Émigration du Canada vers les États-Unis de 2000 à 2006

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

par Patrice Dion et Mireille Vézina

Introduction
Ce qu'il faut savoir au sujet de la présente étude
Le nombre d'émigrants du Canada a diminué entre 2000 et 2006
Moins d'émigrants temporaires parmi les émigrants récents
Le nombre de Canadiens de naissance aux États-Unis a continué de s'accroître entre 2000 et 2006, mais à un rythme moins rapide
Les Canadiens de naissance ayant émigré aux États-Unis entre 2000 et 2006 sont relativement jeunes
Près de 60 % des émigrants canadiens arrivés aux États-Unis entre 2000 et 2006 se concentraient dans seulement sept États
Plus de la moitié des émigrants canadiens récents aux États-Unis âgés de 25 à 64 ans en 2006 étaient titulaires d'un diplôme universitaire
Près des deux tiers des émigrants canadiens récents aux États-Unis ont un emploi
Les émigrants canadiens récents aux États-Unis en 2006 oeuvrent dans des domaines souvent hautement spécialisés et liés à l'économie du savoir
Résumé

Les États-Unis constituent depuis longtemps un pôle d'attraction important pour les Canadiens. En effet, la proximité géographique, les opportunités économiques, les liens que les deux pays ont tissés au fil du temps, de même que leurs traits culturels communs facilitent le passage de milliers de Canadiens chaque année, seuls ou en famille, au sud de la frontière.

À l'exception de légères hausses dans les années 1970 et 1990, le nombre de Canadiens vivant aux États-Unis a progressivement diminué depuis 1930, moment où leur nombre a culminé. La plus récente hausse du nombre d'émigrants en provenance du Canada est attribuable au nombre croissant de travailleurs qualifiés qui ont quitté le Canada pour exercer leur profession aux États-Unis1. Dans l'ensemble, toutefois, ce phénomène qualifié « d'exode des cerveaux » est demeuré de faible envergure, que ce soit dans une perspective historique ou par rapport à l'effectif de travailleurs canadiens2.

À l'échelle mondiale, on observe que les échanges migratoires entre pays développés se poursuivent, mais que leur nature a changé. Aujourd'hui, on parle de plus en plus de circulation de cerveaux plutôt que d'exode de cerveaux. On note, par exemple, que la migration entre pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est en hausse, mais est caractérisée surtout par des flux temporaires de chercheurs, d'étudiants, de gestionnaires ou de spécialistes en informatique3.

Dans ce contexte, et comme aucune étude récente ne s'est attardée spécifiquement à ce sujet, il est important de comprendre ce qu'il en est au juste des échanges migratoires du Canada vers les États-Unis. Plus précisément, l'émigration a-t-elle augmenté, a-t-elle diminué, ou est-elle restée stable par rapport à la fin des années 1990? De plus, quelle est la nature de cette émigration? Par exemple, est-elle toujours composée en grande partie de travailleurs qualifiés et fortement scolarisés? Le présent article vise essentiellement à répondre à ces questions et cherche à brosser un portrait plus actuel de l'émigration canadienne aux États-Unis.

L'émigration du Canada ne fait pas l'objet d'un enregistrement obligatoire, comme c'est le cas des naissances, des décès (par les registres de l'état civil) ou de l'immigration (par Citoyenneté et Immigration Canada). Bien que certaines sources de données canadiennes fournissent un aperçu des flux d'émigrants en provenance du Canada, elles ne permettent pas une étude exhaustive de l'émigration par pays de destination. En conséquence, il est souvent préférable d'utiliser des données provenant des pays d'accueil4. C'est l'approche privilégiée pour cette étude, laquelle tire profit principalement de données provenant d'une enquête réalisée aux États-Unis, soit l'American Community Survey (ACS).

 


Ce qu'il faut savoir au sujet de la présente étude

L'American Community Survey (ACS)

L'American Community Survey (ACS) est une enquête annuelle du U.S. Census Bureau. Elle vise en fait à remplacer le questionnaire complet du Recensement américain effectué tous les dix ans. Parce qu'elle comporte des questions sur les caractéristiques démographiques et économiques de la population ainsi que sur le lieu de naissance et la migration des répondants, elle permet de dresser un portrait socioéconomique plus complet des immigrants en provenance du Canada (des émigrants canadiens à destination des États-Unis).

Les données de l'ACS sont recueillies en continu. Les estimations qui en résultent correspondent donc à des agrégats de données recueillies tout au long de l'année. Elles représentent, en somme, les caractéristiques moyennes de la population au cours d'une année, et non à une date spécifique.

Bien que l'ACS ait débuté en 2000, elle n'a atteint son plein potentiel qu'à partir de 2005, année où l'échantillon a été élargi à près de trois millions de ménages. Les analyses de la présente étude ont été réalisées en majorité à partir des fichiers publics de microdonnées (Public Use Microdata Sample File — PUMS). En 2006, l'échantillon du fichier PUMS de l'ACS comprenait 2 969 741 personnes.

Il est à noter que des fichiers plus récents de l'ACS ont été rendus disponibles depuis le moment où cette étude a été réalisée.

Concepts

Populations à l'étude

Selon les sujets abordés, deux populations sont à l'étude dans cet article, soit les personnes qui composent les flux migratoires annuels du Canada vers les États-Unis et les Canadiens de naissance qui résident aux États-Unis.

