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Mortalité

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L’état civil canadien a enregistré 230 100 décès en 2005, en hausse de 1,6 % par rapport au nombre enregistré l’année précédente (226 600). Le nombre de décès observé en 2005 était le plus élevé depuis l’établissement de l’état civil en 1921 (tableau A-3.1).

Le nombre de décès augmente globalement d’une année à l’autre (figure 3.1) sous l’effet conjugué de deux facteurs : la croissance et le vieillissement de la population. D’une part, une population de plus en plus nombreuse entraîne un nombre de décès de plus en plus élevé et ce, malgré le fait que la mortalité au Canada soit à la baisse. D’autre part, l’arrivée de générations toujours plus nombreuses aux âges avancés, âges où la mortalité est plus élevée, engendre également davantage de décès dans la population.

Figure 3.1
Décès au Canada, 1926 à 2005

Entre 2004 et 2005, le nombre de décès a augmenté dans toutes les provinces canadiennes à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et du Manitoba (tableau A-3.1). Le nombre d’habitants de ces trois provinces comme celui des territoires étant moins important, le nombre de décès observés dans ces régions peut davantage fluctuer à la hausse ou à la baisse d’une année à l’autre. Ces fluctuations annuelles, souvent de faible ampleur, ne modifient toutefois pas la tendance générale à la hausse qu’on observe dans ces provinces et territoires comme partout au pays et ce, depuis plusieurs décennies.

Les différences dans le nombre de décès selon l’âge enregistrés en 2004 et 2005 sont illustrées à la figure 3.2. Près des trois quarts (2 600) des 3 500 décès supplémentaires enregistrés en 2005 par rapport à 2004 sont survenus à un âge égal ou supérieur à 85 ans. Cela témoigne  bien du fait que le vieillissement de la population explique en bonne partie la tendance haussière dans le nombre de décès au Canada. Le mode de la distribution des décès, c’est-à-dire l’âge précis auquel on retrouvait le plus grand nombre de décès, était de 82 ans chez les hommes et de 85 ans chez les femmes en 2005, illustrant bien là encore que l’essentiel des décès surviennent aujourd’hui à des âges avancés.

Figure 3.2
Variation du nombre de décès selon le groupe d’âge entre 2004 et 2005, Canada

Le nombre de décès d’enfants de moins d’un an a par ailleurs légèrement augmenté entre 2004 et 2005. Cette hausse origine en grande partie de l’augmentation du nombre de naissances au Canada au cours de la même période, un peu plus de 5 000 naissances de plus ayant été enregistrées par l’État civil en 2005 par rapport à l’année précédente.

Le vieillissement des différentes générations qui composent la population du Canada explique plusieurs des autres variations observées à la figure 3.2. En effet, le remplacement progressif des effectifs d’un groupe d’âge donné par des personnes issues de générations dont la population est plus ou moins importante s’accompagnera d’un accroissement ou d’une décroissance de la population de ce groupe d’âge et, conséquemment, du nombre de décès qui y surviennent. C’est ainsi que, de 2004 à 2005, le nombre de décès a diminué chez les personnes âgées de 65 à 79 ans (générations moins nombreuses nées entre 1925 et 1939), de 35 à 39 ans (générations moins nombreuses ayant suivi le baby-boom) et entre 1 et 4 ans (baisse du nombre de naissances au début des années 2000). À l’inverse, le nombre de décès a augmenté entre 40 et 64 ans, les générations nombreuses issues du baby-boom étant actuellement concentrées à ces âges.

En rapportant les décès survenus à chaque âge à la population soumise au risque de décéder, il est possible de calculer des probabilités de décéder selon l’âge, qu’on appelle aussi quotients de mortalité. La figure 3.3 montre qu’à tous les âges, les hommes étaient, en 2005, soumis à un risque de décéder supérieur à celui des femmes. C’est particulièrement le cas entre 15 et 35 ans où la plupart des décès sont de causes externes – suicides et accidents de la route pour l’essentiel –, ces causes affectant beaucoup plus les hommes que les femmes.

Figure 3.3
Quotients de mortalité selon l’âge et le sexe, Canada, 2005

C’est entre 5 et 15 ans que les probabilités de décès sont les plus faibles; un enfant âgé de 5 ans en 2005 aura ainsi plus de 99,9 % de chances d’atteindre son 15e anniversaire si les conditions de mortalité auxquels il est soumis demeuraient équivalentes à celles observées en 2005. Dans les faits, il est probable que cet enfant bénéficie des possibles réductions de la mortalité à venir, réduisant davantage encore ses risques de décès.

À partir de 30 ans, tant chez les hommes que chez les femmes, les risques de décès augmentent de façon exponentielle pour atteindre plus de 10 % à partir d’environ 85 ans. La probabilité qu’un homme âgé de 65 ans atteigne l’âge de 80 ans était de 62 % en 2005. Elle diminuait à 42 % si on repoussait cet âge à 85 ans. Chez les femmes, les probabilités équivalentes étaient de 75 % et de 58 %.

