Augmentation des incendies pendant la pandémie
Diffusion : 2023-06-08
Les services d'incendie de sept secteurs de compétence déclarants du Canada ont lutté contre un peu plus de 39 000 incendies en 2021, ce qui représente une hausse pour une deuxième année consécutive. Le nombre d'incendies et le nombre de décès se sont accrus au cours des deux premières années de la pandémie de COVID-19, et le nombre de décès attribuables aux incendies est passé de 148 en 2019 à 202 en 2021. Avant la pandémie, le nombre total d'incendies était globalement en recul.
Comparativement à 2020, le nombre d'incendies extérieurs (à l'exception des feux de forêt) a augmenté d'un peu plus de 2 700 incidents en 2021; pour la première fois, il s'agissait du type d'incendie le plus souvent déclaré. Les incendies extérieurs représentaient 45 % de tous les incidents déclarés. Des exemples d'incendies extérieurs comprennent ceux concernant les dépotoirs en terrain ouvert, les clôtures et la légère couverture végétale.
Le nombre d'incendies de structure, qui étaient auparavant le type d'incendie le plus courant dans une année donnée, a aussi augmenté, mais dans une moindre mesure. Les incendies de structure, dont 7 sur 10 étaient des incendies résidentiels, ont représenté 42 % des incidents en 2021.
Par ailleurs, 13 % des incendies étaient des incendies de véhicules. Contrairement aux autres types d'incendies, le nombre d'incendies de véhicules a baissé de 273 incidents en 2021.
Les renseignements tirés de la Base de données nationale sur les incendies (maintenant accessibles) sont fondés sur les données déclarées par sept secteurs de compétence : la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario, le Manitoba, la Colombie-Britannique, le Yukon et les Forces armées canadiennes.
Des sept secteurs de compétence, deux ont déclaré une augmentation considérable du nombre de décès attribuables aux incendies au cours de la première année de la pandémie, lesquels sont passés de 148 en 2019 à 199 en 2020, en hausse de 34 %. Il s'agissait du nombre le plus élevé de décès attribuables aux incendies en plus de 10 ans et la croissance s'est poursuivie en 2021, alors que 202 décès ont été attribuables aux incendies, en légère hausse par rapport à l'année précédente.
La hausse du nombre de décès attribuables aux incendies observée de 2019 à 2020 est le résultat des augmentations déclarées en Colombie-Britannique et en Ontario. En Colombie-Britannique, le nombre de décès déclarés a presque doublé pour passer de 28 en 2019 à 54 en 2020, et il a continué d'augmenter en 2021 pour atteindre 59 décès. En Ontario, le nombre de décès attribuables aux incendies a bondi de 63 % au cours de la première année de la pandémie pour passer de 70 à 114. Le nombre de décès attribuables aux incendies en Ontario a crû de 3 en 2021.
De 2015 à 2021, 65 % des décès attribuables aux incendies ont touché les hommes, et 35 % ont touché les femmes. En 2021, le nombre de décès attribuables aux incendies a augmenté de 15 % chez les hommes et baissé de 23 % chez les femmes, comparativement à 2020.
Les incendies résidentiels sont la cause de la plupart des décès attribuables aux incendies
En 2021, parmi les 202 décès attribuables aux incendies, 3 décès sur 4 ont eu lieu dans une résidence. Parmi les 10 819 incendies résidentiels, 1 % ont causé un décès, pour un total de 156 décès.
Le matériel de cuisson ainsi que les articles de fumeur et les flammes nues continuent d'être les principales causes d'incendie dans les incendies résidentiels. Ces deux catégories ont été uniformément à l'origine de plus de la moitié de tous les incendies résidentiels qui sont survenus de 2015 à 2021. Même si la cuisson était la principale cause des incendies (32 %) et des blessures (43 %), les articles de fumeur représentaient 64 % des décès attribuables à un incendie résidentiel.
Un peu plus de 1 résidence sur 3 a un détecteur de fumée fonctionnel
De 2015 à 2021, parmi les incendies résidentiels déclarés, 37 % des résidences avaient un détecteur de fumée fonctionnel, alors que 12 % des résidences avaient un détecteur de fumée qui ne s'est pas déclenché et 13 % n'avaient aucun détecteur de fumée. Pour plus de 1 incendie résidentiel sur 3 (38 %), les services d'incendie ont déclaré l'état du détecteur de fumée comme étant inconnu. Cela pourrait s'expliquer par le fait que le détecteur de fumée a été détruit dans l'incendie ou parce que cette information n'a pas été recueillie pendant l'enquête.
