Regards sur la société canadienne
Examen des différences selon le genre en ce qui concerne les valeurs sociales et démocratiques au Canada
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La présente étude, fondée sur les résultats de l’Enquête sociale générale de 2020 sur l’identité sociale, fournit des renseignements sur les différences entre les genres en ce qui concerne l’adhésion personnelle aux valeurs sociales et démocratiques que sont les droits de la personne, le respect de la loi, l’égalité des genres, la dualité linguistique, la diversité ethnoculturelle et le respect des cultures autochtones.
- En 2020, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’adhérer dans une grande mesure à presque toutes les valeurs sociales et démocratiques mesurées dans le cadre de l’enquête, à l’exception de celle de la dualité linguistique. Les différences les plus prononcées selon le genre concernaient le respect des cultures autochtones (73 % chez les femmes par rapport à 63 % chez les hommes), la diversité ethnoculturelle (71 % par rapport à 62 %) et l’égalité des genres (84 % par rapport à 77 %).
- Les femmes plus jeunes et celles ayant un niveau de scolarité plus élevé étaient les plus susceptibles d’adhérer aux valeurs de l’égalité des genres, de la diversité ethnoculturelle et du respect des cultures autochtones.
- Chez les hommes aussi bien que chez les femmes, les proportions de personnes qui adhéraient à certaines valeurs dans une grande mesure diminuaient avec l’âge, sauf pour ce qui est de la valeur du respect de la loi, pour laquelle l’adhésion augmentait graduellement avec l’âge, et de la valeur de la dualité linguistique, pour laquelle l’adhésion augmentait quelque peu avec l’âge.
- Les femmes vivant en région rurale étaient moins susceptibles que celles vivant en région urbaine d’adhérer dans une grande mesure aux valeurs que sont la diversité ethnoculturelle (59 % par rapport à 73 %) et le respect des cultures autochtones (64 % par rapport à 75 %). Cette situation peut être attribuable aux différences sur le plan du profil démographique des régions urbaines et des régions rurales, y compris les variations dans la répartition selon l’âge.
- Au sein de la population immigrante, les différences selon le genre étaient moins prononcées en ce qui concerne l’adhésion à la valeur de la diversité ethnoculturelle et à celle du respect des cultures autochtones. Aucune différence selon le genre n’a été observée quant à l’adhésion à la valeur de l’égalité des genres.
- Les hommes et les femmes autochtones valorisaient grandement le respect des cultures autochtones, et ce dans une proportion plus élevée que les personnes non autochtones.
Introduction
Il est généralement admis que le sentiment d’appartenance à une famille, à un quartier, à un groupe culturel ou à un pays peut avoir des effets positifs sur le bien-être subjectifNote , y compris le sentiment d’optimismeNote et la qualité de vie dans son ensemble. Le besoin d’appartenance est un besoin inhérent à l’humain. Le sentiment d’appartenance est directement lié à l’identité sociale, c’est-à-dire à un système de croyances normatif ou à un ensemble de valeurs, de croyances et d’attentes communesNote . À l’échelle de la société, un tel sentiment d’appartenance ou système de croyances normatif peut influer sur la cohésion sociale, les liens sociaux et l’engagement communautaireNote . En effet, l'importance des valeurs sociales et démocratiques en ce qui concerne la promotion de la cohésion sociale pourrait être particulièrement prononcée de nos jours, étant donné le rythme croissant des changements démographiques au Canada.
L’ensemble des valeurs que partagent la majorité des membres d’une société peut évoluer au fil du temps. Par exemple, les mouvements sociaux récents de promotion de l’égalité des genres et de défense des droits des Autochtones, ainsi que les répercussions possibles de la pandémie de COVID-19 et les opinions concernant les mesures connexes de santé publique, peuvent avoir changé la manière dont divers groupes considèrent l’identité sociale et l’adhésion à certaines valeursNote .
Pour la première fois, des renseignements ont été recueillis dans le cadre de l’Enquête sociale générale portant sur l’identité sociale à propos de la mesure dans laquelle les répondants adhèrent aux valeurs qui sont souvent considérées comme étant partagées au sein de la population canadienne. Parmi celles-ci figurent les droits de la personne, le respect de la loi, l’égalité des genresNote , le français et l’anglais en tant que langues officielles au Canada, la diversité ethnique ou culturelle, et le respect des cultures autochtones (Premières Nations, Métis ou Inuit).