La mortalité infantile

Il faut attendre la fin de la cinquantaine pour retrouver, tant chez les hommes que chez les femmes, une probabilité de décès supérieure à celle observée entre 0 et 1 an. Pour cette raison et parce qu’elle est souvent un bon indicateur du développement sociosanitaire d’un pays, la mortalité infantile revêt un intérêt particulier.

La mortalité infantile au Canada est relativement stable depuis le milieu des années 1990 et se chiffrait à 5,4 décès pour 1 000 naissances en 2005. Elle était légèrement moins élevée chez les filles (5,0 pour mille) que chez les garçons (5,8 pour mille). C’est en Suède et au Japon que la mortalité infantile est la plus faible actuellement, à moins de 3,0 pour mille. Ces comparaisons internationales suggèrent que des progrès à ce chapitre sont encore possibles au Canada (tableau A-3.2).

La stagnation du taux de mortalité infantile observée depuis une quinzaine d’année au Canada pourrait être due à la hausse des grossesses à risques élevés observée au cours de cette période. Le chapitre portant sur la fécondité dans le présent rapport montrait d’ailleurs une hausse importante des taux de fécondité chez les femmes âgées de 30 ans et plus, des âges où les grossesses à risque sont plus fréquentes.

Le taux de mortalité infantile varie d’une province à l’autre. En 2005, il avoisinait 4,0 pour mille dans les provinces maritimes, au Québec et en Colombie-Britannique. Il était plus important dans les provinces des Prairies, notamment en Saskatchewan où il se situait à un niveau de 8,3 pour mille, ainsi qu’au Nunavut. S’il est difficile d’identifier avec certitude les facteurs responsables de telles variations régionales, la présence de populations autochtones plus importantes qu’ailleurs dans ces régions pourrait expliquer une partie de ces différences. Il convient également d’ajouter, dans le cas des régions isolées comme le Nunavut et, de façon générale, des trois territoires, que la rudesse du climat, les conditions de vie et l’accès aux soins de santé parfois moins faciles que dans les grandes régions urbaines sont aussi des facteurs pouvant expliquer une mortalité infantile souvent plus élevée.

C’est au cours de la première semaine de vie (mortalité néonatale précoce) que les risques de décès sont les plus élevés. En fait, environ 75 % de la mortalité infantile observée au Canada survient dans la première semaine de vie des nouveau-nés, le taux de mortalité néonatale précoce étant de 4,0 pour mille. Une fois les sept premiers jours passés, la mortalité des nouveaux-nés diminue de façon importante, soulignant que les éventuels progrès à venir au chapitre de la mortalité infantile devront surtout provenir de gains au chapitre des problèmes de santé endogènes, c’est-à-dire présents dès la naissance comme les malformations congénitales (figure 3.4).

Figure 3.4
Taux de mortalité infantile, néonatale et néonatale précoce, Canada, 1926 à 2005

L’espérance de vie

L’espérance de vie à la naissance des Canadiens progresse en moyenne de 0,3 an par année depuis le début des années 2000 et celle des Canadiennes de 0,2 an, contribuant à réduire l’écart observé entre les deux sexes. En 2005, les hommes jouissaient d’une espérance de vie de 78,0 ans et les femmes de 82,7 ans, pour un écart de seulement 4,7 ans, le plus faible enregistré en 40 ans (tableau A-3.3).

C’est en 2004 que l’espérance de vie, sexes réunis, a dépassé pour la première fois le seuil de 80 ans au Canada. Elle s’établissait à 80,4 ans en 2005.

Au chapitre de la longévité moyenne, le Canada n’était précédé, en 2005, que par quelques pays dont le Japon (82 ans), l’Islande (81 ans), la Suède (81 ans) et la Suisse (81 ans). Les habitants de la France, de l’Australie, de l’Italie, de la Norvège et de l’Espagne avaient également une espérance de vie comparable à celle du Canada. Aux États-Unis, l’espérance de vie atteignait 78,0 ans en 2005. Les habitants de certains pays, notamment africains, avaient encore une espérance de vie inférieure à 40 ans en 2005.

Trois ans séparent la province ayant la plus faible espérance de vie, Terre-Neuve-et-Labrador (78,2 ans), de celle ayant la plus forte, la Colombie-Britannique (81,2 ans). Avant le début des années 1960, il n’était pas rare que cette différence atteigne au moins cinq ans, le Québec étant habituellement la province canadienne présentant la plus faible espérance de vie à la naissance et la Saskatchewan la plus forte.

Hormis la Colombie-Britannique, trois provinces se distinguent avec une espérance de vie supérieure à 80 ans : l’Alberta (80,3 ans), le Québec (80,4 ans) et l’Ontario (80,7 ans). Toutes ces régions comportent une part importante de leur population vivant en régions urbaines où l’accès à des soins et services de santé est plus aisé.

L’espérance de vie dans les trois territoires (76,3 ans en 2005) est habituellement plus faible que dans les provinces canadiennes, une situation liée non seulement au climat et aux conditions de vie particuliers de ces régions mais également à la présence de communautés autochtones plus nombreuses qu’ailleurs. Les autochtones, surtout les Inuits, ont une espérance de vie moindre que les autres Canadiens; une récente étude montrait que l’espérance de vie dans les régions où vivent habituellement les Inuits ne dépassait pas 68 ans en 20011.

