Section 2 Évolution de la population selon la langue maternelle et la première langue officielle parlée

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2.1 Évolution de la population selon la langue maternelle

Entre 1951 et 1996, la Saskatchewan a vu sa population totale augmenter de 17 %. Alors que la province comptait 831 725 individus en 1951, l'effectif était de 976 615 en 1996 (voir le tableau 2.1). Depuis, la population totale de la province diminue d'une année de recensement à l'autre, totalisant 953 845 Saskatchewanais en 2006. L'examen de ces statistiques selon la langue maternelle révèle toutefois que l'accroissement observé entre 1951 et 1996 est entièrement attribuable à l'augmentation de la population de langue maternelle anglaise, qui est passée de 515 875 à 823 745, puisque les populations de langue maternelle française et de tierce langue n'ont cessé de connaître une diminution de leur effectif depuis 1951, et ce, jusqu'en 2006. Alors que les effectifs des populations de langue maternelle française et de tierce langue étaient respectivement de 36 815 et de 279 040 en 1951, ils étaient de 16 790 et de 121 675 en 2006. Ces populations ont donc diminué de plus de moitié en 55 ans. Toutefois, depuis 1996, la population de langue maternelle anglaise a elle aussi vu son effectif s'amoindrir, passant de 823 745 à 815 380 en 2006.

Tableau 2.1 Population selon la langue maternelle, Saskatchewan, 1951 à 2006

Le tableau 2.2 permet de rendre compte du taux annuel moyen d'accroissement de la population de chacun des groupes de langue maternelle depuis 1951. On y constate que le taux annuel moyen d'accroissement du groupe de langue maternelle française est négatif depuis 1951. Entre 1951 et 1961, le taux était pratiquement nul, alors qu'il oscille depuis entre -1,21 % et -2,11 %. Le constat est semblable pour le groupe de langue maternelle tierce qui a connu une diminution assez constante de sa population entre 1951 et 2001, avec un taux moyen de variation fluctuant entre -1,01 % et -2,16 %. Cependant, entre 2001 et 2006, l'effectif du groupe de tierce langue maternelle n'a pratiquement pas varié. Le groupe de langue maternelle anglaise a quant à lui connu sa plus forte croissance entre 1951 et 1961 avec un taux d'accroissement supérieur à 2 %. Entre 1961 et 1991, le taux a oscillé autour de 1 %. Depuis 1996 le taux est négatif mais très près d'une valeur nulle.

Tableau 2.2 Taux annuel moyen de variation de la population selon la langue maternelle, Saskatchewan, 1951 à 2006

La population de langue maternelle française à l'extérieur du Québec réside principalement dans deux provinces qui y sont limitrophes. À elles seules, les provinces de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick comptaient en effet 76 % de l'ensemble des francophones résidant à l'extérieur du Québec en 2006. Cette même année, les francophones de la Saskatchewan représentaient 1,7 % de l'ensemble de la population de langue maternelle française à l'extérieur du Québec. Il s'agit là d'une diminution par rapport à 1951 lorsque cette proportion était de 5,1 % (voir le tableau 2.3). En Saskatchewan, les Fransaskois représentent 1,8 % de l'ensemble de la population de la province. Chez la population de langue maternelle anglaise et celle de tierce langue maternelle, ces proportions sont de 85,5 % et 12,8 % respectivement (voir le tableau 2.1).

Tableau 2.3 Effectif et proportion de Fransaskois au sein de l'ensemble des francophones à l'extérieur du Québec, 1951 à 2006

2.2 Évolution de la population selon la première langue officielle parlée

Tel que décrit à la section 1, le critère de première langue officielle parlée (PLOP) constitue une définition plus inclusive de la population francophone parce qu'il permet d'inclure les personnes de tierce langue maternelle dans la population francophone ou anglophone. La plupart des personnes de tierce langue maternelle sont généralement comptabilisées dans le groupe de première langue officielle parlée majoritaire. Tout comme pour le groupe de langue anglaise, la population dont le français est la première langue officielle parlée est habituellement plus nombreuse que la population de langue maternelle française dans une province comme l'Ontario, par exemple, où la proportion de personnes de tierce langue maternelle est élevée. Dans d'autres cas, comme au Nouveau-Brunswick, l'utilisation du critère de la première langue officielle parlée est pratiquement équivalente à celui de la langue maternelle puisque les personnes de tierce langue maternelle n'y constituent que 2,6 % de la population. En Saskatchewan, le recours au critère de première langue officielle parlée affecte légèrement à la baisse l'effectif de la population francophone, malgré une forte présence d'allophones. De fait, la part relative de la minorité francophone selon la première langue officielle parlée au sein de l'ensemble de la population de la Saskatchewan est de 1,6 % (14 850 personnes) (voir le tableau 2.4) et celle de la population ayant le français comme langue maternelle est de 1,8 % (16 790 personnes) (après redistribution égale des réponses multiples). Pour ce qui est de la population anglophone, sa part relative est de 86 % selon le critère de langue maternelle et de 98 % selon celui de PLOP, témoignant d'une forte orientation historique des allophones vers l'anglais.

Tableau 2.4 Population selon la première langue officielle parlée, Saskatchewan, 1971 à 2006

À la lumière des résultats présentés au graphique 2.1, on constate que l'effectif de la population de langue maternelle française est supérieur, depuis 1981, à celui de la population de le minorité francophone selon la première langue officielle parlée. Rappelons que lorsque la population de langue maternelle française est égale à la population dont le français est la première langue officielle parlée, cela signifie que l'intégration linguistique des personnes de tierce langue maternelle ne se fait pas au profit de la langue minoritaire. Lorsque la population de langue maternelle française est supérieure à celle de première langue officielle parlée, cela signifie qu'en plus de ne pas intégrer les personnes de tierce langue maternelle, certaines personnes de langue maternelle française connaissent l'anglais, mais ne connaissent plus le français suffisamment pour soutenir une conversation. Pour cette raison, ils sont inclus dans le groupe de première langue officielle parlée anglais.