La première est définie dans le cadre de cette étude au moyen des renseignements sur le lieu de résidence un an auparavant que contient l'ACS. Il s'agit de la population qui, vivant aux États-Unis au moment de l'enquête, a déclaré résider au Canada un an auparavant. Toutefois, rien dans l'ACS ne nous indique le statut qu'avaient ces personnes au Canada avant de migrer, celles-ci ayant pu être des immigrants ou des résidents non permanents.

Enfin, bien qu'approprié lorsqu'il s'agit de prendre la mesure de l'émigration, le lieu de résidence un an auparavant l'est moins lorsqu'il est question de tracer un portrait des émigrants récents aux États-Unis, le nombre d'émigrants et les tailles d'échantillon étant trop faibles pour soutenir des analyses détaillées. C'est pourquoi une seconde population, celle des « Canadiens résidant aux États-Unis » est également étudiée. Cette population se limite aux personnes nées au Canada qui n'ont pas la citoyenneté américaine ou qui l'ont obtenue par naturalisation1. Dans le texte, pour alléger la forme, le terme « Canadiens », ou l'adjectif « canadiens », désignent en fait les Canadiens de naissance.

Émigration temporaire et émigration permanente

À quelques exceptions près, la couverture de l'ACS se limite aux personnes résidant aux États-Unis au moment de l'enquête et désirant y rester pour une période de plus de deux mois. Les Canadiens en voyage aux États-Unis se trouvent donc généralement exclus de l'enquête.

Par ailleurs, les Canadiens qui passent plusieurs mois aux États-Unis et qui y ont un lieu de résidence, tels que les snowbirds, ces Canadiens qui vivent une partie de l'hiver dans certains États chauds des États-Unis, représentent un cas à part. Comme la collecte de données se fait tout au long de l'année, il n'est pas impossible que certains d'entre eux soient inclus dans l'ACS, bien que souvent le type de résidence qu'ils occupent rend la chose improbable.

Du reste, le caractère temporaire ou permanent de l'émigration est normalement déterminé d'après la durée de résidence ou le statut légal de résidence, des renseignements qu'on ne trouve pas dans l'ACS2. En conséquence, si les données de l'ACS nous informent à la fois sur les mouvements temporaires et les mouvements permanents, elles ne permettent cependant pas de les distinguer. Dans la présente étude, les chiffres provenant de l'ACS portent donc à la fois sur l'émigration permanente et sur l'émigration temporaire, du moment qu'elle est d'une durée d'au moins deux mois.

Année d'entrée aux États-Unis

L'année d'entrée aux États-Unis, disponible dans l'ACS, est fort utile car elle permet d'identifier les Canadiens ayant émigré récemment aux États-Unis. Il convient toutefois de signaler qu'il existe une certaine imprécision dans le cas où une personne est entrée aux États-Unis à plus d'une reprise. Bien qu'en principe le répondant doive inscrire l'année la plus récente où il est entré aux États-Unis, la formulation de la question n'est pas très explicite3.


  1. UNITED NATIONS. 1998. Recommendations on Statistics of International Migration – Revision 1. United Nations Publication ST/ESA/STAT/SER.M/58/ Rev.1, New York.
    Cette définition s'accorde avec les recommandations des Nations-Unies selon lesquelles la population étrangère d'un pays inclut les personnes qui y ont leur lieu de résidence mais dont le lieu de naissance est situé dans un autre pays. En outre, le fait d'exclure les personnes ayant la citoyenneté américaine à la naissance permet de ne considérer que les personnes susceptibles d'être admises à s'établir de façon permanente selon les lois de l'immigration, et est également conforme à ces recommandations. Ces personnes représentaient 8,7 % de l'ensemble des personnes nées au Canada et entrées aux États-Unis entre 2000 et 2006.
  2. UNITED NATIONS. 1998. Les Nations Unies proposent une distinction sur la base de la durée de séjour, différenciant les migrants « à long terme », soit ceux qui habitent depuis un an ou plus dans le pays de destination, des migrants « à court terme », lesquels habitent dans le pays de destination depuis au moins trois mois, mais moins de douze. Toutefois, ce critère ne s'applique pas aux flux migratoires annuels dans l'ACS puisque par définition, les migrants ne peuvent avoir migré qu'au maximum un an auparavant.
  3. La formulation de la question est la suivante : « When did this person come to live in the United States? ». Bien que les intervieweurs aient été avisés de demander l'année la plus récente, il n'est pas certain que la question ait été interprétée correctement dans le cas où le répondant n'a pas demandé de clarifications à l'intervieweur ou pour les réponses envoyées par la poste.

Le nombre d'émigrants du Canada a diminué entre 2000 et 2006

Un des attraits de l'American Community Survey (ACS) est qu'elle permet d'estimer le nombre de personnes résidant aux États-Unis et qui habitaient au Canada un an auparavant. En d'autres termes, l'ACS permet d'estimer le nombre d'émigrants du Canada vers les États-Unis au cours d'une année. Les données de l'ACS montrent que de 2000 à 2006, le nombre annuel de personnes qui ont quitté le Canada pour aller habiter aux États-Unis de façon temporaire ou permanente a chuté d'environ 35 %, passant de 113 100 en 2000 à 73 000 en 2006 (graphique 1). Plus précisément, c'est tôt au cours de cette période, c'est-à-dire entre 2000 et 2002, que ces flux annuels ont diminué, pour ensuite demeurer relativement stables de 2002 à 2006. Le taux d'émigration vers les États-Unis est passé de 3,7 pour 1000 en 2000 à 1,9 pour 1000 en 2002, pour ensuite s'établir non loin de là à 2,2 pour 1000 en 2006.

