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Tableau; extrait des Mémoires de 1736 et 1763
Tableau; de la population aborigène du Canada,
1871 [PDF] [Carte]
RAPPORT SPÉCIAL DE LA CHAMBRE DES COMMUNES,
1857
Tables de population des diverses parties du Nord-Amérique
Britannique
Les chiffres ci-dessus inscrits (Recensements de 1871) comprennent la population aborigène (constatée d'une manière régulière et complête) des Provinces d'Ontario, de Québec, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Ecosse et de l'Isle du Prince-Edouard. Mais il n'existe pas de recensement de ces populations pour les autres parties du Nord-Amérique Britannique, où domine cependant cet élément. L'Isle de Terreneuve n'a pas de population aborigène ; les quelques familles sauvages qui s'y rencontrent, de temps à autre, appartiennent aux tribus de la Côte du Labrador (dont partie est annexée à Terreneuve), ou bien aux groupes Micmacs des Côtes-Sud du Golfe Saint-Laurent.
Il importe, au double point de vue de la Statistique et de l'Ethnographie, d'établir le chiffre approximatif des aborigènes de ces vastes espaces, dont ils ont été les premiers propriétaires.
On a vu, dans les pages qui précèdent, trois états, on pourrait dire Recensements, de la population aborigène, établis à trois époques différentes de l'histoire de la colonisation de ce pays. Ces trois renseignements, bien que n'étant pas complêts, ont une valeur considérable en ce qu'ils portent, pour autant, le caractère de l'exactitude relative que permet le sujet, et sont, par conséquent, l'expression du chiffre de population qu'une certaine étendue de territoire peut maintenir, par la chasse et la pêche, à l'état sauvage dans les conditions données. Certaines tribus cultivaient le maïs, la citrouille et la fève ; mais en étudiant les conditions de ces cultures, décrites dans les ouvrages des Missionnaires et des Découvreurs, on voit de suite que cette ressource, dans les meilleures années de rapport, ne dispensait pas d'avoir recours à la chasse et à la pêche, et que ces cultures n'avaient lieu que là où la grande pêche des côtes maritimes manquait ou bien lorsque l'espace à chasser était insuffisant.
La plupart des évaluations de la population aborigène, faites par les auteurs, tant anciens que modernes, sur les données fournies par les sauvages eux-mêmes, les voyageurs et les traiteurs, sont entachées d'exagération, que la critique a rarement découverte, tant on a de peine à admettre comme exact le chiffre de l'énorme superficie de territoire nécessaire à l'alimentation de l'homme par la chasse.
C'est ainsi que du temps de Champlain, et après, on évaluait à 30,000 âmes et plus, la population de la nation Huronne ; Champlain lui-même tombe dans cette erreur qu'il corrige, cependant, d'une certaine façon, en disant que cette nation comptait seulement 2,000 guerriers, ce qui suppose environ 10,000 âmes. Et, en effet, un recensement régulier fait par les Missionnaires, en 1639, c'est-à-dire à l'époque de la plus grande concentration des Hurons, constate alors 32 bourgades, 700 cabanes, (chez les Hurons-Iroquois des bourgades sédentaires, ces logements en tonnelles servaient à un plus ou moins grand nombre de familles), 2,000 feux, 12,000 personnes. (Relation de 1640, page 62).
Il faut remarquer que les Hurons cultivaient le sol, pêchaient dans le Lac Huron et chassaient dans une assez grande étendue de forêts inhabitées, à l'Est de leur pays de séjour.
La guerre d'extermination que se firent entre elles les diverses tribus de race Huronne-Iroquoise habitant la vallée des Lacs Ontario, Erié, Huron et voisinage, amena la presqu'extinction des Hurons en 1648 et 1649, et réduisit le nombre des autres tribus au point que la confédération des cinq Cantons Iroquois, la plus puissante organisation aborigène connue, ne comptait, en 1665 et 1677, malgré l'annexion des restes d'autres peuplades, que quelques milliers d'âmes.
La population des cinq Cantons a été régulièrement constatée, en 1665, par les Missionnaires Jésuites, et, en 1677, par Wentworth Greenhalgh, dans un tour fait à cet effet pour le compte du gouvernement Anglais. Le résumé de ces deux dénombrements se trouve, le premier, dans la Relation de 1665, pages 10 et 11 ; le second, dans les Archives de Londres.
En 1665, les Anniégués (Agniers) comptaient 400 guerriers ; les Onneyouts 140 guerriers ; les Onnontagués 300 guerriers ; les Oïogouens (Goyogouins) 300 guerriers ; et les Sonnontouans (Tsonnontouans) 1,200 guerriers : en tout 2,340 guerriers, ou environ 11,700 âmes.
Le dénombrement de 1677 est ainsi résumé : Maquaes (Agniers) 5 bourgades, 96 cabanes, 300 guerriers ; Onyades (Onneyouts) 1 bourgade, 100 cabanes, 200 guerriers ; Onondagos (Onnontagués) 2 bourgades, 164 cabanes, 350 guerriers ; Caïougos (Goyogouins) 3 bourgades, 100 cabanes, 300 guerriers ; Senecques (Tsonnontouans) 4 bourgades, 324 cabanes, 1,000 guerriers : en tout 2,150 guerriers ou environ 10,750 âmes.
Avant d'examiner les trois documents les plus importants qu'on possède sur la question de la population aborigène ancienne, il est intéressant d'ajouter un dernier renseignement, portant le caractère de l'exactitude. Ce renseignement se rapporte à l'année 1745, et se trouve aux Archives de Paris. Les Missionnaires, MM. les Abbés Laloutre et Maillard et les PP. Lacorne et de l'Estage, rendent compte des familles Micmacs et constatent l'existence de 200 familles dans l'Acadie (la Nouvelle-Ecosse) ; de 80 familles à l'Isle Royale (Cap Breton); de 195 familles à Miramichi, et de 60 familles à Restigouche : en tout 535 familles ou environ 2,407 âmes. Les familles sauvages donnent en moyenne à peu près 4.5 individus par famille ; et comme le nombre des hommes en état de porter les armes est un peu plus grand que celui des ménages, on multiplie par 5 le nombre des guerriers, et par 4 1/2 le nombre des familles pour avoir le chiffre de la population. C'est à ces taux que, chaque fois qu'il y a lieu, la population est calculée dans les pages qui suivent.
Les grands faits qui ressortent de l'examen des conditions de l'état sauvage, dans ce pays, sont :
Pour juger du plus ou moins de valeur des chiffres donnés pour représenter la population Sauvage d'une division territoriale non recensée, il faut tenir compte de ces éléments de critique.