Dans le prolongement de travaux antérieurs portant sur les perceptions relatives aux valeurs sociales et démocratiquesNote , les données de l’Enquête sociale générale sont utilisées dans le cadre de la présente étude pour examiner dans quelle mesure les personnes qui vivent au Canada adhèrent personnellement aux valeurs sociales et démocratiques. Une attention particulière est aussi portée aux différences selon le genreNote quant à l’adhésion personnelle à ces valeurs. L’étude porte notamment sur les différences entre les hommes et les femmes en ce qui concerne leur adhésion personnelle à cet ensemble de valeurs sociales et démocratiques, ainsi que sur l’effet possible de l’interaction du genre avec d’autres caractéristiques, comme l’âge, le niveau de scolarité, le type de région, le statut d’immigrant et l’identité autochtone, sur l’adhésion personnelle.
Cette étude vient compléter un portrait récemment publié à propos du sentiment de fierté qu’éprouvent certains groupes de population à l’égard de certaines réalisations canadiennesNote , et aide à mieux comprendre les systèmes de croyances normatifs selon le genre et divers milieux au Canada.
Au Canada, les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’adhérer à chacune des valeurs sociales et démocratiques étudiées, notamment l’égalité des genres, la diversité ethnoculturelle et le respect des cultures autochtones
La majorité des personnes de 15 ans et plus au CanadaNote adhéraient aux valeurs que sont les droits de la personne (86 %), l’égalité des genres (81 %) et le respect de la loi (80 %) (tableau 1)Note . La plupart d’entre elles adhéraient aussi, mais dans une moindre mesure, aux valeurs que sont le respect des cultures autochtonesNote (68 %) et la diversité ethnoculturelleNote (67 %).
Caractéristiques | Droits de la personne | Respect de la loi | Égalité des genres | Dualité linguistique | Diversité ethnoculturelle | Respect des cultures autochtones |
---|---|---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||||
Canada | ||||||
Total | 86 | 80 | 81 | 55 | 67 | 68 |
Hommes | 84 | 79 | 77 | 54 | 62 | 63 |
Femmes | 87Note * | 82Note * | 84Note * | 55 | 71Note * | 73Note * |
Âge | ||||||
15 à 34 ans (réf.) | ||||||
Total | 89 | 68 | 85 | 52 | 76 | 74 |
Hommes | 87 | 67 | 80 | 52 | 70 | 67 |
Femmes | 92Note * | 69 | 90Note * | 51 | 82Note * | 82Note * |
35 à 64 ans | ||||||
Total | 86Tableau 1 Note ‡ | 84Tableau 1 Note ‡ | 80Tableau 1 Note ‡ | 56Tableau 1 Note ‡ | 66Tableau 1 Note ‡ | 68Tableau 1 Note ‡ |
Hommes | 85 | 83Tableau 1 Note † | 77 | 54 | 62Tableau 1 Note † | 64 |
Femmes | 87Tableau 1 Note † | 86Note * Tableau 1 Note † | 83Note * Tableau 1 Note † | 57Note * Tableau 1 Note † | 69Note * Tableau 1 Note † | 71Note * Tableau 1 Note † |
65 ans et plus | ||||||
Total | 80Tableau 1 Note ‡ | 89Tableau 1 Note ‡ | 77Tableau 1 Note ‡ | 57Tableau 1 Note ‡ | 55Tableau 1 Note ‡ | 60Tableau 1 Note ‡ |
Hommes | 78Tableau 1 Note † | 86Tableau 1 Note † | 74Tableau 1 Note † | 55 | 50Tableau 1 Note † | 53Tableau 1 Note † |
Femmes | 82Note * Tableau 1 Note † | 91Note * Tableau 1 Note † | 79Note * Tableau 1 Note † | 59Tableau 1 Note † | 60Note * Tableau 1 Note † | 66Note * Tableau 1 Note † |
Plus haut niveau de scolarité | ||||||
Diplôme d’études secondaires ou moins (réf.) | ||||||
Total | 82 | 76 | 77 | 53 | 62 | 66 |
Hommes | 81 | 73 | 73 | 52 | 58 | 61 |