Graphique 1 Le nombre de personnes résidant aux États-Unis et dont le lieu de résidence un an auparavant était le Canada a diminué de 2000 à 2002 et est demeuré relativement stable de 2002 à 2006Graphique 1  Le nombre de personnes résidant aux États-Unis et dont le lieu de résidence un an auparavant était le Canada a diminué de 2000 à 2002 et est demeuré relativement stable de 2002 à 2006

Parmi les trois groupes d'émigrants vers les États-Unis en provenance du Canada, soit ceux nés au Canada, ceux nés aux États-Unis et ceux nés ailleurs qu'aux États-Unis ou au Canada, la diminution du nombre d'émigrants entre 2000 et 2002 ne s'observe que parmi les personnes nées aux États-Unis ainsi que parmi celles nées ailleurs qu'aux États-Unis ou au Canada. Le nombre de personnes nées aux États-Unis et effectuant une migration « de retour » vers leur pays natal a diminué entre 2000 et 2001, puis entre 2001 et 2002, mais a ensuite crû entre 2002 et 2003. Quant aux personnes nées ailleurs qu'aux États-Unis ou au Canada et effectuant une migration « secondaire » vers les États-Unis, elles étaient moins nombreuses en 2002 qu'en 2000, mais leur nombre est demeuré stable par la suite.

Ce constat d'une baisse de l'émigration du Canada vers les États-Unis est appuyé par les résultats de l'Enquête de contre-vérification des dossiers (CVD) du recensement canadien5 qui montrent que le nombre d'émigrants à destination des États-Unis a connu une baisse importante de 2001 à 2006. Selon les données de la CVD, environ 167 000 personnes vivant aux États-Unis en 2006 résidaient au Canada cinq ans auparavant, comparativement à 214 000 personnes en 2001 (graphique 2).

Graphique 2 Le nombre d'émigrants vers les États-Unis a augmenté entre 1986 et 2001 pour ensuite diminuer après 2001 Graphique 2  Le nombre d'émigrants vers les États-Unis a augmenté entre 1986 et 2001 pour ensuite diminuer après 2001

Conséquence de la diminution récente du nombre d'émigrants du Canada vers les États-Unis, le Canada a vu son solde des échanges migratoires avec son voisin du sud s'améliorer de 2001 à 2006, le nombre d'émigrants des États-Unis vers le Canada demeurant pour sa part très stable (tableau 1). Une comparaison des flux annuels tirés de l'ACS avec ceux des recensements canadiens de 2001 et de 2006 montrent en effet que si la migration totale du Canada vers les États-Unis était plus considérable que la migration des États-Unis vers le Canada, l'écart s'est toutefois amoindri. Alors que pour chaque émigrant des États-Unis vers le Canada on en comptait 2,2 effectuant le chemin en sens inverse en 2001, ce nombre n'était plus que de 1,7 en 20066.

Tableau 1 Échanges migratoires annuels entre le Canada et les États-Unis, 2001 et 2006Tableau 1  Échanges migratoires annuels entre le Canada et les États-Unis, 2001 et 2006

Enfin, la CVD de 2006 montre que les émigrants canadiens à destination des États-Unis représentaient le tiers des émigrants de la période intercensitaire de 2001 à 2006. S'il s'agit d'une diminution importante par rapport à la période intercensitaire précédente (45,5 % de l'émigration était alors à destination des États-Unis), il n'en demeure pas moins que les États-Unis constituaient toujours la destination la plus populaire des émigrants canadiens7.

Moins d'émigrants temporaires parmi les émigrants récents

La diminution du nombre d'émigrants vers les États-Unis observée à partir des données de l'ACS peut masquer des différences de tendances entre l'émigration permanente et celle à caractère plus temporaire. Grâce à la CVD, on peut déterminer si les émigrants prévoient retourner dans leur pays d'origine, on peut donc s'en servir pour estimer le nombre d'émigrants permanents et temporaires8. En effet, les données les plus récentes de la CVD indiquent que la diminution du nombre d'émigrants vers les États-Unis s'observe aussi bien parmi les émigrants temporaires que parmi les émigrants permanents. Toutefois, la proportion d'émigrants temporaires au sein de l'émigration totale à destination des États-Unis a légèrement diminué comparativement à la période intercensitaire précédente. Les données de la indiquent que, en 2006, environ le tiers des émigrants du Canada vers les États-Unis avaient l'intention de retourner au pays, comparativement à 37 % en 2001.

Il faut savoir que l'émigration permanente tend à demeurer plus stable au fil du temps en raison du nombre limité d'immigrants permanents que les États-Unis accueillent par pays9. Ainsi, depuis 2000, le nombre de personnes en provenance du Canada s'étant vu accorder un statut de résident permanent est demeuré relativement inchangé, se situant près de la limite imposée par les États-Unis10.

