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Comptes du bilan national et des flux financiers, quatrième trimestre de 2022

Diffusion : 2023-03-13

La valeur nette nationale continue de diminuer malgré le rebond du bilan des investissements internationaux

La valeur nette nationale, soit la somme du patrimoine national et de la position d'actif net étranger du Canada, a diminué de 2,4 % par rapport au troisième trimestre pour se chiffrer à 16 769,7 milliards de dollars à la fin du quatrième trimestre. Cela fait suite à la baisse de 602,2 milliards de dollars (-3,4 %) au troisième trimestre, ce qui représente la plus forte baisse trimestrielle enregistrée depuis le quatrième trimestre de 2008. Par rapport à la fin de 2021, la valeur nette nationale a diminué de 3,4 % à la fin de 2022. Depuis la fin de 2019, la valeur nette nationale s'est toutefois accrue de 34,8 %, soit plus du double du taux de croissance observé au cours de la période de trois ans se terminant en 2019 (+15,4 %).

La valeur totale des actifs non financiers au Canada, aussi appelée patrimoine national, a reculé de 3,9 % par rapport au troisième trimestre pour s'établir à 15 930,0 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2022, ce qui représente la baisse trimestrielle la plus importante observée depuis la fin de 2008. Cette diminution est principalement attribuable à une baisse de 615,2 milliards de dollars de la valeur de la richesse des ressources naturelles du Canada (à l'exception des terrains). Après avoir bondi de près de 900 milliards de dollars au cours des deux premiers trimestres de 2022, la valeur des ressources naturelles a terminé l'année en baisse de 87,6 milliards de dollars, alors que la richesse des ressources est revenue aux valorisations observées à la fin de 2021. La valeur des biens immobiliers résidentiels a continué de diminuer pour un troisième trimestre consécutif, en baisse de 109,2 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2022 pour s'établir à 8 240,6 milliards de dollars, ce qui a eu pour effet d'accentuer le recul du patrimoine national. Le recul de la valeur des biens immobiliers résidentiels a toutefois été moins prononcé que ceux observés aux deuxième et troisième trimestres de 2022.

Faits saillants

En valeur nominale, l'économie canadienne s'est contractée pour un deuxième trimestre consécutif au quatrième trimestre, alors que la rémunération des employés a affiché un deuxième trimestre de croissance lente consécutif et que les revenus des sociétés ont baissé. Le produit intérieur brut réel a été stable, le ralentissement de l'accumulation des stocks et les reculs des investissements des entreprises en machines et matériel et en logement ayant fait contrepoids à la hausse des dépenses des ménages et des administrations publiques, de même qu'à l'amélioration du commerce net. Les entreprises ont continué à faire face à des problèmes de chaîne d'approvisionnement tout en gérant le recrutement et le maintien en poste d'employés, la demande de main-d'œuvre étant restée élevée.

Le taux d'épargne a augmenté au quatrième trimestre, l'augmentation des transferts gouvernementaux ayant fait croître le revenu disponible des ménages, qui a augmenté presque deux fois plus rapidement que le taux de consommation des ménages. Au quatrième trimestre de 2022, la Banque du Canada a augmenté son taux directeur pour le fixer à 4,25 %, en plus d'annoncer à nouveau une augmentation du taux en janvier 2023, pour le porter à 4,5 %. C'est dans ce contexte que le ralentissement de l'activité d'emprunt hypothécaire des ménages et celui de la demande de logements se sont poursuivis. Les ménages ont par ailleurs continué d'adapter leur comportement en matière d'investissements en conséquence, en effectuant des investissements nets en fonds communs de placement ainsi que davantage de dépôts à terme et des dépôts à terme plus importants.

Dans l'ensemble, l'instabilité a caractérisé les catégories d'actifs en 2022 : les rendements des obligations ont atteint des valeurs qui n'avaient pas été enregistrées depuis la crise financière de 2008 et les marchés boursiers ont affiché un recul pour la première fois depuis le premier trimestre de 2020. Le prix des produits énergétiques a été influencé par des facteurs mondiaux précipités : il a fortement augmenté au début de 2022 et a considérablement diminué en fin d'année. Les prix des maisons n'ont pas fait exception; ils ont diminué de façon marquée au milieu de l'année alors que la Banque du Canada resserrait davantage sa politique monétaire. Le dollar canadien s'est considérablement déprécié par rapport au dollar américain au cours de l'année et après deux ans de recours à des emprunts dont la valeur était élevée, la demande de fonds de l'administration publique fédérale a considérablement diminué au cours du dernier semestre de 2022.

