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Comptes économiques du secteur des ménages canadiens répartis selon le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine, troisième trimestre de 2022

Diffusion : 2023-01-19

Cette diffusion des comptes économiques répartis pour le secteur des ménages montre que les dépenses et la dette ont augmenté plus que les revenus et les actifs au troisième trimestre de 2022, ce qui semble indiquer que les augmentations du coût de la vie ont une incidence négative sur l'épargne nette et le patrimoine, en particulier pour les ménages plus vulnérables, par exemple les ménages gagnant les revenus les plus faibles, les ménages ayant les patrimoines les plus bas et les groupes d'âge plus jeunes. L'épargne nette de la tranche inférieure des 40 % des ménages gagnant un revenu a diminué d'environ 12 % au troisième trimestre de 2022 par rapport au premier trimestre de 2020, soit au début de la pandémie de COVID-19. Au troisième trimestre de 2022, la valeur nette a diminué de 10,8 % pour la tranche inférieure des 40 % des détenteurs de patrimoine et de 9,8 % pour les ménages âgés de moins de 35 ans par rapport au même trimestre en 2021.

La part de revenu des ménages aux revenus les plus faibles diminue en raison de la cessation des prestations liées à la pandémie et de l'augmentation des coûts d'emprunt

L'inégalité des revenus, qui est définie par l'écart dans la part du revenu disponible entre les ménages des deux quintiles de revenu les plus élevés et des deux quintiles de revenu les plus bas, a baissé de 0,5 point de pourcentage au troisième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre un an plus tôt. Cette réduction s'explique principalement par la hausse du revenu des ménages du deuxième quintile (+837 $ ou +5,5 %), tandis que les ménages du quintile le plus bas ont vu leur revenu moyen baisser de 455 $ (-5,5 %).

L'augmentation d'une année à l'autre du revenu provenant d'un travail autonome pour les ménages aux revenus les plus faibles, principalement en raison de l'augmentation du rendement des cultures qui a contribué à une plus grande exportation de produits agricoles et du revenu des agriculteurs travailleurs autonomes, a été plus que contrebalancée par la cessation des prestations gouvernementales liées à la pandémie, ainsi que par l'augmentation des coûts d'emprunt sur les prêts hypothécaires et non hypothécaires. Les emprunts sont devenus plus coûteux pour les ménages, car la Banque du Canada a augmenté son taux directeur pour le faire passer à 3,25 % au troisième trimestre de 2022, en hausse de 300 points de base par rapport au même trimestre un an plus tôt.

Graphique 1  Graphique 1: Variation du revenu disponible moyen pour le quintile de revenu inférieur, y compris la contribution de chaque composante du revenu, troisième trimestre de 2022 par rapport au troisième trimestre de 2021
Variation du revenu disponible moyen pour le quintile de revenu inférieur, y compris la contribution de chaque composante du revenu, troisième trimestre de 2022 par rapport au troisième trimestre de 2021

Les revenus des ménages gagnant les revenus les plus élevés sont stables, les hausses enregistrées dans les revenus d'un travail autonome et dans les revenus de placements étant contrebalancées par des baisses salariales

Au troisième trimestre de 2022, le revenu disponible moyen des ménages de la tranche supérieure de 20 % des salariés est demeuré constant par rapport au même trimestre un an plus tôt (-0,9 %). Les hausses du revenu provenant d'un travail autonome (+18,3 %) et du revenu net de placements (+9,6 %) — principalement en raison de l'augmentation des dividendes versés aux actionnaires et des dépôts bancaires — ont été contrebalancées par les baisses des salaires et traitements (-3,0 %). Néanmoins, les salaires et traitements de la tranche supérieure des 20 % des personnes gagnant les revenus les plus élevés sont demeurés bien au-dessus de leur niveau au début de la pandémie (en hausse de 17,2 % par rapport au premier trimestre de 2020).

