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Le temps pour se rendre au travail et en revenir 89-622-XWF |
Les facteurs associés à une plus ou moins longue durée de déplacementPage principale >Comme le montre le tableau A-1 présenté en annexe, la durée moyenne de l'aller-retour des travailleurs varie considérablement selon la distance du lieu de travail, le mode de transport utilisé, la région métropolitaine de résidence et ainsi de suite. Par exemple en 2005, la durée moyenne d'un aller-retour entre la maison et le travail des travailleurs qui résidaient entre 1 et 4 kilomètres de leur lieu de travail était de 33 minutes, comparativement à 85 minutes pour ceux qui résidaient à une distance incluse entre 30 et 34 kilomètres1. Tableau A1. Durée moyenne de l'aller retour entre la résidence et le lieu de travail pour les travailleurs demeurant à 1 kilomètre ou plus de leur lieu de travail, 2005 Tous les facteurs présentés dans ce tableau interagissent cependant entre eux et exercent, indépendamment les uns des autres, une influence sur la durée totale de l'aller-retour des travailleurs. Par exemple, un travailleur qui demeure à 25 kilomètres de son lieu de travail ne mettra probablement pas le même temps pour s'y rendre s'il vit dans une grande ville comme Toronto et utilise le transport en commun que s'il vit dans un milieu rural où la congestion est inexistante et utilise sa voiture. Afin de déterminer quel est l'impact indépendant de ces différents facteurs sur les durées de déplacement, une analyse statistique plus poussée, qui tient compte simultanément de tous ces facteurs, est nécessaire. Cette analyse statistique montre que la situation la plus favorable du point de vue du temps de déplacement entre la maison et le lieu de travail est celle des travailleurs qui vivent dans une région urbaine de moins de 50 000 habitants (ou une région rurale), qui demeurent à moins de 5 kilomètre de leur lieu de travail, qui font la navette en automobile, qui n'ont pas d'enfant(s) à reconduire et qui se rendent directement au travail, sans faire d'arrêts (tableau 3). En moyenne ces travailleurs prendront seulement 14 minutes pour faire l'aller-retour entre leur maison et leur lieu travail (un jour de semaine) 2. De façon peu surprenante, plus la distance entre la maison et le lieu de travail augmente, plus la durée moyenne du temps de l'aller-retour augmente. Par exemple, comparativement aux travailleurs qui résident à moins de 5 kilomètres de leur lieu de travail, la durée prédite de l'aller-retour augmente de 25 minutes pour ceux qui demeurent de 15 à 19 kilomètres de leur lieu de travail, de 48 minutes pour ceux qui demeurent de 30 à 34 kilomètres, et ainsi de suite. Ainsi, la durée prédite de l'aller-retour d'un travailleur qui présente toutes les caractéristique de la personne de référence mais qui vit à 60 kilomètres ou plus de son lieu de travail sera de 112 minutes3. Un des facteurs qui exerce l'influence la plus considérable sur le temps moyen de déplacement, mis à part la distance entre la maison et le lieu de travail, est le mode de transport utilisé. Toutes choses étant égales, les navetteurs qui utilisent le transport en commun pour se rendre au travail (sans automobile) passent en moyenne 41 minutes de plus à se déplacer quotidiennement que ceux qui utilisent l'automobile. Et parmi ceux qui utilisent à la fois le transport en commun et l'automobile, la durée prédite des déplacements est aussi de 41 minutes comparativement à ceux qui utilisent uniquement l'automobile (et ce à distance égale de la résidence du lieu de travail)4. Cet écart de durées entre le transport en commun et le transport privé a été illustré dans plusieurs études portant sur des villes spécifiques (e.g. Vandersmissen, Villeneuve et Thériault, 2003). La présente recherche montre que les Canadiens qui utilisent leur voiture pour se rendre et revenir du travail, s'ils contribuent plus que les utilisateurs du transport public à la quantité de gaz à effets de serre émis par le secteur du transport (Kenworthy, 2003), demeurent néanmoins nettement avantagés au point de vue de la durée de leurs déplacements. Demeurer dans une grande ville implique de plus longues durées de déplacement pour les travailleursLa durée moyenne de l'aller-retour des travailleurs qui résident dans les plus grandes villes est en moyenne plus longue que celle des travailleurs qui résident dans les plus petits milieux (voir tableau A-1 pour les détails). Par exemple, la durée moyenne des déplacements des travailleurs qui résident à Toronto est de 37 minutes plus longue que la durée des déplacements des travailleurs qui demeurent dans des milieux urbains dont la taille est