Femmes | 83 | 79Note * | 80Note * | 54 | 66Note * | 70Note * |
Certificat d’une école de métiers, d’un collège ou d’une université | ||||||
Total | 85Tableau 1 Note ‡ | 83Tableau 1 Note ‡ | 80Tableau 1 Note ‡ | 55 | 62 | 67 |
Hommes | 84 | 81Tableau 1 Note † | 76 | 55 | 57 | 62 |
Femmes | 86 | 85Note * Tableau 1 Note † | 84Note * Tableau 1 Note † | 56 | 67Note * | 71Note * |
Baccalauréat ou diplôme de niveau supérieur | ||||||
Total | 91Tableau 1 Note ‡ | 83Tableau 1 Note ‡ | 87Tableau 1 Note ‡ | 55 | 76Tableau 1 Note ‡ | 72Tableau 1 Note ‡ |
Hommes | 88Tableau 1 Note † | 83Tableau 1 Note † | 83Tableau 1 Note † | 55 | 71Tableau 1 Note † | 66 |
Femmes | 93Note * Tableau 1 Note † | 82Tableau 1 Note † | 90Note * Tableau 1 Note † | 56 | 80Note * Tableau 1 Note † | 78Note * Tableau 1 Note † |
Type de région | ||||||
Régions urbaines (réf.) | ||||||
Total | 86 | 80 | 81 | 55 | 69 | 70 |
Hommes | 85 | 78 | 78 | 54 | 64 | 64 |
Femmes | 88Note * | 82Note * | 85Note * | 56 | 73Note * | 75Note * |
Régions rurales | ||||||
Total | 82Tableau 1 Note ‡ | 82 | 78Tableau 1 Note ‡ | 55 | 56Tableau 1 Note ‡ | 61Tableau 1 Note ‡ |
Hommes | 79Tableau 1 Note † | 80 | 73Tableau 1 Note † | 55 | 53Tableau 1 Note † | 59Tableau 1 Note † |
Femmes | 84Note * Tableau 1 Note † | 85 | 83Note * | 55 | 59Note * Tableau 1 Note † | 64Tableau 1 Note † |
Statut d’immigrant | ||||||
Immigrants | ||||||
Total | 86 | 87Tableau 1 Note ‡ | 80 | 58Tableau 1 Note ‡ | 77Tableau 1 Note ‡ | 74Tableau 1 Note ‡ |
Hommes | 86Tableau 1 Note † | 87Tableau 1 Note † | 79 | 57Tableau 1 Note † | 75Tableau 1 Note † | 72Tableau 1 Note † |
Femmes | 86 | 86Tableau 1 Note † | 81Tableau 1 Note † | 58 | 80Note * Tableau 1 Note † | 77Note * Tableau 1 Note † |
Non-immigrants (réf.) | ||||||
Total | 86 | 78 | 81 | 54 | 63 | 66 |
Hommes | 83 | 75 | 77 | 53 | 58 | 60 |
Femmes | 87Note * | 81Note * | 85Note * | 55 | 68Note * | 72Note * |
Identité racisée | ||||||
Personnes racisées | ||||||
Total | 86 | 84Tableau 1 Note ‡ | 80 | 56 | 82Tableau 1 Note ‡ | 75Tableau 1 Note ‡ |
Hommes | 86 | 84Tableau 1 Note † | 78 | 55 | 80Tableau 1 Note † | 73Tableau 1 Note † |
Femmes | 87 | 84 | 82 | 57 | 85Note * Tableau 1 Note † | 78Note * Tableau 1 Note † |
Personnes non racisées et non autochtones (réf.) | ||||||
Total | 86 | 79 | 81 | 54 | 61 | 65 |
Hommes | 84 | 78 | 77 | 54 | 57 | 59 |
Femmes | 87Note * | 81Note * | 85Note * | 55 | 66Note * | 71Note * |
Identité autochtone | ||||||
Autochtones | ||||||
Total | 84 | 71Tableau 1 Note ‡ | 77 | 50 | 62 | 84Tableau 1 Note ‡ |
Hommes | 79 | 60Tableau 1 Note † | 71 | 49 | 51Tableau 1 Note † | 78Tableau 1 Note † |
Femmes | 88 | 80Note * | 83Note * | 52 | 71Note * | 90Note * Tableau 1 Note † |
Personnes non autochtones et non racisées (réf.) | ||||||
Total | 86 | 81 | 81 | 55 | 67 | 68 |
Hommes | 84 | 79 | 78 | 54 | 63 | 63 |
Femmes | 87Note * | 82Note * | 84Note * | 56 | 71Note * | 73Note * |
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La valeur de la dualité linguistique, c’est-à-dire « le français et l’anglais en tant que langues officielles au Canada », était celle à laquelle les personnes étaient le moins susceptibles d’adhérer. En effet, un peu plus de la moitié (55 %) des répondants déclaraient adhérer dans une grande mesure à la valeur de la dualité linguistique. Aucune différence significative n’a toutefois été observée selon le genre.