Le premier des états de population indigène dont il vient d'être parlé, date de 1611 ; il a été préparé par un missionnaire Jésuite, et se trouve inséré dans la Relation de cette année, la première de cette série de lettres admirables qui constituent la source la plus féconde de l'histoire des premiers temps de la colonisation du Canada.
Le pays habité par les tribus mentionnées dans cette Relation, qui toutes appartenaient à la grande famille algonquine, était un pays de belle chasse et de bonne pêche. Les Souriquois (Micmacs d'aujourd'hui) habitaient ce qui constitue aujourd'hui les Provinces de la Nouvelle-Ecosse et de l'Isle du Prince-Edouard, le littoral du Golfe Saint-Laurent, dans les Provinces du Nouveau-Brunswick et de Québec, et les déversoirs Est de cette région ; ils étaient environ 3,500 et leur territoire d'alors couvrait une superficie d'environ 45,000 milles anglais carrés.
Les Etaminquois (Maléchites d'aujourd'hui) habitaient toute la vallée de la Rivière Saint-Jean, dans le Nouveau-Brunswick, et partie de l'Etat du Maine, s'étendant, en comprenant tout l'intérieur, jusqu'au fleuve Saint-Laurent, dans toute cette région qui fait face à l'Est et à l'Ouest au cours de la Rivière Saint-Jean et de ses affluents ; ils étaient 2,500 et leur territoire couvrait, alors, une superficie d'à peu près 40,000 milles carrés; ils avaient moins de pêche maritime que les Souriquois.
Les Kinibéquis (Abénakis d'aujourd'hui) occupaient partie des Etats du Maine, du Vermont et du New Hampshire, les Etats de Massachusett et de Connecticut, et toute la vallée du Saint-Laurent, rive sud, depuis la Rivière Chaudière jusqu'au pays des Iroquois, et chassaient même sur le littoral de la rive nord du Saint-Laurent ; ils étaient 3,000 et leur territoire couvrait une superficie d'environ 55,000 milles anglais : leurs côtes de pêche avaient beaucoup de valeur sans avoir l'importance de celles des Souriquois et des Etaminquois.
Les Montagnets appartenaient à la famille Abénakise : ils chassaient dans les montagnes du New Hampshire et du Vermont et dans cette partie de la Province de Québec qu'on appelle les Cantons de l'Est, et le district de Beauce : ils étaient 1,000 et occupaient environ 20,000 milles carrés de territoire, sans pêche. On a donc,--dans un pays les plus abondants en chasse et en pêche, un des plus propres par conséquent à supporter une population sauvage nombreuse, et cela dans une période de prospérité et à une époque ou nulle influence étrangère n'était encore venue troubler l'état primitif de ces peuples,--10,000 habitants pour environ 160,000 milles carrés de territoire, ou 1 habitant par 16 milles carrés, ou 1 habitant par chaque 41 kilomètres carrés. Et pour les Souriquois, séparément, 1 habitant par environ 12 milles carrés ou à peu près 31 kilomètres carrés.
Les deux autre états de population sauvage, inscrits plus haut, se rapportent aux années 1736 et 1763 : le premier est un Mémoire déposé aux Archives de Paris, et qui est dû à un officier du gouvernement Français dont le nom n'est point donné ; le second est de Sir William Johnson, et fait partie des Documents Anglais intitulés : Plantations General Papers.
Il est fort intéressant de mettre en regard ces deux évaluations du nombre des sauvages, faites pour les mêmes tribus et les mêmes territoires, à plus d'une quart de siècle d'intervalle de temps. Voici le tableau résumé des renseignements de ces deux Mémoires, groupés de manière à pouvoir être comparés ; ces mémoires ne donnent, tous deux, que le nombre des guerriers ; c'est-à-dire environ le cinquième de la population totale, qu'on peut ainsi établir au chiffre de 79,375 âmes, d'après le mémoire français, et à cinquante neuf mille neuf cents âmes, d'après le mémoire anglais, ou plutôt à 78,000, en suppléant à la lacune de ce dernier mémoire qui ne comprend qu'une partie des Abénakis et ne contient point l'énumération des Sioux, des Assiniboines et des Illinois.
Tableau extrait des Mémoires de 1736 et 1763 sur la Population aborigène de certains territoires de l'Amérique du Nord, maintenant partie située dans les Etats-Unis d'Amérique et partie dans le Canada.
Noms des Tribus. | Désignation des territoires habités. | 1736. | 1763. | ||
Nombre des guerriers. | Population. | Nombre des guerriers. | Population. | ||
CANADA. | |||||
Abénakis (inclue partie des Maléchites évidemment) | Rivière St. Jean (N.-Brunswick), Bécancour, St. François, Cantons de l'Est (Province de Québec) | 5901 | 2,950 | 1002 | 500 |
Algonquins, Outaouais, Poutouatamis, Sauteux, Cris et autres tribus apparentées | Vallée de la Rivière Outaouais, vallée et Isles du lac Huron, Nord du Lac Supérieur, vallée de la Rivière Kaménistikouïa, et de là jusqu'aux districts du Lac la Pluie, de la Rivière Rouge et de la Rivière au Cygne | 2,295 | 11,475 | 4,1303 | 20,650 |
Hurons | Lorette, près Québec, Rivière Détroit | 260 | 1,300 | 290 | 1,450 |
Iroquois | Kauknaouâgâ, Lac des Deux-Montagnes, St. Régis | 370 | 1,850 | 360 | 1,800 |
ETATS-UNIS. | |||||
Iroquois et tribus adoptées | Etats de New-York, Pennsylvanie, Ohio, et partie des Etats de Maryland and et des deux Virginies | 1,110 | 5,550 | 2,2304 | 11,150 |
Sioux, Assinipoëls et Puants (Pichoux) | Le Minnesota et le Dakota | 2,530 | 12,650 | ... 5 | ... |
Illinois et tribus affiliées | Illinois | 600 | 3,000 | ... 6 | ... |
Kiouanans, Outaouais, Sauteux, Poutouatamis, Yoouais, Folle-Avoines, Renauds, Kikapous, Maskoutins, Cherokis, Chicakas, Miamis, Chaouanons et autres tribus apparentées | Le Michigan, l'Indiana, partie des deux Virginies, le Kentucky, le Tennessée, le Missouri, l'Arkansas, le Kansas, le Nébraska, l'Iowa, le Wisconsin | 8,120 | 40,600 | 4,8707 | 24,350 |
Total | 15,875 | 79,375 | 11,980 | 59,900 | |
Ajoutant au mémoire anglais les populations qui y sont omises | ... | 79,375 | ... | 78,000 |
1 Le mémoire français mentionne que les Abénakis
et les Loups (Mohicans) comptaient 600 guerriers (3,000 âmes),
de Boston jusqu'en Virginie ; mais cette section de la nation n,est
pas énumérée dans le mémoire.
