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Gestion agroenvironnementale au Canada

21-021-MIF
Volume 2001, numéro 2

L'entreposage des fumiers au Canada

Page principale

Faits saillants

Article

Tableaux de données et graphiques

Méthodologie

Renseignements supplémentaires

Version PDF


Article

La gestion des fumiers au Canada

Introduction
Méthodes de gestion des fumiers
Incorporation des fumiers dans le sol
Traitement des fumiers entreposés
Stratégies d'alimentation pour réduire la teneur en éléments fertilisants des fumiers
Méthodes de contrôle des odeurs se dégageant des bâtiments d'élevage
Élaboration de plans officiels de gestion des fumiers
Adoption des meilleures pratiques de gestion pour la gestion des fumiers
Conclusion

Introduction

La gestion des fumiers au Canada est le deuxième article d'une série d'études intitulée Gestion environnementale des fermes au Canada. L'objectif de cette série est de publier les résultats de l'Enquête sur la gestion agroenvironnementale (EGA) de 2001.1 La série présente des informations sur les pratiques agricoles dans les fermes canadiennes qui ont un rapport avec un certain nombre de thèmes agroenvironnementaux comme la manutention des fumiers, la gestion des eaux, l'utilisation des intrants chimiques et les pratiques de gestion durable des terres.

De par leur nature, les activités agricoles ont un impact important sur l'environnement. Le travail du sol modifie les paysages naturels, les intrants agricoles pénètrent dans les écosystèmes et les sous-produits animaux influent sur l'équilibre écologique. À cause des préoccupations environnementales, les agriculteurs canadiens se doivent d'être de bons gestionnaires face à l'environnement. Ils prennent une part active aux programmes environnementaux et adoptent des pratiques agricoles qui minimisent le risque de pollution de l'air, de l'eau et du sol tout en contribuant à la conservation de la biodiversité. Les résultats de l'EGA fournissent des renseignements précieux qui permettent de mesurer l'adoption de pratiques respectueuses de l'environnement et d'aider les gouvernements, les agriculteurs et les organisations non gouvernementales à concevoir et à promouvoir des initiatives agroenvironnementales.

La gestion des fumiers au Canada contient des renseignements sur les principales méthodes de gestion des fumiers utilisées par les agriculteurs canadiens en 2001. Pour évaluer l'importance de ces méthodes, les résultats de cet article seront souvent présentés en fonction du volume de fumier produit sur les fermes plutôt quen fonction du nombre de fermes. Le nombre de fermes ayant adopté une méthode de gestion des fumiers ne permet pas toujours à lui seul de saisir adéquatement l'importance de l'adoption de méthodes particulières et de leurs effets éventuels sur l'environnement. Les techniques utilisées dans de nombreuses petites fermes n'ont pas les mêmes répercussions sur l'environnement que les mêmes techniques utilisées dans quelques très grandes fermes puisque la concentration de bétail est moins élevée chez les petites fermes.

Réciproquement, le nombre de fermes fournit des renseignements précieux sur la sensibilisation du milieu agricole et son adoption de pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement. L'analyse qui suit se concentre sur les méthodes de gestion des fumiers utilisées dans les fermes bovines, laitières et porcines qui, ensemble, produisent la majorité du fumier chez les fermes canadiennes.2 Même si cette analyse est avant tout de portée nationale, certains points saillants sur la gestion des fumiers sont également présentés à l'échelle provinciale.

Les sujets abordés englobent la majorité des principales caractéristiques de la gestion des fumiers.3 Entre autres, il faut mentionner l'épandage saisonnier des fumiers, le délai avant l'incorporation des fumiers dans le sol, le traitement des fumiers entreposés, l'utilisation de stratégies d'alimentation pour réduire la teneur en éléments fertilisants des fumiers, les méthodes visant à contrôler les odeurs, la mise en ouvre de plans de gestion des fumiers et l'adoption de meilleures pratiques de gestion pour la gestion des fumiers.

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Méthodes de gestion des fumiers

Épandage saisonnier des fumiers
Épandage des fumiers selon le type d'animal
Épandage des fumiers selon la région
Épandage des fumiers selon la taille du troupeau

Épandage saisonnier des fumiers

Peu importe les pratiques de gestion, les fumiers finissent par être épandus sur les terres agricoles. L'épandage a lieu à différents moments de l'année, généralement du printemps à l'automne. Le calendrier dépandage dépend de divers facteurs comme les conditions météorologiques, le stade de croissance des cultures, la main-d'ouvre disponible et la capacité d'entreposage. Ce dernier facteur est décisif car les installations d'entreposage sont généralement pleines après l'hiver : il faut donc les vider à l'arrivée du printemps. En outre, les éleveurs doivent sassurer qu'ils disposent d'une capacité d'entreposage suffisante à l'automne en prévision de l'hiver. Les agriculteurs qui élèvent du bétail en confinement, comme ceux qui exploitent des parcs d'engraissement de bovins de boucherie et des bâtiments pour les bovins laitiers, les porcs et la volaille, entreposent généralement leurs fumiers jusqu'à ce que ceux-ci puissent être épandus. L'épandage se fait de préférence à un moment où les cultures tirent le parti maximal des éléments fertilisants que contiennent les fumiers et lorsque les risques pour l'environnement sont les plus faibles. Selon les meilleures pratiques de gestion, les fumiers ne devraient pas être épandus pendant les périodes de gel.

À l'échelle nationale, les résultats de l'EGA démontrent que le plus fort pourcentage des épandages de fumier ont été effectués à l'automne (35,4 %), suivi de près par les épandages au printemps (33,2 %), comme en témoigne la figure 1. Près du quart (25,9 %) des épandages ont été effectués durant les mois d'été. Par comparaison, 5,5 % des épandages, soit de loin le pourcentage le plus bas, ont été effectués durant l'hiver, généralement considéré comme la saison la moins favorable en raison des risques de ruissellement attribuables au sol gelé. Signalons que les chiffres susmentionnés sont exprimés en fonction de la somme de toutes les réponses obtenues pour chaque saison.

Dans l'enquête, les agriculteurs canadiens ont déclaré le pourcentage de fumier qui a été épandu lors de chacune des saisons en 2001. La production annuelle de fumier a été estimée pour chaque ferme en fonction du nombre d'animaux déclarés dans le Recensement de l'agriculture de 2001.4 Les résultats de l'EGA indiquent qu'à l'échelle nationale, 37,3 % du fumier a été épandu à l'automne, 34,7 % au printemps et 25,3 % à l'été. Une faible proportion (2,7 %) du fumier a été épandu durant l'hiver.

Figure 1. Épandage saisonnier des fumiers, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Figure 1. Épandage saisonnier des fumiers, Canada, 2001

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Épandage des fumiers selon le type d'animal

Les différences saisonnières du pourcentage de fumier épandu ont un rapport avec les différents types d'animaux élevés, en raison surtout des différences dans les modes d'élevage.

