Un portrait statistique des différentes communautés LGBTQ2+ du Canada
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Diffusion : 2021-06-15
La saison de la fierté permet de rassembler les membres des différentes communautés lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers ou bispirituelles ou qui s'identifient à une autre identité de genre non binaire ou sexuelle minoritaire (LGBTQ2+) et les personnes qui les appuient en célébrant une des plus grandes forces du Canada, à savoir la diversité et l'inclusion. Pour marquer la saison de la fierté, Statistique Canada dresse un profil démographique et social des différentes communautés LGBTQ2+ du Canada en se fondant sur des analyses publiées. Une grande partie des données présentées dans ce communiqué portent sur les Canadiens LGB (personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles) puisque Statistique Canada recueille des renseignements détaillés sur ces communautés depuis 2003.
Les communautés LGBTQ2+ du Canada comptent un million de personnes
Le Canada compte environ un million de personnes qui sont LGBTQ2+. Ces personnes représentaient 4 % de la population canadienne de 15 ans ou plus en 2018.
Bien que de nombreux progrès aient été réalisés depuis le début du nouveau millénaire, dont la légalisation du mariage entre personnes de même sexe en 2005 et la protection de l'expression et de l'identité de genre dans la Loi canadienne sur les droits de la personne et le Code criminel en 2017, des préoccupations persistent compte tenu de la forte augmentation du nombre de crimes haineux visant les Canadiens LGBTQ2+ en 2019.
Près du tiers des Canadiens LGBTQ2+ ont moins de 25 ans
Les données combinées des cycles de 2015 à 2018 de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) ont révélé qu'un quart de la population canadienne LGB est constituée d'hommes gais (255 100), tandis qu'un septième est constitué de femmes gaies ou lesbiennes (150 600). Les femmes bisexuelles (332 000) sont plus nombreuses que les hommes bisexuels (161 200), dans une proportion de 2 pour 1.
Selon les données de l'Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés de 2018, environ 75 000 Canadiens étaient transgenres ou non binaires, ce qui représentait 0,24 % de la population canadienne âgée de 15 ans et plus.
Les jeunes de 15 à 24 ans représentaient un peu moins d'un tiers (30 %) de la population LGBTQ2+ en 2018, alors qu'ils représentaient 14 % de la population non LGBTQ2+. Par ailleurs, 7 % des Canadiens LGBTQ2+ étaient âgés de 65 ans ou plus, comparativement à 21 % des Canadiens n'étant pas LGBTQ2+.
Un tiers de tous les couples de même sexe étaient mariés en 2016
Depuis 2001, le nombre de couples de même sexe au Canada a beaucoup augmenté. Sur une période de 10 ans allant de 2006 à 2016, ce nombre a augmenté de 60,7 %. En comparaison, le nombre de couples de sexe opposé a augmenté de 9,6 % de 2006 à 2016. Cette augmentation pourrait refléter, au moins en partie, la prise de conscience et l'acceptation grandissantes de la diversité sexuelle au Canada.
Dans l'ensemble, il y avait 72 880 couples de même sexe au Canada en 2016, ce qui représentait 0,9 % de tous les couples lors du Recensement de 2016. Un tiers (33,4 %) de tous Les couples de même sexe au Canada en 2016 étaient mariés et les deux tiers vivaient en union libre.
La moitié de tous les couples de même sexe au Canada vivaient à Toronto, à Montréal, à Vancouver et à Ottawa–Gatineau.
Environ 1 couple de même sexe sur 8 (12,0 %) avait des enfants à la maison en 2016, comparativement à environ la moitié des couples de sexe opposé.
En plus d'une question sur le sexe à la naissance, le Recensement de la population de 2021 comprend pour la première fois une question portant sur le genre. Cette approche en deux étapes permettra à Statistique Canada de produire des données fiables sur la population transgenre, y compris la population de genre non binaire, et d'aider à corriger les lacunes statistiques sur la diversité de genre au Canada. Grâce à l'ajout d'une question portant sur le genre dans le cadre du Recensement de 2021, Statistique Canada sera en mesure de recenser pour la première fois les couples transgenres ou de genre non binaire, ce qui permettra de brosser un portrait plus complet de la diversité grandissante des familles canadiennes.