2 Le mémoire de Sir William Johnson dit que ce rapport
est incomplêt pour les Abénakis ; il n'y est fait
mention que des sauvages de Saint-François.
3 L'augmentation s'était faite par l'immigration
des races Algonquines des Etats-Unis au Canada, des Outaouais, Poutouatamis,
Sauteux, &c., &c., depuis le lac Huron jusqu'aux limites du district
de la Rivière au Cygne, Nord-Ouest.
4 L'augmentation des Iroquois s'était faite
par adoption et incorporation de tribus.
5 Le mémoire anglais dit qu'on n'a pas
pu faire le recensement de ces tribus.
6 Le mémoire anglais dit qu'on n'a pas
pu faire le recensement de ces tribus.
7 Cette énorme diminution a eu pour cause les guerres
atroces que se faisaient ces nations, resserrées sur un espace
trop étroit, lesquelles guerres rendaient, par les massacres,
la mortalité supérieure aux naissances, avec l'Emigration
vers le Canada et l'adjonction de petites tribus à la Confédération
Iroquoise ; (voir les notes 3 et 4) : ainsi les races Algonquines
du Canada ont augmenté de 9,175 âmes, les Hurons de 150,
et les Iroquois des Etats-Unis de 5,600, pendant que les nobreuses
tribus, en dernier lieu mentionnées, ont diminué de 16,250.
Les Iroquois du Canada ont subi une diminution de 50 dans le même
temps.
Pour comparer ces deux Mémoires, il faut d'abord ajouter au chiffre total du mémoire anglais les montants qui représentent les peuplades non recensées dans ce mémoire, savoir :-- les Abénakis de la Rivière Saint-Jean : 490 guerriers; les Illinois : 600 guerriers; et les Scioux-Assiniboines : 2,530 guerriers : en tout 3,620 guerriers ; une population, conséquemment, d'environ 18,100 âmes. Ajouté fait de cette population au chiffre total de 59,900, du mémoire de l'année 1763, on a 78,000 âmes pour cette dernière année, contre 79,375 en 1736, accusant une diminution, sur tout l'ensemble, de 1,375 âmes.
La superficie habitée est la même pour les deux époques pour les mêmes populations, environ 1,000,000 de milles carrés (2,590,000 kilomètres) pour la partie de la population située dans les Etats-Unis, et comprenant les Etats et Territoires désignés dans le Tableau. La population aborigène de cette région nombrant, en 1736, par le mémoire complet, 61,800, c'est donc en gros 1 habitant par chaque 16 milles carrés ; mais diversement distribués, variant d''un minimum de 14 milles à un maximum de 28 milles par tête. Pour la portion de territoire située du côté Canadien et comprenant les lieux indiqués au Tableau, en tout à peu près 650,000 milles carrés (1,683,000 kilomètres) : la population aborigène y étant, en 1736, de 17,575, c'est donc 1 habitant environ par chaque 37 milles carrés. De 1736 à 1763, la population aborigène mentionnée aux deux mémoires a subi, dans son ensemble, une diminution totale de 1,375 âmes ; mais il y a ceci à remarquer, c'est que cette diminution (de même que les changements en moins causés par les migrations) a porté exclusivement sur la partie la plus densement peuplée, (chassant dans 14 milles carrés par tête). La population du côté Canadien, chassant dans 37 milles carrés par tête, a augmenté, dans cet intervalle de temps, de 9,275, quand celle du côté Américain a diminué dans son ensemble, de 10,650 âmes. Du côté des Etats-Unis, encore, les tribus cultivant la terre et ayant 28 milles par tête à chasser ont augmenté, en même temps que diminuaient les autres peuplades. L'augmentation, du côté Canadien, est due surtout à l'immigration venue du côté Américain ; car les populations aborigènes de l'Amérique du Nord, depuis qu'on les connait, restent, en somme, à la longue année et prises comme un tout, au même chiffre de population quand elles ne décroissent pas. L'immigration qui s'est faite a eu lieu en conséquence de ce que les guerres d'extermination de la période précédente avaient laissé sans habitants de grands territoires du côté Canadien.
Pour la première fois, par le Recensement de 1871, un dénombrement exact de la population aborigène a été fait dans les limites des Provinces de l'Isle du Prince-Edouard, (323,) de la Nouvelle-Ecosse, (1,666,) du Nouveau-Brunswick, (1,403,) de Québec, (6,988,) et d'Ontario, (12,978,) constatant en tout, pour ces cinq Provinces, une population aborigène de 23,358.
Toutefois, comme le recensement n'a enrégistré cette population que par localités et point par tribus, on a songé à suppléer a cette lacune et, en même temps, à établir les chiffres de la population indigène pour toute l'étendue des possessions anglaises du Nord-Amérique, avec aussi le chiffre approximatif de la superficie de territoire habitée par chacune des tribus ou groupes de tribus : travail qui se trouve résumé dans le Tableau qui va suivre. Les renseignements ont été puisés dans les recensements de 1871, dans les écrits et les notes des Missionnaires, dans les rapports, ouvrages et mémoires publiés à diverses époques, et dans des rapports obtenus de vive voix de personnes ayant été en relations intimes avec ces peuplades. La partie de population aborigène de beaucoup la moins bien connue, sous le rapport du nombre, est celle de la Colombie Britannique, et c'est précisément à cause de cela que le chiffre de cette population a toujours été considérablement exagéré. Les tribus de la Colombie appartiennent toutes à la race Dénè ; elles ont été classées dans ce travail d'après l'excellente division qu'en a faite le Dr. Latham. (The Natural History of the Varieties of Man.) La partie la mieux connue, maintenant, en dehors des anciennes provinces, est le territoire de l'Athabaska--Mackenzie, grâce à la belle étude de cette région qu'a publiée, en 1874, le Révérend Père Petitot, Missionnaire Oblat.
Il serait impossible d'énumérer tout les noms qu'on a donnés aux tribus et aux sous-tribus indigènes du Nord-Amérique et de faire la liste du nombre de dialectes qu'on a comptés comme langues distinctes. Souvent, très-souvent, on attribue aux mêmes petits groupes nomades de noms différents, selon qu'un voyageur les a rencontrés dans un endroit, et un autre voyageur, dans un autre. Les noms, donnés dans le Tableau suivant, sont les noms consacrés par l'histoire ou par l'autorité des ethnographes pour désigner les grands groupes.
Toutes les familles aborigènes de l'Amérique Britannique se partagent entre quatre races. Ces quatre races sont : 1. Celle des Esquimaux, ou Innok (pluriel Innoït) ; 2. Celle dite des Dénè-Dindjié ; 3. Celle des Algonquins ou la race Algique ; 4. Celle des Hurons-Iroquois.