À l'échelle nationale, les épandages de fumier de bovins de boucherie ont été effectués principalement à l'automne (38,4 % des épandages) et au printemps (31,4 %) (tableau 1). De même, les épandages de fumier de porcs ont été effectués essentiellement au cours de ces deux saisons, mais dans des proportions différentes, puisque 32,2 % des épandages ont été effectués à l'automne et 36,0 %, au printemps. Toutefois, 8,6 % des épandages de fumier de porcs ont été effectués durant l'hiver, contre respectivement 5,3 % et 5,1 % pour les épandages de fumier de bovins laitiers et de boucherie. Près de 35,8 % des épandages de fumier de bovins laitiers ont été effectués au printemps, contre 30,0 % à l'été et 28,9 % à l'automne.

Table 1. Épandage saisonnier des fumiers, par type d'animal, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Épandage saisonnier des fumiers, par type d'animal, Canada, 2001

Les bovins de boucherie sont élevés selon divers systèmes de production qui vont de petites fermes de naissage où les animaux sont laissés en pâturage à dimmenses parcs d'engraissement où les bovins sont gardés dans des enclos ou des parcs. À l'échelle nationale, 43,6 % du fumier de bovins de boucherie a été épandu à l'automne, contre 29,9 % au printemps (figure 2). Ces différences sont sans doute attribuables à un certain nombre de facteurs. En premier lieu, le début du printemps est une période très occupée dans certaines fermes bovines à cause du vêlage et des semences, et les agriculteurs n'ont peut-être pas assez de temps pour épandre leurs fumiers. Deuxièmement, les éleveurs de bovins doivent généralement vider leurs installations d'entreposage avant l'hiver, soit à l'automne s'ils n'ont pas eu loccasion de le faire avant. Ils disposent généralement de plus de temps pour le faire après la récolte, et ils n'ont pas à s'inquiéter de nuire aux cultures.

Figure 2. Pourcentage de fumier épandu, selon la saison dépandage et le type d'animal, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Figure 2. Pourcentage de fumier épandu, selon la saison dépandage et le type d'animal, Canada, 2001

Les bovins laitiers, en particulier dans les fermes de petite et moyenne tailles, sont généralement élevés à l'intérieur durant l'hiver et essentiellement à l'extérieur le reste de l'année. Environ 40 % des fumiers des bovins laitiers sont épandus au printemps et près du quart (24,8 %), à l'automne. Toutefois, cette distribution saisonnière peut changer lorsque la taille des fermes laitières augmente et le nombre d'animaux confinés à l'intérieur tout au long de l'année saccroît.

Les fermes porcines sont les plus gros utilisateurs d'installations d'entreposage de fumier liquide parmi les éleveurs de bétail et, en général, elles les vident avant et après l'hiver. À l'instar des producteurs laitiers, les éleveurs de porcs épandent la plus grande quantité de fumier (43,6 %) au printemps. Mais, comme les éleveurs de bovins, les éleveurs de porcs épandent relativement moins de fumier durant l'été (20,8 %), alors que près du tiers (32,7 %) du fumier est épandu à l'automne. L'épandage de fumier durant les mois d'été plus chauds, sans injection dans le sol, risque d'aboutir à une importante évaporation des éléments fertilisants dans l'air, et les odeurs qui s'en dégagent pourraient gêner les secteurs avoisinants.

Épandage des fumiers selon la région

Les différences régionales dans l'épandage saisonnier des fumiers sont attribuables pour la plupart aux variations des conditions climatiques locales, à l'environnement agronomique, aux types d'animaux élevés, aux systèmes d'entreposage des fumiers et aux règlements liés à l'environnement. Toutefois, l'épandage hivernal n'est généralement pas recommandé dans une région quelconque car le sol gelé ne peut pas absorber les éléments fertilisants que contiennent les fumiers. Il faut noter que, comme les fermes épandent régulièrement leurs fumiers au cours de plus d'une saison, le total annuel des pourcentages de fermes épandant des fumiers sera supérieur à 100 %. Par contre, le total annuel des pourcentages de fumier épandu sera de 100 % puisqu'une même quantité de fumier ne se retrouvera pas dans plus d'une saison.

Le tableau 2 montre que le quart des fermes élevant du bétail en Colombie-Britannique a épandu un certain volume de fumier durant l'hiver en 2001, quoique la proportion de fumier épandu lors de cette saison était faible (5,2 %). En Ontario, 15,8 % des fermes de bétail ont épandu des fumiers à l'hiver. Dans le sud de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, les hivers relativement doux permettent dépandre un peu de fumier au début de l'hiver. Aucun éleveur n'a déclaré avoir épandu des fumiers durant l'hiver à Terre-Neuve-et-Labrador, et à peine 0,2 % des éleveurs du Québec ont déclaré avoir épandu des fumiers à l'hiver. Un grand nombre de fermes dans les provinces des Prairies a déclaré avoir épandu des fumiers à l'hiver mais toujours en faible quantité.

À l'échelle nationale, le pourcentage de fermes qui épandent des fumiers au printemps et à l'automne est semblable. Toutefois, on constate une tendance régionale prononcée. Au printemps, le pourcentage de fermes qui épandent du fumier dans l'Est du Canada, le Canada central et la Colombie-Britannique a varié entre 63,5 % et 95,8 % alors que, dans les provinces des Prairies, ces chiffres ont oscillé entre 26,8 % et 41,9 %. À l'automne, le pourcentage de fermes qui épandent du fumier est relativement constant dans toutes les provinces (environ 60 %).

La proportion de fumier épandu au printemps dans les provinces hors Prairies s'est établie à près de la moitié du volume épandu tout au long de l'année alors que, dans les provinces des Prairies, elle a été d'environ un quart.

Les producteurs des provinces hors Prairies ont épandu près du tiers de leurs fumiers annuels à l'automne. Par contre, dans les provinces des Prairies, cette proportion a varié entre 44,9 % et 54,5 %.

Dans les provinces des Prairies, une plus grande proportion de l'épandage du fumier a lieu à l'automne, car le printemps est souvent une période trop occupée pour épandre des fumiers, d'autant plus que la croissance des cultures réduit les possibilités dépandre des fumiers durant l'été. De plus, les installations d'entreposage des fumiers doivent être vidées avant l'hiver.

À l'échelle nationale, 42,2 % des fermes ont épandu des fumiers durant l'été. Les provinces des Prairies se sont situées en deçà de cette moyenne, leur pourcentage oscillant entre 25 % et 40 %, alors que le Québec a affiché un pourcentage nettement supérieur (72,9 %).