Graphique 2  Graphique 2: Variation du revenu disponible moyen pour le quintile de revenu supérieur, y compris la contribution de chaque composante du revenu, troisième trimestre de 2022 par rapport au troisième trimestre de 2021
Variation du revenu disponible moyen pour le quintile de revenu supérieur, y compris la contribution de chaque composante du revenu, troisième trimestre de 2022 par rapport au troisième trimestre de 2021

Les ménages à revenu faible et moyen sont ceux qui ont vu leur épargne nette diminuer le plus

Au troisième trimestre de 2022, l'épargne nette de la tranche inférieure des 40 % des salariés était inférieure aux niveaux enregistrés au début de la pandémie, en baisse d'environ 12 % depuis le premier trimestre de 2020. Parallèlement, les ménages du quatrième quintile (+34,4 %) et du quintile supérieur (+20,9 %) ont augmenté leur épargne nette depuis le début de la pandémie.

Au cours de la dernière année, en plus des pressions inflationnistes, les ménages de chaque quintile de revenu ont augmenté leurs dépenses pour la plupart des biens et services, en particulier les services d'hébergement et de restauration, les vêtements et chaussures, et le transport. Alors que l'épargne nette moyenne a diminué pour la plupart des ménages, ceux du troisième quintile de revenu (moyen) ont enregistré la plus forte diminution, en baisse de 14,8 % au troisième trimestre de 2022 par rapport à un an plus tôt.

En général, les ménages ayant un revenu disponible plus élevé ont tendance à avoir une meilleure capacité d'absorber les augmentations du coût de la vie, car une plus petite partie de leur budget est consacrée aux dépenses de nécessité. Depuis le troisième trimestre de 2021, les ménages du quatrième quintile de revenu (-2,2 %) ont enregistré une diminution de leur épargne nette plus faible par rapport aux autres ménages.

Graphique 3  Graphique 3: Épargne nette moyenne des ménages, selon le quintile de revenu
Épargne nette moyenne des ménages, selon le quintile de revenu

La valeur nette des patrimoines financiers les plus bas a été davantage touchée par diverses pressions économiques

Contrairement à ce qui s'est passé plus tôt au cours de la pandémie, le patrimoine des ménages a récemment fait face à une tempête parfaite de pressions économiques, la valeur des actifs diminuant au moment où les marchés financiers et du logement connaissaient des turbulences, où les taux d'intérêt augmentaient et où la forte inflation persistait. En moyenne, peu importe la caractéristique démographique ou économique d'un ménage, les gains en patrimoine acquis par les ménages au cours de l'année précédente ont été annulés. Au troisième trimestre de 2022, la valeur nette moyenne des ménages a diminué de 6,0 % par rapport au même trimestre un an plus tôt.

L'écart du patrimoine financier entre les ménages — une mesure de l'inégalité économique définie comme étant la différence entre la part de la valeur nette pour les ménages du quintile de patrimoine le plus élevé (quintile supérieur de 20 %) et de celle des deux quintiles de patrimoine les plus bas (tranche inférieure de 40 %) — a continué d'augmenter. Au troisième trimestre de 2022, l'écart de patrimoine a augmenté d'un demi-point de pourcentage par rapport au même trimestre l'année précédente. En revanche, l'écart du patrimoine financier entre les ménages avait constamment diminué plus tôt pendant la pandémie, diminuant de 1,6 point de pourcentage du premier trimestre de 2020 au même trimestre en 2022.

Graphique 4  Graphique 4: Variation de la valeur nette moyenne pour les deux quintiles de patrimoine inférieurs, y compris la contribution de chaque composante du patrimoine, troisième trimestre de 2022 par rapport au troisième trimestre de 2021
Variation de la valeur nette moyenne pour les deux quintiles de patrimoine inférieurs, y compris la contribution de chaque composante du patrimoine, troisième trimestre de 2022 par rapport au troisième trimestre de 2021

Alors que les baisses de la valeur nette des moins riches (la tranche inférieure des 40 % des ménages) ont été principalement attribuables à l'augmentation de la dette moyenne (+7,9 %), la baisse de la valeur nette des ménages au patrimoine financier le plus élevé s'explique entièrement par les réductions des actifs financiers (-6,7 %) et de l'immobilier (-3,3 %), tandis que leur dette était stable (+0,1 %).