En outre, les termes de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) facilitent grandement l'émigration temporaire de personnes voulant travailler aux États-Unis. Comme l'obtention d'un visa se fait assez rapidement et qu'il est possible de le renouveler indéfiniment, l'émigration temporaire s'avère une option viable pour de nombreux Canadiens11. D'ailleurs, l'augmentation importante du nombre d'émigrants du Canada vers les États-Unis observée dans les années 1990, et principalement depuis 1994, l'année de l'entrée en vigueur de l'ALENA, est surtout la conséquence d'un nombre plus élevé de Canadiens entrés aux États-Unis sur la base d'un visa temporaire12.

De nos jours, bien que les concepts de migration temporaire et de migration permanente demeurent distincts du point de vue légal, la démarcation tend à se brouiller de plus en plus dans la pratique. En effet, un certain nombre de visas temporaires permettent à leurs détenteurs de faire une demande pour obtenir le statut de résident permanent13. En fait, pour un nombre grandissant de travailleurs, l'émigration aux États-Unis s'accomplit à travers un système de transition du temporaire au permanent14.

Le nombre de Canadiens de naissance aux États-Unis a continué de s'accroître entre 2000 et 2006, mais à un rythme moins rapide

En plus de mesurer les flux migratoires annuels en provenance du Canada, les données de l'ACS permettent de dresser un portrait des personnes nées au Canada qui résident aux États-Unis. Selon l'ACS, en 2006, environ 847 200 personnes nées au Canada résidaient aux États-Unis. Leur nombre a augmenté depuis 2000, mais cette croissance a été plus faible que celle enregistrée dans la décennie se terminant en 2000 (graphique 3). En effet, depuis 2000, le nombre de Canadiens résidant aux États-Unis a crû à un taux annuel moyen de 0,5 %, soit un taux deux fois moins élevé que celui observé au cours des années 1990. Cette diminution peut être le fruit de plusieurs phénomènes combinés tels qu'une baisse des flux migratoires du Canada vers les États-Unis, une migration de retour ou secondaire accrue des Canadiens de naissance, ou simplement des décès.

Graphique 3 Le nombre de Canadiens vivant aux États-Unis a augmenté de 1990 à 2006, mais est demeuré sous le pic atteint en 1930 Graphique 3  Le nombre de Canadiens vivant aux États-Unis a augmenté de 1990 à 2006, mais est demeuré sous le pic atteint en 1930

Les Canadiens de naissance ayant émigré aux États-Unis entre 2000 et 2006 sont relativement jeunes

Le profil d'âge des Canadiens résidant aux États-Unis se démarque passablement de celui des personnes nées aux États-Unis. Dans l'ensemble, les Canadiens résidant aux États-Unis sont sous-représentés parmi les groupes les plus jeunes et surreprésentés aux âges plus avancés (graphique 4). L'une des raisons de la sous-représentation des jeunes est que lorsque les émigrants donnent naissance à leurs enfants aux États-Unis ces derniers ne sont pas considérés comme émigrants. À l'autre bout du spectre de l'âge, les cohortes d'émigrants arrivés aux États-Unis avant 1980 continuent d'avoir un poids démographique considérable par rapport aux groupes d'âge plus jeunes.

La cohorte la plus récente est cependant plus jeune, tout comme les autres immigrants récents aux États-Unis. Alors que l'âge médian de l'ensemble des Canadiens résidant aux États-Unis était de 49 ans en 2006, il n'était que de 31 ans parmi ceux ayant émigré entre 2000 et 2006. En outre, une grande partie de ces émigrants récents étaient dans les âges où l'activité économique est maximale : plus de la moitié (environ 53 %) avaient entre 20 et 44 ans. Environ 10 % seulement étaient âgés de 60 ans et plus.

Enfin, les Canadiens émigrés récemment étaient aussi très jeunes, dans l'ensemble, en comparaison avec la population canadienne, dont l'âge médian était de 39,5 ans selon les données du Recensement de 2006.

Graphique 4 Les émigrants récents vivant aux États-Unis et nés au Canada sont plus jeunes que l'ensemble de la population des États-UnisGraphique 4  Les émigrants récents vivant aux États-Unis et nés au Canada sont plus jeunes que l'ensemble de la population des États-Unis

Près de 60 % des émigrants canadiens arrivés aux États-Unis entre 2000 et 2006 se concentraient dans seulement sept États

Les Canadiens résidant aux États-Unis ont adopté certains lieux de prédilection pour y vivre. En 2006, près de 60 % des Canadiens ayant émigré aux États-Unis entre 2000 et 2006 avaient choisi de s'établir dans l'un des sept états suivants : la Floride, la Californie, New York, le Texas, l'Arizona, Washington et le Michigan (tableau 2). En comparaison, ces sept États regroupaient environ 40 % de la population totale des États-Unis en 2006.

Tableau 2 Canadiens de naissance émigrés aux États-Unis selon l'état de résidenceTableau 2  Canadiens de naissance émigrés aux États-Unis selon l'état de résidence

La Floride figure en tête de liste des émigrants récents en provenance du Canada avec un total de 27 500 Canadiens émigrés entre 2000 et 2006, soit 17,8 % de tous les émigrants canadiens récents. Avec un âge médian de 47 ans, les émigrants récents vivant en Floride étaient relativement âgés15. Le deuxième État ayant reçu le plus d'émigrants récents en provenance du Canada était la Californie. Environ 19 000 Canadiens ayant migré aux États-Unis entre 2000 et 2006 y résidaient, soit plus de un dixième (12,3 %) de tous les émigrants récents à destination des États-Unis. La Californie est aussi l'État où le nombre de Canadiens résidant aux États-Unis est le plus élevé, abstraction faite de la période d'arrivée.