À deux exceptions près, la proportion de fumier épandu durant l'été est essentiellement uniforme entre toutes les provinces (près d'un quart). Les deux exceptions ont été Terre-Neuve-et-Labrador (à peine 11,6 % du fumier épandu) et la Colombie-Britannique (15,7 % du fumier épandu).

Le Québec s'est distingué des autres provinces par le pourcentage relativement important de fermes qui ont épandu des fumiers au printemps (72,3 %) et à l'été (72,9 %) et par le pourcentage relativement peu important de fermes qui ont épandu des fumiers à l'automne (43,0 %). Ces pourcentages élevés au printemps et à l'été pour le Québec s'expliquent sans doute par l'importance relative du secteur laitier dans la province. Les fermes laitières doivent vider les installations d'entreposage au printemps et épandre les fumiers sur les cultures fourragères à l'été.

Table 2. Épandage saisonnier des fumiers, Canada et provinces, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Épandage saisonnier des fumiers, Canada et provinces, 2001

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Épandage des fumiers selon la taille du troupeau

La taille du troupeau5 est un facteur important à considérer lorsqu'on étudie les méthodes de gestion des fumiers. Les grandes fermes d'élevage ont généralement de plus fortes concentrations d'animaux sur une superficie donnée, ce qui exerce un stress relativement plus élevé sur l'environnement. De ce fait, les grandes fermes sont généralement examinées à la loupe par le public et sont assujetties à des règlements environnementaux plus stricts.

Chez les fermes élevant des bovins de boucherie (tableau 3), l'épandage hivernal des fumiers est minime (7,9 % des fermes épandent 2,6 % du fumier). On n'a pas noté de tendance discernable selon la taille du troupeau.

Au printemps, près de la moitié des fermes bovines ont épandu des fumiers, et la proportion de fumier épandu a été de 29,9 %. On a constaté une hausse systématique de la proportion de fumier épandu en fonction de la taille du troupeau. Le pourcentage est passé de 27,3 % pour les troupeaux comptant moins de 163 têtes de bovins de boucherie à 34,8 % pour les troupeaux comptant plus de 425 têtes.

L'été, un peu plus du tiers de ces fermes ont épandu des fumiers. La proportion de fumier épandu durant cette saison a été de 24,0 %. Aucune tendance manifeste ne se dégage selon la taille du troupeau.

Un plus grand nombre de fermes bovines ont épandu leurs fumiers à l'automne (57,7 %). La proportion de fumier épandu a également atteint son maximum (43,6 %) au cours de cette saison. On a constaté que la proportion de fumier épandu à l'automne diminuait lorsque la taille du troupeau augmentait (de 45,7 % pour les plus petits troupeaux de bovins de boucherie à 38,2 % pour les plus grands troupeaux).

Le dixième des fermes laitières a épandu des fumiers au cours de l'hiver, représentant seulement 2,6 % du fumier épandu durant toute l'année par ces fermes. Aucune tendance ne s'est dégagée en fonction de la taille du troupeau.

Contrairement aux fermes d'élevage de bovins de boucherie, c'est au printemps que la plus forte proportion des fermes laitières ont épandu des fumiers (près des trois quarts) et que la proportion de fumier épandu par ces fermes a été la plus importante (40,8 %). De plus, on a constaté que plus la taille du troupeau augmente, plus la proportion de fumier épandu était considérable (passant de 34,9 % pour les troupeaux comptant moins de 47 têtes à 42,9 % pour les troupeaux comptant 132 têtes ou plus).

Près des deux tiers des fermes laitières ont épandu des fumiers en été, soit 31,7 % du fumier épandu par ces fermes tout au long de l'année. Contrairement au printemps, on a constaté une baisse systématique de la proportion de fumier épandu en parallèle à l'augmentation de la taille des fermes (de 36,2 % pour les fermes comptant moins de 47 têtes à 28,6 % pour celles comptant 132 têtes ou plus).

L'automne, 60,8 % des fermes laitières ont épandu des fumiers, soit un peu plus du quart du volume total de fumier épandu durant l'année par ces fermes. Pour les troupeaux comptant moins de 132 têtes, on a constaté une baisse du volume de fumier épandu selon l'augmentation de la taille du troupeau (de 26,1 % à 23,0 %). Toutefois, le pourcentage de fumier épandu à l'automne par les plus grandes fermes laitières a atteint son maximum durant cette saison (26,2 %).

Les fermes porcines déclarent la proportion la plus importante de fermes épandant des fumiers durant l'hiver (17,8 %) et la proportion la plus élevée de fumier épandu (2,9 %) parmi l'ensemble des fermes. La proportion de fumier épandu l'hiver par les fermes porcines a diminué avec l'augmentation de la taille du troupeau (de 5,1 % pour les troupeaux comptant moins de 566 têtes à 2,3 % pour ceux qui en comptaient 1 595 têtes ou plus). Cette tendance suggère une plus faible capacité d'entreposage des fumiers dans les fermes qui comptent moins d'animaux. Il est plus difficile pour les exploitants de plus petits troupeaux, qui fonctionnent souvent avec des marges d'exploitation plus serrées, d'engager les investissements nécessaires pour augmenter leur capacité d'entreposage des fumiers. Cela explique que certains soient contraints de vider leurs installations durant la période de gel.

Au printemps, près des trois quarts des fermes porcines ont épandu du fumier. Le pourcentage de fumier épandu au cours de cette saison a été de 43,6 %. Aucune tendance manifeste ne se dégage selon la taille des troupeaux porcins.

L'été, un peu moins de la moitié des fermes porcines ont épandu des fumiers, et les fumiers épandus lors de cette saison ont représenté 20,8 % du fumier total épandu durant l'année. Le pourcentage de fumier épandu a diminué systématiquement avec l'augmentation de la taille du troupeau (de 24,9 % pour les plus petits troupeaux porcins à 19,3 % pour les plus gros).

La majorité (65,9 %) des fermes porcines ont épandu des fumiers à l'automne, ce qui est plus élevé que pour les fermes bovines et laitières pour cette même saison. Le volume de fumier épandu durant l'automne par les fermes porcines est tout juste inférieur à un tiers. Aucune tendance manifeste ne s'est dégagée en fonction de la taille des troupeaux porcins.

Table 3. Épandage saisonnier des fumiers, selon la taille du troupeau, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Épandage saisonnier des fumiers, selon la taille du troupeau, Canada, 2001

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Incorporation des fumiers dans le sol

Délai d'incorporation
Délai d'incorporation des fumiers selon le type d'animal
Délai d'incorporation des fumiers selon la région
Délai d'incorporation selon la taille du troupeau

Délai d'incorporation

On peut utiliser diverses méthodes pour épandre les fumiers, notamment des épandeurs de fumier solide, des épandeurs de fumier liquide, des injecteurs et des systèmes dirrigation. Si les fumiers sont épandus à la surface du sol, les MPG recommandent habituellement de les incorporer dans le sol pour minimiser les risques envers l'environnement et améliorer l'assimilation des éléments fertilisants. L'injection de fumier liquide et l'incorporation de fumier solide sans trop de délai réduisent la quantité dammoniac qui se dégage dans l'air. En incorporant les fumiers rapidement dans le sol, les agriculteurs minimisent les odeurs et les pertes d'éléments fertilisants par évaporation. Le délai d'incorporation du fumier dans le sol dépend du type de fumier (solide, semi-solide ou liquide) et de la méthode dépandage.