La position d'actif net étranger du Canada, soit la différence entre l'actif financier international et le passif international du Canada, a augmenté de 223,9 milliards de dollars par rapport au troisième trimestre pour s'établir à 839,7 milliards de dollars à la fin du quatrième trimestre. Il s'agit d'une première augmentation trimestrielle depuis le quatrième trimestre de 2021, et celle-ci est survenue dans un contexte de redressement des marchés boursiers mondiaux. Dans l'ensemble, sur une base annuelle, le bilan des investissements internationaux du Canada a fléchi de 467,7 milliards de dollars en 2022.

Graphique 1  Graphique 1: Variation de la valeur nette nationale, selon la composante
Variation de la valeur nette nationale, selon la composante

Le taux d'épargne des ménages augmente au quatrième trimestre et demeure élevé

Au quatrième trimestre, la rémunération désaisonnalisée des ménages (en valeur nominale) a affiché une légère hausse de 1,2 % par rapport au troisième trimestre. Au total, la croissance du revenu disponible des ménages (+3,0 %) a été près du double de celle de leur consommation (+1,6 %), ce qui a rehaussé l'épargne nette des ménages et a porté, par conséquent, le taux d'épargne à 6,0 % au quatrième trimestre, soit un niveau nettement supérieur au taux de 2,8 % enregistré au cours du quatrième trimestre de 2019.

Graphique 2  Graphique 2: Taux d'épargne des ménages, données désaisonnalisées
Taux d'épargne des ménages, données désaisonnalisées

Les ménages continuent de vendre des parts de fonds communs de placement alors que les devises et les dépôts dépassent la barre des 2 billions de dollars

Les ménages ont continué de se départir de leurs placements dans les fonds communs de placement au cours du quatrième trimestre, leurs rachats nets atteignant 3,1 milliards de dollars; il s'agit du troisième trimestre consécutif de sorties nettes de fonds. En 2022, les ménages ont enregistré des rachats nets de parts de fonds communs de placement totalisant 15,9 milliards de dollars. Cela se compare aux investissements nets atteignant un sommet de 130,5 milliards de dollars dans les fonds communs de placement un an auparavant.

Comme les taux d'intérêt ont continué d'augmenter, les ménages ont réorienté leurs préférences vers des actifs moins exposés à la volatilité des marchés et pour lesquels la hausse des taux d'intérêt peut générer des gains relatifs en revenus de placement. Cela s'est traduit par un quatrième trimestre consécutif d'entrées nettes dans des fonds communs de placement du marché monétaire, dans le cadre desquels des investissements dans des titres à revenu fixe à court terme sont réalisés, de même que par une croissance importante des actifs en dépôts à terme fixe, qui comprennent les certificats de placement garanti.

Les devises et les dépôts des ménages ont dépassé la barre des 2 billions de dollars au quatrième trimestre. Les ménages ont ajouté 45,9 milliards de dollars à cette catégorie d'actifs, et une partie de cet ajout est probablement une redistribution des fonds provenant d'autres investissements. En 2022, les avoirs en devises et en dépôts des ménages ont augmenté de 159,6 milliards de dollars, en hausse par rapport à la croissance de 104,3 milliards de dollars enregistrée en 2021.

L'augmentation de la valeur nette des ménages est soutenue par la reprise des marchés boursiers mais est atténuée par la diminution des prix de l'immobilier

La valeur nette du secteur des ménages, c'est-à-dire la valeur des actifs moins les passifs, a augmenté de 181,0 milliards de dollars ou de 1,2 % par rapport au troisième trimestre pour s'établir à 15 320,4 milliards de dollars au quatrième trimestre. Cette hausse fait suite à deux trimestres de baisses notables au cours desquels les reculs du marché boursier, du marché obligataire et du marché du logement ont mené à une réduction du patrimoine des ménages. Au quatrième trimestre, le patrimoine des ménages a été enrichi par la reprise des marchés boursiers malgré la léthargie persistante causée par la baisse des prix de l'immobilier résidentiel. À la fin de 2022, la valeur nette du secteur des ménages était de 4,7 % inférieure à celle affichée en 2021, les ménages ayant vu fondre environ un tiers des hausses du patrimoine enregistrées en 2021. La baisse annuelle de la valeur des actifs financiers et non financiers et l'augmentation constante des passifs ont exercé une pression à la baisse sur la valeur nette des ménages en 2022.