Avec un âge médian de 31 ans, les Canadiens émigrés récemment en Californie sont beaucoup plus jeunes que ceux ayant préféré la Floride. Ces comparaisons permettent de mettre en lumière la diversité de l'émigration canadienne. Par exemple, dans les États où les émigrants sont relativement jeunes, les migrations sont probablement axées le plus souvent sur le travail ou les études. On retrouve d'ailleurs dans la plupart de ces États des villes importantes ou des centres universitaires susceptibles d'attirer une population de travailleurs qualifiés ou d'étudiants. C'est le cas notamment des états de la Californie, de New York, du Texas et du Michigan. En outre, la proximité géographique de centres urbains, tels que New York, Syracuse, Houston et Détroit, pourrait aussi avoir contribué à l'afflux de Canadiens.

À l'inverse, les migrations vers la Floride et l'Arizona, deux États renommés pour leur climat chaud, sont vraisemblablement axées davantage sur les loisirs au moment de la retraite ou près de la retraite.

Plus de la moitié des émigrants canadiens récents aux États-Unis âgés de 25 à 64 ans en 2006 étaient titulaires d'un diplôme universitaire

Les Canadiens de naissance résidant aux États-Unis sont fortement scolarisés. Selon les données de l'ACS pour la population de 25 à 64 ans, près de 45 % d'entre eux détenaient un grade universitaire en 2006 (graphique 5). En comparaison, cette proportion n'était que de 29 % pour l'ensemble de la population des États-Unis.

Graphique 5 Parmi les émigrants récents, ceux nés au Canada sont proportionnellement plus nombreux à être titulaires d'un diplôme d'études postsecondaires ou supérieur  que ceux nés dans un pays autre que le Canada et les États-UnisGraphique 5  Parmi les émigrants récents, ceux nés au Canada sont proportionnellement plus nombreux à être titulaires d'un diplôme d'études postsecondaires ou supérieur que ceux nés ailleurs qu'au Canada ou aux États-Unis

Quant aux Canadiens de naissance âgés de 25 à 64 ans et émigrés aux États-Unis entre 2000 et 2006, ils étaient aussi très fortement scolarisés. Plus de la moitié (53 %) d'entre eux avaient un grade universitaire en 2006, comparativement à 20 % des Canadiens de naissance au Canada16.

Peu importe leur lieu de naissance, les émigrants récents du Canada vers les États-Unis étaient très scolarisés. En 2006, selon les données de l'ACS, 52,4 % des personnes de 25 à 64 ans ayant émigré du Canada vers les États-Unis dans l'année précédente étaient titulaires d'un baccalauréat ou d'un grade supérieur (résultats non montrés).

Près des deux tiers des émigrants canadiens récents aux États-Unis ont un emploi

Les Canadiens résidant aux États-Unis sont généralement bien intégrés au marché du travail. En effet, en 2006, parmi ceux âgés de 25 à 64 ans, près des trois quarts (72,9 %) avaient un emploi. Ce résultat est d'ailleurs similaire, quoique très légèrement inférieur, à celui observé parmi les personnes nées aux États-Unis (73,9 %) (tableau 3). En outre, il s'observe, en proportion, moins de chômeurs parmi les Canadiens résidant aux États-Unis que parmi les personnes nées aux États-Unis. À l'opposé, la proportion de personnes inactives17 est légèrement plus élevée.

Tableau 3 Situation d'emploi de la population âgée de 25 à 64 ans résidant aux États-Unis, selon le lieu de naissance, pour la population totale et les émigrants récents, 2006Tableau 3  Situation d'emploi de la population âgée de 25 à 64 ans résidant aux États-Unis, selon le lieu de naissance, pour la population totale et les émigrants récents, 2006

Les émigrants récents, quant à eux, se démarquent de l'ensemble des émigrants par des proportions plus élevées de personnes inactives, et cela est d'autant plus vrai en ce qui concerne les émigrants récents nés au Canada. Une explication possible vient du fait que la cohorte des émigrants récents pourrait être constituée d'une proportion relativement importante de personnes ayant émigré pour autre chose que le travail, notamment pour poursuivre des études ou pour accompagner ou rejoindre un conjoint. Les résultats d'une enquête réalisée en 1999 parmi les diplômés d'un collège ou d'une université canadienne de la promotion de 1995 qui vivaient aux États-Unis en 1997 tendent à confirmer une telle hypothèse. Selon cette enquête, 17 % des nouveaux diplômés avaient émigré en raison principalement d'un mariage ou d'un lien affectif et 23 % avaient émigré pour aller au collège ou à l'université. Ceux ayant émigré pour le travail ne représentaient en fait que 57 % de cette population d'émigrants18.

Ces données laissent croire qu'un grand nombre de Canadiens n'ayant pas spécifiquement émigré aux États-Unis pour le travail ont décidé d'y rester et d'y trouver un emploi. Par exemple, selon des résultats tirés de l'Enquête auprès des titulaires d'un doctorat de 2004-2005, plus de 61 % des étudiants canadiens au doctorat dans les universités américaines avaient l'intention de demeurer aux États-Unis à la fin de leurs études19.