inférieure à 50 000 habitants (80 versus 43 minutes). Même s'il y a certaines exceptions, entre autre pour les résidants d'Oshawa dont la durée moyenne de la navette est de 111 minutes, les durées de déplacements sont généralement moins longues pour les résidants des régions urbaines de moins grande taille. Par exemple, dans les régions urbaines ayant une population se situant entre 100 000 et 150 000, la durée moyenne de l'aller-retour était de 56 minutes en 2005 (comparativement à une moyenne de 63 minutes pour l'ensemble du pays). Dans les zones d'influence métropolitaines fortes (ZIM), la durée de déplacement moyenne est similaire à celle observée dans les régions urbaines de grande taille (65 minutes). Cela peut s'expliquer par le fait que les ZIM fortes regroupent les municipalités qui ne font pas partie intégrante des régions métropolitaines de recensement (RMR) ou des agglomérations de recensement (AR), mais dont une proportion significative des travailleurs y habitant font la navette en direction d'une RMR ou d'une AR (de 30 à 49 % d'entre eux). Dans des villes en expansion comme Calgary ou Edmonton, les résidants de certaines municipalités ne faisant pas encore partie de la région métropolitaine de recensement peuvent être inclus dans cette catégorie. Les différences de durées moyennes de déplacement entre régions de résidence persistent-elles lorsque l'on maintient constant les facteurs qui différencient les résidants des grandes villes de ceux des milieux ruraux et des petites villes? La question se pose puisque les travailleurs qui habitent les grandes régions urbaines doivent en moyenne parcourir de plus longues distances pour se rendre au travail et sont plus nombreux à faire la navette en transport en commun (deux facteurs favorisant des navettes plus longues). En effet selon le recensement de 2001, la distance médiane parcourue était plus élevée dans les plus grandes régions métropolitaines : 9,2 km à Toronto, 7,9 km à Montréal et 7,6 kilomètres à Vancouver (comparativement à 7,2 km pour l'ensemble du pays). Par ailleurs, les données de l'enquête sur l'emploi du temps de 2005 montrent que le pourcentage de travailleurs faisant l'aller-retour entre la maison et leur lieu de travail en transport public (en tout ou en partie) était de 21 % dans les six plus grandes régions métropolitaines du pays, comparativement à seulement 2 % des personnes vivant en dehors d'une région urbaine. Les résultats de l'analyse montrent qu'à distance égale du lieu de travail, à mode de transport identique et ainsi de suite, le simple fait de demeurer dans une grande ville comme Toronto, Montréal ou Vancouver augmente significativement le temps de déplacement prédit (des augmentations respectives de 20 minutes pour Toronto et de 17 minutes pour Montréal et Vancouver). Les travailleurs de Calgary, qui doivent allouer 15 minutes de plus que ceux des régions urbaines de moins de 50 000 habitants pour faire l'aller-retour entre la maison et leur lieu de travail, sont particulièrement pénalisés compte tenu de la taille de la ville. Cela peut possiblement s'expliquer par le fait que cette ville présente deux des plus importantes caractéristiques associées à la hausse de la congestion dans une région urbaine, soit une forte croissance démographique et économique (Downs 2005). En bref, les résidants des grandes villes doivent, à distance équivalente de leur lieu de travail, consacrer plus de temps pour faire l'aller retour entre la maison et le travail. Ce temps supplémentaire que les résidants des grands centres doivent consacrer aux déplacements peut être considéré comme une approximation du coût (en minutes) résultant de la congestion et/ou du plus faible degré d'accessibilité aux pôles d'emplois. Reconduire ses enfants et faire des courses en se rendant au travailCertaines études montrent que le fait d'avoir de jeunes enfants est associé à une plus longue durée de navettage (e.g. Vandermissen, Villeneuve et Thériault, 2003). On pourrait supposer que cela est vrai, mais seulement dans la mesure où ces enfants accompagnent le travailleur lors de sa navette entre la maison et le lieu de travail (plutôt que de demeurer à la maison avec l'autre parent, ce qui ne saurait affecter la durée des déplacements). Notre analyse montre effectivement que le fait d'avoir à reconduire des enfants durant la navette entre la maison et le lieu de travail est associé à une augmentation de la durée des déplacements. En maintenant l'effet de tous les facteurs constants, le fait d'avoir à reconduire ses enfants à la garderie ou ailleurs lors des navettes en direction et en provenance du travail augmente la durée prédite de l'aller-retour de 21 minutes5.Le simple