La valeur des actifs financiers totaux des ménages a augmenté de 3,4 % (+305,0 milliards de dollars) au quatrième trimestre et cette hausse a été partiellement contrebalancée par une diminution de 105,0 milliards de dollars de la valeur des actifs non financiers. Cela s'est produit alors que la baisse des valeurs et de l'activité du marché immobilier s'est poursuivie, quoique dans une moindre mesure, et que le marché du logement était confronté à des taux d'intérêt toujours plus élevés. Les passifs financiers, qui se composent principalement de dettes hypothécaires et non hypothécaires, ont augmenté de 19,0 milliards de dollars du troisième trimestre au quatrième trimestre.

Le repli du secteur immobilier résidentiel s'atténue

La valeur des biens immobiliers résidentiels des ménages, comprenant à la fois la valeur des structures et celle du terrain sous-jacent, a diminué de 1,4 % (-104,1 milliards de dollars) du troisième trimestre au quatrième trimestre, après deux trimestres consécutifs de reculs encore plus marqués qui, ensemble, ont réduit le patrimoine immobilier des ménages de près de trois quarts d'un billion de dollars. Le taux directeur a été relevé à deux reprises au cours du quatrième trimestre pour atteindre 4,25 %, alors qu'il était de 3,25 % à la fin du troisième trimestre. La Banque du Canada avait annoncé un total de sept augmentations du taux directeur en 2022. Sur une base désaisonnalisée, la valeur totale des unités destinées à la revente qui ont été vendues a diminué de 2,2 % du troisième trimestre au quatrième trimestre. Elle était de 23,4 % inférieure en 2022 par rapport à 2021 (année au cours de laquelle les ventes immobilières résidentielles avaient atteint un nombre record). À la fin de 2022, la valeur totale des biens immobiliers résidentiels au Canada était de 6,8 % inférieure à celle du début de l'année, mais de 32,8 % supérieure à celle de la fin de 2019.

La baisse de la richesse foncière résidentielle était attribuable à la baisse de la valeur des terrains résidentiels, qui a diminué de 17,5 % en 2022, la valeur des structures résidentielles ayant augmenté de 9,9 %. Selon l'Indice des prix de la construction de bâtiments résidentiels de Statistique Canada, qui mesure la variation trimestrielle au fil du temps des prix que les entrepreneurs exigent pour construire des bâtiments résidentiels dans 11 régions métropolitaines de recensement (RMR), les coûts de la construction de bâtiments ont augmenté de 15,4 % in 2022 par rapport à l'année précédente, puisque « la hausse de la demande en construction et les problèmes d'offre attribuables à la pénurie de main-d'œuvre ont donné lieu à une disponibilité limitée et à une hausse des prix des matériaux et de la main-d'œuvre dans l'industrie de la construction ».

Le nombre d'unités destinées à la revente qui ont été vendues au quatrième trimestre de 2022 a diminué de 38,0 % par rapport au quatrième trimestre de 2021, probablement en raison des nombreuses augmentations des taux d'intérêt survenues tout au long de 2022. Les augmentations des taux d'intérêt ont eu également des répercussions sur l'abordabilité, les paiements hypothécaires étant de 19,7 % supérieurs au quatrième trimestre de 2022 à ceux affichés au quatrième trimestre de 2021. La plus récente de l'indice d'accessibilité à la propriété de la Banque du Candada — indice qui mesure le ratio du coût du logement, simulant les conditions du marché actuel pour un nouvel acheteur, au revenu disponible moyen des ménages — révèle que, au quatrième trimestre de 2022, les coûts du logement par rapport au revenu disponible ont diminué pour la première fois après avoir connu six trimestres consécutifs de hausse. Malgré cette diminution, le ratio est resté à un niveau qui n'avait pas été enregistré depuis 1990, lorsque les taux d'intérêt dépassaient 10 % et que les prix des logements étaient considérablement plus bas.