À la suite de chaque nom de tribu, dans le Tableau qui suit, on a inséré des lettres qui indiquent à quelle des quatre grandes races cette tribu appartient : AL. pour la race Algique ; H.-I. pour la race Huronne-Iroquoise ; D.D. pour la race Dénè-Dindjié, et IN. pour la race des Esquimaux.
On a imaginé le mot villagier, pour indiquer cette manière qu'ont adopté, dans les parties colonisées du pays, plusieurs tribus ou sous-tribus aborigènes de vivre en villages. Ces villagiers font toujours un peu de chasse et de pêche, un peu de culture de la terre; mais ils vivent surtout de diverses industries, telles que le passage des peaux, la fabrique de raquettes, de souliers-mous, d'objets de fantaisie confectionnés par les femmes. Dans certains endroits, les hommes travaillent dans les chantiers à bois, et servent de guides et de porteurs dans les explorations et les chasses de plaisir. Quelques-uns sont devenus des cultivateurs à l'aise.
La petite Carte qui accompagne ce Tableau, en le complétant, permettra au lecteur de se faire une idée nette des endroits occupés par chaque groupe agorigène, et de l'étendue relative des pays de chasse, et de leur situation, par rapport aux côtes maritimes et aux grandes pêches de l'intérieur. Les numéros d'ordre se réfèrent également au Tableau et à la Carte.
Il n'est pas besoin de dire que les territoires de chasse de chaque tribu sauvage ne sont point marqués en fait, par des limites précises et invariables comme celles qui divisent l'une de l'autre les provinces d'un pays organisé, et que, par conséquent, les localisations et les chiffres fournis ne sont qu'approximatifs, en dehors de cette partie des données qui sont empruntées au Recensement de 1871. Quant aux calculs des superficies, ils ont, comme le reste, été faits avec un grand soin, et on a la confiance qu'ils ne cèdent point, en exactitude, aux évaluations faites de temps à autre (qui toutes nécessairement varient) de la superficie des régions non arpentées du continent d'Amérique. Dans l'ensemble des superficies portées au Tableau par occupation des tribus et données en détails, ci-après, pour chaque Province, on a éliminé la superficie des Baies et des Grands Estuaires. Les isles de Terreneuve et d'Anticosti, qui n'ont point de population aborigène, ne sont pas incluses dans les superficies du Tableau ; mais elles sont inscrites plus loin : Terreneuve séparément, Anticosti, dans la superficie de la Province de Québec.
Tableau de la population aborigène du Canada et de la superficie en milles carrés des pays de chasse et de pêche occupés par les diverses tribus, le tout se référant à l'année 1871. [PDF] [Carte]
Noms des Tribus. | Description des lieux habités. | Population. | Superficie territoriale en Milles carrés anglais. |
1-Les Esquimaux, IN | Littoral de la Mer du Nord, du Labrador à l'Alaska, les bords septentrionnaux et les isles de la Baie d'Hudson, avec les isles de l'Océan Arctique. | 4,000 | 600,000 |
2-Les Naskapis, AL | Intérieur du Labrador, déversoirs Sud-Est du Labrador, Terres de Rupert, à l'Est de la Baie d'Hudson, et le pays Mistassin. | 2,500 | 330,000 |
3-Les Montagnais, AL | Côte Nord du Golfe et de l'embouchure du St. Laurent, vallée de la Rivière Saguenay. (Ces sauvages ne pêchent pas.) | 1,745 | 115,000 |
4-Les Micmacs, AL (Villagiers.) | Nouvelle-Ecosse, L'Isle du Prince-Edouard, partie Est du Nouveau-Brunswick, comtés de Bonaventure, Gaspé et Rimouski, dans la Province de Québec. | 3,459 | 56,000 |
5-Les Maléchites, AL (Villagiers.) | vallée de la Rivière St-Jean, dans le N.-Brunswick, comtés de Témiscouata, Kamouraska et l'Islet, dans la Province de Québec. | 574 | 24,000 |
6-Les Hurons, H.-I (Villagiers.) | Lorette, environs de Québec, et comté d'Essex, dans Ontario. | 356 | 10,000 |
7-Les Les Ouamontachingues, Têtes de Boules, etc., AL | Territoire du Saint-Maurice. | 247 | 29,000 |
8-Les Abénakis, AL (Villagiers.) | Sud du District des Trois-Rivières, Cantons de l'Est et voisinage. | 326 | 13,000 |
9-Iroquois, H.-I (Villagiers.) | Kauknaouaga, Lac des Deux-Montagnes et St. Régis, dans la Province de Québec ; plusieurs endroits dans Ontario, et surtout sur la Grande-Rivière. | 6,374 | 13,000 |
10-Outaouais, diverses tribus, AL | Divers endroits dans Québec, vallée de l'Outouais et partie des versants de la Baie James. | 3,540 | 103,000 |
11-Algonquins, Poutouatamis, gens du Nord, etc., AL (En partie villagiers.) | Grande partie d'Ontario ; Isle Manitouline et autres ; intérieur nord, du Lac Huron à la Baie James, et Sud de cette Baie. | 8,637 | 124,000 |
12-Les Sauteux, Maskégons et autres tribus, AL | Nord du Lac Supérieur, Portages, du Lac jusq'au delà de Manitoba, partie Sud-Est du territoire du Nord-Ouest. | 9,000 | 336,000 |
13-Les Cris de la Prairie, AL Les Cris des Bois, AL |
Les régions du Lac qu'Appelle et de la moyenne Kisiskatchiouane Au Nord, au Nord-Est et N-Ouest des précédents |
5,500 3,000 |
247,000 |
14-Les Sioux nomades de la frontière, H.-I | Voisinage de Manitoba. | 1,400 | 17,000 |
15-Les Assiniboines, H.-I | De la Rivière Souris allant Nord-Ouest. | 2,000 | 52,000 |
16-Les Pieds-noirs Les Gens du sang AL Les Piégânes |
La région Sud-Ouest du Nord-Ouest, avec partie des terres arrosées par les deux branches de la haute Kisiskatchiouane, allant Nord | 4,000 1,500 2,000 |
126,000 |
17-Les Sarcis, H.-I (Adoptés par les Pieds-noirs) | voisins des précédents. | 200 | 6,000 |
18-Les Montagnais de l'Ouest ou Chippéouayanes, D.D. | De la Rivière Anglais au Grand Lac l'Esclave ; s'étendant à toute la vallée de l'Athabaska. | 5,000 | 195,000 |
19-Les mangeurs de Caribou, D.D. | Dans les steppes au nord-Est des Montagnais. | 2,000 | 93,000 |
20-Les couteaux jaunes, D.D. | A l'Est du grand Lac l'Esclave, voisins des mangeurs de caribou. | 500 | 72,000 |