Les émigrants canadiens récents aux États-Unis en 2006 oeuvrent dans des domaines souvent hautement spécialisés et liés à l'économie du savoir

Les tailles d'échantillon de l'ACS ne permettent pas une analyse à un niveau détaillé des types de professions occupées par les Canadiens de naissance résidant aux États-Unis. Un examen par groupes de professions auxquels ils appartiennent permet néanmoins de constater qu'une forte proportion des émigrants récents oeuvrent dans des domaines où les professions sont souvent hautement spécialisées et liées à l'économie du savoir, tels que la gestion, la santé, l'enseignement ou les affaires et opérations financières (tableau 4).

Tableau 4 Groupes de professions des Canadiens résidant aux États-Unis, par période d'émigration, 2006Tableau 4  Groupes de professions des Canadiens résidant aux États-Unis, par période d'émigration, 2006

En 2006, c'est dans le domaine de la gestion qu'oeuvraient le plus grand nombre de Canadiens résidant aux États-Unis (67 000). Une proportion moindre oeuvrait dans ce domaine parmi les Canadiens ayant émigré aux États-Unis avant les années 1990 (13,8 %) que parmi ceux ayant émigré dans les années 1990 (17,9 %) ou ultérieurement (18,0 %).

Toutefois, plus que pour tout autre groupe de professions, c'est l'émigration des médecins et des spécialistes de la santé qui a été la plus médiatisée et la plus controversée dans les années 1990. La crainte d'une pénurie de médecins au Canada et le fait que l'on observait une hausse de l'émigration chez les médecins canadiens expliquent sûrement en partie ce phénomène20,21. Les données de l'ACS reflètent cette hausse de l'émigration de professionnels travaillant dans ce domaine22. Alors qu'ils ne représentaient que 8,5 % de ceux ayant émigré du Canada vers les États-Unis avant 1990, les Canadiens résidant aux États-Unis occupant un emploi lié à la santé représentaient 13,3 % de ceux ayant émigré dans les années 1990. Les données de l'ACS montrent toutefois que la hausse de l'émigration de professionnels travaillant dans ce domaine ne s'est pas poursuivie entre 2000 et 200623.

Il n'en reste pas moins que les professionnels travaillant en santé sont surreprésentés parmi la population des Canadiens résidant aux États-Unis. En 2006, ils étaient environ 43 000 à occuper une profession liée à la santé, soit un dixième de tous les Canadiens résidant aux États-Unis et ayant un emploi (tableau 4). Par comparaison, en 2006, les travailleurs de la santé représentaient 4,3 % de l'ensemble des travailleurs au Canada. Le contraste est encore plus grand si l'on exclut les emplois de techniciens du groupe des personnes œuvrant dans le domaine de la santé24. Alors qu'ils ne représentaient en moyenne qu'environ 2,9 % de l'ensemble de la main-d'œuvre canadienne en 2006, les médecins et les autres spécialistes de la santé composaient 8,2 % de l'ensemble des Canadiens résidant aux États-Unis et ayant un emploi25.

Tableau 5 Secteurs d'activité des Canadiens résidant aux États-Unis, par période d'émigration, 2006Tableau 5  Secteurs d'activité des Canadiens résidant aux États-Unis, par période d'émigration, 2006

Un examen des secteurs d'activité révèle également des différences entre les émigrants récents en provenance du Canada et les travailleurs au Canada. Par exemple, en 2006, c'est dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques que l'on retrouvait la proportion la plus élevée de Canadiens émigrés récemment aux États-Unis, soit 14,0 %. En comparaison, la proportion observée dans l'ensemble de la population canadienne selon le Recensement de 2006 était de 6,7 % (tableau 5). Les Canadiens émigrés récemment aux États-Unis étaient également largement surreprésentés dans le secteur d'activité de l'enseignement.

Résumé

Les États-Unis constituent encore aujourd'hui le plus important foyer d'accueil de l'émigration canadienne. Toutefois, les données les plus récentes disponibles témoignent d'une diminution des flux migratoires. En effet, le nombre de migrants en provenance du Canada a diminué entre 2000 et 2006 et le taux de croissance annuel du nombre de Canadiens de naissance vivant aux États-Unis a diminué.

Ces résultats étaient peut-être prévisibles, considérant la relative prospérité qu'a connue le Canada au cours de la période à l'étude. En effet, lorsque l'économie est forte, l'émigration tend à décroître au Canada26,27. Des politiques visant à inciter les travailleurs qualifiés à rester au pays expliquent probablement aussi une partie du phénomène28.

Récemment, la plus grande partie du flux d'émigrants vers les États-Unis et nés au Canada a été composée de personnes très scolarisées et travaillant dans des domaines exigeant un niveau élevé de compétences. En fait, les données de l'ACS montrent que 53 % des émigrants de 25 à 64 ans en provenance du Canada étaient titulaires d'un grade universitaire.

L'émigration croissante des professionnels de la santé a été une grande préoccupation dans les années 1990, toutefois, les données de l'ACS indiquent que la hausse de l'émigration de ce groupe de professionnels ne s'est pas poursuivie depuis 2000, même si leur proportion demeure relativement élevée.