L'injection a l'avantage de laisser plus de débris végétaux à la surface du sol, ce qui réduit à la fois les risques d'érosion du sol et les pertes d'éléments fertilisants attribuables au ruissellement ou à l'évaporation. Toutefois, l'incorporation de fumier solide exige plus de ressources (main-d'œuvre et carburant) que les méthodes dépandage qui laissent des fumiers à la surface du champ.

Dans l'EGA, les éleveurs de bétail ont déclaré le délai usuel d'incorporation du fumier dans le sol (figure 3). Selon les résultats, 52,4 % des fermes qui élèvent du bétail au Canada laissent les fumiers à la surface du sol ou l'incorporent plus d'une semaine après son épandage; ces fermes ont produit 47,1 % du fumier épandu en 2001. Près de 15 % des éleveurs de bétail ont injecté ou incorporé les fumiers le jour même où il a été épandu, ce qui correspond à 17,7 % du fumier épandu. Près du tiers des fermes qui élèvent du bétail ont incorporé les fumiers dans le sol entre un et sept jours après son épandage, ce qui équivaut à 35,2 % du fumier épandu.

Figure 3. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Figure 3. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, Canada, 2001

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Délai d'incorporation des fumiers selon le type d'animal

On a constaté des différences dans le délai d'incorporation des fumiers dans le sol lorsqu'on a subdivisé les fermes selon le type de bétail. À l'échelle nationale, la majorité des éleveurs de bovins de boucherie (55,1 %) ont laissé les fumiers à la surface du sol ou l'ont incorporé dans le sol plus d'une semaine après son épandage (tableau 4 et figure 4); ces fermes ont produit 53,3 % du fumier de bovins de boucherie. En comparaison, 46,1 % des fermes laitières et 43,9 % des fermes porcines ont laissé leurs fumiers à la surface du sol pendant plus d'une semaine. Ces fermes ont produit respectivement 37,6 % et 27,7 % du fumier de bovins laitiers et de porcs. Réciproquement, 13,4 % des fermes bovines, 17,5 % des fermes laitières et 21,9 % des fermes porcines ont injecté ou incorporé les fumiers dans le sol le jour de l'épandage, ce qui représente respectivement 13,1 %, 25,2 % et 38,5 % du fumier de bovins de boucherie, de bovins laitiers et de porcs. Près du tiers des fermes bovines, laitières et porcines n'ont pas incorporé les fumiers dans le sol immédiatement, mais l'ont fait dans la semaine qui a suivi son épandage. La forte proportion de fumier de porcs qui est injectée ou incorporée immédiatement dans le sol s'explique par le fait que la majeure partie du fumier est entreposée sous forme liquide, et peut donc être injectée relativement facilement.

Table 4. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, par type d'animal, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, par type d'animal, Canada, 2001

Figure 4. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, par type d'animal, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Figure 4. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, par type d'animal, Canada, 2001

Délai d'incorporation des fumiers selon la région

Il y a des différences d'une province à l'autre dans le délai d'incorporation des fumiers dans le sol (tableau 5). Celles-ci sont pour la plupart imputables aux types d'animaux élevés, ce qui influe sur le type de système d'entreposage des fumiers utilisés (liquide ou semi-solide/solide) dans chaque province.

Les provinces qui ont affiché le plus fort pourcentage de fumier injecté ou incorporé dans le sol le jour même de son épandage étaient le Manitoba (20,8 % du fumier, 18,1 % des fermes), l'Ontario (19,7 % du fumier, 17,0 % des fermes) et le Québec (18,2 % du fumier, 16,5 % des fermes). Cela s'explique sans doute par l'importance de l'industrie porcine dans ces dernière provinces qui, confondues, comptent 73,5 % de tous les porcs au Canada.6 Ces résultats sont aussi le premier indice que les plus grandes fermes injectent ou incorporent les fumiers plus rapidement que les fermes plus petites, les proportions de fumier étant plus élevées que les proportion de fermes dans chacune de ces provinces. Cette constatation est confirmée dans la section qui suit.

La Saskatchewan, la Colombie-Britannique et l'Île-du-Prince-Édouard ont chacune laissé plus de la moitié du fumier à la surface du sol ou l'ont incorporé dans le sol plus d'une semaine après son épandage. Une explication est que ces provinces ont déclaré un faible pourcentage de fermes possédant des systèmes d'entreposage de fumier liquide, lequel est fréquemment injecté. De plus, une forte proportion des fermes de bovins de boucherie entreposent du fumier solide, lequel n'est généralement pas incorporé rapidement dans le sol.

Table 5. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, Canada et provinces, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, Canada et provinces, 2001

Délai d'incorporation selon la taille du troupeau

Le tableau 6 indique qu'il y a des différences dans le délai d'incorporation des fumiers dans le sol selon la taille du troupeau. À mesure que la taille des fermes élevant des bovins de boucherie augmente, les fumiers sont plus rapidement incorporés, laissant ainsi moins de fumier à la surface du sol pendant plus d'une semaine. Par exemple, 51,5 % des grandes fermes bovines (426 têtes ou plus) qui produisent 53,8 % du fumier de bovins de boucherie, injectaient ou incorporaient les fumiers au moment de l'épandage ou durant la semaine suivant l'épandage. En comparaison, 44,6 % des petites fermes bovines (moins de 163 têtes), qui produisaient 42,5 % du fumier de bovins de boucherie, injectaient ou incorporaient les fumiers à l'épandage ou durant la semaine suivant l'épandage. Cependant, peu importe leur taille, les fermes bovines déclaraient le plus fort pourcentage de fumier laissé au sol pendant plus d'une semaine.

De même, les grandes fermes laitières et porcines injectaient ou incorporaient leurs fumiers au moment de l'épandage dans des proportions plus élevées que les plus petites fermes. Par exemple, 23,0 % des plus grandes fermes laitières (plus de 131 vaches et taures), produisant 33,5 % du fumier de bovins laitiers, ont injecté ou incorporé leurs fumiers le jour même de l'épandage. De même, 33,2 % des fermes porcines, produisant 45,7 % du fumier de porcs, injectaient ou incorporaient leurs fumiers le jour même de l'épandage. Les plus grandes fermes porcines ont le plus injecté ou incorporé immédiatement leurs fumiers, du fait quun tiers de ces fermes incorporaient près de la moitié des fumiers le jour même où il était épandu. En comparaison, 22,3 % du fumier était injecté ou incorporé le jour même où il était épandu dans les plus petites fermes porcines (comptant moins de 566 porcs).