Les emprunts des ménages ralentissent pour un deuxième trimestre consécutif

Graphique 3  Graphique 3: Dette des ménages sur le marché du crédit, flux désaisonnalisés
Dette des ménages sur le marché du crédit, flux désaisonnalisés

Sur une base désaisonnalisée, le rythme des emprunts sur le marché du crédit a de nouveau ralenti, les ménages ayant ajouté 23,7 milliards de dollars à la dette au quatrième trimestre, en baisse par rapport à 33,7 milliards de dollars au troisième trimestre. Il s'agit du rythme le plus lent depuis le milieu de 2020. Les ménages réagissant à l'augmentation des taux d'intérêt, la demande de prêts hypothécaires a ralenti au quatrième trimestre de 2022 pour s'établir à 17,2 milliards de dollars. Il s'agit du rythme le plus lent depuis le début de 2019. En comparaison, les ménages avaient ajouté 120,3 milliards de dollars à la dette hypothécaire au cours des trois premiers trimestres de 2022. Au cours des quatre trimestres de l'année, les emprunts sur le marché du crédit en 2022 (165,8 milliards de dollars) étaient de 14,2 % inférieurs à ceux de 2021 (193,1 milliards de dollars), mais sont demeurés plus élevés que ceux enregistrés en 2019 (92,6 milliards de dollars).

En ce qui concerne les nouveaux fonds hypothécaires résidentiels avancés par les institutions financières, qui comprennent les banques à charte, la popularité des prêts hypothécaires à taux variable a continué de diminuer en raison des taux d'intérêt. Au quatrième trimestre, les emprunts à taux variable représentaient 24,3 % des nouvelles avances de fonds par rapport aux options à taux fixe, comparativement à 53,5 % pour les emprunts à taux variable au quatrième trimestre de 2021. Dans l'ensemble, les prêts hypothécaires à taux variable représentaient un peu plus du tiers (33,7 %) de la dette hypothécaire totale au quatrième trimestre de 2022, en baisse par rapport à 34,7 % au trimestre précédent.

La dette des ménages sur le marché du crédit (crédit à la consommation et prêts hypothécaires et non hypothécaires) a augmenté de 0,8 % par rapport au troisième trimestre pour atteindre 2 818,5 milliards de dollars au quatrième trimestre. La dette hypothécaire s'est établie à 2 089,8 milliards de dollars, ce qui représente près des trois quarts de la dette totale.

Les paiements d'intérêt des ménages continuent d'augmenter rapidement

Sur une base désaisonnalisée, la dette des ménages sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible s'est amenuisée pour s'établir à 180,5 % au quatrième trimestre, comparativement à 184,3 % au troisième trimestre et à 184,5 % à la fin de 2021. Autrement dit, il y avait 1,81 $ de dette sur le marché du crédit pour chaque dollar de revenu disponible des ménages au quatrième trimestre de 2022. Le revenu disponible des ménages a augmenté de 3,0 % au quatrième trimestre comparativement au trimestre précédent, tandis que la dette des ménages sur le marché du crédit des ménages a légèrement progressé, en hausse de 0,8 %.

Graphique 4  Graphique 4: Dette des ménages sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible des ménages, données désaisonnalisées
Dette des ménages sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible des ménages, données désaisonnalisées

Le ratio du service de la dette des ménages, qui correspond au total des paiements obligatoires du capital et des intérêts sur la dette sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible des ménages, s'est établi à 14,33 % au quatrième trimestre, en légère hausse par rapport à 14,24 % au troisième trimestre. La croissance du revenu disponible des ménages avant les paiements d'intérêts (+3,8 %) au quatrième trimestre a été plus que contrebalancée par une autre hausse importante des paiements de la dette (+4,4 %). Les pressions à la hausse supplémentaires sur les paiements de la dette, alors que les emprunteurs qui remboursent des prêts hypothécaires à taux variable augmentent leurs paiements en raison de l'atteinte du seuil de déclenchement et que certains emprunteurs dont les hypothèques à taux fixe arrivent à échéance les renégocient à des taux moins avantageux.