Il convient de noter qu’une différence significative a été enregistrée selon la langue officielle parléeNote . Plus précisément, les hommes et les femmes pouvant soutenir une conversation en français seulement (77 %) ou en français et en anglais (77 %) étaient plus nombreux, en proportion, à adhérer dans une grande mesure à la valeur de la dualité linguistique que les personnes ne pouvant soutenir une conversation qu’en anglais (44 %). Conformément à cette tendance, c’est au Québec (80 %) que les hommes et les femmes étaient proportionnellement plus nombreux à adhérer dans une grande mesure à la valeur de la dualité linguistique. La région de l’Atlantique (55 %) venait au deuxième rang, suivie de l’Ontario (51 %), de la région des Prairies (43 %) et de la Colombie-Britannique (39 %).
Les différences les plus prononcées selon le genre ont été observées pour trois valeurs (graphique 1). Plus particulièrement, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’adhérer aux valeurs que sont le respect des cultures autochtones (73 % par rapport à 63 %), la diversité ethnoculturelle (71 % par rapport à 62 %) et l’égalité des genres (84 % par rapport à 77 %).
Tableau de données du graphique 1
Valeurs | Hommes | Femmes |
---|---|---|
pourcentage | ||
Droits de la personne | 84 | 87Note * |
Respect de la loi | 79 | 82Note * |
Égalité des genres | 77 | 84Note * |
Dualité linguistique | 54 | 55 |
Diversité ethnoculturelle | 62 | 71Note * |
Respect des cultures autochtones | 63 | 73Note * |
|
Les femmes plus jeunes sont les plus susceptibles d’adhérer dans une grande mesure aux valeurs que sont l’égalité des genres, la diversité ethnoculturelle et le respect des cultures autochtones
Chez les femmes, la probabilité accrue d’adhérer à certaines valeurs a été observée au sein de tous les groupes d’âge. Cependant, l’écart entre les genres était le plus prononcé au sein du groupe d’âge le plus jeune. Notamment, 82 % des jeunes femmes de 15 à 34 ans adhéraient dans une grande mesure à la valeur du respect des cultures autochtones, comparativement à 67 % des jeunes hommes (graphique 2). Des différences similaires ont été observées pour la valeur de la diversité ethnoculturelle (82 % chez les femmes par rapport à 70 % chez les hommes) et celle de l’égalité des genres (90 % par rapport à 80 %).
Chez les hommes aussi bien que chez les femmes, les proportions de personnes qui adhéraient à certaines valeurs dans une grande mesure diminuaient avec l’âge, sauf pour ce qui est de la valeur du respect de la loi, pour laquelle l’adhésion augmentait graduellement avec l’âge, et de la valeur de la dualité linguistique, pour laquelle l’adhésion augmentait quelque peu avec l’âge.