21-Les Plats côtés de Chiens, D.D. | Nord du grand Lac l'Esclave. | 1,500 | 67,000 |
22-Les Castors, D.D. | A la Rivière à la Paix. | 1,000 | 58,000 |
23-Les Esclaves, D.D. (appelés Strong-Bows par Franklin) | Nord Ouest du grand Lac l'Esclave, sur les Rivières Mackenzie et des Liards. | 1,200 | 73,000 |
24-Les Peaux de Lièvres, D.D. | Au Nord du Lac du grand Ours, voisins des Esquimaux. | 800 | 68,000 |
25-Les Na'annès, D.D. | Les Montagnes de la Mackenzie, dans le Nord-Ouest, et coin Nord-Est de la Colombie. | 3,000 | 100,000 |
26-Les Daho-Dinnis, D.D. (Mauvais Monde) | Les versants des Montagnes Rocheuses, Rivière aux Liards, en Colombie, s'étendant dans le Nord-Ouest, au Nord. | 1,500 | 57,000 |
27-Les Loucheux, D.D. | La région Ouest du Nord-Ouest, et la région Nord-Ouest de la Colombie Britannique. | 4,000 | 171,000 |
28-Les Sekkanais, D.D. | Entre la Rivière à la Paix et la Rivière aux Liards, dans la Colombie surtout, allant au Sud jusqu'aux sources de la Rivière Fraser; ils occupent les deux versants des Montagnes Rocheuses. | 2,500 | 85,000 |
29-Les Takalis, Porteurs, D.D. | La partie intérieur Est de la Colombie, entre la frontière et le Haut Fraser. | 2,000 | 57,000 |
30-Les Koutanis, D.D. | Partie Sud-Est de la Colombie. | 1,000 | 20,000 |
31-Les Haïdah, D.D. (4 clans.) | Archipel des Isles de la Reine Charlotte, et le vis-à-vis des côtes et de la terre-ferme. | 3,000 | 34,000 |
32-Les Chemmesyans, D.D. (4 clans.) | Isles et terre-ferme au sud des précédents. | 1,000 | 12,000 |
33-Les Billacoulas, D.D. (8 clans.) | Les Estuaires et les vallées des Rivières au sud de précédents. | 1,500 | 20,000 |
34-Les Haïltsa, D.D. (8 clans.) | Le Nord de Vancouver, les côtes et la terre-ferme du vis-à-vis. | 2,500 | 29,000 |
35-Les Noutkans ou Ouakash, D.D. (6 clans.) | Vancouver, côtes et terre-ferme du vis-à-vis. | 3,000 | 34,000 |
36-Les Tsihaïli-Sélish, D.D. (9 clans.) | Partie sud de Vancouver et la vallée de la Rivière Fraser. | 5,000 | 52,000 |
Total. | 102,358 | 3,498,000 |
On voit qu'à prendre tout ensemble la population aborigène du Nord-Amérique Britannique, en tenant compte des quelques tribus qui vivent surtout de culture et d'industrie au sein des provinces colonisées comme des tribus placées dans des conditions exceptionnellement défavorables des climats arctiques, la moyenne superficie habitée est de 34 milles carrés par tête. Eliminant du calcul les peuplades plus haut désignées, qui occupent les deux extrémités de l'échelle de comparaison, la moyenne tombe à environ 25 milles carrés par tête, le minimum étant d'environ 10 milles carrés par tête ; le maximum se rencontrant au sein des climats les plus rigoureux et le minimum où la pêche des côtes maritimes abonde et seulement là. Dans les meilleurs pays de chasse de la région des climats modérés, en l'absence de grande pêche et de culture importante, l'élévation du chiffre de la population sauvage au-dessus de 1 habitant par 15 milles carrés amène la souffrance et la maladie, ou l'incursion sur les territoires voisins et la guerre qui en est la suite.
Sir George Simpson, répondant, en 1857, au comité spécial de la Chambre des Communes d'Angleterre, dans l'Enquête instituée à cette époque sur les affaires de la Compagnie de la Baie d'Hudson, signale (Page 58 du Rapport) de nouveau le fait de ces oscillations périodiques d'augmentation et de diminution que subissent les populations sauvages. Il constate que les tribus des forêts de l'Ouest, après avoir été décimées par la maladie pendant plusieurs années, en étaient alors à une période d'augmentation de population, tandis que les tribus de la prairie se trouvaient, dans le même temps, sous le faix d'une diminution causée par les guerres de clans et la maladie.
On peut résumer les résultats de l'étude consignée dans le Tableau qui précède et sur la petite Carte qui accompagne, comme suit :--
Sous le rapport des races, on compte, sur le territoire Britannique du Nord-Amérique :--
De la Race Algique | 46,028 |
" Dénè-Dindjié | 42,000 |
" Huronne-Iroquoise | 10,330 |
" Innok | 4,000 |
102,358 |
Sous le rapport de la manière d'être on compte :
Vivant principalement de pêche, environ | 23,000 |
" en camps, de la chasse des prairies, environ | 18,000 |
" en villagiers, au sein des colonisations, environ | 17,358 |
" par familles, dans les forêts, environ | 44,000 |
102,358 |
Sous le rapport de la division géographique générale du continent, on compte :
Habitant l'Ouest des Montagnes Rocheuses, environ | 26,000 |
" l'Est " " " " | 76,358 |
102,358 |
Sous le rapport des divisions territoriales, on compte :
Habitant la Province de l'Isle du Prince-Edouard | 323 |
" " Nouvelle-Ecosse | 1,666 |
" " Nouveau-Brunswick | 1,403 |
" " Québec | 6,988 |
" " Ontario | 12,978 |
" " Manitoba | 500 |
" " Colombie Britannique | 23,000 |
Habitant les Terres de Rupert | 33,500 |
" le Labrador et les Déversoirs arctiques | 22,000 |
102,358 |
On a parlé, plus haut, du témoignage donné au Comité spécial des Communes d'Angleterre, en 1857, par Sir George Simpson, qui a été pendant trente-sept ans Gouverneur des Territoires de la Compagnie de la Baie d'Hudson en Amérique. Sir George produisit en même temps devant le Comité un Mémoire préparé par les officiers de la Compagnie, sur la population des pays de traite couverts par leurs comptoirs ; c'est-à-dire la population aborigène, existant en 1856 dans le Labrador, les parties nord non encore colonisées des Provinces de Québec et d'Ontario, toutes les terres de Rupert, l'Athabaska-Mackenzie, la Colombie Britannique, les côtes et les isles de l'Amérique Russe confinant à la Colombie, les territoires Américaines de Washington, d'Idaho, d'Orégon et partie du territoire de Montana*. Comme ce Mémoire, émané de la Compagnie de la Baie d'Hudson, a une importance capitale, il importe de le reproduire ici dans toute son intégrité.