Le patrimoine diminue dans tous les groupes d'âge, mais ce sont les ménages plus jeunes qui sont les plus touchés

Bien que des réductions de la valeur nette se soient produites dans chaque groupe d'âge, les ménages plus jeunes ont vu leur valeur nette diminuer au rythme le plus soutenu. Le patrimoine moyen des ménages des deux groupes d'âge les plus jeunes a le plus diminué parmi tous les groupes d'âge, y compris les moins de 35 ans (-9,8 %) et les 35 à 44 ans (-7,7 %).

Graphique 5  Graphique 5: Variation de la valeur nette moyenne des ménages selon le groupe d'âge du soutien économique principal
Variation de la valeur nette moyenne des ménages selon le groupe d'âge du soutien économique principal

La valeur globale du secteur immobilier a diminué de 3,4 % au troisième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre un an plus tôt, poursuivant la tendance à la baisse amorcée au deuxième trimestre de 2022. Les ménages plus jeunes ont tendance à être davantage sensibles aux diminutions de la valeur des biens immobiliers, car ils tirent une plus grande part de leur valeur nette de cette catégorie d'actifs, tandis que les ménages plus âgés ont eu plus de temps au cours de leur cycle de vie pour diversifier leur portefeuille d'actifs. Les baisses de la valeur moyenne du secteur immobilier ont varié entre un recul de 5,4 % pour les ménages âgés de moins de 35 ans et un repli de 0,7 % pour ceux âgés de 55 à 64 ans.

La valeur des actifs financiers a également diminué de 6,8 % au troisième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre un an plus tôt, ce qui a pesé davantage sur les groupes d'âge plus âgés, car ils ont tendance à compter davantage sur cette catégorie d'actifs comme source de patrimoine financier. La part des actifs financiers par rapport au total de l'actif a varié entre 56,4 % pour les ménages âgés de 65 ans et plus et 34,0 % pour ceux âgés de moins de 35 ans. La baisse de la valeur moyenne des actifs financiers a varié entre un recul de 5,2 % chez les ménages âgés de 45 à 54 ans et une diminution de 8,7 % chez ceux âgés de moins de 35 ans.

Les ménages plus jeunes augmentent leur endettement pour financer la consommation

Les ménages plus jeunes ont augmenté leur endettement en raison de la hausse du coût de la vie. Le ratio de la dette au revenu des ménages les plus jeunes a atteint 177,9 % au troisième trimestre de 2022, en hausse de 3,3 points de pourcentage par rapport au troisième trimestre de 2021, car leur dette a augmenté, et leur revenu disponible a diminué en même temps que la cessation des prestations liées à la pandémie un an plus tôt. L'augmentation des coûts d'emprunt a également été un facteur important, car la hausse des taux d'intérêt a rendu plus coûteuse la détention de soldes de cartes de crédit et d'hypothèques. Malgré les récentes hausses du ratio de la dette au revenu pour les ménages les plus jeunes, ils demeurent inférieurs aux taux prépandémie.

Par ailleurs, le ratio de la dette au revenu des ménages du principal groupe d'âge actif a diminué, s'établissant à 238,7 % (-1,2 point de pourcentage) pour les 35 à 44 ans et à 223,4 % (-8,2 points de pourcentage) pour les 45 à 54 ans, puisque la hausse de leur revenu, provenant principalement des salaires, avait tendance à être plus marquée que l'augmentation de la dette.

Les ratios dette-actifs ont augmenté le plus chez les jeunes ménages, y compris ceux de moins de 35 ans (+2,6 points de pourcentage) et ceux de 35 à 44 ans (+2,5 points de pourcentage), poursuivant la tendance amorcée au deuxième trimestre de 2022. Parallèlement, la dette a augmenté, tandis que les actifs financiers et la valeur des biens immobiliers ont diminué.

À la lumière des pressions économiques récentes sur le bien-être économique du fait de l'augmentation des taux d'intérêt et d'une forte inflation persistante, les ménages pourraient avoir d'autres défis à relever pour maintenir leur bien-être économique, en particulier les groupes vulnérables, comme les ménages gagnant les revenus les plus faibles, les ménages ayant les patrimoines les plus bas et les groupes d'âge plus jeunes. En effet, les plus récents chiffres du programme des Agrégats mensuels du crédit, qui comprennent les estimations des passifs de crédit pour les deux premiers mois du quatrième trimestre de 2022, indiquent que la dette des ménages était d'environ 7 % plus élevée qu'au cours des mêmes mois de l'année précédente.