Les paiements d'intérêts ont augmenté de 14,1 % du troisième trimestre au quatrième trimestre, dépassant l'augmentation record enregistrée au troisième trimestre. Parallèlement, les paiements obligatoires du capital ont diminué de 5,3 %, le stock important d'hypothèques à taux variable ayant probablement permis d'ajuster les paiements d'intérêts sans augmentation concomitante du montant du principal. Par rapport au quatrième trimestre de 2021, les paiements d'intérêts se sont accrus par une marge record de 45,0 % au quatrième trimestre de 2022, tandis que les paiements obligatoires du capital ont diminué de 7,0 %. Selon l'édition du quatrième trimestre de l'Enquête sur les attentes des consommateurs de la Banque du Canada, une plus forte proportion de Canadiens prévoient réduire davantage ou reporter leurs achats au cours des prochains mois, tandis qu'environ « 6 répondants sur 10 ont affirmé qu'il est plus difficile d'obtenir du crédit aujourd'hui qu'il y a un an ».

L'appétit de l'administration publique fédérale pour les titres d'emprunt se calme en 2022

Graphique 5  Graphique 5: Passifs financiers nets en pourcentage du produit intérieur brut
Passifs financiers nets en pourcentage du produit intérieur brut

La demande de titres d'emprunt de l'administration publique fédérale sur le marché du crédit s'est établie à 0,3 milliard de dollars au quatrième trimestre, comparativement aux remboursements nets de la dette de 3,2 milliards de dollars au troisième trimestre. Les émissions nettes de bons du Trésor (+3,7 milliards de dollars) ont été en grande partie contrebalancées par les rachats nets d'obligations fédérales (-2,7 milliards de dollars) et les remboursements nets de prêts non hypothécaires (-0,7 milliard de dollars). En 2022, la demande de titres d'emprunt de l'administration publique fédérale sur le marché du crédit s'est chiffrée à 27,8 milliards de dollars, ce qui représente une baisse importante par rapport à 2021, lorsque la demande de titres d'emprunt sur le marché du crédit s'élevait à 113,0 milliards de dollars.

Pour un deuxième trimestre consécutif, les non-résidents ont été les principaux acheteurs d'obligations du gouvernement fédéral; ils ont fait des achats pour une valeur de 16,0 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2022. Par ailleurs, la Banque du Canada a continué de réduire la taille de son bilan en ne remplaçant plus, en 2022, les obligations du gouvernement fédéral arrivant à échéance, ce qui représente 57,2 milliards de dollars et 12,9 % de l'encours des obligations fédérales détenues par la Banque du Canada au début de 2022.

La demande de fonds des marchés du crédit en provenance des autres ordres de gouvernement (à l'exclusion des caisses de sécurité sociale) a totalisé 6,7 milliards de dollars au quatrième trimestre. Cette demande était principalement composée d'émissions nettes de 7,0 milliards de dollars d'effets à court terme et a été partiellement compensée par des retraits nets en obligations d'une valeur de 0,6 milliard de dollars.

Le ratio du passif financier net de l'administration publique fédérale au produit intérieur brut diminue tandis que celui des autres administrations publiques augmente

Le ratio du passif financier net de l'administration publique fédérale (valeur comptable du total des passifs financiers moins la valeur marchande du total des actifs financiers) au produit intérieur brut (PIB) a diminué pour passer de 33,8 % au troisième trimestre à 33,1 % au quatrième trimestre, la croissance du PIB ayant dépassé les passifs financiers nets. Par ailleurs, le ratio du passif financier net des autres ordres de gouvernement au PIB a légèrement augmenté, passant de 16,3 % à 16,4 % au cours de la même période, car la croissance des passifs et une légère baisse de la valeur des actifs a entraîné des passifs financiers nets supérieurs à la croissance du PIB.

La demande de fonds des sociétés non financières privées est la moins élevée enregistrée depuis le deuxième trimestre de 2019

Graphique 6  Graphique 6: Demande de fonds par les sociétés non financières privées
Demande de fonds par les sociétés non financières privées

Au quatrième trimestre, la demande de fonds des sociétés non financières privées a ralenti pour s'établir à 11,4 milliards de dollars par rapport à la valeur de 25,9 milliards de dollars enregistrée au trimestre précédent. Les emprunts étaient principalement sous forme de prêts non hypothécaires (+18,5 milliards de dollars) et hypothécaires (+4,4 milliards de dollars) au quatrième trimestre. Cette activité a été partiellement compensée par un rachat net d'actions cotées en bourse (-8,3 milliards de dollars) et d'obligations (-3,3 milliards de dollars). Les actions cotées en bourse ont enregistré leur plus grand rachat net annuel jamais enregistré (-41,9 milliards de dollars), les rachats d'actions continuant d'alimenter les rachats, tandis que les emprunts non hypothécaires ont atteint un niveau record de 103,3 milliards de dollars au cours de l'année. Les remboursements nets de titres d'emprunt ont toutefois atteint un sommet de 2,0 milliards de dollars en 2022, la demande de fonds en 2022 s'établissant à 79,5 milliards de dollars, soit le montant le moins élevé observé depuis 2016 (+77,6 milliards de dollars).