Il faut ici remarquer que les quinze années qui se sont écoulées depuis l'époque de la préparation du Mémoire de la Baie d'Hudson (1856) et l'époque à laquelle se réfère le Tableau de cet ouvrage (1871) n'ont apporté, en fait, aucun changement notable, dans le nombre et dans la manière d'être des populations aborigènes vivant de chasse et de pêche au sein des régions non colonisées de l'Amérique Britannique du Nord.
* Ceci a trait à l'année 1857. Depuis ce temps-là, les rapports de la Compagnie de la Baie d'Hudson avec les territoires Américains sont changés. En exécution du Traité de 1863 (ratifié et proclamé en 1864), pour le réglement final des réclamations de la Compagnie de la Baie d'Hudson et de la Compagnie Agricole du Détroit de Puget, les Commissaires nommés ont rendu leur décision (en 1869), accordant à la première de ces Compagnies $450,000, et à la seconde $200,000 pour l'abandon aux Etats-Unis de tous leurs droits possessoires.
RAPPORT SPÉCIAL DE LA CHAMBRE DES COMMUNES, 1857.
_____
(C. Appendice No. 2, pages 365,366 et 367.)
_____
" POPULATION SAUVAGE.
" Il est très difficile d'obtenir des informations correctes sur les populations sauvages ; les habitudes nomades et la vaste étendue de pays sur la quelle elles sont dispersées induisent en erreur et rendent presqu'impossibles les travaux de dénombrement. L'estimé qui suit a été compilé avec un grand soin, d'une masse de documents ; les connaissances personnelles de plusieurs des officiers de la Compagnie ont aussi été mises à contribution et le tout a été comparé avec divers rapports publiés, notamment avec les rapports présentés au Gouvernement en 1846 par MM. Warre et Vavasour, et le Mémoire lu devant l'Institut Canadien par le Colonel Lefroy, de l'Artillerie Royale.
_____
" ETABLISSEMENTS de la Compagnie de la Baie d'Hudson, en 1856, et le nombre des sauvages les fréquentant.
Postes. | Localités. | Départe-ments. | Districts. | Nombre de Sauvages. |
Fort Chipeouayan | Territoire Sauvage | Nord | Athabaska | 750 |
Dunvegan | 400 | |||
Vermillon | 250 | |||
Fond du Lac | 150 | |||
Fort Simpson | Rivière M'Kenzie | 2,000 | ||
Fort aux Liards | 400 | |||
Fort Halkett | 300 | |||
Youcon | 4,000 | |||
Rivière Peel | 1,000 | |||
Lapierre | 150 | |||
Fort Good Hope | 700 | |||
Fort Rae | 600 | |||
Fort Résolution | 500 | |||
Big Island | 80 | |||
Fort Norman | 700 | |||
Isle à la Crosse | Terres de Rupert | Rivière aux Anglais | 700 | |
Rivière Rapide | 250 | |||
Lac Vert | 120 | |||
Deer's Lake | 250 | |||
Portage la Loche | 50 | |||
Edmonton | Saskatcheouan | 7,500 | ||
Carlton | 6,000 | |||
Fort Pitt | 7,000 | |||
Rocky Mountain House | 6,000 | |||
Lac la Biche | 500 | |||
Petit lac l'Esclave | Territoire Sauvage | 400 | ||
Fort Assiniboine | Terres de Rupert | 150 | ||
Jasper House | Territoire Sauvage | 200 | ||
Fort à la Corne | Terres de Rupert | 300 | ||
Fort Cumberland | Cumberland | 350 | ||
Moose Lake | 200 | |||
La Passe | 200 | |||
Fort Pelly | Rivière au Cygne | 800 | ||
Fort Ellice | 500 | |||
Lac Qu'Appelle | 250 | |||
Shoal River | 150 | |||
Touchwood Hills | 300 | |||
Egg Lake | 200 | |||
Fort Garry B. Fort Garry Prairie du Cheval-Blanc |
Rivière Rouge | 7,000 inclus les blancs et Métis. |
||
Pembina | 1,000 do | |||
Manitoba | 200 do | |||
Reed Lake | 50 | |||
Fort Francis | Lac la Pluie | 1,500 | ||
Fort Alexandre | 300 | |||
Portage au Rat | 500 | |||
Chien Blanc | 100 | |||
Lac de Bonnet | 50 | |||
Lac de Bois Blanc | 200 | |||
Shoal Lake | 200 | |||
Norway House | Norway House | 500 | ||
Berens' River | 180 | |||
Nelson's River | 400 | |||
York Factory | York | 300 | ||
Churchill | 400 | |||
Severn | 250 | |||
Lac à la Truite | 250 | |||
Oxford House | 300 | |||
Albany Factory | Sud | Albany | 400 | |
Marten's Falls | 200 | |||
Osnaburg | 200 | |||
Lac Seul | 300 | |||
Mataouagamingue | Kinogoumissi | 250 | ||
Kuckatoush | 150 | |||
Michipicoten | Canada | Lac Supérieur | 300 | |
Batcheouana | 100 | |||
Mamainse | 50 | |||
Pic | 100 | |||
Lac Long | Terres de Rupert | 80 | ||
Lac Nipigon | Canada | 250 | ||
Fort William | 350 | |||
Pigeon River | 50 | |||
Lac d'Original | 50 | |||
Lacloche | Lac Huron | 150 | ||
Petit Courant | 500 | |||
Mississaugie | 150 | |||
Green Lake | 150 | |||
Lac du Poisson Blanc | 150 | |||
Sault Sainte-Marie | Sault Sainte-Marie | 150 | ||
Moose Factory | Terres de Rupert | Mouse | 180 | |
Baie de Hanna | 50 | |||
Abittibi | 350 | |||
New Brunswick | 150 | |||
Grande Rivière Baleine | Main Est | 250 | ||
Petite Rivière Baleine | 250 | |||
Fort George | 200 | |||
Rupert's House | Rivière Rupert | 250 | ||
Mistassini | 200 | |||
Temiskamai | 75 | |||
Ouosouonabi | 150 | |||
Mechiskan | 75 | |||
Pike Lake | 80 | |||
Nitchequon | 80 | |||
Kaniapiscô | 75 | |||
Temiscamingue | Canada | Témiscamingue | 400 | |
Grand Lac | 200 | |||
Kakabeagino | Terres de Rupert | 100 | ||
Lac Nipissingue | Canada | 130 | ||
Hunter's Lodge | 100 | |||
Temagamingue | 100 | |||
Lac des Allumettes | Montreal | Fort Coulonge | 200 | |
Joachims | 75 | |||
Mataoua | 100 | |||
Buckingham | Lac des Sables | 50 | ||
Rivière Désert | 100 | |||
Lachine | Lachine | Blancs | ||
Trois-Rivières | St. Maurice | Blancs | ||
Oueymontachingue | 150 | |||
Kikandatch | 130 | |||
