Étude : Comptabiliser les changements écosystémiques
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Diffusion : 2022-01-25
La gravité croissante des problèmes environnementaux à l'échelle mondiale montre clairement que la santé économique et sociale dépend du maintien des écosystèmes et des flux de services qu'ils fournissent. Bien que nous puissions compter sur une mine de données socioéconomiques très riche pour la prise de décisions, il est difficile de dresser un portrait complet de la condition actuelle des écosystèmes du Canada. Des données continues liées à ce domaine seront produites dans le cadre du nouveau Recensement de l'environnement, qui permettra d'élaborer des renseignements permettant des comparaisons au fil du temps. Ces tendances permettront de répondre à plusieurs des questions des Canadiens et des Canadiennes sur les changements climatiques et d'autres enjeux environnementaux qui touchent leur subsistance et leurs collectivités.
Une nouvelle étude intitulée « Comptabiliser les changements écosystémiques au Canada » se veut une première tentative visant à comptabiliser les écosystèmes, présentant certaines des plus récentes statistiques sur l'étendue et la condition des écosystèmes terrestres et marins au Canada. Cette étude contient également des estimations de l'offre et de l'utilisation de certains services écosystémiques, comme la nourriture, l'air pur et l'eau propre et le plaisir d'être en nature.
Le Canada est le deuxième plus grand pays du monde tout en étant parmi les moins densément peuplés. Plus de la moitié du pays est recouverte de forêts et de toundras, tandis que d'autres régions importantes sont constituées de milieux humides, de prairies, de terres agricoles et de zones habitées. En 2016, un peu moins d'un dixième des écosystèmes terrestres (9 %) du Canada avait été directement modifié par l'activité humaine pour l'agriculture, l'exploitation forestière ou l'aménagement de zones habitées.
Plus du tiers du Canada est recouvert de forêts
Plus du tiers du Canada est recouvert de forêts boréales et tempérées (36 %). Les superficies exploitées de 1986 à 2015 représentent plus du quart (29 %) des terres directement modifiées. En moyenne, environ 1 % de la surface forestière du Canada a été brûlée par des incendies de forêt ou a été exploitée chaque année au cours de la période allant de 1986 à 2019.
En 2019, les écosystèmes forestiers du Canada ont soutenu la production d'environ 141 millions de tonnes de bois. Le secteur forestier a contribué 29,2 milliards de dollars au produit intérieur brut en 2018.
Les forêts aménagées du Canada stockent en moyenne 205 tonnes de carbone par hectare. Alors que les arbres absorbent chaque année de grandes quantités de carbone, les écosystèmes des forêts aménagées ont connu une perte nette de carbone en 2018, après avoir pris en compte les émissions associées à l'exploitation et aux perturbations naturelles.
Les océans se réchauffent et la surface couverte par la glace de mer diminue
Le Canada possède le littoral le plus long du monde et ses zones côtières abritent de nombreux écosystèmes et une vie marine diversifiée. Ces régions fournissent également des emplois et des possibilités récréatives aux quelque 5 millions de Canadiens qui vivent près de la côte.
Les changements dans les conditions océaniques ont des répercussions en cascade sur la vie marine et touchent la population canadienne. Les températures moyennes annuelles à la surface de la mer se sont accrues dans la plupart des écorégions marines du Canada, tandis que la salinité moyenne à la surface de la mer a diminué. En moyenne, la superficie minimale de la glace de mer arctique s'est repliée de près d'un cinquième (19 %) durant la période des années 1980 aux années 2010.
Le secteur de la pêche et des fruits de mer constitue une source importante de revenu pour 150 collectivités côtières, dont la majorité se trouve sur la côte Est. En 2019, 52 stocks gérés de poissons et de mammifères marins sur 176 se trouvaient dans la zone saine, tandis que 29 stocks se trouvaient dans la zone de prudence, 25 stocks se trouvaient dans la zone critique et 70 stocks se trouvaient dans la zone incertaine.
Les températures de l'air augmentent le plus en hiver
Les températures de l'air augmentent partout au pays. Les températures moyennes annuelles et saisonnières de l'air ont augmenté de 1948 à 2016, et les plus fortes augmentations de température ont été enregistrées dans les écosystèmes des forêts boréales et des toundras, couvrant la région de Yellowknife à la frontière entre le Yukon et l'Alaska. Dans cette région, les températures hivernales moyennes ont augmenté de plus de 5 °C.
Dans les Prairies, les températures annuelles moyennes ont augmenté de 1,9 °C de 1948 à 2016, tandis que les températures hivernales ont augmenté de 3,8 °C.
Le stockage de l'eau diminue dans le Nord
Environ 13 % du paysage canadien est recouvert d'eau douce, ce qui comprend des lacs, des rivières et des glaciers. L'eau douce est également stockée sous forme d'eau souterraine et d'humidité du sol. En 2017, les industries et les ménages ont puisé 36,8 milliards de m3 d'eau à partir de ces ressources en eau douce, ce qui exclut l'eau utilisée dans la production d'hydroélectricité.