Quant aux fermes laitières, les plus grandes (plus de 131 vaches et taures) injectaient ou incorporaient 33,5 % du fumier dans le sol le jour même de l'épandage. Ce pourcentage était de 25,7 % pour les plus petites fermes (comptant moins de 47 bovins laitiers). Les grandes fermes laitières entreposaient une plus forte proportion de fumier liquide alors que les fermes laitières de plus petite taille entreposaient un plus fort pourcentage de fumier solide.

Les fermes élevant des bovins de boucherie ont déclaré la plus forte proportion de fumier laissé à la surface du sol ou incorporé dans le sol plus d'une semaine après son épandage, quelle que soit la taille du troupeau. Les fermes laitières et les fermes porcines ont déclaré de plus courts délais d'incorporation des fumiers dans le sol.

Table 6. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, selon la taille du troupeau, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Délai d'incorporation des fumiers dans le sol, selon la taille du troupeau, Canada, 2001

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Traitement des fumiers entreposés

On peut traiter les fumiers entreposés de diverses façons pour atténuer les odeurs, minimiser les pertes d'éléments fertilisants ou réduire la teneur en eau (et par conséquent le poids) des fumiers qui devront plus tard être transportés jusquaux champs. Par exemple, le compostage du fumier solide est un type de traitement aérobie qui tue les agents pathogènes, réduit le volume et les odeurs, produisant un humus stable qui est plus facile à manipuler, soit pour l'épandage soit pour l'emballage et la vente. L'aération, ou le malaxage des boues avec de l'air, sert principalement à réduire les odeurs qui se dégagent des fumiers entreposés. On peut traiter le fumier liquide ou semi-solide soit en retirant l'eau, soit en le séchant, soit encore en entreposant le fumier dans des digesteurs anaérobies qui transforment la matière organique en méthane et en dioxyde de carbone. Tous ces procédés réduisent la teneur en eau du fumier. Parmi les autres méthodes, il faut mentionner les procédures fondamentales de traitement des eaux usées comme le filtrage du fumier liquide dans des terres humides ou des marais artificiels où les éléments fertilisants sont naturellement absorbés ou assimilés par la végétation.

Il est important de signaler que les producteurs pourraient avoir identifié l'entreposage conventionnel des fumiers solides comme du compostage. Si tel est le cas, les données sur le compostage seront surestimées. Ce terme devrait être réservé au régime contrôlé de surveillance et de retournement des fumiers pour permettre la décomposition aérobie complète de la matière organique en humus.

Le tableau 7 illustre les différences régionales dans l'adoption des méthodes de traitement du fumier. La plus grande proportion de fermes ayant traité les fumiers entreposés se retrouve en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba, soit respectivement 72,2 %, 67,1 % et 64,7 % des fermes. Le Québec et le Manitoba comptent la plus grande proportion de fermes utilisant l'aération, soit respectivement 6,8 % et 6,7 %. La plus forte proportion de fermes qui sèchent les fumiers se retrouve dans chacune des provinces des Prairies ainsi qu'au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique.

En général, les additifs ne sont guère utilisés. À l'échelle nationale, à peine 1,8 % des fermes sen servent dans leur gestion des fumiers. Il faut néanmoins signaler que le Nouveau-Brunswick a déclaré la plus forte proportion de fermes (4,6 %) qui utilisaient des additifs.

Table 7. Traitement des fumiers entreposés, Canada et provinces, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Traitement des fumiers entreposés, Canada et provinces, 2001

Les résultats de l'EGA de 2001 montrent que, en général, les fumiers produit dans les fermes laitières et les fermes porcines du Canada sont moins traités que ceux les fermes bovines (figure 5). Près des deux tiers des fermes laitières et plus de la moitié des fermes porcines n'ont pas traité leurs fumiers. Les additifs ont été utilisés principalement par les fermes porcines, alors que le compostage et le séchage ont été plus courants dans les fermes élevant des bovins de boucherie.

Figure 5. Traitement des fumiers entreposés, selon le type d'animal, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Figure 5. Traitement des fumiers entreposés, selon le type d'animal, Canada, 2001

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Stratégies d'alimentation pour réduire la teneur en éléments fertilisants des fumiers

On a conçu des stratégies d'alimentation spécialisées ou des additifs alimentaires afin de réduire la teneur en éléments fertilisants des fumiers et d'aider les animaux à utiliser plus efficacement les aliments qu'ils ingèrent. Par exemple, l'enzyme phytase améliore la capacité des porcs et des volailles de digérer le phosphore dans les aliments, ce qui contribue à réduire les risques de pollution par le phosphore attribuables aux fumiers. Les écoulements de phosphore des terres arables dans les nappes d'eau peuvent entraîner l'eutrophisation causée par la prolifération des algues et des plantes aquatiques, ce qui réduit la concentration doxygène dans l'eau.

Les résultats de l'EGA démontrent qu'à l'échelle nationale, à peine 3,8 % des fermes canadiennes ont eu recours à des additifs alimentaires ou à des stratégies d'alimentation spécialisées en 2001 (tableau 8). Cela représente seulement 6,3 % du fumier produit. À l'échelle provinciale, on constate des écarts importants. L'utilisation d'additifs alimentaires ou de stratégies d'alimentation spécialisées est supérieure à la moyenne nationale au Québec, en Nouvelle-Écosse et en Ontario, à la fois en ce qui concerne le pourcentage de fermes et la proportion de fumier produit. En particulier, le Québec comptait la plus forte proportion de fermes ayant adopté une stratégie d'alimentation spécialisée ou l'utilisation des additifs alimentaires (8,7 %), soit la plus importante proportion de fumier produit (14,3 %) qui a été modifié par les pratiques d'alimentation. Cela peut s'expliquer par l'importance de la production porcine au Québec et par la rigueur des règlements provinciaux visant à empêcher la pollution par le phosphore. Avec le temps, du phosphore s'est accumulé dans une bonne part des terres du Québec à mesure que la quantité d'éléments fertilisants épandus dans les champs dépassait la quantité assimilable par les cultures.