Les réserves de minerais et de produits énergétiques des sociétés non financières privées, qui constituent d'importantes composantes du patrimoine en ressources naturelles et de la valeur nette de ces sociétés, ont diminué de 29,6 % au quatrième trimestre de 2022. Il s'agit d'une deuxième baisse d'affilée après huit hausses trimestrielles consécutives, et ce recul trimestriel s'explique principalement par la baisse des prix de l'énergie. La valeur des ressources naturelles (à l'exclusion des terres) a diminué de 1,7 % en 2022, mais est tout de même restée plus de deux fois plus élevée que celle enregistrée à la fin de 2020.

L'offre de fonds du secteur financier a été vigoureuse en 2022, malgré un ralentissement trimestriel

Graphique 7  Graphique 7: Prêts accordés par le secteur financier
Prêts accordés par le secteur financier

Les sociétés financières ont injecté 19,2 milliards de dollars dans l'économie au moyen d'instruments du marché financier au quatrième trimestre, ce qui représente le plus faible montant depuis le premier trimestre de 2021. L'offre de fonds a principalement pris la forme de prêts non hypothécaires (+26,8 milliards de dollars) et hypothécaires (+20,0 milliards de dollars) et a été principalement contrebalancée par les obligations (-14,0 milliards de dollars) et les actions cotées en bourse (-15,4 milliards de dollars). L'offre totale de fonds en 2022 était de 402,1 milliards de dollars, bien en deçà du niveau record atteint en 2020 (609,0 milliards de dollars). En comparaison, de 2009 à 2018, l'offre annuelle moyenne de fonds était de 234,3 milliards de dollars.





  Note aux lecteurs

Révisions

La présente diffusion des données du quatrième trimestre de 2022 des comptes du bilan national et des flux financiers comprend les estimations révisées du premier trimestre au troisième trimestre de 2022. Ces données intègrent de nouvelles données, des données révisées, de même que des données sur les tendances saisonnières mises à jour.

Des améliorations aux données des comptes du bilan national et des flux financiers, telles que l'élaboration de renseignements détaillés sur les contreparties par secteur, seront incorporées de façon continue. Pour faciliter cette initiative ainsi que d'autres initiatives, on doit prolonger la période de la révision annuelle (normalement les trois années précédentes) au moment de la diffusion des données du troisième trimestre.

Mesures de soutien prises par les gouvernements

Les renseignements concernant certaines des mesures de soutien liées à la COVID-19 les plus importantes du gouvernement fédéral figurent dans « Les mesures de la réponse liées à la COVID-19 du gouvernement fédéral dans le cadre du Système des comptes macroéconomiques, trimestriel » (36-10-0687).

Comptes financiers et du patrimoine sur une base de qui à qui : certains instruments financiers

Le produit de visualisation des données « Comptes financiers sur une base de qui à qui, certains instruments financiers » a été mis à jour en fonction du premier trimestre au quatrième trimestre de 2022.

Prochaine diffusion

Les données du premier trimestre de 2023 sur les comptes du bilan national et des flux financiers seront diffusées le 14 juin 2023.

Aperçu des comptes financiers et du patrimoine

La présente diffusion des données des comptes financiers et du patrimoine regroupe les comptes du bilan national (CBN), les comptes des flux financiers (CFF) et les comptes des autres changements d'actifs.

Les CBN sont composés des bilans de tous les secteurs et sous-secteurs de l'économie. Les principaux secteurs sont les ménages, les institutions sans but lucratif au service des ménages, les sociétés financières, les sociétés non financières, les administrations publiques et les non-résidents. Les CBN englobent tous les actifs non financiers nationaux et toutes les créances d'actifs et de passifs financiers non réglées de tous les secteurs. Afin de permettre une meilleure interprétation des données sur les flux financiers, certaines séries sur les emprunts des ménages sont offertes sur une base désaisonnalisée (tableau 38-10-0238-01). Toutes les autres données ne sont pas désaisonnalisées. Pour obtenir des renseignements sur la désaisonnalisation, veuillez consulter la page Données désaisonnalisées — Foire aux questions.