Les Canadiens LGBTQ2+ pourraient être plus vulnérables sur le plan économique pendant la pandémie
Bien que la pandémie ait été difficile pour tous les Canadiens, les Canadiens LGBTQ2+ pourraient être plus exposés aux répercussions économiques. En mai 2021, le niveau d'emploi des jeunes canadiens de 15 à 24 ans demeure le plus éloigné des niveaux observés en février 2020, tant chez les femmes (-14,5 %) que chez les hommes (-7,8 %). Compte tenu de la proportion élevée de jeunes au sein de la population LGBTQ2+, il est probable que les Canadiens LGBTQ2+ soient touchés de façon disproportionnée par la perte d'emploi pendant la pandémie.
Les Canadiens LGBTQ2+ peuvent aussi avoir moins de ressources à leur disposition. Par exemple, en 2018, les deux cinquièmes des Canadiens LGBTQ2+ (41 %) avaient un revenu personnel total de moins de 20 000 $ par année, comparativement au quart de leurs homologues qui n'étaient pas LGBTQ2+ (26 %). De plus, le revenu personnel moyen des personnes LGBTQ2+ ayant un revenu était nettement plus faible (39 000 $) que celui des personnes n'étant pas LGBTQ2+ (54 000 $) au Canada.
L'écart de revenu entre les Canadiens LGBTQ2+ et non LGBTQ2+ peut être attribuable, en partie, au fait que la population LGBTQ2+ est généralement plus jeune et qu'une plus grande proportion de cette population est inscrite à l'école, au cégep, au collège ou à l'université (24 % comparativement à 13 % parmi la population qui n'est pas LGBTQ2+), ce qui réduit leur revenu potentiel pendant qu'ils fréquentent l'école.
En 2018, un tiers (33 %) des Canadiens LGBTQ2+ ont trouvé difficile ou très difficile de répondre à leurs besoins en matière de transport, de logement, d'alimentation, de vêtements et de participation à certaines activités sociales, de même qu'à d'autres dépenses nécessaires, comparativement à un peu plus du quart (27 %) des Canadiens n'étant pas LGBTQ2+. Les Canadiens LGBTQ2+ étaient aussi moins susceptibles de pouvoir assumer des dépenses soudaines et imprévues de 500 $ que les Canadiens n'étant pas LGBTQ2+ (11 % par rapport à 7 %).
Étant donné que de nombreux Canadiens LGBTQ2+ touchaient des revenus plus faibles, éprouvaient des difficultés à respecter leurs obligations financières et avaient déjà des difficultés à s'acquitter de dépenses imprévues avant la pandémie, ils pourraient être particulièrement vulnérables sur le plan financier s'ils perdaient un emploi en raison de la pandémie de COVID-19.
Avant la pandémie, les Canadiens LGBTQ2+ (27 %) étaient deux fois plus susceptibles que leurs homologues qui ne sont pas LGBTQ2+ (13 %) d'avoir connu un certain type d'itinérance ou de précarité du logement au cours de leur vie. Des recherches antérieures ont également montré que le rejet du foyer parental augmente le risque d'itinérance chez les jeunes LGBTQ2+, ce qui donne à penser que le foyer familial ne représente pas toujours un filet de sécurité pour les jeunes LGBTQ2+ s'ils perdent accès au logement. En 2018, environ un tiers (35 %) des jeunes LGBTQ2+ de 15 à 24 ans vivaient à l'extérieur de la résidence de leurs parents, comparativement à un quart (24 %) des jeunes n'étant pas LGBTQ2+.
Des préoccupations demeurent quant à l'acceptation, au bien-être et à la santé mentale
Selon les données de l'Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés de 2018, les Canadiens LGB+ (personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et celles dont l'orientation sexuelle n'est pas hétérosexuelle) sont plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de violence au cours de leur vie et avoir été victimes de comportements inappropriés en public et en ligne que les Canadiens qui ne font pas partie d'une minorité sexuelle.