Tadoussac | Postes du Roi | 100 | ||
Chicoutimi | 100 | |||
Lac Saint-Jean | 250 | |||
Ilets Jérémie | 250 | |||
Godbout | 100 | |||
Sept Isles | 300 | |||
Mingan | Mingan | 500 | ||
Masqouarro | 100 | |||
Natosqouan | 100 | |||
North West River | Terreneuve | Baie des Esquimaux | 100 | |
Fort Nascopi | Terres de Rupert | 200 | ||
Rigolet | Terreneuve | 100 | ||
Kibokok | 100 | |||
Fort Vancouver | Territoire Washington | Orégon | Colombie | 200 |
Umpqua | Territoire Orégon | 800 | ||
Cap Désappointement | Territoire Washington | 100 | ||
Pointe Chinock | 100 | |||
Caouiman | 100 | |||
Champoeg | Territoire Orégon | 150 | ||
Nesqually | 500 | |||
Coouelitz | 250 | |||
Port Colvile | Territoire Washington | Colvile | 800 | |
Pend'Oreilles | Territoire Sauvage | 400 | ||
Têtes Plates | Territoire Washington | 500 | ||
Koutanais | 500 | |||
Okanagan | 300 | |||
Oualla Oualla | Territoire Orégon | Pays Serpent | 300 | |
Fort Hall | 200 | |||
Fort Boisé | 200 | |||
Fort Victoria | Isle Vancouver | Ouest | Isle Vancouver | 5,000 |
Fort Rupert | 4,000 | |||
Nanaimo | 3,000 | |||
Fort Langley | Territoire Sauvage | Rivière Fraser | 4,000 | |
Fort Simpson | Côte Nord-Ouest Tribus du Nord |
10,000 35,000 |
||
Kamloups Fort Hope |
Rivière Thompson | 2,000 | ||
Lac Stuart Lac M'Leod Lac Fraser Alexandria Fort George Babines Lac Connolly |
Nouvelle- Calédonie |
12,000 | ||
Honolulu | Isles Sandwich | " " | --- | |
" Ajoutés les blancs et les Métis des Territoires de la Baie d'Hudson, non compris ci-dessus, | 6,000 | |||
" Ajoutés les Esquimaux, non compris ci-dessus | 4,000 | |||
" Total | 158,960 |
_____
" Les tribus sauvages énumérées en détail dans le dénombrement précédent, peuvent être classifiées comme suit :
" Sauvages de la Forêt à l'Est des Montagnes Rocheuses | 35,000 |
" Sauvages de la Prairie (Pieds noirs, etc.) | 25,000 |
" Les Esquimaux | 4,000 |
" Sauvages fixés dans le Canada | 3,000 |
" Sauvages de l'Orégon Britannique et de la Côte Nord-Ouest | 80,000 |
" Total Sauvages | 147,000 |
" Blanc et Métis des territoires de la Baie d'Hudson | 11,000 |
" Grand Total | 158,000" |
Le Mémoire est ici reproduit tel quel, sans tenir compte d'une légère différence qui existe entre les chiffres inscrits au détail et l'addition ; cette différence insignifiante pouvant être tout aussi bien une erreur dans les détails qu'une erreur dans l'addition, ne saurait être corrigée, ce qui, du reste, importe peu.
Dans l'examen de ce Mémoire, il convient d'étudier séparément la population qui habite à l'Est de celle qui habite à l'Ouest des Montagnes Rocheuses, et telles que représentées en gros dans le résumé qui termine le Mémoire.
Pour ce qui concerne l'Est, le chiffre de 35,000 donné pour représenter la population des forêts, en dehors des Provinces, est évidemment surfait ; 1° du chef que la population blanche et métisse inscrite avec la population aborigène y est représentée par un chiffre atténué ; 2° du chef que le chiffre de la population aborigène située dans les limites des Provinces d'Ontario et de Québec (Canada) y est aussi amoindri. Le chiffre de 25,000 donné pour représenter la population des sauvages des Prairies comprend un nombre comparativement considérable de sauvages du territoire Américian, et par conséquent est de beaucoup en excès du chiffre de cette population habitant le territoire Britannique.
Sir George Simpson s'était aperçu de tout cela, puisque, dans son témoignage, au lieu d'adopter le chiffre total de 147,000 du Mémoire, il donne au Comité le chiffre de 139,000 comme étant celui de toute la population sauvage soumise à l'autorité de la Compagnie dans toute l'étendue du continent Nord-Américain (Page 57 du Rapport). Il partage ainsi la population aborigène du Territoire Britannique, à l''Est des Montagnes Rocheuses : dans les Terres de Rupert, 42,840. (Ce chiffre comprend les aborigènes des Provinces d'Ontario et de Québec qui sont en relation de commerce avec la Compagnie) ; dans l'Athabaska-Mackenzie, qu'il appelle Territoire Sauvage, 12,730 ; dans les pays Esquimaux 4,000 ; dont il fait un total, en chiffres ronds, de 59,000 (Page 57 du Rapport du Comité). Jusqu'ici l'évaluation de Sir George Simpson s'accorde, non dans les détails mais en somme, avec celle à laquelle on est arrivé dans le Tableau de ce volume. Le Tableau s'accorde encore, en somme avec le Mémoire mis devant le Comité, si l'on corrige les erreurs signalées plus haut, et si l'on déduit, comme semble l'avoir fait Sir George, la quote-part américaine des tribus dont il dit, dans ses réponses (Page 102 du Rapport du Comité), "Elles errent du Missouri aux bords de la Saskatchiouane ;" car dans le Tableau, on ne parle que de la partie de ces populations qui échoit à l'Amérique Britannique.
Le Mémoire, et Sir George Simpson, d'après le Mémoire, attribuent 80,000 âmes de population aborigène aux territoires alors administrés par la Compagnie, à l'Ouest des Montagnes Rocheuses, depuis l'extrême Nord jusqu'à l'Orégon inclusivement et des sommets des Montagnes Rocheuses à l'Océan Pacifique, avec et y compris l'Isle Vancouver, les autres Isles et les Côtes et Isles de la lisière sud du territoire de l'Alaska (louées à la Compagnie moyennant une redevance annuelle de £1,500 sterling).
