Statistique Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Connaissance des langues officielles chez les nouveaux immigrants : à quel point est-ce important sur le marché du travail?

2005

89-624-XWF


Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Résumé

Les immigrants au Canada doivent faire face à de nombreuses difficultés au cours de leurs premières années au pays. L’Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada (ELIC) a suivi une cohorte d’immigrants au cours de leurs quatre premières années au pays. Les immigrants sélectionnés ont été interviewés à trois moments dans le temps soit six mois, deux ans et quatre ans après leur arrivée au pays. Les résultats de l’ELIC ont fait ressortir qu’après avoir passé quatre ans au pays, les deux difficultés mentionnées par le plus grand nombre d’immigrants étaient de trouver un emploi approprié et de devoir composer avec la barrière linguistique.

On a donc tenté d’étudier le lien entre la connaissance des langues officielles par les nouveaux immigrants et le fait d’occuper un emploi approprié. Est-ce qu’une meilleure connaissance des langues officielles augmentent les chances pour un immigrant d’occuper un emploi à haut niveau de compétence, un emploi dans le domaine envisagé, un emploi similaire à celui occupé avant d’immigrer, un emploi relié au domaine de formation ou aux études, ou d’avoir un salaire horaire plus élevé?

Pour tenter de répondre aux différents volets de cette question, on s’est servi de l’information concernant l’emploi occupé au moment de chaque interview ainsi que de la capacité autodéclarée à parler français et anglais à chacun de ces moments. L’étude a permis de démontrer qu’il existe une relation significative entre la capacité à parler anglais et les cinq caractéristiques d’emploi étudiées et ce, autant six mois, deux ans que quatre ans après l’arrivée. Les immigrants occupés ayant les plus hauts niveaux d’anglais parlé sont donc plus susceptibles, comparativement aux immigrants dont le niveau d’anglais est inférieur, d’occuper un emploi avec haut niveau de compétence, un emploi dans le domaine envisagé, un emploi similaire à celui occupé avant d’immigrer, un emploi relié à leur formation ou leurs études et d’avoir un salaire horaire plus élevé. Cet effet se fait surtout sentir pour les immigrants dont le niveau parlé en anglais est bien ou très bien (niveaux 4 et 5 sur une échelle allant de 1 à 5). L’effet du français dans l’ensemble du Canada est beaucoup moins important, il n’est observé que pour trois des cinq caractéristiques étudiées, et n’est plus du tout significatif après 4 ans au pays.

La situation au Québec est particulière étant donné la grande utilisation des deux langues officielles. On observe un effet de la capacité à parler anglais sur les chances d’occuper un emploi à haut niveau de compétence, un emploi relié à la formation ou aux études, et sur le salaire horaire des immigrants. L’effet de l’anglais au Québec tend à disparaître avec le temps, sauf pour les gains puisqu’on observe toujours un effet quatre ans après l’arrivée. Par contre, on ne note pas d’effet significatif de la capacité à parler français sur les caractéristiques d’emploi étudiées. En outre, lorsqu’on examine l’effet sur le salaire horaire de la capacité à parler à la fois français et anglais, on note que c’est la capacité à parler anglais qui importe.

On doit tenir compte de deux points importants dans l’interprétation des résultats de cette étude. Premièrement, les faibles tailles d’échantillon pour certains niveaux de français au Québec pourraient être en partie responsables de l’instabilité des résultats observés. Deuxièmement, il faut éviter d’interpréter l’effet de la langue comme une cause directe du fait d’occuper un emploi approprié. Il se pourrait que l’effet soit plutôt dû à un phénomène ou à une caractéristique autre que la compétence linguistique mais fortement corrélé avec celle-ci.