Par exemple, la police a déclaré 263 crimes haineux ciblant l'orientation sexuelle en 2019, ce qui représente une hausse de 41 % par rapport à l'année précédente et le plus grand nombre de crimes haineux ciblant l'orientation sexuelle depuis 2009. Parmi ces crimes, près de 9 sur 10 (88 %) ciblaient précisément la communauté gaie et lesbienne, tandis que la proportion restante visait des personnes bisexuelles (2 %), des personnes ayant d'autres orientations sexuelles comme les personnes asexuelles, pansexuelles ou autres qu'hétérosexuelles (6 %), ou encore des personnes dont l'orientation sexuelle était inconnue (4 %).
Les crimes violents représentaient plus de la moitié (53 %) des crimes haineux ciblant l'orientation sexuelle. À titre de comparaison, un peu plus du quart (27 %) des crimes haineux visant la religion et un peu plus de la moitié (52 %) de ceux ciblant la race ou l'origine ethnique étaient de nature violente.
En 2018, les Canadiens de minorité sexuelle étaient deux fois plus susceptibles que les Canadiens hétérosexuels de déclarer avoir été victimes de comportements inappropriés en public (57 % par rapport à 22 %), en ligne (37 % par rapport à 15 %) ou au travail (44 % par rapport à 22 %) au cours des 12 mois précédents.
Dans l'ensemble, les Canadiens de minorité sexuelle étaient plus susceptibles que les Canadiens hétérosexuels de déclarer qu'ils considéraient leur santé mentale comme mauvaise ou passable (32 % par rapport à 11 %). Ils étaient également plus susceptibles d'avoir songé sérieusement à se suicider au cours de leur vie (40 % par rapport à 15 %) et d'avoir reçu un diagnostic de trouble de l'humeur ou d'anxiété (41 % par rapport à 16 %).
Les Canadiens transgenres étaient également plus susceptibles de déclarer leur santé mentale comme étant mauvaise ou passable que leurs homologues cisgenres, et aussi plus susceptibles d'avoir envisagé sérieusement le suicide au cours de leur vie. Ils étaient également plus susceptibles que les Canadiens cisgenres d'avoir reçu un diagnostic de trouble de l'humeur ou d'anxiété. Une récente enquête par approche participative a permis de révéler que les participants de diverses identités de genre (c'est à dire les participants qui n'ont pas déclaré leur genre comme étant exclusivement féminin ou masculin) étaient presque trois fois plus susceptibles que les participants de genre masculin de déclarer avoir été victimes de discrimination pendant la pandémie.
Plus de données et d'analyses à venir
Statistique Canada publiera des renseignements sur les communautés LGBTQ2+ au cours de la prochaine année. Un portrait des populations transgenres et non binaires sera présenté lors de la diffusion des données du Recensement de 2021 sur le sexe à la naissance et le genre. Une analyse supplémentaire des populations transgenres et non binaires sera effectuée lorsque toutes les variables du recensement auront été diffusées. En outre, un article portant sur la diversité grandissante des couples au Canada sera publié lors de la diffusion du recensement sur les familles, les ménages et l'état matrimonial.
Statistique Canada publiera également une série de quatre articles utilisant les données de l'ESCC tout au long de 2021 et au début de 2022 afin de mettre en évidence les caractéristiques de la population lesbienne, gaie, bisexuelle et hétérosexuelle en ce qui a trait aux thèmes suivants : caractéristiques de la famille et du ménage, diversité linguistique et ethnoculturelle, éducation, et travail.
Note aux lecteurs
Le vocabulaire lié aux communautés LGBTQ2+ évolue rapidement; la terminologie peut donc changer au fil du temps, varier selon le contexte et signifier différentes choses pour différentes personnes. « LGBTQ2 » est l'acronyme officiel utilisé par le gouvernement du Canada dans l'ensemble de ses programmes et de ses politiques. À Statistique Canada, l'acronyme « LGBTQ2+ » est utilisé pour refléter les diverses identités de genre et identités sexuelles qui existent au sein de la société.
L'acronyme « LGBTQ2+ » utilisé dans le présent communiqué englobe les identités sexuelles lesbienne, gaie, bisexuelle, ou toute autre identité sexuelle minoritaire comme asexuelle ou pansexuelle, ainsi que les identités de genre minoritaires (identités transgenres et non binaires comme celles de personnes de genre queer, de genre fluide, pangenre ou agenre).
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