Table 8. Utilisation de stratégies d'alimentation pour réduire la tenure en éléments fertilisants des fumiers, Canada et provinces, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Utilisation de stratégies d'alimentation pour réduire la tenure en éléments fertilisants des fumiers, Canada et provinces, 2001

Le tableau 9 révèle que les stratégies d'alimentation visant à réduire la teneur en éléments fertilisants du fumier sont surtout utilisées dans l'industrie porcine. En 2001, à l'échelle nationale, 18,8 % des fermes porcines, qui produisent 39,2 % du fumier de porcs, ont utilisé des additifs alimentaires ou des stratégies d'alimentation spécialisées pour réduire la teneur en éléments fertilisants des fumiers. Pour les fermes laitières et les fermes bovines, ces pourcentages correspondent à 4,2 % et 2,5 %, ce qui représentent respectivement 5,2 % et 2,9 % du fumier de bovins laitiers et de bovins de boucherie. Les plus grandes fermes porcines (1 595 porcs ou plus) sont celles qui ont fait le plus grand usage de ces stratégies d'alimentation; 40,4 % dentre elles, représentant 44,5 % du fumier produit par les fermes porcines de cette taille, ont affirmé avoir utilisé des additifs ou des stratégies d'alimentation spécialisées. Même dans les fermes porcines qui comptent le moins d'animaux, la proportion de fumier produit utilisant des additifs alimentaires (13,4 %) était supérieure à celle des plus grandes fermes bovines (4,5 %) ou des plus grandes fermes laitières (8,3 %).

Table 9. Utilisation de stratégies d'alimentation spécialisées pour réduire la teneur en éléments fertilisants du fumier, selon la taille du troupeau, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Utilisation de stratégies d'alimentation spécialisées pour réduire la teneur en éléments fertilisants du fumier, selon la taille du troupeau, Canada, 2001

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Méthodes de contrôle des odeurs se dégageant des bâtiments d'élevage

Les odeurs de fumier émanant des bâtiments d'élevage, qui soulèvent des préoccupations liées aux régions environnantes, peuvent être atténuées de différentes façons. Afin de contrôler les odeurs, les agriculteurs peuvent installer des brise-vent, des filtres à la sortie des systèmes de ventilation et d'autres méthodes de contrôle.7 Pour choisir la méthode qui convient, il faut tenir compte de divers facteurs, notamment des coûts des méthodes, de leur efficacité et de la distance qui sépare les bâtiments d'élevage des communautés avoisinantes.

D'après les résultats de l'EGA, 18,7 % des fermes d'élevage au Canada ont eu recours à une méthode quelconque de contrôle des odeurs en 2001 (tableau 10). Les brise-vent sont utilisés le plus couramment à cette fin, soit par 10,9 % des fermes. Ces chiffres relativement peu élevés indiquent que le contrôle des odeurs n'est pas forcément un problème, surtout si le troupeau est relativement petit ou s'il est situé loin des communautés ou des voisins. En outre, 9,0 % des fermes n'avaient pas d'étables ou de bâtiments d'élevage, ce qui rend la question non pertinente pour ces fermes.

À l'échelle provinciale, les résultats diffèrent sensiblement. Le Manitoba comptait le plus fort pourcentage de fermes utilisant une méthode quelconque de contrôle des odeurs (36,9 %), et le Québec se situait à l'autre extrémité (13,0 %). Les brise-vent étaient surtout utilisés dans les provinces des Prairies, peut-être grâce à l'encouragement du Programme des brise-vent de l'Administration du rétablissement agricole des prairies (ARAP). Cest au Manitoba qu'on a noté le plus fort pourcentage de fermes utilisant des brise-vent pour contrôler les odeurs (28,1 %). Enfin, les filtres à la sortie des systèmes de ventilation étaient surtout utilisés en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard et en Ontario (respectivement 9,9 %, 9,3 % et 6,8 %).

La majorité des fermes élevant du bétail nutilisent aucune méthode de contrôle des odeurs qui se dégagent de leurs bâtiments. En 2001, près des trois quarts (74,4 %) des fermes ont déclaré ne pas utiliser de telles méthodes. Ces proportions sont les plus élevées au Québec (86,5 %) et au Nouveau-Brunswick (79,0 %), mais plusieurs provinces n'étaient pas loin derrière.

Le tableau 11 montre que 33,2 % des fermes porcines ont utilisé une méthode de contrôle des odeurs, comparativement à 18,3 % pour les fermes laitières et bovines. Les brise-vent, la méthode la plus couramment utilisée, étaient en place dans 17,3 % des fermes porcines.

Les méthodes qui servent à contrôler les odeurs se dégageant des bâtiments d'élevage varient également selon la taille du troupeau. Les plus grandes fermes utilisaient plus fréquemment de telles méthodes. Cela vaut particulièrement pour le secteur du porc. En 2001, les plus grandes fermes porcines (comptant 1 595 porcs ou plus) ont déclaré un plus fort pourcentage de brise-vent (27,0 %) et d'autres méthodes (14,5 %) que les fermes porcines plus petites. Cela n'a rien d'étonnant puisque les grandes fermes porcines modernes élèvent une forte concentration d'animaux dans un milieu confiné et qu'elles peuvent dégager passablement d'odeurs si elles sont mal gérées. En outre, les méthodes de contrôle des odeurs étaient plus courantes dans les fermes comptant les plus petits troupeaux porcins (moins de 566 porcs) que dans les fermes bovines et laitières, peu importe la taille des troupeaux.

Table 10. Méthodes de contrôle des odeurs se dégageant des bâtiments d'élevage, Canada et provinces, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Méthodes de contrôle des odeurs se dégageant des bâtiments d'élevage, Canada et provinces, 2001

Table 11. Méthodes de contrôle des odeurs se dégageant des bâtiments d'élevage, selon la taille du troupeau, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Méthodes de contrôle des odeurs se dégageant des bâtiments d'élevage, selon la taille du troupeau, Canada, 2001

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Élaboration de plans officiels de gestion des fumiers

Les plans de gestion des fumiers (PGF) ou les plans de fertilisation comportent généralement des documents au sujet de chacun des champs d'une ferme ainsi que des données sur les résultats des analyses de sol, les besoins des récoltes en éléments fertilisants, les rendements des cultures, les plans de rotation des cultures et, bien entendu, l'épandage d'éléments fertilisants provenant des fumiers et d'engrais chimiques. Le but des PGF et des plans de fertilisation est d'équilibrer l'épandage d'éléments fertilisants avec les besoins des cultures, réduisant ainsi la perte des éléments fertilisants dans l'environnement.

Selon l'EGA de 2001, 17,7 % des fermes d'élevage au Canada sont dotées d'un PGF officiel (tableau 12). Dans l'ensemble, 7,8 % des fermes (13,1 % du fumier produit) ont élaboré leur PGF dans le cadre d'un plan de fertilisation. Une autre tranche de 5,9 % des fermes (8,4 % du fumier produit) s'est dotée d'un PGF parce qu'il était prescrit par les règlements gouvernementaux. Par ailleurs, 4,0 % des fermes (4,8 % du fumier produit) ont élaboré leur PGF essentiellement à cause des préoccupations personnelles des éleveurs pour l'environnement.