Tableau de données du graphique 2
Âge | Hommes | Femmes | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Droits de la personne | Respect de la loi | Égalité des genres | Dualité linguistique | Diversité ethnoculturelle | Respect des cultures autochtones | Droits de la personne | Respect de la loi | Égalité des genres | Dualité linguistique | Diversité ethnoculturelle | Respect des cultures autochtones | |
pourcentage | ||||||||||||
15 à 34 ans (ref.) | 87 | 67 | 80 | 52 | 70 | 67 | 92Note * | 69 | 90Note * | 51 | 82Note * | 82Note * |
35 à 64 ans | 85 | 83Tableau de données du graphique 2 Note † | 77 | 54 | 62Tableau de données du graphique 2 Note † | 64 | 87Tableau de données du graphique 2 Note † | 86Note * Tableau de données du graphique 2 Note † | 83Note * Tableau de données du graphique 2 Note † | 57Tableau de données du graphique 2 Note † | 69Note * Tableau de données du graphique 2 Note † | 71Note * Tableau de données du graphique 2 Note † |
65 ans et plus | 78Tableau de données du graphique 2 Note † | 86Tableau de données du graphique 2 Note † | 74Tableau de données du graphique 2 Note † | 55 | 50Tableau de données du graphique 2 Note † | 53Tableau de données du graphique 2 Note † | 82Note * Tableau de données du graphique 2 Note † | 91Note * Tableau de données du graphique 2 Note † | 79Note * Tableau de données du graphique 2 Note † | 59Tableau de données du graphique 2 Note † | 60Note * Tableau de données du graphique 2 Note † | 66Note * Tableau de données du graphique 2 Note † |
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Les femmes ayant un niveau de scolarité plus élevé sont les plus susceptibles d’adhérer dans une grande mesure aux valeurs que sont l’égalité des genres, la diversité ethnoculturelle et le respect des cultures autochtones
Les hommes et les femmes ayant un niveau de scolarité plus élevé étaient plus susceptibles d’adhérer dans une grande mesure à la plupart des valeurs. Par exemple, parmi les titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur, près de 9 personnes sur 10 (87 %) adhéraient dans une grande mesure à la valeur de l’égalité des genres, comparativement à environ 8 personnes sur 10 ayant un certificat d’une école de métiers, d’un collège ou d’une université (80 %) ou un diplôme d’études secondaires ou moins (77 %) (tableau 1).
Parmi les personnes ayant le même niveau de scolarité, les différences selon le genre se maintenaient : les femmes étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes à adhérer dans une grande mesure aux valeurs sociales et démocratiques, et plus particulièrement à celles de l’égalité des genres, de la diversité ethnoculturelle et du respect des cultures autochtones. Plus précisément, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’adhérer dans une grande mesure à l’égalité des genres, et ce, qu’elles soient titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur (90 % par rapport à 83 %), d’un certificat d’une école de métiers, d’un collège ou d’une université (84 % par rapport à 76 %), ou d’un diplôme d’études secondaires ou moins (80 % par rapport à 73 %) (graphique 3). Par ailleurs, les écarts entre les genres demeuraient faibles pour tous les niveaux de scolarité en ce qui concerne les valeurs de la diversité ethnoculturelle et celle du respect des cultures autochtones.
Tableau de données du graphique 3
Niveau de scolarité | Hommes | Femmes | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Droits de la personne | Respect de la loi | Égalité des genres | Dualité linguistique | Diversité ethnoculturelle | Respect des cultures autochtones | Droits de la personne | Respect de la loi | Égalité des genres | Dualité linguistique | Diversité ethnoculturelle | Respect des cultures autochtones | |
pourcentage | ||||||||||||
Diplôme d’études secondaires ou moins (ref.) | 81 | 73 | 73 | 52 | 58 | 61 | 83 | 79Note * | 80Note * | 54 | 66Note * | 70Note * |
Certificat d’une école de métiers, d’un collège ou d’une université | 84 | 81Tableau de données du graphique 3 Note † | 75 | 55 | 57 | 62 | 86 | 85Note * Tableau de données du graphique 3 Note † | 84Note * Tableau de données du graphique 3 Note † | 56 | 67Note * | 71Note * |
Baccalauréat ou diplôme de niveau supérieur | 88Tableau de données du graphique 3 Note † | 83Tableau de données du graphique 3 Note † | 83Tableau de données du graphique 3 Note † | 55 | 71Tableau de données du graphique 3 Note † | 66 | 93Note * Tableau de données du graphique 3 Note † | 82Tableau de données du graphique 3 Note † | 90Note * Tableau de données du graphique 3 Note † | 56 | 80Note * Tableau de données du graphique 3 Note † | 78Note * Tableau de données du graphique 3 Note † |
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Les différences selon le genre pour ce qui est de l’adhésion aux valeurs sont moins prononcées dans les régions rurales que dans les régions urbaines
Le degré d’adhésion personnelle aux valeurs sociales et démocratiques en différait entre les régions urbaines et les régions rurales au Canada. Notamment, les personnes vivant en région urbaine étaient plus susceptibles que celles vivant en région rurale d’adhérer à toutes les valeurs, sauf celle de la dualité linguistique, pour laquelle aucune différence n’a été observée. Chez les femmes, la différence la plus prononcée entre celles vivant en région urbaine et celles vivant en région rurale concernait le degré d’adhésion à la diversité ethnoculturelle (73 % par rapport à 59 %); venait ensuite le respect des cultures autochtones (75 % par rapport à 64 %)Note (graphique 4). Cette situation peut être attribuable aux différences dans le profil démographique des régions urbaines et des régions rurales, y compris les variations dans la répartition selon l’âge.