L’espérance de vie une fois atteint l’âge de 65 ans continue de progresser et atteignait en moyenne 19,6 ans en 2005 au Canada. Elle était plus importante chez les femmes (21,1 ans) que chez les hommes (17,9 ans), pour un écart de 3,2 ans. L’écart total entre l’espérance de vie à la naissance des hommes et des femmes étant de 4,7 ans, près de 70 % de cette différence a pour origine la mortalité au-delà de 65 ans. Il faut y voir les conséquences des différentes maladies qui affectent encore aujourd’hui hommes et femmes; ces dernières sont souvent plus touchées par des maladies dégénératives (ostéoporose, arthrite, etc.) que les hommes chez qui les maladies cardiovasculaires – souvent plus mortelles à court terme – sont plus fréquentes.

Des gains continus contre la mortalité aux très grands âges sont également réalisés, tant chez les femmes que chez les hommes. Sexes réunis, l’espérance de vie à 90 ans était d’environ cinq ans en 2005; elle n’était que d’environ trois ans en 1951.

Les causes de décès en 2004

Les causes de décès pour l’année 2005 n’étant pas disponibles au moment de la publication du présent rapport, seules les causes de décès pour l’année 2004 sont analysées dans la présente section.

Pour la première fois chez les hommes, les taux de mortalité reliés aux tumeurs et cancers (213,3 pour 100 000) étaient, en 2004, légèrement supérieurs à ceux observés pour les maladies du système circulatoire (212,2 pour 100 000). Dans les deux cas, la mortalité associée à ces maladies a diminué entre 2003 et 2004, poursuivant ainsi une tendance à la baisse depuis plusieurs décennies. La baisse de la mortalité due aux maladies du système circulatoire a cependant été plus rapide, expliquant que les tumeurs et cancers soient devenus, en 2004, la première cause de décès chez les hommes au Canada (tableau A-3.4).

Chez les femmes, les maladies du système circulatoire demeurent la principale cause de décès avec un taux de 214,7 pour 100 000. Ce taux demeurait nettement plus élevé que celui observé pour les tumeurs et cancers (192,8 pour 100 000). Il n’est cependant pas impossible que la mortalité par maladies du système circulatoire, elle aussi à la baisse depuis plusieurs décennies chez les femmes, devienne inférieure à celle des tumeurs et cancers – qui elle stagne autour d’un niveau moyen de 195 pour 100 000 depuis 1981 – dans les prochaines années.

Chez les hommes comme chez les femmes, l’évolution entre 2003 et 2004 de la mortalité due aux maladies ischémiques du cœur et aux maladies cérébro-vasculaires a poursuivi la baisse ininterrompue observée depuis 1981.

Enfin, bien qu’à des niveaux différents, la mortalité associée aux tumeurs malignes de l’appareil respiratoire continuait d’augmenter chez les femmes, alors qu’elle diminuait chez les hommes. L’arrivée aux âges avancés de générations de femmes ayant été plus nombreuses à faire usage du tabac dès leur jeunesse a certainement contribué à l’accroissement, au sein de cette population, de la mortalité par tumeurs malignes de l’appareil respiratoire observée depuis 1981. Il est même à prévoir, si la tendance actuelle devait se poursuivre dans l’avenir, que la mortalité par tumeurs malignes de l’appareil respiratoire soit supérieure à celle associée aux maladies cérébro-vasculaires d’ici peu de temps chez les femmes.

Les décès attribuables au VIH

Chez les hommes, le nombre de décès attribuables au VIH a diminué entre 2003 et 2004 pour s’établir à 345, soit le plus faible nombre observé depuis 1991 à l’exception de 2002. Malgré cette baisse, le VIH continuait de tuer davantage de Canadiens que de Canadiennes, seulement 75 décès ayant été observés chez les femmes en 2004. Il s’agissait toutefois d’une légère hausse par rapport à l’année précédente. Le faible nombre de décès par VIH chez les femmes entraîne des variations annuelles de plus grande amplitude, rendant difficile de dégager des tendances claires quant à l’évolution de la mortalité par VIH pour cette population (tableau A-3.5).

Tableau A-3.1
Décès totaux et décès d’enfants de moins d’un an, Canada, provinces et territoires, 1981 à 2005

Tableau A-3.2
Taux de mortalité infantile, Canada, provinces et territoires, 1981 à 2005

Tableau A-3.3
Espérance de vie à divers âges, Canada, 1981 à 2005

Tableau A-3.4
Taux de mortalité pour quelques grandes causes de décès selon le sexe, Canada, 1981 à 2004

Tableau A-3.5
Décès attribués au VIH par grand groupe d'âge et par sexe, Canada, 1991 à 2004


Note

  1. Wilkins, R., S. Uppal, P. Finès, S. Senécal, E. Guimond et R. Dion. 2008. « Espérance de vie dans les régions où vivent les Inuits au Canada, 1989 à 2003 ». Rapports sur la santé. Numéro 82-003-X au catalogue de Statistique Canada. Numéro 19. Volume 1. pp 1 à 14.