L'élaboration des PGF varie sensiblement entre les provinces, ce qui s'explique surtout par des différences dans les codes de pratiques des éleveurs, les règlements provinciaux ou les règlements municipaux. Par exemple, le Québec comptait le plus fort pourcentage de fermes (52,3 %) dotées d'un PGF, ce qui représente 67,6 % du fumier produit en 2001. Par ailleurs, 29,4 % des fermes de cette province, représentant 40,8 % du fumier produit, s'étaient dotées d'un PGF pour se conformer à la réglementation gouvernementale. En outre, 19,0 % des fermes de cette province (23,5 % du fumier) se sont dotées d'un PGF dans le cadre d'un plan de fertilisation plus général. Cela traduit les règlements provinciaux plus stricts adoptés par le Québec en 1998 afin de réduire la pollution d'origine agricole.

Le reste du Canada comptait un pourcentage significativement moindre de fermes dotées d'un PGF. Les règlements dans les autres provinces n'exigent ce genre de plan que des très grandes fermes et des fermes d'élevage intensif.

À l'échelle nationale, le secteur laitier comptait le plus fort pourcentage de fermes dotées d'un PGF (38,4 %), suivi de près par le secteur porcin (35,4 %) (tableau 13). En revanche, les fermes bovines comptaient le plus faible pourcentage de fermes (13,7 %) dotées d'un PGF. Dans l'ensemble, 17,6 % des fermes laitières, 14,0 % des fermes porcines et 6,6 % des fermes bovines avaient élaboré un PGF dans le cadre d'un plan de fertilisation plus général. De plus, 15,3 % des fermes laitières et 16,0 % des fermes porcines s'étaient dotées d'un PGF pour se conformer à la réglementation en vigueur, contre 3,2 % pour les fermes bovines. Par ailleurs, près de 5 % des fermes laitières et des fermes porcines s'étaient dotées d'un PGF à cause des préoccupations des éleveurs pour l'environnement.

Table 12. Élaboration d'un plan officiel de gestion des fumiers, Canada et provinces, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Élaboration d'un plan officiel de gestion des fumiers, Canada et provinces, 2001

Table 13. Élaboration d'un plan officiel de gestion des fumiers, selon le type d'animal, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Élaboration d'un plan officiel de gestion des fumiers, selon le type d'animal, Canada, 2001

La figure 6 montre que, en 2001, les PGF étaient surtout courants dans les fermes ayant les plus gros troupeaux. À titre dexemple, 49,4 % des plus grandes fermes laitières (132 vaches et taures laitières ou plus) ont élaboré un PGF, contre 26,6 % des plus petites fermes (moins de 47 vaches et taures laitières). Parmi les plus grandes fermes laitières, 24,0 % avaient élaboré un PGF dans le cadre d'un plan de fertilisation, 18,3 %, pour se conformer à la réglementation et 7,1 %, par souci pour l'environnement.

Les PGF étaient surtout fréquents dans les grandes fermes porcines (982 porcs ou plus) dont plus de la moitié avaient élaboré un tel plan. Il faut signaler que plus des deux tiers des plus grandes fermes porcines (1 595 porcs ou plus) s'étaient dotées d'un PGF officiel. En outre, plus du tiers de ces dernières avaient élaboré un PGF pour se conformer à la réglementation, alors que près du quart lavaient fait dans le cadre d'un plan de fertilisation.

Les plus grandes fermes porcines comptaient le plus fort pourcentage (65,4 %) de fermes utilisant un PGF. Les plus petites (moins de 566 animaux) affichaient un plus faible pourcentage (6,3 %) de fermes utilisant un PGF; celles-ci ont également déclaré un bas pourcentage (8,5 %) de PGF élaborés dans le cadre d'un plan de fertilisation plus général. La faiblesse de ces pourcentages réduit le pourcentage global de fermes porcines qui utilisent un PGF. Signalons que si les fermes porcines les plus petites étaient éliminées, le pourcentage moyen de fermes porcines utilisant un PGF augmenterait à 56,0 %.

Figure 6. Élaboration d'un plan officiel de gestion des fumiers, selon la taille du troupeau, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Figure 6. Élaboration d'un plan officiel de gestion des fumiers, selon la taille du troupeau, Canada, 2001

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Adoption des meilleures pratiques de gestion pour la gestion des fumiers

Les meilleures pratiques de gestion (MPG), qui dépendent souvent des conditions régionales, englobent des pratiques de production et de gestion qui atténuent les risques pour l'environnement ou ont des retombées bénéfiques sur l'environnement. Les MGP relatives à la gestion des fumiers sont conçues pour empêcher le ruissellement, protéger la nappe phréatique et l'eau de surface et minimiser les pertes d'éléments fertilisants et les odeurs.

À l'échelle nationale, près de 40 % des producteurs (qui produisent 41,7 % du fumier) ont déclaré ne pas connaître les MGP locales relatives à la gestion des fumiers en 2001 (tableau 14), ce qui témoigne d'un authentique besoin de programmes déducation et de sensibilisation sur ces pratiques. Une autre tranche de 30,5 % (produisant 7,7 % du fumier) ont déclaré que les MGP relatives à la gestion des fumiers nétaient pas pertinentes à leur exploitation; il devait probablement s'agir de fermes spécialisées en productions végétales élevant parallèlement des animaux sur une base restreinte. Réciproquement, 17,8 % des fermes, représentant 32,6 % du fumier, avaient adopté des MGP pour la gestion des fumiers. De plus, 10,7 % des fermes, représentant 15,9 % du fumier, avaient partiellement adopté des MGP pour la gestion des fumiers.

On constate d'importantes différences régionales dans l'adoption de MGP. Celles-ci sont principalement attribuables aux variations dans les règlements provinciaux, aux codes de pratiques et aux pratiques agricoles des agriculteurs, de même qu'aux types de productions agricoles. Tous ces facteurs sont fonction des conditions agronomiques régionales. Fait intéressant, les provinces ayant affiché le taux d'adoption le plus élevé de MGP en ce qui concerne la gestion des fumiers sont le Québec et la Colombie-Britannique. Au Québec, 65,4 % des fermes, représentant 92,5 % du fumier, avaient intégralement ou partiellement mis en ouvre les MGP relatives à la gestion des fumiers. En Colombie-Britannique, 33,7 % des fermes, représentant 56,5 % du fumier, avaient intégralement ou partiellement adopté les MGP en ce qui concerne la gestion des fumiers.