Cependant, les différences selon le genre enregistrées pour les régions rurales reflétaient quelque peu les tendances générales. Dans le cas de trois des six valeurs, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’y adhérer; il s’agissait des valeurs que sont l’égalité des genres (83 % par rapport à 73 %), la diversité ethnoculturelle (59 % par rapport à 53 %) et les droits de la personne (84 % par rapport à 79 %). Aucune différence selon le genre n’a été observée au sein de la population rurale en ce qui concerne la dualité linguistique, le respect des cultures autochtones ou le respect de la loi.
Les différences selon le genre étaient plus évidentes dans les régions urbainesNote , où les femmes étaient systématiquement plus susceptibles que les hommes d’adhérer à certaines valeurs. La dualité linguistique constituait la seule exception, les femmes et les hommes vivant en région urbaine adhérant à la dualité linguistique dans des proportions similaires.
Tableau de données du graphique 4
Région | Hommes | Femmes | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Droits de la personne | Respect de la loi | Égalité des genres | Dualité linguistique | Diversité ethnoculturelle | Respect des cultures autochtones | Droits de la personne | Respect de la loi | Égalité des genres | Dualité linguistique | Diversité ethnoculturelle | Respect des cultures autochtones | |
pourcentage | ||||||||||||
Régions urbaines (ref.) | 85 | 78 | 78 | 54 | 64 | 64 | 88Note * | 82Note * | 85Note * | 56 | 73Note * | 75Note * |
Régions rurales | 79Tableau de données du graphique 4 Note † | 80 | 73Tableau de données du graphique 4 Note † | 55 | 53Tableau de données du graphique 4 Note † | 59Tableau de données du graphique 4 Note † | 84Note * Tableau de données du graphique 4 Note † | 85 | 83Note * | 55 | 59Note * Tableau de données du graphique 4 Note † | 64Tableau de données du graphique 4 Note † |
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Les femmes et les hommes immigrants adhèrent à la valeur de l’égalité des genres dans des proportions similaires
Comparativement à la population née au Canada, les immigrantsNote étaient beaucoup plus susceptibles d’adhérer à certaines valeurs en particulier. Par exemple, 77 % des immigrants adhéraient dans une grande mesure à la valeur de la diversité ethnoculturelle, comparativement à 63 % des personnes nées au Canada (tableau 1). Des différences ont également été observées en ce qui concerne les valeurs que sont le respect de la loi (87 % par rapport à 78 %) et le respect des cultures autochtones (74 % par rapport à 66 %).
Le fait que les immigrants soient plus susceptibles d’adhérer aux valeurs en question était encore plus évident chez les immigrants récents que chez les immigrants arrivés au Canada avant 2011. Par exemple, 83 % des immigrants récents, qui avaient tendance à être plus jeunes en moyenne, adhéraient dans une grande mesure à la valeur de la diversité ethnoculturelle, comparativement à 74 % de ceux étant arrivés au Canada depuis plus longtemps. La même tendance est observée en ce qui concerne le respect des cultures autochtones : 81 % des immigrants récents adhéraient dans une grande mesure à cette valeur, comparativement à 71 % des autres immigrants.
Des différences entre les personnes immigrantes et celles nées au Canada ont été observées tant chez les femmes que chez les hommes. Chez les femmes, alors que les immigrantes et celles nées au Canada avaient tendance à adhérer à certaines valeurs, les immigrantes étaient plus susceptibles de valoriser grandement la diversité ethnoculturelle et le respect des cultures autochtones que les femmes nées au Canada. Chez les hommes, les différences les plus marquées entre les immigrants et les hommes nés au Canada ont également été observées pour la diversité ethnoculturelle (75 % par rapport à 58 %); venaient ensuite le respect de la loi (87 % par rapport à 75 %) et le respect des cultures autochtones (72 % par rapport à 60 %).