La quantité d'eau totale stockée dans l'environnement a diminué dans de nombreuses régions de 2002 à 2016. Les plus fortes baisses ont été enregistrées dans les écozones nordiques, comme la Cordillère arctique et la Cordillère boréale, où de grandes quantités d'eau douce sont conservées dans le pergélisol et sous forme de neige, de glaciers et de calottes glaciaires.
Le Canada travaille à atteindre les objectifs en matière de protection des terres et des eaux. En 2020, le pays avait conservé 12,5 % de ses zones terrestres et de ses eaux intérieures et 13,8 % de sa zone économique exclusive par l'instauration d'aires protégées et d'autres mesures de conservation efficaces par zone.
Près des deux tiers des terres directement modifiées du Canada sont utilisés pour l'agriculture
En 2016, 4 % de la superficie du pays était utilisée pour la culture agricole et les pâturages cultivés ou ensemencés, et un peu plus de 1 % était constituée de pâturages naturels. Ces surfaces représentaient près des deux tiers (64 %) des terres directement modifiées.
En 2020, les écosystèmes agricoles du Canada ont soutenu la production d'environ 149 millions de tonnes de produits agricoles. Le secteur agricole, à l'exclusion de l'aquaculture, a contribué 28,1 milliards de dollars à l'économie nationale en 2018.
Les villes canadiennes s'étendent, mais représentent toujours moins de 1 % de la superficie totale des terres
Environ 0,6 % de la superficie du Canada était couverte de zones habitées et de surfaces artificielles en 2015, en hausse de 11 % par rapport à 2000. Cette superficie représentait 7 % des terres directement modifiées du Canada.
Dans les zones urbaines, les arbres et la végétation fournissent des services écosystémiques tels que la filtration de l'air et la régulation de la température locale. En 2019, les trois quarts de la superficie des centres de population du sud du Canada (76 %) ont été classés comme étant majoritairement des zones « vertes » durant l'été, tandis que les zones urbaines restantes contenaient moins de végétation et ont été classées comme des zones « grises ».
En 2019, 90 % des ménages ont indiqué qu'ils vivaient à proximité d'un parc ou d'un espace vert public, tandis que 71 % des ménages ont déclaré avoir une pelouse et que 62 % ont déclaré avoir un jardin.
Note aux lecteurs
Le présent rapport est le résultat d'un premier effort de Statistique Canada visant à élaborer des comptes écosystémiques. Des travaux supplémentaires sont en cours pour évaluer les changements écosystémiques à long terme et pour élaborer des mesures quantitatives et des évaluations dans le but de brosser un portrait plus complet de la relation entre l'économie, la société et l'environnement, en plus de la façon dont nous mesurons le bien-être et le progrès social.
D'autres efforts porteront principalement sur ces questions alors que nous progressons dans l'élaboration d'un nouveau programme de Recensement de l'environnement, lequel nous permettra d'accéder à des comptes environnementaux intégrés et à un large éventail de renseignements à l'échelle régionale sur les enjeux découlant de changements environnementaux rapides. Restez à l'affût! D'autres analyses de ce genre seront diffusées et d'autres activités de mobilisation seront organisées avec les principaux intervenants et la population canadienne au fur et à mesure que le programme sera développé au cours des prochaines années.
Le présent rapport met l'accent sur les données disponibles qui s'harmonisent avec les comptes des écosystèmes fondamentaux suivants :
• Les comptes de l'étendue des écosystèmes organisent les données sur la taille et l'emplacement des différents types d'écosystèmes et leur évolution au fil du temps.
• Les comptes de la condition des écosystèmes utilisent plusieurs variables sur les caractéristiques abiotiques et biotiques de la condition des écosystèmes pour rendre compte sur l'évolution de leur condition au fil du temps.
• Les comptes de l'offre et de l'utilisation des services écosystémiques font état des flux de services écosystémiques fournis par les écosystèmes et utilisés par les unités économiques (p. ex. ménages, industrie). Ils donnent un aperçu des avantages écosystémiques dont tire parti la population, et qui contribuent au bien-être individuel et sociétal.
Pour obtenir de plus amples renseignements, voir : Système de comptabilité économique et environnementale du Canada — Compte des écosystèmes (5331).
Produits
Le rapport intitulé « Comptabiliser les changements écosystémiques au Canada » est maintenant accessible dans la publication L'activité humaine et l'environnement (). 16-201-X
Une infographie intitulée « Comptabiliser les changements écosystémiques au Canada : divers résultats de L'activité humaine et l'environnement, 2021 » est accessible (). 11-627-X
Des cartes thématiques liées à ces publications sont accessibles à partir de la publication intitulée « Comptabiliser les changements écosystémiques, 2021 » (38-20-0001).
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