Patrice Dion est analyste principal à la Division de la démographie et Mireille Vézina est analyste à la Division de la statistique sociale et autochtone de Statistique Canada.


Notes

  1. ZHAO, John, Doug DREW et Scott MURRAY. 2000. Exode et afflux de cerveaux : Migration des travailleurs du savoir en provenance et à destination du Canada, Revue trimestrielle de l'éducation, vol. 6, no 3, produit no 81-003-XIF au catalogue de Statistique Canada.
    DeVORETZ, Don, et Samuel A. LAYREA. 1998. Canadian Human Capital Transfers: The United States and Beyond. Commentaire n° 115 de l'Institut C.D. Howe.
  2. ZHAO et al. 2000. Les pertes représentaient environ 0,1 % des personnes ayant un revenu d'emploi et moins de 1 % de l'effectif des travailleurs dans une profession donnée. En outre, une comparaison des pertes migratoires au profit des États-Unis avec les gains migratoires provenant des échanges migratoires internationaux a permis de relativiser l'ampleur de « l'exode des cerveaux ».
  3. CERVANTES, Mario, et Dominique GUELLEC. 2002. The brain drain: Old myths, new realities. OECD Observer, no 230. Disponible à : http://www.oecdobserver.org/news/fullstory.php/aid/673/, (site consulté le 17 juin 2010).
  4. MICHALOWSKI, Margaret, et Kelly TRAN. 2008. « Les Canadiens à l'étranger », Tendances sociales canadiennes, no 85, produit n° 11-008-XIF au catalogue de Statistique Canada. Comme les émigrants canadiens sont aussi des immigrants ailleurs, les auteurs examinent les effectifs d'émigrants canadiens dans cinq pays en utilisant des sources de données provenant de ces pays.
  5. Cette enquête vise principalement à évaluer la couverture du recensement, notamment le sous-dénombrement. Elle cherche à recueillir diverses informations auprès des personnes n'ayant pas été dénombrées au Recensement. Elle permet notamment d'obtenir une estimation du nombre de personnes résidant à l'extérieur du pays lors d'une année de recensement mais qui résidaient au Canada au moment du Recensement précédent.
  6. Quelques différences conceptuelles existent entre les données de l'ACS et celles des recensements canadiens, notamment en ce qui concerne la règle de durée de résidence de deux mois dans l'ACS et la façon dont les données sont recueillies (tout au long de l'année dans l'ACS comparativement à une date fixe dans le recensement).
  7. La hausse considérable de l'émigration vers le continent asiatique, due en partie au développement économique de la Chine et d'autres pays asiatiques, explique notamment cette diminution. Selon les données de l'Enquête de contre-vérification des dossiers de recensements, alors que 17,9 % des émigrants canadiens ont choisi un pays situé sur le continent asiatique au cours de la période de 1996 à 2001, cette proportion a grimpé à 33,7 % pour la période de 2001 à 2006.
  8. Les émigrants temporaires sont ceux ayant résidé au moins six mois à l'extérieur du Canada et qui avaient l'intention de retourner au pays ainsi que ceux ayant résidé à l'extérieur du Canada pour moins de deux ans mais dont les intentions de retour au pays n'étaient pas connues. Les émigrants permanents sont ceux n'ayant pas l'intention de retourner au Canada ainsi que ceux ayant résidé à l'extérieur du Canada pour deux ans ou plus mais dont les intentions de retour au pays n'étaient pas connues.
  9. JEFFERYS, Kelly, et Randall MONGER. 2008. U.S. "Legal Permanent Residents: 2007."Annual flow report, Office of Immigration Statistics, Policy Directorate. Par exemple, en 2007, cette limite s'établissait à 26 120.
  10. Office of Immigration Statistics. 2008. Yearbook of Immigration Statistics, Department of U.S. Homeland Security. Disponible à : http://www.dhs.gov/files/statistics/publications/yearbook.shtm (site consulté le 17 juin 2010). L'Office of Immigration Statistics rend disponible les données sur le nombre d'admissions de résidents permanents par pays de naissance et par pays d'origine.
  11. Depuis le 16 octobre 2008, la durée de séjour permise entre chaque renouvellement des détenteurs de visas de travail réservés aux travailleurs canadiens et mexicains sous l'ALENA est de trois ans (plutôt que d'un an).
  12. NADEAU, S., L. WHEWELL, et S. WILLIAMSON. 2000. "Beyond the Headlines on the 'Brain Drain'". Canadian Journal of Policy Research, vol. 1, no 1, ISUMA..
  13. U.S. Citizenship and Immigration Services. 2006. Temporary Migration to the United States: Nonimmigrant Admissions Under U.S. Immigration Law, janvier,  Office of Policy and Strategy.
  14. BATALOVA, Jeanne. 2006. "The Growing Connection Between Temporary and Permanent Immigration Systems", Insight, 14. Migration Policy Institute.
  15. Il est possible qu'une certaine proportion des Canadiens qui passent plusieurs mois d'hiver aux États-Unis soit incluse dans les données de l'ACS. Comme ces Canadiens sont généralement relativement âgés, leur présence pourrait faire en sorte d'augmenter l'âge médian de la population canadienne, principalement dans les États au climat chaud. C'est le cas notamment des États de la Floride et de l'Arizona. Voir la partie sur l'émigration temporaire et l'émigration permanente dans la section méthodologie pour plus de détails.