De plus, au sein de la population immigrante, les différences entre les genres étaient moins prononcées. Aucun écart n’a été observé entre les hommes et les femmes pour ce qui est des valeurs que sont le respect de la loi (87 % par rapport à 86 %) et l’égalité des genres (79 % par rapport à 81 %). Cependant, les immigrantes étaient plus susceptibles que les immigrants d’adhérer dans une grande mesure aux valeurs que sont la diversité ethnoculturelle (80 % par rapport à 75 %) et le respect des cultures autochtones (77 % par rapport à 72 %).
Les écarts entre les genres quant à l’adhésion aux valeurs sont moins prononcés au sein de la population racisée
Certaines différences ont été enregistrées entre la population raciséeNote et la population non racisée et non autochtone au Canada en ce qui concerne le degré d’adhésion personnelle aux valeurs examinées. Alors que les personnes racisées étaient tout aussi susceptibles que les personnes non racisées et non autochtones d’adhérer aux valeurs que sont les droits de la personne, l’égalité des genres et la dualité linguistique, elles étaient plus susceptibles de valoriser le respect de la loi, la diversité ethnoculturelle et le respect des cultures autochtones. Le degré plus élevé d’adhésion à la valeur du respect de la loi n’a été observé que chez les hommes racisés, alors que le degré plus élevé d’adhésion à la valeur de la diversité ethnoculturelle et à celle du respect des cultures autochtones a été observé chez les hommes et les femmes racisés.
Par exemple, une proportion plus élevée de femmes racisées (85 %) que de femmes non racisées et non autochtones (66 %) ont déclaré adhérer dans une grande mesure à la valeur de la diversité ethnoculturelle (tableau 1). De plus, 4 hommes racisés sur 5 (80 %) adhéraient dans une grande mesure à la valeur de la diversité ethnoculturelle, comparativement à 57 % des hommes non racisés et non autochtones.
Comme c’est le cas au sein de la population immigrante, les différences selon le genre étaient moins prononcées au sein des populations racisées qu’au sein des populations non racisées et non autochtones.
Les Premières Nations, les Métis et les Inuit valorisent grandement le respect des cultures autochtones
Les hommes et les femmes autochtones valorisaient grandement le respect des cultures autochtones, qui englobe les histoires, les langues, les pratiques culturelles et les croyances spirituelles uniques des différents groupes autochtones, et ce dans une proportion plus élevée que la population non autochtone. Chez les femmes autochtones, 9 femmes sur 10 (90 %) adhéraient dans une grande mesure à la valeur du respect des cultures autochtones, comparativement à 7 femmes non autochtones sur 10 (73 %) (tableau 1). L’écart était moins marqué chez les hommes, mais tout de même présent. En 2020, 78 % des hommes autochtones adhéraient dans une grande mesure à la valeur du respect des cultures autochtones, comparativement à 63 % des hommes non autochtones.
En ce qui concerne les autres valeurs, le degré d’adhésion était similaire entre les femmes autochtones et les femmes non autochtones. Cependant, dans le cas des hommes, le portrait était quelque peu différent. En effet, les hommes autochtones étaient moins susceptibles que leurs homologues non autochtones d’adhérer dans une grande mesure à certaines valeurs, notamment celle du respect de la loi (60 % par rapport à 79 %) et celle de la diversité ethnoculturelle (51 % par rapport à 63 %).
Le degré d’adhésion personnelle moins élevé des hommes autochtones à ces valeurs, plus particulièrement la valeur du respect de la loi, pourrait être directement lié aux différences sur le plan de leurs expériences acquises dans la vie de tous les jours, jumelées à l’histoire de la colonisation et à ses effets dévastateurs sur les peuples autochtones. Par exemple, par rapport aux personnes qui ne sont ni autochtones ni racisées, les Autochtones, plus particulièrement les hommes autochtones, ont un nombre plus élevé de contacts avec la police (plus souvent pour des affaires non criminelles) et d’interactions négatives avec la policeNote . Par exemple, parmi les personnes ayant subi une certaine forme de discrimination, les Autochtones étaient cinq fois plus susceptibles que les personnes non autochtones de déclarer avoir subi de la discrimination lors d’interactions avec la policeNote . De plus, de manière générale, les Autochtones faisaient moins confiance à la police que leurs homologues non autochtones (52 % par rapport à 22 %).
Conclusion
La présente étude portait sur les différences selon le genre en ce qui concerne l’adhésion personnelle à certaines valeurs associées à l’identité sociale au Canada. Elle a aussi permis de déterminer si l’adhésion à ces valeurs variait en fonction d’autres caractéristiques, comme l’âge, le niveau de scolarité, le type de région, l’identité autochtone, le statut d’immigrant et les caractéristiques ethnoculturelles.
