7 Conclusion

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La présente étude porte sur le bien-être économique des personnes après la retraite et, par conséquent, nous utilisons un concept de revenu familial, habituellement le revenu familial après impôt (c.-à-d., le revenu familial disponible). Pour tenir compte de l'effet de la taille de la famille sur le pouvoir d'achat, nous ajustons toutes les mesures du revenu pour le nombre d'équivalents-adultes21. Le revenu familial ajusté pour le nombre d'équivalents-adultes (AEA) nous fournit une estimation des ressources économiques disponibles à chaque membre de la famille, à supposer que toutes ces personnes ont un accès égal au revenu de la famille.

Nous utilisons des données longitudinales pour faire le suivi des cohortes au fur et à mesure qu'elles vieillissent et constatons que le revenu familial moyen atteint un sommet vers 60 ans, puis diminue jusqu'à 68 ans environ et se stabilise ensuite. Toutefois, ce profil varie considérablement sur l'ensemble de la répartition du revenu. Le revenu des personnes dans la tranche inférieure de la répartition varie relativement peu au fur et à mesure qu'elles vieillissent tandis que celui des personnes dans la tranche supérieure diminue considérablement, en moyenne. Ainsi, l'écart de revenu entre les personnes à revenu élevé et à faible revenu se rétrécie au fur et à mesure que les cohortes vieillissent; l'inégalité du revenu diminue au moment de la retraite et au fil des années de retraite.

Vers la fin de la soixantaine, les prestations au titre du Régime de pensions du Canada (RPC), de la Sécurité de la vieillesse (SV) et du Supplément du revenu garanti (SRG) représentent environ la moitié du revenu dans le quintile inférieur et les pensions privées et les régimes enregistrés d'épargne-retraite, 18 % seulement. Chez les personnes du quintile supérieur, les prestations du RPC, de la SV et du SRG ne représentent que 18 % du revenu, tandis que les pensions privées, les placements et les gains en capital représentent 60 %.

La situation financière des cohortes plus récentes est-elle meilleure que celle des cohortes plus anciennes au moment de la retraite? De façon générale, la réponse est oui. L'augmentation est dans une large mesure attribuable au niveau plus élevé des prestations de régimes de pension privés touchées par les cohortes plus récentes et qui à leur tour reflètent les niveaux de gain plus élevés durant leurs années de vie active. Il est impossible de savoir si ces niveaux de prestation plus élevés se maintiendront dans le cas des cohortes futures. Toutefois, le taux de couverture des régimes de pension privés sont à la baisse chez les travailleurs plus jeunes et pourraient avoir une incidence sur les niveaux de leurs prestations à la retraite.

Alors que les prestations de régimes de pension privés ont augmenté chez les cohortes de retraités plus récentes, le revenu de placements a diminué; la diminution est probablement liée à la baisse des taux d'intérêt au cours des dernières années.

Un taux de remplacement correspond au revenu familial AEA d'une personne à un âge donné, mettons, 70 ans22, comparativement à son revenu à 55 ans23 Ainsi, un taux de remplacement de 0,8 signifie que la personne à l'âge de 70 ans un revenu familial AEA correspondant à 80 % de celui qu'elle touchait à 55 ans.

Pour la cohorte de 1983, les taux de remplacement médians commencent à baisser à moins de 1,0 vers 60 ans, passent à environ 0,8 vers la fin de la soixantaine, puis se stabilisent. Toutefois, ce profil varie selon le niveau où la personne se situe dans la répartition du revenu. De façon générale, chez les personnes plus pauvres, (celles classées dans le quintile inférieur), les taux de remplacement médians demeurent proches de 1,0 tout au long de leurs années de retraite. Les régimes de pension publics et autres sources de revenu maintiennent leurs niveaux de revenu. Toutefois, environ 20 % de ce groupe ont un taux de remplacement inférieur à 0,8 lorsqu'ils atteignent 70 ans. Étant donné leur faible revenu de base à 55 ans, cela pourrait représenter un problème.

Pour les personnes dans le quintile du milieu, les taux de remplacement médians demeurent stables au cours de leurs années de retraite, s'établissant à entre 70 % et 80 % de leur revenu d'avant la retraite, soit à un niveau tout à fait comparable aux hypothèses standard au sujet des niveaux de remplacement souhaitables. Néanmoins, à 70 ans, près du quart avaient des niveaux de remplacement inférieurs à 60 % de leur revenu d'avant la retraite.

Les taux de remplacement diminuent davantage chez les personnes dans le quintile supérieur parce que leur revenu de base à 55 ans est beaucoup plus élevé. Pour ce groupe, les taux de remplacement médians diminuent, passant à 0,7 environ au milieu de la soixantaine, et restent à ce niveau par la suite.

Outre la variation des taux de remplacement sur l'ensemble de la répartition du revenu, nous observons une variation des taux à l'intérieur d'un quintile de revenu. Des personnes touchant un revenu familial virtuellement identique à 55 ans peuvent, bien entendu, avoir des taux de remplacement très différents au moment de la retraite. Notre analyse porte principalement sur le quintile de revenu du milieu et indique que les personnes dont le taux de remplacement est élevé se démarquent de celles au taux de remplacement faible (se situant dans le même quintile de revenu à 55 ans) par des gains d'emploi au début de la retraite, des gains de placements et des gains en capital et, plus tard au cours de la retraite, par l'accès à un revenu de régime de pension privé.

Les données recueillies laissent supposer que le profil des taux de remplacement varie peu d'une cohorte à l'autre. Les profils des taux de remplacement des cohortes plus récentes (c.-à-d., celles âgées de 55 ans en 1995) au fur et à mesure qu'elles vieillissent sont comparables à ceux des retraités de la cohorte de 1983.

De façon générale, nous constatons que les personnes plus pauvres ont des niveaux d'instabilité du revenu plus élevés que les personnes plus riches vers la fin de la cinquantaine et au début de la soixantaine, dans une large mesure en raison d'une plus grande instabilité du revenu d'emploi. Au fur et à mesure que les cohortes vieillissent, toutefois, les prestations plus stables versées au titre du système de pension public font augmenter la stabilité du revenu chez les personnes à faible revenu et l'écart au chapitre de la stabilité du revenu entre riches et pauvres disparaît.

21. Étant donné l'ajustement pour le nombre d'équivalents-adultes (AEA), les valeurs de revenu déclarées dans la présente étude sont une estimation des ressources économiques disponibles à chaque membre de la famille, non les valeurs du revenu familial brut. Pour interpréter le revenu familial AEA (ajusté pour le nombre d'équivalents-adultes) d'une manière plus intuitive, il faut simplement multiplier la valeur AEA par deux. Le résultat est le revenu disponible pour une famille de quatre personnes. Par exemple, le revenu familial AEA disponible de 91 200 $ pour une famille de quatre personnes.

22. Actuellement, le revenu moyen à 64 ans, 65 ans et 66 ans — c.-à-d., leur revenu permanent vers l'âge de 65 ans.

23. Actuellement, le revenu moyen à 54 ans, 55 ans et 56 ans.