  16. STATISTIQUE CANADA. 2008. Portrait de la scolarité au Canada, Recensement de 2006, produit no 97-560-X au catalogue de Statistique Canada, Ottawa.
  17. Les personnes n'étant pas dans la population active comprennent : les étudiants, les femmes à la maison, les travailleurs saisonniers, les personnes vivant en institution, etc.
  18. FRANK, Jeffrey, et Éric BÉLAIR. 1999. Cap vers le sud : Les diplômés de la promotion de 1995 qui ont déménagé aux États-Unis, produit n° 81-587 au catalogue de Statistique Canada, Ottawa. Statistique Canada et Développement des ressources humaines Canada.
  19. KING, Darren. 2008. Les diplômés du doctorat au Canada : Résultats de l'Enquête auprès des titulaires d'un doctorat, 2004-2005, produit n° 81-595 au catalogue de Statistique Canada. Ottawa.
  20. ZHAO et al. 2000. L'étude a montrée qu'en 1996 et en 1997, c'est parmi les médecins que l'on observait les taux d'émigration les plus élevés.
  21. SKINNER, Brett J. 2002. Medicare, the Medical Brain Drain and Human Resource Shortages in Health Care. Atlantic Institute for Market Studies. Disponible à : http://www.aims.ca/library/BrainDrain.pdf (site consulté le 17 juin 2010). Skinner utilisant des données provenant de l'Institut canadien d'information sur la santé, a montré que l'émigration totale de médecins du Canada toutes destinations confondues a grimpé au cours des années 1990, s'établissant à un sommet de 777 en 1994. Parmi eux, 319 médecins ont été admis aux États-Unis en tant que résidents permanents et il est permis de croire que la majorité des autres étaient des émigrants temporaires s'étant dirigés eux aussi aux États-Unis. Le nombre de médecins admis aux États-Unis en tant que résidents permanents a aussi crû considérablement dans les années 1990, atteignant un maximum de 522 en 1996. Selon cette étude, en considérant l'émigration totale temporaire et permanente des médecins d'un côté et les émigrants de retour et les nouveaux immigrants de l'autre, le Canada a enregistré une perte nette de médecins de 1994 à 1997.
  22. Le groupe des professionnels travaillant en santé inclut les médecins mais aussi plusieurs autres spécialistes de la santé tels que les chiropraticiens, les dentistes, les optométristes, les pharmaciens, les audiologistes, les thérapeutes, les infirmiers et infirmières diplômés, les vétérinaires, etc. Il inclut également les techniciens qui oeuvrent dans le domaine de la santé.
  23. Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé. mars 2008. « Mythe : Exode massif des médecins canadiens vers les États-Unis », À bas les mythes. Disponible à www.chsrf.ca/mythbusters/index_f.php (site consulté le 17 juin 2010). En ce qui concerne les médecins seulement, une étude montre que le nombre d'entre eux ayant été admis comme résidents permanents aux États-Unis a diminué considérablement récemment. De plus de 500 en 1996, ce nombre est passé à 169 en 2003, à 138 en 2004 et à seulement 122 en 2005 ainsi qu'en 2006.
  24. Selon les données de l'ACS, environ 1 300 médecins et autres spécialistes de la santé à l'exception des techniciens résidant aux États-Unis vivaient au Canada un an auparavant.
  25. Selon les données du recensement, environ 719 000 Canadiens travaillaient dans le secteur de la santé en 2006, dont environ 484 000 occupant un emploi autre que celui de technicien. Ces estimations, ont été obtenues en associant les groupes de professions de la Classification type des professions (CTP) utilisée dans l'ACS avec les codes de professions de la Classification nationale des professions pour statistiques (CNP-S) utilisée dans le Recensement de 2006. Comme la concordance n'est pas parfaite entre les deux classifications, un certain niveau d'incertitude est associé à ces estimations. Les conclusions tirées de ces chiffres demeurent toutefois conservatrices. Au maximum, la proportion de Canadiens oeuvrant dans une profession liée à la santé telle que définie dans la CTP utilisée dans l'ACS pourrait s'élever à 5,8 % et à 3,1 % lorsque l'on exclut les emplois de techniciens du calcul. Enfin, ajoutons que si l'appariement entre la CTP de l'ACS et la CNP-S du Recensement s'avère relativement simple dans le cas des professions liées à la santé, ce n'est pas le cas pour les autres groupes de professions. C'est pourquoi les comparaisons se limitent à ce groupe de professions.
  26. FINNIE, Ross. 2006. Mobilité internationale : données sur les taux de sortie et de retour des Canadiens, 1982 à 2003, produit n° 11F0019 au catalogue de Statistique Canada. Document de recherche.
  27. STATISTIQUE CANADA. 2008. L'évolution de la population active au Canada, Recensement de 2006, produit no 97-559-X au catalogue de Statistique Canada, Ottawa. Par exemple, selon les données du Recensement de 2006, le Canada a enregistré un taux de croissance annuel moyen pour ce qui est de l'emploi total de 1,7 % entre 2001 et 2006, ce qui classait le Canada en tête du peloton des pays du Groupe des Sept (G7).
  28. Par exemple, en 2000, le gouvernement du Canada a créé le Programme des chaires de recherche du Canada, un programme permanent visant à attirer et à retenir certains des chercheurs les plus accomplis et prometteurs du monde.