fait d'avoir des enfants est faiblement corrélé à la durée des déplacements. Une analyse statistique multivariée supplémentaire, qui incluait uniquement la présence/absence d'enfants n'a en effet pas permis de découvrir un lien significatif avec la durée du déplacement (résultats non présentés). Finalement, la durée prédite de la navette pour ceux qui arrêtent faire des courses de toutes sortes est de 18 minutes supplémentaires comparativement à ceux qui se rendent directement au travail ou à la maison. En introduction de cette section, on a identifié la situation la plus favorable du point de vue des durées de déplacement. Quelle est celle qui est la moins favorable? L'analyse montre qu'il s'agit de la situation d'un résidant d'une grande région métropolitaine comme Toronto ou Calgary, qui demeure à une grande distance de son lieu de travail, qui utilise le transport en commun pour faire l'aller-retour (en tout ou en partie), qui doit faire des courses en se rendant au travail et qui va reconduire ses enfants en cours de route vers le travail. Selon le modèle statistique, une personne présentant toutes ces caractéristiques pourraient compter passer environ 3 heures par jour (ou plus) à se déplacer entre sa maison et son lieu travail. Naturellement, très peu de Canadiens correspondent à un tel profil. Les automobilistes et le covoiturageIl est possible que la durée de la navette entre la maison et le lieu de travail paraisse moins longue pour les automobilistes qui font du covoiturage. Objectivement cependant, ce n'est pas le cas. En effet, une analyse statistique supplémentaire, réalisée uniquement avec le groupe des travailleurs faisant l'aller-retour entre la maison et leur lieu de travail en automobile, révèle en effet que la durée de l'aller-retour prédite est de 12 minutes supérieure pour ceux faisant du covoiturage comparativement à ceux qui font la navette seuls (en maintenant constant, comme précédemment, l'effet de la distance, de la région de résidence et les autres facteurs inclus dans l'analyse). Il est possible que ces travailleurs aient à emprunter un chemin moins direct pour se rendre au travail, et que cela explique cette légère augmentation de la durée de la navette. ConclusionPour bon nombre de Canadiens, il semble que le temps qu'ils prennent pour se rendre et pour revenir du travail est toujours à la hausse. Les résultats de cette étude illustrent que dans plusieurs cas, cette évaluation subjective est fondée. En moyenne, la durée de l'aller-retour entre la maison et le lieu de travail était de 9 minutes plus longue en 2005 qu'elle ne l'était en 1992. La hausse des durées est observable à la fois pour les travailleurs qui se déplacent en transport en commun et pour ceux qui utilisent un véhicule privé. Les durées sont aussi en moyenne plus longues pour ceux qui vivent dans des grandes villes et pour ceux qui résident dans de plus petits milieux. L'étude met par ailleurs en lumière un fait important, qui est probablement déjà pressenti par plusieurs travailleurs : malgré les problèmes de congestion, il est dans la plupart des cas plus rapide d'utiliser la voiture ou un véhicule privé pour se rendre au travail que d'utiliser les transports en commun. Ce constat est important pour plusieurs raisons. Depuis plusieurs années, on tente de déterminer quels facteurs favoriseraient l'augmentation de l'utilisation des transports en commun et une diminution de la dépendance à l'automobile. Certains chercheurs soutiennent que lorsque le transport public n'est pas très avantageux du point de vue des durées de déplacement et du niveau de confort, il appert peu probable que son niveau de popularité augmente (Kenworthy, 2003). Au contraire, plusieurs utilisateurs du transport en commun seraient plutôt portés à changer leur mode de transport pour l'automobile dès qu'ils en auraient la possibilité (constatant les avantages de ce moyen de transport du point de vue de la flexibilité et de la rapidité). Les résultats de la présente étude ne permettent pas d'évaluer le niveau de confort relatif de l'automobile par rapport celui du transport privé. Ils montrent cependant que les durées moyennes des déplacements augmentent à la fois pour les automobilistes et pour les utilisateurs du transport en commun. Surtout, l'étude montre que l'écart entre les deux modes du point de vue des durées de déplacements demeure très important. Il est donc peu surprenant, et ce malgré les hausses du coût du carburant et l'augmentation des préoccupations environnementales, que la plupart des travailleurs continuent majoritairement d'utiliser leur automobile pour se rendre au travail. Notes :
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