Les CFF permettent de mesurer les prêts et les emprunts nets par secteur en examinant les opérations financières dans l'économie. Ils fournissent une mesure de l'investissement financier net, qui correspond à la différence entre les opérations en actifs financiers et en passifs financiers (p. ex. les achats nets de titres moins les émissions nettes de titres). Les CFF mettent également en lumière le lien entre les activités financières et non financières dans l'économie, lequel associe les estimations de l'épargne et l'acquisition de capital non financier (p. ex. l'investissement en logements neufs) aux opérations financières sous-jacentes.

Alors que les CFF enregistrent des changements dans les actifs et les passifs financiers entre l'ouverture et la fermeture du bilan associé aux transactions lors de la période de comptabilisation, la valeur des actifs et des passifs détenus par une institution peut aussi changer pour d'autres raisons. Ces autres types de changements, que l'on appelle les autres flux économiques, sont comptabilisés dans le compte des autres changements d'actifs.

Ce compte comporte deux composantes principales. La première composante principale est le compte des autres changements de volume d'actifs. Ce compte comprend les changements dans les actifs et les passifs non financiers et financiers liés à l'apparition économique et à la disparition d'actifs, les effets d'événements externes comme les guerres ou les catastrophes sur la valeur des actifs ainsi que les changements de classification et de structure des actifs. La deuxième composante principale est le compte de réévaluation, qui présente les gains et les pertes d'avoirs revenant aux propriétaires d'actifs et de passifs non financiers et financiers pendant la période de comptabilisation et découlant des changements dans les évaluations aux prix du marché.

À l'heure actuelle, seul l'agrégat des autres changements d'actifs est accessible dans le Système canadien des comptes macroéconomiques; aucun renseignement sur les différentes composantes n'est accessible.

Les définitions relatives aux indicateurs financiers sont présentées dans le document intitulé « Indicateurs financiers des Comptes du bilan national » et dans le Glossaire du Système canadien des comptes macroéconomiques.

Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages

Les CBN pour le secteur des ménages sont répartis entre un certain nombre de dimensions socioéconomiques dans le cadre des comptes économiques répartis pour le secteur des ménages. Des données sur le patrimoine et ses composantes selon le quintile de revenu, le groupe d'âge, la génération et la région peuvent être consultées dans les tableaux 36-10-0660-01, 36-10-0661-01, 36-10-0664-01 et 36-10-0665-01.

Il est possible d'en apprendre davantage sur la méthodologie utilisée pour les estimations sur le patrimoine des comptes économiques répartis pour le secteur des ménages en consultant l'article « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, estimations des répartitions des actifs, des passifs et de la valeur nette, 2010 à 2019 : rapport technique sur la méthodologie et la qualité ».

Produits

Le document « Une vue d'ensemble des révisions apportées aux comptes financiers et du patrimoine, 1990 à 2022 », qui fait partie de la collection Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (Numéro au catalogue13-605-X), est maintenant accessible.

Il est maintenant possible de consulter le produit de visualisation de données intitulé « Comptes financiers sur une base de qui à qui, certains instruments financiers », qui fait partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X).

Comme complément à cette diffusion, vous pouvez également consulter le produit de visualisation de données intitulé « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, patrimoine : outil interactif », qui fait partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X).

Comme complément à cette diffusion, vous pouvez également consulter le produit de visualisation de données intitulé « Statistiques sur les titres financiers », qui fait partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X).

Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leurs structures.

Il est également possible de consulter le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-606-G).

Il est également possible de consulter le Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques (Numéro au catalogue13-607-X).

Il est également possible de consulter le produit Canada: Données économiques et financières - norme spéciale de diffusion des données plus (NSDD Plus) du Fond monétaire international (Numéro au catalogue13-608-X)« Comptes des autres sociétés financières » aussi connu sous le nom « Actifs et passifs des autres sociétés financières par secteur, valeur marchande, trimestrielle » (tableau 36-10-0668-01).

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

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