces provinces ont considérablement diminué. Au Canada atlantique, les immigrants qui quittaient leur province de destination prévue étaient de plus en plus susceptibles de s'établir en Ontario.
De la cohorte de 2018 à la cohorte de 2021, le taux de rétention sur un an des immigrants admis au Manitoba a reculé de 7,4 points de pourcentage pour atteindre 69,4 % en 2021. En Saskatchewan, 64,5 % des immigrants admis en 2021 résidaient toujours dans la province un an plus tard, ce qui représente une diminution de 1,6 point de pourcentage par rapport à la cohorte d'admission de 2018.
Dans les territoires, le taux de rétention sur un an a augmenté de la cohorte de 2018 à celle de 2020, mais il a fortement diminué chez les immigrants admis en 2021.
Une proportion décroissante d'immigrants admis en Saskatchewan et au Manitoba vivent dans ces provinces cinq ans après leur admission
Comparativement au taux de rétention sur un an, le taux de rétention sur cinq ans donne une meilleure idée de la probabilité à long terme que les immigrants s'établissent, créent des réseaux et des relations et contribuent à l'économie dans leur province ou leur territoire de destination prévu. Les analyses portaient sur les tendances chez les immigrants admis de 2013 à 2017 et sur leur taux de rétention cinq ans plus tard.
Parmi les immigrants admis de 2013 à 2017, ceux qui avaient l'intention de vivre en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta et au Québec étaient les plus susceptibles de résider dans la même province cinq ans après leur admission. Pour ce qui est des immigrants admis en 2017, c'est l'Ontario (93,5 %) qui a affiché le taux de rétention sur cinq ans le plus élevé, suivi de la Colombie-Britannique (87,5 %), de l'Alberta (87,3 %) et du Québec (79,7 %).
Bien que les provinces de l'Atlantique accueillent des proportions croissantes d'immigrants récents, les taux de rétention sur cinq ans dans ces provinces étaient généralement parmi les plus faibles au Canada. En Nouvelle-Écosse, le taux de rétention sur cinq ans est resté stable depuis la cohorte d'admission de 2013 (61,7 %), et s'est établi à 62,1 % chez les immigrants admis en 2017. Malgré quelques fluctuations, le taux de rétention sur cinq ans des cohortes d'immigrants au Nouveau-Brunswick a augmenté de 3,9 points de pourcentage par rapport à celui de la cohorte d'admission de 2013 pour atteindre 51,7 % chez les immigrants admis en 2017. Terre-Neuve-et-Labrador (45,6 %) et l'Île-du-Prince-Édouard (25,7 %) ont affiché les taux de rétention sur cinq ans les plus faibles pour les immigrants admis en 2017. Les deux provinces ont vu leur taux de rétention sur cinq ans diminuer chez les immigrants admis en 2017, comparativement à ceux admis en 2013 (-5,6 points de pourcentage à Terre-Neuve-et-Labrador; -13,9 points de pourcentage à l'Île-du-Prince-Édouard).
Dans l'ensemble, de 2013-2014 à 2023-2024, un nombre croissant de personnes ont migré de la Saskatchewan et du Manitoba vers d'autres provinces et territoires, y compris des immigrants dont l'intention initiale était de s'établir dans ces provinces. Plus particulièrement, la moitié (50,0 %) des immigrants admis en 2017 résidaient toujours en Saskatchewan cinq ans plus tard, ce qui représente une baisse de 16,4 points de pourcentage par rapport aux immigrants admis en 2013. Il s'agit de la plus forte diminution observée parmi l'ensemble des provinces et des territoires. La baisse observée au Manitoba au cours de la même période a été moins prononcée (-10,2 points de pourcentage pour se chiffrer à 64,9 %). L'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique étaient les trois principales destinations des immigrants qui sont restés au Canada après avoir quitté la Saskatchewan et le Manitoba.
Les trois territoires affichaient des taux de rétention sur cinq ans relativement stables pour les immigrants admis de 2013 à 2017.
Les taux de rétention des immigrants parrainés par la famille et des réfugiés demeurent élevés, tandis que ceux des candidats des provinces diminuent
Les taux de rétention sur cinq ans des immigrants variaient selon la catégorie d'admission. Par exemple, les immigrants parrainés par la famille et les réfugiés affichaient systématiquement des taux de rétention relativement élevés. Parmi les immigrants admis en 2017, le taux de rétention sur cinq ans s'établissait à 92,0 % chez les immigrants parrainés par la famille et à 87,0 % chez les réfugiés.
Le taux de rétention sur cinq ans des immigrants de la catégorie économique se situait à 78,7 % chez ceux admis en 2017, en baisse de 4,0 points de pourcentage par rapport à ceux admis en 2013. Dans cette catégorie, les taux de rétention sur cinq ans des immigrants admis en 2017 comme aides familiaux ou personnes soignantes (94,8 %) et dans le cadre de la CEC (88,3 %) étaient stables et élevés. Le taux de rétention sur cinq ans des immigrants de la catégorie économique admis dans le cadre de programmes de travailleurs qualifiés et de travailleurs de métiers spécialisés s'établissait à 78,0 % chez les immigrants admis en 2017, en baisse de 6,8 points de pourcentage par rapport à ceux admis en 2013.