Objectifs liés au développement durable

Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 années suivantes. Ce plan se fonde sur 17 objectifs précis liés au développement durable.

Les comptes économiques du secteur des ménages répartis pour le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine des ménages canadiens sont un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux liés au développement durable. Le présent communiqué servira à mesurer l'objectif suivant :

  Note aux lecteurs

Statistique Canada publie régulièrement des indicateurs macroéconomiques du revenu disponible des ménages, des dépenses finales de consommation, de l'épargne et du patrimoine des ménages dans le cadre du Système canadien des comptes macroéconomiques (SCCM). Ces comptes sont conformes aux plus récentes normes internationales et sont compilés pour tous les secteurs de l'économie, y compris les ménages, les institutions sans but lucratif, les administrations publiques et les sociétés d'affaires, de même que la position financière du Canada par rapport au reste du monde. Bien que le SCCM fournisse des renseignements de grande qualité sur la position globale des ménages relativement aux autres secteurs de l'économie, les comptes économiques répartis pour le secteur des ménages (CERSM) favorisent une granularité supplémentaire permettant à Statistique Canada d'aborder des questions telles que les vulnérabilités de groupes particuliers et les conséquences qui en résultent sur le plan du bien-être économique et de la stabilité financière. Ces comptes constituent donc un complément important aux données trimestrielles standard liées à l'économie.

Les estimations des CERSM publiées aujourd'hui portent sur le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine, y compris leurs sous-composantes selon diverses répartitions des ménages pour le troisième trimestre de 2022. Les estimations ont également été révisées pour les périodes précédentes afin d'intégrer les derniers repères du SCCM, y compris les révisions remontant à 2019 pour le revenu, la consommation et l'épargne, et rétroactives à 2010 pour ce qui est du patrimoine.

Selon les efforts déployés par un fournisseur de données tiers sur les transactions de crédit à la consommation (Equifax Canada), les estimations de la CERSM pour les répartitions de la dette ont également été révisées jusqu'au premier trimestre de 2020 pour refléter une nouvelle classification des soldes des prêts hypothécaires contenus dans les plans combinés de marges de crédit hypothécaire.

Les estimations de la répartition du patrimoine financier selon le quintile de patrimoine financier sont regroupées pour les ménages des deux quintiles les plus bas pour faciliter la représentation, étant donné que le ménage moyen du quintile le plus bas avait plus de passifs dus que d'actifs détenus, à l'exemple des travailleurs autonomes ayant une valeur nette d'entreprise négative et des nouveaux diplômés devant rembourser les soldes de leurs prêts étudiants.

Comme pour toutes les données, les estimations des CERSM ne sont pas sans limites. Bien que certaines répartitions soient estimées à l'aide de microdonnées ou micromodèles actuelles, telles que les salaires et traitements et le passif des ménages, d'autres, y compris les dépenses de consommation finales des ménages, les transferts sociaux en nature et les actifs des ménages reposent sur des hypothèses ou utilisent des données de périodes de référence antérieures. Les utilisateurs doivent garder ces limites à l'esprit lorsqu'ils analysent les estimations incluses dans ce communiqué.

Toutes les valeurs sont exprimées en taux nominaux non ajustés trimestriels, sauf indication contraire. Par conséquent, les estimations figurant dans le présent communiqué ne sont pas rajustées pour tenir compte des variations qui pourraient survenir au fil du temps en raison des tendances saisonnières ou de l'inflation des prix.

Produits

Le produit de visualisation « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, patrimoine : outil interactif », qui fait partie de Statistique Canada – Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X) est maintenant accessible.

L'article « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, estimations des répartitions des actifs, des passifs et de la valeur nette, 2010 à 2021 : rapport technique sur la méthodologie et la qualité », qui fait partie de la publication Comptes des revenus et dépenses, série technique (Numéro au catalogue13-604-M), est maintenant disponible.

Il est possible d'obtenir des précisions relativement aux sources et méthodes à l'origine de ces estimations dans la publication Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-607-X). Voir la section « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages » des Comptes satellites et études spéciales.

Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leur structure.

La publication Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (Numéro au catalogue13-605-X) est accessible.

Le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-606-G) est accessible.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

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