Selon les résultats, les femmes étaient systématiquement plus susceptibles que les hommes d’adhérer personnellement aux valeurs sociales et démocratiques étudiées, à l’exception de celle de la dualité linguistique. Pour cette dernière, la proportion de femmes qui y adhéraient était équivalente à celle des hommes. Les écarts entre les genres étaient les plus prononcés en ce qui concerne l’égalité des genres, la diversité ethnoculturelle et le respect des cultures autochtones. De plus, certains groupes de femmes étaient plus susceptibles que les autres d’adhérer à certaines valeurs. Par exemple, les jeunes femmes, les femmes ayant un niveau de scolarité plus élevé et les femmes vivant en région urbaine étaient les plus susceptibles d’adhérer dans une grande mesure aux valeurs en question. Parallèlement, les écarts entre les genres étaient les plus faibles au sein de la population rurale, de la population immigrante et de la population racisée.
Puisque les questions sur l’adhésion personnelle aux valeurs sociales et démocratiques ont été posées pour la toute première fois dans le cadre de l’Enquête sociale générale – Identité sociale de 2020, il existe peu d’études avec lesquelles des comparaisons peuvent être faites. Ainsi, des recherches plus approfondies sont nécessaires pour faire avancer les travaux portant sur les perceptions vis-à-vis des valeurs, et dégager les raisons possibles de la présence ou de l’absence d’écarts entre les genres. Par exemple, pourquoi l’adhésion à toutes les valeurs sociales et démocratiques diminue-t-elle avec l’âge chez les femmes et les hommes, sauf pour ce qui est de la valeur associée au respect de la loi? Cette tendance selon l’âge se poursuivra-t-elle au fil du temps, ou est-elle plutôt le reflet de valeurs générationnelles qui persistent tout au long de la vie? Pourquoi les femmes sont-elles plus susceptibles d’adhérer aux valeurs sociales et démocratiques?
Ces types de questions fondamentales sont importantes, car les effets des croyances normatives ne se limitent pas aux personnes. L’ensemble des valeurs définit l’identité sociale du Canada et influe sur la cohésion sociale, l’intégration et l’engagement communautaire.
Mandana Mardare Amini est analyste à la Diversité et Statistique socioculturelle à Statistique Canada.
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Sources de données, méthodes et définitions
La présente étude est fondée sur les données de l’Enquête sociale générale de 2020 portant sur l’identité sociale, une enquête transversale. La population cible est constituée des personnes de 15 ans et plus résidant dans l’une des 10 provinces du Canada, à l’exception des personnes vivant en établissement et de celles vivant dans une réserve des Premières Nations. Les données ont été recueillies au cours de la période allant du 17 août 2020 au 7 février 2021Note .
L’étude fournit des statistiques descriptives des écarts entre les genres au sein de la population des personnes de 15 ans et plus dans les provinces canadiennes qui adhéraient personnellement aux valeurs examinées. Pour mesurer le degré d’adhésion personnelle aux valeurs, la question suivante a été posée dans le cadre de l’enquête : « Dans quelle mesure êtes-vous personnellement d’accord avec les valeurs suivantes?» Parmi les valeurs énumérées figuraient les droits de la personne, le respect de la loi, l’égalité des genres, le français et l’anglais en tant que langues officielles au Canada, la diversité ethnique ou culturelle, ainsi que le respect de la culture autochtone (Premières Nations, Métis ou Inuit). Les catégories de réponse étaient les suivantes : « Dans une grande mesure », « Dans une certaine mesure », « Dans une faible mesure » et « Pas du tout ». La présente étude portait sur les personnes qui adhéraient aux valeurs dans une grande mesure.
Les statistiques ont été ventilées en fonction de l’âge, du type de région, le niveau de scolarité, le statut d’immigrant, l’identité racisée et l’identité autochtone. Dans le présent document, le concept de « groupe racisé» est fondé sur le concept de « minorité visible » utilisé dans le recensement et est directement tiré de celui-ci. Dans le cadre de la Loi sur l’équité en matière d’emploi, les minorités visibles sont définies comme « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». Cette population est principalement composée des groupes suivants : les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Latino-Américains, les Arabes, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais.
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