Chez les immigrants admis dans le cadre de programmes économiques de 2013 à 2017, les taux de rétention de ceux admis dans le cadre du Programme des candidats des provinces — c'est-à-dire ceux sélectionnés pour contribuer à l'économie locale et répondre à des besoins précis en matière de main-d'œuvre — ont affiché des diminutions plus marquées que celles des immigrants admis dans le cadre des autres programmes économiques. Dans l'ensemble, 69,1 % des candidats des provinces admis en 2017 résidaient toujours dans la même province ou le même territoire cinq ans plus tard, en baisse de 9,6 points de pourcentage par rapport à la cohorte d'admission de 2013. Le Manitoba et la Saskatchewan, deux provinces où le nombre de candidats provinciaux est élevé, ont enregistré une diminution importante de leur taux de rétention. En Saskatchewan, le taux de rétention sur cinq ans des candidats provinciaux admis en 2017 s'est chiffré à 46,6 %, en baisse de 18,0 points de pourcentage par rapport à la cohorte d'admission de 2013. Le taux de rétention sur cinq ans des candidats provinciaux admis en 2017 au Manitoba se situait quant à lui à 65,6 %, ce qui représente un recul de 13,4 points de pourcentage par rapport à la cohorte de 2013. En Alberta, en Colombie-Britannique et en Ontario, les autres provinces comptant un grand nombre de candidats provinciaux, les taux de rétention étaient relativement stables.
Les taux de rétention continuent de baisser à Toronto, Montréal et Vancouver
Les trois plus grands centres urbains du Canada (régions métropolitaines de recensement [RMR]), à savoir Toronto, Montréal et Vancouver, sont les principales destinations des immigrants, où s'établissent la plupart d'entre eux. Toutefois, les données du Recensement de la population de 2021 ont révélé que la proportion d'immigrants récents qui s'établissent dans ces trois centres urbains est en baisse.
Dans le même ordre d'idées, selon les données de la BDIM de 2023, une tendance à la baisse est observée au chapitre des taux de rétention sur cinq ans des immigrants dans les trois principaux centres urbains. Dans la RMR de Toronto, 78,3 % des immigrants admis en 2017 y résidaient toujours cinq ans plus tard, en baisse de 8,0 points de pourcentage par rapport à ceux admis en 2013. La plupart des immigrants qui ont quitté cette RMR ont déménagé dans des centres urbains avoisinants, comme Oshawa et Hamilton.
Les taux de rétention sur cinq ans à Montréal et à Vancouver ont également affiché une baisse, quoique dans une moindre mesure. À Montréal, le taux de rétention sur cinq ans de la cohorte d'admission de 2017 était inférieur de 5,3 points de pourcentage à celui de la cohorte de 2013, alors qu'à Vancouver, le taux était inférieur de 3,9 points de pourcentage. Néanmoins, le taux de rétention sur cinq ans des immigrants admis en 2017 à Vancouver (83,4 %) est demeuré le plus élevé de l'ensemble des RMR. En ce qui concerne les immigrants qui ont déménagé de Montréal et de Vancouver vers d'autres régions du Canada, la majorité d'entre eux se sont installés à Toronto, tandis qu'une proportion croissante de ces immigrants ont déménagé dans de petites régions urbaines (agglomérations de recensement) de la même province ou dans d'autres centres urbains.
En revanche, certains centres urbains situés à l'extérieur de ces grandes régions servant de porte d'entrée ont commencé à gagner du terrain au chapitre de la rétention des immigrants. Par exemple, chez les immigrants admis en Ontario en 2017, la proportion de ceux qui résidaient toujours dans la RMR de Windsor cinq ans après leur admission s'établissait à 79,7 %, en hausse de 10,8 points de pourcentage par rapport aux immigrants admis en 2013. Il s'agit d'un taux de rétention qui dépasse celui de Toronto. Au cours de la même période, Kitchener–Cambridge–Waterloo (+3,9 points de pourcentage) et London (+2,2 points de pourcentage) ont affiché une légère augmentation de la proportion d'immigrants y demeurant toujours cinq ans plus tard.
La proportion croissante d'immigrants qui déménagent à l'extérieur des plus grands centres urbains témoigne en partie d'un changement observé dans l'ensemble de la population canadienne : l'augmentation des coûts du logement et la possibilité de travailler à distance pendant la pandémie peuvent avoir contribué à faire baisser les taux de rétention dans les grandes RMR.
Un article fondé sur les données de la BDIM de 2023, qui présentait les résultats économiques des immigrants, a été diffusé le 9 décembre 2024.
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Note aux lecteurs
Définitions et concepts
La Base de données longitudinales sur l'immigration (BDIM) est une source complète de données qui permet de mieux comprendre le comportement économique des immigrants et des résidents non permanents. Il s'agit du seul ensemble annuel de données canadiennes permettant d'étudier les caractéristiques des immigrants au Canada au moment de leur admission ainsi que leur situation économique et leur mobilité régionale sur plus de 40 ans.