En examinant avec soin le Mémoire, dans ses détails, concernant la population aborigène de l'Ouest des Montagnes Rocheuses, on ne peut manquer de reconnaitre à l'instant qu'une erreur, heureusement assez énorme et assez manifeste pour ne pouvoir donner le change, s'est glissée dans ce document, laquelle ne peut être qu'une erreur de copiste ou d'impression, mais dont le montant a été additionné et fait partie du total.
En effet, on attribue à la juridiction du Fort Simpson, de la côte du Pacifique, une population de 45,000 âmes (10,000 + 35,000) ; c'est à dire beaucoup plus de la moitié de toute la population de la Colombie Britannique, de la région Ouest du Nord-Ouest, de partie de l'Alaska, des territoires de Washington, d'Idaho, d'Orégon, et de partie de Montana pris ensemble, pour la 10e partie environ de l'étendue du territoire, et cela dans des conditions très peu audessus de la moyenne de l'ensemble des circonstances de climat, de situation et de ressources de ces régions : et alors que tous les postes voisins accusent leurs pleins contingents de population. En d'autres termes, plus de 56 par cent de la population, pour 10 par cent de l'espace occupé, toutes choses étant presqu'égales d'ailleurs. Par une étude attentive de la question on ne tarde pas à se convaincre du fait que c'est une population d'environ 4,500 (1,000 + 3,500) qui ressortit à ce Poste de la Compagnie, et il est plus que probable que c'est ce chiffre qui a été donné par les officiers qui répondaient à l'enquête pour la circonscription du Fort Simpson.
Ce n'est donc pas 80,000 âmes, que compte la population aborigène désignée dans le Mémoire de la Compagnie, à l'Ouest des Montagnes Rocheuses, mais environ 39,500. Or, comme beaucoup plus d'un tiers de l'espace occupé est situé dans les territoires d'Orégon, d'Idaho, de Montana, de Washington et d'Alaska, il est raisonnable de soustraire plus d'un tiers de ce chiffre pour arriver à celui de la population sauvage située dans les Possessions Britanniques, à l'Ouest des Montagnes Rocheuses : en ajoutant au résidu un chiffre suffisant, pour représenter les portions de tribus des versants Ouest de l'extrême Nord-Ouest non comprises dans la Colombie Britannique non plus que dans la population de 4,500 attribuée au Fort Simpson (Le Mémoire les compte aux forts Halkett, Youcon et Peel), c'est au chiffre approximatif de 26,000 qu'on arrive. C'est le chiffre adopté dans le Tableau, comme suit : 23,000 dans la province de la Colombie Britannique et 3,000 situés en dehors de cette Province. Il ne faut pas perdre de vue que plusieurs des postes établis sur le territoire Britannique sont fréquentés par une population aborigène, comparativement considérable, venant de l'Alaska et des territoires Américains.
Les détails diffèrent nécessairement, selon que la localisation des populations aborigènes s'établit par tribus et par lieux de chasse et de pêche, comme on le fait dans le Tableau, ou par lieux de rendez-vous des Conseils et des Traités, ou par Postes de traite, et le seul moyen de comparer les résultats de calculs, faits à ces différents points de vue, est de le faire comme ensemble. La facilité comparative des transports, la différence du prix des articles (qui varient selon les postes), et d'autres considérations font que des populations comparativement voisines d'un poste vont souvent traiter avec un poste très éloigné ; les mêmes populations souvent même fréquentent divers postes. Il faut tenir compte de toutes ces circonstances pour bien juger des choses, et c'est pour cela qu'on a donné ici, à côté du Tableau ethnographique, confectionné pour le présent ouvrage, le Mémoire de la Compagnie qui donne l'énumération des postes ou Forts de traite.
Il convient de terminer cette introduction par le compte complêt des superficies territoriales et des états de population des diverses parties du Nord-Amérique Britannique, le tout se référant à l'année 1871, comme époque.
Noms des Circonscriptions territoriales. | Superficie en Milles carrés. | Superficie en Kilomètres carrés. |
Terreneuve | 42,000 | 108,775 |
Isle du Prince-Edouard | 2,100 | 5,439 |
Nouvelle-Ecosse | 21,731 | 56,283 |
Nouveau-Brunswick | 27,322 | 70,763 |
Province de Québec | 193,355 | 500,789 |
Province d'Ontario | 107,780 | 279,150 |
Manitoba | 14,000 | 36,260 |
Colombie Britannique | 356,000 | 922,040 |
Labrador, Terres de Rupert et Nord-Ouest | 2,465,712 | 6,386,194 |
Isles de l'Océan Arctique et Isles de la Baie d'Hudson | 310,000 | 802,900 |
Totaux | 3,540,000 | 9,168,593 |
Noms des Circonscriptions territoriales. | Population aborigène. | Autre Races. | Population Totale. |
Terreneuve (Recensement de 1869) | nulle. | 146,536 | 146,536 |
Isle du Prince-Edouard (Recensement de 1871) | 323 | 93,698 | 94,021 |
Nouvelle-Ecosse (Recensement de 1871) | 1,666 | 386,134 | 387,800 |
Nouveau-Brunswick (Recensement de 1871) | 1,403 | 284,191 | 285,594 |
Province de Québec (Recensement de 1871) | 6,988 | 1,184,528 | 1,191,516 |
Province d'Ontario (Recensement de 1871) | 12,978 | 1,607,873 | 1,620,851 |
Manitoba (Rec. 1870)--(Estimé de la population aborigène) | 500 | 12,228 | 12,728 |
Colombie Britannique --(Estimé de population) | 23,000 | 10,586 | 33,586 |
Labrador, Terres de Rupert et Nord-Ouest --(Estimé) | 55,500 | 5,000 | 60,500 |
Totaux | 102,358 | 3,730,774 | 3,730,774 |
Le chiffre de la population aborigène attribuée à la Province de Manitoba ne tient ici compte que des sauvages don't cette Province constitue le territoire de chasse et de pêche, chiffre qui diffère nécessairement de celui que fournissent les rapports et mémoires qui enregistrent la population par groupes formés pour la Traite ou pour les Conseils.
On voit dans le Rapport de l'Honorable Ministre de l'Intérieur, pour l'année 1875, qu'une importante étendue des territoires du Nord-Ouest (la Province de Manitoba comprise) a été le sujet de divers traités, par lesquels les sauvages ont abandonné leurs droits de premiers occupants au Gouvernement Fédéral, moyennant des réserves et des subventions. Une population aborigène s'élevant à 13,944 âmes est comprise dans ces traités.
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