La figure 7 indique que l'adoption de MGP pour la gestion des fumiers a également un rapport avec la taille du troupeau. Près des deux tiers du fumier produit par les trois catégories des plus grandes fermes porcines (566 porcs ou plus) provenait des fermes porcines qui avaient intégralement ou partiellement adopté des MGP pour la gestion des fumiers. Cela tranche nettement avec le 48,1 % de fumier produit dans les plus petites fermes porcines (moins de 566 porcs). De même, 48,8 % du fumier de bovins de boucherie produit par les plus grands troupeaux (426 bovins et plus) se trouvait dans des fermes qui avaient intégralement ou partiellement adopté des MGP pour la gestion des fumiers, contre 34,8 % du fumier de bovins de boucherie dans les plus petits troupeaux (moins de 163 têtes).

Table 14. Meilleures pratiques de gestion relatives à la gestion des fumiers, Canada et provinces, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Meilleures pratiques de gestion relatives à la gestion des fumiers, Canada et provinces, 2001

Figure 7. Meilleures pratiques de gestion relatives à la gestion des fumiers, selon la taille du troupeau, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira. Figure 7. Meilleures pratiques de gestion relatives à la gestion des fumiers, selon la taille du troupeau, Canada, 2001

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Conclusion

Les éleveurs canadiens de bétail ont une palette d'options pour gérer les fumiers produits dans leurs fermes et doivent trouver le meilleur moyen dépandre les fumiers avec le minimum d'impact sur l'environnement. Si les fumiers ne sont pas assimilés par le sol et les végétaux, les éléments fertilisants excédentaires risquent de s'accumuler dans le sol ou de s'infiltrer dans la nappe phréatique.

L'EGA de 2001 contient des données essentielles sur :

  • l'épandage saisonnier des fumiers sur les terres agricoles;
  • la façon et le moment où les fumiers sont incorporés dans le sol après avoir été épandus sur les champs;
  • le traitement des fumiers entreposés;
  • les stratégies d'alimentation qu'utilisent les éleveurs pour réduire la teneur en éléments fertilisants des fumiers;
  • le contrôle des odeurs;
  • l'adoption de plans de gestion des fumiers et de plans de fertilisation;
  • l'adoption des meilleures pratiques de gestion propres à la gestion des fumiers.

L'enquête révèle que l'adoption de pratiques de gestion des fumiers varie selon la province, le type d'animal élevé et la taille du troupeau. Ces facteurs sont interdépendants. Les variations régionales dans les conditions climatiques et agronomiques influent sur les types d'animaux élevés qui, à leur tour, ont un impact sur le type de fumier produit (solide/semi-solide ou liquide), sur le système de production utilisé (animaux élevés à l'intérieur ou en plein champs) ainsi que sur les règlements et les considérations liés à l'environnement.

À l'échelle nationale, les données de l'EGA révèlent que :

  • 37,3 % du fumier a été épandu à l'automne; 34,7 %, au printemps; 25,3 %, à l'été; et une faible proportion (2,7 %), en hiver;
  • la majeure partie du fumier de bovins de boucherie (43,6 %) a été épandue à l'automne mais la majeure partie des fumiers de bovins laitiers et de porcs (plus de 40 % pour les deux) a été épandue au printemps;
  • il y a peu de différence dans l'épandage saisonnier des fumiers entre les fermes qui possèdent de petits ou de grands troupeaux;
  • 47,1 % du fumier produit en 2001 a été laissé à la surface du sol ou incorporé dans le sol plus d'une semaine après son épandage et 17,7 % du fumier a été injecté ou incorporé dans le sol le jour même où il a été épandu;
  • la plupart du fumier de bovins de boucherie (53,3 %) a été laissé à la surface ou incorporé dans le sol plus d'une semaine après avoir été épandu, tandis que 38,5 % du fumier de porcs a été injecté ou incorporé dans le sol le jour même où il a été épandu sur les champs;
  • les fermes qui comptent les plus grands troupeaux avaient la plus forte proportion de fumier injecté ou incorporé rapidement dans le sol;
  • 3,8 % des fermes d'élevage de bétail du Canada ont eu recours à des additifs alimentaires ou à des stratégies d'alimentation spécialisées afin de réduire la teneur en éléments fertilisants des fumiers; cependant, 40,4 % des grandes fermes porcines (1 595 porcs ou plus) utilisaient des additifs alimentaires ou des rations spécialement formulées pour réduire la teneur en éléments fertilisants des fumiers;
  • près du quart des fermes canadiennes élevant du bétail ont utilisé une méthode quelconque pour contrôler les odeurs provenant des bâtiments d'élevage; les fermes porcines ont la proportion la plus élevée de fermes déclarant des méthodes de contrôle des odeurs;
  • 8,4 % du fumier a été produit dans des fermes dotées des plans officiels de gestion des fumiers prescrits par les règlements gouvernementaux; 13,1 % du fumier a été produit dans des fermes dotées de plans de gestion des éléments fertilisants, et 4,8 % la été dans des fermes qui s'étaient dotées de plans de gestion des fumiers par souci pour l'environnement; les plans de gestion des fumiers prédominaient dans les plus grandes fermes;
  • 32,6 % du fumier a été produit dans des fermes dont les répondants ont déclaré avoir intégralement adopté les meilleures pratiques de gestion relatives à la gestion des fumiers dans leur région, alors que 15,9 % du fumier a été produit dans des fermes qui avaient partiellement adopté ces pratiques. Réciproquement, 41,7 % du fumier a été produit dans des fermes dont les exploitants ne connaissaient pas les meilleures pratiques de gestion relatives aux fumiers dans leur région.

Références

1. L'EGA a été réalisée en mars 2002 par Statistique Canada pour le compte d'Agriculture et Agroalimentaire Canada . L'enquête se penche sur les pratiques de gestion agricole liées à l'environnement dans tous les secteurs de l'agriculture canadienne.

2. Cet article n'aborde pas les pratiques de gestion des fumiers de volailles et d'autres productions animales en raison des limites liées aux données.

3. Le premier article de la présente série, L'entreposage des fumiers au Canada, traite de questions liées aux systèmes d'entreposage des fumiers.

4. On a combiné les résultats de l'EGA aux coefficients estimatifs de production du fumier et aux populations de bétail du Recensement de l'agriculture de 2001 pour estimer la production annuelle de fumier, ce qui aide à illustrer l'importance des nombreux résultats de l'enquête. (Pour des précisions sur la méthode utilisée pour calculer la production de fumier, consultez l'annexe 1.) Tout au long de cet article, ces calculs étendus seront désignés comme étant les résultats de l'EGA.

5. Pour plus de renseignement sur la méthode utilisée pour déterminer les catégories de tailles des troupeaux, consultez le premier article sur l'entreposage du fumier.

6. Statistique Canada, Recensement de l'agriculture de 2001.

7. La présente section porte sur les façons de contrôler les odeurs qui se dégagent des bâtiments d'élevage. L'aération des fumiers lors de l'entreposage sert aussi à contrôler les odeurs; voir la section 2.3 Traitement des fumiers entreposés.



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Date de modification : 2004-07-26 Avis importants