La BDIM est le fruit d'un partenariat entre Statistique Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et les provinces. La BDIM combine des fichiers de données administratives sur les admissions d'immigrants et sur les permis de résidence non permanente provenant d'IRCC à des fichiers de données fiscales provenant de l'Agence du revenu du Canada. Les dossiers administratifs d'IRCC contiennent des renseignements exhaustifs sur les immigrants admis au Canada depuis 1952. Ils contiennent aussi des renseignements sur les résidents non permanents ayant obtenu un permis de résidence temporaire depuis 1980. Les déclarations de revenus sont disponibles pour les immigrants depuis 1982.
La BDIM permet d'établir un lien entre les résultats à court et à long terme et les caractéristiques au moment de l'admission, comme la catégorie d'admission de la personne immigrante, le pays de naissance et la connaissance des langues officielles. La BDIM fournit également des renseignements sur l'expérience canadienne avant l'admission et l'obtention de la citoyenneté depuis 2004.
Il convient de souligner que la BDIM est mise à jour chaque année. D'une année à l'autre, des changements ont été apportés au traitement des données. Chaque mise à jour annuelle est indépendante.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la couverture et la qualité des données de la BDIM, les utilisateurs sont invités à consulter la Base de données longitudinales sur l'immigration (BDIM) Rapport technique, 2023.
Les catégories d'admission des immigrants économiques comprennent les immigrants qui ont été sélectionnés pour leur capacité à contribuer à l'économie canadienne en raison de leur capacité à répondre aux besoins en matière de main-d'œuvre, à posséder et gérer ou à mettre sur pied une entreprise, à investir une somme importante, à créer leur propre emploi ou à répondre à des besoins provinciaux ou territoriaux précis en matière de main-d'œuvre.
Les catégories des immigrants parrainés par la famille comprennent les immigrants qui ont été parrainés par un citoyen canadien ou un résident permanent et qui ont reçu le statut de résident permanent en raison de leur lien, soit comme conjoint, partenaire, parent, grand-parent, enfant ou autre lien de parenté avec ce parrain. Les termes « catégorie de la famille » ou « réunification familiale » sont parfois utilisés pour désigner cette catégorie.
Les catégories des réfugiés comprennent les immigrants qui ont reçu le statut de résident permanent en raison d'une crainte fondée de retourner dans leur pays d'origine. Cette catégorie inclut les personnes qui craignaient avec raison d'être persécutées pour des motifs liés à leur race, leur religion, leur nationalité, leur appartenance à un groupe social particulier ou leurs opinions politiques (réfugiés au sens de la Convention de Genève), de même que les personnes qui ont subi des conséquences graves et personnelles en raison d'une guerre civile, d'un conflit armé ou d'une violation massive des droits de la personne. Certains réfugiés étaient au Canada lorsqu'ils ont demandé l'asile pour eux-mêmes et pour les membres de leur famille (soit avec eux au Canada soit à l'étranger). D'autres étaient à l'étranger et ont été recommandés aux fins de réinstallation au Canada par l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, un autre organisme de recommandation désigné ou des répondants du secteur privé.
Pour obtenir une description plus détaillée des catégories d'admission des immigrants, consultez le glossaire d'IRCC.
Les immigrants déclarants sont les immigrants qui ont produit une déclaration de revenus pour une année d'imposition donnée.
La province ou le territoire d'admission est la province ou le territoire de destination prévue selon la demande d'immigration.
Une région métropolitaine de recensement (RMR) est formée d'une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d'un centre de population (aussi appelé le noyau). Une RMR doit avoir une population totale d'au moins 100 000 habitants, selon les données du Programme du Recensement de la population actuel, et son noyau doit compter au moins 50 000 habitants, d'après les données ajustées du Programme du Recensement de la population précédent.
Le taux de rétention représente le pourcentage d'immigrants déclarants qui continuent de résider dans la zone géographique (province ou RMR désignée) de destination prévue.
Produits
La Base de données longitudinales sur l'immigration de 2023, y compris le module sur les salaires et les traitements (1997 à 2023), est maintenant accessible sur demande.
La publication « Base de données longitudinales sur l'immigration (BDIM) Rapport technique, 2023 », qui fait partie de la série Études analytiques : méthodes et références (11-633-X), est également accessible.
Les outils de visualisation de données « Base de données longitudinales sur l'immigration (BDIM), application interactive : résultats économiques » et « Base de données longitudinales sur l'immigration (BDIM), application interactive : mobilité » sont maintenant offerts dans le cadre de la série Statistique Canada – Produits de visualisation des données (71-607-X).
Les produits sont disponibles sur le portail Statistiques sur les immigrants et les résidents non permanents. Ce portail a été conçu pour permettre un accès facile et gratuit aux données et publications relatives aux immigrants et aux résidents non permanents. L'information est organisée selon de grandes catégories qui comprennent les produits analytiques, les produits de données, les produits de référence et les applications interactives.
Coordonnées des personnes-ressources
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