Entre 1971 et 2006, on observe que la différence entre l'effectif de la population de langue maternelle française et celui de la population dont le français est la première langue officielle parlée a légèrement fluctué. Alors qu'en 1971 cet écart était de 755 personnes, il était de plus de 2 600 personnes en 1981. Depuis 1991, l'écart avoisine 2 000 personnes. De plus, depuis 1981, la population de langue maternelle française surpasse celle de PLOP français. Néanmoins, ces deux sous-populations connaissent une décroissance de leur effectif respectif.

Graphique 2.1 Effectif de la population ayant le français comme langue maternelle et comme première langue officielle parlée, Saskatchewan, 1951 à 2006

2.3 Répartition géographique de la population dont le français est la première langue officielle parlée

La proportion de la minorité francophone au sein de l'ensemble de la population de la Saskatchewan est de 1,6 %. Près de 60 % de la population fransaskoise réside principalement dans trois divisions de recensement : (DR) . 6 (19 % ou 2 853 personnes), . 11 (22 % ou 3 325 personnes) et . 15 (18 % ou 2 653 personnes). La division de recensement . 6 comprend la région métropolitaine de recensement (RMR) de Régina et la DR. 11 inclut 20 des 24 subdivisions de recensement comprise dans la grande RMR de Saskatoon. Quant à la DR. 15, elle inclut notamment les subdivisions de recensement de Prince Albert et de Saint-Louis (voir l'annexe A). À elles seules, les subdivisions de recensement de Régina et de Saskatoon regroupe respectivement 17 % et 19 % des francophones de la Saskatchewan.

2.4 Proportion relative au sein des municipalités de résidence et indice de concentration géographique

Dans le cadre du présent portrait statistique, nous ne nous contenterons pas seulement de présenter de l'information agrégée pour l'ensemble des francophones de la Saskatchewan. Parce que les francophones ne sont pas répartis également entre les diverses unités géographiques et parce que la proportion qu'ils y représentent varie d'une division de recensement (DR) ou d'une subdivision de recensement (SDR) à l'autre au sein des régions, la présentation de statistiques qui tiennent compte de leur part relative au sein de leur municipalité de résidence se révèle être fort utile aux fins de la présente étude. En d'autres termes, la proportion que représentent les francophones au sein de leur municipalité peut influer davantage sur leurs perceptions et leurs pratiques linguistiques que leur proportion au sein d'une plus grande région.

L'examen de la distribution des francophones selon le poids relatif que leur groupe représente au sein des municipalités où ils résident (voir le tableau 2.5) révèle que la majorité (82 %) des francophones de la Saskatchewan vivent au sein de municipalités où ils représentent moins de 10 % de la population. De plus, 10 % des francophones de la Saskatchewan vivent dans une municipalité où leur poids relatif se situe entre 10 % et 29 %, et 8 % d'entre eux résident dans une municipalité où ils représentent entre 30 % et 49 % de la population. Dans l'ensemble de la province, moins de un pourcent des francophones vivent dans des municipalités où ils sont majoritaires1.

Tableau 2.5 Effectif et proportion de francophones selon le poids relatif au sein de leur municipalité de résidence, Saskatchewan, 2006

Le tableau A-1 qui figure à l'annexe A ainsi que les cartes géographiques qui le précèdent présentent le poids relatif de la population francophone au sein de chacune des divisions de recensement et de certaines subdivisions qui en font partie en 2006.

L'information portant sur la proportion que représentent les francophones au sein de leur municipalité de résidence est très utile dans l'analyse des perceptions et des comportements langagiers des francophones. Cependant, les tailles des municipalités sont variées et, dans le cas des agglomérations urbaines, par exemple, cette information ne permet pas de savoir si les francophones sont répartis un peu partout à travers l'ensemble du territoire de la municipalité ou s'ils sont concentrés dans certains secteurs spécifiques.

Comme nous l'avons déjà mentionné, les francophones résident dans des régions spécifiques, à l'intérieur desquelles leur proportion au sein des municipalités est variable. Il est aussi utile de distinguer les municipalités au sein desquelles les francophones sont concentrés sur une partie du territoire de celles où ils ne forment aucune concentration particulière. Pour ce faire, nous présentons ici la répartition des francophones sur le territoire à l'aide d'un indice de concentration2, qui fournit un nouvel éclairage sur le rapport minoritaire/majoritaire. Le tableau 2.6 permet de constater l'utilité d'un tel concept.

Une telle information revêt une grande utilité dans la mesure où la concentration d'un groupe linguistique sur un territoire donné, tout comme le poids relatif de ce groupe, aura une influence sur les pratiques linguistiques potentielles de ses membres.

Tableau 2.6 Répartition des francophones selon l'indice de concentration au sein de leur municipalité, Saskatchewan, 2006

Le tableau 2.6 nous indique que malgré le fait que la forte majorité (79 %) des Fransaskois soient faiblement concentrés au sein de leur municipalité de résidence, ils sont néanmoins 15 % à être moyennement concentrés et 6 % à être fortement concentrés sur le territoire de leur municipalité.


Notes

  1. Notons que la totalité des francophones qui vivent dans une municipalité où ils représentent entre 50 et 69 % de la population résident dans la même subdivision de recensement, soit celle de Zenon Park, qui est incluse dans la division de recensement 14.
  2. Se référer à l'annexe D pour une description de l'indice de concentration et du concept de l'aire de diffusion.
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