Les taux de mortalité étaient plus faibles dans les résidences dotées de détecteurs de fumée fonctionnels, où 26 % des incidents ont causé des décès. Les résidences sans détecteur de fumée fonctionnel, y compris celles qui n'avaient aucun détecteur de fumée ou celles pour lesquelles l'état du détecteur de fumée était inconnu, représentaient près de 3 décès sur 4 (74 %).
En ce qui a trait aux blessures attribuables aux incendies, les taux de blessures étaient plus élevés dans les résidences dotées d'un détecteur de fumée fonctionnel mais non dotées d'un système de protection par gicleurs, comparativement aux résidences sans détecteur de fumée fonctionnel, mais disposant d'un système de protection par gicleurs. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les résidents ont tenté de maîtriser l'incendie eux-mêmes lorsque l'alarme du détecteur de fumée a retenti.
Certains types d'actions peuvent être associées à un risque accru d'incendie. Par exemple, certains comportements, comme la fatigue, les facultés qui seraient affaiblies, les distractions ou les préoccupations, étaient associés à 20 % des incendies résidentiels, à 20 % des blessures et à 14 % des décès dans les résidences en 2021. Parmi les autres facteurs connexes figurent des défaillances ou défectuosités mécaniques ou électriques (18 % des incendies résidentiels, 15 % des blessures, et 10 % des décès survenus dans des résidences) et les feux de causes incendiaires (c.-à-d. les feux allumés accidentellement ou intentionnellement par une personne), qui représentaient 14 % des incendies résidentiels, 12 % des blessures et 27 % des décès dans les résidences.
Parmi les personnes blessées dans un incendie, près de 1 personne sur 5 est un pompier
De 2015 à 2021, les sept secteurs de compétence ont déclaré que 19 % des personnes blessées lors d'un incendie étaient les pompiers eux-mêmes, ce qui représente 1 264 pompiers.
Les personnes âgées présentent le risque le plus élevé de décès attribuable à un incendie
En général, les personnes âgées de 65 ans et plus présentent le risque le plus élevé de décès attribuable à un incendie. Cette tendance s'est poursuivie au cours des dernières années. Pendant la première année de la pandémie, la hausse du nombre de décès était la plus visible parmi les personnes âgées, selon les données provenant du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et du Yukon. En fait, en 2020, le nombre de personnes âgées décédées dans un incendie a doublé comparativement à l'année précédente. En 2021, le nombre et le taux de décès ont diminué pour retourner aux niveaux observés avant la pandémie.
De 2015 à 2021, parmi les personnes âgées décédées en raison d'un incendie, 39 % étaient des femmes et 61 % étaient des hommes. De plus, parmi les personnes âgées blessées, 44 % étaient des femmes et 56 % étaient des hommes.
Le risque élevé chez les personnes âgées a été établi dans deux rapports antérieurs : Les circonstances entourant les décès non intentionnels liés à un incendie, 2011 à 2020 et Fire Risk in Senior Population: Analysis of Canadian Fire Incidents (lien en anglais seulement).
Note aux lecteurs
Un projet pilote pour la Base de données nationale sur les incendies (BDNI) a été lancé en 2017. Dans le cadre de ce projet, sept secteurs de compétence (le Nouveau-Brunswick, l'Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l'Alberta, la Colombie-Britannique et les Forces armées canadiennes) ont fourni des renseignements pour la période de 2005 à 2014. La présente publication inclut des données de la période de 2015 à 2021 pour les secteurs de compétence suivants : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l'Ontario, le Manitoba, la Colombie-Britannique, le Yukon et les Forces armées canadiennes.
Puisque certains de ces secteurs de compétence diffèrent de ceux figurant dans la publication initiale, les totaux de tous les secteurs de compétence déclarants ne peuvent pas être comparés entre les deux périodes de déclaration. Pour certaines catégories, des secteurs de compétence n'ont pas fourni des renseignements détaillés. Leurs données ont donc été incluses dans la catégorie « Inconnu », et les taux et pourcentages ont été calculés en conséquence. Le Conseil canadien des directeurs provinciaux et des commissaires des incendies travaille à l'échelle du pays pour promouvoir la collecte de renseignements plus détaillés et plus cohérents, et il offre un soutien à tous les secteurs de compétence qui déclarent leurs données dans la BDNI.
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